2019 Février - cen rhone-alpes

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          2019
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Intégrité du peuplement
                                      d’amphibiens

                                      I11
Extrait de

Version 1 - Février 2014              www.rhomeo-bao.fr
PRÉALABLE À L’UTILISATION DES FICHES

     Définir l’univers d’échantillonnage
     Dans le cadre du programme RhoMéO, le contour             espèces observées. Cette liste inclura ou non
     des zones humides suivies correspondait aux               certaines espèces parmi les plus hydrophiles
     contours délimités dans le cadre des inventaires          (ex : flore) et ainsi influera sur la valeur de
     départementaux des zones humides réalisés entre           l’indicateur alors calculée (en lien notamment
     1996 et 2012 dans le bassin Rhône-Méditerranée.           avec la fonction hydrologique du site). Pour
     Il est important de noter que l’inventaire et la          les groupes faunistiques les plus mobiles,
     cartographie des zones humides ont été réalisés           cette prise en compte de l’interface zone
     avec des méthodes légèrement différentes d’un             humide/masse d’eau permettra d’interpréter la
     département à l’autre, parfois même au sein d’un          présence d’éventuelles espèces «surprenantes»
     même département. Les principaux écarts observés          par rapport aux habitats recensés sur le site
     portent sur :                                             (espèces d’odonates caractéristiques des cours
                                                               d’eau pouvant être observées sur une zone
     •   L’intégration ou non des marges peu profondes         humide). L’interprétation des résultats obtenus
         des masses d’eau associées aux zones humides          devra donc faire référence aux contours de
         (lac, cours d’eau).                                   l’objet suivi.

     •   Le traitement cartographique des réseaux          •   Dans le cas de constellations de petites
         de petites zones humides, soit intégrées              zones humides (marais, mares,…), souvent
         dans un seul polygone, soit faisant l’objet de        héritées d’une zone humide antérieure plus
         polygones distincts. En lien avec ce second           vaste réduite et fragmentée par drainage
         point, l’intégration ou non de parties de la          ou mise en culture, l’inclusion ou non de ces
         zone humide déjà dégradées au moment des              parties dégradées déterminera la capacité de
         inventaires selon que des critères pédologiques       l’opérateur à suivre par exemple les effets d’une
         ou uniquement floristiques ont été utilisés.          éventuelle restauration de la zone humide dans
                                                               leur intégralité.
     Les choix qu’un opérateur fera au moment de la
     délimitation de l’univers d’échantillonnage auront    Il convient donc, avant d’engager la définition
     des conséquences importantes au moment de             de l’échantillonnage, d’avoir une lecture critique
     l’analyse des données et de l’interprétation des      des données d’inventaire des zones humides et,
     indicateurs de la boîte à outils :                    selon les besoins de l’utilisateur, de procéder à
                                                           des regroupements ou plus généralement de
     •   Pour des zones humides attenantes à une           redéfinir les contours de la zone humide suivie
         masse d’eau, la prise en compte ou non de         de manière à conduire l’évaluation à la bonne
         l’interface entre la masse d’eau et la zone       échelle.
         humide modifiera logiquement la liste des

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PRÉALABLE À L’UTILISATION DES FICHES
                         En haut de chaque fiche un bandeau permet d’identifier le
                         type de fiche et le renvoi aux fiches liées.
                                                                                                                                                               renvoi vers les fiches
                      numéro de la fiche                                                                                                                       correspondantes :
                                                                                                                                                               I : Indicateur
                                                                                                                                                               P : Protocole
                 I 02     INDICATEUR                                                                                                                        FICHES    LIÉES et P
                                                                                                                                                               A : Analyse        02 A 02
                                                                                                                                                                               Interprétation                                                                   INDICAT
             P02    PROTOCOLE
                      FLORE
                              INDICE FLORISTIQUE
                                         I02 I06 I08
                                         A 02 A 06 A 08
                                                        D’ENGORGEMENT          FICHES LIÉES                                         P02 PROTOCOLE Flore

                                                                                                                                              tourbeux à sphaignes.                                   Pour des sites présentant un gradient des
                                                                                                                                              Il est possible de déplacer la placette le long du      conditions hydrologiques assez net, le plus simple
                                                                                                                                              transect ou de réduire la surface par rapport           est d’orienter les transects perpendiculairement
                                                                                                                                              aux préconisations, mais dans tous les cas ces          à ce gradient (figure 2) : sur le site du Pontet (73),
                                                                                                                                              modifications doivent être bien signalées sur le        un gradient topographique nord-est / sud-ouest
                                                                                                                                              bordereau de terrain.                                   existe (points cotés 864 et 859 respectivement).
                                                                                                                                              Etant donnée l’extrême variabilité de la forme des      On note également la présence d’un drain central
                                                                                                                                              zones humides, il est difficile de définir des règles   et du cours du Gelon en grande partie rectifié et
                                                                                                                                                                                                      surcreusé et agissant également comme drain.
                                                                                                                                                                                                      L’analyse de la carte de végétation et un premier
                                                                                                                                                                                                      repérage sur le terrain (figure 3) ont fait apparaître
                                                                                                                                                                                                      que la zone centrale est la plus diversifiée, les zones
                                                                                                                                                                                                      nord-ouest, nord-est et sud-est étant constituées
                          Description et principes du protocole                                                                                                                                                      coûts annuels
                                                                                                                                                                                                      de complexes de roselières et magnocariçaies.
               Sur chaque fiche indicateur, le bandeau
                          Principes généraux
                          La flore d’un site est évaluée par la réalisation
                                                                                végétation (annexe flore 1), le recouvrement
                                                                                et la hauteur des différentes strates de la
                                                                                                                                                                                                      Trois transects (les relevés sont matérialisés par
                                                                                                                                                                                                                     (temps et analyses)
                                                                                                                                                                                                      des carrés jaunes) ont donc été établis, selon le

