La guerre comme une folie permanente - Laurent Laplante - Érudit
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Document generated on 11/24/2021 1:34 a.m. Nuit blanche La guerre comme une folie permanente Laurent Laplante Number 78, Spring 2000 URI: https://id.erudit.org/iderudit/20894ac See table of contents Publisher(s) Nuit blanche, le magazine du livre ISSN 0823-2490 (print) 1923-3191 (digital) Explore this journal Cite this article Laplante, L. (2000). La guerre comme une folie permanente. Nuit blanche, (78), 43–46. Tous droits réservés © Nuit blanche, le magazine du livre, 2000 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
La guerre comme une folie permanente Par Laurent Laplante Tous ceux que la guerre a touchés jurent leurs grands dieux : « Jamais plus cela ». Pourtant, chaque coin du monde s'empresse, au premier détour du calendrier, à peine ses charniers superficiellement chaulés et ses éclopés encore mal cicatrisés, de rouvrir la saison de la chasse à l'autre. La littérature, forcément, reflète cette intarissable bêtise. Q uelle logique suivre semble-t-il, demeurer sur ce terrain pour aborder le su- solide de l'indiscutable compétence jet à travers quel- scientifique. Tout comme son éditeur ques œuvres récen- aurait pu et dû, de son côté, mieux tes ? Il n'est pas défendre les droits du français. de logique adaptée Puisque Russel Bouchard fournissait au non-sens. Tout au plus peut-on des descriptions d'une rare précision, entreprendre la description de la on se serait attendu à ce que la guerre en partant du plus lointain, du correction linguistique s'établisse elle plus périphérique, agissant ainsi aussi à ce haut niveau. Ce n'est pas le comme si la mort violente était moins cas. Parler de « coups prohibitifs » injuste en frappant plus loin ou un pour expliquer la rareté d'un arme- moins parent. ment quelconque, cela... détonne. On déplorera également que Russel De l'arme Bouchard n'ait pas résisté, dans le proche au lointain cadre d'un bouquin aussi factuel qu'un catalogue spécialisé, à la génocide tentation d'entonner la grinçante ren- En décrivant par le menu Les armes à gaine des opposants au contrôle des feu en Nouvelle-France^, Russel armes à feu. Le fait d'être un fin con- Bouchard s'exprime dans presque naisseur de la balistique ne légitime tout son texte avec la rigueur de pas le plaidoyer anticontrôle. l'entomologiste ou de l'astrophy- de Vaudreuil avait été renversé d'un coup de sabre Jean Carrière, romancier original sicien : il voit, il mesure, il compar- et puissant, n'a que faire des descrip- timente. Grâce à lui, l'intéressé saura sation des armes à feu, comment, la chose tions techniques des boulets de canon ou comment la France a imposé à sa colonie était prévisible, le succès commercial a du calibre des fusils. Ce qu'il regarde, c'est québécoise telle et telle arme, comment dépendu des bons parrainages autant et l'onde de choc propagée par l'horreur des Amsterdam, Londres et Paris ont divergé plus que des supériorités technologiques. tranchées de 1914-1918 jusqu'aux tré- dans leurs politiques de commerciali- Russel Bouchard aurait pu, et dû, me fonds de Pierre-Ézéchiel Séguier. Ce N° 7 8 . N U I T B L A N C H E . -43
conscrit a payé un lourd tribut à la guerre : précipitent les uns contre les autres des mettre en perspective, ni du constant l'amputation d'une jambe sans anesthésie belligérants également cruels qu'il faut recours à Fenimore Cooper à travers aucune. Ce n'est pourtant là pour Séguier bien vérifier si l'un plus que l'autre pousse lequel la France n'a jamais cessé de lire le que le corollaire physique d'une guerre l'horreur à la vitesse supérieure. Yolande Québec, et admirons qu'il ait su tant inhumaine. Plus lourde est la retombée Mukagasana estime sans doute avoir assimiler et avec autant de respect en aussi d'ordre spirituel : Séguier sort de l'hor- suffisamment expliqué ailleurs la toile de peu de temps. D'autres n'auraient pas reur persuadé que seul importe l'Éternel, fond, car elle se borne à décrire des gestes assez