Des racines et des ailes - Pistes ECOLOS pour le développement de filières et secteurs d'emplois pour le bassin de Charleroi - Ecolo à ...

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Des racines… et des ailes
                  Pistes ECOLOS pour le développement
                      de filières et secteurs d’emplois
                        pour le bassin de Charleroi
Mise en contexte
ECOLO, parti généraliste et ancré à gauche, ne peut faire l’impasse sur une réflexion quant au
développement socio-économique et à l’emploi de qualité en Wallonie et particulièrement dans le
bassin de Charleroi. Tout au contraire, nous considérons que « l’écologie est l’avenir de l’économie »,
comme l’affirmait le titre de notre congrès tenu sur la place Flagey, en mai 2004.

Cette pétition de principe doit cependant pouvoir s’incarner et se concrétiser en fonction de réalités
particulières, des forces et faiblesses, des handicaps et des opportunités, de chaque sous-région.

C’est ainsi que nous avons réuni en ce printemps 2005 un club de réflexion « filières d’emploi à
Charleroi », composé d’acteurs économiques et sociaux proches d’ECOLO, pour d’abord établir un
diagnostic démographique, industriel et entrepreneurial de l’arrondissement de Charleroi (parce que
pour bien savoir où aller, il faut savoir d’où on vient et où on est). Ensuite et surtout nous avons identifié
trois filières d’emploi d’avenir dont, à notre sens, les acteurs publics et privés devraient favoriser le
développement, tant elles représentent un avenir non seulement plus positif mais réellement
enthousiasmant et porteur d’un redéploiement économique durable, dans tous les sens du terme.

C’est ainsi que les filières retenues s’articulent autant que possible autour du concept de double voire
de triple bénéfice, à savoir qu’elles sont à la fois avantageuses pour l’emploi de qualité et/ou
l’environnement et/ou le portefeuille des consommateurs-citoyens.

Cette présente note établit ce bilan et définit ces pistes, sans prétention à l’exhaustivité, dès lors que le
choix de ce « club » a été de privilégier le travail sur des filières en général, pour concrétiser une
certaine vision du développement.

Nos propositions en la matière seront à considérer comme la contribution des Verts au nécessaire et
urgent débat sur le redéploiement économique de Charleroi. Elles ne sont pas « à prendre ou à
laisser », mais bien à mettre en débat avec les acteurs éducatifs, économiques et sociaux de la
région… et puis à mettre collectivement en application.

                                                                                 Charleroi, le 20 mai 2005,

                                                                 Jean-Marc NOLLET et Xavier DESGAIN
                                                                     Député fédéral et Secrétaire local,

                                                      Au nom de club « filières d’emploi à Charleroi »
                                                              et de la régionale ECOLO de Charleroi.
Table des matières
Mise en contexte
Introduction : Pour une Economie de projet(s)
    Orienter le marché - Penser la durabilité dès aujourd’hui - Passer de l’imitation à l’innovation - Pour
    une démarche intégrée travail – éducation - Le sens de notre démarche : contribuer !
Chapitre I : Le diagnostic (les « racines »)
1. La population de Charleroi
   La démographie de Charleroi en quelques chiffres - La démographie de Charleroi en quelques
   repères significatifs - L’emploi et le non-emploi à Charleroi en quelques repères significatifs -
   Quelques indices de la richesse dans l’arrondissement de Charleroi
2. L’emploi à Charleroi
   Rappel de repères significatifs de l’emploi et du non-emploi à Charleroi - Quelques éléments
   factuels à propos des industries « classiques » dans la région de Charleroi et de leurs perspectives
   - Quelques éléments à propos des PME
3. La configuration territoriale et les acteurs publics du développement économique
   Définition de l’entité géographique étudiée - Les infrastructures de transport existantes structurantes
   et leurs perspectives à Charleroi – L’implantation de l’activité économique à Charleroi - La stratégie
   des acteurs publics du développement économique
Chapitre II : Les filières d’emploi d’avenir (les « ailes »)
1. Le logement durable : faire de Charleroi le centre wallon de l’éco-rénovation
   Introduction : du triple intérêt d’un logement durable - Constats généraux, montrant l’intérêt de l’éco-
   rénovation - Constats locaux - Orientation/filière (éco-)rénovation - Propositions d’ECOLO pour le
   financement et la facilitation de l’éco-rénovation
2. Secteur non-marchand : le développer à la hauteur de sa véritable utilité en région de Charleroi
   Introduction : de l’importance du non-marchand - Constats généraux montrant l’intérêt du non-
   marchand à Charleroi - Identification de besoins prioritaires par classe d’âge - Externalités du
   secteur non-marchand - Pistes de ressources pour le développement du secteur non-marchand
3. Charleroi, pôle des nouvelles technologies vertes
   Introduction : du potentiel de Charleroi dans le secteur des Nouvelles Technologies Vertes -
   Charleroi : centre wallon du recyclage et de la maintenance - Un pôle économique de valorisation
   de la biomasse à Charleroi - Une plate-forme R&D en énergies renouvelables - Un centre
   d’excellence et de compétence en nouvelles technologies vertes - Appliquer l’écologie industrielle à
   la gestion des zones d’activités économiques et du territoire - Faire le lien avec les forums de
   Charleroi 2020.
Envoi
Annexes
1. Annexe 1 : SWOT appliqué à Charleroi
2. Annexe 2 : La fiscalité en aide à la rénovation durable

Des racines et des ailes - ECOLO –Pistes d’avenir pour l’économie et l’emploi à Charleroi     Page 2 sur 46
Introduction
                    Pour une économie de projet(s)
Les propositions formulées dans ce document en matière de réorientation économique et d’emplois
pour le bassin de Charleroi viennent naturellement se greffer sur une philosophie de politique
économique qui est celle d’ECOLO.