               contient également des informations sur :
                                                                                                                                                                                                      gradient topographique, perpendiculairement au
                          d’inventaires (les relevés) sur un ensemble de        végétation. La position des placettes est                                                                             drain principal et permettant de traverser tous les
                          placettes réparties de manière à échantillonner       mesurée avec un GPS, de même que la distance                                                                          habitats identifiés.
                          le plus d’habitats naturels possibles.                au point d’origine du transect.
                                                                                                                                                                                             2        Pour une périodicité des suivis de 5 à 10 ans,
                                                                                                                                                                                                      privilégier les milieux ouverts (dont la végétation
                          Type de données collectées                            Type d’échantillonnage                                        systématiques de positionnement des transects. Les      réagit plus vite aux perturbations) semble
                          Sur chaque placette, on note l’ensemble des
                 Domaine                 Fonction / pression
                          espèces présentes à l’intérieur de celle-ci et on
                                                                                Les points de relevés sont réalisés à intervalles
                                                                                réguliers le long de transects préalablement                Compétences :
                                                                                                                                              topographiques et bien sûr les photographies
                                                                                                                                                                                           Coût :
                                                                                                                                              cartes d’habitats (quand elles existent), les cartes    raisonnable. Comme règle empirique, on peut
                                                                                                                                                                                                      proposer qu’au moins la moitié des placettes
                          en estime le recouvrement. On note également
                 d’application           hydrologique
                          la taille de la placette, la physionomie de la
                                                                                positionnés pour être les plus représentatifs de
                                                                                la diversité des milieux présents sur le site.                   /                                         €€/€€
                                                                                                                                              aériennes (couleur ou infrarouge) doivent être
                                                                                                                                              étudiées au préalable afin de croiser le plus
                                                                                                                                                                                                      concerne ces milieux ouverts, hors sites alluviaux
                                                                                                                                                                                                      boisés notamment.
                 toutes les zones                                                                                                             possible d’habitats et de niveaux topographiques /
                                                                                                                                              hydrologiques.
                 humides Méthode de mise en place
                                                                                                                                                 3
                          Selon la taille des sites et la diversité des

                                                         Description et principes de l’indicateur
                          habitats (une visite rapide préalable du site
                          peut être utile), l’ordre de grandeur du nombre

                                                                   niveau de compé-
                          de placettes varie (voir annexe flore 2). Celles-
                          ci sont ventilées sur 1 à 3 transects par site
                                          La présence d’une nappe d’eau dans le sol végétaux      niveau    de compé-
                                                                                                       peuvent  donc être utilisés  pour
domaine de validité       (cas général), de manière régulière et définie
                              fonctions etconstitue
                                            pressions  que                                                                     coûts  matériels
                                                                   tence
                                                    une contrainte pour
                          au préalable, et les relevés sont effectués
                          systématiquement du même coté du transect.    lesnécessaire
                                                                             végétaux, évaluertence  le niveau de la nappe à travers un
                                                                                                           nécessaire
                              l’indicateurcontrainte
                                           mesure à laquelle les pour
                                                                   espèces
                          Typiquement, entre 5 et 20 placettes seront
                          positionnées par transect, sur des longueurs    le sont
                                                                              recueil
                                                                                    plusde indice, que nous appellerons indice de niveau
                                                                                                  pour le calcul de
                                          ou moins tolérantes ou adaptées.
                          oscillant entre 100 et 800 mètres, soit des
                                                                   données  Il est donc d’engorgement. Celui-ci est calculé comme la
                          espacements compris entre 20 et 50 mètres le
                                                                                                  l’indicateur
                                                             2. FONDEMENTS
                                                          possible d’évaluer de manière
                          plus souvent. Les points de départ et d’arrivée
                          des transects peuvent être matérialisés de                                     SCIENTIFIQUES
                                                                                                                   simplifiée, moyenneDEdesL’INDICATEUR
                                                                                                                                              valeurs indicatrices des espèces
                                                          sur une échelle ordinale, l’optimum de présentes à l’échelle d’une placette, puis
                          manière pérenne (bornes) ou a minima repérés
                          sur le terrain par des points remarquables, des
                                                          chaque espèce vis-à-vis du niveau
                          photographies et bien sûr le positionnement                                      1          moyen comme la médiane des valeurs des placettes à
                          par GPS. L’orientation du transect peut être
                          notée à la boussole ou, notamment en milieu   : c’est
                                                          de la nappeexemple               valeur
                                                                                     sanaturel           indicatrice.
                                                                             à l’interface entre forêt / prairie
                                                                                                                          Les l’échelle de la zone humide.
      Plusieurs indicateurs peuvent être calculés avec un seul protocole, le schéma ci-dessous montre les liens
                                                                     humide
                          ouvert, suivre des points de repère lointains
                          (figure 1). Tous ces éléments sont reportés sur la
                                                                            ou milieu          / milieu artifi
                                                                                    (piste...) ;
                                                                                                              ciel

                          fiche terrain (annexe n°ZZZZZ).                       •   une rupture topographique majeure (fossé,

      entre les fiches protocoles et les indicateurs correspondants.
                          Les relevés sont effectués sur les placettes dont         butte de plus d’1m...)

             protocole
                                                          FONDEMENTS SCIENTIFIQUES DE L’INDICATEUR
                          la taille usuelle dépend de la structure de la
                          végétation (annexe flore - 3) , d’après CHYTRY &      Dans certains cas, la taille normale doit être
                          OPTIKOVA (2004), quelle que soit l’homogénéité        réduite (1 m2, voire 0.25 m2) et leur espacement

        Numéro de page    apparente de la placette, sauf si celle-ci est à
                                                                            Numéro de page
                                                                                également réduit (5 m), comme les grèves
                                                                                d’étangs ou les berges des cours d’eau, les bas-
                                                                                                                                  Numéro de page
                                                          Beaucoup d’espèces végétales présentent une témoigne de sa vitalité.
                          cheval sur :
                          • deux physionomies très différentes (par             marais artico-alpins ou certains complexes

