L'héritage botanique Julie Dansereau - Continuité - Érudit
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Document generated on 12/02/2021 8:30 p.m. Continuité L’héritage botanique Julie Dansereau Le passé dans l’oeil du futur Number 99, Winter 2003–2004 URI: https://id.erudit.org/iderudit/15626ac See table of contents Publisher(s) Éditions Continuité ISSN 0714-9476 (print) 1923-2543 (digital) Explore this journal Cite this article Dansereau, J. (2003). L’héritage botanique. Continuité, (99), 17–19. Tous droits réservés © Éditions Continuité, 2003 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
C ô t é c o u r L'HÉRITAGE BOTANIQUE par Julie Dansereau Apprivoiser, connaître, reproduire, nommer l'univers des végétaux est D é a m b u l a n t dans les ran- une aventure qui se poursuit depuis l'Antiquité. C'est dans gées soignées des jardineries, l'amateur d'horticulture ne peut se figurer le chemin que le terreau de connaissances que nous ont laissé les Dioscoride, Linné et tous ces végétaux ont parcouru avant de lui être offerts. Les autres Marie-Victorin que le jardinier d'aujourd'hui enracine plantes sont pourtant de grandes voyageuses : déraci- nées et emmaillotées, égrai- à son tour sa passion. nées et éparpillées, elles sont bien souvent de véritables témoins culturels de la planète. PERCER LE MYSTÈRE DES PLANTES Cueillir une plante est un geste de reconnaissance. La coucher sur un papier, la lais- Rosier de Provins ser s'endormir d o u c e m e n t ordinaire (Rosa pour la protéger du temps Gallica officinalis,) devient un geste de respect à d'après Pierre l'égard de sa mémoire bota- Joseph Redouté n i q u e ; seules les couleurs (1759-1840), une s'éteignent. Pour remédier à gravure aquarellée cette perte, les herbiers d'au- extraite de l'ouvrage trefois étaient esquissés, colo- Les roses peintes, rés et peints avec mille pré- 2 volumes, cautions pour témoigner du Éd. Panckouke, réel. Essentiellement liés à la Paris, 1824. science médicale, documents Photo: Arnaudet, de référence des apothicaires © Réunion en formation, certains de ces des musées beaux herbiers peuvent encore nationaux/ être admirés, comme cette Art Resource, NY copie de Codex vindobonensis p r é c i e u s e m e n t gardée à la National Library de Vienne. Datant du I™ siècle et essen- tiellement consacré à la des- cription des plantes médici- nales, le traité Sur la matière médicale du médecin grec Dioscoridc a été copié et reco- pié jusqu'à la fin du Moyen KO SA (..-..lira olluinalis. ROSIER de Provins ordinaire Âge. Fout un monde végétal a ainsi traversé les siècles en pièces détachées, favorisant le recopiage des modèles origi- des connaisseurs et favorise le les échanges et racontant le naux n'a plus suffi; on s'est voyage des plantes. Il faut tou- savoir ancestral. mis à peindre d'après nature. tefois attendre la Renaissance Au fil du temps, les herbiers L'invention de l'imprimerie pour que la passion de la bota- ont rivalisé de beauté. Bientôt, en 14.38 étend encore le réseau nique provoque l'engouement LU] numéro quatre-vingt-dix-neuf Q
rôle d é t e r m i n a n t dans la tois d'admiration. L'œuvre, Comme Linné, le frère Marie- science médicale. d'une éblouissante netteté, Victorin ne se prive pas du Certains personnages célèbres surprend par l'érudition des plaisir d'honorer ses amis et ont apporté une contribution termes utilisés pour bien nom- fidèles collaborateurs en bap- inestimable à la science bota- mer toutes ces jolies figures. tisant de leurs noms les nique et aux arts par leur Car, même au milieu du plantes qu'il découvre. passion des plantes, qui les a XVIIP siècle, les noms à don- amenés à créer une œuvre ner aux plantes nouvellement LE GOÛT DES FLEURS origi-nale et marquante. C'est découvertes ne font pas L'aspect commercial va pren- le cas de Gaston d'Orléans, consensus. dre de l'ampleur au début du frère de Louis XIII, qui avait C'est le Suédois Cari Linné XIXe siècle et faire progresser aménagé chez lui un petit (1707-1778) qui, tout à son à son tour la connaissance et le Les Chinois utilisent en jardin botanique personnel. ambition d'éclairer le monde, développement des espèces. médecine la pivoine arbustive Il possédait é g a