Faire face à une crise et se préparer pour l'avenir, deux défis à relever avec la promotion de la santé !
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Faire face à une crise et se préparer pour l’avenir, deux défis à relever avec la promotion de la santé ! François Fuchs, chargé de projets en Santé-Environnement à l’IREPS Nouvelle-Aquitaine. Dans ce contexte de crise sanitaire, nous entendons fréquemment ce rapprochement fait entre la pandémie Covid-19 et des préoccupations de santé environnementale1. Les acteurs de la promotion de la santé sont directement concernés et mis à contribution pour d’une part faire face à la crise sanitaire et d’autre part pour aider à révéler des liens subtils entre les soubresauts des écosystèmes et notre santé. A première vue des préoccupations complémentaires mais avec entre les deux un changement d’échelle dans le temps et dans l’espace et des notions d’écologie difficiles à manier comme la «biodiversité». Sommes-nous prêts à faire le saut ? L a lutte contre le coronavirus s’appuie d’abord sur des gestes barrières avec peu de conséquences néfastes pour l’environnement. Mais l’utilisation de produits nettoyants et/ou désinfectants, ainsi que la consommation des masques et de diverses fournitures jetables, souvent constituées de matière plastique peuvent réellement poser problème. Il ne faut pas sous-estimer ce que coûtent sur le plan environnemental l’ensemble de tous les process, depuis la fabrication des produits jusqu’à la gestion des déchets. Nous pourrions chercher à suivre les effets des biocides que nous répandons autour de nous, que nous inhalons ou que nous manipulons sans toujours prendre les précautions que cela demande pourtant. De nombreux acteurs s’en préoccupent déjà sérieusement, notamment parmi les Etablissements Recevant du Public (ERP), et c’est un premier lien entre COVID-19 et santé environnementale. 1
Dans nos mains du gel en fait qu’aborder trop partiellement le sujet. hydroalcoolique et des L’épidémie de COVID-19 nous a appris très tôt, télécommandes dès le mois de mars 2020, que nous avions Parallèlement nous subissons le confinement, d’autres interactions avec la biosphère, avec des imposant a priori un mode de vie économe et sans conséquences potentiellement considérables. danger. Mais il s’avère qu’il montre vite les limites Tout particulièrement lorsque des populations de l’espace dans lequel nous sommes confinés. continuent d’aller chercher un apport alimentaire S’agit-il d’un petit appartement sans balcon au non négligeable en prélevant sur une faune dixième étage d’un immeuble en zone urbanisée sauvage habitant des milieux semi-naturels très ou bien d’un pied-à-terre spacieux entouré d’une perturbés par les activités humaines (braconnage végétation luxuriante ? Tout ce qui nous entoure des pangolins par exemple). a alors le don de nous faire changer d’air ou à l’inverse de nous faire tourner en rond entre les écrans, dans un bain de rayonnements divers. En contrepartie de la réduction des déplacements il n’y aura sans doute jamais eu autant de flux de données entre les serveurs et une telle surchauffe des réseaux. Deux autres liens assez évidents donc entre COVID-19 et santé environnementale, maintenant bien connus d’acteurs de terrain œuvrant pour le lien social : des situations de cumul de l’isolement et d’environnements défavorables d’une part, l’adoption pour un temps ou pour longtemps de modes de vie sédentaires et très connectés. Dans ce contexte d’urgence face à l’épidémie prenant le pas sur d’autres préoccupations, des voix s’élèvent malgré tout pour maintenir Quand la santé tire ses forces des engagements de choix des solutions les et ses faiblesses des écosystèmes plus écologiques possibles. Avec d’autres, les et de la biodiversité acteurs de l’Education à l’Environnement et au C’est ce que nous sommes en train d’apprendre Développement Durable (EEDD) et ceux de la comme si c’était la première grande leçon de ce promotion de la santé se font entendre pour que genre : des causes humaines de la dégradation la santé environnementale ne soit pas oubliée de certains équilibres naturels provoquent des et proposent de véritables stratégies de survie causes de mise en danger pour des populations en milieu hostile, en guidant vers les éco-gestes entières. Des phénomènes d’une telle ampleur toujours valables en situation de crise sanitaire que cela remet en cause l’image d’une nature (le Do It Yourself ou faire soi-même des produits généreuse et «protectrice», soutien de notre ménagers simples et sans danger, encouragé par bien-être. exemple par les Centres Permanents d’Initiation à Pour aller un peu plus loin nous pouvons dire l’Environnement). que lorsque l’environnement «pose problème» à Mais si la prise de conscience et les engagements la santé humaine cela provient d’au moins trois sur le terrain en restaient là nous ne ferions grands cas de figure : 2