d'une vie. L'éditeur en dit trop peu qu'à Lui seul il doit rendre désormais tous horribles sans faire voir ce qui fait d'un sur ce qui différencierait cette édition dite les hommages. D'où son Jardin pour peuple un génocidaire et de l'autre une d'origine de la version que l'on connais- l'Éternel 2 , énorme entreprise secrète victime exsangue. Ce qu'elle décrit émeut sait déjà pour permettre un arbitrage dans laquelle Séguier investit une énergie par sa vérité, sans pourtant nous convain- éclairé. Regrettons-le. dévorante et des dons qui confinent au cre qu'un seul peuple manie inhumaine- Mary Soderstrom6 aussi se penche sur miraculeux. Les choses se compliquent ment la machette. Yolande Mukagasana la Rébellion de 1837 et sur les secousses lorsque le milieu cévenol, pourtant tenu à lancera au passage de graves accusations qui ont suivi. Là où Jules Verne s'auto- l'écart, considère par trop farfelu le projet contre la France, la Belgique, la Rome risait l'addition de mystérieux interve- que Séguier fignole et défend contre tous catholique, l'ONU sans non plus les nants, elle s'en tiendra à ce que l'histoire les démolisseurs. Dans sa foi et sa déme- rendre probantes. Mais cela n'est déjà plus consent à lui dire. C'est beaucoup et peu, sure, Séguier résiste aux vandales, s'entête, du même ordre. car la traque que mène Mary Soderstrom multiplie les risques, lance ses foudres et ses balles contre les opposants. Sa ferveur devient fureur, sa foi intolérance. Jean Carrière, sans moralisme, laisse la foi de Pierre-Ézéchiel Séguier tout balayer. Qu'elle soit devenue raz-de-marée, le lecteur s'en rend bien compte. Visible- ment, le bien poursuivi sans nuance, sans contrainte, les fondamentalismes le démontrent quotidiennement, cause lui aussi les dégâts qu'on attend des plus noirs desseins. Thème délicat que Jean Carrière traite avec délicatesse. Le livre de Santiago Arolas3 se situe dans un autre registre et sur un autre versant de la guerre. Il entreprend son parcours avec quelques handicaps : auteur peu ou pas connu, éditeur récemment diffusé de ce côté-ci de l'Atlantique, ver- sion française tout juste parue alors que le livre date de 1995. Le décor, très vite, rachète : voici l'Espagne de 1936. Le La g u e r r e d a n s sur la trace de Robert Nelson et les recher- moment aussi est bien choisi : tout n'est le Q u é b e c d ' h i e r ches ingénieuses et acharnées qu'elle pas encore tranché et manichéen dans ce investit pour nous le ressusciter, Robert pays en instance de guerre civile. Certains Trois ouvrages, dont une réédition, Nelson semble se plaire à les déjouer. On des pauvres et des possédants parviennent ressuscitent les conflits qui ont marqué le saura de lui qu'il fut un remarquable encore à reconnaître des humains et des milieu du XIXe siècle québécois. Tous médecin, renseigné, inventif et audacieux. amis dans les rangs des classes sociales trois méritent lecture ou relecture. On admirera son irréprochable respect adverses. Santiago Arolas mène bien ce Jules Verne, avec Famille-sans-nom5, des autochtones et l'amitié dont ceux-ci stade du récit, avec ce qu'il faut de pana- tourne vers le Québec une autre antenne l'entourèrent. On apprendra que sa che et de noble intransigeance pour que de son foisonnant génie. Lui, qu'on réduit rébellion à lui, décalée dans le temps et l'Espagne se sente honorée. Les choses se trop souvent à des audaces futuristes et distincte des combats de 1837, résulte de gâtent quelque peu quand, en fin de récit, dont on laisse le Nautilus ou la fusée la colère qu'a suscitée en lui l'absence il sollicite avec trop d'insistance un hasard lunaire dissimuler le reste des récits, d'équité dans la réaction du pouvoir. complaisant. patrouille pourtant aussi allègrement le Robert Nelson ne se mêle pas de 1837 ; s'il Faute d'information, rien ne permet de champ historique que les océans ou les fulmine en 1838, c'est que 1837 lui a savoir à qui, de l'auteur ou du traducteur, entrailles de la terre. La rébellion des montré le pouvoir sous son vrai jour. Ce il convient