Cette philosophie vise à passer progressivement d’une « économie de marché » à une
« économie de projet(s) ». Elle s’articule autour de quelques principes que nous rappelons ici en
guise d’introduction.
    1) Il s’agit d’orienter le marché plutôt que de le subir
    2) C’est le développement qui génère son infrastructure et non l’inverse
    3) Il faut penser à moyen terme et à long terme : aller capter les emplois de demain

Orienter le marché
En se situant du côté des « régulateurs » de l’économie, ECOLO renvoit dos à dos partisans du « tout
au marché » et défenseurs d’une vision « ultraplanificatrice » de l’économie.

Notre philosophie réserve une place réelle et centrale aux acteurs (industriels, mais aussi citoyens,
sociaux, culturels, etc.) et à leurs initiatives (petites, moyennes ou grandes) tout en confiant à l’Etat un
rôle de régulation du marché en fonction des objectifs politiques définis par les élus du peuple et par
l’intermédiaire des instruments qui sont les leurs : la fiscalité, les subventions (régionales ou
européennes), l’aménagement du territoire, le système éducatif, les infrastructures, le système social,…

ECOLO se refuse à croire que « la main invisible » puisse accoucher naturellement et sans intervention
externe d’une société solidaire et durable génératrice d’emplois de qualité. Si tel devait être le cas, il y a
longtemps que notre région ne serait plus dans la situation difficile dans laquelle elle se trouve.

Aujourd’hui, dans le contexte d’une économie de marché, mondialisée et de plus en plus dérégulée, les
bénéfices dégagés par les entreprises ne se traduisent plus suffisamment en investissements
(ou alors, le plus souvent, en investissement… de rationalisation) et encore moins en emploi1.
Par la régulation que nous prônons, c’est ce lien entre bénéfices, investissements et emplois que nous
voulons renforcer. Mais ce n’est pas tout ! La régulation consiste également pour nous à (ré)orienter les
choix financiers, économiques et industriels qui sont posés en fonction d’objectifs (re)définis.

A une économie de marché centrée sur la question du « comment ? », ECOLO propose de substituer
une économie de projet(s) centrée sur la question du « pourquoi ? ». Une telle économie de projet(s)
doit bien entendu se structurer « sur » un marché mais également « avec » un Etat (régulateur),
« avec » des acteurs sociaux qui sont à l’initiative et, surtout, « avec » les citoyens des régions et
territoires concernés.

1 Le bénéfice 2004 des plus grosses entreprises belges, celles qui sont cotées dans le Bel-20, a franchi la barre des 12 milliards d’euros,
soit 40% de plus qu’en 2003. Sur la même période, l’emploi n’a progressé que de 33.000 unités, soit 0,75%. Qui plus est, ces emplois sont
le plus souvent partiels, voire précaires. C’est dire si les « fuites » sont nombreuses dans le schéma qui voudrait que les bénéfices
d’aujourd’hui soient les investissements de demain et les emplois d’après demain. Ces fuites consistent notamment en une augmentation
faramineuse des dividendes versés aux actionnaires (+ 18,4 % en 2004 pour les entreprises du Bel 20), en rachat de leurs propres actions
par les entreprises et en de nombreuses délocalisations. C’est aussi pour éviter ces fuites que l’économie doit être davantage régulée.

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« L’orientation » que nous souhaitons imprimer à l’économie n’est évidemment pas neutre. Elle se veut
portée sur la durabilité du développement et une vision à moyen terme et à long terme.

Penser la durabilité dès aujourd’hui
On peut regretter indéfiniment un glorieux passé, il ne reviendra pas pour autant tel qu’il a été. Le
monde change constamment et le défi qui est face à nous consiste, au-delà de la défense des emplois
actuels et de leur nécessaire et progressive reconversion vers de nouveaux secteurs, à aller capter
dès aujourd’hui les emplois de demain. Ceci est vrai pour une Belgique qui, dans son ensemble,
accuse de plus en plus un retard d’innovation et d’investissements dans les secteurs de demain,
notamment en comparaison aux pays nordiques ; mais c’est également vrai à plus petite échelle pour
notre bassin carolo.

Nos propositions de filières nouvelles sont toutes imbibées de cette volonté de se tourner vers les défis
et besoins à venir. L’« orientation » que nous souhaitons imprimer à l’économie est donc clairement
marquée du sceau d’une pensée réellement prospective.

Les instruments économiques dont disposent les pouvoirs publics doivent bien plus qu’ils ne le font
aujourd’hui favoriser et soutenir cette nécessaire orientation vers la durabilité. De même, le
dialogue doit être entrepris avec les acteurs économiques privés d’aujourd’hui ou de demain, pour leur
montrer tout l’intérêt d’investir dans les filières de demain.

Non seulement les bénéfices doivent être davantage convertis en investissements mais si on veut que
ces investissements apportent de l’emploi, il faut qu’ils soient encouragés « publiquement » à être
orientés vers des secteurs innovants et durables.

Ces secteurs, ECOLO les situe prioritairement dans des filières riches en opportunités d’emplois,
répondant aux besoins sociaux et cruciaux pour une croissance écologique (les secteurs « éco-
prospères ») tels que : la construction et le logement durables, la chimie verte (biocarburants et
bioplastiques, biopolymères), les moteurs propres, les énergies renouvelables (dont l’électricité verte),
l’agriculture soutenable, l’alimentation de qualité, les transports écologiques et la logistique multimodale,
les bâtiments publics (écoles, halls sportifs, infrastructures communales,…), les infrastructures de
communication électronique, la recherche et développement (R&D) et la phase d’industrialisation de
celle-ci sur le territoire wallon, la géothermie et la biomasse, l’assainissement des friches, les biopuces,
l’épuration des eaux, des sols et de l’air, les technologies propres, les services et mouvements non-
marchands et enfin (et surtout), « l’économie de la connaissance ».