            Indicateur                                    courbe de croissance enProtocole
                                                                                    fonction du niveau                         Analyse / Interprétation
                                                          moyen (annuel ou estival) de la nappe de type           He= ∑ (rij * xi) / å (rij)
                                                          symétrique, unimodale ou, plus rarement,
                                                          monotonique, compatible avec la définition                                         rij est l’abondance (ou recouvrement) de
           I01                                            d’une valeur optimaleP01      de développement                                     l’espèce i dans le relevé j
                        20                                                      pédologie
                                                          (OKLAND, 1990 ; ELLENBERG,                     46
                                                                                           1974). On appelle                                                                     A01i
                                                                                                                                             xi est la valeur indicatrice de l’espèce        88
                                                          valeur indicatrice de l’espèce pour   le niveau  de                                Il varie pour les habitats de zones humides,
           I02          22                                nappe cet optimum.                                                                 de 25 (habitats mésophiles) A02                 92
                                                                                                                                                                                  à 9 (habitats
           I06          24                                Il existe ainsi des valeurs P02indicatrices pour
                                                                                                         50
                                                                                                                                             subaquatiques).
                                                                                                                                                                            A06        108
                                                          des pays ou ensembles       flore
                                                                                          biogéographiques
           I08          26                                présentant des valeurs et des échelles de                                                                         A08
                                                                                                                                             L’indice d’humidité édaphique peut        116
                                                                                                                                                                                également
                                                          valeurs quelque peu différentes : ELLENBERG et                                     être calculé sans utiliser le recouvrement des
           I03          28                                al. (1992) pour l’Europe P03centrale et la dernière                                espèces ; les valeurs obtenues sont alors plus
                                                          version, LANDOLT et  piézometrie               54
                                                                                  al. (2010) pour la Suisse,
                                                                                                                                                                                 A03
                                                                                                                                             ou moins différentes mais utilisables comme
                                                                                                                                                                                                96
                                                          HILL et al. (2000) pour la Grande-Bretagne.                                        indicateurs de suivi (cf. fiches interprétation).
           I04          30                                Pour le bassin Rhône-Méditerranée, les valeurs
                                                                                      P04                                                    La bibliographie montre que l’ensemble
                                                                                                                                                                                 A04           100
                                                          établies pour la Suisse       par LANDOLT et58   al.                               des espèces présentes sur une placette (si
                                                                                   chimie
           I07          32                                (2010) sont dans l’ensemble adaptées. Elles ont                                    les conditions écologiques          A07
                                                                                                                                                                              sont   à peu     112
                                                                                                                                                                                            près
                                                          toutefois été amendées (il y manque les espèces                                    homogènes) donne des indications plus
                                                          méditerranéennes), modifiées à la marge et re-                                     précises qu’une ou quelques espèces (BRAUN-
           I05          34                                échelonnées sur une gamme   P05 allant de 1 à 10                                   BLANQUET & JENNY, 1926, DIEKMANN,   A05 2003).104
           I09                                            (espèces des milieux       les plus secs vers62
                                                                               orthoptères                les                                La corrélation entre ces valeurs indicatrices
                        36                                milieux les plus humides) pour les adapter à                                       moyennes et le niveau moyen         A09 de 120    la
                                                          l’échelle du bassin.                                                               nappe est très bien démontrée (PAUTOU,
           I10          38                                Pour une placette donnée,   P06on calcule l’indice
                                                                                                         66                                  1970 ; SHAFFERS & SIKORA, 2000A10    ; WITTE & VON
                                                                                                                                                                                               124
                                                          d’humidité édaphique   odonates
                                                                                    He comme la moyenne                                      ASMUTH, 2003 ; DIEKMANN, 2003). Les effets
                                                          des valeurs indicatrices présentes, pondérées                                      du drainage (TER BRAAK & WIERTZ, 1994) ou de
                                                          par le recouvrement des P07 espèces sur la placette,                               la ré-hydratation (OOMES et al., 1996) ont ainsi
           I11          40                                considérant que le amphibiens
                                                                               recouvrement d’une espèce 72                                                                      A11
                                                                                                                                             été suivis avec ce type d’indicateur.             128

           I12          42                                                                                   P08                                                                                          A12                       132
                                                                                                   pression                           76
                                                                                               artificialisation

           I13          44                                                                                  P09                                                                                           A13                       136
                                                                                                       pression                       82
                                                                                                       agricole
                                                                                                                                                                                                                                                                19
I 11               INDICATEUR              FICHES LIÉES P 07 A 11

                     INTEGRITE DU PEUPLEMENT D’AMPHIBIENS

Domaine                             Fonction / pression                                  Compétences :               Coût :
d’application                       biologique                                                      /                €€/€€
3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7.2 ; 7.3 ; 7.4 ;
7.5 ; 8 ; 9 ; 10 ; 11 ; 12 ; 13

			                                 Description et principes de l’indicateur
                                    SEWELL et GRIFFITHS en 2009 et SMITH et al. en types d’habitats, voire un seul. Ce sont sur
                                    2008 ont réalisé des analyses bibliographiques ces espèces, apportant le plus d’informations
                                    sur le caractère indicateur. Dans ce groupe, la sur la zone humide et son fonctionnement
                                    présence des différentes espèces sur un site (espèces sténoèces), que repose l’indicateur
                                        2. FONDEMENTS
                                    n’apporte   pas toujours la même SCIENTIFIQUES          DE L’INDICATEUR
                                                                      indication sur amphibiens.
                                    le milieu. Il existe des espèces peu exigeantes Il vise à comparer un peuplement observé à
                                    quant à la qualité ou au type de milieux qui sont une liste d’espèces sténoèces de référence
                                    fréquentés (espèces ubiquistes) ; à l’inverse, (peuplement attendu).
                                    il existe des espèces inféodées à quelques

                                    FONDEMENTS SCIENTIFIQUES DE L’INDICATEUR
                                    Une  des critiques faite à l’indicateur amphibiens   aquatique, les amphibiens doivent effectuer
                                    réside dans le fait que le cycle biologique de       une migration. Cette migration peut être
                                    ces animaux présente une phase terrestre et          de quelques dizaines de mètres, mais peut
                                    une phase aquatique et que leur présence sur         atteindre quelques kilomètres chez certaines
                                    un site apporte à la fois des informations sur       espèces ; il y a alors retour sur le lieu de naissance.
                                    le milieu terrestre et sur le milieu aquatique.      C’est le phénomène de homing (SINCH, 1992)
                                    Cependant, le rayon d’action des espèces n’est       que l’on retrouve chez certains poissons comme
                                    pas très important et certaines d’entre elles        le saumon. C’est une sorte de garantie pour
                                    résident  à l’année dans la partie terrestre de la   l’espèce de retrouver des conditions favorables
                                    zone humide.                                         (bonne qualité de l’eau, absence de prédateur,
                                    La biphasie du cycle de reproduction des             hydropériode favorable…).
                                    amphibiens présente l’intérêt, pour la bio-          La rupture de ce lien au site de ponte même
                                    indication, d’intégrer les contraintes du            chez les espèces les plus fidèles a été mise en
                                    milieu aquatique pour les têtards et celles du       évidence par SCHLUPP et PODLOUCKY, 1994.
                                    milieu terrestre pour les adultes. Ainsi, pour       Les raisons peuvent être une minimisation de la
                                    une seule et même espèce, des informations           dépense énergétique pour rejoindre un habitat
                                    sur la zone en eau (fonctionnement, qualité          aquatique favorable, mais également une
                                    physico-chimique…) et les habitats terrestres        modification des caractéristiques de la zone
                                    (fragmentation,      fonctionnement…)         sont   humide.
                                    apportées. Les changements dans la structure
                                    et la dynamique des peuplements peuvent              Plusieurs    caractéristiques   sont            donc,
                                    donc être a priori de bons bio-indicateurs de        intéressantes chez les amphibiens :
                                    l’évolution des zones humides sensu stricto
                                    et des espaces terrestres adjacents (U.S. EPA,       •   Lors de la phase de reproduction, ils sont
                                    2002).                                                   à quelques exceptions près, des hôtes
                                    Pour passer de la phase terrestre à la phase             obligatoires des zones humides ;