d'imputer une ponctuation, Patriotes québécois l'intéresse, en tout cas, qui se passe ensuite dans la vie de Robert disons, incertaine et d'innombrables fau- autant que Michel Strogoff. Intéresse est Nelson, Mary Soderstrom n'en sait que tes grossières. Dommage, mais l'élévation peu dire, car Jules Verne semble tout des bribes. L'homme disparaît aux États- des sentiments ne dispense pas de l'ortho- savoir du Québec et de ses pulsions. Unis, s'y taille une nouvelle carrière graphe. Depuis les Fils de la liberté jusqu'à la professionnelle, se noie dans le melting pot. C'est autre chose qui fait défaut à la toute-puissance de la mère québécoise, Ce livre se lit comme une recons- terrible dénonciation que hurle Yolande depuis le débat sur le gouvernement titution. Les dialogues, certes, ne doivent Mukagasana4 à propos du drame rwan- responsable jusqu'aux incessants échanges rien aux certitudes historiques, mais dais : tout simplement les quelques pages entre les USA et le Québec de la contes- jamais ils ne les contredisent. Après lec- qui fourniraient les faits, les balises, les tation, tout y passe. Ne gardons pas ture, on souhaite que le jour vienne où repères. Rien, certes, ne justifie les ampu- rancune à Jules Verne de ses rarissimes d'aussi intelligents efforts que ceux de tations à la machette, mais tant de guerres imprécisions, que l'éditeur aurait pu Mary Soderstrom préciseront les traits de IM" 7 8 . N U I T B L A N C H E . -4-4
cet autre Bethune. même attisé celui-là. Oui, les institutions faire savoir urbi et orbi quel chef-d'œuvre Avec autant de rigueur que d'élégance, que sont un Parlement ou une biblio- il a signé il y a trente ans et réédite aujour- Pierre Turgeon7 éclaire le pan suivant de thèque et que d'autres révolutions ont d'hui. Le plus drôle, ce sera que l'hom- l'histoire québécoise. La Rébellion a laissées intactes ont été cyniquement mage d'Alain Stanké à Alain Stanké soit entraîné le pouvoir militaire à une répres- visées et détruites. Outre la qualité des en l'occurrence pleinement mérité ! Car sion si incohérente et si cruelle que la gent documents réunis par Gaston Deschênes, l'admirable récit de sa juvénile rencontre politique a dû, à tête reposée, en confesser apprécions que l'historien en lui n'ait pas avec la mort et la guerre, il faut, malgré les les excès et songer à les réparer. Ce qu'a muselé le citoyen : ceux des grands agaçants éloges, préfaces et postfaces éprouvé Robert Nelson, d'autres, jusqu'à médias montréalais qui ont soigneuse- qu'empile Alain Stanké autour de sa per- Londres, ont fini par le ressentir : il faut ment évité de rappeler le 150e anniversaire sonne, le lire ou le relire dans sa douleur racheter. Mais beaucoup de fanatisés de l'incendie du siège du Parlement de première. Un enfant que secoue la guerre, n'ont vu que justice dans les exactions et Montréal méritaient une taloche. c'est forcément un drame ; Alain Stanké, les tueries qu'ont subies les Patriotes ; en maintes pages, fait parler l'enfant qu'il jamais ceux-là n'accepteront que des M a i s la g u e r r e fut avec une telle justesse de ton que la compensations soient versées à des gens de notre temps ? guerre en redevient, Dieu merci, nauséa- qui n'ont peut-être pas pris les armes, bonde. mais qui parlent quand même la même De la deuxième Grande Guerre, enten- Le maître livre du conflit de 1939 à langue que les Patriotes... Ceux-là, au dons par là celle de 1939 à 1945, on peut 1945, c'est pourtant, encore et toujours, besoin, incendieront et répandront parler de différentes manières. Avec, celui de Jean-Jules Richard. Écrivain l'émeute. Telle est, grosso modo, la toile de comme Roch Carrier9, un humour qui colossal et sous-estimé, Jean-Jules Richard fond contre laquelle Pierre Turgeon étouffe la rage et le hurlement ou bien, résiste sans ride aucune à l'usure du présente, à son habitude, un récit vibrant, comme Alain Stanké 10 et Jean-Jules temps. Cette guerre, c'est la sienne, celle alerte, enraciné dans les connaissances et Richard", l'art de faire porter par des qu'il a