BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA RÉPARATION - SYNTHÈSE - Ademe

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BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA RÉPARATION - SYNTHÈSE - Ademe
BENCHMARK INTERNATIONAL
DU SECTEUR DE LA
RÉPARATION

                          SYNTHÈSE
BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA RÉPARATION - SYNTHÈSE - Ademe
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes sollicitées dans le cadre de l’étude, et en particulier les
membres du comité de suivi pour leur implication tout au long de l’étude :

ADEME - HERVIER Marie
Amis de la terre - CIARABELLI Laurent ; ZAMANT Camille ; DUFOUR Alma
APCMA - COHIN David ; MATTELY Benjamin
Eco-mobilier - WEISMAN MOREL Eric; LEFEVRE Virginie
Eco-systèmes - DUPARAY Guillaume ; LEBRUN-FRISDAL Astrid
Envie - ANSEL Didier
FEDELEC - COURET Joël
FIEEC - MONIER Florence
FIEEC / AFNUM - MARCOUYOUX Caroline
FNE - GABOREL Héloïse
GIFAM - BRUNIER Hortense ; CHICAUD Damien
MEF - DGE - WATTEBLE Alexandre ; LEGRIS Alexandra
MTES - DGPR - GALONNIER Victor
Réseau Ducretet - CARCAILLON Pascal
SEB - COUROUGE Olivier ; CHANTEAU Alain ; PAUTROT Alain
SIRRMIET - JAMMES Catherine
Valdelia - DE MENGIN Florence ; BRETON Nathalie ; DIAZ Audrey

                                                 CITATION DE CE RAPPORT
ADEME, HERVIER Marie, RDC ENVIRONMENT, LOGEL Xavier, DESCOS Isabelle. 2018 - Benchmark
international du secteur de la réparation – Synthèse. 19 pages.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou
ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le
Code pénal. Seules sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé de copiste et
non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique,
pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions
des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie.

Ce document est diffusé par l’ADEME
20, avenue du Grésillé
BP 90406 | 49004 Angers Cedex 01
Numéro de contrat : 17MAR 000296

Étude réalisée pour le compte de l'ADEME par : RDC Environment

Coordination technique - ADEME : Marie HERVIER-COLLAS

Direction Economie circulaire et déchets /Service Produits et Efficacité Matière

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BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA RÉPARATION - SYNTHÈSE - Ademe
TABLE DES MATIERES
1.       OBJECTIF DU BENCHMARK ........................................................................................................................................... 4
2.       METHODOLOGIE ............................................................................................................................................................... 4
3.       LIMITES DE L’ETUDE ....................................................................................................................................................... 5
4.       ENSEIGNEMENTS DE L’ETUDE ..................................................................................................................................... 6
     4.1. STRUCTURATION DU SECTEUR DE LA REPARATION ......................................................................................................................6
     4.2. DEMARCHES REGLEMENTAIRES SUSCEPTIBLES DE FAVORISER LA REPARATION ....................................................................7
       4.2.1. Fiscalité ................................................................................................................................................................................... 7
       4.2.2. Garantie................................................................................................................................................................................... 9
     4.3. DEMARCHES INDIVIDUELLES INTERESSANTES ........................................................................................................................... 10
       4.3.1. Les labels .............................................................................................................................................................................. 10
       4.3.2. Les plateformes d’information .................................................................................................................................... 12
       4.3.3. Les initiatives organisationnelles. .............................................................................................................................. 12
     4.4. AUTOREPARATION .......................................................................................................................................................................... 13
       4.4.1. Produits réparés................................................................................................................................................................ 14
       4.4.2. Les Repairs Cafés® .......................................................................................................................................................... 14
       4.4.3. Autres démarches d’autoréparation ......................................................................................................................... 15
     4.5. FREINS ET LEVIERS IDENTIFIES PAR LES EXPERTS DES PAYS INTERROGES ............................................................................ 15
       4.5.1. Freins identifiés ................................................................................................................................................................. 15
       4.5.2. Leviers identifiés ............................................................................................................................................................... 15
     4.6. CONCLUSION .................................................................................................................................................................................... 16
SIGLES ET ACRONYMES ........................................................................................................................................................ 17
GLOSSAIRE ................................................................................................................................................................................ 18

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1. Objectif du benchmark
La réparation, en permettant de remettre en fonction un bien, contribue au prolongement de la durée de
vie des produits et participe ainsi à la réduction des consommations de ressources et de la production des
déchets, dans le cadre d’une économie circulaire. Les activités de réparation interviennent au niveau de
chacun des trois domaines d’action.

L’objectif de l’étude est de réaliser un panorama international du secteur de la réparation en détaillant pour
10 pays :
         L’organisation du secteur (acteurs, circuits, accès à l’information…)
         L’état du secteur et son évolution (indicateurs technique (volumes), économique (chiffres
             d’affaires) et social)
         Les actions visant à soutenir le secteur (fiscalité, garantie, labels, accompagnements…)

Une attention particulière est portée au fonctionnement de la garantie et à l’autoréparation.

Les 10 pays étudiés sont : Allemagne (ALL), Autriche (AUT), Australie (AUS), Belgique (BE), Corée du Sud
(KR), Japon (JP), Massachussetts (MA), Pays-Bas (NL), Suède (SE) et Royaume Uni (UK).