40
INDICATEURS / Intégrité du peuplement d’amphibiens
                  FONDEMENTS SCIENTIFIQUES DE L’INDICATEUR (Suite)
           •   La physiologie et les exigences biologiques des    •   L’écologie des espèces et leur répartition
               amphibiens en font un groupe plus sensible et          spatiale sont relativement bien connues dans le
               potentiellement plus vulnérable que la plupart         bassin Rhône-Méditerranée ;
               des vertébrés aux pressions de l’environnement
               (SPARLING et al. 2000). Qu’il s’agisse des         En conclusion, on retiendra que les amphibiens
               embryons déposés directement dans l’eau            sont de bons bio-indicateurs des zones humides,
               ou des adultes à la peau très perméable, ce        qu’il s’agit d’un groupe assez facilement accessible
               groupe réagit rapidement aux évolutions des        en termes de détermination et de méthodes
               caractéristiques physico-chimiques de l’eau et     d’échantillonnage (voir fiche protocole), mais qui
               de l’air ambiant ;                                 présente deux inconvénients : le faible nombre
                                                                  d’espèces et leur plus ou moins grande plasticité
                                                                  quant à la sélection des sites de reproduction.

                      DOMAINE D’APPLICATION DE L’INDICATEUR
           L’indicateur s’applique à l’ensemble des zones         Périodicité
           humides du bassin dans la mesure où la zone            Le pas de temps entre deux campagnes ne doit
           considérée présente un secteur en eau libre. Sont      pas excéder 3 ans, les interprétations de l’évolution
           donc exclues : les tourbières hautes en phase ultime   de l’intégrité du peuplement d’amphibiens
           ne présentant plus aucune zone en eau et les zones     s’améliorant avec le nombre de campagnes.
           humides de très haute altitude (au delà de 2500 m).

          Bibliographie

          SCHLUPP I. & PODLOUCKY R., 1994. Changes                SPARLING D.W. LINDER G. & BISHOP C.A., 2000.
          in breeding site fidelity: A combined study of          Ecotoxicology of Amphibians and Reptiles.
          conservation and behaviour in the common toad           Pensacola, FL : SETAC Press.
          Bufo bufo. Biological Conservation 69 (3) : 285–291.
                                                                  U.S. EPA., 2002. Methods for Evaluating Wetland
          SEWELL D. & GRIFFITHS R. A., 2009. Can a Single         Condition: Using Amphibians in Bioassessments
          Amphibian Species Be a Good BiodiversityIndicator       of Wetlands. Office of Water, U.S. Environmental
          ? Diversity 2009, 1 : 102-117.                          Protection Agency, Washington, DC. EPA-
                                                                  822-R-02-022.
          SINCH U., 1992. Amphibians, in Animal Homing, Ed.
          F. Papi Chapman & Hall Animal Behaviour Series p.
          213 – 233.

          SMITH G.F., GITTINGS T., WILSON M., FRENCH L.,
          OXBROUGH A., O‘DONOGHUE S., O‘HALLORAN J.,
          KELLY D.L., MITCHELL F.J.G., KELLY T., IREMONGER
          S., MCKEE A.M. & GILLER P., 2008. Identifying
          practical indicators of biodiversity for stand-level
          management of plantation forests. Biodivers.
          Conserv. 17 : 991-1015.

                                                                                                                    41
P07   PROTOCOLE                                                          FICHES LIÉES              I11 A 11
        AMPHIBIENS

			       Description et principes du protocole
          Il n’existe pas de méthode unique de                  les larves. Tant pour le suivi que pour l’inventaire,
          dénombrement applicable à l’ensemble                  la plupart de ces techniques sont utilisables
          des espèces d’amphibiens et aux différents            et sont généralement utilisées de manière
          stades de leur développement. La recherche            combinée par les herpétologues.
          des amphibiens, tant pour le suivi que pour           L’objectif du protocole est de réaliser un
          l’inventaire, s’appuie sur plusieurs méthodes.        inventaire calibré et reproductible du
          Certaines visent à rechercher les adultes, soit       peuplement d’amphibiens de la zone humide.
          dans l’eau, soit sur terre, à l’aide de lampes,       Ce dernier doit être le plus complet possible
          d’épuisettes ou au chant, d’autres à inventorier      dans un minimum de temps.

          Méthode de mise en place
          Type de données collectées                            d’échantillonnage sur les habitats conforme
          Les données collectées sont des informations          à l’ensemble de la surface et à déployer les
          de présence/absence des espèces (données              suivis de manière équitablement répartie sur la
          qualitatives), complétées d’informations semi-        totalité du site.
          quantitatives (voir paragraphe 2). Elles sont         On ne mettra pas en oeuvre le protocole les
          collectées sur un réseau de points d’observation      jours de pluie ou de vent important (c’est-à-dire
          afin d’alimenter l’analyse du peuplement sur          présence de vagues même légères à la surface
          l’ensemble du site.                                   de l’eau).

          Type d’échantillonnage                                Exemple : Pour un site représentant 4
          Afin de répartir la pression d’échantillonnage        habitats herpétologiques répartis de manière
          sur les différents milieux, une stratification        homogène, on ne réalisera qu’un point par
          est appliquée ; elle vise à échantillonner de         habitat soit au total 4. Pour un site présentant
          manière représentative les différents habitats        deux habitats herpétologiques, mais répartis
          herpétologiques (voir liste en annexe 2) ; ils        de manière non homogène (un ruisseau et 5
          correspondent à une simplification de la liste        mares), on réalisera un point (transect) sur le
          des habitats odonatologiques produite par la          ruisseau et on tirera au sort 2 mares soit au total
          S.F.O. [http://www.libellules.org/protocole/cilif.    3 points d’échantillonsage pour le site.
          html]).
                                                                Il est prévu 3 visites annuelles par zone humide
          Limites : l’objectif est de ne pas passer plus d’un   dont une de nuit. Les dates des visites sont
          jour par site et par session, mais cet objectif ne    déterminées en fonction des saisons de
          peut être atteint dans toutes les circonstances.      reproduction des espèces cibles. La date de
          Ainsi, pour des sites d’une superficie supérieur      la première visite sera calée sur   la période
          à 2 000 hectares, on pourra aller jusqu’à doubler     de reproduction des espèces dites précoces
          le temps consacré aux inventaires. Entre 500          (Rana temporaria, R. dalmatina, Bufo bufo), elle
          et 2 000 ha, en fonction de la complexité et          sera idéalement réalisée de jour afin de faire
          de la diversité des milieux, le seuil d’un jour       une  visite rapide préalable du site. Celle de la
          pourra être augmenté dans la limite de 1,5            seconde visite sera axée sur la reproduction
          jour, on veillera à respecter une pression            des espèces de mi-saison (Bufo calamita, Hyla

