Guardian s le village englouti - un ROMAN - Chattycat

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Guardian s le village englouti - un ROMAN - Chattycat
the
       Guardians
              le village englouti
                              Keren Eisenzweig

CHAT T YCAT                     un  ROMAN
                                français-anglais
Guardian s le village englouti - un ROMAN - Chattycat
the Guardians
le village englouti
NOTES
    L’histoire se déroule en 1916, dans un lycée militaire se
trouvant dans les Smoky Mountains, une rangée de mon-
tagnes traversant deux états du sud-est des États-Unis, la
Caroline du Nord et le Tennessee. Les Smoky Mountains font
partie des Appalaches.
    Les lycées américains durent quatre ans. Freshman,
sophomore, junior et senior sont des termes désignant
respectivement les élèves de troisième, seconde, première et
terminale.
    Les écoles de Premington, Climshire, ainsi que le village, le
lac et la forêt de Cedarton, sont fictifs.

   Pour mieux comprendre les moments historiques men-
tionnés dans l’histoire, rendez-vous à la fin du livre.

    Scannez le code au début de chaque chapitre pour écou-
ter la version audio et entendre la prononciation correcte des
passages anglais.

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the Guardians
       tome i

le village englouti

     keren eisenzweig

       CHATTYCAT
i
beware the Guardians
J’écoute la version
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   du chapitre
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Ce matin-là, les couloirs de Premington Mili-
tary Academy étaient parcourus de rumeurs. On
murmurait qu’un jeune écolier de quinze ans
était arrivé la veille, et avait réussi à s’inscrire en
tant que freshman deux mois après la rentrée des
classes. C’était du jamais vu.
   Mais ce n’était pas cela le plus étrange, selon cer-
tains lycéens qui l’avaient rencontré : il était fran-
çais. Français ! Il n’y avait jamais eu d’étranger à
Premington ! Et pourtant, le Colonel avait permis
à un étranger de s’inscrire à son école alors que le
reste du monde était en guerre depuis deux ans et
que les États-Unis avaient décidé de rester neutres.
   Et ceux qui partageaient le dortoir du jeune Fran-
çais juraient qu’il y avait plus incroyable encore. Selon
eux, le nouvel écolier avait un secret. Un secret qui
lui donnait des cauchemars. On avait entendu des
hurlements au milieu de la nuit. C’est après cette
révélation que les rumeurs commencèrent. Quel
était son secret ? Ce devait être épouvantable pour
le hanter à ce point. Avait-il commis un crime ?

                            9
Avait-il volé... tué ?
  On n’en savait rien.
  Mais il avait prononcé un mot.

  Powhaka.

   Edwin Lancaster, le garçon en question, n’était
pas conscient des rumeurs qui circulaient à son su-
jet.
   Ce jour-là, après les exercices militaires mati-
naux, il regagna son dortoir pour se laver avant le
petit déjeuner.
   Il ne semblait pas remarquer que presque per-
sonne ne lui adressait la parole.
   Debout devant la fenêtre du dortoir, il regardait
d’un œil distrait les collines de roches rouges, dont
les sommets se perdaient dans la brume épaisse qui
donnait leur nom à ces montagnes du sud-est des
États-Unis : the Smoky Mountains.
   Un garçon à la peau mate et aux cheveux noirs
un peu longs s’approcha. Il lui tendit la main.
   — My name is Bob Farris. Welcome to Preming-
ton.
   Edwin sourit.

                         10
— Nice to meet you, Bob. I’m Edwin.
   Bob avait brisé la glace.
   Les autres garçons du dortoir des freshmen se
groupèrent autour de lui et se mirent à lui poser
une foule de questions avec des accents du Sud
si prononcés qu’Edwin avait souvent du mal à les
comprendre. Deux garçons semblaient particuliè-
rement curieux.
   — Are you a Frog ? demanda l’un d’eux.
   Edwin fronça les sourcils. Il savait que «gre-
nouille» était un terme utilisé par les Américains
pour se moquer des Français.
   — I’m American and French, répliqua-t-il sèche-
ment. I live in France. But I was born in America.
   — Are you in a society ? demanda l’autre garçon.
My name is Virgil. I’m a member of the Dolls.
   — I’m Walter. I’m with the Roses, dit le premier
garçon.
   — Non, je ne suis pas dans une société, murmura
Edwin. Je viens d’arriver. I just got here !
   — What society will you join ? insista Virgil. The
Dolls or the Roses ?
   — You should join the Roses. They’re better.
   — No. Join the Dolls !