Le champ du secteur de la réparation à étudier couvre 10 catégories de produits :
        Électroménager (intégrant le GEM1 et PEM2),
        Équipements bruns (audiovisuel, vidéo, photo),
        Équipements gris (téléphonie, informatique),
        Outillage (outils de jardinage et bricolage hors EEE3),
        Mobilier et décoration,
        Équipements de loisirs (jouets, équipements de sport, instruments de musique),
        Vélos,
        Bijouterie-horlogerie,
        Produits textiles (vêtements, chaussures et maroquinerie),
        Lunettes.

L’ensemble des enseignements de l’étude ont été compilé dans une analyse transversale et ont permis
d’identifier les initiatives intéressantes dans différents pays.

La présente synthèse présente les enseignements principaux de l’étude. Le rapport complet et une
annexe compilant des fiches par pays sont également disponibles.

Note : les informations identifiées dans le cadre de cette étude ont permis de mettre en avant beaucoup
d’initiatives dans le secteur des EEE et peu pour les autres secteurs. Cela peut être expliqué en partie par
le fait que les besoins en réparation pour les autres secteurs sont plus ‘classiques’ (réparation d’un
vêtement) et moins sujet à des évolutions technologiques rapides.

2. Méthodologie
Les moyens mis en place pour identifier les politiques publiques et les actions favorisant le secteur de la
réparation sont :
         Des recherches bibliographiques en français, anglais, néerlandais, espagnol et allemand
            via une recherche sur internet par mots clés. La recherche bibliographique a permis d’identifier
            divers rapports, sites internet et articles publiés (cf. les fiches pays).

1
  Gros électroménager
2
  Petit électroménager
3
  Equipements électriques et électroniques

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   Des interviews avec divers acteurs locaux dans les 10 pays étudiés (ministères et agences
            de l’environnement, fédération de réparateurs, entreprises actives dans les secteurs de la
            réparation, producteurs ou fédérations producteurs, entreprises de l’économie sociales et
            solidaires, associations.

La sélection des territoires étudiés a été réalisée à travers une approche très large au départ pour aboutir
à une sélection limitée de pays.
Les critères pris en compte pour exclure certains pays ont été :
          Le caractère informel des activités de réparation (risque de manque de données ;
          La difficulté de transposabilité des mesures à la France du fait d’une situation économique
             trop différente (ex : coût de la main d’œuvre faible).
La sélection des pays s’est ensuite basée sur les critères suivants :
     Existence d’instruments réglementaires et d’initiatives pouvant favoriser la réparation directement
         ou indirectement ;
     Niveau d’autoréparation ;
     Disponibilité de données sectorielles ;
     Diversité des pays.

3. Limites de l’étude
La réalisation de l’étude a mis en lumière certaines limites et notamment :
          Le niveau de profondeur de l’analyse selon les types de produits à réparer est
             hétérogène :
                 o Les réparations des produits électriques et électroniques sont les mieux étudiées du
                      fait des prix des produits (parfois relativement élevés), de la structuration du marché
                      et de sa dynamique,
                 o Le secteur de la réparation sur les autres produits est parfois plus atomisé (petits
                      réparateurs de quartier).
          La comparaison entre pays n’a pas été envisagée du fait d’un manque de cohérence de
             construction des données, notamment économique : les catégories de produits ne sont pas
             toujours segmentées de la même façon, les sources et modes de présentations des données
             non plus.
                 o Les modes de calcul peuvent être variables selon le secteur et les pays.
                 o La finesse des données n’est pas identique selon que le pays est européen (pour
                      lesquels il existe une base, Eurostat, mais basé sur des déclarations par pays) ou hors
                      Europe (MA, AUS, JP, KR). Seule une comparaison entre pays européens a pu être
                      effectuée.
          Le manque de disponibilité d’études d’impacts pour la mise en place des mesures a
             constitué un frein dans l’analyse des résultats des mesures. Lorsqu’elles existent, ces études
             couvrent parfois un champ plus large que la seule réparation ; ou les coûts ne sont pas évalués
             globalement (manquent souvent les coûts de communication et de mise en place, mais aussi
             les effets positifs de la mesure).

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4. Enseignements de l’étude
    4.1. Structuration du secteur de la réparation
L’organisation générale de la réparation est présentée ci-après :
                 Réparation secteur produits (classique)                                          Réparation en vue d’une seconde vie
                                                             Sous
                                                           garantie
                                                                                                               Économie Classique
    Fabricants                       Distributeurs                        Consommateurs              (Reconditionnement/reconstruction de produits)

                                                                       Hors
                                                                      garantie                      Eco-organismes                          ESS

   Réparateurs Industriels et
                                                 Réparateurs
      Centres ou Stations
                                                indépendants                      Hors
      Techniques Agréés
                                                                                 garantie

                                                                                   Autoréparation

                                                                                        Co-réparation

                                Agréés           Non-agréés                             Atelier de co-
                                                                                         réparation
                                                                                       Plateformes de
                                                                                         réparation
Figure 1 : Organisation générale de la réparation dans les pays étudiés

Note : L’épaisseur des flèches donne une notion quantitative sur les flux de produits réparés. Les pointillés
représentent des flux potentiels, transférés par des contrats de sous-traitance. Par exemple, hors garantie
le flux se dirigeant vers les réparateurs indépendants est le plus gros. Les couleurs représentent les
différents types d’acteurs du secteur de la réparation.
Le rôle des acteurs est rappelé dans l’analyse transversale et dans le mesure du possible pour les
différentes catégories de produits étudiées.

