ETUDE DU CONCEPT DE DYSFONCTION SOMATIQUE EN OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE CRANIENNE
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ETUDE DU CONCEPT DE DYSFONCTION SOMATIQUE EN OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE CRANIENNE - Revue de la littérature - Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'Ostéopathe Etudiante : ROMANET (de) Emmanuelle Tuteur : KILY Jean-Pascal, Ostéopathe D.O. © Copyright, Tous droits réservés, CEESO, Lyon, 2013. Toute reproduction est interdite sans la permission écrite du CEESO.
« Certification d'originalité du travail » « Je soussignée ROMANET (de) Emmanuelle atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux de recherches bibliographiques. Ce mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition du diplôme d'ostéopathe ou de quelque grade universitaire que ce soit. »
ETUDE DU CONCEPT DE DYSFONCTION SOMATIQUE EN OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE CRANIENNE - Revue de la littérature -
Remerciements Un grand merci à mon tuteur, Jean-Pascal Kily, pour ses encouragements et ses conseils. Un grand merci à John Page et à Raphaëlle Pélegry, pour leur relecture attentive de ce travail et pour leurs précieux conseils dans la réalisation de ce mémoire. Un grand merci à mes parents, pour leur soutien tout au long de mes études. Un grand merci à mon mari et à ma fille, pour leur amour.
Résumé Introduction : L'outil diagnostique reconnu par tous en ostéopathie est le concept de la dysfonction somatique, dont les quatre critères sont rappelés par l'acronyme anglais TART. En dépit du caractère holistique de l'ostéopathie, un statut particulier est accordé à l'ostéopathie dans la sphère crânienne où le modèle de Sutherland- Magoun prévaut. Objectif : L'objectif de notre revue de la littérature est d'analyser les études d'ostéopathie dans la sphère crânienne à travers le prisme des critères TART, afin de savoir si le concept de dysfonction somatique est un outil adapté à cette pratique. Méthode : Les principales bases de données ont été consultées, avec comme mots- clés « cranial osteopathic manipulative AND somatic dysfunction », et « diagnostic AND cranial somatic dysfunction ». Résultats : Quatorze articles cliniques de divers types ont été retenus. Ces articles sont issus de recherches en ostéopathie. Conclusion : Les auteurs s'appuient sur le modèle de Sutherland-Magoun pour le diagnostic. Ils emploient le terme dysfonction somatique, mais cet usage n'est pas appuyé par les critères TART, même si une analyse des articles permet de les retrouver. Tant que les ostéopathes utilisent le modèle de Sutherland-Magoun avec son vocabulaire, le concept de la dysfonction somatique n'aura que peu d'intérêt dans la sphère crânienne. Si le concept de la dysfonction somatique ne semble pas pertinent, la SOAP Note Form qui permet d'enregistrer les données l'est. Elle permettrait à l’ostéopathie d'évoluer vers une pratique éclairée par les preuves.
Sommaire 1 Introduction.....................................................................................................................................5 1.1 Évolution du concept de la dysfonction somatique...............................................................5 1.2 L'ostéopathie dans la sphère crânienne.................................................................................6 1.3 Etat de la question....................................................................................................................8 1.4 Problématique..........................................................................................................................9 1.5 Intérêt ostéopathique...............................................................................................................9 1.6 Rappels....................................................................................................................................10 2 Matériel et méthodes.....................................................................................................................18 2.1 Lieu, bases de données et mots-clés......................................................................................18 2.2 Evaluation méthodologique..................................................................................................19 3 Résultats.........................................................................................................................................21 3.1 Sélection des articles..............................................................................................................21 3.2 Présentation des articles sélectionnés...................................................................................22 3.3 Présence dans les articles du terme « dysfonction somatique », des critères TART et de l'efficacité du traitement ostéopathique.....................................................................................22 3.4 Score des articles selon l'évaluation méthodologique.........................................................23 4 Discussion.......................................................................................................................................34 4.1 Analyse de la qualité méthodologique des articles..............................................................34 4.2 Limites méthodologiques de ce mémoire.............................................................................35 4.3 Commentaire des articles......................................................................................................37 