DOSSIER PÉDAGOGIQUE - FABIEN MÉRELLE faire corps avec la nature - Ville-thonon.fr
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE Fabien Mérelle, Refuge, 2018, © courtesy de l’artiste 16 oct - FABIEN MÉRELLE 19 déc. faire corps avec la nature 2020
- Professeur, est-ce que tout ceci est réel ou ça se passe dans ma tête ? - Bien sûr que ça se passe dans ta tête, Harry. Mais pourquoi faudrait-il en conclure que ce n’est pas réel ? Harry Potter et Dumbledore. Harry Potter et les reliques de la mort, 1ère partie. Regarde attentivement la nature, dirige-toi d’après elle et ne t’en écarte pas. Plus la forme de ton œuvre est semblable à la forme vivante, plus ton œuvre paraît bonne. Maître de Nuremberg 1
SOMMAIRE I – Introduction……………………………………………………………………..p. 3 II – L’imagination la plus pure est dans l’enfance………………...……………p. 4 III – Prendre corps…………………………………………………………………p. 5 IV – Source et nature……………………………………………………………..p. 9 V – Entre rêve et réalité………………………………………………………….p. 11 VI – Pour aller plus loin……………………………….……………………….…p. 15 VII – Activités autonomes ……………………….…………….………………...p. 17 VIII – Liens avec les programmes d’enseignement de l’histoire des arts et pistes pédagogiques………………………………………p. 23 IX – Bibliographie et ressources…………………………………………………p. 25 X – Médiation………………………………………………………………….…..p. 26 XI – Autour de l’exposition…………………………………………………….....p. 27 XII – Informations pratiques……………….…………………………..…………p. 28 2
I - Introduction Fabien Mérelle est un artiste dessinateur et sculpteur, né en 1981 à Fontenay-sous-Bois (94). Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2006, il a également suivi une formation à l’école des Beaux-Arts de Xian, en Chine. Il a été pensionnaire de la Casa Velasquez, un centre d’accueil de scientifiques et d’artistes contemporains situé à Madrid. En 2010, il est le premier lauréat du Prix Canson qui récompense chaque année un artiste travaillant avec le papier. Il vit et travaille à Tours. Chronique du quotidien Ses œuvres dessinées à l’encre noire et à l’aquarelle trouvent leur sens et leur inspiration dans une mise en scène de son quotidien, de son entourage, pouvant être à la fois cruelle, ironique et douce. Mon travail est la chronique d’un homme ordinaire, qui parle du désir, des peurs, des sentiments et d’un certain rapport à la nature. Dans les dessins de Fabien Mérelle, on retrouve en effet toujours le même personnage, le double que l’artiste s’est créé, faisant de son propre corps le prétexte et le support de représentation. Ses dessins sont les tribulations d’un seul et même personnage, toujours affublé d’un pyjama rayé bleu et d’un tee-shirt blanc. Le pyjama est l’habit du rêve, il est ici aussi l’outil de la distanciation, le costume banal enfilé par l’artiste avant de jouer son rôle. Mon personnage porte toujours un bas de pyjama rayé et un haut blanc. C’est à la fois moi et pas moi, comme Charlot n’est pas Chaplin. Cela vient d’une contrainte très simple. Quand je suis sorti des Beaux-arts, je n’avais pas d’atelier. Je travaillais dans mon salon et je restais en pyjama toute la journée. Comme je n’avais pas envie d’enjoliver les choses, je me suis représenté en pyjama. 3
II - L’imagination la plus pure est dans l’enfance. C’est donc une sorte de carnet de bord, de journal intime dessiné dans lequel les messages se font souvent clairs et limpides, bien que les dessins soient teintés d’une forme d’hybridation, entre réalité et fantastique….L’enfance, fondatrice de l’imaginaire, n’est pas loin. Il veut renouer avec celui qui disait en quelques coups de feutre ce que le jeune âge peinait à dire avec des mots. J'ai tenté de reprendre sans le souiller le tracé interrompu par le temps (…). Je rêvais d'un va-et-vient, d'une conversation dessinée. Reluquer l'enfance