1. Quand certaines caractéristiques du monde hommes conduisant à l’apparition d’un élément vivant créent des difficultés sans cause humaine pathogène et à des conséquences inattendues. préalable : c’est le cas des pollens provenant C’est dans le cas présent la transmission du virus d’une zone boisée provoquant des allergies ou de l’animal à l’homme puis la pandémie, comme encore celui des moustiques se développant cela semble maintenant clairement établi. Le dans une zone humide et devenant vecteurs de changement climatique, causé par les activités certaines maladies, humaines, révélera progressivement l’étendue 2. Lorsque des activités humaines volontaires des dégâts qu’il peut causer et qui s’articuleront bien identifiées sont à l’origine de la présence de aussi autour des évolutions de la faune et de la substances toxiques dans notre environnement : flore (comme avec les espèces invasives). les particules fines dans l’air que nous respirons Cette situation peut donc être à l’origine par exemple, ou encore l’utilisation de pesticides d’un changement de regard sur une santé pouvant migrer de la plante vers le sol, puis vers environnementale qui fait sa mue et qui rejoint les aquifères, ce qu’avait initié le mouvement One Health2, en 3. Enfin, sans doute le cas le plus problématique français Une seule santé. en raison de l’ampleur des phénomènes, quand Un changement de perspective et d’échelle l’humanité agit pour son développement et de temps aussi pour la promotion de la santé que les conséquences de ses actes entraînent amenée à embrasser cette si longue chaîne de directement ou indirectement de nouvelles causes à effets. Celle qui se déroule entre, au confrontations avec les éléments naturels : c’est départ, les conditions semi-naturelles façonnées manifestement le cas pour le SARS-CoV-2 ainsi que par l’homme, ensuite les répercussions pour le changement climatique qui doivent tous sur la biodiversité3 (faune et flore, espèces les deux beaucoup à la civilisation industrielle. et écosystèmes), puis enfin des situations La COVID-19 provoque l’irruption de cette image défavorables ou favorables aux êtres humains. schématique mais percutante de l’enchaînement ... /... d’un facteur déclenchant de la responsabilité des 3
L’approche One Health «une qualité va dans ce sens. La santé seule santé» veut-elle nous humaine dépend de l’écosystème Linda CAMBON faire prendre conscience des (la disponibilité de sources PhD-HDR, titulaire Chaire Prévention ISPED-SpF, liens entre qualité de l’environ- d’eau douce, de nourriture, de Equipe MeRISP Centre Inserm U1219, Bordeaux nement et santé humaine ? carburant, la qualité de l’air, Population Health, Université de Bordeaux. Oui. L’approche One Health (Une etc.) car la perte de biodiversité seule santé) rappelle que 75 % des a des conséquences directes maladies infectieuses émergentes non négligeables sur la santé sont d’origine animale. Les si les services de l’écosystème épidémies d’origine zoonotique ne répondent plus aux besoins sont liées aux perturbations de des populations. La qualité ou la la dynamique des interactions santé de l’écosystème est donc entre les populations d’humains, essentielle à l’homme. Parler d’agents infectieux, de réservoirs de santé de l’environnement animaux, et parfois d’insectes contribuera peut-être à rapprocher vecteurs. C’est la modification des dans les consciences la santé habitats des différentes espèces animale et des milieux à celle de (déforestation, urbanisation, l’Homme. etc), les changements environnementaux, climatiques A long terme un équilibre et socio-économiques, et les de la nature et des activités concentrations d’espèce qui humaines respectueuses de modifient les probabilités l’environnement pourrait-il Avec la Covid-19, sommes- d’interactions entre chaque conduire à un monde sans nous à un tournant du regard population et la circulation risque sanitaire ? que nous portons sur la d’agents infectieux entre elles. Plus La question est moins celle du long biodiversité ? que la prise de conscience, cette terme que celle Il le faudrait. Cette énième approche du courage épidémie nous rappelle à quel convoque politique. Je point les caractéristiques de notre donc des ne crois pas fonctionnement mondial nous stratégies que l’on puisse mettent en péril. La mondialisation globales de prévenir tous des systèmes de production respect de l’écosystème que les les risques sanitaires, mais une animale, la vente d’animaux responsables n’ont pas encore approche par déterminant ici sauvages vivants, le tourisme de intégré. En effet, nous le voyons s’applique. Nous connaissons masse, le commerce international, bien, alors que l’émergence de les conséquences de la l’hypermobilité sont les facteurs nouvelles pandémies virales maltraitance de l’environnement qui conduisent à la situation que d’origine zoonotique avait été mais nous continuons en nous nous vivons. Nous mettons la maintes fois prédite par la aveuglant de ces connaissances planète à mal et en recueillons les communauté scientifique, il n’y ou en continuant