L'Approche Adaptée à la Personne Âgée en soins aigus hospitaliers (AAPA) Présentation tirée de la conférence sur l'approche OPTIMAH du Dr Annik ...
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L'Approche Adaptée à la Personne Âgée en soins aigus hospitaliers (AAPA) Présentation tirée de la conférence sur l'approche OPTIMAH du Dr Annik Dupras, interniste-gériatre du CHUM.
OBJECTIFS • Reconnaître les principaux risques liés à l’hospitalisation chez la personne âgée • Reconnaître les manifestations cliniques du syndrome d’immobilisation et intervenir sur les causes • Prévenir l’immobilisation chez ses patients âgés • Intégrer les signes AINÉES dans le suivi des personnes âgées au quotidien
Peut-on faire mieux?
Erreur fréquente:
Voir comme normal (et associé au processus
normal du vieillissement) ce qui est en fait
anormal pour une personne âgée.
Ex. changement subit de l’état mental, perte de mémoire,
hypertension, douleur, perte d’autonomie etc..Faits et chiffres
Les 75 ans et plus contribuent pour 39% des
journées d’hospitalisation en soins aigus
Les personnes âgées utilisent
proportionnellement plus les services d’urgence
et ce nombre est en croissance
65 ans = 17% des visites*
75 ans = 45% des pts sur civières *
DMS sur civière : 22.3 hres *
À l'HSE, les diagnostics occasionnant une perte d'autonomie
prolongée ou permanente contribuent pour 23% de tous les * STAT Québec 2007-2008
diagnostics chez les 75 + ans, hospitalisés ou en visite à la
clinique externe.Faits et chiffres
L’aîné au départ en bonne santé2est 2 fois plus
victime d’événements indésirables (14%)
= double la durée de séjour (+10j)
= augmente les coûts de 7500$ par pt
Chaque heure passée
à l’urgence augmente
le risque de 3%2
2
Forum Gestion des soins de santé, Adverse events in older patients admitted to acute care, automne 2009Espérance de vie (années) en fonction de
l’âge au Québec période 2001-2003
Hommes Femmes
Naissance 76,7 82,1
65 ans 16,8 20,5
75 ans 10,2 12,9
80 ans 7,6
85 ans 5,6
90 ans 4,1
Source: Éco-Santé Québec 2009-2010
10L’hospitalisation est un événement déterminant
dans la trajectoire de santé et de vie d’une
personne âgée
Facteurs de
Lien entre perte
risque bien
d’autonomie e
connus
hospitalisation
bien établi
En CHSLD (TdeB), au
cours des deux dernières
Des interventions
années, 350 nouvelles préventives sont
admissions. efficaces
- 43% déjà décédés
- durée moyenne de
séjour de 4,6 mois
- 65% provenaient du CHSoins de courte durée non adaptés
aux personnes âgées
• Mythes et croyances : On attribue beaucoup de symptômes et
complications au vieillissement normal
Équipe soignante
Gestionnaires
Patients et aidants naturels
• Culture hospitalière ancienne
– La guérison par le repos
• Ignorance des besoins particuliers de la population âgée
• Approche découpée par organe; objectifs fonctionnels non inclus
dans le traitement à l’hôpital: On donne congé à l’organe!
• Manque de travail en interdisciplinarité
20Risques associés méconnus d’un séjour
hospitalier d’une personne âgée
Le quart des réactions
Indésirables médicamenteuses
aurait pu être évité!
Sager 1998 Clin Ger Med 14(4) 669-79
***Pour chaque épisode de délirium prévenu, on diminue la durée de séjour de 3,3 jours***À peine 27% des patients aptes à 60% des pts alités
marcher prennent une marche au n’ont aucune indication
corridor, sur une période de 3
heures (Geriatric Nursing 2004) médicale!!!
