DE LA DSP2 À L'OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE SEPTEMBRE 2017 - Initio
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REVUE BANQUE SEPTEMBRE 2017 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
REVUE BANQUE SEPTEMBRE 2017 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
REVUE BANQUE EN RÉSUMÉ L es changements technologiques et culturels ont modifié la manière de « consommer » le service bancaire traditionnel. Les clients recherchent dorénavant la facilité de l’usage et considèrent le parcours d’achat comme un produit à part entière. Ces comportements impactent profondément le marché des services financiers qui se transforme avec l’arrivée de nouveaux entrants comme les FinTech et les GAFA. Ils perçoivent la donnée comme la source principale de revenus contrairement aux acteurs bancaires traditionnels qui restent sur des services payants. Qui plus est, l’évolution de la réglementation, avec l’arrivée de la DSP2, oblige les banques à mettre à disposition leurs données auprès de tous les nouveaux opérateurs, accélérant la remise en question de leur modèle. Dans ce contexte, quelle stratégie d’ouverture les banques doivent-elles adopter, pour quel modèle de rémunération : développement des API internes, renforcement des partenariats ou mutation en « BaaS : Bank as a Service » et face à une désintermédiation latente, comment conserver une relation client forte ? Ce livret vous apporte une vision détaillée de ces sujets et les pistes sur les actions à mener. 5
REVUE BANQUE LEXIQUE DES ABREVIATIONS Acteurs Réglementations et normes GAFA : Google, Apple, Facebook, Amazon GDPR : General Data Protection Regulation FinTech : start-up financière DSP2 : Directive de Services de OTT : Over The Top Paiement n°2 EBA : European Banking Authority, RTS : Regulatory Technical Standards Autorité bancaire européenne SWIFT : Society for Worldwide Interbank FBF : Fédération Bancaire Française Financial Telecommunication CNIL : Commission Nationale de CSP : Customer Security Program l’Informatique et des Libertés NIS : Network and Information Security UE : Union Européenne Autres abréviations Rôles BAAS : Bank As A Service PSU : Payment Service User, Utilisateur API : Application Programming Interface de Service de Paiement MVP : Minimum Viable Product ASPSP : Account Servicing Payment POC : Proof Of Concept Service Provider, Prestataire de Service de Paiement B2B : Business to business Gestionnaire de Compte B2C : Business to customer TPP : Third Party Provider, Prestataire Tiers PSP : Payment Service Providers, Prestataires de Services de Paiement AISP : Account Information Service Provider, Prestataire de Service de Paiement d’Information de Compte PISP : Payment Initiation Service Provider, Prestataire de Service d’Initiation de Paiement PIISP : Payment Instrument Issuer Service Provider, Prestataire de Services de Paiement Emetteur d’Instruments de Paiement 6 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
REVUE BANQUE SOMMAIRE 1. Le contexte.................................................................................................................................................................................... 9 1.1. Des clients de plus en plus mobiles ....................................................................................................................... 9 1.2. GAFA et FinTech s’intermédient entre le client et sa banque ............................................................. 9 1.3. Ces nouveaux usages permettent aussi de collecter et d’exploiter des données .......... 11 1.4. Des usages permis grace à des procédés de collecte de données (screen scraping et api) et en passe d’être encadrés par le régulateur................................... 12 2. De la dsp2 ................................................................................................................................................................................... 19 2.1. Qu’est-ce que la dsp2 ? .................................................................................................................................................. 19 2.2. Des acteurs et des rôles reconnus par la DSP 2......................................................................................... 21 2.3. Des règles communes de sécurité prévues dans la DSP 2 ................................................................ 23 2.4. Les impacts de la DSP 2 pour… .............................................................................................................................. 25 3. … À l’open banking : vers de nouveaux modèles bancaires ................................................ 30 3.1. Qu’est-ce que l’open banking ? ................................................................................................................................ 30 3.2. Modèle 1 : se conformer à la réglementation DSP 2 et en profiter pour développer des API internes à la banque. ...................................................................................................... 32 3.3. Modèle 2 : modèle 1 + partenariats et / ou investissement ............................................................. 33 3.4. Modèle 3 : modèle 2 + développement de l’open banking jusqu’au modèle bank as a service ................................................................................................................................................................ 36 3.5. Quel modèle de rémunération ? ............................................................................................................................ 