Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum

La page est créée Sandrine Legrand
 
CONTINUER À LIRE
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Groupe de Recherche et de Protection
           des Libellules
          « Sympetrum »
           7 rue de la Synagogue, 26400 Aouste-sur-Sye
           07 89 58 01 37 (président : Jean-Michel Faton)
                  contact.sympetrum@gmail.com
                        www.sympetrum.fr

Dossier rouge n°61

   Le marais du Pas de l’Estang à Saoû
                (Drôme)

               Rédacteur : Jean-Michel Faton, mai 2021

          Mise à jour du Dossier Rouge n°23 - 1996

                    « Sympetrum »

                              1 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
LES « DOSSIERS ROUGES »
              de PROTECTION et de PROSPECTION
                     du Groupe Sympétrum

! Ces dossiers réalisés par le G.R.P.L.S. ont pour but principal de favoriser la
  protection des sites, voire de contribuer à orienter une gestion et un
  aménagement cohérent du milieu.

! La diffusion de ces dossiers est limitée aux personnes, administrations ou
  associations directement concernées, et ce dans un souci de protection des
  données.

! Les données qui permettent de constituer les dossiers proviennent de la
  bibliographie existante ainsi que du fichier d'observation du G.R.P.L.S.,
  auquel cas leur publication est régie par le règlement intérieur de
  l’association.

                             ——————————

Le G.R.P.L.S. est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Pour tout
renseignement, consultez les contacts suivants :

              7 rue de la Synagogue, 26400 Aouste-sur-Sye
              07 89 58 01 37 (président : Jean-Michel Faton)
                     contact.sympetrum@gmail.com
                           www.sympetrum.fr

                                 © GRPLS 2021

                                     2 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Résumé : Le Dossier Rouge du marais du Pas de l’Estang est une mise à jour du dossier que
nous avions édité en 1996, quelques mois avant la réalisation des travaux illégaux sans
autorisation dans cette petite zone humide exceptionnelle. Le mille feuille des statuts
juridiques, et notamment la Loi sur l’eau sensée protéger les zones humides, a montré qu’elle
avait été sans effet pour protéger le site. C’est la raison qui a motivé le Groupe Sympetrum à
réaliser une mise à jour du Dossier Rouge 25 ans après et demander le classement du site en
Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope pour assurer la protection durable et la restauration
écologique du marais.

Abstract : The Pas de l'Estang Marsh Red Dossier is an update of the dossier we edited in 1996, a few months before illegal
work was carried out without authorization in this exceptional small wetland. The thousand leaves of the legal statutes, and
in particular the Law on water supposed to protect wetlands, showed that it had had no effect in protecting the site. This is
the reason that motivated the Sympetrum Group to update the Red File 25 years later and ask for the site to be classified as a
Prefectural Biotope Protection Order to ensure the sustainable protection and ecological restoration of the marsh.

Sommaire
INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 5
CARTE DU CONTEXTE ................................................................................................................................... 9
DESCRIPTION GENERALE DU SITE ........................................................................................................... 10
ALERTE EN 1997 : ......................................................................................................................................... 11
TRAVAUX ILLEGAUX DE CREUSEMENT D’UN ETANG ET CONSTRUCTION D’UNE DIGUE................ 11
LISTE DES LIBELLULES (ODONATES) ....................................................................................................... 14
   LISTE DES ESPECES EN 2020 .......................................................................................................................... 14
   INCIDENCE DES TRAVAUX DE 1997 SUR LES ODONATES ..................................................................................... 16
      Le peuplement originel du marais du Pas de l’Estang ........................................................................... 16
      Le peuplement actuel du marais est dégradé mais il reste très riche .................................................... 17
ANALYSE ET COMMENTAIRES ....................................................................................................................... 18
       Restaurer les habitats du marais du Pas de l’Estang ............................................................................. 18
       Inscrire le Pas de l’Estang dans la stratégie pour les aires protégées 2030 .......................................... 19
SYNTHESE DES ENJEUX ODONATOLOGIQUES ....................................................................................... 20
CONCLUSIONS ............................................................................................................................................. 20
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................................ 21
ANNEXES TECHNIQUES .............................................................................................................................. 22
   PROCEDURES SUR LES TRAVAUX EN ZONES HUMIDES ........................................................................................ 22
     Document d’incidences Loi sur l'eau............................................................................................... 22
     Étude d'incidences Natura 2000 ...................................................................................................... 22
   ANALYSE DIACHRONIQUE : EVOLUTION DU SITE ENTRE 1950 ET 2020 ................................................................. 23
ANNEXES BIBLIOGRAPHIQUES :................................................................................................................ 24
   EXTRAITS D’ARTICLES CONCERNANT LE PAS DE L’ESTANG ................................................................................. 24
   LA GRATIOLE OFFICINALE, ESPECE PROTEGEE ................................................................................................... 25
   ARTICLE DES « EPINES DROMOISES » PARU EN 2001......................................................................................... 26
ANNEXE BOTANIQUE : LOCALISATION DES ESPECES PROTEGEES PAR LA LOI ............................... 27
ANNEXE FONCIERE : RELEVE DE LA MATRICE CADASTRALE DE LA MAIRIE DE SAOU ................... 28

                                                                       3 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Figure 1 : Lestes barbarus et Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus)- Photo – Jean-Michel Faton (Photothèque de Sympétrum)

                                                         4 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
DOSSIER ROUGE DE PROTECTION ET DE PROSPECTION

                                 DU PAS DE d’ESTANG(DRÔME)

Situation :
Commune de Saoû (Drôme), Haute Vallée du Roubion, altitude 370 m.
Superficie : 2 hectares

INTRODUCTION
Les libellules sont des insectes aquatiques dont les larves vivent entre quelques mois et
quelques années dans l’eau avant de donner naissance à de magnifiques imagos (adultes)
volants. Dans la Forêt de Saoû, deux types d’habitats aquatiques attirent les libellules. Les
eaux dormantes comme au Pas de l’Estang ou les eaux courantes comme la Vèbre ou le
Lauzens.