à mettre fruits. Cela dit, je ne suis pas sûre a ni anticipation, ni synergie en compétition nos intérêts que les responsables se rendent entre les pays dans les réponses (enrichissement, tourisme versus compte des liens qui existent apportées. Les mesures pollution, appauvrissement entre l’écosystème et ce qui se restent hétéroclites (et parfois par exemple) et nos ministères produit. Par exemple, en France, contradictoires), alors qu’une (santé versus agriculture) et au moment même où nous luttons pandémie est un problème en n’investissant pas dans les contre cette pandémie, une loi supranational. solutions alternatives protectrices vient d’être prise par la ministre de l’écosystème (énergie propre, en charge de l’environnement La «santé de l’environnement», culture biologique, tourisme et permettant la réintroduction des la «santé des milieux naturels», consommation durable, etc.). néonicotinoïdes dans les cultures cela existe vraiment ? Nous multiplions les COPs et dont la betterave alors même que les conférences citoyennes sur Il est courant d’inventer ou cet insecticide avait été interdit en l’environnement sans en appliquer modifier des termes pour raison de sa toxicité humaine et véritablement les mesures. Je crois renforcer le discours politique. environnementale. Nous sommes que si des mesures étaient prises Cela fait partie du plaidoyer. Parler donc loin d’une approche « One avec courage, nous n’aurions pas de santé de l’écosystème ou des health », une seule santé. besoin d’attendre longtemps pour milieux naturels plutôt que de voir les résultats. 4
... /... Susciter et animer la transition so- qu’elle rend, ceux qu’elle ne rendra plus, de la cio-écologique avec des arguments place de l’humanité dans ces évolutions... en faveur de la santé. Avec la COVID-19 la promotion de la santé va davantage se préoccuper de l’état et de la gestion La promotion de la santé a bien cette vocation à des environnements proches et lointains, ainsi faire apparaître la globalité des déterminants de que de leurs conséquences directes et indirectes santé et à montrer les liens qu’ils entretiennent sur la santé. Les enjeux sont considérables et entre eux, grâce à son approche intersectorielle. méritent qu’elle s’y consacre, notamment en Si la promotion de la santé est une clé pour ouvrir Nouvelle-Aquitaine, première région agricole cette complexité, puis est en mesure d’éclairer et forestière de France. Elle a des atouts pour et de diffuser largement la compréhension favoriser l’appropriation de ces questions par des liens entre environnement et santé, c’est les citoyen·ne·s. En évitant l’écueil de l’anxiété aussi un défi pour elle de se saisir des grands démobilisatrice elle peut rendre accessible bouleversements planétaires que sont l’érosion les arguments scientifiques, co-construire de la biodiversité et le changement climatique. les réponses appropriées avec les habitants. Il s’agit en effet d’une mission à mener en amont Elle favorisera d’autant mieux l’émergence de des crises à venir. Ceci constitue un véritable mobilisations collectives en s’appuyant sur un changement d’échelle de temps alors que la diagnostic des changements globaux et de leurs préoccupation est encore à contre-courant de conséquences prévisibles à moyen-terme dans ce qui anime actuellement les publics. C’est les territoires. aussi un changement de «relation à l’espace» La promotion de la santé est légitime pour car la question se pose globalement et est assez susciter une meilleure possession par toutes évidente à l’échelle planétaire (la situation dans et tous, communautés et individus, des liens l’arctique, les courants océaniques, etc.) mais entre environnement et santé et des moyens reste plus discrète encore dans les territoires et d’engager une transition socio-écologique4 n’est pas encore perçue localement. préventive. Pour leur montrer comment Enfin le détour par l’écologie comme science passer les obstacles et faire en sorte que cette contribuant à expliquer ces phénomènes ne va transition pour une meilleure santé grâce à un pas de soi, même si c’est bien dans les débats environnement plus sain soit à notre portée, entre écologues que nous trouverons une partie entre nos mains. des clés de compréhension de la dynamique des écosystèmes, de la biodiversité et des services 1. La santé environnementale, selon la définition 3. La biodiversité : c’est le tissu vivant de notre de l’OMS, comprend les aspects de la santé planète. Cela recouvre l’ensemble des milieux humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont naturels et des formes de vie (plantes, animaux, déterminés par les facteurs physiques, chimiques, champignons, bactéries, etc.) ainsi que toutes les biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques relations et interactions qui existent, d’une part, de notre environnement. Elle concerne également entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre la politique et les pratiques de gestion, de part, entre