rampée dans la boue comme un les préjugés de l'époque. Tout y passe, mots quotidiens et malgré tout contenus Louis-Ferdinand Céline, jour après jour, depuis le tâtonnement médical jusqu'à la les récits les plus hallucinants. Le seul ton atteint jusqu'à l'âme par la bêtise des montée des voracités capitalistes en pas- qu'on ne doive pas adopter à propos de la officiers plus encore que par le terrain et sant par les trouvailles de l'art militaire. guerre, c'est, n'en déplaise à Pierre les balles, déconcerté par ce que la folie Dans chaque domaine, Pierre Turgeon se Vennat12, celui qui consiste à répandre à guerrière fait surgir de démesure et de comporte en guide, en compagnon, en ce sujet la version élaguée et trompeuse cruauté même chez les plus civilisés des conteur, en historien. Ce qui n'a pas la qu'en livrent les états-majors. humains. Il suffit que Jean-Jules Richard, caution historique est si plausible qu'on Roch Carrier, c'est Roch Carrier. Une arbitrairement, génialement, choisisse s'en passe. Et ce qui serait moins plausible écriture dont on ne se lasse pas même neuf moments de l'interminable conflit est si ardemment dramatique qu'on se après récidive, un geyser de piques et de pour que l'image d'ensemble en soit laisse emporter. Comme le talent rend les rebondissements à la fois insanes et déli- clairement et douloureusement établie. Le choses faciles... cieux, une truculence qui chez tout autre ton, d'autant plus dévastateur qu'il est On appréciera peut-être davantage confinerait au mauvais goût et n'est chez feutré, n'entre que rarement dans le encore le récit de Pierre Turgeon si on lit, lui que vitalité. Son bouquin, trente ans registre de la fulmination. Pourquoi avant, pendant ou tout de suite après, après son premier tour de piste, séduit hurler quand l'euphémisme dit, juge, l'intelligent regroupement de textes que toujours. Qu'on sache entrevoir pourtant, condamne ? Au sortir de ce livre fabuleux, publie Gaston Deschênes8. Car ce qui, en lisant ce chef-d'œuvre, à quelle superbe on sait, irrévocablement, que la guerre, sous la plume du romancier, pouvait sem- liberté il ouvrait à l'époque. Regrettons même la plus légitime, même la plus bler excessif, se révèle, grâce à Gaston que l'éditeur, qui se traitera d'ailleurs de la défensive, extirpera toujours l'humain du Deschênes, honteusement véridique. Oui, même manière, ait choisi de le rééditer en cœur humain et que les vainqueurs eux- des élites invitèrent sciemment la popu- caractères microscopiques. mêmes n'en sortiront que salis. lace à l'émeute raciale. Oui, celui qui avait Alain Stanké, qui n'a jamais détesté Cette vérité, Pierre Vennat consacre charge de combattre les incendies a lui- attirer sur lui les feux de la rampe, tient à plus de 1 300 pages à l'occulter : d'après 7 8 . N U I T B L A N C H E . -4.5
lui, « nos » soldats n'ont pu se salir. Tôt être les mêmes dans le cas d'un journaliste brutalité et l'arbitraire du conquérant. r e n d u orphelin par la guerre, Pierre et dans celui d'un thuriféraire. Pierre Une horreur que certains préfèrent quand Vennat entreprenait pourtant son récit Vennat n'a pas vu la nécessité de définir m ê m e e n r o b e r de flonflons et de dans les meilleures conditions. Comment, son statut. médailles. •*___. en effet, ne pas suivre dans sa peine l'en- Rédiger 1 300 pages exige q u a n d fant que la guerre a privé de son père ? On même une recherche énorme ? Oui et souhaitait, d'autre part, même dans les non. Pierre Vennat, c'est évident, a fouillé, milieux pacifistes, qu'une œuvre sérieuse écouté, voyagé. Jamais, cependant, il n'a vide enfin l'abcès des présumées lâchetés résumé, synthétisé, réfléchi. En ce sens, il 1. Les armes à feu en Nouvelle-France, par Russel et absences québécoises à l'égard de la a fait œuvre de compilateur plus que Bouchard, Septentrion, Sillery, 1999, 177 p. ; 18,95 $. conscription. En théorie, la mission que se d'historien. Il nomme les gens, leur remet 2. Un jardin pour l'Éternel, par Jean Carrière, confiait Pierre Vennat pouvait d o n c minutieusement