Evolution des premiers modes d'instabilité dans le système de Taylor-Dean en solution viscoélastique
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55 Laghouati et al., Rhéologie, Vol. 7, 55-60 (2005) Evolution des premiers modes d’instabilité dans le système de Taylor-Dean en solution viscoélastique Y. Laghouati1, A. Bouabdallah2 et I. Mutabazi3 (1) Département de Physique, Faculté des Sciences, USTO-MB, BP 1505, El M’naouar, 31000 Oran, Algérie. (2) Laboratoire de Thermodynamique et Systèmes Energétiques, Faculté de Physique, USTHB BP 32, El Alia, Bab Ezzouar, 16111 Alger, Algérie. (3) Laboratoire de Mécanique, Physique et Géosciences, Université du Havre, BP 540, 76058 Le Havre Cedex Reçu le 16 mars 2004 - Version finale acceptée le 11 février 2005 -------------------------- Résumé : Ce travail expérimental concerne l’étude des premiers modes d’instabilité dans l’écoulement de Taylor-Dean dans le cas d’un fluide viscoélastique. On s’intéresse particulièrement à l’effet de la concentration du polymère PEO WSR 303 sur l’apparition des deux modes de structure, à savoir les modes primaire (rouleaux propagatifs inclinés) et triplet (modulation des rouleaux propagatifs). Les conditions d’essais correspondent au système d’écoulement de type Taylor-Dean, constitué par deux cylindres coaxiaux définissant un jeu radial δ = 0.878 (petit espace annulaire) et de rapport d’aspect Γ = 90. Le paramètre de contrôle est la vitesse de rotation imposée par un moteur asservi par un micro- ordinateur, fonctionnant en mode quasi-statique. Les solutions correspondent à un fluide viscoélastique obtenu par addition de polymère PEO dans de l’eau, défini par une concentration c variant dans la plage de 50 à 500 ppm. Le nombre de Reynolds est défini avec la viscosité du solvant. Nos résultats, obtenus par visualisation à partir d’un traitement d’images, confirment le phénomène de retard à l’apparition des instabilités. En particulier, il a été observé que les valeurs critiques associées Rec et Rem des modes primaire et triplet augmentent avec la concentration c, mais l’écart relatif entre les deux nombres de Reynolds caractéristiques a tendance à diminuer nettement, mettant en évidence le comportement asymptotique ou linéairement croissant de Re en fonction de c au voisinage de 500 ppm. Mots clés : Système deTaylor-Dean, viscoélasticité, concentration, mode primaire et triplet. [Abridged english version on last page] 1. Introduction Dans les liquides non-newtoniens plus proches de la réalité industrielle dans laquelle le système de Le système d’écoulement de type Taylor-Dean a fait Taylor-Dean apparaît (fabrication des pâtes de l’objet d’importants travaux de recherches en raison papier, par exemple), il existe très peu d’études de la simplicité de la géométrie, des propriétés de expérimentales. Joo and Shaqfey [4] ont fait une symétrie et de la diversité des modes d’instabilité étude numérique du fluide de Boger dans la qu’il présente. Parmi les travaux expérimentaux géométrie de Taylor-Dean, dans laquelle ils ont mis relatifs à l’écoulement de type Taylor-Dean dans le en évidence l’importance de l’élasticité. Les cas d’un fluide newtonien, on se bornera à citer les différentes études antérieures menées avec des contributions de Mutabazi et al. [1, 2] et Bot et al. solutions viscoélastiques ont montré l’existence des [3], qui concernent l’étude de la transition de modes inertio-élastiques ou des modes élastiques, l’écoulement vers le chaos. selon la concentration et la nature des Ces investigations restent peu nombreuses et se macromolécules [5]. Ainsi, Larson [5] a fait une concentrent sur la caractérisation du premier mode synthèse des travaux théoriques et expérimentaux de structure, avec des rouleaux propagatifs inclinés, relatifs aux écoulements viscoélastiques en régime ainsi que du deuxième mode qui est associé à la transitoire. Les instabilités en modes inertio- modulation des rouleaux propagatifs inclinés élastiques ont suscité de nouveau l’intérêt des (triplet). chercheurs. Groisman et Steinberg [6, 7] ont caractérisé la transition entre le régime inertiel, où la force centrifuge a un effet déstabilisant, et le régime
