DOSSIER PEDAGOGIQUE - ZAZIE ET MAX
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DOSSIER PEDAGOGIQUE ZAZIE ET MAX Par la compagnie 3637 D’après les histoires « Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ? » et « Mademoiselle Zazie et la robe de Max » de Thierry Lenain, éditées chez Nathan Poche A la Bavette du 20 au 22 mars 2014 La Bavette, Quai de la Vièze, CP 1169 1870 Monthey 2 tel. 024 472 20 22 www.labavette.ch
L’histoire en quelques mots La vision du monde de Max est bouleversée par l’arrivée de Zazie, nouvelle élève dans sa classe. Jusqu’à ce jour, il pensait que toutes les espèces du monde étaient divisées en deux catégories, les « avec zizi » et les « sans zizi ». Mais Zazie présente toutes les caractéristiques d’un « avec » : elle est forte au foot, dessine des mammouths, monte mieux qu’un garçon dans les arbres… ce qui ne manque pas d’intriguer Max… Sa curiosité les entraîne dans une série de situations cocasses qui leur mettent la tête à l’envers et secouent les idées reçues. 2
La compagnie 3637 La Compagnie3637 est fondée en 2008 par deux comédiennes et une danseuse. Ces trois artistes font le pari d’être mues par une énergie créatrice commune et non par un genre artistique unique. Intimement liées par une dynamique de travail, un investissement débordant et une soif de recherche, ces trois artistes s’expriment via différentes créations de danse et de théâtre. Parfois ensemble, parfois séparément, que ce soit sur scène ou dans le travail de création. Partageant une même approche du plateau, leurs personnalités artistiques sont néanmoins très différentes les unes des autres et en découlent des objets qui leurs sont propres. Il y a de la danse, du théâtre, il y a de la danse théâtre, de la marionnette et du jeu, du théâtre visuel, des spectacles pour adultes, pour enfants, des spectacles pour tous aussi… Pour chaque pièce, pour chaque thématique abordée, la Compagnie3637 cherche à créer un langage scénique spécifique fondamentalement lié au propos et au public qu’elle désire rencontrer. Elle choisit alors de s’entourer d’artistes qui partagent les mêmes préoccupations ainsi que l’audace et l’impatience d’entreprendre. Je crois que le théâtre est un lieu possible d’interrogations et d’expériences de l’humain, un lieu où l’on peut dire quelque chose d’actuel et de brûlant de nous et notre monde. J.Pommerat L’équipe Mise en scène : Baptiste Isaia Interprétation : Sophie Linsmaux et Coralie Vanderlinden Scénographie, marionnettes et images : Aurélie Deloche Création des éclairages : Nathalie Borlée Composition musiques : Stephane Kaufeler Composition chanson : Benoît Randaxhr Régie : Mathieu Bastyns 3
L’auteur Thierry Lenain, auteur des Petites Histoires de Zazie et Max Thierry Lenain s'adresse tout spécialement aux enfants. Il définit lui-même son écriture comme « parentale », au sens d'« accompagnement des enfants » - des enfants qu'il veut avant tout amener à pouvoir se penser eux-mêmes et à penser le monde de demain. Thierry Lenain sait parler de choses importantes avec pudeur, émotion et habileté. Ses romans abordent des thèmes graves et suscitent débats et discussions. Toutes ses histoires racontent les difficultés de la vie, souvent avec drôlerie et légèreté mais surtout avec grande délicatesse. S'il a commencé par la publication de romans (illustrés par Kathy Couprie, Anne Tonnac, Mireille Vautier, Nathalie Novi…) ses derniers ouvrages sont plutôt des albums (illustrés par Anne Brouillard, Olivier Balez, Serge Bloch, Olivier Tallec...). Thierry Lenain est co-fondateur et rédacteur en chef de la revue Citrouille, éditée par l'Association des Librairies Spécialisées Jeunesse. La série des « Mademoiselle Zazie », publiée chez Nathan Poche (illustrations de Delphine Durand) : > Mademoiselle Zazie > Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ? > Mademoiselle Zazie et la robe de Max > Mademoiselle Zazie veut un bébé > Les baisers de Mademoiselle Zazie > Mademoiselle Zazie a trop d'amoureux > Mademoiselle Zazie veut embrasser Max 4
Note d’intention Nous avons décidé d’aborder le thème de la question du genre : des différences, des égalités et du choix libéré des stéréotypes. Tout en étant conscients des évolutions importantes que notre société a vécues ces 40 dernières années au sujet de la question du genre, nous remarquons pourtant que les partialités liées aux rapports hommes//femmes sont toujours présentes dans notre quotidien. Le sujet est plus que jamais dans l’actualité. D’une manière plus déguisée et sournoise, ces iniquités continuent à germer dans les têtes des enfants, influant sur les choix de la filière scolaire et du métier, dictant le partage des tâches domestiques et provoquant même parfois une violence sexiste, de plus en plus constatée dans les relations amoureuses, des