Hudson River Park, Manhattan, New York - Realisons Montréal
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Fiche Synthèse 3
Hudson River Park, Manhattan,
New York
Aujourd’hui, le parc de la rivière Hudson s’étend sur 8 km (5 miles) le long du front de mer de
la rivière Hudson à Manhattan, de la 59e rue à Battery Place incluant 16 quais reconstruits, des
dizaines d’acres paysagers. On y trouve une vaste diversité de types d’espaces : espaces de répit
tranquille ; une multitude d’activités de loisirs actifs. De plus, le parc inclut des composantes
aquatiques importantes : « En plus des quelque 150 acres [± 60 ha] en milieu terrestre et de Figure 1 – Aperçu du Quai 45
quais, le parc comprend également près de 400 acres de la rivière Hudson qui a été désignée par
la loi comme sanctuaire estuarien ».
Outre la marche et le vélo, les activités supportées par les aménagements et équipements y sont
très variées : zones de jeu pour enfants, escalade, baseball (avec cage de frappeur pour les pra-
tiques), basketball, beach-volley, gymnastique, soccer, bowling, parcs de skate, espaces de dé-
tente et bain de soleil, tennis, trapèze, carrousel, dépôt du compost, mini-golf, parcs pour chiens,
le golf, navires historiques, patinage sur glace, construction de bateaux, kayak, voile, excursions
en bateau, aviron, amarrage et entreposage de bateau. Des restaurants et kiosques offrent aussi
de la nourriture sur le site (voir carte interactive ici).
Figure 2 –
Une des diverses
sculptures du parc
Contexte
Population de Manhattan (1 des 5 arrondissements de
NY) : 1 629 million, 8,4 M à New York en 2019
Climat ET durée de la journée
Température minimale moyenne : -4 °C en janvier
Température maximale moyenne : 29 °C en juillet
Ny
S a superficie est d’environ 59 km2 et sa densité est de 5 913 Conditions hivernales : 60 à 90 cm de neige par an
personnes/ha
istoriquement, cette rive de la rivière Hudson était oc-
H
cupée par les activités de transport des touristes et mar-
chandises, des activités industrielles (transbordement des
marchandises, entreposages d’équipements marins, etc.). Éléments comparables à Montréal
Les grands quais et leurs entrepôts barbelés en décrépi- - Avant la mise en œuvre du projet, les activités sur les quais
tude ont été délaissés progressivement par la relocalisa- et les berges étaient de façon dominante associées aux
tion des activités au New Jersey, mais aussi par le déclin activités portuaires de transbordement et entreposage et
du commerce maritime. Ces quais et bâtiments, vacants au passé industriels des secteurs adjacents. Certains quais
dans plusieurs cas, ont périclité jusqu’à l’effondrement. La et segments riverains étaient occupés par des stationne-
rivière a été polluée par des déversements industriels de ments ou garages et voies ferrées marquaient le secteur ;
BPC entre 1947 et 1977 de General Electric. Plusieurs des
secteurs bordant le parc étaient auparavant mal desservis - Avant le projet, les berges n’étaient pas aménagées pour
en transport collectif et les gros bâtiments (« superblocks ») en faciliter l’accès. Le projet visait notamment à redonner les
qui constituaient les secteurs adjacents rendaient la trame berges aux citoyens et en refaire un équipement collectif ;
urbaine peu perméable et les rues peu attractives dédiées
aux anciennes industries faisaient en sorte que le secteur - Il s’agit d’une Ville nord-Américaine, donc une Ville où la
était déconnecté du reste de la Ville. culture de l’automobile est plus proche de la nôtre ;
Le terminal d’autobus situé dans le port était aussi en dé- - Le projet se réalise dans un contexte de gouvernance com-
térioration et insuffisant pour les besoins. À quelques rues, plexe impliquant la cohabitation de divers paliers gouver-
des millions de pieds carrés d’espaces commerciaux (au- nementaux et OBNL connexes ;
paravant industriels) demeuraient vacants (notamment au
nord de Garment District). - Un volet scientifique est associé au projet.