c'était ouvrir la boîte de Pandore des craintes et des peurs primaires, c'était plonger la tête dans une mythologie qu'on s'est forgée dans le noir d'une chambre, au coucher. Mythologie qu'on a bien tenté d'enfouir sous les poils et le masque de la puberté et du reste. Mais, à défaut de disparaître, elle est venue habiter mes dessins, théâtre depuis de conflits et d'envies, sans brides, désormais, le réel apprivoisé.1 Il réinvestit ses propres dessins d’enfance mais œuvre aussi à plusieurs mains avec ses enfants en mariant les univers. Comme un enfant qui s’exprimerait avec la précision et le savoir-faire d’un adulte. Un jour, Laura (sa fille) est revenue de I’école avec un dessin représentant un bonhomme sous des nuages et de la pluie. Je lui ai demandé “Qui est-ce ?” Et elle a répondu : “C'est toi !” L'artiste demande alors à sa fille d’intervenir sur un de ses dessins. Car c'est évident, elle fait beaucoup mieux les nuages et la pluie que lui ! 1 - ArtsHebdoMédias - Conversation avec Fabien Mérelle - Marie-Laure Desjardins, 28 août 2019 4
III – Prendre corps Pour nous, dessiner, c‘est converser. L’expression artistique est un mode de communication comme un autre, à la portée de tous. Avant l’écriture, il y a le dessin et il n’est pas nécessaire d’abandonner l’un pour l’autre. La parole, le dessin, l’écriture sont des moyens pour raconter des choses aux autres et à soi-même. Fabien Mérelle explique que si le petit garçon qu’il était a grandi, son mode de représentation est toujours le même: un personnage dans son environnement : Moi avec papa, moi avec maman, moi avec mes frères et sœurs... Même si la technique est différente. En nous plongeant ainsi dans son quotidien, il touche à des notions et questions universelles : Qu’est-ce que partager sa vie avec quelqu’un d’autre ? Qu’est-ce qu’être père ? Qu’est-ce que la solitude, la vieillesse ou la pauvreté ? L’intention est de se soustraire au temps, de parler à l’humanité d’aujourd’hui en passant par le prisme de l’intime, d’explorer sa propre identité mais aussi de l’effacer pour représenter une personne anonyme et donner un caractère universel à son travail.A la base, il y a donc le dessin, réalisé à l’encre ou à l’aquarelle. J’utilise un papier Canson très fin, le premier papier, un papier de croquis qui ne me permet pas de poser de lavis, ni de la matière. Pour la couleur, je suis obligé de passer par l’ordinateur. Je fais donc des tâches de couleur avec ma palette graphique, mais il n’y a pas de détail. Puis, j’imprime ce « patron» coloré et je commence le dessin à ce moment-là en rajoutant tous les détails avec des encres de couleur. Techniquement, je ne dessine pas un bras, une jambe, mais petit périmètre par petit périmètre, je place ici, le bon gris, là le bon noir.... Tout est abstrait, puis au fur et à mesure que j’avance, l’abstraction laisse place au réalisme. 2 Mon dessin est pulsionnel. Mon désir part le plus souvent d’un détail. Pour un dessin avec un gros éléphant, tout est parti de l’oreille. Je voulais absolument dessiner une oreille d’éléphant ! Je n’arrive pas à bien dessiner si le désir n’est pas là. Le détail va me servir de charpente pour le reste.3 2 - Ibid 3 - Ibid 5
Puis vient la sculpture, issue de ses travaux graphiques, pour se confronter à la matérialité des éléments. Tout est permis dans le dessin. La surface de la feuille est un monde en soi et l’artiste use de tous les stratagèmes graphiques pour figurer son univers. Mais la sculpture est un défi à la fois plastique et physique. Comment, physiquement, matériellement, faire tenir en équilibre un éléphant sur le dos d’un homme ? Quels matériaux, quelle technique employer pour maintenir cette proximité visuelle développée dans le dessin ? Pentateuque, 2010 6