38 3.6. Les points d’attention pour transformer une banque qui souhaite s’inscrire dans l’open banking .................................................................................................................................. 40 4. Pour quelle relation client ? .................................................................................................................................... 42 4.1. Les API et le big data au service de l’intelligence artificielle ............................................................. 42 4.2. La nécessaire transformation des banques pour revoir l’expérience client........................ 43 4.3. Le client de demain, digital native, souhaite lui aussi parler à autre chose qu’un robot et veut qu’on l’accompagne avec une relation humaine ...................................... 44 4.4. La banque reste un partenaire de confiance privilégié........................................................................ 47 4.5. Confiance, fiabilité, sécurité : des challenges aussi pour les Fintech, modèles des parcours client sans couture .................................................................................................... 48 5. Comment square peut accompagner ses clients ? ........................................................................ 50 SQUARE I SEPTEMBRE 2017 7
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REVUE BANQUE 1. CONTEXTE 1.1. utilisateurs. Pour aller plus loin, le marketing omnicanal permet d’acheter DES CLIENTS DE PLUS EN ou de souscrire à des offres en changeant PLUS MOBILES de support de communication (smart- Depuis le lancement du premier phone, tablette, web, service client, smartphone IPhone par Apple en agence) durant le processus d’achat. Il 2007, les usages ont drastiquement devient possible de poursuivre sur un changé au travers d’une centralisation autre support, tablette ou web, une de technologies et de services sur des action entamée sur mobile par exemple. appareils mobiles (accès à internet, Les informations des clients doivent alors e-mail, applications pour tous types être centralisées pour être réutilisées et d’usages, reconnaissance biométrique). communiquées à tous les départements. La génération Y, qui focalise beaucoup l’attention, est symptomatique de ces évolutions, puisqu’elle est la prochaine grande génération par nombre de 1.2. GAFA ET FINTECH personnes : en France 15,4 millions S’INTERMÉDIENT ENTRE LE d’individus sont nés entre 1980 et 2000. Les usages ont changé et s’adaptent à CLIENT ET SA BANQUE cette nouvelle génération considérée comme « Digital Native », première 1.2.1. génération du numérique. Fortes de leurs usages devenus la Pour s’adapter à cette mobilité, ces norme pour les clients mobiles, dernières années, les applications les GAFA proposent aussi des ont même été repensées pour passer services bancaires d’un mode multicanal à un mode Les grands gagnants de ces changements omnicanal. Le marketing multicanal de mode de consommation sont implique une cohérence dans toutes évidemment les GAFA : Google, Apple, les communications à destination des Facebook, Amazon. Inconnus il y a 20 ans, SQUARE I SEPTEMBRE 2017 9
ce sont aujourd’hui des entreprises d’achat et d’utilisation des comptes incontournables trustant les premières bancaires. REVUE BANQUE places de la capitalisation boursière. Elles savent aussi tirer le meilleur parti En bâtissant leurs empires sur le digital, des données, en les exploitant, pour les GAFA comptent maintenant des proposer des services innovants à forte centaines de millions d’utilisateurs. valeur ajoutée et qui correspondent Les GAFA définissent des usages qui aux nouveaux besoins et usages des deviennent la norme : de la tablette utilisateurs. d’Apple aux assistants personnels digitaux (Apple avec Siri, Google avec Google Home, Amazon avec Alexa et 1.2.3. Facebook avec M). Ces géants du web GAFA et FinTech s’intermédient ouvrent désormais leur horizon et dans la relation du client avec sa explorent d’autres secteurs d’activité tels banque que l’automobile, la culture et même le Les services bancaires subissent secteur bancaire (Google Wallet, Apple une disruption : adoption rapide d’un Pay, paiements dans Facebook Messenger, nouvel usage face à un usage historique. Amazon Pay, WhatsApp Payment). En effet, les GAFA et FinTech déploient aux services bancaires leurs principes : 1.2.2. gratuité, design, qualité d’usage, valeur ajoutée des produits et, pour les GAFA, Les FinTech apportent de confiance des utilisateurs, facilitant nouveaux usages l’adoption rapide de ces derniers. Depuis 2008 de nouveaux acteurs, en L’un des exemples les plus concrets plus des GAFA, s’intéressent au monde concerne le paiement. L’utilisateur de la banque : les start-up financières, qui a renseigné sa carte bleue ou son appelées FinTech. Celles-ci sont déjà RIB, a accès à de nouveaux services. 12 000 dans le monde et représentent Grâce à Apple Pay, Google Wallet et la en 2015 19 milliards de dollars fonctionnalité de Facebook Messenger, d’investissements. l’utilisateur peut facilement virer de Si aujourd’hui elles sont considérées l’argent à de ses contacts à partir du comme un danger pour les banques c’est numéro de téléphone ou de l’adresse parce que ces entreprises révolutionnent e-mail du contact. Pour le même usage, le monde bancaire, notamment pour l’utilisateur a aussi le choix d’accéder les particuliers, avec des usages plus aux services de FinTech telles que Slim adaptés aux changements culturels Pay (croissance de 4 068% en 4 ans) en cours. ou Leetchi (rachetée 50 Millions par le A n’en pas douter, pour beaucoup de Crédit Mutuel Arkéa). Désormais, il n’est FinTech, la véritable innovation ne plus nécessaire de retirer de l’argent provient pas que de la technologie liquide ou encore renseigner un compte mais des usages en réinventant l’acte bénéficiaire sur son site bancaire, puis de s’informer, de payer, de souscrire, et d’attendre un délai de sécurité pour en s’adaptant à des nouveaux contextes pouvoir effectuer le virement. 10 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
