Hémofiltration vs hémodialyse intermittente Hemofiltration versus intermittent hemodialysis
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Réanimation 14 (2005) 491–498 http://france.elsevier.com/direct/REAURG/ Mise au point Hémofiltration vs hémodialyse intermittente Hemofiltration versus intermittent hemodialysis C. Vinsonneau Service de réanimation des brûlés, groupe hospitalier Cochin–Saint-Vincent-de-Paul, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14, France Résumé L’apparition dans les années 1980 des techniques d’hémofiltration d’abord artérioveineuse puis veinoveineuse ont permis de rendre les thérapies extrarénales pour le traitement de l’insuffisance rénale aiguë plus accessibles qu’elles ne l’étaient avec l’hémodialyse intermittente. Outre une plus grande facilité d’utilisation, cette technique convective permettait d’espérer une meilleure tolérance hémodynamique, un meilleur contrôle métabolique, et ainsi une récupération plus rapide de la fonction rénale accompagnée d’une amélioration de la mortalité des patients de réanimation. Depuis lors, de nombreuses études ont alimenté la controverse sur la valeur relative de l’hémofiltration comparée à l’hémodialyse. Le caractère rétrospectif et la médiocrité méthodologique de ces études n’ont cependant pas permis d’apporter des preuves formelles d’une plus grande efficacité de l’hémofiltration. Des données plus récentes, notamment deux méta-analyses et deux études pros- pectives randomisées permettent de considérer que les deux méthodes sont équivalentes dans les conditions d’utilisation usuelles tant sur leur efficacité que leur tolérance. Concernant la mortalité ou la récupération de la fonction rénale, il ne semble pas exister de différence significa- tive non plus. Le choix de la thérapie pourra donc dépendre de l’expérience de l’équipe et de la disponibilité de la technique. © 2005 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Hemofiltration was first described in 1977. Arteriovenous hemofiltration was rapidly replaced by venovenous hemofiltration allowing a widespread use in ICU. This convective method was easy to use and was thought to provide a better hemodynamic tolerance, a better meta- bolic control and a shorter renal recovery leading to a survival improvement in critically ill patients with acute renal failure. Whether hemo- filtration offers any advantage compared to hemodialysis remains controversial. Indeed most available studies are retrospective with a poor methodological quality preventing any conclusion. Recent studies such as two meta-analysis and two randomised prospective trials seem to demonstrate that these two methods are equivalent in routine use in term of tolerance and efficacy. Moreover the mortality and the renal recovery are similar using hemofiltration or hemodialysis. Then the experience of the ICU team and the availability of the method should drive the choice of the treatment rather than any expected benefit compared to the other method. © 2005 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Hémodialyse intermittente ; Hémofiltration continue ; Convection ; Diffusion ; Insuffisance rénale aiguë ; Épuration extrarénale Keywords: Intermittent hemodialysis; Continuous hemofiltration; Convection; Diffusion; Acute renal failure; Extrarenal therapy 1. Introduction (EER), qu’il s’agisse de l’hémodialyse intermittente (HDI) ou des méthodes continues [1]. La mortalité associée à l’IRA La prévalence de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) en réa- reste très élevée voisine de 60 % et s’aggrave encore chez les nimation peut être estimée entre 5 et 20 % suivant les critères patients requérant une EER [1–3]. Si l’utilisation de l’HDI, à diagnostiques retenus [1–3]. Environ un patient sur deux la suite des travaux de Kolff aux Pays-Bas durant la seconde nécessitera le recours aux techniques d’épuration extrarénale guerre mondiale, a permis des progrès considérables permet- tant de faire survivre des patients jusque-là condamnés par le Adresse e-mail : christophe.vinsonneau@cch.aphp.fr (C. Vinsonneau). syndrome d’urémie aiguë, il n’en demeure pas moins que 1624-0693/$ - see front matter © 2005 Société de réanimation de langue française. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.reaurg.2005.09.016
492 C. Vinsonneau / Réanimation 14 (2005) 491–498 l’EER peut être potentiellement délétère. Guérin et al. [1] tiques, ce qui intervient dans la bonne tolérance hémodyna- retrouvent en effet que le recours à l’EER est un facteur pro- mique de cette méthode. Par ailleurs, cette plus faible clairance nostique indépendant associé à une surmortalité. Différentes comparée à l’HDI nécessite de les utiliser en continu, permet- voies d’optimisation des thérapies extrarénales ont ainsi été tant ainsi de répartir la perte hydrique sur 24 heures et d’aug- explorées ces dernières années, comprenant l’amélioration du menter la quantité d’urée éliminée grâce à la redistribution matériel (générateurs, membranes de dialyse, caractéristi- vasculaire des stocks d’urée. Cela explique la meilleure tolé- ques du tampon), l’amélioration des paramètres des séances rance hémodynamique et la meilleure efficacité métabolique de dialyse afin d’en améliorer la tolérance hémodynamique supposée par rapport à l’HDI. ou l’efficacité [4]. Une autre voie importante à l’origine