4.4 La SOAP Note Form développée par l'Académie Américaine d'Ostéopathie..................44 5 Conclusion......................................................................................................................................47 6 Références.......................................................................................................................................50 7 Annexes...........................................................................................................................................58 7.1 SOAP Note Form...................................................................................................................58 7.2 Cranial SOAP Note Form.....................................................................................................60 7.3 Grille de lecture d'un article thérapeutique........................................................................62 7.4 Grille de lecture d'un article épidémiologique....................................................................63 7.5 Grille de lecture d'un article diagnostique..........................................................................64 7.6 Les citations tirées des articles..............................................................................................65
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 1 Introduction 1.1 Évolution du concept de la dysfonction somatique Le terme de dysfonction somatique a été adopté par la profession ostéopathique en 1975 et a été substitué à ce qu'il était convenu d'appeler avant, lésion ostéopathique. Ira Rumney, issue du Collège de Médecine Ostéopathique de Kirksville, a écrit le premier article décrivant le concept de dysfonction somatique.[1] Cette ostéopathe américaine, DO, a en 1968 présidé l' « Hospital Assistance Committee of the Academy of Applied Osteopathy », en charge de définir et codifier les pratiques ostéopathiques. Elle a donné la définition officielle, incluse dans le glossaire de terminologie ostéopathique : « fonction altérée ou modifiée dans ses composants somatiques (structure corporelle) : structures squelettiques, articulaires et myofasciales, et leurs composants vasculaires, lymphatiques, et neurologiques connexes. »[2] Selon I. Rumney, les trois critères majeurs pour diagnostiquer une dysfonction somatique sont le changement de texture, l'hyperalgésie, et la restriction de mobilité. Une fois la restriction enlevée, la région de la dysfonction somatique doit être testée pour s'assurer que la fonction a été améliorée et que les signes de la dysfonction, changement de texture, hyperalgésie, et restriction de mobilité ont diminué. Un quatrième critère pour le diagnostic de la dysfonction somatique, l' « asymétrie des repères anatomiques », est apparu en 1997 avec l'apparition du sigle TART dans le glossaire de terminologie ostéopathique[3] : – (T) texture des tissus anormale (Tissue texture abnormality) ; – (A) asymétrie des repères anatomiques (Asymetry) ; – (R) restriction de la mobilité (Restriction of motion) ; – (T) tissus sensibles (Tenderness). Selon le professeur Michael L. Kuchera, le diagnostic de la dysfonction somatique est exclusivement clinique, manuel, palpatoire.[4] En 1998, après dix années de travail, le Comité de Recherche Ostéopathique Louisa Burns (LBORC), département de recherche de l'Académie Américaine d'Ostéopathie (AAO) a publié le « SOAP (Subjective, Objective, Assessment, Plan) 5
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Note Form (SNF)[5]» (voir annexe 7.1), un formulaire couvrant l'ensemble des tests et traitements utilisés par les ostéopathes lors d'une première consultation. [6] Ce formulaire a pour objectif de permettre aux praticiens d'enregistrer de manière standardisée les données de leur patient. Dans une étude de 2005, JC Licciardone et al.[7] ont utilisé ce formulaire, et ce sont basés sur les quatre critères diagnostiques de la dysfonction somatique représentés dans la littérature ostéopathique médicale à travers le sigle TART. [8] Selon Licciardone, la présence d'un seul de ces critères justifie le diagnostic de dysfonction somatique.[9] Une adaptation du formulaire original pour l'ostéopathie crânienne [10] a été développée et testée par le LBORC sous l'égide de l'AAO. Cette adaptation a été révisée selon l'avis d'ostéopathes crâniens enseignants et chercheurs en ostéopathie crânienne. (voir annexe 7.2) 1.2 L'ostéopathie dans la sphère crânienne Les études retenues dans cette revue de la littérature se basant toutes sur le concept crânien selon Sutherland et Magoun, seul celui-ci sera décrit, et non toute l'ostéopathie telle qu'elle peut-être pratiquée aujourd'hui dans la sphère crânienne. 1.2.1 Concepts généraux de l'ostéopathie dans la sphère crânienne selon Sutherland et Magoun L'ostéopathie crânienne selon Sutherland et Magoun repose sur le principe que les fluctuations du liquide céphalo-rachidien[11] et la pression artérielle[12] entraînent un mouvement rythmique des os du crâne pouvant être détecté par une palpation passive. Le « mouvement respiratoire primaire » est le modèle biologique expliquant et justifiant les applications diagnostiques et thérapeutiques de l'ostéopathie crânienne.[13] Ce modèle inclut les principes suivants : – la motilité inhérente du cerveau et de la moelle épinière ; – la fluctuation du liquide céphalo-rachidien ; – la mobilité des membranes intracrâniennes et intra-spinales ; – la mobilité des os du crâne ; – la mobilité du sacrum entre les iliaques. 6
