Le Vieux-Longueuil Michael Fish - Continuité - Érudit
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Document généré le 13 sept. 2021 14:05 Continuité Le Vieux-Longueuil Michael Fish Le vitrail Numéro 46, hiver 1990 URI : https://id.erudit.org/iderudit/18045ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Éditions Continuité ISSN 0714-9476 (imprimé) 1923-2543 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Fish, M. (1990). Le Vieux-Longueuil. Continuité, (46), 14–19. Tous droits réservés © Éditions Continuité, 1989 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/
UNE VILLE L Ce quartier historique où se côtoient les résidences et les commerces survivra-t-il aux pressions du développement? e Vieux-Longueidl ceux qui livreront une lutte L es origines de Longueuil, comme celles de plusieurs villes des rives du Saint- En 1608 toutefois, Champlain n'y aurait vu que «bois et solitude». Se pourrait- farouche aux Amérindiens. En 1657, il achète de Jean Lauzon militaire et fondateur de la Louisiane et Jean-Baptiste LeMoyne de Bienville, gouver- Laurent, sont entourées d'un il qu'une guerre ait éclaté entre de la Citière l'arrière-fief de neur de la Louisiane. L'aîné de certain mystère. Jodoin et Vin- les tribus amérindiennes, à l'is- Longueuil, puis en 1665, l'île la famille, Charles, héritera du cent, les auteurs de l'Histoire de sue de laquelle les Hurons agri- Sainte-Hélène et l'île Ronde domaine seigneurial. Afin de Longueuil parue en 1889, en culteurs auraient cédé la place (Notre-Dame). Après son ano- protéger les colons contre les at- proposent deux versions. Le 19 aux Iroquois nomades? La des- blissement en 1668, il ajoute la taques des Iroquois, ce dernier octobre 1535, à Hochelaga, Jac- cription de Cartier ne concer- «terre non concédée sur le fleu- entreprend en 1685 la cons- ques Cartier aurait décrit ainsi nait-elle que les terres de l'île de ve Saint-Laurent», comprise truction d'un château fort de la campagne environnante, vue Montréal? L'historien canadien entre Varennes et ses terres qui maçonnerie au bout du chemin du sommet du mont Royal: Benjamin Suite a retenu cette s'étendent déjà jusqu'à La Prairie Chambly. Terminé en 1690, le «Entre les montagnes, se trouve dernière hypothèse; les roman- et incluent l'île des Soeurs et château fort mesure environ 210 la terre la plus belle qu'il soit tiques lui ont préféré la toutes les autres îles du Saint- pieds sur 170 pieds et comprend possible de voir, unie, plate et première. Laurent. Les trois concessions plusieurs grands corps de logis, labourable et au milieu de ces seront réunies en 1676 sous le des dépendances et une «belle terres nous avons aperçu le fleu- LA DYNASTIE DE nom de seigneurie de Longueuil. église». Le Moyne fait aussi bâ- ve (...) Le terrain où nous som- LONGUEUIL D'après les registres des baptê- tir à proximité un moulin à fari- mes aujourd'hui était (en 1535) Il ne fait pas de doute ce- mes, on sait qu'il y eut des ha- ne et une brasserie. Il trouve en pleine culture et habité par pendant que le fondateur euro- bitants au domaine dès 1669. également le temps de mener des tribus assez civilisées. » péen de Longueuil est Charles Charles Le Moyne meurt l'assaut contre les colonies Le Moyne, sieur de Longueuil et en 1685, laissant l'une des for- anglaises pour venger le mas- de Châteauguay (1624-1685), tunes les plus considérables de sacre de Lachine (1690) et, la d'après lequel Pointe-Saint- la Nouvelle-France. Parmi ses même année, de combattre le Charles a d'ailleurs été nom- quatorze enfants, certains seront général Phipps à Québec, où il mée. Établi à Montréal dès célèbres: Pierre Le Moyne d'I- sera blessé. 1646, Charles Le Moyne est de berville (1661-1706), héros 14 CUNTIM ITK h h r r 1990