72
P07 PROTOCOLE / Amphibiens
                  Méthode de mise en place (Suite)
           arborea, H. meridionalis). Ces espèces étant plus           pas identiques sur l’ensemble du bassin Rhône-
           facilement détectables de nuit grâce à leurs chants,        Méditerrannée (les premières sorties doivent
           on réalisera le passage en début de soirée. Celle de        être réalisées à partir de températures nocturnes
           la troisième visite visera la reproduction des espèces      proches de 4°C et après un épisode pluvieux).
           tardives (type grenouilles vertes) et l’émergence
           des premiers imagos ainsi que la capture de larves          Afin d’aider au déclenchement des prospections, il
           de tritons bien développées et de gros têtards ; elle       est possible de s’appuyer sur le tableau présenté ci-
           sera réalisée en journée. Il est important d’utiliser les   dessous résumant la phénologie des espèces pour
           mêmes critères, d’une année sur l’autre, pour fixer         une situation bioclimatique moyenne de l’ensemble
           les dates des visites dans une région donnée et sur         du bassin Rhône-Méditerrannée.
           une zone déterminée. Les dates de visites ne sont

           Certaines espèces sont plus facilement détectées de         Ces constatations imposent donc d’utiliser plusieurs
           nuit ; c’est le cas notamment du crapaud calamite et        méthodes, trois ayant été retenues ; l’écoute, la
           des rainettes du fait de la puissance de leurs chants.      pêche à l’épuisette et la recherche à la torche.  Ces
           D’autres informations sont plus accessibles de jour ;       méthodes sont détaillées dans leurs modalités de
           c’est le cas des pontes d’anoures que l’on détecte          mise en oeuvre au paragraphe suivant.
           mieux à la lumière du jour. Selon les densités de
           certaines espèces, il est plus facile de rechercher         Le tableau, ci-dessous, résume l’articulation entre
           les larves (100 à 400 fois plus nombreuses que              les différents protocoles et leur déploiement dans
           les adultes) ; c’est le cas des tritons. En période de      le temps au cours des différentes sessions.
           reproduction, les tritons sont plus actifs la nuit.

                                                                                                                         73
P07   PROTOCOLE AMPHIBIENS (Suite)                                        FICHES LIÉES              I11 A 11

               Méthode de mise en place (Suite)
            Choix des surfaces, linéaires, durée                 On trouvera dans la figure 1, ci-dessous, les
            d’échantillonnage                                    correspondances entre surface du point
            Selon les méthodes employées (point d’écoute,        échantillonné et durée de l’échantillonnage. Au
            épuisette, torching…), les critères pour             delà de 250 m2 le temps consacré restera de 20
            déclencher la fin de l’échantillonnage pourront      minutes et des portions caractéristiques du point
            varier :                                             d’eau seront échantillonnées.
            • points d’écoutes : après être arrivé sur le        Pour les sessions 2 et 3, un quart du temps de
                point, on laisse le calme se ré-installer (5     la pêche à l’épuisette sera réalisé à l’aide d’une
                minutes), on en profite pour remplir la fiche    épuisette à mailles fines (type aquariophilie)
                terrain et on démarre l’écoute et la prise de    à la recherche des larves et têtards. Le reste du
                notes pendant  10 minutes ;                      temps (session 1 et ¾  du temps des sessions 2
            • épuisette : le temps de pêche est                  et 3 ), c’est une épuisette de pisciculture qui sera
                proportionnel à la taille de la mare, un         utilisée (tamis métallique à maille inférieure ou
                maximum de 20 minutes est proposé par            égale à 5 mm).
                point d’eau ;

               Figure 1 - Surface des mares et Temps d’échantillonnage

           •   recherche à la torche, «torching» : 50 mètres     •      Larves : présence/absence et nombre
               de berges seront parcourus lentement en                  d’individus comptés en dessous de 10
               éclairant à l’aide d’une lampe torche puissante          individus, sinon des classes d’abondance.
               une zone de 2 mètres en bord de berge à la         Classes d’abondance :
               recherche des tritons notamment ; une pose        - classe 0 ;
               de 5 minutes à mi-parcours sera réalisée          - classe 1 : 1 à 10 (indiquer le nombre exact) ;
               (temps d’apnée d’un triton palmé).                - classe 2 : 11 à 50 (le nombre exact peut être noté
           Les effectifs sont donnés de la manière suivante :    s’il  s’agit d’un suivi fin, pour les grands tritons par
           • Adultes : présence/absence et chiffre exact         exemple) ;
               en dessous de 10 individus, sinon des classes     - classe 3 : 51 à 500 ;
               d’abondance ;                                     - classe 4 : + de 500 ;
           • Pontes : présence/absence et classes
               d’abondance ;

74
P07 PROTOCOLE / Amphibiens
                  Représentativité des données
           Précision de l’information                                phénologie des différentes espèces en fonction
           La standardisation du protocole vise à éliminer           de la météorologie. Un gradient nord sud est
           les biais qui pourraient provenir de l’utilisation de     également à respecter.
           protocoles différents et non calibrés. En encadrant
           la mise en oeuvre des protocoles, elle contribue          Représentativité de l’information collectée
           également à faire diminuer, à défaut de supprimer,        Grâce à l’analyse des données collectées via
           le biais de l’expérimentateur. L’échantillonnage          ce protocole sur des sites dont le peuplement
           stratifié utilisant la représentation des différents      amphibien était bien connu par ailleurs,  nous avons
           milieux sur le site contribue également à ne pas          pu estimer l’efficience du protocole.   La richesse
           sur-échantillonner un milieu plus qu’un autre             observée est supérieure à 80 %. Elle passe de 81 à
           en fonction de la personne qui réalise le relevé.         86 % lorsque l’on intègre les espèces qui n’étaient
           Il convient de bien respecter le calendrier des           pas connues avant de déployer le protocole.
           sessions d’échantillonnage et de s’adapter à la