L’enjeu est pour chacun de ces points liés aux NTV (Nouvelles Technologies Vertes) d’aller à la
rencontre des emplois de demain, à l’instar des projets lancés dans d’autres pays d’Europe : en
Allemagne (2001 – logements et biopolymères)2, en Ecosse (2004 – Agriculture et eco-habitat et
tourisme vert), en Espagne (2004 – Solaire et éolien) et en France (2005 – Plan innovation
industrielle3). La demande est là, d’autres gouvernements que les gouvernements belge ou wallon, l’ont
manifestement compris !

2Il faut noter qu’à l’occasion de l’ouverture du salon      Batibouw 2005, la FGTB a demandé au Gouvernement fédéral et plus
particulièrement au Ministre TOBBACK de prendre l’initiative pour lancer une « Alliance pour l’emploi et l’environnement » dans le secteur
de la construction. Pour justifier et argumenter sa demande, la FGTB se base sur ce qui a été lancé en Allemagne. Le texte de leur
communiqué est accessible sur http://www.fgtb.be/code/fr/fram004.htm. Questionné dans la foulée, en séance plénière du 24 février 2005,
par la députée ECOLO Muriel GERKENS, le Ministre TOBBACK s’est à la fois déclaré favorable à l’idée et peu pressé de la concrétiser.
Le compte-rendu intégral de cet échange peut être consulté sur http://www.lachambre.be/doc/PCRI/pdf/51/ip118.pdf
3   Le Monde, 6 janvier 2005, page 6.

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La Belgique et la Wallonie seront-elles les dernières4 à emboîter le pas au risque, vu le retard
accumulé, de ne pouvoir qu’importer ces NTV, à l’image de ce qui fut en grande partie le cas avec les
Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) dans les années 90 ?

La recherche de l’efficacité énergétique n’est pas seulement une nécessité écologique, c’est aussi un
gain économique. Il faut renverser les termes de l’équation : non !, les enjeux liés à l’environnement ne
sont pas des contraintes, ce sont autant d’opportunités où puiser de la valeur ajoutée économique et de
l’emploi. Il faut penser l’excellence environnementale comme source d’avantages comparatifs. En
région wallonne comme à Charleroi. Outre ces secteurs « éco-prospères », il convient d’encourager, de
valoriser les différents opérateurs des secteurs « conventionnels » qui investissent – parfois depuis des
années – dans des processus respectueux de l’environnement.

Passer de l’imitation à l’innovation
On a trop longtemps cru dans notre région de Charleroi en un système basé sur le raisonnement, par
trop simpliste, qui veut que les infrastructures (autoroute, zoning, aéroport,…) amènent
automatiquement le développement. Le taux de non-emploi autour de Charleroi est la preuve par
l’absurde que ça ne suffit pas…

Il est temps aujourd’hui, avant de se lancer dans de nouveaux projets très coûteux mais peu
intéressants5, d’évaluer un tel aveuglément et de se poser la question des conséquences et des coûts
sociaux et environnementaux de ces politiques d’aménagement débridées.

Dans une région en retard de développement, une telle option stratégique avive surtout la concurrence
plutôt que d’apporter le développement. Certes, les infrastructures sont des éléments importants
d’un système économique mais elles ne suffisent pas, par elles-mêmes, à amener la croissance.

Nous pensons même que le raisonnement inverse (le développement génère son infrastructure)
correspond mieux à la réalité économique historique. C’est vrai aujourd’hui pour internet et les réseaux
informatiques comme ce le fut, hier, pour les lignes de chemin de fer et, avant-hier, pour la voie d’eau.
Et, pour ECOLO, ce sera encore vrai demain pour une économie davantage orientée vers la durabilité.

Sans nier le rôle et l’importance de disposer, le moment venu, des infrastructures nécessaires, nous
affirmons que l’innovation est bien davantage le moteur de la croissance future de notre
économie. De même selon nous, si notre région accuse un certain retard en développement, c’est
aussi parce que nous subissons un déficit en matière d’innovation, de création et de recherche pour
partie à cause d’une focalisation (financière et politique) trop importante sur le volet « infrastructure ».

Ce que nous dénonçons ici n’est pas propre à la région de Charleroi. C’est toute la Région wallonne qui
est visée.

4 En tout cas, pour ce qui concerne les énergies renouvelables, la Belgique occupe en 2003 avec le Luxembourg (0,62 pc) la lanterne
rouge de l’UE15 avec seulement 0,95 pc de l’énergie globale alors que la moyenne de l’UE 15 était de 5,48pc. Et des pointes à 27,55pc
(Suède) ; 21,76pc (Finlande) ; 20,34pc (Autriche). Quant à la part des énergies renouvelables dans la seule production électrique, la
Belgique fait figure de bon dernier de l’UE15 avec seulement 1,22pc pour une moyenne de 14,88pc. (Dépêche Belga 12/01/2005).
5 Pensons au dossier de la E 420 et à l’anecdote révélatrice vécue dans des débats de « Charleroi 2020 ». Certains des promoteurs de
cette nouvelle autoroute voulant renforcer une économie de transit sont ressortis dépités et ne comprenant pas qu’après 20 années de
défense et de promotion acharnée du projet par les politiques, les patrons régionaux n’avaient pas encore « compris » l’intérêt « pour
eux » de la construction de ces 4 nouvelles bandes. A aucun moment du débat ils n’avaient exprimé le moindre besoin sur ce volet ! Et
pourtant on s’apprête à y consacrer plusieurs millions d’euros et à détruire un des derniers poumons de Charleroi pour la réaliser…

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Il est urgent de passer d’une logique d’imitation, dont la croissance dépend d’abord de
l’utilisation de technologies inventées ailleurs et par laquelle on exploite certains filons jusqu’à
l’épuisement, sans tenir compte des besoins de réorientation de l’économie, à une stratégie
d’innovation, où cette innovation tend à devenir le principal moteur de la croissance. Comme
c’est le cas en Finlande, en Suède ou au Danemark, il s’agit sur le plan socio-économique de passer
d’une logique défensive à une stratégie offensive.