Entre le dessin et la sculpture, il y a les pierres sur lesquelles Fabien Mérelle dessine des silhouettes, encrées. Difficile à croire, mais le trait est tout aussi précis que celui qui fréquente habituellement le papier. « J’ai dessiné à l’alcool directement sur la pierre. Une fois le liquide évaporé, il ne reste plus que le pigment. » Dessiner sur la pierre me permet d’éprouver les choses différemment et de poursuivre ma réflexion sur le volume. J’ai fait tout un tas de tentatives pour extraire le dessin. 4 Ces pierres font non seulement le lien entre les espaces de création, entre le plan et le volume, mais soulignent également l’importance de l’environnement direct de l’artiste dans son travail. Ces pierres sont en tuffeau, roche traditionnellement utilisée dans la région Centre - Val de Loire pour tous types de constructions. J’ai eu envie d’inviter dans cette exposition mon environnement quotidien. Cette roche est le témoin de ce que je vis ici. Elle compose tant les murs de ma maison que le paysage des bords de la Loire.5 Disséminées avec soin au sein des espaces d’exposition, ces pierres prennent l’allure de balises, de repères minéraux. A l’instar des cairns6, supports de croyances, érigés sur des sites définis, elles sont supports de mémoire et d’ancrage. Elles figurent non seulement l’empreinte laissée par l’homme mais rappelle aussi la place qu’il occupe. Les pierres ont déjà une forme, une force. Je viens juste essayer de dialoguer avec elles en y imprégnant mon dessin. Je les ai nommées fragments, mais j’aurais tout aussi bien pu les appeler témoins. Témoins de ce qui se passe là où elles sont.7 4 - Ibid 5 - Ibid 6 - Un cairn est un amas artificiel de pierres placé à dessein pour marquer un lieu particulier. 7 - ArtsHebdoMédias - Conversation avec Fabien Mérelle - Marie-Laure Desjardins, 28 août 2019 7
Certaines œuvres prennent la forme d’installations et interrogent la relation entre l’artiste, le spectateur et son environnement. Le rapport que j’entretiens avec les images que je crée est quasi-animiste8. Elles sont vivantes et je me dois de les faire exister en dehors du cadre. Ce que nous pensons d’un objet est étroitement lié à la manière dont il est présenté. L’installation rejette la concentration sur un objet exclusif pour mieux considérer les relations entre plusieurs éléments ou l’interaction entre les choses et leurs contextes. S’il place un dessin figurant son épouse enceinte au sein de son installation figurant un abri, ce n’est pas anodin. Le refuge, la cabane sont des thèmes récurrents de ces travaux. Eric Degoutte, directeur du Centre d’art des Tanneries, faisait observer à Fabien Mérelle que les branches, souvent présentes dans son travail, pouvaient être observées comme une métaphore du squelette de I’artiste. Dessinée ou ramenée physiquement au sein de l’espace d’exposition, la nature est un pan important du travail de Fabien Mérelle. 8 - L’animisme, est la croyance en un esprit qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent. Tous les peuples, depuis la préhistoire, savent dépendre pour leur survie d’éléments naturels : la terre, le soleil, l’eau… Mais ils ne les adorent pas eux-mêmes, ils attribuent leur puissance à des forces surnaturelles qui les commanderaient : ils les ont divinisés ou vénèrent les esprits ou les dieux qui les dirigent. 8