JAGS 2004 52(8):1263-70
Durée de la marche correspond à
1,6% du temps du patient passé
sur l'unitéSolution au déconditionnement : signes AINÉES
A : Autonomie fonctionnelle, à la marche et aux AVQ
I : Intégrité de la peau
N : Nutrition et hydratation
É : Élimination
E : État cognitif et communication
S : Sommeil
Peuvent être prescrits au dossier sur la
feuille d'ordonnance nursing, à la suite
de l'acronyme DAVIDA : Autonomie fonctionnelle
Chaque jour d’immobilité
cause une perte de 1 à 3% de la masse musculaireImmobilisation :
Conséquences
Respiratoire Cognition
capacité respiratoire Délirium, trouble d ’adaptation,
toilette bronchique dépression, régression psychomotrice
atélectasie, pneumonies
Cardiovasculaire
Digestif Hypovolémie
Dysphagie, hypotension orthostatique
anorexie, déshydratation déconditionnement cardiaque
constipation, fécalome
Urinaire
Escarres
Rétention, incontinence
Infections et calculs
Neuro-musculo-osseux
Amyotrophie
faiblesse musculaire
Thrombo-embolies
ostéoporose, contractures
Métabolique
compression nerveuse,
perte des réflexes posturaux Résistance à l’insuline, hypercalcémieImmobilisation aiguë:
Causes
• Maladies aiguës
• Troubles psychologiques : dépression, anxiété,…
• Iatrogénique:
– Mobilité restreinte (soluté, sonde vésicale, botte de
marche)
– contentions physiques ou chimiques
– aide inadéquate ou insuffisante
– médicaments (sédatifs, hypotenseurs, anti-
dopaminergiques….)
– abandon ou surprotection des soignants et des
aidants naturels
35Prévention
Évaluez la mobilité Même si il est bien branché….
Transmettez l’information à votre équipe:
autonomie/mobilité de base
sécurité actuelle dans les déplacements
Donnez des devoirs au patient et aux
proches aidants dès l’admission !
Exercices, Mobilité, autonomie, chaussures, aides
techniques...Prévention
Être opportuniste!
Profitez de toutes les occasions de soins
pour faire bouger !
– Connaître état de base
– Fournir aide technique habituelle
– Maintenir mobilité dès le premier jour
– Repas au fauteuil
– Stimuler à maintenir les acquis aux AVQ et favoriser la
continencePrévention Vérifiez quotidiennement que le patient est mobilisé et encouragé par le personnel soignant dans le maintien de son autonomie Démédicalisez le plus rapidement possible: ex: peser au lieu des dosages sur sonde Collaborez aux solutions créatives des contentions iatrogéniques: rallonger le fil d’O2, sac à la cuisse, soluté de nuit, changez le pt d’environnement, alternatives aux contentions… Surveillance systématique de l’hypotension orthostatique et des effets secondaires sédatifs S’assurer que l’amélioration clinique se traduit par une amélioration fonctionnelle
ACTIONS Réévaluez l’état clinique si le pt n’évolue pas tel qu’attendu dans son autonomie Douleur HTO Vigilance, effets secondaires de Rx Nouvelle complication: bilan …
Prévention du syndrome d’immobilisation:
Interventions systématiques
Positionnement au lit:
prévenir contractures et plaie de pression
46Prévention du syndrome d’immobilisation:
Interventions systématiques
Positionnement au fauteuil
47« L’activité, ça marche !!!»
Gradation de l’activité: ex: Hygiène
48« L’activité, ça marche !!!»
Aides techniques
49I : Intégrité cutanée
• Fragilisation cutanée : Conséquences :
– Atrophie cutanée Résiste moins aux infections
– tissu adipeux et Risque de contusion et de plaie
glandes sébacées de pression plus élevé
– Fragilisation des sensibilité à la sécheresse
vaisseaux sanguins Pli cutané non fiable pour
– Perte d’élasticité déceler déshydratation (sauf
• Perception de douleur peut sternum et front)
être moins précise
• Malnutrition fréquente
• Anémie et problèmes
cardiovasculairesPrévention et traitement • Maintenir mobilité • Adapter les surfaces thérapeutiques et le positionnement assis et au lit • Assurer des apports nutritionnels correspondants aux besoins
N : Nutrition/Hydratation
• Diminution du goût et de la Conséquences :
sensation de soif
Appétit et apports diminués
• Diminution de la capacité Tendance à la
des reins à retenir l’eau déshydratation
Malnutrition fréquente
• Problèmes buccodentaires Perte de masse et force
fréquents musculaire accélérée
• Besoins protéiques, de
certaines vitamines et
minéraux augmentésLa malnutrition à l’hôpital Décelée et reconnue par les équipes traitantes que dans 50% des cas Outils de dépistages et d’évaluation de l’état nutritionnel validés existent et sont applicables Des interventions de traitement nutritionnel précoces diminuent la mortalité diminuent la durée de séjour peuvent diminuer le coût lié à l’hospitalisation.