Le présent Dossier Rouge souhaite rappeler l’intérêt du marais du Pas de l’Estang, petit site qui
est un concentré de biodiversité remarquable. Le dossier du Groupe Sympetrum est destiné
aux élus locaux et à l’administration pour faire le point des connaissances acquises sur les
libellules, la faune et la flore depuis plus de 35 ans.

Pour une « protection forte » :
Inscrit dans un « mille feuilles » de différentes mesures visant la protection de la nature :
inventaire ZNIEFF, présence d’espèces protégées, Natura 2000, Loi sur l’eau qui sont autant
de prescriptions opposables visant à prévenir l’altération ou la destruction de cet habitat
naturel remarquable. Il nous paraît grand temps de faire la synthèse de ces mesures dans un
Arrêté préfectoral de Protection de Biotope permettant de clairifier les obligations de
protection spéficifique à site.

   •   Ce Dossier Rouge s’inscrit dans le cadre de la Stratégie des Aires Protégées : Le gouvernement a adopté
       le 12 janvier 2021 une nouvelle stratégie pour les aires protégées (SAP) pour les 10 ans à venir. Il constitue
       une proposition précise pour obtenir la protection forte de ce site. (ZNIEFF de type 1 « Marais du pas
       de l’Estang » n° 820030090)
   •   Le marais du Pas de l’Estang abrite plusieurs espèces protégées de plantes, reptiles et amphibiens
       figurant sur des arrêtés ministériels visant à « prévenir la disparition d'espèces menacées et de permettre
       la conservation des biotopes correspondants »

   •   Le Pas de l’Estang faisant partie partiellement du site ZPS Natura 2000 FR8201686 - Massif de Saou et
       crêtes de La Tour (Site de la directive « Oiseaux ») nous recommandons à la Communauté de Communes
       du Val de Drôme (animateur du site) de s’intéresser à la bonne gestion de cette zone humide
       exceptionnelle, qui figure parmi les plus riches pour les libellules de son territoire.

   • Le marais du Pas de l’Estang est une Zone Humide de 2 h (plus du seuil de 1ha) au sens de la Loi sur l’Eau
      de 1992 (Code 26CCVD0019) ; il est noté dans la fiche du site que « Ce type de milieu avec son cortège
      d'habitats naturels et son fonctionnement hydrologique est exceptionnel dans le département de la
      Drôme. »

                                                    5 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Photos d’août 1986 et mai 2018

Photos de février 2017 et mars 2013

     Photo de novembre 2008

              6 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Fonds de cartes utilisés : © OpenTopoMap (CC-BY-SA)

                                                      7 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Figure 2 : Plan des parcelles cadastrales du site du Pas de l’Estang, commune de Saoû (Drôme), voir Annexe : Relevé de la matrice
cadastrale de la mairie de Saoû

                                                           8 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Carte du contexte

                    9 sur 30
Groupe de Recherche et de Protection des Libellules " Sympetrum " - Groupe Sympetrum
Description générale du site
Le marais du Pas de l'Estang est un ancien étang naturel qui s'est transformé́ en marais au fil
des ans. Il se trouve à l'entrée du site très connu de la forêt de Saoù̂, au sud-est de la rivière
Vèbre. Situé à l'intérieur d'une cuvette argileuse, il est alimenté par les pluies d'automne et
du printemps. Dessinant un lac une grande partie de l'année, il s'assèche généralement en
août et en septembre. Certaines années, cet assèchement peut se prolonger tout l’hiver, voir
une partie du printemps.

Les espèces remarquables du site sont des plantes des marais comme l'ophioglosse (ou
« langue de serpent »), la gratiole officinale (2 espèces protégées, voir document du Conser-
vatoire Botanique Alpin sur la gratiole en annexe technique et annexe botanique), le jonc
aplati, le scirpe maritime, la germandrée d'eau ... Des amphibiens qui sont également des es-
pèces protégées1 - voir nouvel Arrêté du 8 janvier 2021 - pélodyte ponctué, crapaud cala-
mite, triton palmé ... viennent s'y reproduire.

Plusieurs espèces de libellules patrimoniales sont également représentées. Les papillons
diurnes sont très nombreux avec une juxtaposition d'espèces méditerranéennes et monta-
gnardes. (par exemple l'apollon espèce de montagne). Il conviendrait de mettre en place un
suivi de ces espèces remarquables sur l’ensemble du Pas de l’Estang, pas seulement la zone
humide.

Le fonctionnement hydrologique de ce marais est encore très mal connu. Il s'agit d'une dé-
pression argileuse, colluviale, entourée de massifs calcaires karstiques. Son alimentation est à
la fois assurée par l'écoulement des pluies et très probablement par la présence d'un réseau
souterraine phréatique d'origine karstique. Nous avons émis l'hypothèse d'une connexion
souterraine par des réseaux karstiques avec la Vèbre mais cela n’est pas prouvé. Lors des
crues, dans la Vèbre, une partie de l'eau de ce ruisseau déborderais à travers de ce réseau
dans le marais. Une partie de son alimentation est également assurée par une source située
une centaine de mètres au nord - est du marais. Le battement du niveau d'eau peut être im-
portant. En hiver le marais est parfois complètement immergé tandis qu’en été il peut être as-
séché en totalité. Ce régime hydrologique le rapproche des mares temporaires méditerra-
néennes.
Il n'existe pas de véritable exutoire superficiel. L'évacuation se fait donc par l'évaporation et
peut être par un ancien drainage souterrain.