IV – Source et nature Je passe mon temps à collecter du bois flotté sur les rivages de la Loire. Je suis fasciné par la diversité et la nature changeante des visages que le fleuve et ses îles nous présentent. Les îles de Loire sont de plus en plus présentes. Au départ, je réalisais des copier-coller et je plaçais mon personnage. Ensuite, j’ai réellement rejoint celle-ci et je demandais à ma femme de me prendre en photo, notamment d’un pont alors que je traversais à pied le fleuve à son niveau le plus bas. Je ne dessine pas le fleuve, le spectateur le devine. Je signale une légère ondulation et l’imagination du public fait le reste. Elle est bien meilleure dessinatrice que moi.9 Fabien Mérelle a passé quatre mois déterminant à Xi’an en Chine. J’y ai appris les rudiments des techniques chinoises à l’encre de Chine. C’est aussi depuis cette période que je laisse plus de vide dans mes dessins. À côté d’éléments à la fois très réalistes et détaillés, ces blancs permettent à celui qui les regarde d’imaginer le reste du décor.10 9 - ArtsHebdoMédias - Conversation avec Fabien Mérelle - Marie-Laure Desjardins, 28 août 2019 10 - Ibid 9
La nature, l’élément végétal, mais également le monde animal. Fabien Mérelle reconnaît un réel désir de retour à la nature. Ceci l’amène à convoquer tout un bestiaire, avouant une filiation certaine avec les Fables de Jean de la Fontaine. Tantôt métaphorique comme lorsque l’artiste se figure au sein d’un troupeau de moutons, tantôt onirique lorsqu’il se met en scène volant avec ses enfants à dos de cigogne ou montant à dos d’hippopotame, tantôt hybride lorsque les natures se mélangent. La nature dans mes dessins est toujours liée au corps humain en général et au mien en particulier. Pourquoi ces dessins de moi-même en pleine métamorphose ? Avec le recul, je peux dire ce qu’ils sont. Par exemple, quand je me transforme en arbre. Ce dessin dit le souhait de faire corps avec la nature. Il faut savoir que lorsque je dessine, je peux vivre enfermé chez moi trois-quatre mois. À un moment, tout mon être réclame de voir un arbre, non pas en ville - je ne parle pas de platanes bien alignés - mais dans le désordre de forêts non contraintes par l’homme.11 Fabien Mérelle projette son corps dans cet univers où tout se mêle, animal, végétal, minéral. Où l’écorce vient rogner la peau, où l’homme est semblable aux bêtes. 11 - Ibid 10
V - Entre rêve et réalité Mes dessins sont apparemment simples, mais quand on plonge dedans, il faut ouvrir des tiroirs.12 Clin d’œil à Dali, dont l’œuvre regorge de tiroirs symbolisant la mémoire ainsi que l’inconscient. Ils renvoient à la « pensée à tiroirs », un concept hérité de la lecture de Freud. Ils expriment ce qui est protégé, caché au regard, ce qui est le secret de chacun, conscient ou inconscient. La civilisation grecque n'a pas connu l'introspection. Avec les tiroirs, il est désormais possible de regarder l'âme de la Vénus de Milo à travers son corps. 13 Fabien Mérelle « cherche au fin fond de lui- même des choses qui n’appartiennent qu’à lui. »14 On pourrait donc de prime abord penser que l’œuvre de Fabien Mérelle est surréaliste puisqu’elle fait immédiatement référence aux rêves et aux songes de l’artiste ; qu’elle aborde le fantastique, le magique, la métamorphose et l’hybridation, que l’artiste lui- même se réfère à des symboliques surréalistes… Mais contrairement à ce qu’André Breton définissait en 1924 dans le premier Manifeste du surréalisme comme un « automatisme psychique pur (…). Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] », les compositions de Fabien Mérelle sont « sous contrôle ». Elles sont pensées et conçues de manière à illustrer un sujet réfléchi et prennent leur source dans le quotidien physique et matériel de l’artiste. 12 - Entretien avec Xavier Renard, La Croix, 9 septembre 2015. 13 - Salvador Dalì, La Vénus de Milo à tiroirs, 1936. 14 - Gérard Garouste, président du prix Canson, 2010. 11
