Violations massives des Droits de l'Homme au Kosovo et logique des interventions
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Dossier Tentative de bilan critique Violations massives des Droits de l'Homme au Kosovo et logique des interventions 1. Un défi lancé à la granité de la situation tout au long de la couvertes par la loi internationale ris- communauté internationale crise : une violation massive des Droits quent de discréditer le principe même de l'Homme (qui n'était pas le fait, de l'ingérence internationale et que par Ala fin de9Retau début de99la situa- d'ailleurs, des seuls Serbes), une catas- ailleurs, lors des événements du tion au Kosovo constituait, pour la com- trophe humanitaire qui prenait, subite- Kosovo, une alternative à l'action de munauté internationale, un défi de pre- ment, des dimensions effrayantes, le l'OTAN pouvait, sérieusement, être mier ordre. danger d'un embrasement général des envisagée ? Et cela, d'une part, en raison de la gra- Balkans. Je m'intéresserai surtout, tou- tefois, à lu paradoxale logique de l'in- I.a réponse à ces questions est particu- vité des événements. Le conflit s'était lièrement délicate en raison du fait que étendu à une nouvelle composante de les frappes de l'OTAN intervenaient l'ex-Yougoslavie, le massacre de avant la massive campagne serbe Racak I , intervenu en janvier 1999, A quelles conditions doit d'épuration ethnique. En conclua-t-on n'était pas sans rappeler ceux de Bos- satisfaire une intervention que l'OTAN agissait intempestivement, nie-Herzégovine, une nouvelle cam- internationale dans un pays qu'elle fournissait à Slobodan Milose- pagne d'épuration ethnique s'annonçait. En raison des spécificités ré g ionales, les tiers pour qu'elle puisse, vie, et aux milices serbes, l'occasion de Balkans tout entiers risquaient de s'em- raisonnablement, être passer à l'acte et qu'elle marginalisait qualifiée d'humanitaire ? l'ONU à un moment où, le pire ne braser. L'Europe des quinze était mena- cée à ses marches. s'étant pas encore produit, la poursuite des négociations restait possible ? Ou Le défi était de premier ordre, d'autre faut-il plutôt juger que, l'opération " fer part, en raison d'un choix qui s'impo- gérenc'e internationale humanitaire fOr- à cheval "2 étant au moins partiellement sait à la communauté internationale. Le cée : A quelles conditions doit satisfaire connue des services secrets et toute temps du laisser-aller était révolu. Les une intervention internationale dans un négociation avec Milosevic s'étant seules négociations ne semblaient pas pays tiers pour qu'elle puisse, raisonna- révélée impossible, une intervention aboutir bien qu'elles eussent pu et, blement, être qualifiée d'humanitaire et rapide et efficace s'imposait ? Je me peut-être, dû être prolongées. L'hypo- être considérée comme étant légitime ? prononcerai, prudemment, en faveur de thèse d'une intervention internationale Faut-il adopter le point de vue de l'optique de l'ONU. devait. en tout état de cause, é tue envi- l'OTAN ? Faut-il juger, avec les repré- sagée. Mais quel type d'intervention '? sentants du pacte atlantique, que l'inter- Il fallait opter entre la logique de l'effi- vention de l'OTAN était conforme à 2. La gravité de la situation cience stratégique prônée (et suivie) par l'esprit de la Charte des Nations Unies Lors de l'intervention de l'OTAN, la l'OTAN et la logique de la légalité et qu'elle constituait l'unique moyen situation était préoccupante. Dans le internationale détendue par I'ONU. d'endiguer une insoutenable violation des Droits de l'Homme ? Ou faudra-t-il nord-est du Kosovo des villages étaient Dans cette contribution, je voudrais, en incendiés, les habitants étaient sommés admettre, en revanche, dans l'optique premier lieu, évoquer brièvement la de quitter leurs maisons. Parfois les de l'ONU, que les interventions non- 36 forum 196