Tous ces services sont gratuits, comportement des clients et de leurs rapides, faciles à utiliser et basés sur besoins. Cet éloignement peut réduire REVUE BANQUE des informations que le client a fourni la capacité de la banque à proposer aux volontairement aux « Third Party clients des produits et services adaptés Provider », TPP. Pour la banque, ces à leurs besoins. La perte de la relation services représentent un intermédiaire client représente une menace majeure qui vient se positionner entre elle et ses pour les banques. Elles ont peur de clients. devenir de simples fournisseurs de La réduction des interactions avec les services de back office bancaire : tenue clients et l’utilisation des applications de compte, exécution de paiements, bancaires signifient de facto, pour la mise à disposition de liquidités, sans banque, une perte d’informations du interaction directe possible avec le client. La désintermédiation des banques GAFA FINTECH CLIENT BANQUE 1.2.4. 1.3. … et la banque peine à suivre le CES NOUVEAUX USAGES rythme PERMETTENT AUSSI DE Rompus aux méthodologies Agile, GAFA COLLECTER ET D’EXPLOITER et FinTech lancent rapidement des DES DONNÉES services novateurs, qui sont ensuite Comme il est d’usage, les FinTech et améliorés en fonction des retours les GAFA proposent gratuitement clients. Les banques s’inspirent des de nouveaux services bancaires à nouvelles méthodologies projets (Agile, l’ensemble de leurs utilisateurs, déjà très Lean) et lancent même leurs laboratoires nombreux pour les GAFA. Par l’utilisation internes pour incuber des projets des nouveaux services, ces nouveaux innovants (Labs). Mais, par la multitude intermédiaires bancaires collectent de ses métiers, le nombre de produits les données bancaires. bancaires, la complexité de ses Pour remettre les données en pers- processus internes et l’historique pective, rappelons que chaque jour, il de ses systèmes, la banque n’est pas est produit autant d’informations que aussi flexible et s’efforce de suivre, avec l’humanité n’en a produites jusque-là plus de difficultés, la cadence imposée. fin du 20e siècle. SQUARE I SEPTEMBRE 2017 11
C’est désormais la course à la donnée : FinTech, la collecte de données est un sa collecte, son stockage structuré, enjeu majeur, d’autant que le sentiment REVUE BANQUE son exploitation et sa valorisation via de confiance est moins présent. de nouveaux services. Nombreuses sont les entreprises qui revoient leurs infrastructures afin d’accueillir ce 1.4. changement de paradigme : Big Data et DES USAGES PERMIS GRÂCE À capacités analytiques. DES PROCÉDÉS DE COLLECTE Les entreprises exploitent les données DE DONNÉES (SCREEN pour comprendre et anticiper les SCRAPING ET API) ET EN besoins des consommateurs. Il devient PASSE D’ÊTRE ENCADRÉS possible de valoriser les données en PAR LE RÉGULATEUR proposant de nouveaux services B2B/ B2C, qui eux seront rémunérés. 1.4.1. C’est un défi majeur pour les banques Les données bancaires récupérées qui possèdent une véritable mine de par le procédé de Screen Scraping données (revenus, emprunts, typologies Pour assurer leurs services, les TPP et moyens d’achat, dates d’opération utilisent le procédé de Screen Scraping. etc). Elles bénéficient en plus de la Pour bénéficier des services des TPP, les confiance de leurs clients. Pour les clients doivent donner leur accord mais surtout leurs identifiants et mots de passe, enfreignant ainsi, le plus souvent FOCUS sans le savoir, leur contrat avec leur QU’EST-CE QUE LE SCREEN banque. Les informations de connexion SCRAPING ? permettent aux TPP de se connecter au site des banques, en se faisant passer En s’inscrivant à des services pour les clients, par la simulation des tiers (TPP), le client communique ses informations de connexion à actions du client. Les données des sites sa banque : identifiant et mot de bancaires sont récupérées pour être passe. restituées au client ou, possiblement, Les automates des tiers simulent pour être stockées et analysées. l’action du client en se connectant Le Screen Scraping a notamment à sa place sur le site de la banque. permis ces deux nouveaux usages : Les automates récupèrent L’agrégation de comptes. Elle l’ensemble des données permet aux utilisateurs disposant disponibles sur le site et les restituent à l’utilisateur. de plusieurs comptes bancaires de Il n’y a pas de contrôle de l’acteur bénéficier d’une vision consolidée tiers ni des données récupérées. et interactive de l’ensemble de leurs Un automate est développé par comptes tenus dans différentes site : cette solution est donc banques via une seule et unique sensible aux modifications de interface, y compris l’historique des pages Internet. transactions et le solde de leurs comptes. 12 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