L'impressionnante église Saint- Antoine-de-Padoue, une oeuvre des architectes Perreault et Mesnard (1887). (photo: Paul Trépanier) l HMIMIIl lili.i 1990 15
I I I I I SOCIÉTÉ d'hisToinE di loNquEuil Prix Alphonse-Desjardins 1989 Louis LEMOÎNE En 1698, le domaine L'ancien collège de Longueuil, où 'f /s\. compte 223 habitants. L'année se trouvaient, jusqu'à leur démoli- tion 1987, les appartements du frère suivante, Longueuil accueille Marie-Victorin. Au premier plan, la MI ;.;.;,; son premier prêtre permanent, maison Rollin-Brais, restaurée grâce le jésuite Pierre Millet. Après la à l'appui financier de Pratt & Whit- fondation de la paroisse en ney Canada, (photo: Paul Trépanier) LE CHÂTEAU FORT 1722, le sulpicien Joseph Isam- DE LONGUEUIL(l698-l8lO) bert, curé de 1720 à 1763, fait construire la première église en dehors de la seigneurie (1723- 1729). Chaque habitant a fourni sociiTÉ il'hisioiiti ilt LoNquEuil des matériaux ou de l'argent pour la construction d'une De vieilles maisons de ferme avoi- sinent le couvent des soeurs des «église de quatre-vingts pieds de Étude sur un long sur quarante de large avec Saints Noms de Jésus et de Marie. (photo: Paul Trépanier) monument unique deux chapelles». en Nouvelle-France: LA BARONNIE gouverneur de Montréal, com- un château fort privé, Charles Le Moyne est me son père, puis gouverneur de d'utilité publique; élevé au rang de baron en 1700. la Nouvelle-France en 1752. 160p., 8 hors texte Dix ans plus tard, le domaine Son fils Charles-Jacques couleurs, index s'étend jusqu'au Richelieu, Le Moyne lui succède en 1755 englobant même Chambly, et mais il sera tué la même année onomastique. double sa superficie en 1713 jus- par les Anglais lors de la bataille même année, on ouvre la rue qu'au-delà de Beloeil. Le pre- de Saint-Sacrement, près du fort Saint-Charles - la principale ar- Nom mier baron de Longueuil meurt Edward (Lydius). Sa fille Marie- tère du Vieux-Longueuil - qui Adresse en 1729 après avoir connu tous Charles-Joseph hérite alors de la passe au milieu des ruines du les honneurs. Chevalier de baronnie. fort, longeant la rive du Saint- Code postal Saint-Louis et gouverneur de Le château fort de Lon- Laurent. On peut encore voir Trois-Rivières et de Montréal, il gueuil connaîtra par la suite aujourd'hui l'emplacement de Veuillez me faire s'est aussi signalé par ses dé- bien des vicissitudes. Au cours deux murs du fort dont les fon- parvenir marches diplomatiques auprès de la guerre d'Indépendance dations ont été mises au jour. exemplaire(s) à 18$ des Amérindiens. Il s'est en effet américaine, en 1775, le général On a reconstitué à la fin l'unité, plus frais employé à attiser leur hostilité Montgomery l'occupera avant du XIX'' siècle une carte du vil- d'envoi de 2$ l'unité. envers les treize colonies anglai- de prendre Montréal. Il sera par- lage de Longueuil tel qu'il devait Chèque ou mandat à ses, de telle sorte qu'ils soient tiellement détruit par un incen- apparaître en 1810. Outre les l'ordre de la Société trop occupés pour combattre les die en 1792, alors qu'une fondations du fort, seuls deux ou d'histoire de Longueuil, Français. Son fils (1687-1755), garnison britannique y séjour- trois des bâtiments qui y sont C . P . 175, suce. " A " également prénommé Charles, nait. En 1810, on entreprend la signalés existent encore de nos Longueuil, Qc devient le troisième seigneur et démolition du fort dont les pier- jours. Les terres situées à l'ouest J4H 3W6 le deuxième baron de Lon- res serviront à la construction de l'église appartenaient tou- gueuil. En 1749, il est nommé d'une nouvelle église. Puis la jours à la baronne. 16 COYTIM ITK hlier 1990
