ETUDE DU CONCEPT DE DYSFONCTION SOMATIQUE EN OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE CRANIENNE

 
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ETUDE DU CONCEPT DE DYSFONCTION SOMATIQUE EN OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE CRANIENNE
ETUDE DU CONCEPT DE
  DYSFONCTION SOMATIQUE EN
  OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE
         CRANIENNE

                - Revue de la littérature -

      Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'Ostéopathe

              Etudiante : ROMANET (de) Emmanuelle

            Tuteur : KILY Jean-Pascal, Ostéopathe D.O.

© Copyright, Tous droits réservés, CEESO, Lyon, 2013. Toute reproduction est
               interdite sans la permission écrite du CEESO.
ETUDE DU CONCEPT DE DYSFONCTION SOMATIQUE EN OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE CRANIENNE
« Certification d'originalité du travail »

   « Je soussignée ROMANET (de) Emmanuelle atteste que le présent mémoire est
le fruit de mes propres travaux de recherches bibliographiques. Ce mémoire est
authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition du diplôme
d'ostéopathe ou de quelque grade universitaire que ce soit. »
ETUDE DU CONCEPT DE
DYSFONCTION SOMATIQUE EN
OSTEOPATHIE DANS LA SPHERE
       CRANIENNE

     - Revue de la littérature -
Remerciements

Un grand merci à mon tuteur, Jean-Pascal Kily, pour ses encouragements et ses
conseils.
Un grand merci à John Page et à Raphaëlle Pélegry, pour leur relecture attentive de
ce travail et pour leurs précieux conseils dans la réalisation de ce mémoire.
Un grand merci à mes parents, pour leur soutien tout au long de mes études.
Un grand merci à mon mari et à ma fille, pour leur amour.
Résumé
Introduction : L'outil diagnostique reconnu par tous en ostéopathie est le concept de
la dysfonction somatique, dont les quatre critères sont rappelés par l'acronyme
anglais TART. En dépit du caractère holistique de l'ostéopathie, un statut particulier
est accordé à l'ostéopathie dans la sphère crânienne où le modèle de Sutherland-
Magoun prévaut.

Objectif : L'objectif de notre revue de la littérature est d'analyser les études
d'ostéopathie dans la sphère crânienne à travers le prisme des critères TART, afin de
savoir si le concept de dysfonction somatique est un outil adapté à cette pratique.

Méthode : Les principales bases de données ont été consultées, avec comme mots-
clés « cranial osteopathic manipulative AND somatic dysfunction », et « diagnostic
AND cranial somatic dysfunction ».

Résultats : Quatorze articles cliniques de divers types ont été retenus. Ces articles
sont issus de recherches en ostéopathie.

Conclusion : Les auteurs s'appuient sur le modèle de Sutherland-Magoun pour le
diagnostic. Ils emploient le terme dysfonction somatique, mais cet usage n'est pas
appuyé par les critères TART, même si une analyse des articles permet de les
retrouver. Tant que les ostéopathes utilisent le modèle de Sutherland-Magoun avec
son vocabulaire, le concept de la dysfonction somatique n'aura que peu d'intérêt dans
la sphère crânienne. Si le concept de la dysfonction somatique ne semble pas
pertinent, la SOAP Note Form qui permet d'enregistrer les données l'est. Elle
permettrait à l’ostéopathie d'évoluer vers une pratique éclairée par les preuves.
Sommaire

1 Introduction.....................................................................................................................................5
    1.1 Évolution du concept de la dysfonction somatique...............................................................5
    1.2 L'ostéopathie dans la sphère crânienne.................................................................................6
    1.3 Etat de la question....................................................................................................................8
    1.4 Problématique..........................................................................................................................9
    1.5 Intérêt ostéopathique...............................................................................................................9
    1.6 Rappels....................................................................................................................................10

2 Matériel et méthodes.....................................................................................................................18
    2.1 Lieu, bases de données et mots-clés......................................................................................18
    2.2 Evaluation méthodologique..................................................................................................19

3 Résultats.........................................................................................................................................21
    3.1 Sélection des articles..............................................................................................................21
    3.2 Présentation des articles sélectionnés...................................................................................22
    3.3 Présence dans les articles du terme « dysfonction somatique », des critères TART et de
    l'efficacité du traitement ostéopathique.....................................................................................22
    3.4 Score des articles selon l'évaluation méthodologique.........................................................23

4 Discussion.......................................................................................................................................34
    4.1 Analyse de la qualité méthodologique des articles..............................................................34
    4.2 Limites méthodologiques de ce mémoire.............................................................................35
    4.3 Commentaire des articles......................................................................................................37
    4.4 La SOAP Note Form développée par l'Académie Américaine d'Ostéopathie..................44

5 Conclusion......................................................................................................................................47

6 Références.......................................................................................................................................50

7 Annexes...........................................................................................................................................58
    7.1 SOAP Note Form...................................................................................................................58
    7.2 Cranial SOAP Note Form.....................................................................................................60
    7.3 Grille de lecture d'un article thérapeutique........................................................................62
    7.4 Grille de lecture d'un article épidémiologique....................................................................63
    7.5 Grille de lecture d'un article diagnostique..........................................................................64
    7.6 Les citations tirées des articles..............................................................................................65
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

1 Introduction

1.1 Évolution du concept de la dysfonction somatique
   Le terme de dysfonction somatique a été adopté par la profession ostéopathique en
1975 et a été substitué à ce qu'il était convenu d'appeler avant, lésion ostéopathique.
Ira Rumney, issue du Collège de Médecine Ostéopathique de Kirksville, a écrit le
premier article décrivant le concept de dysfonction somatique.[1] Cette ostéopathe
américaine, DO, a en 1968 présidé l' « Hospital Assistance Committee of the
Academy of Applied Osteopathy », en charge de définir et codifier les pratiques
ostéopathiques. Elle a donné la définition officielle, incluse dans le glossaire de
terminologie ostéopathique :