L’initiation de paiements. Elle systèmes, les utilisateurs restent vulné- offre la possibilité aux utilisateurs rables en cas de fraudes ou de fuites de REVUE BANQUE de demander à un intermédiaire de données. Le régulateur a souhaité, par la présenter des opérations de paiement. DSP2 et la GDPR notamment, encadrer Par exemple, un virement peut être les pratiques et protéger les utilisateurs. effectué par l’initiateur du paiement en simulant l’action du client auprès de sa 1.4.2. banque, en utilisant son identifiant et L’API comme prérequis à la mise son mot de passe. Puisque l’action a en conformité été réalisée « en son nom », le client Au cœur de la directive DSP2 se trouve reste le seul responsable de l’exécution l’obligation pour les banques d’accorder de l’opération. à des tiers un accès sécurisé aux Au-delà d’une vision exhaustive et d’une informations sur les comptes des clients. analyse de tous les revenus, de toutes L’accès sécurisé se fera à l’aide d’API les dépenses, les agrégateurs peuvent (Application Programming Interface) proposer à leurs clients des services qui est un standard d’échange de données complémentaires, par exemple : entre deux applications informatiques. L’analyse des offres du marché En France, le standard a été initié par la pour identifier les produits les plus Fédération Bancaire Française (FBF) et compétitifs et répondant le mieux à défini par la STET, opérateur français de leurs besoins. plateformes de paiement de détail. L’API et ses spécifications ont été publiées le Le regroupement d’informations 18 juillet 2017. administratives pour souscrire de nouveaux produits et/ou services. Le coffre-fort numérique, la gestion des FOCUS factures, la proposition des opérations de cashback, le conseil personnel sont QU’EST-CE QU’UNE API ? également envisageables en fonction API, Application Programming de l’évolution des usages et de la Interface, est une interface capacité d’innovation des acteurs. d’échange de données. L’initiation de paiement pour optimiser Le flux de données est sécurisé la gestion des comptes de leurs clients et contrôlé. en réalisant les paiements appropriés L’API est nécessairement développée par le fournisseur, pour éviter de payer des intérêts de dé- pour donner accès à des tiers à couvert, pour augmenter leur épargne… ses données. Si le Screen Scraping est si décrié, Les API sont mises à disposition sur c’est que ce procédé absorbe bien une plateforme d’API management plus de données que les seules qui permet la gestion du cycle de données nécessaires à l’utilisation vie de l’API, le contrôle des accès des applications qui consomment du service et celles dont l’utilisateur les API et le suivi leur utilisation. a conscience. Même si les FinTech ont fait des efforts de sécurisation de leurs SQUARE I SEPTEMBRE 2017 13
Exemples des interactions entre client, agrégateurs de comptes et banques pour consulter REVUE BANQUE l’ensemble des comptes que le client détient dans différentes banques : Interactions actuelles Interactions actuelles pour le service Futures interactions pour le service sans service d’agrégation d’agrégation par le biais du screen d’agrégation par API, grâce à la DSP2 scrapping SCREEN SCRAPING BANQUE 1 BANQUE 1 API BANQUE 1 DONNÉES ACCESSIBLES SS API BANQUE 2 CLIENT BANQUE 2 CLIENT AGRÉGATEUR BANQUE 2 CLIENT AISP DONNÉES ACCESSIBLES API BANQUE 3 BANQUE 3 SCREEN BANQUE 3 DONNÉES SCRAPING ACCESSIBLES Le client consulte ses Le client utilise un service d’agrégation Le client utilise un service d’agrégation comptes sur chacune pour consulter l’ensemble de ses pour consulter l’ensemble de ses des applications de ses comptes. comptes. banques L’agrégateur récupère l’ensemble des L’AISP s’identifie auprès des banques données via screen scrapping. Il n’y a à agréger et ne récupère que les aucune identification de l’acteur tiers données pour lesquelles il a le droit auprès des banques agrégées. d’accès (via API). 1.4.3. 1 43 Loi pour une République numérique Le calendrier normatif et Promulguée le 7 octobre 2016, cette loi règlementaire a pour objectifs principaux de : Pour garantir la protection des utilisateurs et de leurs données, pour encadrer les Promouvoir l’innovation dans le nouveaux usages et face à la multiplicité développement de l’économie des risques de sécurité et d’attaques cyber numérique ; criminelles, le régulateur met en place des Créer un cadre de confiance clair, lois et des directives réglementaires. Les garant des droits des utilisateurs et contraintes impacteront l’ensemble des protecteur des données personnelles ; acteurs. Dorénavant, les FinTech et les GAFA sont même associés aux discussions Construire une République numérique sur les futures règlementations. ouverte et inclusive, pour que les 14 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
opportunités liées à la transition numé- rique profitent au plus grand nombre. REVUE BANQUE FOCUS Cette loi comprend un nombre de décrets avec des calendriers spécifiques. LE CALENDRIER RÉGLEMENTAIRE ET Les thèmes légiférés sont : NORMATIF : UNE MISE Open data, au sein des services publics ; EN CONFORMITÉ POUR Formation, recherche et statistiques sur les données ; 7 OCTOBRE 2016 LOI POUR UNE Plateformes : portabilité des données, RÉPUBLIQUE NUMÉRIQUE loyauté et déclaration des locations … avec des décrets à venir courte durée, Protection des internautes, avec notamment les sanctions CNIL jusqu’à 3 millions d’euros, la protection des 2018 hackers blancs, le droit à la mort JANVIER 2018 SWIFT CSP numérique ; Télécommunications : non-discri- 9 MAI 2018 NIS mination pour l’accès au réseau, accélération du très haut débit et 25 MAI 2018 GDPR E-PRIVACY expérimentations ; Nouveaux usages : l’identité numérique, le coffre-fort numérique, le recomman- dé électronique, le statut de joueurs de 2019 jeux vidéo, le don par SMS ; JUIN 2019 Accessibilité téléphonique et numérique DSP2 et le maintien de la connexion. selon la date d’approbation des RTS CE QU’IL FAUT RETENIR Dans l’ensemble de ces décrets promulgués et à venir, il est important de relever pour les activités bancaires : Le renforcement de l’obligation d’information. Le client doit savoir que ses données sont collectées et à quel effet elles sont exploitées. La mise en place d’un dispositif d’exercice des droits par voie électronique. Pour faire valoir ses droits de récupération de ses données, l’utilisateur doit pouvoir en effectuer la demande via le site Internet, et plus uniquement par courrier postal. L’adaptation des procédures internes, pour l’exercice des droits suites au décès d’une personne. Le non-respect de ces dispositions engendre une sanction avec un plafond de 3 millions d’euros. SQUARE I SEPTEMBRE 2017 15