Quatre maisons de brique, rue Victoria, témoignent de l'époque où Longueuil était un important car- refour ferroviaire, (photo: Paul Trépanier) Rue Saint-Charles, cet édifice historique incendié il y a un an est laissé complètement à l'abandon. (photo: Paul Trépanier) très compagnies de chemin de pales. Nos ancêtres ne man- fer, Longueuil devient la plaque quant pas d'ingéniosité, une tournante du transport ferro- voie ferrée traversait le fleuve viaire entre Montréal et la plu- sur la glace, dans les années part des destinations en 1880, assurant la liaison avec Amérique du Nord. Pendant Montréal pendant l'hiver Mais près de vingt ans, la ville va con- lorsqu'une locomotive s'enfonça naître une période de croissance dans les eaux glacées, sans tou- exceptionnelle. Elle se dote d'un tefois faire de victime, on aban- service de police et de pompiers, donna cette pratique. Les construit un nouveau marché et traversiers continueront à faire des trottoirs viennent border les la navette entre Longueuil et rues. Montréal jusqu'à la construc- Hormis quelques maisons tion du pont Jacques-Cartier à d'ouvriers, rue Saint-Thomas la fin des années 1920. surtout, le Vieux-Longueuil L'Église et les commu- conserve peu de traces de cette nautés religieuses poursuivent époque. Les immenses hangars entre-temps leurs activités. de bois où convergeaient les Longueuil a son école depuis trois voies ferrées ont disparu. 1837. C'est là qu'enseigne Ils ont été déménagés à Pointe- Henriette-Ursule Céré (soeur Saint-Charles après la cons- Marie-Madeleine), qui, avec la truction du pont Victoria en bienheureuse mère Marie-Rose, On commencera à diviser À L'HEURE DU PROGRÈS 1859. Les traversiers de Lon- allait fonder en 1843, à Lon- le domaine en 1812, avec l'ou- Longueuil est constituée gueuil n'étant plus indispensa- gueuil, la communauté des verture de la rue Charlotte. En en municipalité en 1845, à la bles depuis que les trains soeurs des Saints Noms de Jésus 1835, s'ajoutent les rues Grant, suite des réformes proposées par empruntent le pont, la petite et de Marie. Vouée à l'éducation Saint-Alexandre, Sainte-Elisa- Lord Durham. Le premier ville va décliner au profit de des jeunes filles, la communauté beth, Saint-Laurent et Caroli- maire, Isadore Hurteau (1815- Montréal. Même des loteries où a depuis étendu son action dans ne, le long desquelles on 1879), qui sera d'ailleurs élu à l'on attribue des terrains à bâtir le monde entier. construit quelque soixante-cinq trois reprises, était notaire, sol- ne suffisent pas à attirer la po- En 1849, neuf écoles sont maisons. La division des terres dat, juge de paix, journaliste et pulation et à susciter de nou- établies dans la municipalité, en lots à bâtir se poursuit jus- propriétaire d'un traversier et velles constructions. Tout ce qui dont l'une est destinée aux qu'en 1846. La ville est alors d'une brasserie. Il détenait aussi subsiste aujourd'hui des proprié- employés anglophones du limitée par les rues Guillaume des parts dans le journal La Mi- tés du chemin de fer se résume Grand Tronc qui vivent en péri- et Saint-Jean. La baronne étant nerve. À l'époque où la prohi- à quatre maisons de brique dans phérie. Mais avec le déclin de décédée en 1819 sans laisser bition était l'objet d'un débat la rue Victoria (Brick Row). l'industrie, la population d'ori- d'héritier, le domaine est passé politique, il détruisit sa propre La ligne Montréal-Port- gine anglaise se mettra à dé- entre-temps aux mains du petit- brasserie, située en face de l'é- land-Boston rétablira cepen- croître pour ne comprendre fils d'un cousin. La concession glise, pour le «bien public». dant, en 1873, une station à bientôt que les estivants qui ha- de Longueuil sera d'ailleurs la Avec l'arrivée du Grand Longueuil pour relier Saint- bitent des villas pittoresques au dernière du genre au Canada. Tronc en 1846, puis de deux au- Lambert et les lignes princi- bord du fleuve. 1 I I M I M I l l hlM-l 1990 17