                         11
— I don’t know, dit Edwin en haussant les
épaules.
   Le garçon qui faisait partie des Roses se rappro-
cha de lui.
   — You know, there is a third society. A secret so-
ciety. It’s called... what is it called ? The Savers of...
the Guards of...
   Edwin ouvrit grand les yeux. Une société se-
crète ? Voilà qui était mystérieux. Il glissa une main
dans sa poche et toucha le bout de papier qu’il avait
retrouvé dans son sac, deux jours auparavant. Trois
mots étranges, écrits à la hâte, signés par son frère :

             Beware the Guardians.
                   - James
   Et si... ?
   Mais Bob interrompit ses réflexions en souriant.
   — Walter is making fun of you, expliqua-t-il.
Everyone knows that the secret society is a myth.
   Edwin se mordit la lèvre, vexé. Il n’était pas d’ha-
bitude si crédule.
   Soudain, la porte s’ouvrit.
   Un senior entra, vêtu de son uniforme, une
médaille sur la poitrine. Il était suivi d’un grand

                           12
garçon pâle aux cheveux noirs, arborant lui aussi
une médaille. Un troisième garçon, plus jeune, était
chaussé de mocassins, au lieu des bottines en cuir
portées par les autres.
    Les freshmen se rangèrent en ligne droite et sa-
luèrent par leurs noms et leurs grades les officiers
quand ces derniers passèrent devant eux.
    Major Floyd Hunter... Lieutenant Peter Laswell...
Junior Captain Horace Gordon...
    L’officier appelé Floyd s’arrêta devant Edwin.
Il le dévisagea pendant quelques secondes. Puis il
murmura :
    — What did you dream of ?
    — Nothing, répliqua Edwin, mal à l’aise.
    Major Floyd l’étudia en silence encore quelques
instants. Puis il quitta le dortoir, suivit du Lieute-
nant Peter et du Junior Captain Horace.

    La première journée d’Edwin passa comme un
éclair. Il suivit les autres freshmen à la chapelle, où
il fit la rencontre du Colonel, le directeur de l’école.
Puis il se rendit en cours de chimie, suivi par le latin
et la trigonométrie.

                           13
Ce dernier cours était celui qu’Edwin redoutait
le plus. Il avait toujours eu du mal avec les maths.
   Entrant dans la grande salle, il vit un groupe mé-
langeant freshmen, sophomores et juniors.
   Il trouva une place près du fond de la classe, de-
vant un garçon aux cheveux châtains très courts et
à la taille fine qu’il avait déjà aperçu ce matin-là. Le
Captain Horace Gordon, assis au premier rang, se
tourna et lui lança un sourire moqueur.
   — Who can tell me the purpose of the Pytha-
gorean Theorem ? questionna le Professor Kruger,
debout devant le tableau. You, the new boy... Edwin
Lancaster !
   Edwin se leva, le cœur battant fort. Il fallait vrai-
ment que le professeur l’appelle, lui ! Il n’avait pas
de chance.
   — Euh... je... je ne sais pas...
   — In English, please, Mr. Lancaster !
   — I... I don’t...
   — He’s French, Professor Kruger, ricana Captain
Horace de sa voix traînante du Sud.
   — At least, he’s not a Rose ! riposta Virgil.
   — That would be worse, siffla un autre garçon. If
he was French and a Rose, he might as well leave !

                          14
Les cadets se mirent tous à se disputer.
   Tandis que Kruger essayait de les calmer, Edwin
entendit quelqu’un chuchoter :
   — The purpose of the Pythagorean Theorem is to
find the unknown side of a right triangle.
   — Quiet ! Quiet ! hurla Kruger. You two societies
can fight if you want, but not in my class ! Quiet !
Well, Mr. Lancaster ? What is the answer ?
   Edwin répéta avec hésitation les mots qu’il ve-
nait d’entendre.
   — Correct. Thank you, Lancaster. Now, Mr. Far-
ris, can you tell me...
   Edwin se retourna discrètement et vit le garçon
mince aux cheveux courts.
   — Thank you, souffla-t-il.

   Après les cours, Edwin retrouva Virgil et Walter
devant la cantine.
   — I don’t like Professor Kruger, se plaignait Wal-
ter. He’s strict. And he’s German.
   — Herman is German, too, dit Virgil. Well, he
was born in America. But his parents are German.

                         15
— Herman ? répéta Edwin. Who is Herman ?
   — Herman is the boy who helped you in trigono-
metry, répondit Walter.
   Edwin fronça les sourcils. Le garçon qui lui avait
donné la réponse en cours de maths était donc al-
lemand ! Alors que son grand frère se battait en
France contre les Allemands, lui, Edwin, venait
d’en remercier un !
   — It’s not right, s’exclama Walter en voyant son
expression. There is a war, but we let Germans in
our school ! It’s not patriotic !
   — But we’re neutral, fit remarquer Virgil.
   — Real men aren’t neutral. Real men fight ! But
then, you’re a Doll. Dolls don’t fight !
   — We fight better than the Roses...
   Tout en se disputant, les deux cadets entrèrent
dans la cantine.
   Edwin n’avait pas faim. Il les regarda s’éloigner
pendant quelques instants. Puis il se dirigea vers
son dortoir.
   La salle commune était déserte. Edwin s’assit
dans un fauteuil et ouvrit ses livres. Il essaya de ré-
viser pour ses deux cours du lendemain, mais cela
l’ennuya vite.