Le marais, avec son cortège d'habitats naturels et son fonctionnement hydrologique original
est exceptionnel dans le département de la Drôme.
Parmi les habitats présents seuls ceux qui comportent les éléments des prairies de Molinie
des Eu - Molinion (code CORINE 37.311) et des prairies marécageuses méditerranéennes à
hautes herbes des Molinion - Holoschoenion (code CORINE 37.4) sont concernés par l'an-
nexe I de la Directive habitats. Cependant même si les autres formations ne sont pas visées
par la directive habitats elles présentent un intérêt patrimonial majeur du fait de leur rareté
dans le département.

1
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_amphibiens_en_France_m%C3%A9tropolitaine et
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043113964
                                             10 sur 30
- Les Roselières basses (53.14) sont représentées par des formations dominées par Eleocharis
palustris et Gratiola officinalis (CORINE Végétation à Eleocharis palustris 53.14A)
- Les communautés à grandes Laîches (53.2) sont représentées par des formations dominées
par Bolboschoenus maritimus

Habitats NATURA 2000 présents dans le marais et correspondance des codifications :
- Prairies à Molinie sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (code 6410 ; code CO-
RINE 37.311)
- Prairies méditerranéennes à hautes herbes et joncs (code 6420 ; code CORINE 37.4)

ALERTE en 1997 :
                                                         Travaux illégaux de creu-
                                                         sement d’un étang et
                                                         construction d’une digue.
                                                         Sans tenir compte de la valeur écolo-
                                                         gique inestimable de cette zone hu-
                                                         mide, le propriétaire du site a creusé
                                                         dans le marais en 1997 un petit étang
                                                         de pêche, par déblais/remblai et
                                                         construit une imposante digue. Ce
                                                         faisant, il a mis en péril l’étanchéité
                                                         du fond argileux, créé un plan d’eau
                                                         se voulant permanent, introduit des
                                                         poissons et réduit la surface de la
                                                         zone humide de 10% environ (dépôt
                                                         de remblais). L’étang, se voulait per-
                                                         manent pour la pêche de loisir et des
                                                         canards colverts avait été lâchés.
                                                         L’incidence de ces travaux est encore
                                                         très importante 25 ans après.

                                                         Maître d’ouvrage : Monsieur Bruno
                                                         ARRIGONI, Renevallière, 38470 VI-
                                                         NAY (Entreprise de BTP travaux bâti-
                                                         ment ou terrassement, Bruno Arri-
                                                         goni et fils.)

                                                         Ces travaux étaient illégaux au re-
gard de la Loi sur l’eau. Depuis 1992, les zones humides sont protégées par le Code de l’en-
vironnement, L’article L.211-1 du code de l’environnement qui instaure et définit l’objectif
d’une gestion équilibrée de la ressource en eaux et des milieux aquatiques, vise en particulier
les zones humides dont il donne une définition en droit français.

                                          11 sur 30
La définition légale est la suivante :
« On entend par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés
d'eau douce salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation,
quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de
l'année ».

Les aménagements ou travaux dans une zone humide sont soumis à une procédure d'autori-
sation pour des surfaces impactées supérieures à 1ha (procédure administrative nécessitant
notamment une enquête publique). (Voir annexe technique)

Le but recherché est de supprimer, réduire, voire en cas d'impossibilité technique compen-
ser.2

L’autorité administrative – Direction départementale des territoires (en 1997, la Direction dé-
partementale de l’agriculture et de la Forêt de la Drôme – DDAF 26) – peut s’opposer à des
travaux ou refuser une demande d’autorisation pour des travaux ayant un impact fort et inac-
ceptable sur l’environnement et la nécessaire préservation de ces infrastructures naturelles
stratégiques. L’altération de zones humides sans autorisation est susceptible de poursuites et
sanctions pénales - pouvant aller jusqu’à 75 000€ d’amende - pour une personne physique,
375 000 € pour une personne morale (Art. L. 173-1.-I du code de l'environnement) - assorties
le cas échéant, d'une injonction de remise en l’état initial des lieux et d’astreintes financières.3

Le Groupe SYMPETRUM a donc immédiatement interroger la DDAF 26 dès le début des tra-
vaux alertant du danger de banalisation du milieu naturel et de destruction d’espèces proté-
gées.

      ID Type                                       Surface en m2

       1 Étang artificiel                                        2134

       3 Assèchement et labour                                   3636

       2 Remblais de la digue                                    1984

    Total   Habitats directement altérés                         7754

Figure 3 : Surfaces directement impactées par les travaux illégaux dans la zone humide en 19974

2
  La Loi « Biodiversité » de 2016 a posé comme principe fondateur du Code de l'Environnement l'application de la sé-
quence "EVITER - REDUIRE - COMPENSER" pour préserver les milieux naturels des impacts environnementaux (Art.
L.110-1 II 2°).
Les modalités de compensation des atteintes à la biodiversité, précisées par cette loi, sont codifiées dans les articles
L.163-1 à 5 du Code de l'Environnement.
La Loi Biodiversité s'applique à la préservation des zones humides.
3
  http://www.zones-humides.org/reglementation/travaux-reglementes-en-zones-humides
4
  Les réalisations d’installations, ouvrages, travaux ou activités (IOTA), qui peuvent avoir un effet sur la ressource en eau
ou les écosystèmes aquatiques, (nomenclature "eau et milieux aquatiques" - Art. R. 214-1 du code de l'environnement)
sont soumises à autorisation administrative préalable lorsque la zone humide dépasse 1 ha, depuis mars 1993, permet-
tant ainsi aux préfets de réguler les interventions en zone humide.

