Le bien-vivre périurbain : Quelle(s) place(s) pour les TIC ? - Philippe VIDAL Université du Havre UMR IDEES-CIRTAI
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Le bien-vivre périurbain : Quelle(s) place(s) pour les TIC ? Philippe VIDAL Université du Havre UMR IDEES-CIRTAI
Densité et ville compacte Le bien-vivre périurbain : Quelle(s) place(s) pour les TIC ? I. Question : Les TIC au service de l’affirmation périurbaine ? 1. Retour sur l’enquête CERTU : les espaces périurbains habités par le numérique 2. Hypothèse de travail : l’importance des TIC dans l’affirmation du « Tiers espace » 3. Mettre en mots le « chez soi » face aux TIC II. Résultats : le rapport « au chez soi » de « l’internaute habitant » périurbain 1. La maison périurbaine « centre d’un système de lieux » renforcé par les TIC 2. Les TIC dans le processus continu de réaménagement de l’habiter périurbain 3. Les TIC au service de l’affirmation du Tiers-espace III. Le « chez soi » au-delà du domicile: spécificités numériques périurbaines 1. Les TIC, outils de reconquête publique de l’espace périurbain ? 2. La rue, Le quartier, 3. La commune, l’intercommunalité, IV. Pourquoi la « convention internet » peut-elle fonctionner dans les espaces périurbains ? 1. L’approche conventionnelle : la « convention internet » 2. Quand la « convention internet » s’adosse à la « convention verte » 3. Le caractère auto-renforçant de la «convention internet » est très fort en périurbain
I- Question : Les TIC au service de l’affirmation périurbaine ? 1- Retour sur une enquête « CERTU » Point de départ : Interroger la part prise par l’usage des TIC chez les ménages périurbains : Dans l’affirmation Comme vecteur du processus de de maturation périurbanisation périurbaine En tant que levier additionnel de Une autre expérience son affirmation fonctionnelle de l’habiter périurbain http://www.certu-catalogue.fr/les-espaces-periurbains-habites-par-le-numerique.html
1- Retour sur une enquête « CERTU » Point de départ : Rendre compte concrètement des appropriations TIC des ménages et de leurs conséquences sur l’habiter* périurbain. *concept de mode d’habiter mobilisé pour « appréhender et qualifier les rapports des individus et des groupes sociaux à leurs lieux et http://www.certu-catalogue.fr/les-espaces-periurbains-habites-par-le-numerique.html milieux » – Nicole Mathieu
1- Retour sur une enquête « CERTU » Hier (70’80’), espace Désormais, cet exclusivement espace s’est résidentiel, complexifié et marqué par des affirmé aux cotés de modes de vie très la ville. normés Quel(s) rôle(s) pour les TIC dans ces ménages jeunes transformations en Périurbains assumés classe moyenne cours? Tiers espace biactifs En voie d’émancipation avec enfants avec ou sans enfant automobile Mobilité mieux maitrisée
1- Retour sur une enquête « CERTU » Statut de l’étude: Etude clairement Peu de données Peu de travaux exploratoire statistiques scientifiques Tentative de La variable TIC est La plupart des contribution à la trop presque toujours travaux en grande discrétion des absente des grandes géographie des TIC travaux autres que bases de données ignorent les espaces spéculatifs ou statistiques que nous périurbains et très prospectifs sur la aurions pu mobiliser peu de travaux sur le place des TIC dans (par exemple les périurbain intègrent le processus de Enquêtes Ménages un questionnement périurbanisation. Déplacements : EMD autour des TIC 2006)
2- Hypothèse de travail L’hypothèse principale de ce travail était donc celle d’une place importante des TIC dans l’affirmation de ce « tiers-espace » Dans la maîtrise des Dans les mobilités périurbaines vis- recompositions à à-vis d’un espace en l’œuvre en terme de tension permanente entre modes d’habiter distance et proximité périurbains Nouveaux rapports aux Ré-agencement de l’espace (Deleuze, polarités et à la Latour) autant qu’un réaménagement centralité de l’habiter nouvelle interprétation de l’espace et vécu d’un espace renouvelé
I- Les TIC au service de l’affirmation périurbaine ? 3. Mettre en mots le « chez soi » face aux TIC Méthodologie : 30 entretiens semi-directifs