L’établissement d’un cadre de SWIFT : Customer Security Program coopération volontaire entre Etats REVUE BANQUE (CSP) membres de l’UE, pour faciliter le La majorité des grosses entreprises a partage d’informations techniques sur adhéré à l’organisme SWIFT (Society les risques et les vulnérabilités. for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) pour les échanges Le renforcement par l’état de la interbancaires. cyber-sécurité des opérateurs de Le Customer Security Program de SWIFT services essentiels au fonctionnement est un dispositif visant à aider les clients de l’économie et de la société. Ils à lutter contre la cyber-fraude. Le devront se conformer aux règles programme a pour objectif de sécuriser établies par l’état et seront obligés l’environnement de l’entreprise, de notifier les incidents ayant un contrôler les accès malveillants, détecter impact sur la continuité de leurs les activités anormales et réagir avec un services essentiels. plan d’intervention. L’instauration de règles européennes Les organisations qui utilisent le réseau communes pour les prestataires de SWIFT dans le cadre de leurs échanges services numériques (Cloud, moteurs interbancaires doivent, à partir de de recherche, places de marché en janvier 2018, se conformer aux normes (sécurisation de l’environnement ligne). informatique, contrôles des accès, Les états membres disposent jusqu’au etc.) sous peine d’être dénoncées à 9 mai 2018 pour transposer la directive l’organisme de réglementation et les dans leur droit national. Ils devront y autres membres du réseau, puis d’être inclure les sanctions. sanctionnées. Directive Network and Information General Data Protection Regulation Security (NIS) (GDPR) L’Union européenne (UE) a adopté La GDPR est un règlement européen, le 6 juillet 2016 la directive NIS sur la adopté en avril 2016, il s’appliquera dès sécurité des réseaux et des systèmes mai 2018. d’information. La directive prévoit : Il constitue le droit fondamental et Le renforcement des capacités inaliénable, pour chaque citoyen, de nationales de cyber-sécurité. Les protéger sa vie privée et ses données états membres devront se doter d’au- personnelles. La GDPR impacte toute torités nationales compétentes en matière de cyber-sécurité, d’équipes entreprise qui collecte, traite et nationales de réponse aux incidents stocke des données personnelles informatiques et de stratégies dont l’utilisation peut directement ou nationales de cyber-sécurité. indirectement identifier une personne. 16 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
CE QU’IL FAUT RETENIR REVUE BANQUE LES PRINCIPES CLÉS DE LA GRPR SONT : Précision : les données personnelles doivent être précises et mises à jour et toutes les étapes raisonnables doivent être prises pour assurer la rectification ou l’effacement de données inexactes sans délai. Limitation de stockage : les données personnelles ne peuvent pas être conservées plus longtemps que nécessaire aux fins pour lesquelles elles sont traitées. Intégrité et confidentialité : une protection adéquate (technique et organisationnelle) avec une sécurité et une protection appropriées contre tout traitement, perte, dommage ou destruction non autorisés. C’est un composant de sécurité de l’information de la vie privée. Responsabilité : le contrôleur est responsable et doit démontrer sa conformité aux principes ci-dessus relatifs au traitement des données personnelles. LES OBLIGATIONS DE LA GDPR : Consentement : lors de l’obtention du consentement pour l’utilisation des données, les entreprises ne peuvent pas utiliser des termes et conditions incompréhensibles remplis de jargon juridique. Il doit être aussi facile de retirer son consentement que de le donner. Notification de recherche : en cas de violation de données, les processeurs de données doivent informer leurs contrôleurs et clients de tout risque dans les 72 heures. Droit d’accès : les titulaires de données ont le droit d’obtenir la confirmation du contrôleur de données pour savoir si leurs données personnelles sont en cours de traitement. Le contrôleur de données doit fournir gratuitement une copie électronique de données personnelles aux personnes concernées. Droit à l’oubli : lorsque les données ne sont plus pertinentes à son but initial, les personnes concernées peuvent demander au contrôleur de données d’effacer leurs données personnelles et de cesser sa diffusion. Portabilité des données : elle permet aux individus d’obtenir et de réutiliser leurs données personnelles pour leurs propres besoins en les transférant dans différents environnements informatiques. Confidentialité par conception : elle demande l’inclusion de la protection des données dès la conception des systèmes et la mise en œuvre de mesures techniques et d’infrastructure appropriées. Responsables de la protection des données : les agents qualifiés doivent être nommés dans les autorités publiques ou les organisations (> 250 employés) surveillant ou traitant des données personnelles sensibles. La GDPR comporte donc l’obligation de répondre à un client qui effectue une demande d’information, de réclamation, voire de rectification de ses données personnelles (suppression, modification). Le non-respect de cette réglementation peut entrainer des amendes de 20 millions d’euros par violation ou 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’exercice précédent (le montant le plus important étant retenu). SQUARE I SEPTEMBRE 2017 17