                 Opérationnalité de la collecte
           Compétence requise                                        du remplissage de la fiche de terrain.  Si les sites à
           Le protocole nécessite une assez bonne                    échantillonner ne sont pas trop éloignés les uns des
           connaissance des amphibiens puisque outre la              autres, il est possible de faire une dizaine de points
           détermination de l’espèce à l’âge adulte, il convient     par jour.
           de déterminer les têtards et les larves des différentes
           espèces.                                                  Temps de validation et de saisie des données
           Le faible nombre d’espèces permet à une personne          Le temps pour saisir les données pour un site sur
           inexpérimentée de donner un nom à une espèce au           l’ensemble des trois sessions n’excède pas la demi-
           stade adulte relativement facilement ; cela devient       journée.
           un peu plus délicat au stade larvaire. Il existe
           aujourd’hui de bons outils (MIAUD C. et MURATET           Coût matériel/données /prestation/analyse
           J., 2004 ; MURATET J., 2008) pour réaliser cette          L’essentiel du matériel peut se résumer à : une
           diagnose sur le terrain ;   elle demande un peu de        épuisette de pisciculture (pour les imagos) [120€]+
           pratique pour débuter.                                    épuisette d’aquariophilie (têtards, larves) [3 à
                                                                     5 €] , lampe torche [90 €], loupe à main (x10) [15 €],
           Temps moyen de collecte (coût)                            ouvrages de détermination des têtards et larves [27
           Par habitat élémentaire ou point (mare, linéaire          et 30 €], waders [60 à 100€], jumelles…
           de berge…), il convient en moyenne d’estimer à
           40 minutes le temps d’application du protocole et

          Bibliographie

          MIAUD C. & MURATET J., 2004. Identifier les œufs et        MURATET J., 2008. Identifier les Amphibiens de
          les larves des amphibiens de France. INRA Editions         France Métropolitaine. Ed ECODIV, 291 p.
          200 p.

                                                                                                                        75
A07
A11   ANALYSE & INTERPRÉTATION FICHES LIÉES P 07 I 11
                                                   01
       INTEGRITÉ DU PEUPLEMENT D’AMPHIBIENS

			       Description et principes du protocole
           La valeur de l’indice repose sur 3 composantes :         pourcentage d’espèces potentielles (ou
          • L’indice de diversité de SIMPSON calculé                attendues) de la liste de référence figurant
               pour chaque placette ;                               dans les espèces échantillonnées sur le site
          • La sténoècie brute, qui correspond au                   via le protocole.
               pourcentage d’espèces de la liste de
               référence figurant dans les espèces              L’évaluation globale du site est produite par la
               échantillonnées sur le site via le protocole ;   somme de ces trois paramètres. Elle varie donc
          • La stènoécie relative, qui correspond au            de 1 à 3 si l’on excepte les points de bonus.

          Méthode de calcul
          Indice de Simpson et indice de diversité de           Cet indice est d’autant plus grand que le
          Simpson                                               nombre d’espèces est grand. Et pour un nombre
          L’indice de Simpson mesure la probabilité             fixé d’espèces, il est d’autant plus grand que la
          que deux individus sélectionnés au hasard             répartition des fréquences est équitable. Cet
          appartiennent à la même espèce :                      indicateur prend donc en compte les deux
                                                                composantes de la diversité spécifique.
                      D = Σ Ni(Ni-1)/N(N-1)
          Ni : nombre d’individus de l’espèce donnée.           Il faut noter que cet indice de diversité donne
          N : nombre total d’individus.                         plus de poids aux espèces abondantes qu’aux
                                                                espèces rares. Le fait d’ajouter des espèces rares
          Cet indice aura une valeur de 0 pour indiquer le      à un échantillon ne modifie pratiquement pas la
          maximum de diversité et une valeur de 1 pour          valeur de l’indice de diversité.
          indiquer le minimum de diversité. Dans le but
          d’obtenir des valeurs « plus intuitives » et dans     Il est calculé pour un site donné en sommant
          la logique de la somme des trois paramètres,          les indices de Simpson des différentes espèces,
          on a préféré l’indice de diversité de Simpson         puis transformé en indice de diversité (1-D), les
          représenté par 1-D, le maximum de diversité           observations des différentes campagnes étant
          étant représenté par la valeur 1 et le minimum        cumulées lors du calcul de D.
          de diversité par la valeur 0.
                                                                La sténoècie brute
                                                                Cette valeur est obtenue en comparant la liste
                                                                des espèces inventoriées sur la zone humide à
                                                                l’issue des trois campagnes de terrain et la liste

128
A07 ANALYSE & INTERPRÉTATION / Intégrité du peuplement d’amphibiens
A11
                   Méthode de calcul (Suite)
            d’espèces contenues dans la liste de référence pour     Pour la comparaison, dans l’onglet “Données sur
            le territoire donné (Annexe 2). C’est donc le rapport   la répartition”, il ne sera retenu que les couches
            entre le nombre d’espèces résultat de la campagne       “Distribution de référence” (pour les deux périodes)
            de relevés et le nombre d’espèces pour le territoire    correspondant aux données de la Société
            de la liste de référence (département). Cette valeur    Herpétologique de France (SHF).
            évolue de 0 à 1 et traduit l’absence d’espèces à        La valeur de cette composante de l’indice évolue de
            fortes exigences mésologiques jusqu’à la présence       0 à 1 et traduit, plus on se rapproche de 1, la présence
            de l’ensemble des espèces sténoèces de la liste.        du maximum d’espèces sténoèces possibles dans
                                                                    notre échantillonnage.
               SB = Nb sp capturées / Nb sp liste réf. présente
                                                                    SR = Nb sp capturées / Nb sp potentielles de la liste
            La sténoècie relative                                                          réf.
            Cette valeur est obtenue en comparant la liste des
            espèces inventoriées sur la zone humide et la liste      La note globale (Indice d’Intégrité du Peuplement
            d’espèces potentielles (ou attendues) de la liste de                  Amphibiens) est donc
            référence. C’est donc le rapport entre le nombre
            d’espèces capturées et le nombre d’espèces de la                        I2PA = (1-D) + SB + SR
            liste potentiellement présentes.
            Cette liste potentielle est établie sur la base de la   NB. : toutes les espèces marquées XX dans la
            consultation du site internet de l’INPN (Museum         liste de référence trouvées sur une zone humide
            National d’Histoire Naturelle) qui représente           échantillonnée apportent 0,1 point de bonus au
            spatialement la répartition des différentes espèces     résultat.
            sur une maille de 10 km2.
            [http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/recherche]