56 Laghouati et al., Rhéologie, Vol. 7, 55-60 (2005) purement élastique dans le système de Taylor- extérieur est en verre Duran et a pour rayon b = 5.08 Couette. Récemment, Crumeyrolle et al. [8, 9] ont cm. L’espace annulaire entre les deux cylindres est d étudié les premiers modes d’instabilité dans = 0.62 cm et a pour longueur L = 55 cm, de sorte l’écoulement de Taylor-Couette avec des solutions que le jeu radial a pour valeur δ = a/b = 0.878 et le de polyoxyéthylène (POE). Trois types de rapport d’aspect Γ = L/d = 90. macromolécules POE de masse moléculaire différente ont été utilisés (WSR 301, WSR 303 et Aldrich). Les phénomènes observés sur les différentes structures de l’écoulement sont attribués au caractère intrinsèque des propriétés viscoélastiques du fluide et à l’influence des forces visqueuses par rapport aux forces d’inertie de type centrifuge. Néanmoins, les quelques observations phénoménologiques disponibles demeurent insuffisantes pour expliquer le mécanisme des effets du champ de concentration sur la nature et la structure du mouvement ou pour décrire finement les circonstances de l’apparition Figure 1. Système d’écoulement de Taylor-Dean. des instabilités. Le cylindre intérieur est actionné par un servomoteur Dans ce travail, nous présentons les résultats d’une tandis que le cylindre extérieur est maintenu fixe, étude expérimentale des premiers modes définissant ainsi la configuration d’écoulement d’instabilité de l’écoulement de type Taylor-Dean, globalement instable de type Taylor-Dean. Le en présence de différentes solutions aqueuses de paramètre de contrôle régissant l’écoulement est le polyoxyéthylène (PEO WSR 303). A cet effet, nous Ωad nombre de Reynolds, Re = , où Ω désigne la avons utilisé un dispositif d’essai permettant la ν visualisation de l’écoulement, doté de techniques vitesse angulaire du cylindre intérieur et ν la d’analyse et de traitement des données par imagerie. viscosité cinématique du fluide. Les précisions sur Préalablement, nous avons choisi un protocole les dimensions géométriques et la vitesse de rotation expérimental quant aux conditions de mise en sont inférieures à 0.5 %. L’erreur commise sur la régime des vitesses et avons déterminé le viscosité ν est de l’ordre de 1 %. comportement rhéologique des solutions préparées à base de POE WSR 303. L’étude de l’évolution des 2.2. Méthode de visualisation nombres de Reynolds critiques, associés aux Concernant la visualisation de l’écoulement, on premiers modes d’instabilité, en fonction de la ajoute aux solutions 1 % en volume de Kalliroscope concentration nous a permis de mettre en lumière AQ 1000, permettant de procéder en mode de l’influence structurelle de la concentration. Nous réflexion optique. Une caméra CCD linéaire à 1024 discuterons cette dépendance et conclurons sur la pixels est placée parallèlement à l’axe des cylindres, propriété essentielle obtenue avant de donner une enregistrant la lumière réfléchie. Les lignes perspective à ce travail. enregistrées pour des intervalle de temps égaux fournissent un diagramme spatio-temporel de 2. Conditions expérimentales l’intensité lumineuse I(x, t), à partir duquel les propriétés spatiales