Le consommateur qui a besoin d’une réparation s’adresse à 2 types d’acteurs :
    - Si le produit est encore sous garantie : il s’adresse généralement au distributeur et plus rarement
       au fabricant.
    - Si le produit n’est plus sous garantie : il fait appel à un réparateur indépendant agréé ou non agréé.

Les principaux éléments caractérisant la réparation sont :
    - Le secteur de la réparation est atomisé quelles que soient les catégories de produits.
        La réparation peut être soit l’activité principale de professionnels soit une activité
        complémentaire à une activité de vente.
    - Les fabricants et les distributeurs ont généralement recours à des réparateurs agréés. Dans
        certains cas l’activité de réparation peut être internalisée chez le fabricant ou chez le distributeur.
    - Deux aspects de la réparation tendent à se développer dans les pays étudiés Le niveau de
        développement et de maturité de ces initiatives varie fortement d’un pays à l’autre (cf.
        Autoréparation ).
         L’autoréparation : les consommateurs ont de plus en plus recours à l’autoréparation pour
            certaines catégories de produits.
         La réparation par les entreprises de l’ESS qui en intervenant sur des flux de déchets,
            remettent des produits réparés sur le marché.

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4.2. Démarches règlementaires susceptibles de favoriser la réparation
Les démarches règlementaires mises en place par les pays pour encourager la réparation de manière
directe ou indirecte sont peu nombreuses :

                   L’obligation de disponibilité des pièces détachées.
                       o Corée du Sud : il existe une obligation de disponibilité des pièces détachées qui varie
                            entre 7 et 9 ans selon les produits pour le marché coréen.
                            Cette mesure n’est pas respectée et aucune sanction n’est appliquée en cas de non-
                            respect de la loi.
                       o Etats-Unis, dans certains États dont le Massachussetts un projet de loi porté par
                            l’association Repair.org propose d’étendre aux produits électroniques la loi
                            « Automotive Right to Repair » 4 concernant les voitures, qui impose que la
                            disponibilité pour les réparateurs agréés et indépendants :
                                 Les informations nécessaires à la réparation (plans, logiciels…) ;
                                 Les pièces détachées ;
                                 Les outils de diagnostic des pannes.

             La mise en place d’un objectif de réutilisation
            En Belgique deux des trois régions ayant la compétence Environnement et Déchets ont mis en
            place un objectif de réutilisation qui peut indirectement favoriser la réparation à travers la remise
            en état et la réparation de déchets comme le gros électroménager.

                   Les outils économiques (cf. Fiscalité)

                   La modulation du système de garantie (cf. Garantie

 À noter que la France semble plutôt en avance en matière réglementaire :
S’il n’existe pas d’objectif sur la réparation, des objectifs visant à favoriser la réparation ont néanmoins été
fixés :
     - Pour le consommateur, dans le cadre de la garantie légale de conformité, la France a étendu la
          durée de la charge de la preuve à 2 ans.
     - Pour les réparateurs, la France a également mis en place une obligation d’information de la
          disponibilité des pièces détachées mais l’efficacité de la mesure n’est pas démontrée.
     - Pour les fabricants, les cahiers des charges des agréments des éco-organismes prennent en
          compte les aspects réparabilité dans l’éco-modulation des barèmes (Éco-systèmes et
          Ecologic). Par exemple, l’éco-contribution des fabricants varie selon des critères de disponibilité
          des pièces détachées.

    Les éléments qui pourraient être étudiés par la France sont :
            Le renforcement de la garantie légale en :
                         o      Rendant la réparation prioritaire par rapport au remplacement
                         o      Allongeant / adaptant la durée légale de garantie
                         o      Réinitialisant la garantie lorsque le produit est réparé
                    Les outils économiques permettant de réduire le coût de la réparation pour le
                     consommateur (exemple : baisse de la TVA, écochèque réparation, etc.)

                       4.2.1.     Fiscalité
Des mesures fiscales permettant l’allègement du coût de la réparation sont mises en place en Europe et à
différents niveaux territoriaux : local (ville de Graz en Autriche) ou national (Belgique, Pays-Bas et Suède).

4
    Droit de réparer pour les automobiles. Le projet de loi a été également été déposé en Californie.

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Différentes mesures fiscales sont appliquées sur la réparation : la diminution de la TVA ; l’allègement des
coûts de réparation (via des subventions ou des crédits d’impôts) et les éco-chèques.

           Diminution de la TVA sur la réparation des chaussures, des vélos et des vêtements
            (Belgique, Suède et Pays-Bas) ;

Note : une proposition de modification de la directive est en cours de discussion au niveau des institutions,
en vue d’harmoniser le système européen de TVA à l’échelle de tous les États membres.

           Allégement des coûts des réparations pour le consommateur.
                o A travers des subventions : prise en charge par des structures publiques (État ou
                   commune), du coût onéreux de la réparation, en remboursant
                        Soit le consommateur à la suite de son achat
 La ville de Graz en Autriche (env. 280 000 hab.) subventionne la réparation d'appareils
 électriques depuis le 16 novembre 2017.

 Principe : 50% des coûts de réparation d’un appareil électrique jusqu’à 100 euros par an /
 ménage.

 Modalités : Envoi de la facture par les ménages à la ville de Graz.

 Exigence : Réparations auprès de professionnels enregistrés auprès de la plateforme internet de
 recensement des réparateurs indépendants : Reparaturführer.