l e m e n t un proposera une nomenclature Dès 1804, la Horticultural (Paeonia suffruticosaj depuis herbier magnifique de plus botanique. Obsédé par l'envie Society de Londres, qui pren- le VI' siècle. Cette fleur n'a de 600 représentations de de tout ordonner, Linné va dra plus tard le nom de Royal toutefois été introduite en plantes. Les tableaux d'une pousser plus loin le système de Horticultural Society, voit le Europe qu'au XVIII' siècle, par qualité picturale exceptionnelle classification utilisé jusqu'alors jour. Elle présage une formi- Sir Joseph Banks. sont conservés au Muséum sans véritable constance ni dable aventure b o t a n i q u e . Photo : Julie Dansereau national d'histoire naturelle à précision. L'originalité de sa Des gens déterminés et pas- Paris. Une autre passionnée proposition sera de baptiser sionnés des plantes vont don- de collectionneurs. Les seules de botanique, l'impératrice chaque plante de deux noms : ner à la botanique une petite images des beaux livres ne Joséphine (voir Continuité, un nom générique suivi d'un sœur dotée d'un avenir pro- suffisent plus, on pense désor- n° 89, été 2001, p. 15), avait complément spécifique. Fi- metteur: l'horticulture. Parmi mais à créer un herbier vivant d e m a n d é au j e u n e Pierre nies les descriptions latines à ceux-ci, Sir William Forsyth, et en évolution en un lieu Joseph Redouté de reproduire n'en plus finir, comme celle alors directeur du Chelsea dédié à la science des plantes. à l'aquarelle toute la richesse de l'églantier commun qu'on Physic Garden de Londres, en Du désir de tout voir, d'étu- des collections fort impression- nommait alors Rosa sylvestris l'honneur de qui on nomma dier, de classer et de trans- nantes de son domaine de alba cum rubure, folio glabro. l'arbuste Eorsythia. mettre le savoir méticuleuse- Malmaison, près de Paris. Avec Cari Linné le rebaptise plus L'arrivée de nouvelles plantes ment accumulé sont nés les l'intérêt grandissant pour la simplement Rosa canina. Bien développe rapidement chez jardins botaniques. Apparu en connaissance des différentes que son système n'ait été les Anglo-Saxons le goût du 1611, le terme botanique dérive facettes du monde des reconnu et employé interna- rare et l'attrait de l'exotisme. du mot grec botanê signifiant plantes, la botanique devenait tionalement qu'au début du Des publications botaniques «plante». Savants professeurs une science mature qui pre- XIXe siècle, Cari Linné n'a eu remplies d'herbiers imprimés, et infatigables curieux ont nait ses distances par rapport à de cesse d'écrire sur le sujet. comme le célèbre Botanical enrichi les collections de ces la médecine. Des milliers de plantes des Magazine publié sans interrup- hortus medicus, égrainant et quatre coins du monde sont tion de 1787 à 1983, seront bouturant les belles. Comme NOMMER POUR CONNAÎTRE passées sous sa loupe. En fait, alors les références indispen- les herbiers avant eux, les jar- Aujourd'hui, les reproductions lui et son groupe de botanistes sables pour faire connaître dins botaniques ont joué un de Redouté nous laissent pan- se sont employés à per- et diffuser les nouveautés. cer les secrets de plus de L'ambition de la toute pre- 7000 espèces végétales. mière société d'horticulture Presque deux siècles plus était de tester les plantes fraî- tard, le frère Marie-Victorin c h e m e n t arrivées et de les trouvera chez Linné la base reproduire afin de les distri- qui lui servira à répertorier la buer aux membres sélects de nature laurentienne. Ce grand la société. Certains d'entre • Tourisme • Patrimoine botaniste québécois a exploré eux, comme les propriétaires • Urbanisme • Environnement la flore d'ici, avide de spéci- de la célèbre pépinière Veitch, • Architecture de paysage mens et d'espèces inconnus seront des professionnels de la ou non répertoriés. Infa- culture. L'exotisme sera syno- tigable, Marie-Victorin suit nyme pour eux de succès d'une certaine façon les traces commercial. Les jardins d'es- de Perh Kalm, botaniste sué- sai de la Royal Horticultural Pluram Urbatique dois et élève de Linné qui Society prendront racine Si 580, rue Grande Allée Est, bureau 590 Québec (Québec) G1R2K2 herborise en Nouvelle-France d'abord à Kensington, puis à Téléphone : (418) 522-0300 Télécopieur: (418) 522-0566 durant trois mois, en 1749. Chiswick, en banlieue de É'18] u numéro quatre-vingt-dix-neuf