                                                          12 sur 30
Dans la pratique, le responsable des travaux n’a pas été inquiété par l’administration, ni la
justice. Il n’a pas été dressé de Procès-Verbal – la Loi sur l’eau n’a pas été appliquée.
Le « mille feuilles » (classements en ZNIEFF, Zones Humides, Natura 2000, espèces proté-
gées) ne constitue en aucune façon une garantie de protection forte et dans la plupart des
cas que nous connaissons, les propriétaires ont tout loisir de détruire les sites naturels sans
être inquiétés. Il nous a été dit que l’objectif du propriétaire était de pratiquer la pêche de
loisir et qu’il estimait n’avoir aucun compte à rendre.

Il n’est pas certain que les services de l’État soient mieux efficients en 2021, même si on peut
l’espérer.
Nous reviendrons dans le chapitre suivant sur l’incidence des travaux de 1997 sur les peuple-
ments de libellules. Car durant 25 ans, les travaux de 1997 continuent a altérer les habitats
aquatiques et les espèces patrimoniales.

Figure 4 : Crapaud pélodyte ponctué, (Pelodytes punctatus),       Figure 5 : Prairie inondable à scirpe maritime de 0,35 ha
espèce rare dans la Drôme - Photo – Bernard DUPONT CC             qui a été asséchée et labourée ; c’était le seul habitat de ce
BY-SA 2.0, https://fr.wikipedia.org/wiki/Pelodytes_punctatus      type dans le département de la Drôme et favorable à la re-
                                                                  production de Lestes barbarus.

Répartition de pélodyte ponctué dans la Drôme                     Répartition de Lestes barbarus dans la Drôme

                                                           13 sur 30
LISTE DES LIBELLULES (ODONATES)

Liste des espèces en 2020

Pour la publication de notre premier Dossier Rouge du Pas de l’Estang, nous avions recensé
23 espèces au Marais du Pas de l'Estang, sur les 63 taxons présents dans le département de la
Drôme en 1996. (37%)

Actuellement, 40 espèces de libellules ont été recensées sur le site à travers un
tiers de siècle d"observations (1985 - 2020) et près de 336 données récoltées. Le
marais abrite donc 58% des espèces connues dans le département de la Drôme
en 2020.

Les principaux observateurs (avec le nombre de données fournies pour ce dossier
rouge) sont à remercier :
Augustyniak Michel           Celeyron Ariane               Masse Yannick             Schönbächler Cyril
Beze Pascal                  Chamba Lou-Galane             Palomares Vincent         Thivolle Antoine
Boch Morgan                  Couvent Sabine                Pont Bernard              Vernet Arthur
Boudin Ludovic               David Loïc                    Ruchon Emmanuel
Boyd William                 Deliry Cyrille                Sardet Eric
Caffin Marie-Pierre          Lloret Francis                Schleicher Jörg

Liste des espèces observées (en rouge les 4 espèces caractéristiques du site)

    • 1985 à 1996                1998 à 2020                      Orthetrum cancellatum
Aeshna affinis*                  Aeshna affinis*                  Orthetrum coerulescens*
Aeshna cyanea                    Aeshna cyanea                    Platycnemis pennipes*
Aeshna mixta                     Aeshna mixta                     Pyrrhosoma nymphula
Anax imperator                   Anax imperator                   Sympecma fusca*
Brachytron pratense**            Boyeria irene*                   Sympetrum fonscolombii
Calopteryx splendens             Calopteryx splendens             Sympetrum meridionale**
Calopteryx virgo meridionalis*   Calopteryx virgo meridionalis*   Sympetrum sanguineum
Chalcolestes viridis             Ceriagrion tenellum*             Sympetrum striolatum
Coenagrion puella                Chalcolestes viridis
Coenagrion scitulum*             Coenagrion puella
Crocothemis erythraea            Coenagrion pulchellum***
Enallagma cyathigerum            Cordulegaster boltonii*
Ischnura pumilio**               Cordulia aenea**
Lestes barbarus*                 Crocothemis erythraea
Lestes virens*                   Enallagma cyathigerum
Libellula depressa               Gomphus pulchellus
Orthetrum brunneum*              Ischnura elegans
Orthetrum coerulescens*          Ischnura pumilio*
Pyrrhosoma nymphula              Lestes barbarus**
Sympecma fusca*                  Lestes virens**
Sympetrum flaveolum***           Libellula depressa
Sympetrum sanguineum             Libellula fulva*
Sympetrum vulgatum***            Libellula quadrimaculata
                                 Onychogomphus forcipatus
                                                 14 sur 30
Orthetrum brunneum*

•      *11 espèces déterminantes pour les ZNIEFF en zone méditerranéenne période 1985 à
       1996, 16 espèces période 1998 à 2020
•      ** 6 espèces sur au moins une Liste rouge période 1985 à 1996, 6 espèces sur au moins
       une Liste rouge période 1998 à 2020
•      *** 3 espèces sur la liste rouge nationale période 1985 à 1996, 1 espèce sur la liste
       rouge nationale période 1998 à 2020

Les statuts patrimoniaux sont présentés avec mention des statuts des listes rouges et d!alertes.