et temporelles des structures de Elles concernent le système d’écoulement, les l’écoulement sont extraites par traitement du signal. techniques d’acquisition et de traitement des images La longueur et la fréquence d’acquisition sont obtenues par visualisation en mode de réflexion respectivement fixées à La = 35 cm et fa = 10 Hz, optique. donnant ainsi une bonne reproductibilité des 2.1. Cellule de Taylor-Dean mesures. Le système de Taylor-Dean est constitué de deux 2.3. Traitement du signal cylindres coaxiaux d’axe horizontal, rempli partiellement par une solution de POE préparée avec La technique de démodulation du signal, par la de l’eau permutée (Figure 1). Le cylindre intérieur transformée inverse de Hilbert, permet l’accès aux de rayon a = 4.46 cm est en Delrin noir. Le cylindre valeurs de la fréquence et du nombre d’onde. Le
57 Laghouati et al., Rhéologie, Vol. 7, 55-60 (2005) signal lumineux I(x, t) est transformé en une L’allure des courbes ainsi obtenues présente une expression complexe équivalente : évolution de rhéofluidification (Fig. 2) : la viscosité { I ( x, t ) = R A(x, t ) e i Φ ( x ,t ) } (1) dynamique η est constante jusqu’à un certain taux de cisaillement γ& (plateau newtonien), puis elle où A(x, t) représente l’amplitude et Φ(x, t) la phase décroît pour des taux de cisaillements plus élevés. totale. La fréquence et le nombre d’onde, locaux et Ce comportement peut être formulé selon le modèle instantanés, sont déterminés par les gradients spatial de Carreau : et temporel de la phase Φ : [ η = η 0 1 + (λγ& ) 2 ] −n (3) ∂Φ 1 æ ∂Φ ö k ( x, t ) = et f ( x, t ) = ç ÷ (2) où η0 est la viscosité du plateau newtonien, λ un ∂x 2π è ∂t ø temps caractéristique de la solution et n l’exposant de rhéofluidification. 2.4 Comportement rhéologique Le polyoxyéthylène utilisé (WSR 303) est un 2.5 Condition de mise en régime des vitesses polymère flexible neutre de masse molaire M = 7 107 On a d’abord travaillé avec une solution d’eau pure à g/mole (selon les indications du fournisseur, Union 25 ± 0.5°C, pour vérifier les seuils d’apparition des Carbide). Il se présente sous forme de poudre deux premiers modes d’instabilité. On a procédé blanche. Le protocole de dissolution du WSR 303 ensuite aux expériences avec des solutions préparées est lent. Les solutions sont réalisées en dispersant la à 25 ± 0.5°C. Chaque essai utilisant une solution de poudre progressivement dans un volume de 800 mL concentration c donnée est conduit en augmentant d’eau. Pour assurer une bonne stabilisation de la progressivement la vitesse de rotation, tout en solution, le récipient est fermé et conservé dans un respectant des paliers de stabilisation de réfrigérateur à 8 °C durant 3 jours. Les solutions l’écoulement d’une durée de 15 minutes, temps sont homogénéisées avant utilisation à l’aide d’un largement supérieur au temps de dissipation agitateur magnétique pendant 10 minutes. La concentration des échantillons utilisés varie de 50 à visqueuse τν = d2/ν = 42,7 s. En procédant en mode 1000 ppm. quasi-statique, on ne perturbe pas l’écoulement, de sorte que l’on garantit ainsi une bonne reproductibilité des mesures. Le nombre de Reynolds est calculé en utilisant la viscosité du solvant. 