 Résultats, de janvier à octobre 2017 :
    - 124 demandes de remboursement pour 5 réparateurs de EEE soit environ 25 réparations
         par réparateur (2,7/ mois) ce qui est faible mais récent
    - Coût pour la commune : 9 000 euros pour la commune de Graz.
 Pour l’année 2018, Graz s’attend à ce que les demandes de remboursement doublent.

                            Soit le réparateur directement (ce qui permet d’assurer directement pour le
                             consommateur un coût moindre).
 La Suède lutte contre le travail non déclaré à domicile depuis janvier 2017 et la réparation du
 gros électroménager est concernée.

 Principe :
 50% du prix de la main d’œuvre sur la réparation dans une limite de 4 985 EUR/an pour certains
 services dont la réparation à domicile du gros électroménager (machine à laver, sèche-linge, lave-
 vaisselle, réfrigérateur et congélateur, cuisinière, plaque de cuisson, hotte, four et micro-ondes…).

 Exemple de modalité (coût de la réparation est de 100 SEK):
     - Le client paye 50 SEK au réparateur.
     - Le réparateur réclame les 50 autres SEK à l’administration via une plateforme en ligne en
         renseignant le montant de la réparation, le nom du client, son adresse et le service.
     - L’administration lui verse les 50 SEK.
 L’administration procède à des contrôles sur le réparateur (adresse client, interrogation du client,
 seuils de prise en charge respecté), en cas de contrôle positif, le consommateur doit rembourser
 l’administration le cas échant 50 couronnes.

 Résultat :
 Pas de résultats connus, la mesure est récente. De plus pas d’analyse uniquement sur la réparation,
 la mesure étant plus globale (lutte contre le travail clandestin). L’objectif principal de la mesure est
 de réduire les emplois non déclarés et non de dynamiser le secteur de la réparation. De plus, le coût
 global de la mise en place de la mesure n’est pas appréhendé.

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Les écochèques (Belgique) permettant aux consommateurs de disposer d’un moyen
                      de paiement défiscalisé pour payer leur prestation de réparation.
          La Belgique a mis en place un système d’écochèques (chèques verts) défiscalisés
                     permettant de payer notamment des activités de réparation

    Objectifs :
              -    Canaliser une partie du pouvoir d’achat vers des secteurs spécifiques
              -    Stimuler la consommation intérieure
              -    Permettre aux consommateurs de réaliser des achats plus importants, qu’ils n’auraient
                   pas réalisés autrement.

    Principes :
              -    Champ des achats couverts par le chèque : des produits écolabellisés, des produits de
                   classe énergétique A, des réparations (vêtements, chaussures, articles de
                   maroquinerie, produits électriques, appareils électroniques et informatiques, lunettes,
                   bijoux, montres et meubles)
              -     Montant 250 € / employé
              -    L’employeur et l’employé ne payent pas de taxe sur les chèques.
              -    Les frais de gestion : environ 5 % pour l’employeur
              -    Frais de participation : environ 3 % du montant collecté pour les commerçants.

    Résultats :
             -     Dépenses de réparation : 5% des cas
             -     Dépenses les plus populaires : achat d’appareils électriques neufs (36 %),
             -     Barrière à l’acceptation de ce système de paiement par les réparateurs : Frais de
                   participation trop élevé.

    Bénéfices globaux :
             -   46 millions d’euros de TVA supplémentaires
             -   3 100 emplois supplémentaires
             -   Une consommation intérieure supplémentaire de 33 millions d’euros

                   4.2.2.    Garantie
En Europe, les distributeurs sont dans l’obligation de fournir une garantie aux consommateurs (aussi
appelée garantie légale de conformité).
Le système de garantie légale de conformité est encadré par la Directive 1999/44/CE qui précise
notamment :
        Une durée minimum de 24 mois ;
          Une durée de la charge de la preuve pour le distributeur les 6 premiers mois puis pour le
           consommateur, la période restante (généralement 18 mois).

En Europe, trois pays ont modifié la durée de garantie légale de conformité : la Suède, les Pays-Bas et le
Royaume-Uni.
        La Suède a étendu la durée légale minimum à 3 ans
        Les Pays-Bas et le Royaume-Uni n’ont pas de durée de la garantie uniforme pour tous les
           produits (mais en respectent les 2 ans minimum imposés par la Directive 1999/44/CE).

Notons également qu’en Autriche la garantie est réinitialisée lorsque le produit est réparé ou remplacé sous
garantie.

La France a étendu la durée de la charge de la preuve pour le distributeur à 2 ans5.

5
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006069565&dateTexte=20180518

                                    BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA REPARATION - SYNTHESE | PAGE 9
En cas de défaut, la Directive ne hiérarchise pas les solutions que le distributeur doit proposer au
consommateur (remplacement du produit, réparation du produit ou remboursement). Aucun pays n’a fixé
la priorité à la réparation par rapport au remplacement à neuf. Néanmoins en France le consommateur
peut faire part de sa préférence pour la réparation au distributeur. Celui-ci devra alors respecter le choix
du consommateur sauf si la réparation est beaucoup plus coûteuse que le remplacement.