d’une L’échange convectif permet par ailleurs d’augmenter nota- abondante littérature concerne l’apport de l’hémofiltration blement par rapport au mode diffusif l’épuration des molécu- (HF), décrite pour la première fois en 1977 par Kramer et al. les de taille moyenne. La première technique décrite [5] appe- [5], à l’aide d’une méthode artérioveineuse. Cette technique lée hémofiltration artérioveineuse (CAVH ou continuous permettait de réaliser une ultrafiltration plasmatique gérée arteriovenous hemofiltration) utilisait un double abord arté- exclusivement par le gradient de pression entre l’artère et la riel et veineux afin de générer, grâce au différentiel de pres- veine canulée et donc directement asservie à l’état hémody- sion entre l’artère et la veine, un gradient de pression de namique du patient. Les évolutions successives ont permis manière autonome. Puis à l’aide d’une pompe sur le circuit d’aboutir à une méthode veinoveineuses permettant le déve- extracorporel, l’abord vasculaire a pu être réalisé par voie loppement rapide de cette technique. Le développement de veinoveineuse (CVVH ou continuous venovenous hemofil- machines automatisées pour la gestion de la balance hydri- tration). Cela a permis d’augmenter les volumes d’ultrafiltrat que et leur facilité d’utilisation en ont fait depuis une techni- réalisés (plusieurs litres par heure), nécessitant de réinjecter, que très appréciée des services de réanimation, comparative- soit en amont du filtre (prédilution) soit en aval (postdilution) ment à l’hémodialyse conventionnelle réputée plus complexe sur le circuit extracorporel, une quantité de liquide équiva- d’utilisation. Actuellement, le recours à l’HF dans les servi- lente à celle ultrafiltrée, afin de maintenir constante la volé- ces de réanimation est prépondérant puisqu’il représente entre mie du patient. Devant la limitation des volumes d’échange 60 et 68 % des techniques d’épuration utilisées [6,7]. utilisables, principalement en raison de limites techniques, et Pour autant, le développement de l’HF a davantage répondu afin d’augmenter l’efficacité d’épuration, une part diffusive a à de fortes convictions qu’à des preuves scientifiques d’une été associée grâce à la circulation d’un dialysat à contre- efficacité supérieure comparée à l’HDI, malgré des caracté- courant (CVVHDF ou continuous venovenous hemodiafil- ristiques différentes en termes de mécanisme d’échange et de tration), permettant de doubler les volumes d’échange utili- modalités d’utilisation. Leurs places respectives restent actuel- sés. Malgré ces évolutions, ces techniques ont toujours lement mal définies et toujours sujet à controverse. conservé une plus faible clairance que l’hémodialyse, néces- sitant donc de les réaliser en continu. Actuellement, les évo- lutions techniques des moniteurs disponibles permettent à la 2. Description technique et avantage respectif fois la réalisation de CVVHDF mais aussi de CVVH avec des volumes d’échanges plus importants permettant d’aug- 2.1. Hémofiltration menter la dose de dialyse en HF. Ces différents artifices tech- niques ont permis d’augmenter l’efficacité de l’épuration, Lorsque l’on parle d’HF, il est fait référence aux techni- mais on peut considérer que ces différentes méthodes (CAVH, ques d’épuration extrarénale dont le mécanisme d’échange CVVH, CVVHDF) sont qualitativement comparables pour est convectif et non diffusif (dialyse). L’échange se fait au l’épuration des molécules et ne se différencient que par la travers de la membrane sous l’effet d’un gradient de pression clairance maximale qu’elles offrent. qui permet la réalisation d’un ultrafiltrat du plasma. La com- position de l’ultrafiltrat ainsi réalisé dépend des propriétés de 2.2. Hémodialyse la membrane utilisée, mais est constitué d’eau et des diffé- rentes molécules dont le poids moléculaire est inférieur à la En hémodialyse conventionnelle, le mécanisme d’échange dimension des pores de la membrane (de l’ordre de 30 kd est diffusif sous l’effet d’un gradient de concentration entre avec les membranes synthétiques). La concentration de ces le secteur vasculaire et le dialysat qui circule à contre- différentes molécules est identique à celle du plasma, expli- courant à l’intérieur de la membrane. Cette technique favo- quant que la clairance des petites molécules soit directement rise l’épuration des petites molécules beaucoup plus diffusi- proportionnelle au volume d’ultrafiltration réalisé (de l’ordre bles que les moyennes molécules et permet une très grande de 35 ml/min classiquement). Ainsi, l’efficacité de l’épura- efficacité avec une clairance pour les petites molécules pro- tion (dose de dialyse) est directement reliée au volume che de 200 ml/min, permettant de l’utiliser de manière dis- d’échange réalisé et augmente linéairement avec la durée du continue (quelques heures). La clairance obtenue très élevée, traitement. Les volumes d’échange habituellement utilisés explique que le gradient de concentration va rapidement dimi- entraînent des clairances modestes mais permettent cepen- nuer, diminuant ainsi le taux d’épuration de l’urée limitant dant d’éviter de trop grandes variations d’osmolalité plasma- finalement la quantité que l’on peut épurer au cours d’une