au entrion Londres. Le tout premier jamais en quelques décennies. Jean-Jacques Simard président de la société d'horti- Encore aujourd'hui, des expé- La Réduction culture, Sir Joseph Banks, a ditions de découverte de L'Autochtone Inventé lui-même fait le tour du plantes rares sont organisées, et les Amérindiens monde aux côtés du capitaine avec toutefois beaucoup plus d'aujourd'hui Cook afin de recueillir de nou- de précautions. Un de ces Sorte d'adieu à l'« Autochtone Inventé», ce livre chasseurs de végétaux contem- crucial, assis sur une complicité durable, i la velles variétés de plantes. fois pratique et réfléchie, avec certains Du XVIP au XIXe siècle, des porains, l'Américain Daniel «Amérindiens d'aujourd'hui», nourrit milliers de végétaux voyage- J. Hinkley, a fondé sa propre d'Illustrations concrètes une espérance ront d'un continent à l'autre; pépinière afin de vendre ses réalisable: celle de sortir ensemble, il en est ainsi de la rose, du plantes en vue de financer Autochtones et Autres, du régime historique de «la Réduction». hosta, du lilas, de la pivoine, ses expéditions. Son catalogue du tournesol, de l'impatiens, 2002 comptait pas moins de des rhododendrons, etc. Le 2300 variétés. C'est à tous ces XIXe siècle sera l'âge d'or des passionnés que le jardinier Lorraine Guay ^UJ Lorraine Guay conquêtes végétales : des cen- doit aujourd'hui la diversité taines de chasseurs de végé- des végétaux qui embellissent À la découverte À la découverte taux parcourront le monde à la les jardins et les intérieurs. DES ÎLES DU des îles du recherche de l'inconnu. Parmi SAINT-LAURENT Saint-Laurent les plus beaux trophées de Julie Dansereau enseigne à De Cataracoul à Anticosti chasse apparaît la mystérieuse l'Institut de technologie agro- L'auteur a retenu 476 îles sur les 2713 orchidée. L'engouement est alimentaire de Saint-Hyacinthe et dénombrées. Elle nous promène en douceur tel que certaines espèces de d'une île i l'autre et nous offre, comme le se passionne pour les jardins. souligne Hugues Morrissette, «une mine de cette plante disparaîtront à renseignements Inédits sur cet univers Insulaire peu connu dans son ensemble. La multiplicité et la belle diversité des îles du Saint-Laurent y sont remarquablement bien soulignées ». antiquités; Louis Cornellier &ibtère-bu-ï.oup enr. À Brûle-pourpoint Interventions critiques Joane & Bertrand Gaudreau, prop. Peser les idées reçues, les contester et les éprouver pour en connaître la vraie valeur. Peut- ***> Fers de galerie à motifs stylisés •***> être pour finir par y adhérer, parfois, mais souvent, plus souvent même, pour les dégonfler. (reproduction exacte de plusieurs modèles anciens) Voilà la mission du polémiste qui refuse que les Autres articles heurtoirs, endefonte portes disponibles: four à pain, etc.. idées s'imposent sans qu'on sache vraiment ce qu'elles ont dans le corps. Louis Cornellier aime polémiquer. Cet ouvrage en témoigne. 1 Jean Ferguson ! L'Algonquin Gabriel Commandant Biographie romancée _ GABRIEL d'un pionnier de l'Abitibi ?CoMMAND.\NT Gabriel Commandant est né sur une réserve lhaftuphir nwwn.V. -^ .;•.,., ui,u,«a.jal.*.uuuu algonquine, Kitigau Zibi. située près de Maniwaki, le 13 mars 1891. Sept ans plus tard, l'Abitibi est rattachée au Québec. Il y fera sa vie Les modèles à angle pour escaliers sont aussi et marquera profondément le développement de disponibles pour tous les autres motifs sa région. Entre les mains d'un fabulateur aussi "PRIX TRÈS ABORDABLES" ISEPTENTRION doué que Jean Ferguson, Gabriel Commandant sort de ia légende auréolé de mystère. Est-ce i Ouverture: mi-juin / mi-octobre 298, Route 132 Est que tout est vrai ? Oui, répond l'auteur, tout en ou sur rendez-vous (hors saison) Cacouna, (QC) GOL IGO concédant que la vie de son héros « tient plus de la fiction que de la réalité » Web: www.antiqnitesriviereduloup.ca.tc (418) 867-2564/3208 Courriel:antiquiteiriviereduloup@v.deotron.ca Fax:(418)867-8673 SEPTENTRION www .septentrion. qc .ca mî numéro quatre-vingt-dix-neuf
Vous pouvez aussi lire