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Mobilité et place des piétons à New York
- Bien que les diverses initiatives de la Ville pour regagner des espaces sur le do-
maine public au détriment de l’automobile aient contribué à améliorer le sort des
nombreux piétons New Yorkais, des efforts sont toujours requis. Malgré l’adoption
de la Vision zéro en 2014, on constatait une augmentation des décès des cyclistes
et piétons en 2019 (219 en 2019, 203 en 2018, mais on en comptait 300 en 2013) 1. Figure 3 –
Vue depuis la promenade au bord de la Hudson
- Le comportement des conducteurs semble être le facteur principal mettant en
danger la sécurité des piétons, tandis que les erreurs des piétons et cyclistes se- River
raient responsables de seulement 5 % des accidents fatals, selon la police locale2.
En mai 2020, on notait que New York avait passé « 58 jours sans un seul décès de
piéton, la plus longue depuis la tenue des registres3 » en 1983, le contexte de pan-
démie contribuant fort probablement à cette baisse.
- Malgré un réseau extensif de transport collectif, New York demeure contrainte par
la congestion chronique. En 2021, NY sera la première ville Nord-Américaine à uti-
liser la tarification pour tenter de limiter la congestion dans son centre des affaires
(14 $ pour entrer dans Manhattan, sous la 60e avenue) 4.
- En termes de gestion de stationnement, plusieurs projets pilotes ont eu lieu dans
la Ville pour améliorer la situation pour le moins problématique, dont certaines
concernant les aires de livraisons sur rue. La Ville a aussi étendu en mars dernier Figure 4 –
le territoire le stationnement en double pour livraison est autorisé, mais géré de Piste de la Hudson River Greenway
façon plus stricte (voir fig. 5).
Mobilité dans le secteur plus spécifique de l’Hudson
River Park Ny
- L’abaissement de l’autoroute 9A amorcé en 1985, pour en faire un
boulevard urbain (« West Side Highway Replacement Project ») a
contribué à la reconnexion de la Ville avec son port et ces espaces ri-
verains. Le parc dessert donc la population des quartiers adjacents,
mais la relation physique est toujours indirecte, car la Ville et son parc
(incluant le Greenway) sont toujours séparés par un boulevard urbain
de 6 à 8 voies selon les secteurs.
- Certains ajustements importants à la desserte en transport collectif,
comme le réaménagement du Terminal d’autobus du port (au niveau
de la rue) et le prolongement de la ligne de métro #7 (1,5 mile depuis
la station Times Square menant jusqu’à une nouvelle station 34e rue
et la 11e avenue) inaugurée en septembre 2015 ont aussi facilité les
Figure 5 – déplacements actifs dans le secteur.
Aire de gestion des livraisons plus stricte
- Outre les aménagements du parc lui-même, celui-ci- est bordé par le
« Hudson River Greenway », un corridor structurant de mobilité active
incluant des pistes cyclables (voir la vidéo : la portion dans Hudson
River Park commence environ à la 6e minute) dans et corridor pié-
tonnier et parcourant toute la face ouest de Manhattan, de Battery
Park Inwood, à la pointe nord de l’île. Le parcours de 21 km5 fait aussi
partie du « Manhattan Waterfront Greenway » qui se poursuit, de fa-
çon semi-continue sur 51 km autour de l’île de Manhattan. Il s’agit du
corridor cyclable le plus utilisé aux É.U (Budnick, 2007) ouvert toute
l’année (et déneigé).
Figure 6 –
Piste de la Hudson River Greenway dans le
secteur Tribeca en soirée
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Gouvernance Frais de fonctionnement
Initialement, trois entités ont poussé successivement pour Aucun frais de fonctionnement n’est financé publique-
la création du parc, le West Side Task Force (1986), le West ment. Les sources de financement sont des dons, des baux
Side Waterfront Panel (1990) et ensuite le Hudson River Park commerciaux (restaurant, cafés et boutiques) et ententes
Conservancy (1992). Depuis 1998, la fiducie (ou « trust ») avec les compagnies de croisières touristiques comme Cir-
Hudson River Park (HRPK), une société d’intérêt public cle Line, un club de Yacht et Con Edison (compagnie d’élec-
de l’État de New York, est chargée de la conception, de la tricité) qui représentent 2 M$ de revenus par an. La Fiducie
construction et de l’exploitation du parc. La vocation de doit générer ces propres revenus.