Prévention
S’assurer que les pts boivent le maximum permis
Revoir bienfaits des restrictions traditionnelles vs
conséquences chez cette clientèle
Que feront ils vraiment à domicile?
Donnez des devoirs au patient et aux proches
aidants
Régime alimentaire enrichi (diète OPTIMAH)
Adaptation des textures et Fractionner les repas PRNPrévention
Dépistage de dénutrition à l’arrivée
Surveillance des apports alimentaires et hydriques
Suivi des paramètres de l’état nutritionnel
Favoriser les conditions optimales d’apports caloriques et
hydriques:
limiter les périodes de jeûne imposé,
collations, ajustement selon les goûts,
hygiène buccal,
aide à l’alimentation PRN, repas assis au fauteuil
Porter attention à l’inappétence sec à RX
Surveillance du poids durant le séjourTraitement Évaluation des causes et interventions nutritionnelles précoces si apports insuffisants ou indices de dénutrition: Revision des Médicaments Traitement Candida buccal Évaluation humeur et des percpetions du pts Ajout de suppléments, intervention par nutritionniste
É : Élimination
• Le vieillissement entraîne : Conséquences :
– Diminution de la capacité de Delirium secondaire à
travail du muscle de la vessie
fécalome
– Diminution de la capacité vésicale
– Augmentation de production rétention urinaire, surtout
d’urine la nuit si alité
– Tendance à la constipation
• Délirium et démence altèrent la Restriction de mobilité et
capacité d’exprimer les déconditionnement
besoins
• La majorité des incontinences secondaire imposés par
à l’hôpitalLesont de cause
vieillissement
sonde, en plus des autres
fonctionnelle
normal n’entraîne complications (infections,
pas d’incontinence trauma,…)
urinaire ni fécalePrévention Assurer hydratation maximale permise Apports riches en fibres Favoriser continence! Favoriser miction en position assise et non couchée Surveillance de l’élimination Routine d’élimination Répartir les diurétiques le jour au lieu du soir Privilégier si possible cathétérisme plutôt que sonde lorsque rétention de cause temporaire Prévention constipation systématique si opiacés introduits
E : État cognitif et communication
VISION AUDITION
Sensibilité à l’éblouissement Difficulté à ignorer les bruits
S’adapte plus lentement au ambiants
changement de luminosité Diminution de la capacité à
Perception des contrastes et repérer d’où vient un bruit
des couleurs (bleu vert); • bouchon cérumen
appréciation de la profondeur
Pathologies oculaires
fréquentes : acuité visuelle et
champ de vision
Surdité et diminution de l’acuité visuelle altèrent la
capacité de communiquer et de s’orienter. Peut
déformer la perception de la réalité. Insécurité
accrue.État cognitif et communication
COGNITION
• récupération en • Prévalence de démence
mémoire et de l’attention augmente avec l’âge
partagée
• capacité de • Delirium= urgence
concentration et efficacité médicale , souvent le
en situation de stress seul symptôme d’une
maladie grave sous
Désorientation et jacente
troubles de mémoire:
jamais normal!Médicaments et Delirium
• Barbituriques
• Narcotiques:
– Mépéridine
• Anticholinergiques:
– Atropine/Scopolamine
– Antihistaminiques (diphenhydramine, hydroxizine)
– Antiémétiques (gravol,…)
– Antiparkinsoniens (benztropine, procyclidine)
– Antispasmodiques/antidiarrhée (Lomotil, oxybutinine)
– Mydriatiques
– Antidépresseurs tricycliques
– Neuroleptiques (clozapine, thioridazine , chlorpromazine,
