GUILLAUME RAMILLIEN ESPACE SOCIOCULTUREL ASNIÈRES-SUR-SEINE
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Guillaume Ramillien espace socioculturel Asnières-sur-Seine Alice Bialestowski Dernière pièce du programme de rénovation urbaine du quartier des Hauts d’Asnières, ce centre socioculturel joue de son intrication dans le paysage existant pour mieux le valoriser. Réalisé en bois, il se distingue par la modernité de Hugo Lalisse la mise en scène de sa technique constructive. L’équipement Le Cèdre est une reconstruction de l’ancienne bois. Le plancher mixte est porté par des caissons en bois pré- maison des loisirs et de la culture du quartier des Hauts fabriqués qui assurent l’isolation acoustique et constituent les d’Asnières, enrichie d’un programme de services municipaux plafonds rendus visibles à l’intérieur. Il en résulte un édifice qui à destination de la famille et de l’enfance. Passé de 500 exprime la rationalité structurelle de sa construction. Un ordre à 1 600 m2, il est exemplaire dans sa manière de travailler la hyper tramé en façade et, en espace, une trame générique. figure d’un projet liée à son site ou d’apporter une dimension narrative à la mise en œuvre – bien au-delà de l’exposition des Ornementation narrative vertus écologiques du bois. Lorsqu’on le découvre, ce sont « Ce que j’ai cherché à singulariser », explique Guillaume les deux grands cèdres auxquels il est corrélé qui s’imposent Ramillien. Ainsi le choix d’une vêture de briques blanches pour et lui donnent corps. Voire, assoient son identité, car ils ont les murs affleurant l’espace public, côtés rue et parvis, conforte été volontairement conservés et l’édifice a d’abord été pensé le caractère institutionnel du complexe et renvoie à la facture en fonction de la mémoire paysagère du lieu. L’architecte a fait minérale du quartier. L’apposition des deux matériaux fabrique le choix d’assujettir son plan – en forme de S – à leur présence un élégant collage, de même que la réinterprétation narrative et d’en tirer parti pour créer trois jardins distincts dans les vides de détails constructifs pris au premier degré aboutit à la créa- ménagés sur la parcelle trapézoïdale. Raccrochées à un corps tion d’une écriture à l’esthétique ornementale revendiquée. central à R+2 avec un atrium en triple hauteur, les deux ailes Elle biaise la perception structurelle du bâtiment depuis la rue, en rez-de-chaussée articulent les différents pôles d’activité en comme en témoignent les débords de toiture à la limite du même temps qu’elles qualifient les terrains laissés libres. L’aire surdimensionnement, ou ce qui s’apparente à des triglyphes et de jeux, le jardin d’ombre et le potager partagé s’offrent aux métopes en bois parant les entablements d’un clacissisme revi- riverains comme une extension de l’espace public : une vraie sité. A l’intérieur, conséquence de la figure en S et de ses ailes, plus-value dans cet univers caractérisé par la minéralité, que il y a comme un effet de miroir déformé. Au rez-de-chaussée, ce soit celle des grands ensembles urbains des années 1960 la salle de danse et celle de spectacles ne sont identiques que ou, plus récente, de la ZAC orchestrée par l’agence Dominique sur le plan, soumises à une stratégie de percement qui les Lyon. Ici – et c’est sans doute ce qui contribue le plus à distingue et les situe. Alors que la première profite de larges la réussite de la réalisation –, on est dans l’antigénérique, ouvertures donnant sur le jardin arrière, la seconde bénéficie mais l’architecture n’est pas appréhendée en tant que pur d’une généreuse entrée indépendante, l’orientation donnée objet urbain. Si elle cherche à se distinguer de son environ- aux sheds accentuant géographiquement leurs différences. De nement construit et des grands