3. Résultats et discussions 3.1. Etude du premier mode d’instabilité Pour un solvant newtonien (eau pure), à 25 ± 0.5°C, la valeur du paramètre de contrôle relative à l’apparition des rouleaux propagatifs inclinés est Rec = 260 ± 2. Le diagramme spatio-temporel correspondant (Fig. 3) est formé par des bandes Figure 2. Evolution de la viscosité η en fonction du taux claires inclinées, qui alternent avec des bandes de cisaillement pour des solutions de WSR 303 à 25°C; sombres. Les bandes se déplacent avec la même à gauche, de bas en haut : eau, 50, 100, 150, 200, 250, 300, 350 et 400 ppm. vitesse de dérive. Les bandes claires représentent les à droite, de bas en haut : 500, 600, 700, 800, 900 rouleaux et les bandes sombres leurs frontières. et 1000 ppm. A partir du spectre temporel et spatial, on détermine L’étude des lois de comportement de la solution de la fréquence f et le nombre d’onde k. A ce stade, on WSR 303 à la température de 25°C a été effectuée à évalue les valeurs critiques de la fréquence (fc = l’aide d’un viscosimètre de Couette, de type "low 0.478 ± 0.01 Hz) et du nombre d’onde (kc = 0.131 ± shear 30" de Contraves. Pour une vitesse de rotation 0.01 mm-1). Ces résultats concordent de façons Ω donnée, on impose un taux de cisaillement γ& égal satisfaisantes avec ceux obtenus par Bot et al. [3]. à Ω a/d et l’on mesure la valeur correspondante de la En modifiant la concentration c en PEO, pour des concentrations c inférieures à 500 ppm, le premier viscosité. mode d’instabilité observé est le même que pour une
58 Laghouati et al., Rhéologie, Vol. 7, 55-60 (2005) solution newtonienne. On observe systématiquement Les Figures 4 et 5 représentent les valeurs en que le seuil critique croît avec la concentration c. moyenne de la fréquence f et du nombre d’onde k pour Re croissant, à une concentration c fixée de la solution. Le paramètre de contrôle Re varie jusqu’à une valeur de l’ordre de 500, où le taux de cisaillement γ& est de l’ordre de 12.5 s-1 (plateau newtonien). (a) 1 0,95 0,9 0,85 f (Hz) 0,8 cc 300 ppm 0,75 0,7 0,65 0,6 485 490 495 500 505 510 Figure 3. Diagramme spatio-temporel correspondant au mode primaire. Re (b) On note que pour les valeurs de c inférieures à 400 0,2 ppm, le taux de cisaillement imposé γ& c relatif à 0,18 l’apparition du premier mode de structure varie entre k (1/mm) 0,16 cc 300 ppm 6.51 et 15 s-1. Dans cet intervalle, la viscosité 0,14 dynamique est presque constante (plateau 0,12 newtonien). 0,1 480 485 490 495 500 505 510 Pour c = 500 ppm, le taux de cisaillement critique est γ& c = 20.5 s-1 (effet de rhéofluidification) et le Re nombre de Reynolds critique atteint une valeur Figure 5. Evolution de la fréquence (a) et du nombre importante : Rec = 823.9 ± 2. d’onde (b) en fonction de Re pour une concentration Pour c supérieur à 500 ppm, l’effet de c = 300 ppm. rhéofluidification est efficace et il est difficile d’observer distinctement les deux premiers modes, Pour la concentration c = 200 ppm, on constate que vu les défauts et dislocations qui viennent s’ajouter la fréquence absolue f ne varie pas lorsque Re croît. Dans l’intervalle 380 ≤ Re ≤ 420 , f est sensiblement au phénomène. constante autour de la valeur 0.675 Hz. En revanche, (a) 0,74 on observe une légère diminution relative du nombre 0,72 d’onde k qui passe de 0.160 à 0.138 mm-1 dans le 0,7 même intervalle de valeurs de Re. f (Hz) 0,68 cc 200 ppm 0,66 0,64 Pour la concentration c = 300 ppm, correspondant au 0,62 domaine 485 ≤ Re ≤ 510 , on note que la fréquence f 0,6 370 390 410 430 croît de 0.75 Hz pour atteindre une limite constante Re qui se situe autour de 0.94 Hz. Parallèlement, le (b) nombre d’onde n’est pas affecté par le nombre de 0,2 Reynolds Re puisqu’il reste sensiblement constant 0,18 autour de la valeur k = 0.145 mm-1. k (1/mm) 0,16 cc 200 ppm 0,14 3.2 Etude du deuxième mode d’instabilité 0,12 0,1 On procède de la même façon que précédemment, 370 390 410 430 d’abord avec un fluide newtonien (eau à 25 ± Re 0.5°C), afin d’identifier la deuxième instabilité, qui s’établit à la valeur critique Rem = 292.6 ± 2. Ce type Figure 4. Evolution de la fréquence (a) et du nombre d’onde (b) en fonction de Re pour une concentration de perturbation correspond à une instabilité c = 200 ppm. caractérisée par des rouleaux propagatifs inclinés, accompagnés d’une modulation de longueur de