C. Vinsonneau / Réanimation 14 (2005) 491–498 493 Tableau 1 efficacité d’épuration des molécules de taille moyenne a pu Avantages et inconvénients des différentes thérapies extra-rénales laisser penser à un effet de modulation de la réponse inflam- Avantages matoire au cours des pathologies septiques, susceptible d’amé- Hémodialyse Épuration rapide des petites molé- liorer le pronostic des patients. À côté des ces raisons théo- cules riques, des raisons techniques sont aussi intervenues comme Intermittente Mobilité des patients Disponibilité des machines l’absence de nécessité de disposer d’un circuit d’eau spécifi- Faibles besoins en anticoagulants que, la mobilité du matériel au lit du patient, la facilité d’uti- Faible coût lisation des machines et la formation plus aisée du personnel Hémofiltration Bonne tolérance hémodynamique à leur utilisation. Finalement, cette méthode a ainsi permis Contrôle métabolique continu et aux techniques d’EER de pénétrer plus largement dans les adaptable services de réanimation en dehors des services de néphrolo- Faibles variations d’osmolalité gie, avec une gestion autonome par les réanimateurs. Gestion volémique continue Une abondante littérature est disponible afin de comparer Épuration des molécules de taille moyenne l’hémodialyse et l’HF pour la prise en charge de l’IRA. Force Liquides stériles et apyrogènes est de reconnaître néanmoins que la qualité méthodologique Inconvénients de la majorité de ces études est médiocre et que les avis Hémodialyse Tolérance hémodynamique d’expert sur ce sujet répondent davantage à des convictions Intermittente Variations rapide de l’osmolalité partisanes qu’à de véritables preuves irréfutables, quelle que Gestion volémique sur de courtes soit la technique. périodes L’une des principales limites des études disponibles réside Dose de dialyse peu prévisible dans le faible nombre d’études prospectives randomisées et Sécurité microbiologique de l’eau Formation du personnel le faible nombre de patients inclus lorsqu’elles existent. Le Hémofiltration Anticoagulation nécessaire caractère souvent rétrospectif explique que les populations Faible mobilité des patients comparées ne sont souvent pas superposables et sont habi- Interruptions de traitement fré- tuellement plus sévères dans les groupes traités par HF. Les quentes (coagulation +++) traitements délivrés ne sont le plus souvent pas contrôlés (dose Indisponibilité de la machine de dialyse) et il n’existe quasiment jamais de standardisation Stockage du consommable (membrane, tampon, paramètres) en particulier dans les grou- Charge en soins infirmiers pes traités par hémodialyse. Enfin, en HF différentes techni- Coût ques sont le plus souvent regroupées alors qu’elles offrent séance. Compte tenu du volume de distribution de l’urée très des qualités d’épuration différentes important, il existe une redistribution vasculaire des stocks d’urée extravasculaire durant la période interdialytique expli- quant la remontée du taux d’urée (effet rebond de l’urée), et 3. Données comparatives : hémodialyse conventionnelle limitant encore l’efficacité de l’épuration. Cette clairance éle- vs hémofiltration vée entraîne des variations d’osmolalité plasmatique rapides et importantes, qui associées à la nécessité de réaliser la perte 3.1. Contrôle métabolique hydrique souhaitée sur quelques heures expliquent la mau- vaise tolérance hémodynamique souvent rapportée avec L’importance de la qualité d’épuration (dose de dialyse) a l’HDI. Afin de pallier cet inconvénient, des techniques de dia- récemment été montré à la fois au cours de l’HF [9] et de lyse à plus faible efficacité prolongées ont été proposées (sus- l’HDI [10]. Dans ces deux travaux le fait d’augmenter la dose tained low effıciency dialysis ou SLED), permettant en effet de dialyse soit en augmentant le débit d’ultrafiltration au cours d’augmenter considérablement la dose de dialyse délivrée [8]. des séances d’HF (de 20 à 35 ml/kg/heure) soit en augmen- L’HDI offre en revanche l’avantage par son caractère dis- tant la fréquence des séances d’hémodialyse (quotidienne continu de pouvoir être réalisée avec de plus faibles doses contre tous les deux jours) améliore significativement la sur- d’anticoagulants et sur une période plus courte, diminuant vie des patients. ainsi le risque hémorragique. Malgré la plus faible clairance obtenue en HF, le caractère Avantages de l’hémofiltration : les arguments les plus sou- continu de cette technique et la relation linéaire entre la durée vent utilisés (Tableau 1) ont été la meilleure tolérance hémo- du traitement et la quantité d’urée épurée permet théorique- dynamique supposée, le meilleur contrôle métabolique per- ment d’obtenir une quantité quotidienne d’urée échangée mettant outre un meilleur équilibre azoté, une plus grande supérieure à celle obtenue en dialyse conventionnelle dans liberté de l’apport nutritionnel. Compte tenu de la gravité des les conditions d’utilisation usuelles. De plus il n’existe plus patients de réanimation et de leur fréquente instabilité hémo- de pic de concentration entre les séances et l’équilibre du dynamique, ces avantages permettaient d’attendre une récu- milieu intérieur est optimal entre les différents secteurs. pération plus rapide de la fonction rénale ainsi qu’une amé- Il existe des données comparatives qui tendent à montrer, lioration de la survie des patients. Enfin, la plus grande en effet, un meilleur contrôle métabolique en HF [11–13].