   « fonction altérée ou modifiée dans ses composants somatiques (structure
corporelle) : structures squelettiques, articulaires et myofasciales, et leurs
composants vasculaires, lymphatiques, et neurologiques connexes. »[2]

   Selon I. Rumney, les trois critères majeurs pour diagnostiquer une dysfonction
somatique sont le changement de texture, l'hyperalgésie, et la restriction de mobilité.
Une fois la restriction enlevée, la région de la dysfonction somatique doit être testée
pour s'assurer que la fonction a été améliorée et que les signes de la dysfonction,
changement de texture, hyperalgésie, et restriction de mobilité ont diminué.

   Un quatrième critère pour le diagnostic de la dysfonction somatique,
l' « asymétrie des repères anatomiques », est apparu en 1997 avec l'apparition du
sigle TART dans le glossaire de terminologie ostéopathique[3] :

   – (T) texture des tissus anormale (Tissue texture abnormality) ;

   – (A) asymétrie des repères anatomiques (Asymetry) ;

   – (R) restriction de la mobilité (Restriction of motion) ;

   – (T) tissus sensibles (Tenderness).

   Selon le professeur Michael L. Kuchera, le diagnostic de la dysfonction somatique
est exclusivement clinique, manuel, palpatoire.[4]

   En 1998, après dix années de travail, le Comité de Recherche Ostéopathique
Louisa Burns (LBORC), département de recherche de l'Académie Américaine
d'Ostéopathie (AAO) a publié le « SOAP (Subjective, Objective, Assessment, Plan)

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

Note Form (SNF)[5]» (voir annexe 7.1), un formulaire couvrant l'ensemble des tests et
traitements utilisés par les ostéopathes lors d'une première consultation. [6] Ce
formulaire a pour objectif de permettre aux praticiens d'enregistrer de manière
standardisée les données de leur patient.

   Dans une étude de 2005, JC Licciardone et al.[7] ont utilisé ce formulaire, et ce sont
basés sur les quatre critères diagnostiques de la dysfonction somatique représentés
dans la littérature ostéopathique médicale à travers le sigle TART. [8] Selon
Licciardone, la présence d'un seul de ces critères justifie le diagnostic de dysfonction
somatique.[9]

   Une adaptation du formulaire original pour l'ostéopathie crânienne [10] a été
développée et testée par le LBORC sous l'égide de l'AAO. Cette adaptation a été
révisée selon l'avis d'ostéopathes crâniens enseignants et chercheurs en ostéopathie
crânienne. (voir annexe 7.2)

1.2 L'ostéopathie dans la sphère crânienne
   Les études retenues dans cette revue de la littérature se basant toutes sur le
concept crânien selon Sutherland et Magoun, seul celui-ci sera décrit, et non toute
l'ostéopathie telle qu'elle peut-être pratiquée aujourd'hui dans la sphère crânienne.

1.2.1 Concepts généraux de l'ostéopathie dans la sphère
crânienne selon Sutherland et Magoun
    L'ostéopathie crânienne selon Sutherland et Magoun repose sur le principe que
les fluctuations du liquide céphalo-rachidien[11] et la pression artérielle[12] entraînent
un mouvement rythmique des os du crâne pouvant être détecté par une palpation
passive. Le « mouvement respiratoire primaire » est le modèle biologique expliquant
et justifiant les applications diagnostiques et thérapeutiques de l'ostéopathie
crânienne.[13] Ce modèle inclut les principes suivants :

   –   la motilité inhérente du cerveau et de la moelle épinière ;

   –   la fluctuation du liquide céphalo-rachidien ;

   –   la mobilité des membranes intracrâniennes et intra-spinales ;

   –   la mobilité des os du crâne ;

   –   la mobilité du sacrum entre les iliaques.

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

   En exerçant des pressions sur le crâne, les praticiens de l'ostéopathie crânienne
manipuleraient le mouvement des os du crâne et la fluctuation des liquides
intracrânien à une fin thérapeutique.[11]

1.2.2 Controverse
   Si des études semblent rapporter des résultats encourageants pour améliorer les
symptômes neurologiques et troubles médicaux chez les enfants [14] [15] [16] l'ostéopathie
dans la sphère crânienne a fait l'objet de nombreuses et violentes critiques comparées
aux autres champs de la médecine ostéopathique.[17] [18] [12] Ses détracteurs considèrent
que la théorie du mouvement respiratoire primaire est invalide, la fiabilité
interexaminateur presque nulle et qu'il n'y a pas de preuve scientifique de son
efficacité clinique.[19] En 1999, le Centre d'Évaluation des Technologies de la Santé
de Colombie britannique (The British Columbia Office of Health Technology
Assessment – BCOHTA), a conclu dans un compte-rendu méthodique qu'il n'existait
pas suffisamment de preuves scientifiques pour recommander la thérapie crânio-
sacrée à des patients, des praticiens ou à des tiers pour toute condition clinique.[20]

   Le mouvement des os du crâne a fait l'objet de controverse concernant
l'ostéopathie crânienne, considéré comme impossible d'un point de vue anatomique.
Les travaux les plus cités sont ceux de Bolk,[21] Melsen,[22] Perizonius,[23] Cohen,[24] et
Sahdni et al.[25] qui défendent que les os du crâne fusionnent et ne peuvent bouger.