principes de la modernité même, la présence des galeries qui prolongent le foyer central qu’il véhicule, c’est pour mieux le questionner et le faire valoir. active la relation entre l’espace architecturé et le dehors. Et Avec ses grands pans de toiture en zinc agrémentés de sheds, que ce soit par sa capacité à créer des microsituations ou à le bâtiment joue des découpes de sa silhouette pour creuser interroger l’urbanité qui l’entoure, ce centre est davantage des intériorités et composer avec la diversité des échelles qu’un bâtiment. C’est un bâtiment-paysage, comme on de son voisinage. aimerait en voir plus souvent. Conçu dans le cadre d’une conception-réalisation, il est essentiellement en bois : structure porteuse de la charpente, Page de droite, en haut.Côté rue, le vide ménagé devant murs extérieurs et bardage. Un grand nombre d’éléments ont la façade accueille un jardin potager qui prolonge l’espace été préfabriqués et des procédés innovants mis au point pour public à dominance minérale. En bas. Pièce à part entière, la connectique entre le plancher béton et les poutrelles en la galerie fait lien entre l’extérieur et l’intérieur. 46 n° 299 - octobre 2021 - amc
Guillaume Ramillien espace socioculturel Avec une figure bâtie en S, l’édifice organise dans ses ailes les différents pôles du programme. Dotée d’une entrée autonome côté parvis, la salle de spectacles révèle la nudité du seul voile de contreventement en béton du bâtiment. 48 n° 299 - octobre 2021 - amc
coupe longitudinale 0 5 25 m plan du rez-de-chaussée plan du r+1 0 5 25 m 0 5m 10 m 0 5 25 m 0 5m 10 m Le patrimoine arboré préservé qualifie le bâtiment. La salle de danse offre une ambiance différenciée de celle de spectacles. amc - n° 299 - octobre 2021 49
Guillaume Ramillien espace socioculturel Guillaume Thiaw Wing Kaï Aux étages, les bureaux s’ouvrent sur un paysage arboré. Adressée aux espaces publics, la brique blanche affirme le caractère institutionnel de l’édifice. Prolongée par une galerie extérieure, l’aile centrale dessert l’ensemble des programmes depuis son atrium en triple hauteur. 50 n° 299 - octobre 2021 - amc
1 2 3 4 5 6 Coupes de détail sur les Ailes 7 1. Toiture zinc prépatiné quartz 2. Rives zinc prépatiné 8 quartz 3. Sous-face débord de toiture ; habillage panneau bois, 3 plis Douglas 4. Supports débord de toiture, corbeau bois 9 5. Habillage de rive, Douglas massif. ép. 38 mm 10 6. Bavette aluminium 7. Lambrequin bois, 3 plis, tête d’épine bois, fil horizontal, h : 320 mm, section : 200 x 100 mm, face visible trempée peinture à la chaux 8. Arbalétrier. 140 x 560, store intérieur toile collé sur menuiserie 9. Epine bois,. section : 200 x 80, biseau selon hauteur 1 10. Bardage bois prégrisé, lames vertciales 2 3 4 5 6 Photos Pascal Amoyel 1. Gouttière carrée zinc prépatiné quartz 2. Bavette zinc 7 prépatiné quartz 3. Entablement bois Lieu : Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) support bavette maîtrise d’ouvrage : Citallios 4. Tête d’épine bois fil horizontal. h : 320 mm. Maîtrise d’œuvre : Guillaume Ramillien Architecture ; section : 200 x 100 mm. Urbaterra (paysage et VRD) ; BET AB Ingénierie (fluides 0.15 Face visible trempée et HQE) ; BET ICM (structures bois) ; BET DB Acoustic 0.38 peinture à la chaux 8 (acoustique) 5. Bardage vertical bois prégrisé Programme : centre socioculturel (accueil collectif 6. Epine bois, fil vertical, de mineurs + maison de quartier) section : 200 x 80 Biseau selon hauteur Surface : 1 595 m2 SP 7. Dalle portée béton calendrier : 2017- 2021 Isolation thermique 68 mm, chape 60 mm Coût : 3,4 M€ HT (2 135 € HT/ m2 SP) 8. Corbeau béton armé 0 0,5 1m Entreprise : Cruard ossature, charpente 1_20° 0 0,5 1m et bardage bois amc - n° 299 - octobre 2021 51
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