I- Les TIC au service de l’affirmation périurbaine ? 3. Mettre en mots du « chez soi » face aux TIC Périmètre d’étude :
II- Résultats : Le rapport « au chez soi » de « l’internaute habitant »* périurbain * Concept de Paulette Duarte 1- La maison périurbaine: «centre d’un système de lieux» renforcé par les TIC Les TIC s’invitent désormais dans la configuration d’une maison Notamment pour les périurbaine définie comme le centre ménages les plus récemment installés (néo d'un « système de lieux » (Pinson, Le commerce arrivants, génération pour Thomann 2002) électronique, les télé laquelle les TIC se sont procédures banalisées et intégrées administratives, les dans la quotidienneté. L’appropriation des TIC par les pratiques de ménages périurbains confirme et télétravail ou encore les sociabilités renforce cette idée de la maison virtuelles (Facebook) périurbaine définie comme une sorte s’intercalent de façon assez systématique Ces derniers ont considéré de « hub » rendu encire plus efficace dans les modes la capacité du lieu à proposer un bon niveau de grâce aux téléactivités entrées dans d’habiter périurbain. connectivité comme un le quotidien des périurbains. critère décisif de l’installation. « Moi je pense que si j’étais arrivé à Honfleur et puis, mince, je n’ai pas internet, je n’aurais pas pu rester. »
II- Le rapport « au chez soi » de « l’internaute habitant » périurbain 2- Les TIC dans le processus continu de réaménagement de l’habiter périurbain L’usage de ces outils est encore Toutefois, les usages de faible dans le quotidien des ces outils sont de plus en périurbains classiques plus fréquents LES TIC S’APPARENTENT A (consultation des comptes •installées en périurbain depuis bancaires, préparation d’un de nombreuses années DES OUTILS QUI PERMETTENT voyage ou d’un •n’ont plus d’enfants à (AUX PRIMO PERIURBAINS) déplacement, …), et même s’ils ne le formulent pas domicile D’ENGAGER DE NOUVELLES comme tel, un processus •Quelques jeunes ménages NEGOCIATIONS AVEC d’apprentissage est participent aussi de cette engagé, les usages se figure, plus modeste. L’ENTOURAGE PROCHE ET banalisent chaque jour • revendiquent un usage MOINS PROCHE ET AVEC davantage. distancié des TIC LEURS PROPRES HABITUDES •pas une grande pratique de « Ce n’est pas parce ces outils avant leur qu’on habite à la installation périurbaine et campagne qu’ils ne n’ont pas pris en compte la peuvent pas nous être desserte en réseau de utile d’une façon ou télécommunication. d’une autre. »
3- Les TIC au service de l’affirmation du Tiers-espace Les TIC permettraient de C’est parce que certains moins subir l’influence de la ville centre, les déplacements dans la ville- mobilités virtuelles pouvant mère ou les grands centres se substituer à un certain commerciaux ne sont plus si nombre de mobilités réelles indispensables (habillements, déplacements physiques livres, musiques…) que les LES TIC CONTRIBUENT ménages périurbains peuvent « On a beau être a Saint- A LEUR MESURE A s’en autoriser de nouveaux en Pierre en Port, on peut avoir L’AFFIRMATION DU direction de polarités facilement des marchandises, « TIERS ESPACE » secondaires que sont les petits qu’on ne retrouve pas à moins bourgs et petites villes alentours. de 60 km d’ici. » « Cela permet de ne pas avoir «Je pense que dans certaines à se déplacer, d'avoir un choix situations, j’ai gagné du temps, j’ai plus large, car évité de me déplacer et j’ai pu rester l'agglomération havraise ne chez moi pour faire quelque chose propose pas toutes les dont j’avais envie » enseignes que l'on peut retrouver sur Internet. »