Kosovo forces serbes leur enlevaient lcs docu- brutaux et d'exécutions arbitraires sont maison à eues observateurs de t'OSCE. ments d'identité. Les hommes étaient avérés. En voici des exemples : A Bela- A Gladno Selo, des milices serbes retenus dans certains cas. Les premiers nica, les forces serbes encerclèrent le mirent le feu à un certain nombre de massacres eurent lieu. C'est après l'in- village et extorquèrent aux villageois ce maisons, donnant ainsi la mort à 45 tervention occidentale toutefois qu'une qu'ils pouvaient posséder en argent et civils dont la plupart étaient des femmes campagne systématique de nettoyage en objets de valeur. Ceux qui n'avaient âgées. A Grastina, trente jeunes gens ethnique, sans doute prévue à l'avance rien furent abattus. Des scènes sem- furent mis à l'écart d'un convoi et (dans certaines limites), fut déclenchée. blables se produisirent à Celina et à Slo- fusillés. A Kolic, d'après des témoi- Une violation récurrente des Droits de vinje. D'après le témoignage, toujours, gnages de réfugiés, les forces serbes l'Homme, une catastrophe humanitaire, de réfugiés, dans plusieurs villages, tels tirèrent sur un groupe de personnes un risque réel de déstabilisation régio- que Maticane, Urosevac, Glogovac, déplacées et en tuèrent 91. nale créèrent le type de situation qui, à Staro Selo, considérés comme places la lumière de récentes mutations du fortes de l'UCK, un certain nombre de 2.1.1.2. Violence à l'égard de droit international, légitime, à certaines personnes furent torturées et, dans plu- femmes et d'enfants conditions au moins, une ingérence sieurs cas, abattues dans leurs maisons. Dans vingt cas sur cent (environ) des humanitaire forcée. Cette situation jus- A Pristina, d'après un témoin oculaire, actes de violence rapportés, des femmes tifiait-elle, et si ce n'est qu'après coup, un avocat et ses deux fils furent exécu- et des enfants en étaient les victimes. A l'intervention de l'OTAN ? Ou une tés. A Stimlje un père et un fils furent Kacanik, trois enfants de quatre, six et ingérence d'un autre genre se serait-elle abattus parce qu'ils avaient loué leur trois ans étaient abattus par les forces imposée 7 Voilà la question que je vou- serbes. A Grastica, des enfants furent drais soulever. menacés au couteau. A plus d'une Un bref examen des trois facettes de la reprise, femmes et enfants fuirent bruta- situation que je viens d'évoquer sera, lisés. Les viols étaient relativement fré- sans doute, utile. quents. A Vranje.vac une femme était violée dans sa maison et son mari qui Avec l'OTAN, l'UCK prend possession tentait de la protéger était abattu. de la ville de Sbrica 2.1. Une violation massive Photo: Yves Debay des Droits de l'Homme 2.1.1.3. Torture et brutalités Il faut relever, bien entendu, que la vio- Soixante-neuf pour cents des réfugiés lation des droits fondamentaux n'était interviewés étaient soit témoins soit vic- pas uniquement le fait de l'armée, des times de tortures ou de traitements inhu- forces de police et des milices serbes. mains et dégradants. La plupart des cas de torture eurent lieu lors d'une déten- 2.1.1. Violation des Droits tion, en vue de soutirer des informations de l'Homme par les forces ou confessions aux victimes. Ces der- serbes nières avaient été séparées de leur famille et détenues à part avant d'être Tant en Albanie qu'en Macédoine et au transférées dans des prisons normales. Monténégro, le Commissariat des Nations Unies pour les Droits de 2.1.1,4. Le nettoyage l'Homme fit interviewer un nombre ethnique important de réfugiés. Le 7 septembre 1999 un rapport du Haut Commissaire Après le début des frappes aériennes, les de l'ONU, basé sur ces entretiens, fut forces serbes procédèrent à un déplace- présenté à Genève. Les données que je ment et à une expulsion systématique fournirai sont puisées dans ce docu- des Albanais ethniques. Il est difficile, ment 3 qui est, sans doute, parmi ceux sans doute, de chiffrer exactement le dont nous disposions actuellement, le pourcentage des personnes expulsées plus digne de confiance. ou, en revanche, déplacées à la suite des faits de guerre. La grande majorité des 2.1.1.1. Assassinats et réfugiés interviewés indiquent toutefois exécutions qu'elles furent expulsées. Le déplacement et l'expulsion des Alba- Très grossièrement, le nettoyage eth- nais ethniques eurent lieu, au Kosovo, nique correspondait surtout aux cas de dans un climat d'anarchie complète. li figure suivants: n'y a pas (encore) de chiffres officiels, Les Albanais furent ou bien expulsés de. mais de nombreux cas d'assassinats leurs appartements. escortés à la gare et Dezember 1999 37