adolescents/tes notamment. Au travers de ce spectacle, nous voulons rappeler aux enfants et aux adultes qui les accompagnent qu’aujourd’hui la société a mis en place des outils qui permettent à chacun de choisir librement, mais qu’il nous faut prendre une part active face à ceux-ci, que les stéréotypes peuvent être dépassés afin de permettre à chacun de vivre libre. Enfin, aborder la thématique des genres permet aux enfants de construire une idée positive de leur sexe et de l’autre sexe, afin de développer des comportements de respect et d’amitié à l’égard des autres, qu’ils soient filles ou garçons. Très vite nous avons découvert les livres de Thierry Lenain, et après une rencontre avec l’auteur, nous avons arrêté notre choix sur « Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ?», premier album de la série, et sur « Mademoiselle Zazie et la robe de Max », histoire alors inédite, et sur « Mademoiselle Zazie et les femmes nues », actuellement en réécriture par l’auteur (qui nous en garde la primeur, comme il l’avait déjà fait pour « La robe de Max »). Chacune de ces trois aventures de nos jeunes héros ordinaires est un épisode relatant une facette caractéristique de l’enfant, grandissant et évoluant au cours des histoires. Le jeune spectateur découvre nos héros et peut se sentir de plus en plus proche d’eux. Ces trois épisodes nous permettent d’aborder notre thème via trois angles différents : le point de vue de Max, le point de vue de la société et le point de vue de Zazie. Coralie Vanderlinden et Sophie Linsmaux 5
En savoir plus sur le spectacle Synopsis Le premier épisode raconte comment la vision du monde de Max va être bouleversée par l’arrivée de Zazie, nouvelle élève dans sa classe. Jusqu’à ce jour il pensait que toutes les espèces du monde, ainsi que les hommes, étaient divisées en deux catégories, les « avec zizi » et les « sans zizi ». Mais Zazie présente toutes les caractéristiques d’un « avec » : elle est forte au foot, dessine des mammouths, monte mieux qu’un garçon dans les arbres… ce qui ne manque pas d’intriguer Max. Ce dernier découvrira, au bout d’une longue enquête et de quelques péripéties, que les deux catégories sont en réalité les « avec zizi » et les « avec zézette ». Un détail qui change tout puisqu’il ne manque rien à personne… Dans la deuxième histoire, Max rêve de voir son amoureuse dans une robe de danseuse mais Zazie ne veut rien entendre à moins que… Max ne l’essaie avant. Lorsque celui-ci s’exécute, alors qu’elle avait prévu d’éclater de rire, de le ridiculiser tellement qu’il ne l’ennuierait plus jamais avec ce genre de lubie, elle est subjuguée par la beauté de Max dans cette gracieuse tenue. Par contre quand c’est à son tour de l’essayer, Max admet qu’il s’est trompé car la robe ne lui va pas du tout… Dans la troisième histoire, Zazie ne supporte plus de croiser des affiches de femmes nues à tous les coins de sa rue. Personne ne lui a demandé son autorisation pour mettre devant ses yeux des femmes qui posent pour un bout de chocolat, un savon ou une voiture! Et pire encore : Max se lèche les babines devant elles. Mais Zazie tient sa vengeance ! Proximité Les comédiennes sont proches des spectateurs dès leur arrivée. Elles les aident à se placer, l'atmosphère est donc détendue et permet un rapport direct avec les enfants. La scénographie permet cette intimité, le ton du spectacle également. Le récit, l’univers du spectacle et l’imagerie des marionnettes se veulent concrets et réalistes afin de ne pas tourner autour du pot. Les thèmes de la mixité sont donc abordés de manière impudique. La nudité des corps et la relation amoureuse sont traités avec simplicité et ludisme. La marionnette La compagnie a choisi la marionnette comme vecteur vers l’imaginaire. Celle-ci permet tous les possibles tout en les obligeant à travailler dans la proximité du public. La manipulation est à vue et se déroule sur table. Zazie et Max sont représentés tels de vrais enfants de l’âge de leurs spectateurs afin de favoriser l’identification de l’enfant. Leur taille varie en fonction de l'évolution de l'histoire. 6
Jeu d’acteur Les comédiennes passent de la narration à la manipulation au jeu de comédienne. Ceci dans le but de mettre en avant les événements clés des histoires. Grâce à ces échanges, l’accent est mis sur l’humour des situations et joue sur le trouble, sur les rebondissements de la mise en scène. Zazie et Max sont des personnages nés comme une évidence. Le choix des comédiennes n'est pas innocent. Faire jouer un rôle de garçon à une comédienne est une source de troubles et permet de jouer sur l'ambiguïté des identités. Nous n'avons pas souhaité masculiniser entièrement Sophie Linsmaux, sa féminité est donc présente. Scénographie Le décor de « Zazie et Max » se veut dans une théâtralité épurée avec très peu d’élaborations techniques. Une table se transforme et nous emmène dans différents lieux : l’école, le supermarché, la chambre, le lit, la plage, le camping, la piscine. Le choix des couleurs, des détails des livres, du réveil, des dessins d'enfants accrochés au mur, etc. ne peuvent être vus de loin. La taille des marionnettes a été pensée afin de favoriser la proximité du public et donc l’échange avec les spectateurs. 7