    ODONATES                            Méditerranée2009            Drôme2013          France2016   Rhône-Alpes2014
    Brachytron pratense                         NT
    Coenagrion pulchellum                       NT                      EN                VU              EN
    Cordulia aenea                              NT                      NT                                NT
    Ischnura pumilio                                                    NT                                VU
    Lestes barbarus                                                     VU                                NT
    Lestes virens                                                       NT                                NT
    Sympetrum flaveolum                                                 VU                NT              NT
    Sympetrum meridionale                                               VU
    Sympetrum vulgatum                          NT                      CR                NT              VU
Tableau 1 : Tableau des espèces qui figurent sur des listes rouge (espèces menacées)

La légende suivante est utilisée par l’UICN :
NT: Quasi menacé, VU: Vulnérable, EN: En danger, CR: En danger critique d’extinction

Figure 6 : Évolution du nombre d'espèces par année depuis 35 ans

                                                           15 sur 30
Incidence des travaux de 1997 sur les odonates

       Le peuplement originel du marais du Pas de l’Estang

Nous disposons des données sur une période de plus de 10 années avant les travaux qui ont
transformé les habitats naturels de ce site. Durant le période 1985-1996, le peuplement des
odonates était très remarquable et caractéristique des habitats humides temporaires. Les 3 es-
pèces les plus abondantes étaient Lestes barbarus, Sympetrum sanguineum et Aeschna affi-
nis.
     • Lestes barbarus est lié ici à une plante rare dans la Drôme, le scirpe maritime. Les
       imagos émergent au mois de mai et ne reviennent généralement qu’après quelques
       semaines sur le site de reproduction. (Observations répétées chaque année de plus de
       100, par exemple le 2 aout 1986, le 12 juillet 1988 et le 1 aout 1996, accouplements
       et pontes dans les scirpes. Les femelles pondent dans la partie sommitale des tiges
       triangulaires des scirpes maritimes. Les œufs restent dans la plante jusqu’en mars et la
       larve se développe en 2 mois environ.
     • Sympetrum sanguineum, est connu comme caractéristique des habitats temporaires
       fortement végétalisés. (Deliry, 2008). Les larves apprécient les grands hélophytes
       comme les scirpes et les joncs, et subissant un assèchement estival. Les œufs éclosent
       au printemps après une diapause hivernale et la libellule émerge 1 à 3 mois plus tard
       (développement très rapide).
     • Aeschna affinis : est encore plus exigeante, puisqu’on ne la rencontre qu’exclusive-
       ment dans les habitats temporaires. Les couples d’imagos pondent en tandem, la fe-
       melle insérant les œufs dans la boue et dans la vase juste avant l’assèchement estival.
       Après la diapause hivernale, les larves se développent en 4 mois environ.
     • Sympetrum flaveolum est une autre espèce des habitats temporaires et à diapause hi-
       vernale. Il n’a été observé au Pas de l’Estang qu’en août 1986.

Les espèces adaptées aux assecs hivernaux comme les lestes et les sympetrums, pondent des
œufs qui vont attendre la fin de l’hiver pour éclore. Les femelles produisent des œufs de résis-
tance, dit de diapause, qui n'éclosent pas immédiatement lorsqu’ils sont insérés dans les
plantes ou qu’ils tombent sur le fond vaseux. Dans ce cas, les œufs n'éclosent qu’à la faveur
de la remise en eau. Il en va de même pour leurs proies, les petits crustacés comme les copé-
podes, qui se mettent à proliférer dans l’eau revenue et réchauffée rapidement au printemps.
Les copépodes sont des organismes dont la durée de développement est fortement stimulée
par l’élévation de la température. Les plans d’eau permanents, avec des poissons, ne convien-
nent pas à ces espèces du fait de la prédation sur leurs larves et sur leurs ressources alimen-
taires.

Par ailleurs, l’assec évite la prédation des grands Aeshnidés comme Anax imperator qui est
une libellule des pièces d’eau permanentes.

                                           16 sur 30
Tableau 2 : Comparaison du peuplement odonatologique du marais du Pas de l’Estang avant et après les travaux de 1997.

         Le peuplement actuel du marais est dégradé mais il reste très riche

Le projet d’aménagement du propriétaire a été un échec par rapport aux objectifs des tra-
vaux. Les canards colverts ne se sont pas installés pour nicher et les poissons sont morts du
fait des assecs naturels qu’il n’a pas pu empêcher. Cet aménagement ne lui a servi en rien !

Cependant, les libellules des habitats permanents se sont bien implantées, car plus adap-
tables que les poissons. Les espèces les plus abondantes sont devenues Anax imperator, Sym-
pecma fusca et Sympetrum striolatum. La seule espèce patrimoniale qui semble s’être massi-
vement installée sur le site en 2003 est le Coenagrion pulchellum (100 imagos observés le 3
juin 2003). Cette espèce est réputée pouvoir résister à la prédation des poissons. Les années
suivantes (dès 2004), l’espèce a disparu et n’a été revue qu’en 2013 (1 seul mâle isolé).

Les espèces caractéristiques historiquement se maintiennent assez difficilement : Lestes bar-
barus, n’a été revu en petit nombre qu’en 2001, 2015, 2018 et 2020, Sympetrum sangui-
neum et Aeschna affinis sont restées régulières, notamment depuis 2008. Pour ces deux es-
pèces, on peut penser que l’abandon de l’étang par son propriétaire a été profitable aux es-
pèces des habitats temporaires (?).

Au total, 4 espèces patrimoniales n’ont pas été revues depuis 1997 :

Brachytron pratense**
Coenagrion scitulum*
Sympetrum flaveolum***
Sympetrum vulgatum***

Le peuplement odonatologique reste cependant remarquable, comparable à un site comme
le Pas des Ondes dans les Baronnies (voir Dossier Rouge N°60 du Groupe Sympetrum de
2021)

                                                        17 sur 30
Photo du 3 juin 2003 : date de l’observation éphémère de 100 Coenagrion pulchellum et 50 Coenagion puella – Photo J.-M.
Faton, Sympetrum. La turbidité de l’eau atteste de la présence de poissons en abondance dans l’étang cette année là. A
noter également le captage d’une source par le propriétaire pour alimenter l’étang.