Pour une démarche intégrée travail – éducation
L’innovation ne se décrète pas, elle se construit à force d’efforts, de prise de conscience et de prise en
compte des différents facteurs qui peuvent la susciter et la faciliter. L’innovation est ainsi très
dépendante de la qualité et du volume d’offre de l’enseignement supérieur et de la recherche de et donc
dans la région concernée. Et de ce point de vue, on ne peut pas dire que Charleroi soit servi en juste
proportion de son importance économique et démographique. C’est la raison pour laquelle nous
soutenons et participons aux efforts qui sont faits pour déployer au centre de Charleroi un campus mixte
université – hautes écoles dont les cycles de formation seraient - en tout cas dans un premier temps -
prioritairement axés sur les filières pour lesquelles il y a des besoins réels et des débouchés régionaux
potentiels (études d’ingénieurs, en biologie ou en chimie, etc.). Le potentiel d’accueil des étudiants sur
le plan de la vie intra-urbaine carolo peut et doit être développé.

Outre le fait d’offrir une possibilité de formation supérieure à la population du sud Hainaut, il s’agit à la
fois de former les cadres de demain dans les filières d’avenir identifiées, de retenir voire d’attirer une
population jeune et qualifiée dans notre région mais aussi de miser sur le potentiel de R&D et de
création d’entreprises lié à une présence universitaires (création de spin off, implantation d’entreprises
étrangères attirées par l’existence d’un potentiel de travailleurs qualifiés,…).

Au-delà de cette revendication liée à l’enseignement supérieur, notre réflexion s’étend également sur
les autres filières d’enseignement et de formation. Ainsi souhaitons-nous raviver les concepts
d’université ouverte - à la base de la création de la FUNOC6 – et d’enseignement à distance qui
permettent l’un comme l’autre de développer la formation tout au long de la vie. Leur potentiel peut faire
demain de Charleroi « la » ville universitaire pour les adultes en âge de travailler, qu’ils soient actifs ou
inactifs.

Enfin, n’oublions pas le rôle formateur d’enfants, de jeunes, d’adultes en âge de travail ou de retraite de
tout ce qu’on nomme l’éducation « non-formelle ». Le secteur non-marchand, que ce soit dans le cadre
de l’accueil de la petite enfance (écoles de devoirs, ateliers créatifs,…), de l’animation de la jeunesse
(centres de jeunes et mouvement de jeunesse), de l’éducation sportive ou artistique (à tout âge), de
l’insertion socioprofessionnelle ou de l’éducation permanente des adultes, joue de toute évidence et
même si ce n’est pas à chaque fois sa vocation première un rôle essentiel de formation de citoyens
critiques actifs, responsables à solidaire, tout en participant également à la création de la richesse. A ce
titre, il mérite l’attention et le respect des pouvoirs publics qui doivent y investir tout en respectant son
autonomie, dans le cadre de relations de collaboration saines et contractualisées.

Ce faisant, nous refusons une conception purement « adéquationniste » des relations travail –
éducation. Dans notre schéma, plus que jamais, l’enseignement obligatoire doit former des citoyens aux
têtes bien faites. Dans une économie où tout évolue si rapidement, où les travailleurs sont amenés à
épouser plusieurs métiers au long de leur carrière, il est vital de concevoir l’enseignement comme une
dynamique évolutive où la formation continue (parfois pointue) vient compléter une solide formation de
base généraliste.

6 La FUNOC ( Formation pour l' Université Ouverte de Charleroi) développe, depuis 1977, un ensemble de dispositifs de formation
s'adressant aux jeunes et adultes peu qualifiés et peu scolarisés de la région de Charleroi.

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Dans ce cadre, les entreprises ne peuvent se départir de leurs responsabilités en matière de formation.
Mais, pour nombre de ces formations, elles doivent alors pouvoir s’appuyer sur un réseau densifié de
partenaires extérieurs au sein duquel les Hautes Ecoles et les Universités sont appelées à occuper une
place centrale.

Le sens de notre démarche : contribuer !
C’est avec cette philosophie politique en arrière fond que nous souhaitons aujourd’hui entrer
pragmatiquement et de plain-pied dans le débat vital de l’emploi dans la région de Charleroi.

Dans la lignée du congrès ECOLO « L’écologie, c’est l’avenir de l’économie » qui s’est déroulé à la
place Flagey en mai 2004, la régionale ECOLO de Charleroi a voulu concrétiser et opérationnaliser la
réflexion dans notre bassin d’emploi.

Nous nous sommes également appuyé sur de nombreux documents dont l’analyse « SWOT »7 réalisée
dans le cadre du forum Charleroi 2020 que vous trouverez en annexe. Notre réflexion a par la suite pu
mûrir pendant quatre mois au sein d’un « club filières d’emplois à Charleroi » où se côtoyaient
différents acteurs socio-économiques de la région.

Le présent document se veut une contribution à ce débat. Une contribution, ni plus (nous n’avons
certainement pas la prétention d’épuiser le débat), ni moins (ce n’est pas une réaction ponctuelle à un
événement d’actualité).

Cette contribution, c’est l’apport des Verts à un débat que nous estimons urgent d’approfondir sur la
question des filières qui, s’appuyant sur ses racines historiques et industrielles, donneront de nouvelles
ailes à notre région.

7SWOT est l'abréviation des   Strengths (S – forces),   Weaknesses (W – faiblesses),   Opportunities (O – opportunités),     Threats (T –
menaces).