494 C. Vinsonneau / Réanimation 14 (2005) 491–498 Elles retrouvent un taux moyen d’urée et de créatinine plas- rapportée des épisodes hypotensifs au cours des séances matiques constamment plus faible à l’aide de l’HF comparé à d’HDI varie entre 20 et 30 %. De nombreux auteurs rappor- l’HDI, cependant elles ne comportent aucune standardisa- tent une meilleure tolérance hémodynamique des séances tion et aucun objectif de dose. Deux études prospectives ran- d’HF, mais il s’agit le plus souvent d’études rétrospectives domisées récentes dont l’une en cours de publication [14,15] [12,20] utilisant même parfois pour l’HDI une série histori- retrouvent des résultats contradictoires. L’étude de Uehlin- que comparée à une cohorte prospective en HF [20]. Seules ger et col. ayant randomisé prospectivement 125 patients deux études prospectives randomisées ont comparé les deux retrouve une clairance quotidienne moyenne délivrée équiva- méthodes en terme tolérance hémodynamique [21,22]. lente entre la CVVHDF (2000 ml/h d’UF) et l’HDI (séances L’étude de Misset et al. n’a pas pu démontrer de différence de trois à quatre heures). Dans l’étude Hémodiafe (en cours significative en termes de pression artérielle moyenne, de de publication [15]) la standardisation des deux techniques besoins en catécholamines ou de modification de poids au (CVVHDF et HDI) en terme d’objectif de dose et de tolé- cours d’une étude en cross-over, alors que l’HF était réalisée rance hémodynamique a permis d’obtenir un taux moyen à l’aide d’une technique artérioveineuse et l’HDI à l’aide de d’urée équivalent entre les deux groupes de patients membranes cellulosiques [21]. Plus récemment en revanche (15,7 ± 7,5 contre 14,8 ± 9,1 respectivement pour l’HDI et la John et al. ont pu mettre en évidence une meilleure tolérance CVVHDF), avec une tolérance hémodynamique comparable de l’HF (CVVH) en randomisant 30 patients porteurs d’un et une survie équivalente entre les deux groupes. Pour com- choc septique et nécessitant une EER, cependant cette parer les deux méthodes, il est fondamental de se fonder sur meilleure tolérance ne s’accompagnait pas de modification des études cliniques et non pas uniquement sur des modéli- significative sur la circulation splanchnique [22]. sations « ex vivo ». En effet l’utilisation in vivo est confron- La mauvaise tolérance hémodynamique de la dialyse appa- tée aux contraintes techniques qui diminuent l’efficacité théo- raît principalement liée à des phénomènes de variations volé- rique de ces méthodes. On sait par exemple que la dose mique rapide et de modification de la réactivité vasculaire. délivrée en HDI est constamment inférieure à la dose pres- De fait l’utilisation de l’HDI pour le traitement de l’IRA a crite [16] en raison, entre autres de la durée effective de la longtemps reproduit les paramètres utilisés en dialyse chro- séance plus courte que prévue (arrêts temporaires itératifs liés nique, alors que l’état hémodynamique des patients en réani- à des problèmes de pression). De même en HF, le traitement mation est totalement différent de cette population. Schor- est rarement continu en raison de coagulations itératives du tgen et al. ont pu montrer que la modification de certains circuit extracorporel ou de nécessité de mobilité des patients paramètres, en particulier l’enrichissement en sodium du bain (examens extérieurs). Les différentes études retrouvent cepen- de dialyse, l’hypothermie relative de celui-ci et la prescrip- dant une durée de traitement en HF comprise entre 16 et tion « réaliste » de la perte de poids, pouvaient significative- 20 heures par jour en moyenne, correspondant à des interrup- ment améliorer la tolérance de l’HDI [23]. tions de traitement [11,14,17], et ayant un retentissement En utilisant ces paramètres optimisés en HDI, l’étude important sur la qualité de l’épuration comme l’ont rapporté Hémodiafe (en cours de publication) réalisée sur des patients Uchino et al. [17]. Ainsi, on peut raisonnablement considérer porteurs d’une IRA associée à une défaillance multiviscérale que les deux méthodes ont une efficacité comparable en ter- dont environ 90 % étaient sous catécholamines, ne retrouve mes de contrôle métabolique dans les conditions d’utilisa- aucune différence significative en ce qui concerne les hypo- tion usuelles. tensions artérielles [15]. On peut d’ailleurs