1.2.3 Etudes scientifiques sur la mobilité des os du crâne
   Face à cette critique, des études conduites pour rechercher l'existence d'un
                                                                [26] [27] [28] [29] [30] [31]
mouvement crânien ont été entreprises sur des animaux                                           et sur des
humains[32] [33] et ont conclu qu'un changement de diamètre de la voûte crânienne était
mesurable lors de forces externes appliquées au crâne ou augmentation de la pression
intracrânienne. Une étude de 1992 a montré à l'imagerie médicale des déformations
de la faux cérébrale lors de forces appliquées sur le crâne, [34] et une étude de 2002 des
changements de géométrie de la voûte crânienne suite au traitement ostéopathique
crânien.[35] Dans une revue de la littérature de 2012, une analyse biomécanique sur la
mobilité et la rigidité des os du crâne a été effectuée et a conduit les auteurs à valider
l'hypothèse d'un mouvement du crâne entraîné par la manipulation manuelle.[36]

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

1.3 Etat de la question
   Selon Comeaux,[37] bien qu'incluse dans le glossaire de la terminologie
ostéopathique, la définition de la dysfonction somatique semble afficher un parti pris
clair pour le système musculo-squelettique. Selon Rumney la dysfonction somatique
a changé le sens de la lésion ostéopathique en ce qu'elle ne définit plus un « os
déplacé » mais la perturbation physiologique de composantes du système musculo-
squelettique. La dysfonction décrite par Rumney concerne un segment vertébral,
c'est-à-dire deux vertèbres et les tissus, muscles et ligaments s'y attachant, ou bien
une contracture musculaire en lien avec le fascia.

   La feuille de prise en note (SOAP Note Form)[8] ostéopathique offre aux
ostéopathes un outil clair pour mesurer objectivement et enregistrer le diagnostic et
le traitement de la dysfonction somatique lors des rencontres avec les patients. [7]
Deux études en 2012 ont utilisé la SOAP Note Form et donc le concept de la
dysfonction somatique pour étudier cliniquement la lombalgie commune. [9]                   [38]
                                                                                                   Les
auteurs ont ainsi utilisé l'acronyme TART pour évaluer le diagnostic et le traitement
de la lombalgie commune. Dans la grille musculo-squelettique de cette feuille de
prise en note, le corps est divisé en 13 régions dont la tête. L'adaptation du formulaire
à l'ostéopathie crânienne apporte plus de précisions quant à la prise en note des
dysfonctions crâniennes. (voir annexe 7.1). Il conjugue le concept crânien décrit par
Magoun avec les critères TART de la dysfonction somatique.

   Plutôt que de s'intéresser au seul critère de mobilité du crâne, déjà objet d'études
dont la revue de la littérature de Christina Seimetz [36] en 2012, notre étude analyse les
études cliniques ostéopathiques crâniennes à travers le prisme de l'acronyme TART,
en vue d' évaluer la pertinence de l'utilisation du terme « dysfonction somatique »
dans le champ crânien. Selon Rumney dans « The relevance of somatic
dysfunction », la résorption de la dysfonction somatique grâce au traitement
ostéopathique est une condition de son existence au même titre que les critères de
diagnostic. L''efficacité immédiate du traitement ostéopathique doit donc être
recherchée au même titre que les quatre critères pour qu'il y ait présence de
dysfonction somatique.

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

1.4 Problématique
   La question posée par cette revue de la littérature est de savoir si la sphère
crânienne peut-être soumise aux critères de définition et d'évaluation de la
dysfonction somatique.

1.5 Intérêt ostéopathique

1.5.1 Intérêt clinique
   Diagnostiquer et traiter le crâne en fonction des critères de la dysfonction
somatique offre un outil diagnostic pour les ostéopathes. Utiliser cet outil
diagnostique commun permet de mesurer et d'enregistrer le diagnostic et le
traitement de la dysfonction somatique lors des consultations et d'observer l'évolution
entre deux consultations. D'autre part, il serait utile pour évaluer la fiabilité entre les
examinateurs.

1.5.2 Intérêt scientifique
   La dysfonction somatique est le seul outil diagnostique ostéopathique clairement
défini dans l' « Hospital Adaptation of International Classification of Disease ». Son
utilisation en ostéopathie crânienne faciliterait la communication entre les
ostéopathes et la communauté scientifique. D'autre part, ce critère aurait intérêt à être
utilisé dans les études cliniques futures car cela permettrait de les comparer entre
elles en ayant les mêmes critères de jugement, du moins en ce qui concerne les
critères TART.

1.5.3 Intérêt pédagogique
   Appliquer le modèle TART à la sphère crânienne permettrait d'enseigner un
examen ostéopathique standardisé, basé sur des critères reconnus par l'ensemble de la
profession.

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

1.6 Rappels

1.6.1 Le concept de dysfonction somatique

1.6.1.1 Origine de la dysfonction somatique
   Le concept de perturbation physiologique associée à un stress mécanique des
structures osseuses a été développé en 1903 par Littlejohn, pionnier de
l'ostéopathie[39].

   Au début du XXème siècle, le collège de médecine ostéopathique de Kirksville
(Missouri), a abrité des travaux sur les effets physiologiques suite à des
manipulations ostéopathiques, suggérant que le système neurologique était la cause
de la lésion ostéopathique et la maintenait.[38] Denslow et Korr [40] [41] ont observé une
hyperexcitabilité des muscles lorsque deux vertèbres n'étaient pas alignées ainsi que
l'altération de l'activité du système nerveux sympathique. Korr a décrit en 1947 la
lésion ostéopathique comme l'altération de la quantité et de la qualité de mouvement
articulaire, l'altération de la texture des tissus environnants, et de l'asymétrie
apparente d'une vertèbre par rapport aux autres vertèbres. Il s'agit d'une asymétrie des
repères osseux.[38]

   En 1975, après avoir identifié le viscéral, le psychique et le somatique comme les
trois composants majeurs de la maladie, Ira Rumney s'est focalisée sur la composante
somatique.[1] Elle a axé le concept de dysfonction somatique sur les conséquences
physiopathologiques des altérations biomécaniques.