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Chapitre I
   Le diagnostic : les « racines »
1 : La population de Charleroi
    La démographie de Charleroi en quelques chiffres
    o    Population totale de l’arrondissement : 420.653 personnes
    o    < de 15 ans : 76.420 personnes
    o    Population en âge de travailler : 272.895 personnes
    o    Population active occupée : 133.977 personnes
    o    Population active inoccupée : 35.958 personnes
    o    Total population active : 169.935 personnes
    o    ≥ 65 ans : 71.338 personnes

    La démographie de Charleroi en quelques repères significatifs
        L’indice de vieillissement montre que la population de l’arrondissement est plus vieille que
         dans l’ensemble de la Wallonie. La population non belge est particulièrement vieille.
        On constate une plus forte proportion de non belges (13,7%) dans l’arrondissement que
         dans l’ensemble de la Wallonie (8,9%). Au 1er janvier 2002, on dénombrait 171.497 hommes et
         191.433 femmes belges, et 30.760 hommes et 26.900 femmes non belges.
        Depuis 1991, la population de l’arrondissement s’est réduite de 1,5% alors que la
         population wallonne a crû de 3% au cours de la même période.
             o Le solde naturel (nombre de naissances – nombre de décès) reste nettement inférieur
                  au solde naturel wallon.
             o Au 1er janvier 1995, la population totale de l’arrondissement était de 427.751. La perte
                  sur 8 ans est de plus de 7.000 personnes (dont environ 6.000 rien que pour la ville de
                  Charleroi).
             o En 5 années, près d’un quart de la population de la ville de Charleroi a ainsi migré vers
                  la périphérie. Un des facteurs qui a favorisé l’exode hors de la ville, est l’évolution de la
                  composition des ménages. Sur les 90.000 ménages que compte la ville de Charleroi,
                  plus de 70% d’entre eux sont composés de maximum deux personnes (30% de
                  ménages comprennent deux personnes et 40% des ménages comprennent une seule
                  personne).
             o Les perspectives d’évolution de la population sont les suivantes :
                               • 424.369 pour 2011
                               • 430.823 pour 2021
                               • 439.156 pour 2031
        La part des ménages ≤ 2 personnes est très importante puisqu’elle représente 65,7% du
         total des ménages de l’arrondissement.

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    La taille des ménages (2003) pour l’arrondissement est la suivante :
             o hommes seuls : 30.422
             o femmes seules : 35.078
             o 2 personnes : 55.627
             o 3 personnes : 30.414
             o 4 personnes : 20.409
             o 5 personnes : 8.137
             o 6 personnes : 2.603
             o 7 personnes : 839
             o 8 personnes : 501
             o ménages collectifs : 195
             o total : 184.225

    L’emploi et le non-emploi à Charleroi en quelques repères significatifs
      Au 30 juin 2001, on dénombrait 7.492 établissements sur l’arrondissement qui fournissaient
       121.402 postes de travail salarié. La répartition de ces postes salariés est de 0,2% dans
       l’agriculture, 24% dans l’industrie, 6,5% dans la construction, 31,5% dans les services
       marchands et 36,5% dans les services aux personnes ou non marchands. Par rapport à
       l’ensemble de la Région wallonne, l’industrie est mieux représentée tandis que les
       services non marchands sont moins présents.
    6 secteurs représentent 73% de l’emploi salarié industriel : l’industrie chimique, la
       métallurgie, le travail des métaux, la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques, et
       la fabrication de machines et d’équipements.
    L’administration publique, l’éducation ainsi que la santé et l’action sociale regroupent 91% des
       postes de travail salarié des services non marchands.
    L’arrondissement de Charleroi comptait 21.025 travailleurs indépendants et aidants au 31
       décembre 2002 (5% de la population résidente, ce qui est inférieur au taux wallon qui était à
       cette date de 6,9%). Sur les dix dernières années, l’arrondissement a perdu 6% de
       travailleurs indépendants. Notons aussi que les indépendants à titre complémentaire
       augmentent (surtout chez les femmes).
    Le chômage de longue durée est nettement plus présent dans l’arrondissement qu’en
       Wallonie.
    La part des demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) qui ont un faible niveau d’étude est
       plus forte qu’en Wallonie (niveau primaire : 33,9% contre 27,8% ; niveau secondaire inférieur :
       34,6% contre 32,9%).
    Sur l’arrondissement de Charleroi, le taux de chômage chez les jeunes entre 15 et 24 ans
       atteint les 39% (chiffres au 30 juin 2002). Il culmine à 43,2% pour l’arrondissement de
       Charleroi et à 44,7% pour Farciennes.
Tableau : demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) – évolution 1996-2004
         Demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) – Charleroi

    1996                                  40.487
    1997                                  40.509
    1998                                  40.383
    1999                                  39.995
    2000                                  39.049
    2001                                  38.510
    2002                                  37.494
    2003                                  40.526
    2004                                  42.823
                                                                 Source : IWEPS

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Tableau : ventilation du taux de chômage wallon par direction régionale – photographie pour
mars 2005

Ventilation du taux de chômage wallon par direction
régionale - mars 2005

   Direction              Taux de chômage – mars 2005
    Forem                Total      Hommes     Femmes
Arlon                     11,90%       9,20%       15,50%
Charleroi                 23,30%      19,20%       28,80%
Huy                       14,40%      11,50%       18,20%
La Louvière               20,00%      15,60%       25,90%
Liège                     22,00%      18,60%       26,40%
Mons                      24,50%      20,50%       29,70%
Mouscron                  18,30%      14,30%       23,30%
Namur                     16,10%      13,10%       20,00%
Nivelles                  12,00%       9,70%       14,70%
Saint-Vith                 7,30%       5,60%        9,90%
Tournai                   16,50%      13,60%       20,30%
Verviers                  17,00%      13,90%       21,10%
WALLONIE                  18,20%      14,90%       22,50%
                                                           Source : Forem

     Quelques indices de la richesse dans l’arrondissement de Charleroi
               En 1980, le revenu fiscal moyen par habitant dans l’arrondissement de Charleroi était
                inférieur de 3,5% au revenu wallon. L’écart s’est creusé particulièrement à partir de 1990 et
                atteignait 11,1% en 2000.
               Ce revenu moindre combiné à une démographie déprimée n’est pas sans conséquence sur
                les ressources fiscales des communes de l’arrondissement.