HRPK est non seulement liée à son développement et main-
tien, mais aussi écologique et philanthropique : « Parmi les De 2004 à 2015, le parc a généré 187 millions de dollars
principaux objectifs de la Fiducie, mentionnons l’améliora- de revenus grâce aux baux, au stationnement, aux subven-
tion du sanctuaire estuarien du parc par le biais de l’éduca- tions, aux frais, aux concessions et aux contributions qu’il
tion du public, de la recherche et de l’amélioration de l’ha- consacre aux dépenses d’exploitation et d’entretien (HRPF,
bitat, ainsi que des possibilités d’enrichissement et de loisirs 2016).
gratuites et à faible coût pour les clients du parc6 »).
Des campagnes de financement sont aussi réalisées (voir
Aujourd’hui, le site et les projets sont gérés par une société vidéo) via Hudson River Park Friends (HRPKF), un OBNL
parapublique (un trust) qui rappelle la Société du Havre et partenaire dédié à la recherche de fonds. Depuis 2011, sa
qui collabore étroitement avec la Ville et l’état. Le C.A. de la mission a été modifiée pour se concentrer sur « la généra-
fiducie est constitué notamment des différentes instances tion d’un soutien philanthropique privé pour terminer le
publiques (Gouverneur, Maire, présidente de l’arrondisse- parc, construire un fonds de dotation, augmenter les res-
ment, etc.). Trois autres membres sont nommés par la pré- sources d’exploitation et garantir que le parc reste toujours
sidente de l’arrondissement, cinq sont nommés par le Maire dans un état de classe mondiale » (HRPK, 2020).
et 5 autres par le gouverneur7. Les instances publiques pré-
sentes au C.A. déterminent les budgets alloués sur une base Selon le dernier plan de financement de la Hudson River
annuelle, l’acceptabilité des projets, les termes des baux qui Park Act, le parc génère suffisamment de revenus pour
seront mis en place, etc. couvrir ses dépenses de fonctionnement (32 millions $/an,
au dernier décompte). Toutefois, HRPK n’est toujours pas
Ny
en mesure de couvrir les coûts d’entretien du parc, main-
tenant ou à l’avenir8 « À long terme, le parc a besoin d’une
source de revenus suffisante et prévisible pour relever le
défi permanent de l’entretien des immobilisations9 ».
Frais de construction
Les fonds de construction proviennent historiquement de l’État et de la Ville de New York. De plus, dans le secteur de Tribeca,
HRPK a reçu un financement important du Département américain du logement et du développement urbain par le biais de
la Lower Manhattan Development Corporation. Entre 1999 et 2011, HRPK a canalisé plus de 350 millions de dollars de fonds
publics pour reconstruire les jetées, les cloisons et les terrains qui le composent.
Un financement sur une base annuelle : Chaque année, les processus budgétaires de l’État et de la ville déterminent le
montant qui sera disponible pour la nouvelle construction. La Fiducie ne sait généralement pas d’année en année avec quoi
elle devra travailler. Les allocations annuelles ont varié de 42 millions $ par an en période de pointe à 6 millions $ par an, en
période difficile. La construction du parc a lieu au fur et à mesure que le financement devient disponible. Afin de s’adapter,
HRPK fait progresser la conception de plusieurs projets dans différentes gammes de budgets en parallèle, elle est ainsi prête
à jongler avec le budget qui lui sera attribué en faisant avancer le ou les projets qui correspondent au budget octroyé.
es projets publics et privés ainsi que des partenariats publics-privés (PPP) ont pris forme sur les berges les quais (nouveaux
D
ou anciens). De nouveaux projets de ce type sont prévus. Par exemple, sur le quai 57, une jetée historique dans le Meat-
packing District, le parc travaille avec un développeur privé pour planifier un marché du commerce créatif avec des restau-
rants et des zones d’événements alimentaires, des activités culturelles (incluant le Festival du film de Tribeca sur le parc situé
sur un toit) et éducatives.
Une programmation intimement liée au financement et revenus potentiels : Par exemple, en janvier 2020, on affirmait que les
futurs usages du Quai 76, aujourd’hui occupé par un garage de la police, dépendait fortement du financement : « Pour l’ins-
tant, elle [Gale Brewer, présidente de l’arrondissement de Manhattan] sait que l’ensemble résidentiel sur les quais est quelque
chose que “personne ne veut”. Comme Gottfried et Glick [conseillers locaux], elle pense que l’espace de bureau pourrait être
une possibilité. “Tout le monde veut des loisirs”, a déclaré Brewer. “Et puis la question est, comment payez-vous pour cela ?” ».