1.6.1.2 Recherches sur le concept de dysfonction somatique
   En 1990, Van Buskirk, un ostéopathe américain, a proposé un modèle basé sur les
nocicepteurs pour expliquer la pathogénèse de la dysfonction somatique. [42] Les
nocicepteurs sont décrits comme les récepteurs sensitifs pouvant générer une
hypertonie musculaire, une excitation du système autonome, et une diminution de la
circulation loco-régionale, associés à la dysfonction somatique. Le changement de
l'activité du système nerveux, des tissus conjonctifs et de la circulation locale
accompagneraient la dysfonction somatique.

   Fryer, chercheur en physiologie à l'université Victoria en Australie, a révisé les
théories neurophysiologiques de la dysfonction somatique grâce à de nouvelles
techniques.[43] [44] Il a pu identifier des changements de texture des tissus musculaires

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

paraspinaux pendant la palpation grâce à un électromyogramme. Fryer a aussi pu
confirmer    l'association    de    la   contraction      musculaire      à   la    dysfonction
intervertébrale[45]. En travaillant sur la relation possible entre la palpation anormale
du muscle paraspinal et la douleur locale à l'aide d'un algomètre, il a observé que les
sites des muscles paraspinaux présentant une texture tissulaire anormale et
douloureuse à la palpation, avaient un seuil de douleur à la pression plus faible que
les autres sites adjacents à la région « anormale ».[46]

1.6.2 Les critères de diagnostic
   La dysfonction somatique est un fonctionnement anormal d'une articulation et est
diagnostiquée grâce à des critères spécifiques. Ces critères diagnostiques peuvent
être mémorisés grâce à l'acronyme anglais T-A-R-T.[9]

   Dans l'ouvrage « An osteopathic approach to diagnosis and treatment »,[47] Eileen
DiGiovanna et al. décrivent les quatre critères.

1.6.2.1 T pour tissue texture abnormality : anormalité de texture
tissulaire
   Les tissus mous autour d'une articulation en dysfonction ou d'un groupe de
dysfonction présentent des modifications palpables. Ces modifications apparaissent
au niveau de la peau, du fascia, ou du muscle et varient selon la sévérité ou la
chronicité de la dysfonction.

   Les changements de texture tissulaire sont un outil diagnostique significatif. Les
facteurs suivants peuvent en être à l'origine.

   Facteurs neurologiques :

   –   manifestations somatiques : hypertonicité musculaire, hyperactivité des
       muscles spinaux ; altération de l'activité sudomotrice ; activité vasomotrice
       induite neurologiquement ; douleur ou autre sensibilité des tissus mous ;

   –   manifestations réflexes : réflexe somato-somatique (douleur située à un autre
       endroit que la dysfonction somatique) ; raideur tissulaire sur le site réflexe ;
       activité sudomotrice augmentée ou diminuée ; pouls augmenté ou diminué ;
       changement de température de la peau.

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

   Facteurs vasculaires :

   –     changements macroscopiques : changements de température ; érythème ou
         pâleur ; oedème ; changement du rythme cardiaque ;

   –     changements microscopiques : hyperhémie des tissus mous ; congestion et
         dilatation ; oedème ; hémorragie ; fibrose ; ischémie locale ; atrophie.

   Au niveau spinal, les changements sont au niveau de l'articulation de la vertèbre,
du processus transverse et du processus épineux.

1.6.2.2 A pour asymmetry of position : asymétrie de position
   La position de la vertèbre et des autres os est asymétrique. Les déviations,
l'atrophie, ou l'hypertrophie sont des asymétries pouvant être appréciées à la
palpation. Il s'agit d'une asymétrie statique, positionnelle.

   En palpant l'articulation de la vertèbre en dysfonction somatique, la structure
osseuse en rapport avec l'articulation sera dans une position asymétrique par rapport
à sa position normale et celles des os adjacents.

1.6.2.3 R pour restriction of motion : restriction de mouvement
   La restriction de mouvement se trouve dans les limites du mouvement
physiologique. L'articulation en jeu n'a pas un mouvement complet et libre. La
restriction peut exister dans un ou plusieurs plans (sagittal, vertical et horizontal)
mais implique fréquemment les mouvements dits mineurs ou secondaires de
l'articulation. La restriction est retrouvée grâce aux tests de mobilité dans les trois
plans.

   La restriction de mouvement d'une articulation en dysfonction somatique est aussi
décrite comme une barrière anormale de mouvement. Dans une articulation qui
fonctionne normalement, il existe deux barrières de mouvement :

   –     la barrière physiologique est le point jusqu'où le patient va pouvoir bouger
         activement son articulation, c'est une limite fonctionnelle avec une marge de
         mouvement anatomique. Un mouvement est encore possible au-delà de cette
         barrière ;

   –     la barrière anatomique est le point jusqu'où l'articulation peut-être amenée
         passivement au-delà de la barrière physiologique. La restriction à ce niveau

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

       est due aux os, ligaments ou tendons. Pour dépasser cette barrière
       anatomique, un déchirement de tissu (ligament, tendon, capsule articulaire ou
       os) est nécessaire.

   La barrière de restriction ostéopathique est une barrière physiologique empêchant
l'articulation de bouger librement dans son champ de mouvement physiologique.
Dans la dysfonction somatique, une articulation rencontre une barrière restrictive
dans plusieurs plans de mouvements. Le mouvement du côté opposé sera normal ou
augmenté.