constater que Concernant les urgences métaboliques comme l’hyperka- l’étude de Uehlinger et al. ne retrouve pas non plus de diffé- liémie sévère, la clairance très élevée obtenue pour les petites rence significative [14]. En fait le paramètre déterminant sem- molécules à l’aide de l’HDI en fait la méthode de référence, ble être le caractère continu du traitement plus que le mode cependant en cas de persistance de l’origine du trouble méta- d’échange convectif ou diffusif. En effet une étude récente bolique comme dans le syndrome de lyse tumorale et après comparant l’HDI optimisée avec l’hémodialyse veinovei- contrôle initial du désordre aigu, le relais par l’HF continue neuse continue montre que cette dernière permet une meilleure semble intéressant [18]. En ce qui concerne le contrôle les tolérance hémodynamique, ce qui conforte l’idée que la tolé- hyperphosphorémies survenant cours de l’IRA, une étude rance hémodynamique dépend davantage du caractère continu comparative retrouve une plus grande efficacité de la de la thérapie que du mode d’échange (convectif ou diffusif) CVVHDF à la quarante-huitième heure comparée à l’hémo- utilisé [24]. dialyse intermittente [19]. Ainsi il n’existe aucune donnée formelle pour affirmer la meilleure tolérance hémodynamique de l’HF, cependant on 3.2. Tolérance hémodynamique constate que la maîtrise de l’HDI chez les patients hémody- namiquement instable est probablement plus délicate. La principale cause d’IRA en réanimation reste la nécrose tubulaire aiguë dont le mécanisme est le plus souvent de nature 3.3. Mortalité et récupération de la fonction rénale ischémique. Toute persistance ou toute nouvelle altération de la pression de perfusion rénale aggravera l’altération de la Malgré une abondante littérature, seules six études pros- fonction rénale, ou retardera sa récupération. La fréquence pectives randomisées sont disponibles dont deux unique-
C. Vinsonneau / Réanimation 14 (2005) 491–498 495 Tableau 2 Principales publications comparant la mortalité pour le traitement de l’insuffisance rénale aiguë suivant la méthode utilisée : l’hémofiltration ou l’hémodiafil- tration veinoveineuse et l’hémodialyse intermittente. La mortalité rapportée est la mortalité en réanimation sauf précision contraire Auteurs Type étude Nbre Pts Méthode HF gravité Mortalité(%) Score de HDI/HF HDI/HF Van Bommel (1995) [12] R 94 CAVHDF 22/26* (AII) 41/57 Mehta (2000) [11] P, Rz 166 CVVHDF, CAVHDF 88/96* (AIII) 41/60* Guerin (2002) [1] p 587 CVVH/CVVHDF 52/55 (AII) 59/79* (H) Gasparovic (2003) [25] P, Rz 104 CVVH 20/21 (AII) 60/71 Waldrop (2004) [15] R 57 CVVHDF 26/25 (AII) 46/43 (H) Chang (2004) [28] R 148 CVVHDF 67/75* (AIII) 34/79* (H) Jacka (2005) [29] R 116 CVVHDF 23/25 (AII) 29/55* Uehlinger (2005) [14] P, Rz 125 CVVHDF 55/55 (SAPSII) 38/34 L’astérisque signifie que la différence entre les deux valeurs est statistiquement significative (p < 0,05) ; Nbre Pts : Nombre de patients inclus ; HF : Hémofil- tration ; HDI : Hémodialyse Intermittente ; R : Rétrospectif ; P : Prospectif ; Rz : Randomisée ; CAVHDF : Hémodiafiltration artérioveineuse continue ; CVVHDF : Hémodialfiltration veinoveineuse continue ; CVVH : Hémofiltration veinoveineuse continue ; AII : APACHE II : AIII : APACHE III ; H : Mortalité hospitalière. ment sous forme d’abstract et une est en cours de publication vent en effet des taux de récupération similaires [11,14,15]. (Hémodiafe) [11,14,15,25–27]. Le Tableau 2 rapporte les Une seule étude [29] semble montrer un bénéfice en faveur principales études ayant comparé rétrospectivement ou pros- de l’HF avec un taux de récupération chez les survivants de pectivement les méthodes continues et l’HDI [1,11,13–15,25– 87 dans le groupe HF contre 36 % dans le groupe HDI 29]. Les études comparées à des séries historiques ont été (p < 0,05), cependant la mortalité est significativement plus exclues de même que celles regroupant dans le bras discon- élevée dans le groupe HF (55 contre 29 %, p = 0,02). La res- tinu l’HDI et la dialyse péritonéale. Les trois études prospec- triction de l’analyse de la récupération de la fonction rénale tives publiées ne retrouvent pas de différence significative de aux seuls survivants rend ce résultat très discutable. Il semble mortalité en faveur de l’HF [11,14,25]. L’étude de Mehta et cependant que la seule préservation hémodynamique