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne En exerçant des pressions sur le crâne, les praticiens de l'ostéopathie crânienne manipuleraient le mouvement des os du crâne et la fluctuation des liquides intracrânien à une fin thérapeutique.[11] 1.2.2 Controverse Si des études semblent rapporter des résultats encourageants pour améliorer les symptômes neurologiques et troubles médicaux chez les enfants [14] [15] [16] l'ostéopathie dans la sphère crânienne a fait l'objet de nombreuses et violentes critiques comparées aux autres champs de la médecine ostéopathique.[17] [18] [12] Ses détracteurs considèrent que la théorie du mouvement respiratoire primaire est invalide, la fiabilité interexaminateur presque nulle et qu'il n'y a pas de preuve scientifique de son efficacité clinique.[19] En 1999, le Centre d'Évaluation des Technologies de la Santé de Colombie britannique (The British Columbia Office of Health Technology Assessment – BCOHTA), a conclu dans un compte-rendu méthodique qu'il n'existait pas suffisamment de preuves scientifiques pour recommander la thérapie crânio- sacrée à des patients, des praticiens ou à des tiers pour toute condition clinique.[20] Le mouvement des os du crâne a fait l'objet de controverse concernant l'ostéopathie crânienne, considéré comme impossible d'un point de vue anatomique. Les travaux les plus cités sont ceux de Bolk,[21] Melsen,[22] Perizonius,[23] Cohen,[24] et Sahdni et al.[25] qui défendent que les os du crâne fusionnent et ne peuvent bouger. 1.2.3 Etudes scientifiques sur la mobilité des os du crâne Face à cette critique, des études conduites pour rechercher l'existence d'un [26] [27] [28] [29] [30] [31] mouvement crânien ont été entreprises sur des animaux et sur des humains[32] [33] et ont conclu qu'un changement de diamètre de la voûte crânienne était mesurable lors de forces externes appliquées au crâne ou augmentation de la pression intracrânienne. Une étude de 1992 a montré à l'imagerie médicale des déformations de la faux cérébrale lors de forces appliquées sur le crâne, [34] et une étude de 2002 des changements de géométrie de la voûte crânienne suite au traitement ostéopathique crânien.[35] Dans une revue de la littérature de 2012, une analyse biomécanique sur la mobilité et la rigidité des os du crâne a été effectuée et a conduit les auteurs à valider l'hypothèse d'un mouvement du crâne entraîné par la manipulation manuelle.[36] 7
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 1.3 Etat de la question Selon Comeaux,[37] bien qu'incluse dans le glossaire de la terminologie ostéopathique, la définition de la dysfonction somatique semble afficher un parti pris clair pour le système musculo-squelettique. Selon Rumney la dysfonction somatique a changé le sens de la lésion ostéopathique en ce qu'elle ne définit plus un « os déplacé » mais la perturbation physiologique de composantes du système musculo- squelettique. La dysfonction décrite par Rumney concerne un segment vertébral, c'est-à-dire deux vertèbres et les tissus, muscles et ligaments s'y attachant, ou bien une contracture musculaire en lien avec le fascia. La feuille de prise en note (SOAP Note Form)[8] ostéopathique offre aux ostéopathes un outil clair pour mesurer objectivement et enregistrer le diagnostic et le traitement de la dysfonction somatique lors des rencontres avec les patients. [7] Deux études en 2012 ont utilisé la SOAP Note Form et donc le concept de la dysfonction somatique pour étudier cliniquement la lombalgie commune. [9] [38] Les auteurs ont ainsi utilisé l'acronyme TART pour évaluer le diagnostic et le traitement de la lombalgie commune. Dans la grille musculo-squelettique de cette feuille de prise en note, le corps est divisé en 13 régions dont la tête. L'adaptation du formulaire à l'ostéopathie crânienne apporte plus de précisions quant à la prise en note des dysfonctions crâniennes. (voir annexe 7.1). Il conjugue le concept crânien décrit par Magoun avec les critères TART de la dysfonction somatique. Plutôt que de s'intéresser au seul critère de mobilité du crâne, déjà objet d'études dont la revue de la littérature de Christina Seimetz [36] en 2012, notre étude analyse les études cliniques ostéopathiques crâniennes à travers le prisme de l'acronyme TART, en vue d' évaluer la pertinence de l'utilisation du terme « dysfonction somatique » dans le champ crânien. Selon Rumney dans « The relevance of somatic dysfunction », la résorption de la dysfonction somatique grâce au traitement ostéopathique est une condition de son existence au même titre que les critères de diagnostic. L''efficacité immédiate du traitement ostéopathique doit donc être recherchée au même titre que les quatre critères pour qu'il y ait présence de dysfonction somatique. 8
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 1.4 Problématique La question posée par cette revue de la littérature est de savoir si la sphère crânienne peut-être soumise aux critères de définition et d'évaluation de la dysfonction somatique. 1.5 Intérêt ostéopathique 1.5.1 Intérêt clinique Diagnostiquer et traiter le crâne en fonction des critères de la dysfonction somatique offre un outil diagnostic pour les ostéopathes. Utiliser cet outil diagnostique commun permet de mesurer et d'enregistrer le diagnostic et le traitement de la dysfonction somatique lors des consultations et d'observer l'évolution entre deux consultations. D'autre part, il serait utile pour évaluer la fiabilité entre les examinateurs. 1.5.2 Intérêt scientifique La dysfonction somatique est le seul outil diagnostique ostéopathique clairement défini dans l' « Hospital Adaptation of International Classification of Disease ». Son utilisation en ostéopathie crânienne faciliterait la communication entre les ostéopathes et la communauté scientifique. D'autre part, ce critère aurait intérêt à être utilisé dans les études cliniques futures car cela permettrait de les comparer entre elles en ayant les mêmes critères de jugement, du moins en ce qui concerne les critères TART. 1.5.3 Intérêt pédagogique Appliquer le modèle TART à la sphère crânienne permettrait d'enseigner un examen ostéopathique standardisé, basé sur des critères reconnus par l'ensemble de la profession. 9