Pour mieux saisir la réalité de l’arrondissement de Charleroi, nous disposons d’un rapport récent relatif
aux communes les plus défavorisées de Wallonie8. Sur les 262 communes de Wallonie, le classement
présente les 52 communes les plus défavorisées en fonction de leur santé socioéconomique. Les
auteurs de l’étude se sont donc principalement attachés aux indicateurs qui permettent de mettre en
évidence les communes qui vont mal.

Neuf familles d’indicateurs ont été retenues :
   - Trois familles d’indicateurs socio-économiques relatifs au marché du travail, au chômage et aux
        revenus.
   - Quatre familles d’indicateurs sociaux relatifs à la santé et mortalité, aux ménages, au logement
        et milieu de vie et au niveau d’éducation.
   - Et deux familles d’indicateurs économiques relatifs au niveau de l’activité économique et à la
        croissance.

Chaque famille est composée de plusieurs indicateurs qui reflètent les différentes facettes de l’aspect
étudié. La famille des indicateurs du marché du travail, par exemple, est composé du taux d’activité, du
taux d’emploi, du taux de chômage et du taux de personnes découragées de rechercher un emploi.
Pour chaque famille, les chercheurs ont analysé les indicateurs séparément et classé les communes
selon ces indicateurs.

8Les communes les plus défavorisées sur le plan socio-économique en Wallonie, Rapport réalisé pour le cabinet du Ministre-Président
Jean-Claude Van Cauwenberghe, IWEPS, Namur, version du 3 septembre 2004.

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Le rapport synthétique de cette recherche fait apparaître que sur les 14 communes de
l’arrondissement de Charleroi, 9 figurent parmi les 52 communes les plus défavorisées de
Wallonie… Leur classement dans ce hit-parade peu glorieux est le suivant : Charleroi (2e), Farciennes
(5e), Châtelet (9e), Fontaine-l’Evêque (16e), Courcelles (24e), Aiseau-Presles (38e), Manage (40e),
Chapelle-lez-Herlaimont (41e) et Fleurus (42e). Dans la conception plus large de « bassin d’emplois », il
faudrait y ajouter Anderlues (17e) et Morlanwelz (47e), deux communes de l’arrondissement tout proche
de Thuin.

Pour consulter le rapport, sa méthodologie et les résultats :
http://statistiques.wallonie.be/dyn/14/fichiers/Clascom384.pdf

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2 : Le tissu socio-économique de Charleroi
    Rappel de repères significatifs de l’emploi et du non-emploi à Charleroi
    Comme détaillé en page 9, l’industrie est mieux représentée dans les secteurs d’emploi à Charleroi
    par rapport au reste de la Région wallonne, tandis que les services non marchands sont moins
    développés dans notre région.
    Parmi les secteurs industriels, l’industrie chimique, la métallurgie, le travail des métaux, la
    fabrication d’autres produits minéraux non métalliques ainsi que la fabrication de machines et
    d’équipements fournissent la grosse majorité de l’emploi.
    L’arrondissement de Charleroi opère, depuis plus de 15 ans, une reconversion économique difficile
    en évoluant de systèmes de production industriels lourds (sidérurgie, métallurgie, industrie
    verrière…) vers de nouveaux créneaux (télécommunications, biotechnologies). Comme le montrent
    les données ci-dessous, le tissu socio-économique reste toutefois fortement imprégné (« marqué »)
    par l’industrie lourde et un contexte de restructuration (voir l’exemple récent d’AGC Automotive).

    Quelques éléments factuels à propos des industries « classiques » dans la région de
    Charleroi et de leurs perspectives

    1. Sidérurgie :
    Les principaux acteurs industriels dans la sidérurgie
     Carlam (Chatelineau) : 570 travailleurs - laminage à chaud : coils et inox
     Carinox (projet opérationnel en 9/05) : 400 travailleurs (200 Carinox ; 200 sous-traitants) -
        brames inox.
     Carsid (Marcinelle) : 1300 travailleurs Cokerie – agglo – brames pour Duferco LL et Clabecq et,
        accessoirement, Carlam.
     Industeel (Marchienne) : 850 travailleurs - tôles fortes, aciers spéciaux, inox.
     Laminoirs du Ruau (Monceau) : 130 travailleurs - produits longs : profilés, poutrelles.
     Thy-Marcinelle (Marcinelle) : 300 travailleurs - produits longs : ronds à béton
     Manage Steel Center (filiale de Duferco) : distribution de produits sidérurgiques.

    Diagnostic sur la sidérurgie :
    La sidérurgie carolorégienne dispose d’outils performants au niveau de la phase à chaud :
     Carlam, qui produit des bobines d’acier et peut produire, déjà maintenant, des bobines ou tôles
        d’inox (ce sera complètement le cas lorsque sera mis en route le système Carinox-Carlam) ;
     Carsid, qui alimente en brames les sites de Duferco La Louvière et Clabecq. Le haut-fourneau
        de Carsid sera normalement réfectionné en 2007, tout comme une partie des fours à coke
        avec, peut-être, une nouvelle centrale électrique en synergie avec Electrabel.
        Ces deux outils sont, pour le moment, des éléments-clés pour Arcelor en inox d’une part, et
        pour Duferco d’autre part. Toutefois, étant donné les fréquents retournements de conjoncture
        en sidérurgie, leur avenir à long terme pourrait éventuellement être remis en question.

    Par ailleurs, à part Industeel, la sidérurgie à Charleroi ne dispose d’aucun outil en aval (dans le froid
    et le revêtu), ce qui constitue un autre facteur de fragilisation, les produits à haute valeur ajoutée
    étant les plus demandés.