Le réalisme avec lequel Fabien Mérelle œuvre rend tangible le caractère irréel de ses compositions. Et quel réalisme ! Hyperréalisme15 serait-on tenté de dire parce que son trait est photographique. Tout est figuré pour s’y méprendre. Il était d’ailleurs exposé aux côtés de Duane Hanson et Ron Mueck lors de l’exposition « Hyperrealism sculpture, ceci n’est pas un corps »16 Pas complètement surréaliste ni tout à fait hyperréaliste. Si l’hyperréalisme est une présentation de la réalité extérieure, telle que tout le monde la perçoit, le surréalisme émerge du supraconscient les yeux fermés. Ce réalisme, je veux qu’il me permette de faire des choses complètement irréalistes. Qu’il me permette, par exemple, de parler avec mon grand- père qui n’est plus de ce monde, ou de voler sur le dos d’un écureuil géant...17 Son œuvre, à la frontière de deux mondes, présente une réalité improbable. Dessiner de manière réaliste l’improbable, une autre réalité. Ma feuille est une scène, un théâtre. L’équivalent en littérature serait une nouvelle, et sûrement pas un roman. Quelque chose de court, mais de très dense. Toute œuvre ne peut se définir seulement en termes de médiums mais en termes de message qu’elle transmet, de ressenti, de réflexion qu’elle suggère, quel que soit le moyen utilisé. Fabien Mérelle s’interroge sur le monde qui l’entoure, dénonce avec beaucoup de poésie des situations dramatiques. 15 - L’hyperréalisme consiste en la reproduction d’une image d’une manière tellement réaliste que le spectateur vient à se demander si l’œuvre produite est une peinture ou une photographie. S’inspirant de l’esthétique et des principes photoréalistes, les hyperréalistes poussent l’expérience plus loin : à partir de photographies, ils créent des peintures ou des sculptures allant au-delà de la réalité, en montrant par exemple des détails qu’il serait impossible de voir à l’œil nu. 16 - L’exposition « Hyperrealism sculpture, ceci n’est pas un corps » s’est tenue en Australie, au Mexique, en Espagne, aux Pays- Bas et enfin au musée des Beaux-Arts de La Boverie à Liège du 22 novembre 2019 au 2 août 2020. 17 - ArtsHebdoMédias - Conversation avec Fabien Mérelle - Marie-Laure Desjardins, 28 août 2019 12
Ses œuvres abordent des propos contemporains et des questionnements propres à nos sociétés. Le travail du dessin, c’est aussi un moyen d’apprivoiser ce qui peut se passer dans nos vies. Ici, faire fuir la menace dans un cri de colère en lui faisant face. J’ai réalisé ce dessin après les attentats contre Charlie Hebdo. 18 La sculpture monumentale intitulée Jusqu’au bout du monde, en résine de 6,24 mètres de haut, posée face à la mer, œuvre phare de l'édition 2018 d'Un Été Au Havre a été volontairement incendiée le 4 mai dernier. Cette œuvre, incontournable du paysage de bord de mer pendant plus de deux ans, représentait Fabien Mérelle qui porte sa fille sur ses épaules. Elle symbolisait l’ouverture et l’avenir au-delà des océans, le regard tourné vers New-York. Pleine d’espoir, elle évoquait aussi implicitement la problématique des migrations. 18 - ArtsHebdoMédias - Conversation avec Fabien Mérelle - Marie-Laure Desjardins, 28 août 2019 13
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VI - Pour aller plus loin Hans Ronald Mueck, né en 1958 à Melbourne, est un sculpteur australien hyperréaliste travaillant en Grande-Bretagne. Ses sculptures monumentales reproduisent le corps humain dans ses plus minutieux détails grâce au silicone, à la résine polyester et à la peinture à l’huile. Boy, 1999. Maurizio Cattelan est un artiste italien né à Padoue en 1960. Il vit et travaille à New York. Ses œuvres, souvent jugées scandaleuses, donnent lieu à toutes sortes d'interprétations, jusqu'à mettre en cause la religion et le sacré, comme La Nona Ora (1999), sculpture qui représente une effigie, en cire et grandeur nature, du défunt pape Jean-Paul II terrassé par une météorite. Charles Thomas « Chuck » Close est un peintre et photographe américain né à Monroe dans l'état de Washington en 1940. C'est l'un des principaux représentants du courant hyperréaliste. Son thème de prédilection est le portrait, qu'il peint souvent au moyen d'une gigantesque échelle, ses œuvres mesurant régulièrement près de trois mètres de haut. Phil, 1969 15