ne suf- al. [11] (166 patients) ayant inclus des patients hémodynami- fise pas à améliorer le délai de récupération de la fonction quement stables retrouve même une surmortalité significa- rénale. En effet Augustine et al. [24] qui retrouvent pourtant tive dans le bras HF (59,5 contre 41,5 % p < 0,05) mais une meilleure tolérance hémodynamique de la CVVHD ne celui-ci est composé de patients plus graves (score de gra- retrouvent pas de différence significative concernant ce délai vité, nombre de défaillance d’organes) malgré la randomisa- de récupération de la fonction rénale. tion. Dans cette étude, la technique d’EER utilisée n’apparaît cependant pas lié à la surmortalité en analyse multivariée, 3.4. Coût attestant du rôle manifeste de la plus grande gravité des patients dans le groupe HF. Les deux autres études [14,25] L’analyse du coût est particulièrement difficile car de nom- retrouvent une mortalité équivalente mais elles ont inclus un breux paramètres sont à prendre en compte et les pratiques nombre relativement limité de patients (104 patients pour Gas- varient considérablement d’un pays à l’autre et même d’un parovic et al. [25], 125 patients pour Uehlinger et al. [14]), centre à l’autre. Certaines équipes gèrent de manière auto- laissant place au doute quant à leur puissance statistique. Deux nome tant l’HF que l’HDI tandis que d’autres équipes tra- méta-analyses récentes ont tenté d’apporter des arguments vaillent avec l’équipe de néphrologie pour la mise en route et en faveur de l’HF, l’une incluant 13 études rétrospectives et la surveillance de l’HDI. Si l’on ne considère que le matériel prospectives [30], l’autre n’incluant que des études prospec- utilisé au cours d’une séance, le coût est évidemment plus tives publiées ou non [31]. Ces deux études n’ont pu mettre faible en HDI. Une étude réalisée au Canada apporte des élé- en évidence de différence significative entre les deux métho- ments de comparaison intéressants [7]. En comparant l’HDI des malgré 1400 et 614 patients inclus dans l’analyse respec- réalisé de manière quotidienne à l’HF continue convention- tivement. nelle (2 l/h), ils retrouvent un surcoût de l’HF allant de 150 à L’étude Hémodiafe a inclus 359 patients tous porteurs 200 %. Cependant, dans cette étude, ils ne tiennent pas compte d’une IRA en défaillance multiviscérale et ne retrouve aucune du coût en personnel infirmier pour l’HF car ils considèrent différence significative de mortalité entre la CVVHDF et que cela s’intègre dans les soins de réanimation alors que le l’HDI [15]. coût en personnel infirmier est comptabilisé pour l’HDI (infir- Il apparaît ainsi que la mortalité ne semble pas influencée mière de néphrologie). Le coût de l’installation de produc- par la méthode d’EER utilisée, lorsque celle-ci est correcte- tion d’eau pour dialyse n’est pas non plus comptabilisé, ren- ment maîtrisée. dant ainsi la comparaison difficile. Si l’on considère l’étude Concernant le délai de récupération de la fonction rénale de Mehta et al. [11], le coût total direct est deux fois plus il n’existe pas de données probantes en faveur d’une plus élevé pour l’HF continue (2 l/h) comparé à l’hémodialyse grande efficacité de l’HF. Les différentes études citées retrou- (quatre séances par semaine), cependant le coût total par
496 C. Vinsonneau / Réanimation 14 (2005) 491–498 patient est équivalent. En effet ce dernier tient compte du chan- l’étude Hémodiafe ayant inclus environ deux tiers de patients gement de technique en cours d’étude et celui-ci intervient septiques ne retrouve aucune différence de mortalité entre dans 19,4 % des cas de manière équilibrée entre les deux grou- HDI et HF et la restriction de l’analyse aux seuls patients pes. Néanmoins les patients randomisés en HDI ont plus de septiques ne modifie pas ce résultat. séances d’HF après changement de technique que n’ont de séances d’HDI les patients du groupe HF. Ainsi concernant le coût, on ne peut pas tirer de conclu- 5. Évolutions récentes des différentes méthodes sions formelles, chaque évaluation doit être réalisée dans cha- que service en tenant compte du mode de fonctionnement. Tenant compte des limites de chaque méthode, des amé- liorations ont été récemment proposées afin de tenter d’y pal- lier. 4. Quelle technique pour quel patient ? 