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Historique du projet et phases de développement - entre 1992 et 2019
En raison de sa structure de financement, après la période d’établissements des ententes pour la création du trust et de
l’« Hudson River Park Conservancy » et de l’« Hudson River Park Act » qui permet la construction (de 1992 à 1998), le projet
se déroule de façon quasi continue depuis le début de la construction construction en milieu terrestre en 1999 et sur les
quais en 2000 au niveau de Greenwich Village (incluant les équipements sportifs du quai 40). Les segments et quais sont
planifiés l’un après l’autre et la réalisation des projets mise en œuvre graduellement, mais ne suivent pas un phasage
préétabli. Ainsi, de 2000 à 2016, l’ensemble des projets suivants sont planifiés et réalisés sans qu’il soit possible de savoir
quel a été l’ordre réel de leur planification :
2000 F in du segment du « Hudson River Greenway » (pistes cyclables et corridor pié-
Riverside Park
Connector tonnier) entre Battery Place et la 59e rue. Début des travaux sur les quais 45, 46,
99 51 dans Greenwich village.
98
HELLS KITCHEN 97 59th Street
2003 Ouverture du premier segment terrestre.
96
/ CLINTON 94 95
2005 C
linton Cove, un espace ouvert de 2,2 acres en rive près des quais 95 et 96 ouvre
92
au public. Une modification de l’« Hudson River Park Act », permet que le parc
90 puisse obtenir un bail à long terme pour le quai historique 57.
88
n du segment entre la 26e rue W et la 29e rue W. ainsi que le Courtyard Ballfields
2006 fi
86
au quai 40 et l’aire de jeux au bord de l’eau à Chelsea sont terminés.
84
83
2007 L es quais 66 à Chelsea et 84 ouvrent au public, incluant un restaurant sur un
HUDSON 81 navire historique est restauré, amarré au quai 66.
YARDS
CONNECTION 79
2008 O
uvertures des aires riveraines entre les quais 26 et 40 dans le secteur Tribeca.
Ny
78
76
Ceux-ci incluent des terrains de basket et de tennis.
2009 Ouverture du quai 64 à Chelsea, la plus haute jetée le long de la rivière.
72
66
2010 O
uverture du Quai 25 de Tribeca. Le minigolf ouvre le mois d’avril suivant. Ou-
66 vertire des quais 62 et 63 de Chelsea Cove incluant un skate park et un carrousel.
64
Il s’agit du plus grand espace ouvert contigu du parc de la rivière Hudson.
CHELSEA 63
62
Chelsea
Waterside Park
2012 Une étude révèle une dégradation structurelle sévère des piles sous le quai 40
61 à Greenwich Village, menaçant la principale source de revenus pour le parc.
60 Fin 2012, 70 % du parc de la rivière Hudson était terminé. Constat de problèmes
59 structurels au quai 54 dans le Meatpacking District. Le district force le parc de la
rivière Hudson à fermer une partie du quai précédemment utilisé pour des films
57
14 Street Park publics, des concerts et des événements.
55
MEATPACKING 2013 L a section des rives près du quai 26 est ouverte au public et comprend un nou-
DISTRICT 53 veau parc à chiens.
51 2014 Un nouveau hangar à bateaux est ouvert au Quai 26. Le Trust inaugure « Sub-
49 merge », un nouveau festival des sciences fluviales, célébrant la science marine
et citoyenne. Les exposants des plus grandes organisations scientifiques et tech-
46 nologiques y attirent plus de 4 500 personnes.
GREENWICH 45
VILLAGE
2015 L es restes délabrés du quai 54 sont enlevés en préparation de sa reconstruction.
42 Début des travaux d’élargissement de l’esplanade entre la péninsule de Ganse-
voort et la 14e rue, qui aident à réduire la congestion des vélos et des piétons.
40
2016 L e Trust fait venir trois navires historiques au quai 25 pour un maximum de 5 an-
34 nées. Un nouveau restaurant est ouvert au Quai 26. L’aménagement des quais 54
et 57 est en cours.
32
En 2016, l’objectif était de terminer les 25 % restant en 10 ans.