Max Ernst, né en 1891 à Brühl et mort en 1976 à Paris, est un peintre et sculpteur allemand naturalisé américain puis français, dont l'œuvre se rattache aux mouvements dadaïste et surréaliste. Les 184 collages d'Une semaine de bonté ont été créés pendant l'été 1933 lors d'un séjour de Max Ernst à Vigoleno, au nord de l'Italie. L'artiste puise son inspiration dans des gravures sur bois issues de romans populaires illustrés, de journaux de sciences naturelles ou encore de catalogues de vente du XIXe siècle. Découpant minutieusement les motifs qui l'intéressent, il les assemble, portant sa technique de collage à un degré de perfection incomparable. Pour qui n'a pas les illustrations d'origine sous les yeux, il est difficile de pouvoir établir à quels endroits Max Ernst est intervenu. Au final, chaque collage forme un engrenage donnant naissance à des êtres extraordinaires évoluant dans des décors fascinants, des mondes visionnaires défiant l'entendement et le sens de la réalité. Jacques Prévert est un poète, né en 1900 à Neuilly-sur- Seine, et mort en 1977 à Omonville-la-Petite (Manche). Auteur de recueils de poèmes, parmi lesquels Paroles (1946), il devint un poète populaire grâce à son langage familier et à ses jeux sur les mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. À partir de 1948, il pratique assidûment le collage, qui constitue pour lui une autre forme de poésie Little Nemo in Slumberland est une bande dessinée créée par l'auteur américain Winsor McCay en 1905, publiée dans l'édition dominicale du quotidien New York Herald puis dans le New York American. Intitulé Le petit Nemo au pays du sommeil, cette bande dessinée met en scène le personnage de Little Nemo, toujours en pyjama. On suit alors les aventures mouvementées du jeune dormeur dans un monde aux décors insolites avec pour but de réussir à entrer dans Slumberland pour y rencontrer la princesse. Little Nemo in Slumberland est aujourd'hui considéré comme une œuvre majeure dans le domaine de la bande dessinée, visionnaire dans son approche et admirable dans son dessin, faisant de Winsor McCay un précurseur de la bande dessinée moderne. 16
VII – Activités autonomes Deux supports sont mis à votre disposition pour vous accompagner lors de vos visites en autonomie et / ou permettre un travail ludique en classe après votre visite. 1 – Expoétiques : Transmis sur demande, cette activité consiste à s’emparer de l’exposition par le biais de l’écriture. Chaque participant compose un poème autour de l’exposition ou d’une œuvre en particulier en suivant un protocole d’écriture à la portée de tous. 2 – Le livret – jeux : Mis à disposition du jeune public à l’accueil de la chapelle, le livret-jeux peut également être un support pour un travail ludique en classe après la visite. 17
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VIII– Liens avec les programmes d’enseignement de l’histoire des arts et pistes pédagogiques Établir une relation avec celle des artistes, Expérimenter, produire, créer s’ouvrir à l’altérité Mettre en œuvre un projet artistique Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, Etre sensible aux questions de l’art Par le dessin ● sur papier au crayon aquarelle pour créer un personnage, une histoire fantastique comme dans un conte avec des éléments imaginaires Max Ernst. Le Rossignol chinois, 1920. ● dessiner des silhouettes au marqueur, au feutre Posca sur des éléments naturels : galets, Savaldor Dali, Vénus de Milo aux tiroirs, 1963 bois flottés puis les associer pour créer des cabanes, des cairns Salvador Dalí, Le