ANALYSE ET COMMENTAIRES

        Restaurer les habitats du marais du Pas de l’Estang

Les effets des travaux illégaux de 1997 continuent à perturber les habitats naturels du marais,
principalement sur le plan hydraulique :
    • L’étang de pêche, notamment parce qu’il s’assèche régulièrement certaines années,
        n’a pas d’intérêt sur le plan écologique. Il n’attire que des espèces banales et très
        communes dans le département. Pire, ces espèces peuvent contrarier le retour des es-
        pèces patrimoniales.
    • La digue en remblais est une verrue dans le marais et elle n’a aucun intérêt.
    • L’étang a un effet drainant qui est préjudiciable aux habitats remarquables du marais,
        et notamment des prairies de Molinie des Eu - Molinion (code CORINE 37.311) et des
        prairies marécageuses méditerranéennes à hautes herbes des Molinion - Holoschoe-
        nion (code CORINE 37.4) – Les Roselières basses (53.14) sont représentées par des
        formations dominées par Eleocharis palustris et Gratiola officinalis (CORINE Végéta-
        tion à Eleocharis palustris 53.14A).

Le comblement partiel de l’étang avec le remblai est envisageable pour rétablir le fonction-
nement hydraulique initial.

                                                     18 sur 30
•   Les prairies des communautés à grandes Laîches (53.2) dominées par Bolboschoenus
       maritimus situées à l’aval du marais sont également fortement impactées sur le plan
       hydraulique : déconnection du fait de la digue, effet de rétention par l’étang du flux
       hydrique.
   •   Les prairies humides et roselières basses sont menacées par la fermeture par les li-
       gneux à plus long terme.

Il ressort de notre analyse que le site du marais peut faire l’objet d’opération de gestion dans
le but de retrouver les conditions initiales de son fonctionnement.

       Inscrire le Pas de l’Estang dans la stratégie pour les aires protégées 2030

Une aire protégée est « Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et
géré, partout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation
de la nature ainsi que les forts services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont
associés »

Cette aire peut être sous protection forte : « Un espace naturel dans lequel les pressions en-
gendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux
écologiques de cet espace sont supprimées ou significativement limitées, de manière pé-
renne, grâce à la mise en œuvre d’une protection foncière ou d'une règlementation adaptée,
associée à un contrôle effectif des activités concernées »

Les mesures de protection forte proposées par le ministère chargé de l’environnement sont :

   •   Cœurs de parcs nationaux
   •   Réserves naturelles nationales et régionales
   •   Réserves biologiques
   •   Arrêtés de protection (biotope, géotope, habitats naturels)

                                            19 sur 30
Synthèse des enjeux odonatologiques
    Enjeux         Niveau          Description              Enjeux de protection de la              Commentaires
                   d’enjeu                                            nature
                             Enjeu fonctionnel :          -   Présence sur le site          Prévoir une gestion
                             •   Supprimer l’effet            d’espèces protégées et        patrimoniale du site à la suite
Maintien et
                                 drainant de l’étang          patrimoniales : libellules,   d’une étude hydraulique,
restauration
                   Très          artificiel de 1997           reptiles et amphibiens,       prévoir d’en avoir la maitrise
d’habitats
                   fort      •   Remise en eau des            plantes protégées…            foncière, notamment parce
aquatiques du
                                 prairies humides et      -   Présences d’habitats de la    que le site serait dans une
marais
                                 roselières basses            directive NATURA 2000         zone de préemption du
                                                                                            Département
                             Enjeu patrimonial :          Le ministère chargé de l’envi-    La protection légale d’un site
                             assurer durablement la       ronnement doit prévoir que la     de petite taille ne doit pas
Protéger le site
                             protection et la bonne       plupart des zones classées par    poser de grande difficulté.
légalement par
                   Fort      gestion du site.             des mesures de protection
un Arrêté de
                                                          forte doivent être gérées par
Biotope
                                                          un organisme d’intérêt général

                             Enjeu patrimonial :          Organiser la fréquentation du     Le Conseil Départemental,
                             Le site du Pas de l’Estang   site pour éviter la dégradation   gestionnaire de la Forêt de
Valorisation
                             est un site remarquable      des habitats naturels             Saoû (Espace Naturel
des actions
                             sur le plan paysager et il                                     Sensible) est bien placé pour
réalisées en       Moyen
                             est connu et appréciépar                                       assurer la gestion et la
faveur des
                             les habitants du                                               surveillance du site.
libellules
                             département de la
                             Drôme

CONCLUSIONS
Ce Dossier Rouge sur les libellules du marais du Pas de l’Estang, commune de
Saoû (26) répond très précisément aux souhaits des services de l’Etat d’avoir des
projet précis et argumentés pour mettre en place une Stratégie d’Aires Protégées
dans le département de la Drôme. Il insiste sur le fait que ce type de zone humide
doit être géré par un organisme public, ou sous convention de service public,
pour y mener des opérations de restauration.

Il invite notamment le Département de la Drôme à s’intéresser à ce site
exceptionnel dans le cadre de sa politique des Espaces Naturels Sensibles en
devenant propriétaire du marais.

Pour les 40 espèces libellules inventoriées, le marais du Pas des l’Estang reste un
site exceptionnel, probablement sans equivalent sur l’ensemble de la région
Auvergne Rhône-Alpes. Les travaux catastrophiques de 1997 ont porté une
préjudice durable à cet écosystème. Nous pensons cependant que la situation
n’est pas irréversible si la gestion du site est assurée dans l’intérêt général.