59 Laghouati et al., Rhéologie, Vol. 7, 55-60 (2005) l'ordre de presque trois fois la longueur d’onde du - Deuxième mode : motif primaire (Fig. 6). Dès lors, on note les valeurs critiques associées à la fréquence et au nombre Rem = 270 + e β c , c2 = 1/β = 149,3 ppm (5) d’onde, telles que fm = 0.03 ± 0.005 Hz et km = 0.04 850 ± 0.005 mm-1. Ces valeurs concordent avec celles Nombre de Reynolds critique Premier mode mesurées par Bot et al. [3]. 750 Deuxième mode 650 Asymptote Rec,m (Rel=2c-170) 550 450 350 250 0 100 200 300 400 500 600 Concentration c (ppm) Figure 7. Evolution des valeurs critiques du nombre de Reynolds valable pour les deux modes d’instabilité en Figure 6. Diagramme spatio-temporel du second fonction de la concentration c en PEO. mode avec modulation (triplet). Les valeurs c1 et c2 sont du même ordre de grandeur On confirme également l’augmentation de Rem avec l’accroissement de la concentration c dans le que la concentration c* qui indique la frontière entre domaine c ≤ 400 ppm. Le taux de cisaillement le régime des solutions diluées et celui des solutions imposé γ& m relatif à l’apparition du deuxième mode semi-diluées [9]. Ces deux relations mettent en évidence les conditions d’apparition des deux de structure varie entre 7.3 et 16 s-1. Dans cette zone, instabilités en l’absence du polymère (c = 0, η = η0), la viscosité est sensiblement constante. Pour c = 500 ppm, sous l’effet de la rhéofluidification, l’écart correspondant aux valeurs : Rec (c = 0) = 275 et entre les deux premiers seuils diminue. Le nombre Rem (c = 0) = 305 . de Reynolds critique atteint une valeur limite Rem = De même que l’on a noté plus haut, elles mettent en 835.7 ± 2, qui sera justifiée plus loin. La Figure 7 relief le caractère asymptotique des évolutions met en évidence les évolutions parallèles de Rec et associées aux nombres de Reynolds Rec et Rem (Fig. Rem, qui sont d’allure comparable. On remarque 7) vers un comportement linéaire commun tel que qu’elles ont tendance à se confondre si la Rel = 2c − 170 , faisant apparaître ainsi les valeurs concentration c s’accroît considérablement. En effet, limites du domaine de variations de la concentration les valeurs de Rec = 823.9 ± 2 et Rem =835.7 ± 2 c, suggérant une "saturation dynamique" de la diffèrent de 1.4 % lorsqu’on atteint la concentration c = 500 ppm. Dès lors, on note une saturation de réponse de l’écoulement. l’écoulement pour la concentration c qui ne permet plus de distinguer la structure des deux phénomènes 4. Conclusion d’instabilité considérés, puisque l’écart Rem - Rec L’étude expérimentale des deux premiers modes tend vers zéro. d’instabilité dans le système Taylor-Dean, en L’exploitation de ces résultats a permis de formuler solution viscoélastique, a permis de déterminer leurs une loi de comportement phénoménologique des seuils Rec et Rem et de les comparer à ceux d’une variations des valeurs critiques Rec et Rem en solution newtonienne. fonction de la concentration c. L’allure des courbes correspondantes (Fig. 7) suggère de proposer une loi Pour des concentrations de POE telles que c ≤ 500 exponentielle, tenant compte des variations rapides ppm, on observe les mêmes modes de structure mais de Re en fonction de c, de caractère très général avec un seuil retardé. Le taux de cisaillement imposé ( 0 ≤ c ≤ 500 ) : pour les deux seuils correspond au plateau newtonien. Le retard dans l’apparition des - Premier mode : instabilités est dû à l’augmentation de la viscosité en fonction de la concentration c en PEO. On note Rec = 250 + eα c , c1 = 1/α = 131,6 ppm (4) cependant que l’écart relatif entre Rec et Rem tend à diminuer lorsque la concentration c augmente. Dès