La directive E-Privacy REVUE BANQUE FOCUS La directive e-Privacy est mise à jour pour se conformer à la GDPR. Elle est prévue DES EXEMPLES DE pour le 25 mai 2018 et encadrera : FAILLES DE SÉCURITÉ : Les cookies. L’internaute donnera Avec la directive NIS et la GDPR, expressément son consentement il devient donc obligatoire pour pour le dépôt de cookies, à l’exception l’entreprise de notifier des des cookies pour les communications attaques sur ses failles de électroniques (Internet Explorer, sécurité qu’elle aurait subie, Chrome, etc.), pour les services et ce dans les 72 heures. C’est auxquels il a souscrit ou pour ceux un changement important mesurant l’audience. L’utilisateur puisqu’auparavant les entreprises cherchaient à ne devra pouvoir gérer tous les autres pas communiquer sur les failles cookies dans un système centralisé. de sécurité en raison de leur Le droit de retrait de l’utilisateur lui image. sera rappelé tous les six mois. En décembre 2016, un Les métadonnées. Pour la circulation chercheur en sécurité a des données, elles peuvent être découvert une faille de sécurité traitées sans le consentement de concernant la néo-banque l’utilisateur. Les contenus devront allemande N26. Cette brèche être supprimés ou anonymisés après aurait pu coûter cher aux réception par leurs destinataires. Les clients et à N26 si elle avait été exploitée par des personnes métadonnées devront également mal intentionnées. être supprimées ou anonymisées dès qu’elles ne sont plus nécessaires pour Plus récemment la société de partage de voiture Ouicar a la transmission de la communication. été averti publiquement par la Les Over The Top. Les OTT, tels CNIL pour une faille de sécurité que Skype, WhatsApp, Facebook élémentaire. Une simple Messenger, Viber, seront désormais requête sur leurs API permettait concernés. d’accéder à la liste des données véhicules. Il était alors possible Les sanctions applicables seront d’accéder aux données similaires à celles de la GDPR. personnelles des utilisateurs Cette règlementation offre l’opportunité à l’aide d’une URL et de leurs d’exploiter de façon plus libre et étendue IDs (Nom, Prénom, adresses, les données personnelles une fois le téléphones, numéro du permis consentement de l’utilisateur obtenu. de conduire etc). DSP2 Le détail de la Directive de Services de Paiement n°2 (DSP2) est présenté dans le chapitre suivant. 18 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
Les FinTech ont un avantage de taille : standards d’échange de données (API). leur système d’information est jeune et Les banques, quant à elles, disposent REVUE BANQUE repose souvent sur des architectures de réelles expertises dans la mise en Cloud bien moins contraignantes à conformité et, bien que cela ne se voit maintenir, à auditer et à faire évoluer pas toujours, en matière de sécurité que les anciens systèmes des banques. informatique. Elles pourront s’adapter aux nouveaux 2. DE LA DSP2 … L’industrie des paiements est en pleine « Regulatory Technical Standards », RTS, mutation. Autrefois réservée aux seules l’esprit de la directive DSP2 est ancré banques, elle s’est ouverte aux nou- chez les acteurs. veaux acteurs que sont les prestataires de services de paiement (PSP). L’Europe aspire à créer un véritable 2.1. QU’EST-CE QUE LA DSP2 ? marché des paiements et la DSP2 constitue la suite logique des précédentes La DSP2 poursuit plusieurs objectifs : réglementations sur l’adoption de la mon- Favoriser la concurrence et l’inno- naie unique, sur la création du SEPA et vation avec l’émergence de services l’harmonisation des moyens de paiement. innovants d’agrégation de comptes et Si les premières réglementations por- d’initiation de paiement ; taient spécifiquement sur la monnaie Faciliter et développer l’utilisation fiduciaire et la création de l’euro, la des services de paiement en ligne DSP1 sur les systèmes de paiement tels sur Internet ; que les virements, les prélèvements et Améliorer la protection des les paiements par carte, c’est donc fort utilisateurs et consommateurs logiquement que la DSP2 s’attaque aux contre la fraude, les incidents de services de paiement en ligne et aux paiement et les paiements abusifs ; prestations associées à l’environnement bancaire, de plus en plus digital. Renforcer les droits des consom- mateurs ; A l’heure où nous écrivons, les discus- sions sont toujours en cours entre les Encourager une baisse des prix sur banques et les FinTech. Elles s’opposent les services de paiement ; sur certains points, essentiellement la Etendre le rôle de l’European Banking possibilité de poursuivre la pratique du Authority, EBA, pour coordonner les Screen Scraping et ses conséquences. Si autorités de surveillance et dessiner l’application du texte reste à acter, via les les standards techniques de demain. SQUARE I SEPTEMBRE 2017 19