II- Résultats : Le rapport « au chez soi » de « l’internaute habitant » périurbain EN QUOI L’USAGE DES TIC CONTRIBUENT-ELLES AU BIEN VIVRE PÉRIURBAIN ? Si ce n’est probablement pas TIC et spatialités périurbaines spécifique au périurbain, l’appropriation des TIC donne Un certain nombre un argument supplémentaire à d’usages récurrents un accroissement de valeur de des TIC (en particulier la maison périurbaine. LES TIC SEMBLENT e-commerce, e- POUVOIR REDONNER DE administration…) L’ANCRAGE TERRITORIAL semblent pouvoir « La qualité de vie. Parce AUX PERIURBAINS QUI soutenir une forme de que c’est encore un luxe recomposition de la JUSQU’ALORS SE quotidienneté des que je peux m’offrir, je conserve cette qualité de CARACTÉRISAIENT PAR ménages autour de UNE RELATION TRÈS leur domicile. vie là. C'est-à-dire que les TIC, ça me permet d’être VOLATILE AU TERRITOIRE connecté comme je veux, DE RÉSIDENCE. « On capte partout… disponible sans être obligé on peut capter dans le d’être ailleurs … » jardin. Donc tout est en Wifi. »
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 1- Les TIC, outils de reconquête publique de l’espace périurbain ? L’enjeu : penser un urbanisme périurbain à plus fort ancrage territorial autour de proximités réinventées pour construire une localité élargie. Les objectifs opérationnels : maîtrise de l’étalement et diminution des mobilités interurbaines sont les deux principaux objectifs à atteindre. Les moyens : Les TIC constituent-elles un moyen au service des politiques publiques pour « canaliser » leur urbanisation future ? 4 facteurs décisifs : L’urbanisme l’urbanisme me Services Services Equipements règlementaire adaptés à la adaptés à la collectifs de (incitatif) autour maison rue proximité du grenelle 2 individuelle périurbaine Aire de covoiturage, espace de Télémesures (ordures), Eclairage public intelligent Montée en débit des coworking, guichet unique de boitier individuels de gestion pour les voitures, les territoires, pré-équipement téléservices, immeubles des risques :Alert’box cyclistes et les piétons des immeubles neufs en intelligents, eco-quartier au sein prise THD (anticipation) des dents creuse
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 1- Les TIC, outils de reconquête publique de l’espace périurbain ? Les TIC peuvent donc permettre le passage d’une lecture d’un « chez soi » envisagé par le seul logement à une acception plus large qui intègre la rue, le quartier et même la commune voir l’intercommunalité. Rue/ Quartier Communes / Communautés de communes Eclairage intelligent Espaces de coworking Gestion des déchets ménagers Aires de co-voiturage
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 2- Rue/ Quartier : Eclairage intelligent : Dörentrup (9.000 hab., périurbain Lemgo) Les habitants envoient un sms afin d’activer les éclairages publics. Ils indiquent leurs itinéraires et les lumières s’allument pour une durée de 15 min Avant l’installation de ce système, les lampadaires étaient éteints à 11 heures du soir et rallumés à 6 heures. Depuis la mise en place de "dial4light", les lampadaires des rues les plus tranquilles sont éteints dès 9 heures. Et pendant les mois d’été, ils ne sont pas allumés du tout. Source : http://citron-vert.info/spip.php?article1074
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 2- Rue/ Quartier : Eclairage intelligent : Vif (6.500 hab., périurbain de Grenoble) piste cyclable équipée d’éclairage à détection de présence automatique Installé sur une voie piétonne et cyclable d’1,5 km, cet équipement doit permettre de réduire de 75% l’énergie consommée sur cette zone grâce à des détecteurs de mouvements positionnés sur 67 lampadaires à LED. Source : http://www.cleantechrepublic.com Crédit : http://www.cleantechrepublic.com/ Crédit : http://www.batiweb.com/
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 2- Rue/ Quartier : Gestion des déchets ménagers CC. des Portes d’Alsace La facturation est basée sur le poids des ordures ménagères collectées, le nombre de levées du bac à puce auquel est ajoutée une part fixe pour tous les foyers. http://le.vert.tronchois.free.fr/docs/dechets/pesee_embarquee.pdf
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 3- Communes/CC : Espace de coworking : Charly, 4281 hab. périurbain de Lyon Une publicité pour le prochain centre de coworking de Charly, petit village de 4281 habitants au Sud-ouest de Lyon source : http://www.zevillage.net/2012/04/04/cowork-in- my-village/