Avant le spectacle Rendre les enfants curieux de vivre une belle aventure... Il est important d’annoncer l’événement en veillant à : - Préserver le plaisir de l’enfant et celui de l’accompagnant - Rendre un enfant curieux, en attente d’une belle aventure - Veiller à préserver la « surprise » de la représentation et ne pas vouloir tout expliquer… Pour motiver sans dévoiler, dire sans trop induire, laisser aux enfants le plaisir de la découverte et la possibilité de construire leur propre compréhension du spectacle, on peut demander par exemple aux enfants ce que le mot « spectacle » leur évoque, leur demander de raconter leur premier souvenir de spectacle... Et rappeler les spécificités des arts vivants. Quelques questions spécifiques à poser aux enfants en lien avec le spectacle : > Avez-vous déjà vu (en vrai, pas à la télévision, sur Internet ou dans un magazine) un garçon qui porte une robe ? > Quelles différences y a-t-il entre les filles et les garçons ? > Existe-t-il des activités qui ne peuvent être accomplies que par des hommes ? Y a-t-il d’autres activités qui ne peuvent être accomplies que par des femmes ? > Que pensesz-vous d’une fille qui joue au football ? Est-ce fréquent, rare, normal ou bizarre ? > Que pensez-vous d’un garçon qui joue à la poupée ? Est-ce fréquent, rare, normal ou bizarre ? Le jour de la représentation Certains spectacles demandent une écoute très attentive et d’autres sont un tourbillon d’aventure. Il est tout à fait normal que les spectateurs réagissent à la représentation : rire, sursaut, inconfort, peur, etc. Il est également possible qu’ils soient transportés par l’histoire et aient envie d’intervenir, de parler aux artistes. Voilà où cela devient délicat. Dans certains cas, par exemple les spectacles de clown ou de commedia dell’arte où le public joue un rôle important, la règle change un peu. Si le comédien a ouvert la porte au public, c’est qu’il attend sa réaction ; vous pouvez lui faire confiance. Par contre si c’est le spectateur qui veut forcer l’ouverture, à vous d’intervenir. Vous pouvez aider les spectateurs selon leur âge, à comprendre les limites de leurs interventions avec les artistes. N’hésitez pas à donner aux enfants des consignes claires sur leurs responsabilités en tant que spectateurs. Le public a un rôle important à jouer et, sans lui, la représentation ne peut avoir lieu. Il contribue à la 8
qualité de la représentation. Après le spectacle – pour aller plus loin Il est possible d’amener les enfants à s’interroger sur leur conception de leur sexe et du sexe opposé. Cette pièce se veut le point de départ d’une réflexion sur les relations entre les filles et les garçons dans la société. Il est possible de travailler avec les enfants autour des représentations : > faire collectivement des listes d’adjectifs qualifiant selon eux la féminité et la masculinité, ce qui fait qu’une fille, ce qui fait un garçon. > Développer les résultants en essayant de décomposer les idées reçues. > Interroger les clichés et les préjugés. > Poser des questions simples sur leurs propres expériences : ont-ils déjà vu une femme qui ressemble à un homme et un homme qui ressemble une femme ? > Pourquoi ne ressemblaient-ils pas à leur sexe ? > Existe-t-il d’après eux des métiers ou des activités réservés aux hommes et d’autres réservés aux femmes ? > Connaissent ils des hommes qui font des métiers « de femmes » ou inversement ? des activités de loisirs ou sports ? > Détailler des différences potentielles. Les faire parler de leur vision de la normalité et de la différence. > Réféchir à la question de la différence et de l’isolement que cela peut entrainer. > Lancer un débat entre les garçons et les filles : quels avantages et quels inconvénients trouvent-ils à leur propre situation ? > Leur poser la question : que ferais tu ou que ne ferais-tu pas si tu étais de l’autre sexe. Et pourquoi ? Un dossier complet rédigé par l’équipe l’Iles de Paix avec bibliographie et nombreuses fiches de travail peut être téléchargé sur la page espace pro de Zazie et Max, sur le site de la compagnie: http://www.compagnie3637.be/wp- content/dossier/zazieetmax/Zazie_et_Max_dossierpedagogique.pd Ce dossier a été réalisé sur la base de : documents de la cie 3637, dossier pédagogique Quai des arts – Rumilly, dossier accompagnement du Très Tôt Théâtre 9
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