                                                       20 sur 30
BIBLIOGRAPHIE
•   Deliry C. (coord.) 2008 – Atlas illustré des Libellules de la région Rhône-Alpes. – Dir. du Groupe Sympetrum et Muséum
    d’Histoire Naturelle de Grenoble, éd. Parthénope, Mèze : 404 pp.
•   Deliry C. & le Groupe Sympetrum 2013 – Liste Rouge des Odonates de Rhône-Alpes & Dauphiné 2013. – Col. Concepts &
    Méthodes, Groupe Sympetrum, Histoires Naturelles, n°25bis. – PDF
•   Faton J.M. 1987 – Les Libellules de la Drôme. – Sympetrum, 1 : 23-29. – PDF
•   Faton J.M. 1997 – Les Libellules du département de la Drôme, France. Bilan des prospections de 1985 à 1996. – Martinia, 13
    (1) : 3-22. – PDF
•   Faton J.M. 2003 – Avancement de la prospection dans la Drôme et découverte de trois nouvelles espèces dans le départe-
    ment : Coenagrion caerulescens (Fonscolombe, 1838), Gomphus graslinii Rambur, 1842 et Hemianax ephippiger (Burmeister,
    1839). – Martinia, 19 (2) : 61-64.
•   Faton J.M. 2001 – Les libellules de la Forêt de Saoû. Épines drômoises 103, 37-38.
•   Le Merrer C. 2021 – A la rencontre des odonates de la Drôme ! – Chez l’auteur, co-éd. Sympetrum (1ère édition 2014). – PDF
•   Schleicher J. 2005 - Inventaire des zones humides du bassin versant de la Drôme et du bassin versant du haut Roubion,
    FRAPNA 26 – CCVD, 116 p. – annexes, notamment Code site : Z26CCVD0019

Le marais du Pas de l’Estang, le 3 mai 2021 – Photo Jean-Michel Faton (photothèque Sympétrum)

                                                        21 sur 30
Annexes techniques
Procédures sur les travaux en zones humides

 Document d’incidences Loi sur l'eau

                      Les projets dépassant certains seuils mentionnés dans la nomenclature sur l'eau sont sou-
                      mis à autorisation ou à déclaration (Art. R. 214-1 du code de l'environnement). Ils sont
                      alors, et dans tous les cas, assujettis à une étude d'incidence de leurs effets sur l'eau et les
                      milieux aquatiques (Art. R. 214-6 et R. 214-32 du code de l'environnement).

                       Exemples : sont soumis à une étude d'incidence loi sur l'eau :
                       - l'assèchement, le remblaiement et la submersion de zone humide de plus de 0,1 ha ;
                       - la création et la vidange de plans d'eau de plus de 0,1 ha ;
                       - les remblais en lit majeur de plus de 0,4 ha ;
- les travaux en lit mineur d'un cours d'eau détruisant les frayères (y compris en lit majeur d'un cours d'eau
pour les frayères à brochets) sur un linéaire supérieur à 20 m ;
- les consolidations ou protection des berges d'un cours d'eau par des techniques autres que végétales supé-
rieures à 20 m ;
- certains prélèvements dans les nappes phréatiques, les cours d'eau, canaux et plans d'eau.
Remarque : les travaux de restauration de zones humides ne sont pas soumis en tant que tels à la nomenclature
sur l’eau.

Cette étude précise les incidences directes et indirectes, temporaires ou permanentes du projet. Elle doit préciser
les mesures correctives, et si celles-ci s'avèrent insuffisants, les mesures compensatoires envisagées.
Elle doit également faire une analyse de la compatibilité du projet, intégrant les mesures correctives voire com-
pensatoires avec le SDAGE comme avec le SAGE si ce dernier existe et a été approuvé avant l'engagement de
l'enquête publique. De nombreux projets ont été remis en cause, à cause d'études d'incidences incomplètes ou
insuffisamment approfondies.

 Étude d'incidences Natura 2000

                     Dans le cadre des sites Natura 2000, les IOTA susceptibles d'affecter de manière signi-
                     ficative les intérêts écologiques justifiant le classement d'un site, doivent faire l'objet
                     d'une évaluation de leurs incidences au regard des objectifs de conservation du site, dé-
                     nommée "Évaluation des incidences Natura 2000" (Art. L. 414-4.- I du code de l'envi-
                     ronnement).
                     Une étude d'incidences Natura 2000 peut être aussi nécessaire, même si le projet n'est
                     pas situé à l'intérieur d'un site Natura 2000. Ce peut être le cas pour certains projets
                     situés à proximité du site et qui produisent une atteinte potentiellement significative aux
                     intérêts écologiques remarquables ayant justifié le classement de ce site dans le réseau
européen Natura 2000 (Art. R. 414-19 et s. du code de l'environnement).

                                                    22 sur 30
Analyse diachronique : Evolution du site entre 1950 et 2020

                                  1954 et 2001

                                  2006 et 2020

                                    23 sur 30
Annexes bibliographiques :
Extraits d’articles concernant le Pas de l’Estang

                                      24 sur 30
La gratiole officinale, espèce protégée

                                      25 sur 30
Article des « Epines drômoises » paru en 2001

                                    26 sur 30
Annexe botanique : Localisation des espèces protégées par la Loi

                             27 sur 30
Annexe foncière : Relevé de la matrice cadastrale de la mairie de Saoû

   Nom       Adresse      Année                Prop                                  Ad prop                     Supfdgi

336 D 2   BOURCHAUD 2005-04-11 GFA DE L'OURS                      L ESTANG--26400 SAOU                           332400

336 D 1   BOURCHAUD 2005-04-11 GFA DE L'OURS                      L ESTANG--26400 SAOU                           122750
                                  REY/GENEVIEVE IRENE MI-         -137 ALL ARBELET-26400 CREST,-54 RUE WALDECK
                                  REILLE,PORIEL/CLAIRE MARIE-     ROUSSEAU-69006 LYON,-180 AV DE CHOISY-75013
336 G 632 SIX SACS     2012-05-25 JEANNE,REY/FRANCOISE ANNE GE-   PARIS,-101 AV DE LANESSAN-69410 CHAMPAGNE-      80610
                                  NEVIEVE,REY/YVAN ANDRE          AU-MONT-D OR,RESIDENCE PRE MAYEN-30 ALL DE
                                  JEAN,REY/PIERRE MICHEL          PRE MAYEN-38330 MONTBONNOT-SAINT-MARTIN
336 G 644 L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             5680
336 G
          L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                            25820
1425
336 G 636 L ETANG      2001-04-18 TARIOT/GUILLAUME                AUROUZE-LA HAULTY-26400 SAOU                    16590