CE QU’IL FAUT RETENIR REVUE BANQUE PAR LA DSP2, LA COMMISSION EUROPÉENNE ENTEND : Offrir un cadre législatif aux nouveaux usages d’agrégation de comptes et d’initiation de paiement ; Donner une reconnaissance juridique aux nouveaux acteurs intermédiaires sur la mise à disposition d’informations bancaires et sur le marché des paiements ; Garantir un fort niveau de sécurité indispensable pour ces services : - Sécurité des utilisateurs via la généralisation de l’authentification forte ; - Sécurité des échanges de données entre les acteurs par la mise en place de normes de communication ouverte, communes et sécurisées (API). Adoptée définitivement par le Adossées à la DSP2, les Regulatory parlement européen le 25 novembre Technical Standards, RTS, sont les 2015, elle doit être transposée dans standards techniques permettant leur législation par les états membres l’application de la directive. Ils ont été publiés en février 2017 par l’EBA, et avant le 13 janvier 2018. En France, doivent être validés par la Commission cette transposition est réalisée par le Européenne avant fin 2017. L’application Trésor. Celle-ci pourrait prévoir une des RTS au niveau national interviendra extension du cadre prévu par l’UE à un 18 mois après la validation de la périmètre de comptes plus importants, Commission Européenne, soit, selon par exemple une extension des comptes les estimations, entre Juin et Septembre courants aux comptes épargne. 2019. DSP2 : calendrier RTS rédigés par l’EBA, proposés Approbation des RTS Transposition de la Mise en œuvre à la Commission Européenne par la Commission DSP2 dans le droit des RTS dans sa proposition finale Européenne français 23 FÉVRIER 2017 EN COURS 13 JANVIER 2018 JUIN- SEPTEMBRE 2019 T0+18 MOIS POUR LA MISE EN PLACE DES RTS Ce calendrier a été réalisé fin août 2017. Il est susceptible d’évoluer selon la date d’approbation des RTS 20 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
2.2. garanti un accès équitable et ouvert au REVUE BANQUE marché des paiements, puis a renforcé DES ACTEURS ET DES RÔLES la protection des utilisateurs. Elle a RECONNUS PAR LA DSP2 également encouragé la concurrence La DSP2 redéfinit les rôles de l’ensemble en permettant à des institutions non des acteurs bancaires et offre aux financières d’entrer sur le marché des nouveaux acteurs des possibilités paiements. Elle a défini le statut de d’accès à des comptes dont ils ne sont Prestataire de Service de Paiement (PSP) pas gestionnaires. en tant qu’établissements de crédit ou établissements de paiement. Avec la Par la DSP2, l’UE reconnaît deux DSP2, ce statut devient le Prestataire nouveaux acteurs : les agrégateurs de comptes (AISP) et les initiateurs de Services de Paiement Emetteur de paiement (PISP). Ces derniers d’Instruments de Paiement (PIISP). seront soumis au contrôle de l’ACPR, Les Prestataires de Service de responsable de la fourniture de ces deux Paiement Gestionnaire de Comptes nouveaux agréments. (ASPSP) sont les banques traditionnelles La directive européenne sur les services qui détiennent les comptes et les fonds de paiement (DSP1), adoptée en 2007, a de leurs clients. Des acteurs et des rôles reconnus par la DSP2 PSU TPP ASPSP CLIENT GAFA FINTECH BANQUE Par défaut, les banques disposeront de l’ensemble des agréments ci-dessous. Les TPP devront en faire la demande auprès de l’ACPR. Lorsqu’un TPP se connectera à un ASPSP, l’ASPSP vérifiera que le TPP dispose bien de l’agrément (eIDAS) AISP PISP PIISP Account Information Service Payment Initiation Service Payment Instrument Issuer Service Provider Provider Provider AGRÉGATION DE COMPTES INITIATION DE PAIEMENTS FOURNISSEUR DE CARTES DE PAIEMENT Un client souhaite avoir sur un seul Un client, depuis un site marchand, et même outil une vision de ses souhaite payer en effectuant un Un client veut payer avec une comptes issus d’une ou plusieurs virement. carte de paiement. L’établissement banques. fournisseur de cartes de paiement pourra interroger la banque pour savoir si le client possède suffisam- ment de fonds sur son compte. SQUARE I SEPTEMBRE 2017 21
ACTEURS TRADITIONNELS REVUE BANQUE UTILISATEUR D’UN SERVICE DE PAIEMENT (PAYMENT SERVICE USER – PSU) PSU Un utilisateur est un client, particulier ou professionnel, qui possède un ou plusieurs comptes bancaires, et / ou utilise Particulier Professionnel un service de paiement. PRESTATAIRES DE SERVICE DE PAIEMENT GESTIONNAIRE DE COMPTE (ACCOUNT SERVICING PAYMENT SERVICE PROVIDER - ASPSP) ASPSP Les prestataires de services de paiement gestionnaires de comptes sont les établissements bancaires ou de crédit qui détiennent les comptes et les fonds de leurs clients, tels que les banques traditionnelles. NOUVEAUX ACTEURS RÉGULÉS PAR LA DSP2 PRESTATAIRES DE SERVICES D’INFORMATION SUR LES COMPTES (ACCOUNT INFORMATION SERVICE AISP PROVIDER - AISP) Les prestataires fournissant un service de consolidation des informations d’un ou plusieurs comptes détenus par un client auprès d’un ou plusieurs ASPSP. PRESTATAIRES DE SERVICES D’INITIATION DE PAIEMENTS (PAYMENT INITIATION SERVICE PRO- PISP VIDER - PISP) Les prestataires proposant un service qui consiste à initier un ordre de paiement à la demande d’un client payeur à partir d’un compte bancaire détenu chez un ASPSP. ACTEURS EXISTANTS AVEC PÉRIMÈTRE ÉLARGI PAR LA DSP2 PRESTATAIRES DE SERVICES DE PAIEMENT EMETTEUR D’INSTRUMENTS DE PAIEMENT (PAYMENT PIISP INSTRUMENT ISSUERS SERVICE PROVIDER - PIISP) Le rôle d’émetteur d’instruments de paiement, qui avait été préalablement règlementé comme Prestataire de Service de Paiement (PSP) dans le cadre de la DSP1, voit son périmètre modifié par la DSP2. Avec la DSP2, ces acteurs deviennent des PIISP et auront la possibilité d’aller interroger directement l’établissement gestionnaire de compte (ASPSP) afin d’obtenir une confirmation de disponibilité des fonds. 22 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