chaque fois chacune de Robert Laffont, Paris, 1999, 326 p. ; 42,95 $. déboucher sur un texte à la fois émouvant leurs décorations, cite au texte la langue 3. L'été rouge, par Santiago Arolas, Mon Village, et socialement utile. Le magma publié de bois des états-majors. Il pille d'ailleurs Vulliens, 1999,208 p. ; 26,95 $. n'est ni l'un ni l'autre. bien au-delà des limites acceptables les 4. N'aie pas peur de savoir, Rwanda : un million Les trois tomes, à peu de nuances près, articles de Maurice Desjardins, les de morts, Une rescapée tutsi raconte, par Yolande sont également mal écrits. Les fautes bouquins de Pierre Sevigny, de Charly Mukagasana, Robert Laffont, Paris, 1999, 316 p. ; Forbes, de Georges Verreault, de Ronald 39,95 $. surabondent, le passif règne comme dans C o r m i e r , de Jean-Victor Allard, les 5. Famille-sans-nom, par Jules Verne, Stanké, une conversation anglaise, les répétitions Montréal, 1999, 404 p. ; 14,95 $. incessantes remplissent paresseusement sermons de l'épiscopat québécois. 6. Robert Nelson, médecin rebelle, par Mary les chapitres. Au fil des pages, déferlent les Le plus grave d e m e u r e le biais Soderstrom, l'Hexagone, Montréal, 1999, 348 p. ; décorations, les médailles, les citations à constant, affiché, bétonné qui satisfait 29,95 $. l'ordre du jour, les promotions évidem- Pierre Vennat : l'armée canadienne est 7. Jour de feu, par Pierre Turgeon, Flammarion ment méritées. Jamais, pourtant, Pierre grande, entièrement composée de héros, Québec, Montréal, 1998, 270 p. ; 19,95 $. Vennat n'a senti le besoin de familiariser et Pierre Vennat est son prophète. Leur 8. Une capitale éphémère, Montréal et les son lecteur une fois pour toutes avec la guerre s'en trouve ennoblie, l'idée même événements tragiques de 1849, textes réunis par granitique stratification militaire. Pas un de la guerre édulcorée. À la vérité, tous les Gaston Deschênes, Septentrion, Sillery, 1999, organigramme, pas un tableau, quitte à 161 p.; 15$. soldats, quoi qu'il en dise, ne sont pas des rappeler cent fois que les « grades » de la 9. La guerre, yes sir ! La trilogie de l'âme sombre, héros, m ê m e les médaillés. L'armée par Roch Carrier, Stanké, Montréal, 1998, 138 p.; marine ne sont pas ceux de l'armée. canadienne, pas plus que les autres, ne 12,95 $. La méthodologie ne vaut guère mieux. mérite, l'actualité le confirme à satiété, la 10. Des barbelés dans ma mémoire, par Alain D'un bout à l'autre, le journal où Pierre c a n o n i s a t i o n . Un j o u r n a l i s t e qui se Stanké, Stanké, Montréal, 1998, 191 p. ; 12,95 $. Vennat a fait carrière, La Presse, qui joue conduit, avec la connivence de La Presse, 11. Neuf jours de haine, par Jean-Jules Richard, ici au mécène, est le seul média cité en relationniste militaire se discrédite. En Bibliothèque québécoise, Montréal, 1999, 401 p. ; constamment. Pierre Vennat, qui ne veut racontant neuf jours de haine, Jean-Jules 10,95 $. pas, dit-il, réamorcer le débat sur la Richard en a dit plus long et plus vrai sur 12. Les héros oubliés, L'histoire inédite des c o n s c r i p t i o n , multiplie p o u r t a n t les la guerre que Pierre Vennat en plus de militaires canadiens-français de la Deuxième Guerre charges contre le nationalisme et contre 1 300 pages. mondiale, par Pierre Vennat, tome 1 : De la mobilisation au raid de Dieppe, Méridien, Montréal, Le Devoir... qu'il ne cite pas. Pierre La guerre ? Une horreur qui laisse 1997, 352 p., 29,95 $ ; tome 2 : De septembre 1942 Vennat ne se montrera laconique qu'à l'homme sans défense contre la folie, qui à la veille du « Jour J », Méridien, Montréal, 1997, p r o p o s de ses relations avec l'armée incruste les barbelés dans la chair de 444 p., 29,95 $ ; tome 3 : Du « Jour J » à la canadienne. Ces relations, légitimes et l'enfant, qui lance l'ethnie contre l'ethnie, démobilisation. Méridien, Montréal, 1998, 550 p., nécessaires, ne peuvent quand même pas qui burine dans la mémoire des peuples la 34,95 $. 7 8 . N U I T B L A N C H E . -46
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