Dossier conduits à la frontière (Pristina). Ou 2.2. Une série de campagne serbe de nettoyage ethnique, bien, dans une première étape, afin de et donc à aggraver la crise, a aussi désa- catastrophes humanitaires les empêcher de s'enfuir, ils furent morcé celle-ci en raison de la présence encerclés dans leur ville ou village Depuis 7 mois, les catastrophes huma- des troupes alliées. Il reste à savoir ce (Mitrovica, Belanica et bourgades envi- nitaires ne firent que se succéder. qui se serait passé lors d'une interven- ronnantes). Par la suite, ils furent D'après un rapport de l'ONU, 1500 tion internationale réalisée sous l'égide contraints de rejoindre la frontière à la Kosovars albanais au moins périrent, de l'ONU, garante du droit internatio- marche. plusieurs milliers ont disparu. 580.000 nal, et qui aurait comporté, d'une part, Dans un deuxième cas de figure, les vil- personnes se réfugièrent dans les mon- une participation musclée de l'OTAN lages furent bombardés (notamment tagnes du Kosovo où elles passèrent des mais aussi, d'autre part, celle d'une plu- dans les régions de Srbica et de Kaca- semaines ou des mois dans des condi- ralité d'autres pays dont la Russie. nik). Les habitants furent soit obligés de tions extrêmement précaires, 800.000 rejoindre d'autres localités soit autres environ franchirent les frontières contraints de se réfugier à la montagne. et furent soit accueillies, dans des cir- 3. La paradoxale logique de Parfois c'est de leur propre gré qu'ils constances souvent très difficiles, par la l'ingérence humanitaire cherchaient refuge dans les montagnes. population (albanaise d'Albanie ou de internationale Ultérieurement les personnes, qui Macédoine notamment), soit recueillies En vertu d'une mutation du droit inter- avaient été déplacées dans d'autres vil- clans des camps de fortune. 165 000 national, la notion d'ingérence interna- lages, furent conduites à la frontière ou Serbes ou Monténégrins ainsi que tionale humanitaire, non forcée ou for- obligées de la rejoindre à pied. 60.000 tziganes au moins quittèrent ou cée, tend à s'imposer'. La pratique de durent quitter le Kosovo par la suite. l'ingérence humanitaire est, toutefois, 2.1.2. Violation des Droits de 280 assassinats furent dénombrés par la soumise, depuis ses origines, à une l'Homme, après leur retour au '
Kosovo sont infligées à des grandes quantités de gens et que EEtat théoriquement res- ponsable est inapte ou peu enclin à les Mit dem Denken am Ende empêcher "s . Bref l'intervention s'im- pose si son objet est de répondre à une Der Krieg ist vorbei. Der Krieg, der seinen Namen nicht nannte. Der Men- violation, à grande échelle, massive et schenrechtskrieg, mit den Null-Opfern auf der guten Seite, mit den kolla- systématique des Droits de l'Homme teralen auf der anderen. (massacres, tortures, expulsions notant.- Wir, die wir dabei waren, wenn auch im Abseits, wir , die wir daran "mitge- ment) à laquelle l'Etat responsable ne litten" haben - sympathein, in der Altsprache des Freundnachbarvolkes réagit pas ou n'est pas en mesure de der Hellenen - wir haben dazu alles gelesen. Und bedacht. Die Argu- réagir efficacement. mente, die guten, zur Sache und zu den Bildern der Sache. Il en résulte que la notion de souverai- Und doch sind wir, bin ich mit dem Denken am Ende. Weiß nicht, wo ein, neté tend à être subordonnée aux exi- wo aus. gences de Droits de l'Homme, au main- Die Haltung, unsere, der wenigen "Aufrechten" - hat sich sicher nicht tien de la paix et à la sécurité internatio- geändert. Meine zumindest nicht: nach wie vor bin ich gegen diesen nale. Dans le discours auquel nous Krieg. Heiße ihn nicht-gut! venons de faire allusion, Kofi Annan insista sur le fait que, désormais, la sou- Doch: aufgrund von Argumenten? - Bin ich ehrlich, soll ich ehrlich sein. veraineté des Etats est redéfinie. Elle est antworte ich: kaum. au service des peuples. Les peuples ne Es gibt den Sadhu, den indischen Weisen, nackt und weiß vor Asche, in sont pas au service de la souveraineté die er sich eingerieben hat. Er geht seiner Wege. Oder harrt aus, mit nationale. gefaltenen Händen auf einem Bein stehend. Er macht nicht mit. Tut's ein- fach nicht. Wortlos. Sein Schweigen ist weiß wie Asche. Si, d'après l'article 53 de la Charte le Conseil de sécurité peut utiliser des Es gibt den älteren Herrn. Gestandener Mann, Großvater. Weißes Haupt- organismes régionaux pour l'applica- haar, weißer Bart. Liebhaber - "amateu " - vernetzter Texte, Flechtwerke tion des mesures coercitives, selon le des "absoluten" Geistes. Versager auch: was hat er selbst schon Großes même article, aucune