L'espace vert du Foyer Saint- Antoine est menacé par un projet d'immeuble commercial de sept éta- ges, (photo: Paul Trépanier) L'abbé George-Amable Grâce au pont Jacques- Thibault, curé de Longueuil à Cartier, inauguré en 1930, la partir de 1855, ouvre un grande ville est toute proche. Et collège1 pour garçons dans un c'est là que travaille désormais ancien monastère. C'est à lui une grande partie de la popula- également que nous devons le tion. Longueuil est devenue une magnifique hospice de l'hôpital ville-dortoir. Le long du chemin Saint-Antoine (maintenant le Chambly et du boulevard Tas- Foyer), auquel il consacra sa for- chereau, les centres commer- tune personnelle et toutes ses ciaux se multiplient à partir des énergies. L'architecte Victor années cinquante, au détriment Bourgeau a réalisé en 1877 le de l'artère principale, la rue premier agrandissement de Saint-Charles. De plus, l'amé- l'hospice. L'abbé Thibault nagement de la Voie maritime meurt en 1886, peu de temps laissera des amoncellements de avant que la nouvelle église terre le long des rives mainte- Saint-Antoine-de-Padoue soit nant polluées, privant la ville du achevée. Conçue par les archi- contact avec le fleuve. Les an- tectes Perreault et Mesnard, elle ciennes résidences d'été sur les s'élève sur le site de la première plages se retrouvent à des cen- église construite en 1723. taines de mètres du fleuve. Puis une autoroute, bientôt bordée LE XX- SIÈCLE de tours d'habitation, viendra Au début du XXe siècle, compléter le décor aux limites Longueuil est une jolie petite de la vieille ville. ville, une ville «d'avenir», ty- Au début des années qua- pique de celles que l'on trouve tre-vingt, inspirés par les chan- le long du Saint-Laurent. Des gements réalisés dans les Montréalais, parmi lesquels le quartiers historiques de Qué- photographe Notman, y passent bec, Montréal et Trois-Rivières, propriétés du centre-ville pour Le plus ancien immeuble d'ha- volontiers l'été dans leurs belles des promoteurs ont commencé les complexes polyvalents de la bitation du Vieux-Longueuil, rue Saint-Laurent. (photo: Paul villas donnant sur le fleuve. Les à convertir quelques bâtiments périphérie. Les espaces verts qui Trépanier) clubs de natation et de navi- désaffectés dans les principales les entouraient font place gra- gation de plaisance parsèment la rues de Longueuil, alors que les duellement aux automobiles des rive; les oiseaux aquatiques yuppies s'approprient graduelle- employés des banques et des Le projet qui apparaît le abondent dans les marais qui ment les anciennes résidences bureaux, ou à celles de la clien- plus menaçant aujourd'hui con- bordent les longues plages. Mais du quartier. Encouragée par ce tèle des commerces. Les voitures cerne le Foyer Saint-Antoine 4 le progrès continue... mouvement, la Ville conclut envahissent ainsi les quartiers que des promoteurs veulent con- Armstrong Witworth y une entente avec le ministère résidentiels historiques et, vertir en immeuble à bureaux. construit au début du siècle une des Affaires culturelles pour durant le jour, les cours et les Il est aussi question de bâtir sur petite manufacture qui devien- faire reconnaître l'arrondisse- stationnements privés des im- les vastes espaces verts qui l'en- dra, sous le nom de Pratt & ment historique du Vieux-Lon- meubles d'habitation. tourent des immeubles à voca- Whitney Canada, un immense gueuil et protéger deux cents Le besoin d'espace de- tion mixte. Ces bâtiments complexe moderne voué à la bâtiments choisis, ce qui entraî- vient tel qu'en novembre 1988 domineraient le quartier his- haute technologie. Une salle de ne la rénovation de la rue Saint- le propriétaire d'un restaurant' torique