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 1.6 Rappels 1.6.1 Le concept de dysfonction somatique 1.6.1.1 Origine de la dysfonction somatique Le concept de perturbation physiologique associée à un stress mécanique des structures osseuses a été développé en 1903 par Littlejohn, pionnier de l'ostéopathie[39]. Au début du XXème siècle, le collège de médecine ostéopathique de Kirksville (Missouri), a abrité des travaux sur les effets physiologiques suite à des manipulations ostéopathiques, suggérant que le système neurologique était la cause de la lésion ostéopathique et la maintenait.[38] Denslow et Korr [40] [41] ont observé une hyperexcitabilité des muscles lorsque deux vertèbres n'étaient pas alignées ainsi que l'altération de l'activité du système nerveux sympathique. Korr a décrit en 1947 la lésion ostéopathique comme l'altération de la quantité et de la qualité de mouvement articulaire, l'altération de la texture des tissus environnants, et de l'asymétrie apparente d'une vertèbre par rapport aux autres vertèbres. Il s'agit d'une asymétrie des repères osseux.[38] En 1975, après avoir identifié le viscéral, le psychique et le somatique comme les trois composants majeurs de la maladie, Ira Rumney s'est focalisée sur la composante somatique.[1] Elle a axé le concept de dysfonction somatique sur les conséquences physiopathologiques des altérations biomécaniques. 1.6.1.2 Recherches sur le concept de dysfonction somatique En 1990, Van Buskirk, un ostéopathe américain, a proposé un modèle basé sur les nocicepteurs pour expliquer la pathogénèse de la dysfonction somatique. [42] Les nocicepteurs sont décrits comme les récepteurs sensitifs pouvant générer une hypertonie musculaire, une excitation du système autonome, et une diminution de la circulation loco-régionale, associés à la dysfonction somatique. Le changement de l'activité du système nerveux, des tissus conjonctifs et de la circulation locale accompagneraient la dysfonction somatique. Fryer, chercheur en physiologie à l'université Victoria en Australie, a révisé les théories neurophysiologiques de la dysfonction somatique grâce à de nouvelles techniques.[43] [44] Il a pu identifier des changements de texture des tissus musculaires 10
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne paraspinaux pendant la palpation grâce à un électromyogramme. Fryer a aussi pu confirmer l'association de la contraction musculaire à la dysfonction intervertébrale[45]. En travaillant sur la relation possible entre la palpation anormale du muscle paraspinal et la douleur locale à l'aide d'un algomètre, il a observé que les sites des muscles paraspinaux présentant une texture tissulaire anormale et douloureuse à la palpation, avaient un seuil de douleur à la pression plus faible que les autres sites adjacents à la région « anormale ».[46] 1.6.2 Les critères de diagnostic La dysfonction somatique est un fonctionnement anormal d'une articulation et est diagnostiquée grâce à des critères spécifiques. Ces critères diagnostiques peuvent être mémorisés grâce à l'acronyme anglais T-A-R-T.[9] Dans l'ouvrage « An osteopathic approach to diagnosis and treatment »,[47] Eileen DiGiovanna et al. décrivent les quatre critères. 1.6.2.1 T pour tissue texture abnormality : anormalité de texture tissulaire Les tissus mous autour d'une articulation en dysfonction ou d'un groupe de dysfonction présentent des modifications palpables. Ces modifications apparaissent au niveau de la peau, du fascia, ou du muscle et varient selon la sévérité ou la chronicité de la dysfonction. Les changements de texture tissulaire sont un outil diagnostique significatif. Les facteurs suivants peuvent en être à l'origine. Facteurs neurologiques : – manifestations somatiques : hypertonicité musculaire, hyperactivité des muscles spinaux ; altération de l'activité sudomotrice ; activité vasomotrice induite neurologiquement ; douleur ou autre sensibilité des tissus mous ; – manifestations réflexes : réflexe somato-somatique (douleur située à un autre endroit que la dysfonction somatique) ; raideur tissulaire sur le site réflexe ; activité sudomotrice augmentée ou diminuée ; pouls augmenté ou diminué ; changement de température de la peau. 11
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Facteurs vasculaires : – changements macroscopiques : changements de température ; érythème ou pâleur ; oedème ; changement du rythme cardiaque ; – changements microscopiques : hyperhémie des tissus mous ; congestion et dilatation ; oedème ; hémorragie ; fibrose ; ischémie locale ; atrophie. Au niveau spinal, les changements sont au niveau de l'articulation de la vertèbre, du processus transverse et du processus épineux. 1.6.2.2 A pour asymmetry of position : asymétrie de position La position de la vertèbre et des autres os est asymétrique. Les déviations, l'atrophie, ou l'hypertrophie sont des asymétries pouvant être appréciées à la palpation. Il s'agit d'une asymétrie statique, positionnelle. En palpant l'articulation de la vertèbre en dysfonction somatique, la structure osseuse en rapport avec l'articulation sera dans une position asymétrique par rapport à sa position normale et celles des os adjacents. 