5.1. En hémofiltration On peut citer les conclusions de la quatrième conférence de consensus internationale de l’ADQI (Acute Dialysis Qua- La faible clairance obtenue en hémofiltration convention- lity Initiative, www.ADQI.net) : « Analysées au regard du nelle a pu être notablement augmentée en réalisant de plus critère de jugement combiné mortalité et non récupération de grands volumes d’échange, majorant ainsi la dose de dialyse la fonction rénale, les données de la littérature ne permettent délivrée. Ronco et al. ont en effet pu montrer que l’optimisa- pas de privilégier l’une ou l’autre méthode (grade A) ». L’ana- tion de l’HF devait passer par une augmentation du volume lyse des données disponibles dans la littérature montre en effet d’échange afin d’améliorer la survie des malades. En compa- que les deux méthodes, utilisées de manière conventionnelle, rant trois groupes de patients de réanimation traités par CVVH semblent équivalentes lorsqu’elles sont utilisées de manière pour IRA (20, 35, 45 ml/kg/heure), il rapporte une améliora- adaptée aux patients de réanimation. Ainsi, la maîtrise d’une tion significative de la survie en utilisant au minimum technique permet-elle de s’adapter aux différents patients de 35 ml/kg/heure de volume de réinjection [9]. Des volumes réanimation. Cependant compte tenu de leurs spécificités, encore plus élevés de l’ordre de 100 ml/kg/heure ont été rap- l’HDI et l’HF semblent complémentaires, chacune ayant à la porté à l’aide d’une méthode d’HF intermittente à haut fois des avantages et des inconvénients. Si l’HDI peut per- volume, permettant d’obtenir une mortalité plus faible que la mettre de traiter tous les patients de réanimation, il n’en reste mortalité attendue au regard des scores de gravité de la popu- pas moins que l’utilisation par une équipe non experte sur un lation étudiée [33]. Plus récemment cependant la même équipe malade hémodynamiquement instable peut entraîner des effets à l’aide cette fois ci d’une méthode d’HF continue n’a pas délétères non souhaitables. retrouvé de différence de mortalité en utilisant un débit de Compte tenu des spécificités de chacune des deux métho- 48 par rapport à 20 ml/kg/heure. [34]. Cette dernière étude des, on peut ainsi proposer quelques indications plus adap- doit néanmoins être analysé prudemment car la population tées à l’une ou l’autre [4,32]. En cas de risque hémorragique, étudiée était composée essentiellement de patients « cardio- il semble licite de préférer utiliser l’HDI qui peut être facile- logiques » avec une mortalité très faible. ment utilisée sans anticoagulant. En présence d’une IRA asso- Quoi qu’il en soit l’avenir s’oriente vers une nette augmen- ciée à un œdème cérébral ou une défaillance hépatique sévère, tation des volumes d’échange afin d’améliorer la clairance l’HF semble être en revanche la technique de choix quoique des petites molécules, ce qui est rendu possible par les évo- aucune étude comparative n’ait été réalisée. Enfin en pré- lutions technologiques des machines disponibles. Cela pour- sence d’une surcharge hydrosodée importante, en particulier rait permettre d’adapter les volumes d’échange à l’évolution au cours d’une insuffisance cardiaque congestive, l’HF sem- du catabolisme des patients en utilisant des volumes varia- ble plus appropriée afin de gérer la perte hydrique sur 24 heu- bles au cours du temps et de réaliser si nécessaire des traite- res et non sur quelques heures. C’est d’ailleurs ce que montre ments discontinus. l’étude d’Augustine et al. [24] qui retrouve une meilleure sta- bilité hémodynamique à l’aide d’une méthode continue alors 5.2. En hémodialyse même que la perte hydrique (médiane, intervalle) sur trois jours est de -4 l (-13,5 à+6,7 l) comparé à+1,5 l (-5,5 à+9,1 l). Concernant l’hémodialyse, afin d’augmenter l’efficacité et Mehta et al. ont montré eux aussi une plus grande facilité de la tolérance, l’évolution se fait vers un allongement des durées gestion de la balance hydrique puisque dans cette étude 28 % des séances avec une diminution de la clairance. Il s’agit de des patients traités par HDI n’avaient pu atteindre l’objectif méthodes regroupées sous les termes génériques de « slow de perte de poids comparé à seulement 9 % en HF [11]. continuous dialysis (SCD) » [35], « Sustained low effıciency Concernant la prise en charge de l’IRA septique, il n’y a à dialysis » [36] ou « extended daily dialysis » [37]. Elles ont ce jour aucune étude clinique en pathologie humaine capable en commun d’être réalisées à l’aide de machine de dialyse d’apporter des arguments en faveur d’un effet bénéfique de (modifiées afin de permettre de bas débits dialysat), entre 8 et l’HF réalisée de manière conventionnelle (2 l/h), même si 12 heures avec un faible débit sang (100 ml/min) et un faible certaines études animales semblent encourageantes. En fait débit dialysat (200 ml/min), conduisant ainsi à une plus fai-