de la même manière que cinéma et des commerces ap- Charles, la rue commerçante n'hésitera pas à faire démolir un la Banque Provinciale domine paraissent bientôt dans le centre traditionnelle. Des établisse- bâtiment répertorié, la maison la place d'Armes, dans le Vieux- de la ville. On construit un hô- ments bancaires2 et des bureaux Tellier, soulevant la colère des Montréal. De surcroît, leur tel de ville, une nouvelle caser- viennent alors occuper les lo- citoyens. La Ville ne lui impo- construction aurait comme con- ne de pompiers, d'autres gements qui avoisinent les bou- sera qu'une faible amende, sous séquence la destruction de la établissements scolaires, des tiques ainsi que les anciens l'oeil indifférent du gouverne- plupart des maisons avoisinan- succursales bancaires et des secteurs résidentiels. ment. L'affaire est actuellement tes car, de nos jours, pour ren- garages. Longueuil a tout d'une Les restaurants et les bars devant les tribunaux et ce sont tabiliser les projets de nature ville nord-américaine moderne se mettent également à proli- les voisins, non la Ville, qui commerciale, en banlieue, il à l'époque où naît la société de férer le long de la rue Saint- poursuivent le restaurateur afin faut prévoir des infrastructures consommation. Charles, d'où un insatiable be- d'obtenir la reconstruction de la routières et d'immenses aires de soin de stationnements. Pen- maison. Il s'agit, selon le maire, stationnement. Ce qui ne pour- dant ce temps, les communautés d'une dispute entre individus ra se faire dans le Vieux-Lon- religieuses et les établissements qui n'engage pas la responsa- gueuil sans impliquer des d'enseignement quittent leurs bilité municipale. démolitions massives. 18 KUNTIM ITK h h r r 1990
GUIDE PRATIQUE DU VIEUX-LONGUEUIL Le Vieux-Longueuil se trouve à présent à un tournant LONGUEUIL et aire d'intérêt de son évolution. La Ville con- tinuera-t-elle à encourager le •ututBaa-nttut»limites d e l'arrondissement historique développement d'infrastruc- tures touristiques de second or- dre, la construction d'immeu- bles en hauteur et la conversion des logements qui subsistent dans le centre-ville? Ou mettra- t-elle plutôt l'accent sur la pro- tection des édifices existants en encourageant une utilisation moins destructrice du sol, la conservation des espaces ou- verts et en favorisant le retour à la vocation résidentielle ? La pre- mière option offre des avantages cartographique Longueuil, C o m m u u o n à court terme pour les spécula- de li représentation t lector J le du Québec. 1:8 000. leptembi» 1989 teurs et les promoteurs et me- Cartofnphie. TANGRAM nace l'authenticité du Vieux- Longueuil. Avec la seconde, la ville profiterait d'un riche héri- tage culturel tout en retirant des AVOIR bénéfices financiers à long ter- me, du fait de la présence si- 1. Quatre maisons de brique, 270- 9. 10. La rue Charlotte (9) sert 16. 17. Rue Saint-Étienne. Très multanée des résidents et des 318, rue Victoria. Voilà tout ce qui de perspective à l'église Saint- étroite, cette rue menait autrefois au commerçants déjà établis. Cho- subsiste aujourd'hui de l'époque Antoine de Padoue (10) (Perreault fleuve. se certaine, le Vieux-Longueuil d'intense activité ferroviaire qu'a et Mesnard, arch., 1887). Très vaste, connue Longueuil entre 1860 et cette dernière possède un décor 18. Édifice incendié (en 1988) , ne pourra choisir les deux. 1873. intérieur éclectique et polychrome. 350, rue Saint-Charles. En vertu de 1. Devenu par la suite le Collège commer- ses pouvoirs, la municipalité pourrait cial, il a été converti dans les années 1970 2. 