TRIBECA 26
25
Chambers Street
Espace ouvert complété PIERS
Quai générateur de revenus
Construction projetée
En cours de construction
En cours de design
Propriété municipale OU pas
encore incluse au parc
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Figure 7 – Figure 8 – Un des laboratoires aquatiques du
Quai 45 et 46 qui ont été en grande partie végétalisés « The River Projet »
(voir la vidéo d’une balade sur le Quai 45)
Figure 9 – Figure 10 – Figure 11 –
Ny
Jeux d’eau contribuant à la relation avec l’eau, Installation temporaire des sculptures de Yayoi Sculpture permanente de
malgré l’absence de lieu de baignade Kusama en 2012. M.Gillian
Initiatives complémentaires inspirantes
Diverses composantes d’art public ont été intégrées au parc. La sélection des œuvres
semble est faite en collaboration avec le Whitney Musuem.
- On trouve notamment six sculptures de Georges Sherwod dont le mouvement rap-
pelle celui de l’eau. Celles-ci bougent au gré du vent et invitent à la contemplation
(voir la vidéo ici) ;
- Certaines sculptures rappellent l’histoire du lieu en reprenant certaines composantes
formelles des bâtiments portuaires disparus (fig. 12 et 13) ;
- Des installations artistiques temporaires ont aussi été réalisées (fig. 10).
« The River Project », est à la fois un OBNL voué à la protection et la restauration de
l’écosystème de la rivière Hudson, un projet de recherche scientifique et d’éducation
à l’environnement. Celui-ci est implanté dans le parc, en milieu terrestre et aquatique,
car il inclut un « wetlab », soit un aquarium à circulation d’eau de la rivière Hudson qui
abrite plusieurs espèces d’animaux aquatiques locaux.
- Un plan de gestion du sanctuaire estuarien (PGES) a été élaboré et adopté. Il vise à at-
teindre les « objectifs d’élargissement de l’accès au bord de l’eau, favoriser l’éducation
environnementale, la protection des ressources naturelles et la recherche ». Il s’agit du
seul sanctuaire dans l’estuaire de la Ville ;
- Initiative écologique connexe : « Park Over Plastic » : En collaboration avec son person-
nel, ces fournisseurs et les membres de la communauté, le Trust lance une initiative
pour réduire la pollution par le plastique dans le parc et informer sur les impacts du
plastique dans le sanctuaire et les eaux. Outre le volet éducatif, on prévoit notamment
ajouter des abreuvoirs et des bacs de recyclage, réduire la vente de contenants de
plastique à usage unique sur le site et continuer le monitorage environnemental de Figure 12 et 13 –
l’estuaire10. Sculpture permanente de David Hammons
annoncée en 2018, et bâtiment disparu l’ayant
inspiré
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Figure 14 – Quai 55 conçu par Thomas Heatherwick Figure 15 –
(pour plus d’informations sur le projet, voir la vidéo) Structure du Quai 55 en construction, mai 2020
Phase en planification et en cours de construction
En 2020, on évalue à 75 % le niveau d’avancement du projet et l’on poursuit son développement. La fin du projet était initia-
lement prévue pour 2006 (HRPKF, 2016).
« Little Island » (fig. 14 et 15)
Après certains ajustements, on annonçait en 2019 que l’ambitieux projet au Quai 55, près du Meatpacking District, irait
de l’avant. Sa construction est en cours et l’ouverture était prévue pour le printemps 2020. Il s’agit d’un parc de 2,4 acres repo-
sant sur 132 piliers en forme de tulipe pesant chacune 90 tonnes implantées entre deux anciens quais dont il ne reste que les
Ny
piles. L’aménagement de cette île incluant un et incluant un amphithéâtre de 800 places sera financé par le privé et coûtera
au total 250 millions $ US. Une entente entre le Trust et le développeur/opérateur a établi que les billets pour les spectacles
qui s’y tiendront seront gratuits ou sous les 30 $ US. Pour plus de détails sur ce projet, voir la vidéo ici.
Quai 40 (fig. 16 et 17)
Certains quais déjà aménagés ont besoin de réparations importantes. Par exemple, le Quai 40, construit entre 1958 et 1962,
il est la plus importante structure du parc en termes de superficie (5,9 hectares), originellement construit pour remplacer 4
autres quais plus petits et dispersés afin d’accueillir les cargos et bateaux de passagers. Le bâtiment de trois étages a été utili-
sé comme stationnement (2 000 places initialement, 1500 à 1700 aujourd’hui) et entrepôt par le département des transports
de l’État après son acquisition en 1982 dans le cadre du projet du Westway, un vaste projet de reconstruction de l’autoroute
et route inter-état sur les quais, abandonné en 1985) puis partiellement en stade multisport en 1998 (notamment le baseball,
football, soccer, aviron, trapèze et rugby). Il accueille aussi les bureaux du Trust.