1.6.2.4 T pour tenderness : douleur à la palpation
   La douleur à la palpation ne doit pas être confondue avec la douleur. La douleur
est une alerte de l'activité nociceptive. La douleur à la palpation est une douleur
provoquée par la palpation. Cette douleur à la palpation est donc un critère physique
objectif. Elle est souvent décrite comme une réponse douloureuse à un pincement
musculaire ou facial, pour la palpation diagnostique, et peut-être utilisée pour
confirmer le diagnostic de dysfonction somatique suite à l'observation du
changement de texture. Comme le changement de texture, elle indique la sévérité de
la dysfonction somatique. La douleur, elle, peut-être distante de la dysfonction,
probablement à cause de l'innervation partagée (souvent avec le système
sympathique). Cette innervation entraîne un point déclencheur (« trigger ») à
l'endroit de la dysfonction qui à la palpation reproduira la douleur à distance.[48]

1.6.3 Ostéopathie dans la sphère crânienne

1.6.3.1 Aperçu historique
   Dès la fin du XIXème siècle, William G. Sutherland, élève de Andrew T. Still à
Kirksville dans le Missouri, a développé la théorie selon laquelle le crâne subit une
motilité continuelle et l'architecture osseuse du crâne humain est conçue de manière à
pouvoir bouger. Après une trentaine d'années d'expérimentations cliniques il publia
en 1939 The Cranial Bowl.[13]

   En 1951, Harold Magoun a édité un des textes fondamentaux de la pensée de
William G. Sutherland : « Osteopathy in the Cranial Field ». Approuvée par W.G.
Sutherland, ce livre est le résultat d'une compilation éditée par Harold I. Magoun Sr à
partir d'un manuel écrit par Howard et Rebecca Lippincott, d'un essai de Paul

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Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

Kimberly, des entretiens avec W.G. Sutherland concernant son concept enseigné
entre 1939 et 1950, et de l'expérience propre de H.I. Magoun combinée à celle de ses
collègues de l'Osteopathic Cranial Association.

1.6.3.2 Le mécanisme respiratoire primaire (MRP)
   D'après Still, il s'agit d'un « mouvement guidé par une intelligence suprême » car
il vient du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui est « le plus grand élément connu du
corps humain » et le lien entre tous les fondements de la physiologie humaine.

   Sutherland a repris ses idées et a fondé le concept crânien par la mise en évidence
d'un système de biseau et d'un système sutural.[49] La théorie du mécanisme
respiratoire primaire est très controversée et ce modèle ostéopathique n'est pas
prouvé scientifiquement.

   Sutherland a émis cinq hypothèses sur lesquelles reposerait le mécanisme
respiratoire primaire :

1.6.3.2.1 La motilité inhérente du cerveau et de la moelle épinière ou
impulsion rythmique crânienne (IRC)
   Il s'agirait des mouvements d'expansion et rétraction du système nerveux lors des
phases d'expiration et d'inspiration. L'impulsion rythmique crânienne est mesurée en
cycles par minute (cpm). Un cycle est constitué de deux phases : la phase
d'inspiration (mouvement d'expansion) et la phase d'expiration (mouvement de
rétraction).

   Ces mouvements d'expansion et de rétraction seraient associés à tous les
mouvements des membranes de tension réciproque.

1.6.3.2.2 La fluctuation du liquide céphalo-rachidien (LCR)
   Le liquide céphalo-rachidien est un liquide clair qui contient des protéines, des
glucides, de l'acide lactique, des cations, des anions, quelques lymphocytes etc.. et
qui a pour fonction d'alimenter et de protéger le système nerveux central (SNC). Il
circulerait en permanence dans tout l'espace sous-arachnoïdien, entre la pie-mère et
l'arachnoïde. L'alternance inspiration/expiration jouerait le rôle de pompe
aspirante/refoulante sur les ventricules, ce qui génèrerait la circulation du LCR.

                                                                                            14
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

   Selon Sutherland et Magoun, la fluctuation du LCR pourrait-être perturbée par des
tensions de membranes, une mauvaise cinétique osseuse (tensions suturales) et
réciproquement. Elle aurait ainsi des répercussions sur la sphère cranio-sacrée.

   Still a décrit des techniques qui agiraient sur le rythme de fluctuation du LCR, son
amplitude (la compression du quatrième ventricule et les techniques d'augmentation
ou de diminution de la fluctuation du LCR).

1.6.3.2.3 La mobilité des membranes intracrâniennes et intraspinales ou
membranes de tension réciproque
   La faux du cerveau, la faux du cervelet et la tente du cervelet sont des
prolongements de la dure-mère. Elles ont des directions différentes et seraient sous
tension permanente en s'adaptant les unes par rapport aux autres. Elles serviraient de
courroies de transmission du cerveau au sacrum. Tous ces mouvements
permetteraient le contrôle de la taille du crâne au niveau antéro-postérieur. Elles ont
une certaine rigidité qui permettrait ce contrôle.

1.6.3.2.4 La mobilité articulaire du mécanisme crânien
   Cette mobilité serait nécessaire pour permettre l'expansion et la contraction du
cerveau et serait permise par l'ensemble des composantes suturales. Une malléabilité
de l'os vivant permettrait une bonne adaptabilité et une mobilité entre la voûte et le
crâne par le système sutural.

1.6.3.2.5 La mobilité du sacrum entre les iliaques
   Ce mouvement indépendant du système articulaire et musculaire serait
involontaire. Le mouvement serait synchrone physiologiquement avec le crâne grâce
à la dure-mère intra-rachidienne autour d'un axe transversal passant par la deuxième
vertèbre sacrée, le lieu d'attache de la dure-mère.