                   Clés d’interprétation de la note indicatrice
            L’I2PA permet en une seule valeur d’intégrer le volet   Même si l’objectif n’est pas le classement relatif de
            diversité spécifique et contribution des espèces        sites entre eux, il est intéressant de montrer que
            sténoèces. Il présente un biais pour les sites où       sur quelques sites bien connus du programme
            aucune espèce sténoèce n’a été trouvée ; dans ce        RhoMéO, l’ordonnancement correspond au ressenti
            cas de figure, seule la valeur de l’indice de Simpson   des gestionnaires. Dans l’hypothèse où les suivis
            entre en ligne de compte.                               auraient été faits la même année, dans une même
                                                                    région (limitation du biais climatique) et par la
                                                                    même personne (limitation du biais observateur),
                                                                    cet indice revêt une signification en termes de
                                                                    comparaisons inter-sites.
                                                                    Pour les sites présentant au moins une espèce de
                                                                    la liste de référence, un mode de représentation
                                                                    des deux valeurs SB et SR propose de visualiser la
                                                                    position des sites dans une grille colorimétrique
                                                                    permettant de juger du positionnement du site
                                                                    vis-à-vis de ces deux valeurs. Plus la zone humide
                                                                    est située dans les couleurs bleues, plus l’intégrité
                                                                    du peuplement amphibien peut être considérée
                                                                    comme bonne. A l‘inverse, plus le positionnement se
                                                                    rapproche de l’origine des axes, plus le peuplement
                                                                    est dégradé.
                                                                    Ce mode de représentation est intéressant à utiliser
                                                                    pour rendre compte et analyser les trajectoires
                                                                    d’évolution d’un site dans le temps.

                                                                                                                        129
A11   ANALYSE & INTERPRÉTATION INTEGRITÉ DU PEUPLEMENT D’AMPHIBIENS (Suite)
                                                                            FICHES LIÉES           P 07 I 11

               Clés d’interprétation de la note indicatrice (Suite)
             Il peut être intéressant dans l’analyse de           au-delà de la moyenne des sites du type et que
             contextualiser les sites, c’est-à-dire positionner   le site de la Bourbre présente le meilleur indice
             les sites étudiés dans la typologie globale et       des trois.
             ainsi appréhender leur position par rapport à        L’indice I2PA est un indice composite qui intègre
             un ensemble de sites du même type. En effet,         une dimension de diversité biologique et une
             il est illusoire de vouloir comparer la valeur de    dimension fonctionnelle au travers des espèces
             l’I2PA d’un site d’altitude où ne peuvent être       sténoèces. La comparaison entre les sites est un
             présentes que 3 espèces avec un site de marais       exercice périlleux ; elle ne peut se concevoir que
             de plaine où une dizaine d’espèces peut être         dans le cadre contextualisé pour un même type
             présente.                                            de site ou dans le cadre de la représentation SB
             Ainsi par exemple, pour les trois sites rattachés    / SR qui ne fait intervenir qu’une dimension liée
             aux marais et landes humides tourbeuses de           aux espèces de la liste de référence.
             plaine (10.1), on notera que ces sites se situent

                     Exemples d’amplitude des valeurs observées

130
A11 ANALYSE & INTERPRÉTATION / Intégrité du peuplement d’amphibiens
                    Exemple d’application
             Dans l’exemple fictif ci-ontre, c’est la nouvelle
             campagne, 3 ans après le premier passage, qui
             révèle l’évolution du peuplement amphibien.
             L’interprétation doit alors reposer sur l’évolution
             de l’indice de Simpson et l’évolution de la liste
             d’espèces sténoéces figurant dans le nouvel
             échantillonnage réalisé.

             Ainsi, entre les deux campagnes réalisées sur Bas
             Chassier l’indice de sténoécie brute a pu évoluer
             soit par la découverte d’une nouvelle espèce ou
             par le ré-équilibrage des effectifs des différentes
             espèces. Dans le cas de la Bourbre, l’interprétation
             est similaire avec en plus le fait que la valeur
             de la sténoécie relative ait augmenté. Cette
             augmentation est le reflet, dans cet exemple
             également fictif, de la découverte d’une nouvelle
             espèce figurant dans la liste de référence. Ainsi
             plus les notes évoluent vers la droite de la figure et
             vers la partie haute du graphique plus l’évolution
             de l’intégrité du peuplement amphibiens est
             favorable.

                                                                      131
ANNEXES 1 : fiches techniques de terrain   P07

                                             153
ANNEXES 2 : autres outils techniques                                                       P07

         Liste des habitats amphibiens sur la base de la liste S.F.O
                   On se réfère ici à une typologie simplifiée issue de la liste des habitats odonatologiques
                   établie par la S.F.O.

                                                                                                     183
ANNEXES 2 : autres outils techniques             P07

           Liste des habitats amphibiens (suite)

184
ANNEXES 2 : autres outils techniques                  A11

               Liste de référence amphibiens régionalisée

230
LA BOÎTE A OUTILS
RÉALISATION                                                  COMITÉ DE RELECTURE
Conservatoire d’espaces naturels de Savoie                   François CHAMBAUD, Régis DICK, Samuel GOMEZ, Thérèse
COORDINATION ÉDITORIALE                                      PERRIN, Émilie DUHERON, Nathalie FABRE, Rémy CLEMENT
Xavier GAYTE, Delphine DANANCHER, Jérôme PORTERET
                                                             CRÉDITS PHOTOS
                                                             Stéphane BENCE, Frédéric BIAMINO, Manuel BOURON,
MISE EN PAGE DES FICHES
Frédéric BIAMINO, Jérôme PORTERET                            François CHAMBAUD, Philippe FREYDIER, Gilles PARIGOT,
                                                             GIlles PACHE, Jérôme PORTERET, Agence de l’eau Rhône-
REDACTEURS DES FICHES                                        Mediterranée
 INDICATEUR                REDACTEURS                                     PRINCIPAUX CONTRIBUTEURS

      I01           Jérôme PORTERET (CEN Savoie)        Antoni ARDOUIN, Delphine DANANCHER

                                                        Héloïse VANDERPERT , Nathalie MOLNAR,
      I02               Gilles PACHE (CBNA)
                                                        Delphine DANANCHER