Aujourd’hui, tant son bâtiment que ces piles de support ont besoin de réparations. Le maintien des activités de ce quai est
particulièrement stratégique, car il génère environ 30 % du budget de fonctionnement annuel du parc et ces terrains de sport
attirent plus de 230 000 visites par an (HRPKF, 2016).
Figure 16 – Figure 17 –
Quai 40 en 2016, avec son stade de soccer Futurs aménagements du Quai 40 tel que vu par Terreform en 2017 (source)
communautaire et son stationnement étagé (source)
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Figure 18 – Hudson Yard, avant le projet Figure 19 – Hudson Yard, tel que prévu après le redéveloppement
Divers projets immobiliers en parallèle et d’importants bénéfices
économiques et sociaux
- L’un des mégaprojets de revitalisation à grande échelle dans le Far West Manhattan réalisés dans les quartiers adjacents au parc
est celui de Hudson Yards. Le secteur de 13 ha entre la 30e rue Ouest et la 42e rue Ouest, la huitième avenue à la rivière Hudson
était auparavant occupée par d’anciens chantiers ferroviaires et gares d’Amtrak et du MTA. Son plan directeur a été élaboré en
20 004 et mis en œuvre presque entièrement par le privé.
- Un peu plus de cinq ans depuis l’inauguration des travaux, il est désormais occupé par un secteur à usage mixte comptant
notamment 18 millions de pieds carrés de propriétés commerciales et résidentielles. On y prévoit que plus de 4 000 résidents
vivront dans le quartier et qu’au total il y aura 5,6 ha de jardins et d’espaces publics et un nouveau centre des arts (« The Shed »).
Les loyers de bureaux de ce secteur viennent d’éclipser ceux du Midtown pour la première fois11.
Selon l’organisme Hudson River Park Friends (les données varient significativement d’un document à l’autre) :
- Globalement, de 2000 à 2015, les investissements de 720 millions $ US dans le parc ont assuré plus de 1,121 milliard de dollars
Ny
en avantages économiques indirects pour la ville de New York et 1,425 milliard $ US pour l’État de New York.
- De 2000 à 2015, la valeur des propriétés a augmenté d’environ 23,5 milliards $ US (hausse de 140 %). Durant la même période,
l’assiette totale de l’impôt foncier du quartier serait passée de 283 à 937M $ US (plus de 230 %).
- Hausse plus rapide des contributions à l’impôt foncier dans le quartier de Hudson River Park. Les contributions à l’impôt foncier
du quartier augment enteraient entre 9 et 20 % plus rapidement que les zones en dessous de 59e rue et entre 28 et 50 % plus
rapidement qu’à Manhattan dans son ensemble.
- Entre 2000 à 2014, les constructions du quartier représentent plus du quart de tous les nouveaux développements à Manhat-
tan, soit environ 41M pi2 (usages mixtes [17M pi2], commerciaux [15M pi2] et résidentiels [7,5 M pi2]).
- Le parc crée et soutient des milliers d’emplois : 3 000 emplois directs à temps plein et à temps partiel (en 2016) et dont onpré-
voyait la hausse à environ 5 000 emplois dans les années suivantes avec les améliorations aux quais 26, 54 et 57. En plus de
centaines d’emplois indirects liés à la construction, l’exploitation et l’entretien continus du parc.
Effets sur la mixité sociale et l’emploi local
- De 2000 à 2014, la population du quartier de Hudson River Park a augmenté (+ 54 %), passant d’environ 46 400 à 71 700 habi-
tants. L’ascension rapide du côté ouest de Manhattan
- Soutenue par des investissements dans Hudson River Park - a rendu le quartier plus familial et a conduit à des changements qui
ont permis au quartier d’attirer et de retenir les familles et les personnes âgées : fortes progressions chez les jeunes (+ 66 %) et
les seniors (+ 112 %) pour une progression de 38 % chez les 35-49 ans. Contrairement aux zones situées en dessous de 59e rue
à Manhattan et Manhattan dans leur ensemble qui ont toutes deux connu des baisses dans une ou plusieurs catégories d’âge.