1.6.3.3 Le mouvement articulaire crânien
   « La mobilité articulaire du mécanisme crânien est nécessaire pour permettre
l'expansion et la contraction du cerveau. »[49] Les éléments clés de cette mobilité sont
la synchondrose sphéno-basilaire et les membranes de tension réciproques.

                                                                                            15
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

1.6.3.3.1 Mouvement physiologique de la symphyse sphéno-basilaire
(SSB) et du sacrum
   La symphyse sphéno-basilaire (SSB) est une articulation mettant en jeu la surface
postérieure du sphénoïde et la surface antérieure de la partie basilaire de l'occiput.
L'ossification de la SSB est d'origine cartilagineuse, c'est une synchondrose qui
s'ossifie complètement entre 20 et 25 ans mais qui garde une flexibilité.

   Le mécanisme respiratoire primaire (MRP) est associé au mouvement
physiologique de la SSB.

   La flexion et l'extension sont les seuls mouvements purement physiologiques de
l'inspiration et de l'expiration respectivement. La liberté du mouvement de la flexion
extension nécessite une bonne mobilité des os de la base ; une liberté de mouvement
des os de la périphérie ; une liberté des membranes de tension réciproque (dans la
limite de la normalité car elles apportent certaines contraintes permettant le
maintien).

   Les mouvements sont jugés adaptatifs à cause d'un blocage entre l'occiput et le
sphénoïde ; une dysfonction suturale en périphérie ou une tension liée à une
membrane.

   Si un de ces blocages perturbe le mouvement naturel de la SSB, tous les
mouvements vont être perturbés. Les dysfonctions adaptatives respectent certains
axes :

   –     torsion droite ou gauche ;

   –     flexion latérale rotation (FLR) ;

   –     cisaillement (strain) vertical entre le sphénoïde et l'occiput (sphénoïde haut
         ou bas) ;

   Il existe des dysfonctions traumatiques liées à des lésions intra-osseuses entraînant
une perte de flexibilité de la SSB :

   –     la compression (fige le mouvement crânien) ;

   –     le cisaillement latéral (strain latéral).

   Les dysfonctions traumatiques sont à corriger en priorité.

                                                                                             16
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

1.6.3.3.2 Les quadrants de restriction
   Selon un principe d'adaptation entre la base et la voûte, on divise le crâne en
quatre quadrants, délimités par l'intersection des plans sagittal et coronal :

    –   les deux quadrants antérieurs correspondent à l'adaptation du sphénoïde sur
        les deux hémifrontaux et le massif facial ;

    –   les deux quadrants postérieurs correspondent à l'adaptation de l'occiput sur les
        pariétaux et les temporaux. La voûte est constituée d'os pairs qui s'adaptent
        donc en rotation interne ou externe.

   L'examinateur doit identifier le quadrant présentant une restriction de mobilité
afin d'en déduire la dysfonction pour ensuite la traiter.[50]

1.6.3.3.3 Les membranes de tension réciproques (système intracrânien)
   Le diagnostic de lésion impliquerait qu'une contrainte membranaire soit présente,
qui limite ou empêche le mouvement. L'équilibre de tension des membranes doit
avoir été dérangé pour réduire la liberté articulaire dans une ou plusieurs directions.

   Deux groupes sont considérés : un vertical comprenant la faux du cerveau et la
faux du cervelet, et un groupe horizontal comprenant la tente du cervelet.

1.6.3.3.4 Les sinus veineux
   Les sinus veineux sont en relation directe avec les membranes de tensions
réciproques via leur situation anatomique. Les troubles du retour veineux crânien
pourraient être liés à des tensions de ces membranes ou à des dysfonctions osseuses
du crâne (restrictions de mobilité suturales).

                                                                                            17
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

2 Matériel et méthodes

2.1 Lieu, bases de données et mots-clés
  Les recherches bibliographiques ont principalement été effectuées sur internet,
base de donnée vaste et accessible, via le site de la bibliothèque universitaire de
médecine de Paris (BIUM).

2.1.1 Les bases de données consultées
   –   Pubmed ;

   –   Embase ;

   –   Current contents ;

   –   Bio-Med central ;

   –   Scopus ;

   –   Cochrane ;

   –   IASP (International Association for the study of Pain).

2.1.2 Les mots-clés recherchés
   –   cranial osteopathic manipulative AND somatic dysfunction ;

   –   diagnostic AND cranial somatic dysfunction ;

   –   palpation AND cranial somatic dysfunction ;

   –   treatment AND cranial somatic dysfunction ;

   –   cranial dysfunction AND osteopathic research ;

   –   osteopathic treatment cranial ;

   –   cranial asymmetry AND osteopathic manipulative treatment ;

   –   cranial bones mobility AND osteopathic manipulative treatment ;

   –   cranial bone movement AND cranial sutures AND manual therapy ;

   –   rhythmic motions of the cranium ;

   –   cranial rythmic impulse AND palpation ;

   –   cranial pain AND osteopathic manipulative treatment ;

                                                                                           18
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

    –   skull tissue AND osteopathic manipulative treatment.

2.1.3 Critères d'inclusion
    –   les articles parus depuis 1997 ;

    –   les articles écrits en français ou en anglais ;

    –   les articles dont le titre évoque la dysfonction somatique et/ou un ou plusieurs
        des critères de la dysfonction somatique sur le crâne dans le cadre de
        l'ostéopathie.

2.1.4 Critères de non-inclusion
   Les articles présentant les critères suivants n'ont pas été retenus :

    –   les articles publiés avant 1997 ;

    –   les articles dont le titre ne correspondait pas à l'objet de notre étude.