action ne sera tou- gesagt? Einst war er jung, oder Junge. Knabe. Lebte in einer Nachkriegs- tefois entreprise par ces organismes zeit, der Nachkriegszeit. Deutsche Helme fanden sich längs Öslinger Holzwege, wenn der Fingerhut blühte. sans l'autorisation du Conseil de Sécu- rité. Par ailleu rs toutes les possibilités Er kann den Krieg nicht denken. Kann Krieg nicht denken. Krieg: gewollte d'action non coercitives, toutes les pos- Gewalt. sibilités d'interventions diplomatiques Vom Lesen her weiß er - doch was weiß wer vom Lesen her? - daß es notamment, doivent être épuisées. Krieg gab, gibt, immerzu. Und er hat viel "über" Krieg gelesen, von Les conditions d'une intervention Heraklit bis zu Handke und Hitler. - humanitaire forcée semblent donc (rela- Ohne mich. - Wie? "Ohne mich"? Trittbrettfahrer der Weltgeschichte? - tivement) bien définies. En fait le dis- Elendes Versagen! Ver-sagen. cours contemporain portant sur In ié,çiti- Meinetwegen. rnité (non la hure légalité) des interven- tions humanitaires forcées comporte Paul Kremer 13.7.99 bien des ambiguïtés. Le récent discours de Kofi Annan en constitue une parfaite illustration. " Imaginez une minute que blables à celles que Kofi Annan avait du peu d'efficacité e. de la Intcur dont dans les jours et les heures précédant le développées, quelque peu imprudem- l'organisation internationale avait tait ment peut-être, dans son discours. preuve notamment en Bosnie. Un repré- génocide (du Rwanda) il y ait eu une coalition d'Etats prêts à intervenir et D'une part les représentants des pays sentant du Département d'Etat améri- désireux de défendre la population tut- membres de l'alliance justifiaient leur cain, que nous avons déjà cité, remar- sie, mais que le Conseil ait refusé ou intervention par la défense des Droits qua que `° personne ne voulait de tardé à donner son feu vert. Semblable de l'Homme et le maintien de la sécu- l'ONU : trop lourd, trop complexe et coalition aurait-elle dû rester passive rité en Europe. Dans ce sens, dans l'op- trop délicat à utiliser " 6 . Il est fort plau- devant les progrès de l'horreur? tique qu'ils adoptaient, leur action était sible, toutefois, que l'opposition des conforme à l'esprit de la Charte des Etats-Unis à une action menée sous Nations Unies bien qu'elle violat l'ar- l'égide de l'ONE était, aussi, motivée 3.2.1. L'optique de l'OTAN ticle 53. par la prétention de CC pays à être L'intervention de l'OTAN se légitimait, Leur refus d'agir dans le contexte de reconnu comme première puissance précisément, par des réflexions sem- l'ONU était motivée par les souvenirs d'ordre du monde. Dezember 1999 39
Dossier Si nous partons des prémisses selon les- En raison de la tension proprement dia- Les négociations doivent être orientées quelles, clans l'optique de l'OTAN, lectique entre légalité et efficacité, il vers des .solutions crntciliant les deux l'ONU n'était pas suffisamment fiable, était possible, toutefois, de rétorquer ce intérêts contraignants. Or on peut se que la situation était assez grave pour qui suit. Au moment on la campagne de demander -ce n'eût été là, bien entendu, appeler une intervention urgente, que nettoyage ethnique s'amorçait, une qu'une voie possible parmi d'autres- si les critères de l'ingérence humaine for- riposte rapide et énergique était indis- le plan proposé des le 7 août 1998 à mulés par l'ONU étaient satisfaits et pensable. Les bavures de l'intervention Washington, par Alexander Vershbov, que, par ailleurs, la seule OTAN était en étaient dues aux déficiences manifestes ambassadeur des Etats-Unis auprès de mesure d'intervenir de manière effi- de la stratégie mise en oeuvre et, sans l'OTAN n'aurait pas pu répondre à cette ciente, nous pouvons comprendre que doute aussi, au manque d'autonomie exigence. Vershbov proposait l'instau- les Etats-Ums, motivés, par ailleurs, par militaire de l'Union européenne. Mal- ration, en association avec la Russie et leurs propres visées stratégiques, aient SOUS l'égide de l'ONU d'un protectorat gré ses graves déficiences, la riposte mit pu convaincre, à Rambouillet, leurs fin à la campagne de nettoyage ethnique international au Kosovo dont la sécurité alliés européens de poser un ultimatum et évita, en fait, un embrasement géné- eût été garantie par 30.000 hommes des à Milosevic et de ne point prolonger les ral des Balkans. , fo rces de l'OTAN (mais pas nécessaire- discussions. La question se pose, toute- ment de la seule OTAN ) 8 , Il est vrai fois, si l'intervention de l'OTAN était Fallait-il dès lors, finalement, sacrifier que ce plan était parvenu à Washington réellement légitime (sinon légale), la légalité à des considérations straté- au pire moment possible, après la des- opportune et efficiente et si aucune giques d'efficience ? il me semble que truction des ambassades américaines au alternative (légale) à l'action des alliés tel n'était pas le cas. Il me semble que Kenya et en Tanzanie, et n'avait pas été ne pouvait et devait, sérieusement, être tout en préservant la légalité internatio- étudié sérieusement. Si on considère envisagée. nale il eût, sans doute, été possible d'in- que le statut et le système de sécurité tervenir d'une manière efficace. actuels du KOSOVO sont du moins comparables . im ce que proposait Versh- 3.2.2. Les controverses hov et que, notamment, une collabora- 3.3. Retour à l'optique de tion entre OTAN et Russes s'est révélée concernant l'intervention l'ONU. Une alternative aux possible, on peut se demander si le plan de l'OTAN frappes de l'OTAN ? Vershbov (ou tout autre plan similaire) Quatre ensembles d'arguments furent, n'eût pas constitué une alternative notamment, formulés contre l'interven- Dans son récent discours, Kofi Arman valable aux frappes de l'OTAN. tion de l'OTAN. reconnaît la tension récurrente entre l'exigence de légalité et l'exigence d'ef- Jean-Paul Harpes - L'intervention des pays de l'OTAN ficience. !l souligne toutefois que ces était contraire à l'article 53 de la Charte deux exigences correspondent d deux des Nations Unies. Le Conseil de Sécu- intérêts . également contraignants de la A Racak, au sud du Kosovo, les corps rité n'y avait pas donné son accord. Cet mutilés de 45 albanais, pour l'essentiel des communauté internationale et que l'in- hommes axés, avaient été découverts ä la accord n'avait pas même été sollicité. aptitude de cette dernière à les concilier mi-janvier. Par ailleurs les frappes de l'organisation est proprement tragique. 2 U ne vaste offensive préparée par la Serbie atlantique étaient incompatibles avec sa au moment même des négociations de Ram- propre Charte, selon laquelle elle Or dans l'optique de l'ONU, la conci- bouillet et dont les services secrets occiden- constitue un organisme de défense. liation des deux intérêts contraignants taux étaient au moins partiellement infor- Aucun pays de l'OTAN n'avait subi n'est possible qu'aux conditions sui- més. L'opération visait, semble-t-il, à vantes : déployer les troupes serbes en fer r cheval d'agression. afin d'expulser la population albanaise du Tant que la situation le permet, les territoire du Kosovo. - Loin de la freiner, les bombardements négociations doivent être continuées. Report of the Hi ,th ('onuni.scioner for de l'OTAN avaient accéléré la violence Or lors des réunions de Rambouillet, la Hunion Ri,,''hts çna the Situation o% Humai au Kosovo ainsi que le déplacement de situation était préoccupante, mais le Ri,5'hts in Kosovo, Geneva, 7 September populations tant à l'intérieur qu'à l'ex- pire ne s'était pas produit. Une prolon- 1999 térieur de l'ancienne Yougoslavie. gation des négociations pouvait, raison- °t Voir éventuellement Mario Bettami, Le nablement, être envisagée. Une solution Droit cl'in , ve%rence, A9rttotion de l'ordre - Les frappes de l'OTAN répondaient à international, Paris, Editions Odile Jacob, qui aurait permis à Milosevic de sauver la violence par des mesures qui tirent, à 1996 la face -une solution, notamment, qui 5 leur tour, bien plus de victimes qu'il Le Monde, 22 septembre 1999 n'aurait pas pris la forme d ' un ultima- n'eût fallu. t' cité dans Eric Laurent, Guerre du Kosovo. tum de l'OTAN (et non de l'ONU)- Le dossier .secret, Paris. Plon 1909, page 53. - Par la violation des normes internatio- aurait pu retarder le déclenchement de Voir Paul-Marie de la Gorce, "Histoire nales, l'OTAN déstabilisait ceux qui se l'opération " fer à cheval ". Selon Paul- secrète des négociations de Rambouillet-, battaient pour la légalité. Par ailleurs Marie de la Gorce, Milosevic aurait été Monde Diplomatique, Mai 1909 l'OTAN créait un précédant dangereux. enclin à accepter une telle solution 7. i; Voir ouvrage cité d'Erie Laurent. 40 forum 196
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