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Enfin, du fait des relations entre les entreprises sidérurgiques et leurs fournisseurs et/ou sous-
    traitants, les conséquences d’une restructuration voire d’une fermeture dans le secteur peuvent être
    démultipliées au détriment du personnel sidérurgique directement concerné et des sous-traitants
    (voir l’onde de choc extrêmement négative pour les sous-traitants de la région liégeoise dans le
    cadre de la fermeture de la phase à chaud d’Arcelor).

    2. Verre :
    Les principaux acteurs industriels dans le verre
     Glaverbel (Centre de recherches Jumet) : 150 travailleurs
     Glaverbel Roux : 150 travailleurs - verre imprimé.
     Glaverbel Lodelinsart : 250 travailleurs - verre à couches antisolaire et double vitrage.
     Glaverbel Seneffe : 200 travailleurs - verre antifeu
     AGC Automotive Fleurus : de 844 vers 600 travailleurs - verre automobile.

    Diagnostic sur l’industrie verrière :
    Ce secteur a encore un certain avenir à Charleroi, notamment en fonction de son apport concret
    dans l’objectif d’économies d’énergie lié à la ratification du protocole de Kyoto - sauf si Asahi Glass
    décide d’accroître ses délocalisations vers l’Europe de l’Est. Il faut se rappeler que des pertes
    d’emplois ont déjà affecté Lodelinsart, Seneffe et, tout récemment, Fleurus. Il serait intéressant
    d’analyser de plus près les capacités de Lodelinsart en double vitrage dans le cadre de la
    rénovation des logements.

    3. Aéronautique et Espace :
    Les principaux acteurs industriels dans l’aéronautique et l’espace
     Sabca (Gosselies) : de 350 vers 270 travailleurs
     Sonaca (Gosselies) : 1700 travailleurs
     Alcatel Etca (Mont-sur-Marchienne) : 600 travailleurs - systèmes électroniques pour espace et
        télécoms.
                                         Pour plus de détails : voir www.clusteraero.clusters.wallonie.be.

    Diagnostic sur l’industrie aéronautique et spatial :
    La Sabca et la Sonaca produisent des éléments pour l’industrie aéronautique et sont largement
    tributaires d’un carnet de commandes qui connaît des variations importantes (baisse début des
    années 2000 pour la Sonaca, puis redressement actuellement ; rationalisation chez Sabca). Pour
    Alcatel Etca, les perspectives semblent moins aléatoires.

    4. Métal : constructions métalliques et mécaniques ; électricité, électronique :
    Les principaux acteurs industriels dans la construction métallique et mécanique
     Caterpillar (Gosselies) : 4450 travailleurs - engins de génie civil
     Alstom Belgium (Marcinelle) : 500 travailleurs - systèmes électriques et électroniques pour le
        transport ferroviaire et urbain
     Alstom ACEC-Energie (Marchienne) : 120 travailleurs - mécanique et mécatronique ;
        électrotechnique et électronique
     Alstom Power Conversion - anciennement Cegelec Acec (Charleroi) - systèmes électriques et
        d’automatisme pour applications industrielles
     Alcatel Câble Benelux (Marcinelle) : 150 travailleurs - câblerie.
     Fabricom GTI (Chatelineau) : 400 travailleurs - électricité, tuyauteries, mécanique.

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Diagnostic sur l’industrie de la construction métallique et mécanique :
    Caterpillar est en plein boom maintenant et les perspectives sont positives pour 2005, avec un
    renouvellement de la gamme de produits et des investissements en de nouvelles technologies,
    mais… il n’est pas innocent que la direction se plaigne de la hauteur des coûts salariaux.
    Les filiales d’Alstom (et cela vaut aussi pour Alcatel Câble) ont déjà subi de sévères restructurations
    et restent tributaires de l’évolution en dents de scie du groupe Alstom. Ce dernier envisage
    d’ailleurs de céder Alstom Power.

    5. Imprimerie et arts graphiques :
    Les principaux acteurs industriels dans l’imprimeria
     Proxima Printing (Heppignies) : 170 travailleurs
     Helio Charleroi (Fleurus) : 170 travailleurs
     Editions. Dupuis (Marcinelle)
     Plusieurs imprimeries de moindre taille : Gérard Print (Marcinelle), Imprimerie Bietlot (Gilly),
        Image de marque (Charleroi), Imprim’Express (Ransart), Bonivert Imprimerie (Gilly), Scaillet
        (Montigny-le-Tilleul).

    Diagnostic sur le secteur de l’imprimerie :
    Le secteur n’a pas bénéficié du boom de 2004 : la production stagne ; l’emploi global dans le
    secteur est en diminution, la concurrence y est très forte. La tendance est aux petits tirages avec
    délais de fabrication réduits, d’où l’intérêt d’investir dans l’impression numérique et à ne plus investir
    dans des rotatives coûteuses.

    6. Energie
     Air Liquide à Montignies-sur-Sambre : production gaz de l’air et conditionnement de gaz
       industriels
     Electrabel : centrales d’Amercœur et Monceau.
    Le centrales d’Amercœur et Monceau pourraient être remplacées par une nouvelle centrale
    cofinancée par Electrabel et Carsid, ce qui pourrait induire des pertes d’emplois.

    7. Chimie et pétrochimie :
     Zoning de Feluy: quelque 2100 travailleurs, avec notamment : Atofina, BASF, BP Chembel,
       Ethyl Europe, Eurodiol, Néochim, Polidiol, Total Belgium.
     Dow Corning (Seneffe) : 200 travailleurs - produits à base de silicium.
     Sigma Coatings (Manage) : de 275 à 125 travailleurs (en 2003) - peintures.

    Il y a déjà eu des restructurations dans le secteur et d’autres ne sont pas nécessairement exclues.

    8. Armement :
     Mecar à Seneffe.

    9. Logistique :
     Le Port Autonome de Charleroi
     Des centres de distribution de grands magasins par exemple , sans compter le projet de
       logistique de Johnson & Johnson à Courcelles (2007 : 150 emplois prévus).