1.6.2.3 R pour restriction of motion : restriction de mouvement La restriction de mouvement se trouve dans les limites du mouvement physiologique. L'articulation en jeu n'a pas un mouvement complet et libre. La restriction peut exister dans un ou plusieurs plans (sagittal, vertical et horizontal) mais implique fréquemment les mouvements dits mineurs ou secondaires de l'articulation. La restriction est retrouvée grâce aux tests de mobilité dans les trois plans. La restriction de mouvement d'une articulation en dysfonction somatique est aussi décrite comme une barrière anormale de mouvement. Dans une articulation qui fonctionne normalement, il existe deux barrières de mouvement : – la barrière physiologique est le point jusqu'où le patient va pouvoir bouger activement son articulation, c'est une limite fonctionnelle avec une marge de mouvement anatomique. Un mouvement est encore possible au-delà de cette barrière ; – la barrière anatomique est le point jusqu'où l'articulation peut-être amenée passivement au-delà de la barrière physiologique. La restriction à ce niveau 12
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne est due aux os, ligaments ou tendons. Pour dépasser cette barrière anatomique, un déchirement de tissu (ligament, tendon, capsule articulaire ou os) est nécessaire. La barrière de restriction ostéopathique est une barrière physiologique empêchant l'articulation de bouger librement dans son champ de mouvement physiologique. Dans la dysfonction somatique, une articulation rencontre une barrière restrictive dans plusieurs plans de mouvements. Le mouvement du côté opposé sera normal ou augmenté. 1.6.2.4 T pour tenderness : douleur à la palpation La douleur à la palpation ne doit pas être confondue avec la douleur. La douleur est une alerte de l'activité nociceptive. La douleur à la palpation est une douleur provoquée par la palpation. Cette douleur à la palpation est donc un critère physique objectif. Elle est souvent décrite comme une réponse douloureuse à un pincement musculaire ou facial, pour la palpation diagnostique, et peut-être utilisée pour confirmer le diagnostic de dysfonction somatique suite à l'observation du changement de texture. Comme le changement de texture, elle indique la sévérité de la dysfonction somatique. La douleur, elle, peut-être distante de la dysfonction, probablement à cause de l'innervation partagée (souvent avec le système sympathique). Cette innervation entraîne un point déclencheur (« trigger ») à l'endroit de la dysfonction qui à la palpation reproduira la douleur à distance.[48] 1.6.3 Ostéopathie dans la sphère crânienne 1.6.3.1 Aperçu historique Dès la fin du XIXème siècle, William G. Sutherland, élève de Andrew T. Still à Kirksville dans le Missouri, a développé la théorie selon laquelle le crâne subit une motilité continuelle et l'architecture osseuse du crâne humain est conçue de manière à pouvoir bouger. Après une trentaine d'années d'expérimentations cliniques il publia en 1939 The Cranial Bowl.[13] En 1951, Harold Magoun a édité un des textes fondamentaux de la pensée de William G. Sutherland : « Osteopathy in the Cranial Field ». Approuvée par W.G. Sutherland, ce livre est le résultat d'une compilation éditée par Harold I. Magoun Sr à partir d'un manuel écrit par Howard et Rebecca Lippincott, d'un essai de Paul 13
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Kimberly, des entretiens avec W.G. Sutherland concernant son concept enseigné entre 1939 et 1950, et de l'expérience propre de H.I. Magoun combinée à celle de ses collègues de l'Osteopathic Cranial Association. 1.6.3.2 Le mécanisme respiratoire primaire (MRP) D'après Still, il s'agit d'un « mouvement guidé par une intelligence suprême » car il vient du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui est « le plus grand élément connu du corps humain » et le lien entre tous les fondements de la physiologie humaine. Sutherland a repris ses idées et a fondé le concept crânien par la mise en évidence d'un système de biseau et d'un système sutural.[49] La théorie du mécanisme respiratoire primaire est très controversée et ce modèle ostéopathique n'est pas prouvé scientifiquement. Sutherland a émis cinq hypothèses sur lesquelles reposerait le mécanisme respiratoire primaire : 1.6.3.2.1 La motilité inhérente du cerveau et de la moelle épinière ou impulsion rythmique crânienne (IRC) Il s'agirait des mouvements d'expansion et rétraction du système nerveux lors des phases d'expiration et d'inspiration. L'impulsion rythmique crânienne est mesurée en cycles par minute (cpm). Un cycle est constitué de deux phases : la phase d'inspiration (mouvement d'expansion) et la phase d'expiration (mouvement de rétraction). Ces mouvements d'expansion et de rétraction seraient associés à tous les mouvements des membranes de tension réciproque. 1.6.3.2.2 La fluctuation du liquide céphalo-rachidien (LCR) Le liquide céphalo-rachidien est un liquide clair qui contient des protéines, des glucides, de l'acide lactique, des cations, des anions, quelques lymphocytes etc.. et qui a pour fonction d'alimenter et de protéger le système nerveux central (SNC). Il circulerait en permanence dans tout l'espace sous-arachnoïdien, entre la pie-mère et l'arachnoïde. L'alternance inspiration/expiration jouerait le rôle de pompe aspirante/refoulante sur les ventricules, ce qui génèrerait la circulation du LCR. 14