2.1.5 Critères d'exclusion
   Les articles initialement retenus mais présentant les caractéristiques suivantes ont
été exclus :

    –   les articles qui ne correspondaient pas à notre étude, suite à la lecture du
        résumé.

2.2 Evaluation méthodologique

2.2.1 Qualité des articles
   L'évaluation méthodologique des articles sélectionnés a été effectuée selon les
grilles de lecture pour les articles thérapeutiques et pour les articles épidémiologiques
proposés par la Haute Autorité de Santé (HAS, 2000). Leurs grilles constituent
actuellement les recommandations les plus récentes en France pour les analyses de la
littérature.

   Ces grilles comportent des critères basés sur les objectifs de l'étude, sa
méthodologie, l'analyse des résultats et, le cas échéant, l'applicabilité clinique de
l'étude. Pour chaque critère, il faut évaluer s'il est positif, négatif ou inconnu (si les
informations contenues dans l'étude sont insuffisantes pour l'évaluer).

   Ces grilles d'évaluation sont présentées dans les annexes 7.3 à 7.5.

                                                                                             19
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

2.2.2 Analyse par critères
  Les articles seront analysés pour la présence de chaque critère de la dysfonction
somatique selon l'acronyme TART, de même pour le concept de la dysfonction
somatique. Cette analyse se fera par mots clés.

  Des mentions de l'efficacité immédiate du traitement ostéopathique seront
recherchées.

                                                                                            20
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

3 Résultats

3.1 Sélection des articles
   Les étapes de la sélection sont résumés dans le schéma ci-dessous. Au final, 14
articles ont été retenus.

           Étape 1 : Recherche dans les bases de données grâce aux mots clés

            –        cranial osteopathic manipulative AND somatic dysfunction : 3 ;

                       –       diagnostic AND cranial somatic dysfunction : 30 ;

                           –       palpation AND cranial somatic dysfunction : 1 ;

                        –       treatment AND cranial somatic dysfunction : 30 ;

                       –       cranial dysfunction AND osteopathic research : 11 ;

                                        –    osteopathic treatment cranial : 69 ;

            –    cranial Asymmetry AND osteopathic manipulative treatment : 5 ;

        –       cranial Bones Mobility AND osteopathic manipulative treatment : 4 ;

       –    cranial bone movement AND cranial sutures AND manual therapy : 3 ;

                                    –       rhythmic motions of the cranium : 5 ;

                               –    cranial rythmic impulse AND palpation : 5 ;

                 –     cranial pain AND osteopathic manipulative treatment : 30 ;

                  –        skull tissue AND osteopathic manipulative treatment : 1.

                                            Articles en anglais ou en français
                                                     Publication ≥ 1997
                                                     = 197 articles

                                               Etape 2 : Lecture du titre

        Exclusion des articles sans rapport avec la problématique de ce mémoire
                                                  = 41 articles retenus

                                                                                            21
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

                                 Etape 3 : Lecture du résumé

        Exclusion des articles ne répondant pas à la problématique de ce mémoire
                                      = 27 articles retenus

                        Etape 4 : Lecture de l'article dans sa totalité

                                          Sélection finale
                                            = 14 articles

3.2 Présentation des articles sélectionnés
   Les références des articles sont présentées dans le tableau I (page 25). Les
populations étudiées ainsi que le protocole de recherche sont présentés dans le
tableau II (page 27).

3.3 Présence dans les articles du terme « dysfonction
somatique », des critères TART et de l'efficacité du traitement
ostéopathique
   Les citations des articles sont présentées dans l'annexe 7.6. Ici, les recherches
effectuées sont précisées ainsi qu'un tableau récapitulatif (voir tableau III, page 31).

   L'usage du concept de la dysfonction somatique dans les articles a été recherché
par les mots clés suivants : « dysfunction » et « function ». Toute citation qui ne parle
ni d'une dysfonction somatique crânienne, ni de dysfonction somatique, a été
éliminée.

   La recherche des critères dans les articles a également été effectuée par mots clés,
à l'aide de la description des critères dans l'ouvrage « An osteopathic approach to
diagnosis and treatment »[47], de Eileen DiGiovanna et al. et de la description des
quatre critères de l'acronyme TART par l'Académie Américaine d'Ostéopathie[8].

   Pour le critère Anormalité de texture tissulaire, ont été recherchés les mots :
« tissue » ;     « membrane » ;       « dura » ;     « tentori » ;     « falx » ;    « suture » ;
« fontanel » ;     « ligament » ;        « muscle/muscular » ;       « venous » ;     « sinus » ;
« laxity » ; « stability » ; « tone ».

                                                                                              22
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

   Pour le critère Asymétrie, ont été recherchés les mots : « asymmetry » ;
« deviation » ; « atrophy » ; « hypertrophy » ; « misalignment » ; « crepitation » ;
« defects », « masses » et « shape ».

   Pour le critère de la restriction de mobilité, les mots « restriction » ; «mobility » ;
« movement » ; « strain » ; « SBS » ; « sphenoid » ; « flexion » ; « extension » ;
« sidebending » ; « rotation » ; et « compression » ont été recherchés.

   Pour le critère de la sensibilité à la palpation, les mots « pain » ; « discomfort » ;
« tenderness », « headache » ont été recherchés.

   Pour l'efficacité du traitement ostéopathique, ont été cherchées les mentions des
techniques mises en œuvre et tout mention de la diminution ou de la disparition des
dysfonctions.

   Une synthèse est présentée dans le tableau III (page 31). Pour chaque article, une
note a été attribuée.