C. Vinsonneau / Réanimation 14 (2005) 491–498 497 ble clairance. Les avantages théoriques sont d’améliorer la [7] Manns B, Doig CJ, Lee H, Dean S, Tonelli M, Jonhson D, et al. Cost tolérance hémodynamique grâce à la prolongation de la séance of acute renal failure requiring dialysis in the intensive care unit : clinical and resource implication of renal recovery. Crit Care Med et d’améliorer l’efficacité en réduisant plus lentement le gra- 2003;31:449–55. dient de concentration entre le secteur plasmatique et le dia- [8] Liao Z, Zhang W, Hardy PA, Poh CK, Huang Z, Knauss MA, et al. lysat, permettant ainsi un meilleur équilibre entre les sec- Kinetic comparison of different acute dialysis therapies. Artif Organs teurs vasculaire et extravasculaire. Cette méthode permet en 2003;27:802–7. effet d’augmenter la quantité d’urée épurée comparée à l’HDI [9] Ronco C, Bellomo R, Homel P, Brendolan A, Dan M, Piccinni P, et al. conventionnelle ou l’HF conventionnelle [8,35]. La tolé- Effects of different dose in continuous veno-venous haemofiltration on outcomes of acute renal failure: a prospective randomised trial. rance hémodynamique est comparable à l’HF continue Lancet 2000;356:26–30. [36–38], en revanche les besoins en anticoagulants sont moin- [10] Schiffl H, Lang SM, Fischer R. Daily hemodialysis and the outcome dres [37,38]. Il n’existe cependant aucune étude comparative of acute renal failure. N Engl J Med 2002;346:305–10. publiée à ce jour par rapport à l’HF. [11] Mehta R, McDonald B, Gabbai FB, Pahl M, Pascual MT, Farkas A, et al. A randomized clinical trial of continuous versus intermittent dialysis for acute renal failure. Kidney Int 2001;60:1154–63. [12] Van Bommel E, Bouvy N, So KL, Zietse R, Vincent HH, Bruin- 6. Conclusion ing HA, et al. Acute dialytic support for the critically ill : Intermittent dialysis versus continuous arteriovenous hemofiltration. 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[15] Vinsonneau C, Camus C, Combes A, Costa de Beauregard MA, respectifs devraient guider le choix de la méthode la plus adap- Klouche K, Boulain T, et al. Essai randomisé multicentrique hémo- tée au patient que l’on doit traiter. diafiltration veino-veineuse continue versus hémodialyse intermit- Naturellement le débat entre HF/HDI n’a de sens que pour tente dans le traitement des insuffisances rénales aiguës au cours des les services disposant des deux techniques qui peuvent utili- défaillances multi-viscérales (Hémodiafe). Réanimation 2003; ser ainsi leur complémentarité. Pour ceux ne disposant que 12(suppl 3):129S. [16] Evanson JA, Himmelfarb J, Wingard R, Knights S, Shyrb Y, Schul- de l’une ou l’autre des deux méthodes, chacune semble pou- man G, et al. Prescribed versus delivered dialysis in acute renal failure voir répondre aux exigences requises pour la prise en charge patients. Am J Kidney Dis 1998;32:731–8. de l’IRA en réanimation et les améliorations techniques à [17] Uchino S, Fealy N, Baldwin I, Morimatsu H, Bellomo R. Continuous venir permettant des les optimiser permettront encore une plus is not continuous : the incidence and impact of circuit “down time” on grande flexibilité pour s’adapter aux patients les plus fragi- uraemic control during continuous veno-venous haemofiltration. les. Intensive Care Med 2003;29:575–8. [18] Faure H, Fieux F, Bornstain C, Azoulay E, Schlemmer B, Legendre C, et al. Le syndrome de lyse tumorale (SLT) en réanimation (abstr.). Réanimation 2000;9(suppl.2):161. Références [19] Tan HK, Bellomo R. M’Pis DA, Ronco C. Phosphatemic control during acute renal failure : intermittent hemodialysis versus continu- [1] Guerin C, Girard R, Selli JM, Perdrix JP, Ayzac L. Initial versus ous hemodiafiltration. Int J Artif Organs 2001;24:186–91. delayed acute renal failure in the intensive care unit. 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