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Selon Sutherland et Magoun, la fluctuation du LCR pourrait-être perturbée par des tensions de membranes, une mauvaise cinétique osseuse (tensions suturales) et réciproquement. Elle aurait ainsi des répercussions sur la sphère cranio-sacrée. Still a décrit des techniques qui agiraient sur le rythme de fluctuation du LCR, son amplitude (la compression du quatrième ventricule et les techniques d'augmentation ou de diminution de la fluctuation du LCR). 1.6.3.2.3 La mobilité des membranes intracrâniennes et intraspinales ou membranes de tension réciproque La faux du cerveau, la faux du cervelet et la tente du cervelet sont des prolongements de la dure-mère. Elles ont des directions différentes et seraient sous tension permanente en s'adaptant les unes par rapport aux autres. Elles serviraient de courroies de transmission du cerveau au sacrum. Tous ces mouvements permetteraient le contrôle de la taille du crâne au niveau antéro-postérieur. Elles ont une certaine rigidité qui permettrait ce contrôle. 1.6.3.2.4 La mobilité articulaire du mécanisme crânien Cette mobilité serait nécessaire pour permettre l'expansion et la contraction du cerveau et serait permise par l'ensemble des composantes suturales. Une malléabilité de l'os vivant permettrait une bonne adaptabilité et une mobilité entre la voûte et le crâne par le système sutural. 1.6.3.2.5 La mobilité du sacrum entre les iliaques Ce mouvement indépendant du système articulaire et musculaire serait involontaire. Le mouvement serait synchrone physiologiquement avec le crâne grâce à la dure-mère intra-rachidienne autour d'un axe transversal passant par la deuxième vertèbre sacrée, le lieu d'attache de la dure-mère. 1.6.3.3 Le mouvement articulaire crânien « La mobilité articulaire du mécanisme crânien est nécessaire pour permettre l'expansion et la contraction du cerveau. »[49] Les éléments clés de cette mobilité sont la synchondrose sphéno-basilaire et les membranes de tension réciproques. 15
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 1.6.3.3.1 Mouvement physiologique de la symphyse sphéno-basilaire (SSB) et du sacrum La symphyse sphéno-basilaire (SSB) est une articulation mettant en jeu la surface postérieure du sphénoïde et la surface antérieure de la partie basilaire de l'occiput. L'ossification de la SSB est d'origine cartilagineuse, c'est une synchondrose qui s'ossifie complètement entre 20 et 25 ans mais qui garde une flexibilité. Le mécanisme respiratoire primaire (MRP) est associé au mouvement physiologique de la SSB. La flexion et l'extension sont les seuls mouvements purement physiologiques de l'inspiration et de l'expiration respectivement. La liberté du mouvement de la flexion extension nécessite une bonne mobilité des os de la base ; une liberté de mouvement des os de la périphérie ; une liberté des membranes de tension réciproque (dans la limite de la normalité car elles apportent certaines contraintes permettant le maintien). Les mouvements sont jugés adaptatifs à cause d'un blocage entre l'occiput et le sphénoïde ; une dysfonction suturale en périphérie ou une tension liée à une membrane. Si un de ces blocages perturbe le mouvement naturel de la SSB, tous les mouvements vont être perturbés. Les dysfonctions adaptatives respectent certains axes : – torsion droite ou gauche ; – flexion latérale rotation (FLR) ; – cisaillement (strain) vertical entre le sphénoïde et l'occiput (sphénoïde haut ou bas) ; Il existe des dysfonctions traumatiques liées à des lésions intra-osseuses entraînant une perte de flexibilité de la SSB : – la compression (fige le mouvement crânien) ; – le cisaillement latéral (strain latéral). Les dysfonctions traumatiques sont à corriger en priorité. 16
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 1.6.3.3.2 Les quadrants de restriction Selon un principe d'adaptation entre la base et la voûte, on divise le crâne en quatre quadrants, délimités par l'intersection des plans sagittal et coronal : – les deux quadrants antérieurs correspondent à l'adaptation du sphénoïde sur les deux hémifrontaux et le massif facial ; – les deux quadrants postérieurs correspondent à l'adaptation de l'occiput sur les pariétaux et les temporaux. La voûte est constituée d'os pairs qui s'adaptent donc en rotation interne ou externe. L'examinateur doit identifier le quadrant présentant une restriction de mobilité afin d'en déduire la dysfonction pour ensuite la traiter.[50] 1.6.3.3.3 Les membranes de tension réciproques (système intracrânien) Le diagnostic de lésion impliquerait qu'une contrainte membranaire soit présente, qui limite ou empêche le mouvement. L'équilibre de tension des membranes doit avoir été dérangé pour réduire la liberté articulaire dans une ou plusieurs directions. Deux groupes sont considérés : un vertical comprenant la faux du cerveau et la faux du cervelet, et un groupe horizontal comprenant la tente du cervelet. 1.6.3.3.4 Les sinus veineux Les sinus veineux sont en relation directe avec les membranes de tensions réciproques via leur situation anatomique. Les troubles du retour veineux crânien pourraient être liés à des tensions de ces membranes ou à des dysfonctions osseuses du crâne (restrictions de mobilité suturales). 17