- De nouvelles entreprises prennent racine près du parc : De 2002 à 2013, en plus d’une croissance régulière dans des secteurs
traditionnels comme la finance (+ 41 %) et les services professionnels et scientifiques (+ 75 %), l’emploi a augmenté rapidement
dans les secteurs émergents - ces secteurs qui détenaient chacun moins de 4 % du total emploi en 2002 - y compris les soins de
santé (+ 54 %), le commerce de détail (+ 69 %), la gestion (+ 77 %), l’hôtellerie et la restauration (+ 159 %), les arts et spectacles
(+ 171 %) et l’éducation (+277 %).
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Regard critique
- Une étude de 2008 évaluait l’impact des investissements réalisés dans le parc sur les valeurs des propriétés et concluait que
ceux-ci avaient déjà généré des dividendes importants pour la Ville et l’État de New York. Au-delà de la simple augmentation
de la valeur des propriétés des quartiers riverains, le projet aurait aussi contribué à la transformation de tout le « Far West
Side » (source).
- Diverses oppositions au projet de quai 55 en raison d’un processus d’approbation qui aurait été télescopé et n’aurait pas
laissé assez de temps pour débattre publiquement sur le projet, du fait que l’on considérait le projet comme dangereux en
termes environnementaux (milieux marins) et que cette privatisation d’espaces est une violation de la confiance du public.
L’intervention du gouverneur de l’État de New York et des bonifications au projet (doublant son prix) ont permis d’arriver à
un compromis satisfaisant les opposants.
- Craintes de privatisation des quais au profit des grandes multinationales : « […] maintenant que le gouverneur a ouvert la
voie au Trust pour qu’il rédige une liste de souhaits, Glick [conseillère locale] se méfie de ce qui pourrait arriver s’il obtenait le
pouvoir de mettre de l’espace commercial sur les deux piliers. “Nous leur avons donné l’autorité au Quai 57, qu’ils ont essen-
tiellement rempli de Google”, a-t-elle déclaré, faisant référence aux futurs bureaux du géant de la technologie au sommet
d’un troisième quai dans le parc. “Et je suppose qu’ils veulent tout remplir avec Google” 12 ».
Principaux défis et apprentissages
- Le maintien des quais dont le degré de solidité est très variable selon les cas et sont exposés aux événements climatiques
comme l’Ouragan Sandy ou la tempête tropicale Irene. Aussi, comme une grande partie de l’ouest de Manhattan est
construit sur des remblais, une partie des rives entre les quais 40 est 45 est instable et nécessite une consolidation13.
-V
olonté de garder un pouvoir en conflit avec le financement privé : Pour les quais 40 et 76, la proposition de l’élue locale im-
Ny
plique un bail de 49 ans avec une option de renouvellement de 25 ans. À propos d’un bail de 99 ans, elle affirmait « Ce n’est
pas un bail, c’est une vente.14 ». Pourtant, les responsables du parc disent qu’il serait pratiquement impossible de trouver
un développeur approprié sans un bail de 99 ans en raison de leur capacité à obtenir un financement des banques qui ne
souhaitent pas assumer le risque de financer de grands projets sans droits fonciers solides.
Stratégies de mise en œuvre
Chantier gigantesque, mais annoncé quai par Inclus des aspects aquatiques et permets une re-
quai et segment par segment, en considérant lation différente avec le cours d’eau d’un endroit
les moyens du moment à l’autre
Planification de divers projets simultanément Divers aménagements et équipements servent
pour s’adapter au financement disponible d’abord à desservir la population locale, mais at-
tirent aussi les touristes
Organisme porteur semi-indépendant ayant Inclusivité des aménagements et de l’offre d’acti-
un mandat à la fois de développement, mais vités (multitude de types d’espaces et aménage-
aussi une mission philanthropique et envi- ments)
ronnementale pouvant avoir une portée plus
grande que le territoire visé
Création d’OBNL partenaires : un visant la re- Efforts de communication et marketing substan-
cherche de financement privé et d’un autre tiel
pour la recherche scientifique et l’éducation
environnementale
Fiche Synthèse 3
Hudson River Park, Manhattan, New York
Recherche dans le cadre de la révision
du plan d’action du Vieux-Montréal
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Fiche Synthèse 3
Hudson River Park, Manhattan, New York
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