III- Le « chez soi » au-delà du domicile : spécificités numériques périurbaines 3- Communes/CC : Aire de covoiturage :Ambon, 1.700 hab. périurbain de Vannes Aménagement d’une aire de covoiturage, information sur les différents trajets via la création d’un service d’aide à la mise en relation des co-voitureurs
IV- Pourquoi la « convention Internet » va-t-elle fonctionner dans les espaces périurbains ? 1- L’approche conventionnelle : la « convention internet » « la convention internet » L’adhésion à «la convention internet» est conditionnée par la congruence de trois grands facteurs baignant dans un contexte d’incertitudes théorie des conventions : considère qu’il existe un « fond de présupposés v communs » qui s’impose aux acteurs incertitude confrontés à des situations marquées technique par l’incertitude (Dupuy, Eymard-Duvernay, Favereau, Orlean, Salais, Thevenot) Accords tacites mécanismes entre « acteurs » collectifs d’usages Cela permet de comprendre comment et pourquoi les acteurs « adhèrent » ou « résistent » aux modèles émergents –Observer sa territorialisation offre des éléments de réponses supplémentaires à la question de la (re)production des normes et de leur traduction dans l’espace incertitude dynamiques Incertitude politique d’appropriation sociétale La place des TIC dans l’évolution des sociétés peut «auto-renforçantes » être lue à travers la notion de « convention Internet» incertitude Quel modèle émergent ici : économique la « société de l’information »
IV- Pourquoi la « convention Internet » va-t-elle fonctionner dans les espaces périurbains ? 2- Quand la «convention internet» s’adosse à la «convention verte» cette « convention internet » semble devoir convenir à certains types de territoires plus qu’à d’autres cette « convention internet » peut entrer en A l’inverse, nous estimons que plusieurs conventions concurrence avec une ou plusieurs autres peuvent se conforter mutuellement. Ainsi, la « convention conventions. (cas des « campagnes fragiles » avec des verte » se mettrait-elle au service de la « convention internet » conventions plus conservatrices, « statuquoïstes ») dans les espaces périurbains en recherche de durabilité Les « espaces périurbains » montrent une assez forte réceptivité à la « convention Internet » Notamment par l’invention ou la réinvention d’équipements et de services en lien avec l’environnement de proximité (coworking, aire de covoiturage, eclairage intelligent, etc…)
IV- Pourquoi la « convention Internet » va-t-elle fonctionner dans les espaces périurbains ? 3. Le caractère auto-renforçant de la « convention internet » est très fort en périurbain Accord tacites entre Coworking, co- Dynamiques d’appropriations acteurs voiturage, éclairage auto-renforçantes intelligent… Comment faciliter convention verte + La territorialisation de la l’insertion des Tic au convention internet convention internet n’est sein des territoires ? pertinente que si elle est Les comportements partagée par le plus grand « Suivre la règle » et la individuels sont nombre… « réinventer » ensemble inscrits dans des (pluri acteurs) représentations collectives Cette adhésion des périurbains permet celle des acteurs Importance du publics et privés qui déploient « collectif » dans le fait Mécanismes des solutions innovantes et d’adhérer ou pas collectifs d’usages équipementières
CONCLUSION CONCLUSION USAGES DOMESTIQUES INNOVATIONS POUR LA MOYENNE DENSITE FORTE TRADITION DE MOBILITE E commerce Eclairage intelligent Aire de covoiturage E administration Ramassage des déchets ménagers Aire de coworking Réseaux sociaux les TIC peuvent L’accès aux TIC est en Cercle vertueux qui train de devenir un participer à la joue en faveur de ressort important de construction l’appropriation des l’installation en d’une localité TIC en périurbain périurbain élargie. Les TIC semblent pouvoir donner le liant entre pratiques privatives (domicile) pratiques plus collectives (co-voiturage coworking et pratiques des espaces extérieurs (éclairage intelligent/ déchets ménagers)
Merci pour votre attention Philippe Vidal, MCF Université du Havre UMR IDEES-CIRTAI - 6266 philippe.vidal@univ-lehavre.fr
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