    Aux Pays-Bas la durée de garantie est basée sur la durée que le consommateur est en droit
    d’attendre

    Principe :
    La garantie permet de mettre en cohérence la durée de garantie avec la durée de vie réelle des
    produits. Des durées préconisées ont été publiées (selon le prix d’achat) par UNETO-VNI (fédération
    de réparateurs de distributeurs).
    Résultat :
    Il apparait que le fonctionnement du système de la garantie légale reste flou pour le consommateur.

       4.3. Démarches individuelles intéressantes
Plusieurs types d’initiatives ressortent dans les différents pays étudiés : les labels, les plateformes
d’information, la sensibilisation du consommateur et les initiatives organisationnelles.

Parmi les pays étudiés, la France semble être l’un des pays les plus actifs sur le sujet de la réparation. Il
est considéré par les acteurs des autres pays comme en avance. Les connaissances sur le sujet sont déjà
développées et plusieurs études présentent régulièrement la situation du secteur pour différentes
catégories de produits. De ce fait la plupart des acteurs impliqués en France sur ce sujet se connaissent.
D’autre part, des initiatives comme « les journées de la réparation » permettent de sensibiliser le
consommateur mais également de valoriser les acteurs de la réparation à l’échelle locale.
Par rapport aux autres pays étudiés :
         Le nombre d’initiatives favorables à la réparation semble être plus élevé;
         Les informations communiquées, les pratiques et les initiatives existantes semblent 6 mieux
            connues des consommateurs mais également des autres acteurs (fabricants, pouvoirs
            publics).

    Parmi les pays étudiés, les initiatives intéressantes suivantes ont été mises en place :
             La mise en place d’un affichage permettant d’évaluer la réparabilité des produits (AUT) ;
             L’analyse et le développement de nouveaux modèles économiques (UK) ;
             L’organisation du secteur de la réparation autour d’une ou de fédération(s) (NL).

                     4.3.1.      Les labels
Qu’ils soient environnementaux ou spécifiques à la réparation les labels permettent d’aider le
consommateur lors de l’achat d’un produit ou de le guider vers une structure adéquate. Dans plusieurs
pays, divers acteurs ont développé des labels en lien avec la réparabilité avec plus ou moins de succès.

                Les labels qui permettent d’afficher des produits plus vertueux sur le plan de la réparation
                 Ces labels sont soit :
                    o Spécifiques à la réparation : le message transmis au consommateur porte
                        uniquement sur la réparabilité du produit (ex : ONR 192102 en Autriche).

6
    Cette observation se base sur les difficultés rencontrées à obtenir des informations sur le fonctionnement de la garantie légale.

                                        BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA REPARATION - SYNTHESE | PAGE 10
En Autriche un label volontaire permettant d’évaluer la réparabilité

    Nom : ONR 192102 : Label of excellence for durable, repair-friendly designed electrical and electronic
    appliances
    Champ : produits bruns 7et blancs
    Développeur : Repanet (association de réparateurs indépendants) en
    coopération avec le ministère de l’environnement, l’agence de
    Normalisation (Normungsinstitut).
    Critères :
    Critères obligatoires et facultatifs sur la réparabilité.
    Selon le score final, le produit a une mention : bien, très bien ou excellent.
    Résultats
    120 produits labellisés (peu) du fait du caractère volontaire de la démarche, de la taille du marché
    autrichien et du coût d’obtention (environ 3000 euros pour un appareil simple).

Des projets similaires sont en cours sur les territoires suivants :
   - Europe : le JRC (Joint Research Centre 8 ) mène actuellement des travaux sur les produits
       électriques et électroniques pour développer un système de notation évaluant la réparabilité des
       produits et la capacité à les améliorer. Résultats attendus pour fin 2018.
   - Benelux : méthodes d’évaluation et de tests sur la réparabilité pour les EEE en cours de
       développement. Résultats attendus courant 2018.
   - France : D’après la Feuille de Route de Economie Circulaire, la France souhaite afficher une
       information simple sur la réparabilité des produits d’ici 20209.

                    o   Plus globaux : ces labels écologiques intègrent notamment des critères de
                        réparabilité et aident le consommateur à sélectionner des produits globalement plus
                        respectueux de l’environnement.
    Le label EPEAT aux Etats-Unis
    Champ : Produits électriques et électroniques (ordinateurs, téléviseurs,
    téléphones portables…)
    Exemples de critères sur la réparation : Durée de garantie, remplacement
    facile des principaux composants…10
    A noter que 23 critères sont obligatoires et 28 sont optionnels
    Résultats : Le label est utilisé par 67 entreprises et plus de 3 500 produits sont labélisés.

    Der Blaue Engel en Allemagne
    Champ : Concerne plusieurs catégories de produits dont
        - Le mobilier
        - Les jouets
        - Les machines à café…
    Exemples de critères sur la réparation : Durée de garantie, remplacement facile
    des principaux composants…11
    Résultats : Le label est utilisé par 1 500 entreprises et plus de 12 000 produits sont labélisés mais
    seulement certains de ces produits entrent dans le champ de cette étude.