    10.   Les Entreprises publiques Autonomes et les transports publics :
         SNCB à Charleroi : administration, Ateliers de Charleroi Quai et Monceau.
         La Poste.
         Les TEC : quelque 970 emplois

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11. Les entreprises actives dans le secteur de l’emploi et de la construction :

Entreprises actives dans le secteur de la construction
        Bemat à Gilly : entreprise de travaux de bureaux, industriels et immeubles résidentiels (2003:
         70 ETP), intégrée au groupe Moury (région liégeoise)

        Dubois Construct à Trazegnies (Charpentes bois industrialisées) (2003: 30 ETP)

        Koekelberg, à Gilly entrepreneur bâtiments industriels et résidentiel (2003: 192 ETP)

        Mathieu P SA à Montignies sur Sambre (2003 : 42 ETP)

        Lixon SA à Marchienne au Pont (2003 214 ETP) lixon.net, y compris promotion immobilière
         (appartements, logements groupés)

        Maisons Paquet à Nalinnes (2003: 11 ETP et plus de 4.000.000 € de CA). Spécialité :
         ossature bois ;

        Sintra à Frasnes-lez-Gosselies (2003 149 ETP; 2001: 200 ETP)

        Sotraba à Arquennes (2003:43 ETP - 2001 120 ETP) : maisons clé sur porte et immeubles

        M&M Sitty Marchienne-au-Pont (2003: 93 ETP) non-résidentiel

        Vandezande à Gilly : entreprise spécialisée dans la restauration, la transformation, le génie
         civil, (2003: 53 ETP)

Économie sociale, travail adapté
        Entra à Heppignies et l'Essor à Thuin

Les chiffres d'emploi sont à prendre avec réserve : sous-traitance fréquente. Info emploi Spectron.

Matériaux production :
        Groupe De Cock: activités nombreuses production de matériaux (BPMC), génie civil,
         construction de stations d'épuration,

        UCI: joint-venture entre Saint-Gobain (Isover) et Arcelor pour la fabrication de panneaux
         sandwich pour la construction

        Fixolite à Thiméon: producteur de produits isolants thermiques et acoustiques composés de
         fibres de bois minéralisées et agglomérées au ciment (16 ETP en 2004)

Sous-traitants, génie civil, stabilité,…
        Groupe De Cock - génie civil, échafaudages,… (2003 - 70 ETP)

        Fally : société familiale basée à Charleroi - études de stabilité, techniques spéciales, génie
         civil,… (a intégré le groupe hollandais Arcadis). (2003 - 22 ETP)

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Diagnostic général et pistes d’action sur le secteur des industriels classiques :
    D’une manière globale et toute chose restant égale par ailleurs, la majorité de ces secteurs ne
    seront plus créateurs de nouveaux emplois durables. En effet, à quelques exceptions près, les
    entreprises subissent une concurrence rude et sont dépendantes de groupes multinationaux dont
    les décisions stratégiques sont prises à l’étranger. Ajoutons que l’aéronautique peut connaître des
    pics d’engagements mais aussi des licenciements (ou du chômage technique) en fonction de la
    conjoncture, la même remarque valant pour Caterpillar.
    Il y a dès lors nécessité de renforcer et de réorienter le soutien – notamment en matière
    d’innovation – de ces différents secteurs.

Quelques éléments à propos des PME
Comme c’est le cas à l’échelle wallonne, les PME et les TPE représentent un acteur significatif dans le
tissu économique du bassin de Charleroi. Si beaucoup d’entre elles ont le marché local-régional pour
horizon, nombre d’autres développent leur activité à l’échelle nationale, voire internationale.
Prépondérantes en nombre, les PME se mettent moins en valeur que les plus grosses entreprises et
bénéficient moins de l’attention des médias et de l’opinion publique.

Pourtant, avec le secteur associatif/non-marchand, ce sont elles aujourd’hui qui créent l’essentiel de
l’emploi « privé ». D’où l’intérêt que leur portent les acteurs de l’animation économique régionale
(Chambre de commerce et d’industrie, Centre PME, Intercommunale de développement économique,
Centre Héraclès…), avec de réels résultats comme en témoignent le rapport présenté en avril par le
secteur Animation économique d’IGRETEC.

A Charleroi, comme ailleurs, les MPE rencontrent toutefois un certain nombre de problèmes spécifiques
d’accès aux financements publics et privés, et aux aides en R& D. Or, elles constituent à leur niveau un
gisement bien réel d’innovations technologiques et d’emplois.

On peut situer les problèmes rencontrés à plusieurs niveaux :

        création d’entreprises : le parcours administratif de création d’entreprise/de société - malgré
         l’installation récente des guichets d’entreprise – demeure un véritable parcours du combattant
         pour le porteur de projet. En témoigne une enquête menée en mars-avril 2005 par Stratégies &
         Succès et le Centre Héraclès, auprès des créateurs d’entreprise. Celle-ci révèle que la
         simplification des démarches est encore très relative et que le temps de parcours demeure,
         dans certains cas, aussi long qu’auparavant. De quoi décourager des porteurs de projet peu
         portés sur la gestion de démarches administratives gratuitement complexes.

        financement de départ : les banques, déjà peu intéressées à financer de petits montants,
         s’efforcent d’en réduire encore le risque en sollicitant l’intervention en participation de
         Sambrinvest, de la SOWALFIN ou d’autres acteurs publics du capital à risque ou de garantie,
         ce qui est souvent une barrière infranchissable pour une PME. Autre illustration : les critères
         d’accès (définis par la Commission Européenne) au Fonds d’amorçage créé à Charleroi sont
         tels, qu’à ce jour, aucune TPE ou PME n’a pu en bénéficier ! Ainsi, la totalité des moyens du
         Fonds (près de 3 millions d’euros) est toujours disponible à ce jour et ceux-ci risquent fort d’être
         affectés à d’autres fins d’ici peu.

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