3 . Les nombreux restaurants et 1 1 . Les plus anciens bâtiments de obliger l'entretien minimal d'un en immeuble à bureaux. bars de la rue Saint-Charles posent la ville se trouvent dans ce secteur édifice historique reconnu. Ce n'en 2. La rue Saint-Charles compte dix ban- un problème de taille aux résidents du chemin Chambly. La maison est toutefois pas le cas ici. ques et au moins trois grands immeubles à du quartier. Rollin-Brais (XVIII' siècle), au bureaux sur une distance de 600 mètres. n° 205, a été restaurée grâce à Un administrateur qualifie même le Vieux- 4 . 5. La rue Saint-Thomas. Des l'appui financier de Pratt & Whitney À LIRE Longueuil de -centre bancaire régional» pour tout le secteur au sud de Montréal et maisons d'ouvriers y rappellent Canada. te compare avantageusement à l'ancien l'époque des débuts de JODOIN, A. et VINCENT, J.L. quartier des affaires de la place d'Armes, à l'industrialisation au Canada. Une 12. L'ancien collège de Longueuil, Histoire de Longueuil et de la famille Montréal. de ces maisons a été démolie sans 255, chemin Chambly (Maurice de Longueuil, Montréal, Gebhardt- autorisation en novembre 1988. Perreault, arch., 1908). En dépit des Berthiaume, 1889, 681 p. 3. Le propriétaire du Relais du Terrapin, Nassir Kassam, a fait démolir la maison objections des citoyens, les LEBLANC, Diane. Le Couvent Tellier bien que la Ville lui ait refusé un 6. Ancienne maison de ferme, appartements du ftère Marie- de L o n g u e u i l 1 7 4 0 - 1 9 8 4 , Lon- permis. L'amende s'élevait à 500$. 310, rue Saint-Charles. Malgré le Victorin ont été démolis par la gueuil, Société d'histoire de Lon- zonage, une vocation résidentielle ne Commission scolaire en 1987. gueuil, 1987, (cahier n°18). 4. Le terrain où s'élève le Foyer Saint-An- toine fut donné pat le notaite Goguette à peut subsister longtemps dans un L'édifice, maintenant à vendre, L E M O I N E , Louis. L e c h â t e a u • la condition expresse que le donataire fasse secteur maintenant devenu abritera vtaisemblablement des fort de L o n g u e u i l ( 1 6 9 8 - 1 8 1 0 ) , servir constamment le dit immeuble comme commercial. bureaux. Longueuil, Société d'histoire de Lon- maison de charité». Cette clause a été mo- gueuil, 1987, 152 p. difiée pat l'Assemblée nationale il y a quel- 7. Immeuble d'habitation, 305- 13. 14. N - 9 0 , 100, 105 et 125, ques années pour permettre l'exploitation 309, rue Saint-Laurent. Le plus rue Saint-Charles. Les très P O U R E N SAVOIR P L U S de la propriété et des bâtiments à des fins commerciales et résidentielles. Jusqu'à pré- ancien immeuble d'habitation anciennes maisons de ferme qui sent, les citoyens se sont opposés au chan- (1914) du Vieux-Longueuil est aussi avoisinent le vieux couvent des La Société d ' h i s t o i r e de Lon- gement de zonage nécessaire à la réalisation l'un de ses plus authentiques soeurs des Saints Noms de Jésus et gueuil, C.P. 1 7 5 , S u c e . A , Lon- du projet. Mais les promoteurs sont bien monuments classiques. de Marie (n° 80), agrandi par Victor gueuil, J 4 H 3 W 6 , (514) 6 7 4 - 0 3 4 9 . déterminés et le conseil municipal semble Bourgeau en 1851. (Prix A l p h o n s e - D e s j a r d i n s 1 9 8 9 , favorable au développement. 8. La sauvegarde de l'espace vert catégorie culture et patrimoine.) du Foyer Saint-Antoine est un sujet 15. Un bel édifice La Société historique du Mari- d'actualité. Sur cette ancienne malheureusement défiguré depuis got, C.P. 4 3 2 , Suce. A, Longueuil, Michael Fish propriété des Soeurs Grises, on veut qu'on l'a agrandi pour y aménager J4H3Z2, (514)677-4573. Architecte, membre de construire un nouvel immeuble des appartements en copropriété. commercial de sept étages et l'Association des résidents du convertir l'ancien foyer (Victor Vieux-Longueuil. Bourgeau, arch., 1877) en immeuble (Traduit par Ghislaine Fiset) à bureaux. CONTINUITÉ kher 1990 19
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