                          16
Ouvrant son sac, il en sortit le journal qu’il avait
acheté avant de prendre le train pour Premington
et parcourut rapidement la première page. Un ar-
ticle donnait les dernières nouvelles de la Grande
Guerre : la Bataille de la Somme, qui avait débuté le
1er juillet, continuait toujours. Les Anglais venaient
de déployer leurs premiers chars d’assaut.
   Edwin ferma les yeux pendant quelques instants,
essayant d’imaginer son frère se battant au front.
Quels dangers James y rencontrait-il ? Si seule-
ment Edwin pouvait être avec lui !
   Soupirant, il replia le journal et voulut le mettre
sur la table. C’est alors qu’il se rendit compte que le
meuble avait disparu.
   Il se leva. Mais il n’y avait plus de sol sous ses
pieds. Il essaya de s’accrocher à son fauteuil.
   Trop tard. Il tomba dans le vide. Puis, avec une
violente secousse, il atterrit.
   Le ciel au-dessus de lui était mauve. Le sol était
boueux et les rails de train sur lesquels il se trouvait
étaient rouillés. L’air était si humide qu’il avait du
mal à respirer.
   À l’horizon, il aperçut quelques tentes à l’ap-
parence indienne, ainsi qu’un panneau en bois

                           17
moisi. Il essaya de discerner les mots inscrits des-
sus, mais il était trop loin.
   Soudain, Edwin entendit un sifflement aigu. Un
train apparut, faisant monter des nuages de fumée.
   Il essaya de bouger, de toutes ses forces.
   Mais il n’y parvint pas. Il ne pouvait pas s’échap-
per. Ses pieds étaient comme collés au sol.
   Le train de couleur rouge, rouillé et noirci par le
temps, s’approchait.
   L’air lui brûlait les poumons.
   Des perles de sueur coulaient le long de ses
tempes, sa veste trempée lui collait au dos. Le train
n’était plus qu’à quelques mètres de lui.
   — I will die here, pensa-t-il.
   Le sifflement aigu se fit de nouveau entendre.
   Le train était devant lui. Dans un instant, il serait
écrasé.
   Juste avant de fermer les yeux, il se tourna vers
la pancarte en bois. Les mots inscrits dessus lui ap-
parurent dans un éclat de lumière :

  powhaKa.

                          18
Edwin se réveilla en sursaut. Il était dans la salle
commune, toujours assis dans le fauteuil.
   — Another nightmare ? fit une voix.
   C’était Bob. Il se tenait debout devant lui et le
regardait avec sympathie.
   — It’s nothing, dit Edwin en rougissant.
   — I have something for you. It will help you.
   Bob lui donna un curieux objet rond en bois, tra-
versé par des fils sur lesquels étaient suspendues
des plumes.
   — It’s a dreamcatcher, expliqua-t-il. It will catch
your bad dreams.
   — Merci, murmura Edwin en acceptant l’at-
trape-rêves indien. Tu l’as trouvé où ? Where did
you find it ?
   Bob hésita. Mais au lieu de répondre, il changea
brusquement de sujet.
   — This is bad, dit-il, regardant le journal qui était
tombé par terre. I don’t like this war news. I’m not
ready to fight yet.
   — Tu n’es pas encore prêt à combattre ? But you
won’t have to. You’re a freshman. You can’t be older
than fifteen.
   — I’m eighteen, soupira Bob. I... I went to

                           19
another school before.
   Edwin n’eut pas le temps de lui en demander
plus. Le clairon se fit entendre et les cadets durent
se disperser, chacun vers son dortoir.
   Edwin s’assit devant son bureau. Il prit une
plume et une pile de papier à lettres.
   Mais soudain, quelque chose glissa de la pile et
tomba par terre.
   C’était un bout de papier. Il le ramassa et lut :

   Dear Lancaster :

    We are the secret society of Premington. We invite you
to our initiation on Friday the eighth of November. We will
meet at midnight near the big oak tree. I hope you are not
scared of ghosts.

   Dangerously yours,
   The Guardians

    Edwin regarda le message avec stupéfaction. Il
n’arrivait pas à y croire : il y avait donc réellement
une société secrète ! Ce n’était pas une rumeur. Et
ils s’appelaient The Guardians.

                           20
Beware the Guardians... mais oui ! Il repensa au
mot étrange qu’il avait trouvé dans son sac. James
lui avait dit de se méfier des Guardians !
   Edwin retourna la petite feuille de papier entre
ses mains. Que devait-il faire ? Il se sentait perdu.

           *** Je continue ma lecture ***
TABLE
    I.   Beware the Guardians ................... 7
   II.   The Initiation ................................. 23
 III.    Nettie .............................................. 35
  IV.    The Hole ......................................... 47
   V.    Powhaka ......................................... 55
  VI.    The Fight ........................................ 63
 VII.    In Danger ....................................... 79
VIII.    Snowed In ...................................... 89
  IX.    Return to Powhaka ........................101
   X.    Answers .........................................109
  XI.    The Guardians ...............................119
 XII.    The War .........................................135
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            Dépôt légal : avril 2018 ■ ISBN 979-10-96106-20-2
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
             modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011
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