60 Laghouati et al., Rhéologie, Vol. 7, 55-60 (2005) lors, pour des grandes concentrations, l’effet de horizontal corotating cylinders with a partially filled gap, rhéofluidification devient prépondérant. Il se produit Phys. Rev. A, 39, 763-771 (1989). alors un phénomène de "saturation de l’écoulement" [3] Bot, P., Cadot, O., Mutabazi, I., Secondary instability qui reste globalement instable mais devient mode of a roll pattern and transition to spatiotemporal indiscernable quant à la nature des structures encore chaos in the Taylor-Dean system, Phys. Rev. E, 58, 3089- présentes. La loi de croissance de type exponentielle, 3097 (1998). associée aux paramètres critiques Rec et Rem, tend à [4] Joo, Y.L., Shaqfeh, E.S.G., Observations of purely s’amenuiser et converge vers une loi limite au elastic instabilities in the Taylor-Dean flow of a Boger voisinage de c ≈ 500 ppm. Ainsi, malgré fluid, J. Fluid Mech., 262, 27-73 (1994). l’importance des forces centrifuges qui sont [5] Larson, R.G., Instabilities in viscoelastic flows, Rheol. considérables à ce stade, le caractère rhéofluidifiant Acta, 31, 213-263 (1992). de l’écoulement s’y oppose pour des concentrations élevées. On peut conclure que, pour ces grandes [6] Groisman, A., Steinberg, V., Couette-Taylor flow in a concentrations, l’élasticité des solutions entre en jeu dilute polymer solution, Phys. Rev. Lett., 77,1480-1483 (1996). (l’effet Weissenberg associé à l’apparition des forces normales aux plans de cisaillement) et serait à [7] Steinberg, V. Groisman, A., Elastic versus inertial l’origine de cette observation fondamentale, laquelle instability in Couette-Taylor flow of a polymer solution: mérite d’être étudiée de façon plus approfondie. review, Phil. Mag. B 78, 253-263 (1998). [8] Crumeyrolle, O., Mutabazi, I., Grisel, M., 5. Références Experimental study of inertioelastic Couette-Taylor instability modes in dilute and semi-dilute polymer [1] Mutabazi, I., Hegseth, J.J., Andereck, C.D., Wesfreid, solutions, Phys. Fluids, 14, 1681-1688 (2002). J.E., Spatiotemporal pattern modulations in the Taylor- [9] Crumeyrolle, O., Latrache, N., Ezersky, A., Mutabazi, Dean system, Phys. Rev. Lett., 64, 1729-1732 (1990). I., Modes d'instabilités observés dans un écoulement de [2] Mutabazi, I., Normand, C., Peerhossaini, H., Couette-Taylor viscoélastique, Mécanique & Industrie, 4, Wesfreid, J.E., Oscillatory modes in the flow between two 379 (2003). [Abridged English Version] This work concerns the first two instability modes of Taylor-Dean system for a viscoelastic fluid. Especially, we were interested by the effect of polymer concentration on the primary travelling inclined rolls and the triplet pattern. The considered Taylor-Dean system consists of two coaxial cylinders of radius ratio δ = 0.878 (small gap) and aspect ratio Γ = 90, with a partially filled gap. The inner cylinder is rotating while the outer cylinder remains fixed. The different regimes are parameterized by the Reynolds number Re defined using solvent viscosity. The viscoelastic solutions are made from water and WSR 303 polyethyleneoxide. We have performed experiments with several concentrations ranging from 50 ppm to 500 ppm. These results confirm the delay of instability onset. In particular, we have observed that the critical values of Reynolds number for each structure increases with the concentration of the POE, while the difference between them decreases.
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