7
  Label d'excellence pour des appareils électriques et électroniques durables et faciles à réparer.
8
  Le Centre commun de recherche est le service scientifique interne de la Commission européenne. Il réalise des recherches et
fournit des conseils scientifiques indépendants, fondés sur des éléments factuels, qui contribuent à étayer l'élaboration des
politiques de l'UE.
9
  https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/feuille-route-economie-circulaire-frec
10 Exemples d’autres critères (EPEAT) : écodesign et gestion de la fin de vie du produit, utilisation de matériaux recyclés ou de
biomatériaux…
11
   Exemples d’autres critères (Der Blaue Engel): atteindre des performances énergétiques de classe A (EU Directive 2002/40/EC)
pour les écrans, disposer d’un mode OFF, être conçu pour être désassembler facilement, pour le textile la matière première ne doit
pas être traitée avec des pesticides ou biocides (sauf exception), l’emballage doit être fabriqué à partir de matière 100% recyclée…

                                     BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA REPARATION - SYNTHESE | PAGE 11
L’écolabel Européen
     Champ : Concerne plusieurs catégories de produits dont :
          - les produits électriques
          - le mobilier en bois
          - les chaussures et le textile…
     Exemples de critères sur la réparation : Durée de garantie, remplacement
     facile des principaux composants…12
     Résultats : Plus de 50 000 produits sont labélisés mais seulement certains de
     ces produits entrent dans champ de cette étude. Les produits les plus labélisés sont le textile (environ
     13 marques) et les téléviseurs (environ 60 marques).

                     4.3.2.     Les plateformes d’information

Plusieurs plateformes d’information en ligne pour les consommateurs ont été identifiées ; elles présentent
des informations sur :
    - Les          réparateurs        (cartographie       des       réparateurs     au       Royaume-Uni :
        http://therestartproject.org/repairdirectory/, en Autriche : www.reparaturfuehrer.at…)
    - Les distributeurs qui respectent les pratiques en matière de garantie (Thuiswinkel.org au Pays-
        Bas)
    - Les marques sensibles à la réparation (Buymeonce au Royaume-Uni)
    - Des tutoriels pour assister le consommateur (ou éventuellement des réparateurs) dans la
        réparation (ex : Monteuropafstand. aux Pays-Bas, Ifixit à l’international)

                Les actions de sensibilisation

Les actions de sensibilisation du consommateur sont menées par les pouvoirs publics, les associations,
les Repair cafés et les fédérations de réparateurs. Ces actions ont pour objectif de :
    - Motiver le consommateur sur des pratiques de réparation (ex :Milieucentraal) ;
    - Promouvoir les initiatives locales (ex :RepairTogether).

                     4.3.3.     Les initiatives organisationnelles.
L’organisation du secteur permet aux acteurs de la réparation d’initier des dynamiques pour l’ensemble du
territoire. La mise en place de telles initiatives permet d’assurer le maillage à l’échelle nationale, d’assurer
que le flux est suffisant pour pérenniser l’activité mais également les interactions entre les acteurs afin
d’assurer la faisabilité de la réparation à travers l’accès aux pièces détachées ou aux informations
nécessaires au bon déroulement de la réparation. La mise en réseau des acteurs se traduit par :
     - Des fédérations de :
              o Réparateurs (Pays-Bas, Belgique) ;
              o Repair Cafés® (RepairTogether en Belgique) ;
              o L’ESS (Ressource/Komosie en Belgique, FKN et Furniture Reuse Network au Royaume-
                  Uni) ;
     - Des entreprises du secteur de la réparation (E-Reuse Network aux Etats-Unis) ;
     - Des associations (Repanet en Autriche, Repair.org aux Etats-Unis, J-HARB au Japon) ;
     - Des partenariats entre les différents acteurs de la chaine de valeur dans la perspective
          d’augmenter la quantité de produits réutilisés.

           Développement de nouveaux modèles économiques
Le développement de nouveaux modèles économiques permet d’offrir de nouveaux services et susciter
l’intérêt des consommateurs.

12
     Exemple d’un autre critère : les emballages doivent intégrer une part de matière recyclée (80% pour les cartons)

                                       BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA REPARATION - SYNTHESE | PAGE 12
Le Royaume-Uni a identifié, dans le cadre d’une étude 13, des pistes pour développer le secteur de la
réparation sur son territoire, sur la base de nouveaux modèles économiques. Les modèles étudiés par
dans cette étude sont les suivants :
    - Le modèle fondé sur la réparation à prix fixe : Le coût de la réparation est indépendant de la nature
        de la panne mais varie selon le prix et le modèle du produit.
    - Le modèle de la réparation basée sur l’échange et le reconditionnement : Le produits du
        consommateur est remplacé par un produit identique ou équivalent.
    - Le modèle fondé sur l’organisation des services de réparation autour des entreprises de l’ESS :
        Les entreprises de l’ESS réparent certains produits.

A noter que la France a analysé le fonctionnement de 38 structures de réemploi et réutilisation14. Cette
étude a permis de renforcer les connaissances des modalités de développement et de fonctionnement des
structures de réemploi-réutilisation et de leurs performances qui réparent à travers la réutilisation.

       4.4. Autoréparation
L’autoréparation est l’acte de réparer un bien soi-même, potentiellement à l’aide d’outils et de conseils
préalables. Elle inclut généralement la co-réparation, autrement appelée réparation assistée, lors de
laquelle une personne externe intervient pour conseiller le réparateur (ex : Repair café®, atelier
d’autoréparation).
De plus en plus de lieux émergent sur les territoires permettant un maillage plus prêt du consommateur.
Au vu du manque de données à l’échelle nationale, cette étude s’appuie principalement sur les chiffres
publiés par la fédération internationale des Repair cafés®. Cependant, lorsqu’elles ont été identifiées
d’autres initiatives locales sont étudiées dans les fiches pays.
À noter qu’en France l’autoréparation bénéficie déjà d’une image positive15 et les ateliers d’autoréparation
couvrent d’ores et déjà une grande partie du territoire français.