A l’évidence, l’innovation majeure proposée par la DSP2 est la 2.3. REVUE BANQUE reconnaissance d’intermédiaires qui DES RÈGLES COMMUNES DE se positionnent entre les clients et les SÉCURITÉ INCLUSES DANS LA banques traditionnelles, gestionnaires DSP2 de leurs comptes. Les apports de la DSP2 sont également Les intermédiaires, AISP et PISP, importants pour la sécurité des bénéficient de conditions d’exercice opérations réalisées par les consom- allégées et d’exigences assouplies par mateurs. Par les RTS, la Commission rapport aux établissements gestionnaires Européenne spécifie les exigences en de comptes (ASPSP). En plus de termes d’authentification forte lors l’obtention d’agréments, ces nouveaux de l’accès du client sur son compte de prestataires devront aussi être couverts paiement, lors de l’initialisation d’une par une assurance responsabilité civile opération de paiement ou lors de professionnelle sur les territoires où ils l’exécution d’une action de paiement à fournissent leurs services. distance susceptible d’être frauduleuse. Evolution paiements Paiement CB ou par virement : Initiation de paiements : Paiement avec les PIISP dans le interactions actuelles interactions actuelles avec Screen cadre de la DSP2 Scraping et DSP2 avec API RÉSEAU RÉSEAU MONÉTIQUE MONÉTIQUE PAIEMENT CB PAIEMENT CB OU OU VIREMENT VIREMENT VIREMENT BANQUE BANQUE DU BANQUE BANQUE DU BANQUE BANQUE DU DU CLIENT BÉNÉFICIAIRE DU CLIENT BÉNÉFICIAIRE DU CLIENT BÉNÉFICIAIRE INITIATEUR DE PAIEMENTS PIISP avec interrogation directedes fonds disponibles CLIENT BÉNÉFICIAIRE CLIENT BÉNÉFICIAIRE CLIENT BÉNÉFICIAIRE SQUARE I SEPTEMBRE 2017 23
Les RTS spécifient aussi les exemptions à l’authentification forte prenant en REVUE BANQUE compte le niveau de risque de l’opération, FOCUS le montant ou la récurrence, etc. QU’EST-CE QU’UNE Quelques exemples d’opérations AUTHENTIFICATION risquées nécessitant le recours à FORTE ? l’authentification forte : C’est la combinaison de 2 Pour l’inscription au service d’un AISP facteurs d’authentification, ou PISP ; parmi les 3 suivants : Pour la consultation d’informations sans communication de données confidentielles de paiement : lors de la CE QUE J’AI première connexion puis à minima tous les 90 jours ; Pour l’ajout d’un bénéficiaire dans la liste blanche, sans nécessairement Téléphone, calculatrice effectuer un virement ; token Pour un virement si le bénéficiaire n’est pas inclus dans la liste CE QUE JE SAIS préétablie des bénéficiaires ; Pour un paiement sans contact d’un montant supérieur à 50 € ou pour une somme cumulée de 150 € de paiement sans contact ou pour plus de Code, mot de passe, 5 paiements sans contact consécutifs ; date de naissance Pour des transactions successives d’un même montant avec le même CE QUE JE SUIS bénéficiaire pour la première fois (paiement récurrent) ; Pour un paiement électronique supérieur à 30 € ou pour une somme Retine, empreinte, cumulée de 100 € de paiement voix … électronique ou pour plus de 5 paiements électroniques consécutifs ; Pour l’exécution d’une action Un nouveau facteur voit jour : « ce que je fais » ou « behavior susceptible de comporter un risque analytics » qui analyse par de fraude en matière de paiement exemples l’utilisation de la ou pour toute autre transaction souris, la fréquence à laquelle potentiellement frauduleuse. l’utilisateur tape sur le clavier. Les RTS définissent également un taux de risque de fraude en deçà 24 DE LA DSP2 À L’OPEN BANKING : LES IMPACTS SUR LE MODÈLE TRADITIONNEL BANCAIRE
duquel une exemption est possible. que seules les données nécessaires à Cela permettrait d’alléger les étapes l’opération réalisée soient accessibles. REVUE BANQUE d’authentification pour un parcours Le référentiel tiers et le processus client sans couture pour accélérer le d’autorisation des tiers : mis en paiement pour les opérations moins place pour gérer les droits d’accès risquées. Cela implique : des TPP et les autoriser à accéder aux La création d’obligations en matière données. de gestion des risques de fraude et L’authentification forte du client (via de sécurité ; le protocole OAuth). La mise en place d’une procédure de La sécurité informatique : mise en notification des incidents. place de système de lutte contre la fraude. La gestion des incidents : adaptation nécessaire des procédures de réclamation client et de gestion des 2.4. contentieux, permettant notamment LES IMPACTS DE LA DSP2 de rembourser le client à J+1. A ce POUR … propos, l’ASPSP sera responsable en cas de problème sur une transaction. La banque aura toutefois la possibilité 2.4.1. de se retourner contre l’initiateur de Les banques paiement en prouvant la négligence. Par l’ouverture de l’accès aux comptes La gestion des risques et la mise des clients et par la possibilité d’initier en conformité : renforcement des des paiements par des tiers, la DSP2 activités dans ces domaines. oblige les banques à se transformer en L’o r g a n i s a t i o n de la banque: revoyant leurs systèmes, leurs processus valorisation de nouvelles compétences opérationnels et leur organisation. (API), apparition de nouveaux métiers Le système d’information : mise à (Chief API Officer) et rapprochement disposition d’interfaces d’échanges des entités métier sur les paiements. API, sur un socle d’API management, Plus que jamais, les métiers de la avec une architecture garantissant banque au quotidien devront échanger performances et disponibilités pour mutualiser les réflexions autour identiques à celles fournies directement des paiements et les prioriser. au PSU. L’ASPSP devra garantir aussi le Les ASPSP profiteront aussi de ces même niveau de secours que celui mis nouveaux rôles puisqu’elles obtiendront en œuvre pour les PSU (délais de réta- automatiquement les agréments AISP blissement notamment). et PISP. Les banques n’ont d’ailleurs La sécurité et la traçabilité des pas attendu la DSP2 : nombreuses sont données : mise en place de contrôles en celles qui, dès aujourd’hui, ont lancé amont, du monitoring des transactions leurs services d’agrégation de comptes et de la traçabilité des opérations, pour externes à leur environnement (Société SQUARE I SEPTEMBRE 2017 25
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