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 2 Matériel et méthodes 2.1 Lieu, bases de données et mots-clés Les recherches bibliographiques ont principalement été effectuées sur internet, base de donnée vaste et accessible, via le site de la bibliothèque universitaire de médecine de Paris (BIUM). 2.1.1 Les bases de données consultées – Pubmed ; – Embase ; – Current contents ; – Bio-Med central ; – Scopus ; – Cochrane ; – IASP (International Association for the study of Pain). 2.1.2 Les mots-clés recherchés – cranial osteopathic manipulative AND somatic dysfunction ; – diagnostic AND cranial somatic dysfunction ; – palpation AND cranial somatic dysfunction ; – treatment AND cranial somatic dysfunction ; – cranial dysfunction AND osteopathic research ; – osteopathic treatment cranial ; – cranial asymmetry AND osteopathic manipulative treatment ; – cranial bones mobility AND osteopathic manipulative treatment ; – cranial bone movement AND cranial sutures AND manual therapy ; – rhythmic motions of the cranium ; – cranial rythmic impulse AND palpation ; – cranial pain AND osteopathic manipulative treatment ; 18
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne – skull tissue AND osteopathic manipulative treatment. 2.1.3 Critères d'inclusion – les articles parus depuis 1997 ; – les articles écrits en français ou en anglais ; – les articles dont le titre évoque la dysfonction somatique et/ou un ou plusieurs des critères de la dysfonction somatique sur le crâne dans le cadre de l'ostéopathie. 2.1.4 Critères de non-inclusion Les articles présentant les critères suivants n'ont pas été retenus : – les articles publiés avant 1997 ; – les articles dont le titre ne correspondait pas à l'objet de notre étude. 2.1.5 Critères d'exclusion Les articles initialement retenus mais présentant les caractéristiques suivantes ont été exclus : – les articles qui ne correspondaient pas à notre étude, suite à la lecture du résumé. 2.2 Evaluation méthodologique 2.2.1 Qualité des articles L'évaluation méthodologique des articles sélectionnés a été effectuée selon les grilles de lecture pour les articles thérapeutiques et pour les articles épidémiologiques proposés par la Haute Autorité de Santé (HAS, 2000). Leurs grilles constituent actuellement les recommandations les plus récentes en France pour les analyses de la littérature. Ces grilles comportent des critères basés sur les objectifs de l'étude, sa méthodologie, l'analyse des résultats et, le cas échéant, l'applicabilité clinique de l'étude. Pour chaque critère, il faut évaluer s'il est positif, négatif ou inconnu (si les informations contenues dans l'étude sont insuffisantes pour l'évaluer). Ces grilles d'évaluation sont présentées dans les annexes 7.3 à 7.5. 19
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 2.2.2 Analyse par critères Les articles seront analysés pour la présence de chaque critère de la dysfonction somatique selon l'acronyme TART, de même pour le concept de la dysfonction somatique. Cette analyse se fera par mots clés. Des mentions de l'efficacité immédiate du traitement ostéopathique seront recherchées. 20
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne 3 Résultats 3.1 Sélection des articles Les étapes de la sélection sont résumés dans le schéma ci-dessous. Au final, 14 articles ont été retenus. Étape 1 : Recherche dans les bases de données grâce aux mots clés – cranial osteopathic manipulative AND somatic dysfunction : 3 ; – diagnostic AND cranial somatic dysfunction : 30 ; – palpation AND cranial somatic dysfunction : 1 ; – treatment AND cranial somatic dysfunction : 30 ; – cranial dysfunction AND osteopathic research : 11 ; – osteopathic treatment cranial : 69 ; – cranial Asymmetry AND osteopathic manipulative treatment : 5 ; – cranial Bones Mobility AND osteopathic manipulative treatment : 4 ; – cranial bone movement AND cranial sutures AND manual therapy : 3 ; – rhythmic motions of the cranium : 5 ; – cranial rythmic impulse AND palpation : 5 ; – cranial pain AND osteopathic manipulative treatment : 30 ; – skull tissue AND osteopathic manipulative treatment : 1. Articles en anglais ou en français Publication ≥ 1997 = 197 articles Etape 2 : Lecture du titre Exclusion des articles sans rapport avec la problématique de ce mémoire = 41 articles retenus 21
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Etape 3 : Lecture du résumé Exclusion des articles ne répondant pas à la problématique de ce mémoire = 27 articles retenus Etape 4 : Lecture de l'article dans sa totalité Sélection finale = 14 articles 3.2 Présentation des articles sélectionnés Les références des articles sont présentées dans le tableau I (page 25). Les populations étudiées ainsi que le protocole de recherche sont présentés dans le tableau II (page 27). 3.3 Présence dans les articles du terme « dysfonction somatique », des critères TART et de l'efficacité du traitement ostéopathique Les citations des articles sont présentées dans l'annexe 7.6. Ici, les recherches effectuées sont précisées ainsi qu'un tableau récapitulatif (voir tableau III, page 31). L'usage du concept de la dysfonction somatique dans les articles a été recherché par les mots clés suivants : « dysfunction » et « function ». Toute citation qui ne parle ni d'une dysfonction somatique crânienne, ni de dysfonction somatique, a été éliminée. La recherche des critères dans les articles a également été effectuée par mots clés, à l'aide de la description des critères dans l'ouvrage « An osteopathic approach to diagnosis and treatment »[47], de Eileen DiGiovanna et al. et de la description des quatre critères de l'acronyme TART par l'Académie Américaine d'Ostéopathie[8]. Pour le critère Anormalité de texture tissulaire, ont été recherchés les mots : « tissue » ; « membrane » ; « dura » ; « tentori » ; « falx » ; « suture » ; « fontanel » ; « ligament » ; « muscle/muscular » ; « venous » ; « sinus » ; « laxity » ; « stability » ; « tone ». 22