     La France pourrait appuyer le développement d’une structure regroupant les initiatives de
     l’autoréparation.

13
   WRAP, 2013, The Business Case for Repair Models disponible sur : http://www.wrap.org.uk/sustainable-
electricals/esap/resource-efficient-business-models/case-studies/the-business-case-repair-models
14
   http://www.ademe.fr/analyse-technico-economique-structures-reemploi-reutilisation-france
15
   ADEME et Spareka, 2017, Perceptions et pratiques des français en matière d'autoréparation

                                   BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA REPARATION - SYNTHESE | PAGE 13
Le tableau suivant reprend les différentes initiatives identifiées dans les pays étudiés.

Tableau 1 : Organisation du secteur de l'autoréparation dans les pays étudiés en 2017
                                                                         Présence de Repair café® et
                                 Structuration16                                                       Présence d’autres acteurs
                                                                         nombre d’ateliers par pays

                                                                                                                    Oui
                        ALL      Initiatives locales                          Oui              346
                                                                                                              Reparaturiniative

                                                                                                                    Oui
                        AUT      Initiatives locales                          Oui              12
                                                                                                              Reparaturiniative

       Europe                    Fédérations qui regroupent les Repair
                        BE                                                    Oui              215                   Non
                                 cafés®

                        NL       Initiatives locales                          Oui              358                   Non

                                                                                                                    Oui
                        UK       Initiatives locales                          Oui              33
                                                                                                                   Restart

                        SE       Initiatives locales                          Oui               2                    Non

                        AUS      Initiatives locales                          Oui               5                    Non

                                                                                                                     Oui
                   US     (MA)   Initiatives locales                          Oui              21
                                                                                                                 Fixit clinic
     Hors Europe

                        JP       Initiatives locales                          Oui               5                    Non

                        KR       Pas d’initiative identifiée                          Non                            Non

                        FR       Initiatives locales                          Oui              130                   Non

Le nombre de Repair cafés® par habitant est le plus élevé aux Pays Bas et en Belgique avec près de 2 pour 100 000
habitants (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Ces initiatives sont présentes dans tous les pays étudiés (sauf e
n Corée du Sud) mais ne représentent aujourd’hui qu’une petite partie des réparations (moins de 1% de la population
a participé à un Repair café en 2016 (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Dans les deux pays qui paraissent les p
lus actifs, les ateliers d’autoréparation sont soutenus par des organismes actifs à l’échelle nationale (cf. focus ci-
dessous).

                   4.4.1.        Produits réparés
D’après une étude de la Fédération Internationale des Repair cafés®, les produits les plus couramment
réparés dans les lieux d’autoréparation sont : les petits produits électriques et électroniques (la machine à
café, la bouilloire, …), les aspirateurs, les lampes et les lecteurs CD/DVD.

                   4.4.2.        Les Repairs Cafés®
Les initiatives de l’autoréparation sont généralement des initiatives organisées localement (rarement à
l’échelle nationale). Ces actions ont été difficiles à mesurer dans les différents pays, car il n’existe pas
nécessairement de comptabilité / agrégation nationale.
Il existe également des Repair café®, action volontaire développant des ateliers répondant à une charte.

16Initiatives locales : initiatives organisées localement (rarement à l’échelle nationale) et donc sans
dynamique nationale.
                                         BENCHMARK INTERNATIONAL DU SECTEUR DE LA REPARATION - SYNTHESE | PAGE 14
Ces initiatives sont parfois encouragées par les pouvoirs publics qui peuvent mettre à disposition des
locaux ou soutenir financièrement l’organisation.

La présence de fédérations des Repair Café® au niveau national (et non pas seulement au travers du
réseau mondial) permet d’initier une dynamique de l’autoréparation. La Belgique dispose de deux
fédérations (pour la Flandre : Netwerk Bewust Verbruiken et pour la Wallonie et Bruxelles capitale :
RepairTogether) qui regroupent l’ensemble des initiatives associées aux Repair Cafés®. La Belgique est
actuellement le second pays où le secteur de l’autoréparation est le plus dynamique.
D’autres réseaux intègrent plus globalement les Repair Cafés® et autres structures de la réparation comme
en Allemagne (Reparatur-initiativen), en Autriche (Reparatur-initiativen).

                  4.4.3.      Autres démarches d’autoréparation
Les ateliers d’autoréparation ont été identifiés comme étant des lieux propices au développement de
nouvelles technologies comme l’impression 3D. En effet les ateliers d’autoréparation permettent de
sensibiliser les consommateurs aux nouvelles technologies et aux pratiques innovantes mais également
d’expérimenter certaines pratiques encore rejetées par les fabricants ou les réparateurs qui sont jugées
pas suffisamment fiables17.

Il existe également des sites internet qui proposent des tutoriels pour aider le consommateur à réparer son
produit lui-même (exemples : à l’international Ifixit, en France Spareka, Oscaro, Commentreparer.com,
etc.).