      I03           Jérôme PORTERET (CEN Savoie)        Nathalie MOLNAR, Delphine DANANCHER

      I04      Célia RODRIGUEZ (LEHNA, UMR CNRS 5023)   Gudrun BORNETTE, Charlotte GRASSET

      I05            Stéphane BENCE (CEN PACA)          Audrey PICHARD, Yoan BRAUD,

                                                        Héloïse VANDERPERT , Nathalie MOLNAR,
      I06                Gilles PACHE (CBNA)
                                                        Delphine DANANCHER
      I07      Célia RODRIGUEZ (LEHNA, UMR CNRS 5023)   Gudrun BORNETTE, Hélène BAILLET, Félix VALLIER
                                                        Héloïse VANDERPERT, Nathalie MOLNAR,
      I08                Gilles PACHE (CBNA)
                                                        Delphine DANANCHER

      I09            Stéphane BENCE (CEN PACA)          Audrey PICHARD, Yoan BRAUD,

                                                        Cyrille DELIRY, Beat OERTLI, Pascal DUPONT,
      I10            Bernard PONT (RNN Platière)
                                                        Cedric VANAPELGHEM, Delphine DANANCHER

      I11            Jean-Luc GROSSI (CEN Isère)        Delphine DANANCHER, Claude MIAUD

                                                        Rémy CLEMENT, Nicolas MIGNOT, Samuel ALLEAUME,
      I12           Jerôme PORTERET CEN Savoie)
                                                        Alexandre LESCONNEC, Marc ISENMANN
                      Christian PERENNOU (TDV)          Anis GUELMANI, Samuel ALLEAUME,
      I13           Jerôme PORTERET (CEN Savoie)
                        Marc ISENMANN (CBNA)            Rémy CLEMENT

ONT PARTICIPE A LA COLLECTE DE DONNÉES
Antoni ARDOUIN                Remi COLLAUD                 Jean-Luc GROSSI                Alexis MIKOLAJCZAK
Emeline AUPY                  Bertrand COTTE               Nicolas GUILLERME              André MIQUET
Sophie AUVERT                 Aurélien CULAT               Julien GUYONNEAU               Nathalie MOLNAR
Bastien AGRON                 Kelly DEBUF                  Céline HERVE                   Frédéric MORA
Emmanuel AMOR                 Guillaume DELCOURT           Perrine JACQUOT                Claire MOREAU
Yann BAILLET                  Marion DEMESSE               Laura JAMEAU                   Gilles PACHE
Bernard BAL                   C. DEQUEVAUVILLER            Philippe JANSSEN               Mélanie PARIS
Cécile BARBIER                Lucile DESCHAMP              Stéphane JAULIN                Marion PARROT
Sébastien BARTHEL             Nathalie DEWYNTER            Remi JULLIAN                   Benoit PASCAULT
Thérèse BEAUFILS              Guillaume DOUCET             Mathieu JUTON                  Rémy PERRIN
Stéphane BENCE                Gregoire DURANEL             Francis KESSLER                Audrey PICHARD
William BERNARD               Sylvie DURET                 Mario KLESCZEWSKI              Virginie PIERRON
Luc BETTINELLI                Elisabeth FAVRE              Clément LECLERC                Rémy PONCET
Olivier BILLANT               Noémie FORT                  Thomas LEGLAND                 Bernard PONT
Fabien BILLAUD                Cedric FOUTEL                Fabien LEPINE                  Jéröme PORTERET
Nicolas BIRON                 Philippe FREYDIER            Natacha LEURION PANSIOT        Alexis RONDEAU
Véronique BONNET              Géraldine GARNIER            Dominique LOPEZ-PINOT          Yves ROZIER
Virginie BOURGOIN             Maxime GAYMARD               Laurence MARCHIONINI           Déborah RUHLAND
Manuel BOURON                 Catherine GENIN              Roger MARCIAU                  Nicolas SIMMLER
Romain BOUTELOUP              Marianne GEORGET             Vincent MARQUANT               Bruno TISSOT
Yoan BRAUD                    Samia GHARET                 Basile MARTIN                  Corine TRENTIN
Lionel BUNGE                  Sebastien GIRARDIN           Marilyn MATHIEU                Héloise VANDERPERT
Chrystelle CATON              Nicolas GORIUS               Céline MAZUEZ                  Anne WOLFF
Kristell CLARY                Daniel GRAND                 Magalie MAZUY
252
LE PROGRAMME RhoMéO
STRUCTURES PARTICIPANTES ET PARTENAIRES FINANCIERS

COORDINATION DE BASSIN
Xavier GAYTE                                 MEMBRES DU COMITE TECHNIQUE
                                             Responsables d’axes   Autres membres
AGENCE DE L’EAU                              ou de groupes         Samuel ALLEAUME
RHÔNE-MEDITERRANÉE                           Stéphane BENCE        Antoni ARDOUIN
Référents             Experts                Rémi CLÉMENT          Luc BETINELLI
Eric PARENT           Claude AMOROS          Delphine DANANCHER    Thérèse BEAUFILS
Jean-Louis SIMONNOT   Bernard BACHASSON      Philippe FREYDIER     Jaoua CELLE
Francois CHAMBAUD     Aurélien BESNARD       Sébastien GIRARDIN    Émilie DUHERON
Nadine BOSC           Bernard ETLICHER       Samuel GOMEZ          Manon GISBERT
                      Daniel GERDEAUX        Jean-Luc GROSSI       Anis GUELMAMI
                      Patrick GRILLAS        Marc ISENMANN
                      Yves SOUCHON           Mario KLESCZEWSKI
                                             Laetitia LERAY
CONCEPTION DES OUTILS DE GESTION
                                             Samuel MAAS
DES DONNÉES                                  Nathalie MOLNAR
Rémy CLEMENT           Mathieu BOSSAERT      Gilles PACHE
Laurent POULIN         Nicolas MIGNOT        Christian PERENNOU
GESTION DES DONNÉES                          Bernard PONT
Rémy CLEMENT           Paul HONORE           Jérôme PORTERET
Laurent POULIN         Marc ISENMANN         Lionel QUELIN
Mathieu BOSSAERT       Alexandre LESCONNEC   Célia RODRIGUEZ
Nicolas MIGNOT                               Héloïse VANDERPERT

                                                                                      253
Ce document est une des productions du
programme RhoMéO. Il présente, sous forme
de fiches, les méthodes nécessaires à la mise
en place de 13 indicateurs de suivi des zones
humides testés et validés à l’échelle du bassin
Rhône-Méditerranée.
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