Téléphone Homard, 1936 ● dessiner au crayon aquarelle une chimère, un hybride René Magritte, Golconde, 1953 ● à partir de la photo de chaque élève en Man Ray, Le Violon d'Ingres, 1924 pyjama chacun imagine et dessine son rêve Jacques Prévert Janine 1943 Par le collage avec le photomontage Viollet le Duc Chimères gargouilles Notre Dame de Paris ● associer et mélanger des photos découpées pour créer une chimère, un hybride ● associer et mélanger des photos découpées pour créer un monde fantastique imaginaire Des liens pédagogiques Jacques Prévert images https://www.youtube.com/watch?v=cpi9BgeyC9g Thomas Grünfeld http://web64.ac-bordeaux.fr/fileadmin/fichiers/circos/biarritz/JPMERCE/oeuvre-du- mois/decembre_2013_misfit_grunfeld.pdf La Vénus de Milo https://www.youtube.com/watch?v=pKsdb8dq7fo Métamorphoses http://blog.ac- versailles.fr/ienpoissy/public/Patricia/Metamorphose/Metamorphoses_Arts_Plastiques.pdf 23
René Magritte http://sites.crdp-aquitaine.fr/ecolecinema/files/2018/01/Pistes_ped_Magritte.pdf Pistes pédagogiques Cycle 4 Education de la sensibilité : -se familiariser avec le lieu de diffusion artistique. -développer des attitudes qui permettent d’ouvrir sa sensibilité à l’œuvre d’art -développer des liens entre rationalité et émotion. Compréhension de l’œuvre d’art : -avoir conscience des interactions entre la forme artistique et les autres dimensions de l’œuvre (son format, son matériau, sa fonction…). - distinguer des types d’expression artistique, avec leurs particularités matérielles et formelles, leur rapport au temps et à l’espace. -établir ainsi des liens et distinctions entre des œuvres. -comprendre la différence entre la présence d’une œuvre, le contact avec elle, et l’image que donne d’elle une reproduction, une captation ou un enregistrement. -maitriser un vocabulaire permettant de s’exprimer spontanément et personnellement sur des bases raisonnées. 24
IX - Bibliographie et ressources ArtsHebdoMédias - Conversation avec Fabien Mérelle - Marie-Laure Desjardins, 28 août 2019 https://www.artshebdomedias.com/article/conversation-avec-fabien-merelle/ Arts visuels en région centre - Abri, Pierre, Bois, Encre, Papier, Fabien Mérelle https://aaar.fr/agenda/evenement/abri-pierre-bois-encre-papier-fabien-merelle-2/ Beaux-Arts.com - Les cauchemars d’orfèvre de Fabien Mérelle https://www.beauxarts.com/vu/les-cauchemars-dorfevre-de-fabien-merelle/ BoumBang.com - Fabien Mérelle, Le détail qui tue., par Maxime Demeire - Janvier 2012 https://www.boumbang.com/fabien-merelle/ Centre de création contemporaine Olivier Debré https://www.cccod.fr/artiste/fabien-merelle/ Château du Riveau - Fabien Merelle https://www.chateaudurivau.com/fr/art-fabien-merelle.php Fonds Canson® pour l’art et le papier, 2010 France Culture https://www.franceculture.fr/personne-fabien-merelle.html La nouvelle république https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/tours-les-dessins-de-fabien-merelle-dans-les- hauteurs-du-ccc-od Marges - Revue d’art contemporain https://journals.openedition.org/marges/1211 Télérama – Sortir Grand Palais https://sortir.telerama.fr/evenements/expos/fabien-merelle,156605.php TMTV Tours - Coup de projecteur https://www.tmvtours.fr/detail-article/article%252Fcoup-de-projecteur-fabien-merelle Tours Magazine https://magazine.tours.fr/aujourdhui/portrait-de-fabien-merelle/ Slash https://slash-paris.com/fr/evenements/fabien-merelle 37 ° Mag.- L’onirisme de Fabien Mérelle https://www.37degres-mag.fr/a-la-une/lonirisme-de-fabien-merelle-sexpose-au-ccc-od/ 25