     4.5. Freins et leviers identifiés par les experts des pays interrogés

                  4.5.1.     Freins identifiés

Sur la base des 58 entretiens réalisés, différents freins ont été identifiés dans les différents pays étudiés et
sont rappelés ici sans classement hiérarchique :
         La valeur du produit : plus le produit neuf est bas par rapport à la réparation, moins la
            réparation sera favorisée.
         L’organisation du secteur : plus le secteur est atomisé (comme c’est relativement le cas
            aujourd’hui), moins la réparation peut être promue et organisée.
         Les pratiques du consommateur : le manque de pratique de consommateur peut dépendre
            de divers paramètres dont celui de l’information
         La disponibilité limitée des pièces détachées et des informations nécessaires aux
            réparateurs pour effectuer la réparation : ce point est encore plus aigu pour les réparateurs
            indépendants non agréés qui n’ont pas toujours d’accès aux informations des fabricants.
         La conception des produits : l’intégration de critères de réparabilité dès la conception
            favorisera la réparation
         L’attribution des responsabilités en cas de dommage à la suite d’une réparation : Le fabricant
            est responsable jusqu’à ce qu’il démontre que le produit a fait l’objet d’une intervention
            extérieure.

                  4.5.2.     Leviers identifiés

Les leviers identifiés dans les différents pays sont présentés ci-dessous. Cependant, leurs impacts n’ont
généralement pas été mesurés dans les pays étudiés.

             Organiser et structurer du secteur autour d’une fédération regroupant les réparateurs.

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   ADEME, 2017 Encourager la réparation via l’impression 3D et les Fabs labs, http://www.ademe.fr/encourager-reparation-via-
lutilisation-limpression-3d-espaces-fabrication-numerique

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   Rendre possible techniquement la réparation
               o En rendant disponibles les pièces détachées et les informations nécessaires à
                   l’ensemble des réparateurs (plans, outils…).
               o En favorisant la conception de produits modulables.

           Rendre possible financièrement la réparation en :
               o Réduisant le coût de la réparation pour le consommateur
                       Via la diminution de la TVA
                       À travers, des subventions des pouvoirs publics ou des crédits d’impôts
                       Via la mise en place d’un système d’écochèques
               o Développant de nouveaux modèles économiques.

    4.6. Conclusion

Cette étude avait pour objectif de réaliser un panorama international du secteur de la réparation en
identifiant les acteurs et les actions de soutien au secteur de la réparation.
10 pays ont fait l’objet d’une analyse par entretien avec différents acteurs (autorités publiques, collectivités,
fédérations de fabricants, de réparateurs, secteur de l’économie sociale, ONG…).

Deux principales limites ont été identifiées. La première concerne le champ de l’étude : les principales
initiatives identifiées mettent en avant les actions du secteur des EEE (en raison d’une meilleure
organisation du secteur et d’une sensibilité élevée des consommateurs à la réparation d’objet relativement
onéreux), même si un périmètre plus large a été étudié ensemble des biens de consommation
(équipements électriques et électroniques, mobilier, textile, jouets…) ait été ciblé, La seconde limite
concerne l’analyse économique du secteur de la réparation : compte-tenu d’un niveau d’information
hétérogène sur les différentes catégories de produits, et d’une segmentation des statistiques différentes
entre pays, il est difficile de disposer de données chiffrées pertinentes comme le coût moyen d’une
réparation.

Malgré ces limites, l’étude a permis de tirer certains enseignements sur des initiatives visant à
dynamiser la réparation.

Les principales initiatives identifiées sont de différents types :
    - Des mesures réglementaires comme l’obligation de mise à disposition de pièces détachées (Corée
        du Sud), l’information et les outils à la réparation (Massachussetts, Etats-Unis)
    - Des mesures portant sur la garantie (pas de durée de garantie fixe aux Pays-Bas et au Royaume
        Uni, réinitialisation de la garantie en Autriche)
    - Des systèmes de réduction des coûts de la réparation (Belgique, Autriche, Suède)
    - Des systèmes volontaires comme :
            o Des labels spécifiques à la réparation (ONR 192102 en Autriche) ou écologiques prenant en
                 compte ces critères (Écolabel européen, EPEAT aux États-Unis, l’Ange bleu en
                 Allemagne)
            o Des outils de sensibilisation variés (tutoriel de réparation en ligne, mise en place de la
                 journée internationale de la réparation au Royaume-Uni…)

L’étude a aussi mis en lumière le fait qu’une structuration des secteurs (fédération, organisation inter-
acteurs) rend plus visible et efficace le secteur et lui permet de développer et suivre des actions.

Enfin, le secteur de l’autoréparation a été identifié comme plutôt mature dans certains pays (Belgique, Pays
Bas, Allemagne, Autriche) du fait d’une organisation nationale poussée. Dans les autres pays toutefois, ce
secteur est également en progression au travers d’initiatives locales plus difficiles à recenser que les Repair
Café®.

Au final, cette étude a permis d’identifier des pistes d’études intéressantes pour la France et le niveau
d’avancée de la France.

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Sigles et acronymes
 ADEME    Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
 AFPIA    Association pour la Formation Professionnelle dans les Industries de l’Ameublement
 ALL      Allemagne
 AUS      Australie
 AUT      Autriche
 BE       Belgique
 DEEE     Déchet d'Equipement Electrique et Electronique
 EEE      Equipement Electrique et Electronique
 ESS      Entreprise de l’économie sociale et solidaire
 ETP      Equivalent Temps Plein
 FR       France
 GEM      Gros électroménager
 JP       Japon
 KR       Corée du Sud
 MA       Massachussetts
 NL       Pays-Bas
 PEM      Petit électroménager
 SE       Suède
 UK       Royaume-Uni
 US       Etats-Unis

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