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Pour le critère Asymétrie, ont été recherchés les mots : « asymmetry » ; « deviation » ; « atrophy » ; « hypertrophy » ; « misalignment » ; « crepitation » ; « defects », « masses » et « shape ». Pour le critère de la restriction de mobilité, les mots « restriction » ; «mobility » ; « movement » ; « strain » ; « SBS » ; « sphenoid » ; « flexion » ; « extension » ; « sidebending » ; « rotation » ; et « compression » ont été recherchés. Pour le critère de la sensibilité à la palpation, les mots « pain » ; « discomfort » ; « tenderness », « headache » ont été recherchés. Pour l'efficacité du traitement ostéopathique, ont été cherchées les mentions des techniques mises en œuvre et tout mention de la diminution ou de la disparition des dysfonctions. Une synthèse est présentée dans le tableau III (page 31). Pour chaque article, une note a été attribuée. – 1 point pour la présence de l'un des éléments étudiés (« oui ») ; – 0 point pour l'absence de l'élément (« non ») ; – 0,5 point si la présence de l'élément ne peut pas être clairement défini (« ? ») ; – 0 point si l'élément n'est pas applicable (dans le cas des articles qui ne traitent pas) ou si l'élément n'est pas présent dans l'article. Le total et le score ramené sur cent sont indiqués en fin de ligne. 3.4 Score des articles selon l'évaluation méthodologique Les scores des articles sont présentés dans les tableaux sur les pages qui suivent. L'analyse a été faite à l'aide des grilles d'évaluation des articles thérapeutiques et des articles épidémiologiques de la Haute Autorité de Santé présentées précédemment. Pour chaque critère, une note a été attribuée en fonction de la qualité méthodologique de l'article : – 1 point si le critère est présent (« oui ») ; – 0 point si le critère est absent (« non ») ; – 0,5 point si la présence du critère ne peut pas être clairement défini (« ? ») ; – 0 point si le critère n'est pas applicable (dans les études de cas par exemple). 23
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne Le total ainsi que le score ramené sur cent sont indiqués en fin de ligne. 3.4.1 Les études de cas L’analyse par une grille de lecture telle que celles de la Haute Autorité de Santé n’est pas appropriée pour les études de cas. Une description de leur contenu est présentée ci-dessous. Les deux études de cas sélectionnées dans ce mémoire parlent du traitement de personnes présentant des traumatismes. 3.4.1.1 L'article de Meyer et al (Meyer, 2001) L'article de Meyer s'intéresse à la possible efficacité d'un traitement ostéopathique pour des personnes souffrant de douleurs suite à une extraction de dents. Il décrit en détail le cas du patient qui, à la suite d'une extraction de dents, et d'un grand effort pour pousser une voiture, a souffert pendant des mois de cervicalgies, céphalées et lombalgies. Il décrit les dysfonctions trouvées, les traitements appliqués et l'amélioration de l'état du patient. Ensuite il discute longuement sur les dysfonctions qu'une extraction de dents peut provoquer et que l'ostéopathie pourrait traiter. 3.4.1.2 L'article de Barke et al (Barke, 1997) L'article de Barke décrit le cas d'une femme victime d'un accident de voiture. Le diagnostic à l'IRM est une hémorragie subarachnoïde. La femme décrit des céphalées de tension, des cervicalgies, et des troubles de la vision tels que la vision floue et des tâches noires dans le champ visuel. Elle souffre aussi d'amnésie rétrograde, d'une altération de la mémoire à court terme et d'une baisse de la concentration. Elle rapporte aussi une hyposensibilité de l'hémiface droite, et des troubles du sommeil la nuit. L'auteur décrit en détail les dysfonctions trouvées, le traitement appliqué au cours de douze visites en trois mois, et l'amélioration progressive de l'état de cette femme. Il conclut que dans le cas de personnes ayant subies un traumatisme crânien et qui souffrent de maux de tête par la suite, l'approche ostéopathique présente de grands avantages par rapport à l'approche médicamenteuse (analgésiques et/ou anti- dépresseurs). 24
Etude du concept de dysfonction somatique en osteopathie dans la sphere cranienne Tableau I : Références utilisées Physio-pathologie comité de lecture Épidémiologie Traitement définitions Diagnostic Étiologie Auteurs Date Titre Source Type de référence Meyer PM, et 2012 Osteopathic manipulative treatment to resolve J Am Osteopath Assoc Etude de cas X X X X al. head and neck pain after tooth extraction Lessard D, et 2011 Exploring the impact of osteopathic treatment Complement Ther Clin étude clinique X X X al. on cranial asymmetries associated with Pract. pilote nonsynostotic plagiocephaly in infants Shi X, et al. 2011 Effect of cranial osteopathic manipulative J Am Osteopath Assoc étude clinique X X medicine on cerebral tissue oxygenation expérimentale Sandhouse 2010 Effect of osteopathy in the cranial field on J Am Osteopath Assoc étude clinique X X ME, et al. visual function-- a pilot study pilote Halma KD. et 2008 Intraobserver reliability of cranial strain J Am Osteopath Assoc étude clinique X X al. patterns as evaluated by osteopathic pilote physicians : a pilot study Degenhardt et 2006 Osteopathic Evaluation and Manipulative J Am Osteopath Assoc étude clinique X X al. Treatment in reducing the Morbidity of Otitis pilote Media : A Pilot Study Sergueef N, et 2006 Palpatory diagnosis of plagiocephaly Complement Ther Clin etude clinique X X al. Pract observationnelle Philippi H, et 2006 Infantile postural asymmetry and osteopathic Dev Med Child Neurol etude clinique X X X al. treatment : a randomized therapeutic trial experimentale Anderson RE, 2006 A comparison of selected osteopathic Headaches Etude clinique X X et al. treatment and relaxation for tension-type expérimentale headaches 25
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