X – Médiation Mesures sanitaires COVID – 19 Port du masque obligatoire pour les plus de 11 ans. Les enseignants et la chapelle Un dossier pédagogique vous sera transmis par mail avant chaque exposition. Vous pouvez également le télécharger sur le site de la Ville de Thonon. Vous y trouverez la présentation du travail de l’artiste, le développement de certaines thématiques, des liens avec l’histoire des arts, mais également des pistes pédagogiques élaborées par l’enseignante référente de la Chapelle en fonction des niveaux scolaires, des propositions d’ateliers ainsi que des supports d’accompagnement. Chaque exposition est précédée d’une visite pédagogique. Ce rendez-vous est important pour prendre connaissance des œuvres exposées et des propos que vos élèves découvriront. Selon leurs disponibilités, les artistes se prêtent volontiers au jeu des questions – réponses. Cette rencontre est également l’occasion de faire vos vœux de visites. La présentation pédagogique de l’exposition Fabien Mérelle « faire corps avec la nature » aura lieu le mardi 13 octobre à 17h30. Animations pédagogiques pour les groupes scolaires Pour les élèves de maternelle et d’élémentaire, 1h30 : Visite de l’exposition en s’appuyant sur les réactions des élèves, en les incitant à observer, se questionner et enrichir ainsi leur vocabulaire de quelques mots-clés et notions d’histoire de l’art. Les visites sont suivies, sur demande et selon les disponibilités, d’un atelier plastique permettant aux élèves d’appréhender la technique, les matériaux ou le sujet présenté. Ces travaux pourront ainsi être à la base d’un travail de classe. Pour les élèves de collège et lycée, 1h : Visite et discussion autour de la thématique générale de l’exposition en liant les propos avec le programme d’enseignement de l’histoire des arts. Contact Aline Roux Pôle culturel de la Visitation Chargée des actions de médiation 04.50.70.69.49 / 04.50.26.25.13 La Chapelle – espace d’art contemporain a-roux@ville-thonon.fr 26
XI – Autour de l’exposition À la chapelle Découvrez l’exposition de manière ludique : Jeux de dessin, énigmes et jeux de pistes autour des œuvres Tous les samedis de 14h30 à 18h Visite famille suivie d’un goûter, dès 6 ans Mercredi 28 octobre à 15h Inscription : 04.50.71.55.55 Visite « voix – mains » (FR/LSF) Samedi 21 novembre à 16h Atelier tout- public « métaphore / métamorphose » Dès 7 ans Samedi 7 novembre de 15h à 17h Nombre de personnes limitées A l’auditorium Conférence de Dominique Pety « Les Paysages d’hier à aujourd’hui. Approches sensibles et numériques » Mercredi 4 novembre à 18h00 Parole de l’artiste – conversation entre Fabien Mérelle et Philippe Piguet Mardi 17 novembre à 19h Dans le Forum « Prendre corps » - Exposition créée par les élèves du Lycée professionnel du Chablais dans le cadre du dispositif départemental Passeurs de Culture 20 novembre- 12 décembre A la Médiathèque Portraits-chinois de Fabien Mérelle à retrouver au fil des espaces de consultation mediatheque.ville-thonon.fr Prochaine exposition : Jean-Jacques Rullier – Didier Trenet 16 janvier – 13 mars 2021 27
XII – Informations pratiques Vue de l’exposition K.Rougier – D.Wylie Vue de l’exposition C.Robe – G.Talbi Vue de l’exposition M.Charlet – D.Hockney © Annick Wetter © Annick Wetter © Annick Wetter La chapelle – espace d’art contemporain Pôle culturel de la Visitation 25, rue des Granges 74 200 Thonon-les-Bains 04.50.26.25.13 Entrée libre et gratuite De septembre à mars Du mardi au samedi (sauf jeudi) - De 14h30 à 18h. Fermé les jours fériés. D’avril à juin Du mardi au dimanche (sauf jeudi) - De 14h30 à 18h. Fermé les jours fériés. Juillet et août Du mardi au dimanche (sauf jeudi) - De 15h à 18h30. Ouvert les 14 juillet et 15 août. Partenaires publics : Avec l’aimable soutien de : La librairie-papeterie Birmann du groupe Majuscule fournit l’ensemble du matériel Beaux-arts pour les ateliers de pratique artistique à destination des enfants et du grand public. 28
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