ces organismes et leurs milieux de résorption, de contrôle et de prévention des vie. Nous autres, humains, appartenons à une facteurs environnementaux susceptibles d’affecter espèce – Homo sapiens – qui constitue l’un des la santé des générations actuelles et futures. fils de ce tissu. La notion même de biodiversité est complexe, car elle comprend trois niveaux 2. L’approche dite «One Health» s’intéresse aux interdépendants : la diversité des milieux de vie liens fondamentaux entre la santé humaine et à toutes les échelles, la diversité des espèces, la celle des animaux et des écosystèmes, ainsi diversité des individus au sein de chaque espèce. que sur la valeur ajoutée des collaborations interdisciplinaires et intersectorielles dans ce 4. La transition socio-écologique : évolution vers un domaine. Cette approche intégrée de la santé nouveau modèle économique et social, un modèle repose notamment sur le renforcement des de développement durable qui renouvelle nos capacités des autorités sanitaires en matière de façons de consommer, de produire, de travailler, prévention, de préparation et d’intervention face de vivre ensemble pour répondre aux grands aux foyers de maladies. enjeux environnementaux, ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux. 5
Biodiversité, nature et santé : comment la crise sanitaire rebat-elle les cartes du débat ? Gouvernement, PUCA, Note d’analyse #2, septembre 2020, 12 p. http://www.urbanisme-puca.gouv.fr/IMG/pdf/note_covid_2.pdf Le concept « One Health » doit s’imposer pour permettre l’anticipation des pandémies. Jacques Godfroid, Eric Muraille, the conversation, 24 juin 2020 https://theconversation.com/le-concept-one-health-doit-simposer-pour- permettre-lanticipation-des-pandemies-139549 Origine et évolution du SARS-Cov-2. Académie des sciences, Fiche Expert, 11 juin 2020, 8 p. https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/2020_06_11_origine_evo- Pour en savoir + lutio_SARSCOV2.pdf COVID-19 : les recommandations et travaux de Covid-19 et santé environnementale. Débat- l’Anses [dossier]. Agence nationale de sécurité conf’îsee [webinaire]. Réseau Île-de-France santé sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du environnement, Agnès Lefranc, Robert Barouki, 10 travail, novembre 2020 juin 2020 www.anses.fr/fr/content/covid-19-toutes-les-actualit%C3%A9s-de-lanses www.youtube.com/watch?v=4Jn518ca2FI One Health. Agence nationale de sécurité sanitaire Contre les pandémies, l’écologie. Sonia Shah, le de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Monde diplomatique, mars 2020 novembre 2020 https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/SHAH/61547 www.anses.fr/fr/content/one-health Position française sur le concept « One Health/ One Health, une seule santé [dossier]. INRAE, Une seule santé ». Ministère des affaires novembre 2020 étrangères et européennes. Direction générale https://www.inrae.fr/alimentation-sante-globale/one-health-seule-sante de la mondialisation, du développement et des Le saut d’espèce : quand un virus animal engendre partenariats, août 2011, 32 p. l’émergence d’une maladie humaine. Jean-Chris- https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_One_Health.pdf tophe Avarre, Anne-Sophie Gosselin-Grenet, the conversation, 4 novembre 2020 Pour suivre l’actualité de ces sujets https://theconversation.com/le-saut-despece-quand-un-virus-animal-en- gendre-lemergence-dune-maladie-humaine-136204 Avec l’IREPS Nouvelle-Aquitaine Coronavirus SARS-CoV-2 : ce que l’on sait, ce que Le blog Santé environnement l’on ignore encore. Anne Goffard, the conversation, https://nouvelleaquitaine-santeenvironnement.org/ 13 octobre 2020-12-07 La veille documentaire https://theconversation.com/coronavirus-sars-cov-2-ce-que-lon-sait-ce- https://www.pearltrees.com/irepsnouvelleaquitaine que-lon-ignore-encore-146545 La page dédiée Covid-19 Politiques liant santé et développement durable : https://irepsna.org/covid-19/ les ressources [Grand dossier]. Plan régional santé Le padlet Ressources Covid-19 environnement Normandie, maj novembre 2020 https://padlet.com/irepsna/fgppmtwe2jo2prfd www.normandie.prse.fr/politiques-liant-sante-et-developpement-du- rable-a140.html Le site de l’Ireps Nouvelle-Aquitaine https://irepsna.org/ Covid-19 et notre relation santé-environnement [webinaire ]. Centre des politiques de la terre, 7 Avec l’ensemble des acteurs de la santé octobre 2020 environnementale en Nouvelle-Aquitaine https://www.youtube.com/watch?v=tCM6_4XLYe4 www.santeenvironnement-nouvelleaquitaine.fr La grande minute doc est une publication de l’Ireps Nouvelle-Aquitaine. DIRECTEURS DE LA PUBLICATION : François Dabis, Vincent Van Lacken / REDACTION : François Fuchs / MAQUETTE / CONCEPTION GRAPHIQUE : David Berthelot / COMITE DE REDACTION : David Berthelot, Delphine Couralet, Martine Pellerin, Laurence Ramblière / DOCUMENTALISTE : Lionel Lagracie / CREDITS ILLUSTRATIONS : Cultures&santé asbl
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