    –   1 point pour la présence de l'un des éléments étudiés (« oui ») ;

    –   0 point pour l'absence de l'élément (« non ») ;

    –   0,5 point si la présence de l'élément ne peut pas être clairement défini (« ? ») ;

    –   0 point si l'élément n'est pas applicable (dans le cas des articles qui ne traitent
        pas) ou si l'élément n'est pas présent dans l'article.

   Le total et le score ramené sur cent sont indiqués en fin de ligne.

3.4 Score des articles selon l'évaluation méthodologique
   Les scores des articles sont présentés dans les tableaux sur les pages qui suivent.
L'analyse a été faite à l'aide des grilles d'évaluation des articles thérapeutiques et des
articles épidémiologiques de la Haute Autorité de Santé présentées précédemment.

   Pour chaque critère, une note a été attribuée en fonction de la qualité
méthodologique de l'article :

    –   1 point si le critère est présent (« oui ») ;

    –   0 point si le critère est absent (« non ») ;

    –   0,5 point si la présence du critère ne peut pas être clairement défini (« ? ») ;

    –   0 point si le critère n'est pas applicable (dans les études de cas par exemple).

                                                                                            23
Étude du concept de dysfonction somatique en ostéopathie dans la sphère crânienne

   Le total ainsi que le score ramené sur cent sont indiqués en fin de ligne.

3.4.1 Les études de cas
   L’analyse par une grille de lecture telle que celles de la Haute Autorité de Santé
n’est pas appropriée pour les études de cas. Une description de leur contenu est
présentée ci-dessous.

   Les deux études de cas sélectionnées dans ce mémoire parlent du traitement de
personnes présentant des traumatismes.

3.4.1.1 L'article de Meyer et al (Meyer, 2001)
   L'article de Meyer s'intéresse à la possible efficacité d'un traitement ostéopathique
pour des personnes souffrant de douleurs suite à une extraction de dents.

   Il décrit en détail le cas du patient qui, à la suite d'une extraction de dents, et d'un
grand effort pour pousser une voiture, a souffert pendant des mois de cervicalgies,
céphalées et lombalgies. Il décrit les dysfonctions trouvées, les traitements appliqués
et l'amélioration de l'état du patient.

   Ensuite il discute longuement sur les dysfonctions qu'une extraction de dents peut
provoquer et que l'ostéopathie pourrait traiter.

3.4.1.2 L'article de Barke et al (Barke, 1997)
   L'article de Barke décrit le cas d'une femme victime d'un accident de voiture. Le
diagnostic à l'IRM est une hémorragie subarachnoïde. La femme décrit des céphalées
de tension, des cervicalgies, et des troubles de la vision tels que la vision floue et des
tâches noires dans le champ visuel. Elle souffre aussi d'amnésie rétrograde, d'une
altération de la mémoire à court terme et d'une baisse de la concentration. Elle
rapporte aussi une hyposensibilité de l'hémiface droite, et des troubles du sommeil la
nuit.

   L'auteur décrit en détail les dysfonctions trouvées, le traitement appliqué au cours
de douze visites en trois mois, et l'amélioration progressive de l'état de cette femme.

   Il conclut que dans le cas de personnes ayant subies un traumatisme crânien et qui
souffrent de maux de tête par la suite, l'approche ostéopathique présente de grands
avantages par rapport à l'approche médicamenteuse (analgésiques et/ou anti-
dépresseurs).

                                                                                            24
Etude du concept de dysfonction somatique en osteopathie dans la sphere cranienne

                                                        Tableau I : Références utilisées

                                                                                                                                                                                                  Physio-pathologie
                                                                                                                       comité de lecture

                                                                                                                                                                      Épidémiologie

                                                                                                                                                                                                                      Traitement
                                                                                                                                           définitions
                                                                                                                                                         Diagnostic

                                                                                                                                                                                      Étiologie
Auteurs        Date Titre                                              Source               Type de référence
Meyer PM, et 2012 Osteopathic manipulative treatment to resolve        J Am Osteopath Assoc Etude de cas      X                            X X                                                                        X
al.                 head and neck pain after tooth extraction
Lessard D, et 2011 Exploring the impact of osteopathic treatment       Complement Ther Clin étude clinique             X                   X                                                                          X
al.                 on cranial asymmetries associated with             Pract.               pilote
                    nonsynostotic plagiocephaly in infants
Shi X, et al. 2011 Effect of cranial osteopathic manipulative          J Am Osteopath Assoc étude clinique             X                                 X
                    medicine on cerebral tissue oxygenation                                 expérimentale
Sandhouse      2010 Effect of osteopathy in the cranial field on       J Am Osteopath Assoc étude clinique             X                                                                                              X
ME, et al.          visual function-- a pilot study                                         pilote
Halma KD. et 2008 Intraobserver reliability of cranial strain          J Am Osteopath Assoc étude clinique             X                                 X
al.                 patterns as evaluated by osteopathic                                    pilote
                    physicians : a pilot study
Degenhardt et 2006 Osteopathic Evaluation and Manipulative             J Am Osteopath Assoc étude clinique             X                                                                                              X
al.                 Treatment in reducing the Morbidity of Otitis                           pilote
                    Media : A Pilot Study
Sergueef N, et 2006 Palpatory diagnosis of plagiocephaly               Complement Ther Clin etude clinique                                               X            X
al.                                                                    Pract                observationnelle
Philippi H, et 2006 Infantile postural asymmetry and osteopathic       Dev Med Child Neurol etude clinique             X                                 X                                                            X
al.                 treatment : a randomized therapeutic trial                              experimentale
Anderson RE, 2006 A comparison of selected osteopathic                 Headaches            Etude clinique             X                                                                                              X
et al.              treatment and relaxation for tension-type                               expérimentale
                    headaches

                                                                          25
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