336 G 635 L ETANG      2001-04-18 TARIOT/GUILLAUME                AUROUZE-LA HAULTY-26400 SAOU                     6280

336 G 637 L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             6000

336 G 642 L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             3380

336 G 643 L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             1944
336 G
          L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             6025
1422
336 G
          L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             6025
1423
336 G 641 L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             3588
                                  REY/GENEVIEVE IRENE MI-         -137 ALL ARBELET-26400 CREST,-54 RUE WALDECK
                                  REILLE,PORIEL/CLAIRE MARIE-     ROUSSEAU-69006 LYON,-180 AV DE CHOISY-75013
336 G 639 L ETANG      2012-05-25 JEANNE,REY/FRANCOISE ANNE GE-   PARIS,-101 AV DE LANESSAN-69410 CHAMPAGNE-         530
                                  NEVIEVE,REY/YVAN ANDRE          AU-MONT-D OR,RESIDENCE PRE MAYEN-30 ALL DE
                                  JEAN,REY/PIERRE MICHEL          PRE MAYEN-38330 MONTBONNOT-SAINT-MARTIN
336 G 640 L ETANG      2005-04-11 GFA DE L'OURS                   L ESTANG--26400 SAOU                             1590

336 B 179 LE PERTUIS   1990-05-05 REY/MICHELE JEANINE SIMONE      -21 RUE DES LIETRES-38550 CLONAS-SUR-VAREZE     18801

                                                      28 sur 30
29 sur 30
Extraits de la Collection des Dossiers Rouges du Groupe Sympétrum
                             ————————-

n°1 - 1988. L’Etournel (Ain/Haute-Savoie). Rééd. Dossier d’Etude : 2014.
n°2 - 2005-2006, 1988. Marais de Lavours (Ain). Rééd. Dossier d’Etude 2005-2006.
n°3 - 2009, 1989. Etang du Grand Lemps (Isère). Rééd. 1991, 2009.
n°4 - 1999, 1989. Tourbière de Montendry (Savoie). Rééd. Dossier d’Etude 1999.
n°5 - 1999, 1989. Marais du Villaroux (Savoie). Rééd. 1999.
n°6 - 1991. Les Marais sur Chamrousse (Isère). Rééd. 1992.
n°7 - 1993. Etang de la Bryne (Isère).
n°11 - 2002, 2000, 1994. Lac d’Aiguebelette (Savoie). Rééd. 2000, 2002.
n°12 - 2000, 1999, 1994. Bois Français (Isère). Rééd. Dossier d’Etude : 1999, 2000.
n°13 - 1994. District Naturel des Chambarans (Drôme/Isère).
n°16 - 1995. PNE. Lauvitel (Isère) et vallée du Fournel (Hautes-Alpes).
n°17 - 1996. Pays de Guiers savoyard (Savoie).
n°18 - 1996, 1996. Le Val d’Ainan (Isère). Rééd. 1996.
n°20 - 1997, 1996. Le Massif de Bonnevaux (Isère). Rééd. Dossier d’Etude : 1997.
n°21 - 1996. La Varèze (Isère).
n°23 - 1996. Le Marais du Pas de l’Estang (Drôme).
n°24 - 1996. Tourbière de Cérin (Ain).
n°26 - 1997. L’étang de Beaumont en Diois (Drôme).
n°27 - 1997. La Vallée de l’Hien (Isère).
n°28 - 1997. Lône du Sauget (Ain/Isère). Rééd. 1999.
n°29 - 1999. Les Vernays (Haute-Savoie).
n°30 - 1999. "Lacs" de Chevelu (Savoie).
n°31 - 2000. Lac St André (Savoie).
n°33 - 2000. Ruisseau du Mallessard (Isère).
n°34 - 2000. Plan de Tuéda (Savoie).
n°35 - 2001. Les Libellules de la « mare » de Jaujac (Ardèche).
n°37 - 2002. Délaissées de l’Isère et sites voisins (Isère/Savoie).
n°40 - 2004. Les mares des Versannes à Piégros-la-Clastre (Drôme).
n°42 - 2009. Le Lac de Chailloux et lacs du Bas Bugey (Ain).
n°44 - 2009 – Sources de la Perrinche (Ain).
n°45 - 2010 - Tourbière de l’Arselle (Isère). Rapport diagnostic 1995.
n°46 - 2010 - Rivière du Drac aval (Isère).
n°47 - 2009 - Le Lac de Chailloux et lacs du Bas Bugey.
n°48 - 2012 - Le Jugnon et les habitats à Oxygastra curtisii (Ain).
n°49 - 2012 - Tourbière de l’Herrétang (Isère).
n°50 - 2014 - Les Libellules de la commune d’Arbignieu (Ain).
n°51 - 2014 - Le Lac de Barterand et le marais de Saint-Champ (Ain).
n°52 - 2014 - Le Bassin du Sornin (Loire).
n°53 - 2015 - Odonates du Plateau d’Emparis.
n°54 - 2015 - Odonates du Marais de Bizadan (Ain). - Version provisoire
n°56 - 2015 - Les Etangs Marron (Ain).
n°57 - 2015 - Libellules des ENS de montagne à Pinsot (Isère).
n°58 - 2015 - Odonates de la Zone humide de la Correrie (Ain).
n°59 - 2021 - Etangs du Petit Coquet et du Grand Albert (Isère).
n°60 - 2021 - Le Pas des Ondes dans les Baronnies (Drôme)

                                      30 sur 30
Vous pouvez aussi lire