fluphénazine, prochlorpérazine, haloperidol)
– Relaxants musculaires (cylclobenzaprine, méthocarbamol)Médicaments
fréquents qui ont
des effets
anticholinergiques
Tune et Al., Am J Psych 1992 149;10:1393-1394Autres médicaments ou produits
qui ont des effets anticholinergiques
Antibiotiques: Corticostéroïdes
ampicilline, piperacilline hydrocortisone, dexaméthasone,
céphalo corticostérone, prednisolone
clindamycine
vancomycine Benzodiazépines
gentamycine, tobramycine
diazepam, clordiazépoxide,
oxazepam, flurazepam, alprazolam
Narcotiques: codéine en particulier
Cardiovasculaires: En vente libre:
Préparations contre le rhume,
Disopramide, procaïnamide, somnifères, stimulants, anti-
quinidine nauséeux, Produits naturels:Jimson
hydralazine Weed
triamtérène, chlorthalidone Henbane, Deadly nigntshade
Jerusalem Cherry
Amantadine
Acide Valproïque
Concept de la charge
anticholinergiqueACTIONS
Connaître l’état cognitif de base
Compenser les atteintes sensorielles
Amplificateur personnel de son disponible
Orienter quotidiennement ou plus (par tous les
intervenants)
Adapter notre approche :
lors des soins d’aide aux AVQ, des examens…
lors des interventions d’évaluation, d’enseignement et de soutien
Surveiller les changements cognitifs !
(dépistage du délirium)Pharmacovigilance
• Tenir compte des particularités liées au vieillissement
dans :
Choix de médicament (charge anticholinergique)
Dosages appropriés !
• Prévenir réactions sevrage de benzo et ROH
START LOW… GO SLOW…
• Éviter l’introduction de benzodiazépines
AND SOMETIMES
Questionnaire précis sur consommation SAY
habituelle NO!
• Limiter l’usage de psychotropes
• Éviter la spirale de prescription
Changement de Rx effets secondaire Rx contre
l’effet secondaire
• Surveillance des effets secondaires
Maintenir un seuil de suspicion basS : Sommeil
Conséquences :
• Vieillissement = Sensibilité accrue aux
sommeil plus léger, stimulations
réveils fréquents environnantes
• Les symptômes du
délirium se manifestent
souvent la nuit Consommation à tort
(inversion cycle veille/ plus élevée de
sommeil, hallucinations, benzodiazépines avec
agitation…) risques associésACTIONS
• Lors de l’évaluation, distinguer :
– un problème de sommeil entraînant une conséquence
fonctionnelle vs modifications normales du sommeil
ou altérations attendues selon les circonstances
• Évaluer les causes d’insomnie (rechercher symptômes de
délirium, douleurs, essoufflement)
• Assurer un environnement propice au sommeil
pour prévenir délirium et consommation de
psychotropes
• Limiter l’usage de somnifères:
pilule faussement miracleAide mémoire suivi médical
personne âgées hospitalisée
• Observations soins infirmiers
• SV
• SV AINEES et interventions AINEES
• Subjectif
• Objectif
• Labo et examens
• Impressions diagnostics
• Revision de la liste de RX actifs
• Liste de problèmes, plan d’intervention et de
traitements interprofessionnels incluant les
aspects AINEES• temps passé au lit
• perte d’autonomie au congé (NNT=4)
• de 15-60%delirium et de sa durée (NNT=15)
• usage de sédatifs-hypnotiques
• usage des contentions physiques te chimiques jusqu’à
90%
• surveillance en continu de 100%
• Chutes de 25%
• hébergement
durée de séjourSignes AINÉES
Un aide mémoire…
A I N É E S
… POUR CIBLER, DANS L’ÉVALUATION ET NOS INTERVENTIONS,
SIX ASPECTS DE LA SANTÉ DES PERSONNES ÂGÉES OÙ UNE DÉTÉRIORATION
EST INDICATIVE OU PRÉDICTIVE DE COMPLICATIONSVous pouvez aussi lire