Les Jeux Olympiques de Vancouver 2010 : Premiers jeux d'hiver du développement et de l'aménagement durable
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Rapport de recherche suite à l’obtention d’une bourse de recherche en études canadiennes (BREC) Les Jeux Olympiques de Vancouver 2010 : Premiers jeux d’hiver du développement et de l’aménagement durable Par Jean-Pierre Augustin, professeur à l’université de Bordeaux, chercheur à l’UMR ADES du CNRS et au CECIB.. Les J.O. sont l’événement spatial par excellence puisqu’ils focalisent sur un lieu déterminé à l’avance l’attention du reste du monde. Cette combinaison d’unité de lieu, d’unité de temps et d’unité d’action offre à la ville et au pays choisis une visibilité qu’aucun autre événement n’est susceptible de proposer. Le site olympique devient, grâce au système médiatique mondial, le théâtre où se jouent la mise en scène d’un monde apparemment plus équitable et plus ordonné et la mise en image des performances et de l’excellence. On comprend mieux la valorisation de ce site d’enchantement dans un monde désenchanté. Le choix de la ville olympique est ainsi devenu la première compétition et, après une période où la décision dépendait souvent de la volonté du président du CIO ou de ses proches, la désignation résulte aujourd’hui d’un véritable affrontement géopolitique. Cette désignation reste une des principales missions des membres du Comité international olympique (CIO) qui, après la présentation des dossiers retenus, se prononcent, à bulletins secrets, sept ans avant l’ouverture des prochains Jeux. Une fois désignée, la ville est contrainte d’édifier les équipements et les installations nécessaires au bon déroulement des épreuves. Cette contrainte de temps est l’occasion d’élargir le programme sportif en projet de ville, en proposant des infrastructures d’accueil, de transport et de communication qui participent à une accélération des mutations urbaines et à une valorisation de l’image de la ville inscrite dans une compétition mondiale. Les discours promotionnels qui accompagnent la reconnaissance géopolitique du site et de la nation choisie sont dominants et une seule capitale, Denver, a refusé les Jeux d’hiver qui lui étaient offerts après le vote négatif d’un référendum local. Le coût de l’organisation est en effet très lourd pour la ville et le pays organisateur, malgré les aides et les retombées attendues. Mais les résultats urbanistiques et touristiques sont parfois à la hauteur des moyens mis en œuvre. Dans le cas de Vancouver, les enjeux sont considérables puisqu’il s’agit à la fois d’affirmer l’entrée dans la modernité et de modifier le visage de la métropole pour en faire une cité écologiquement correcte et un modèle environnemental. La désignation de Vancouver par le Comité olympique international (CIO) en 2003, devant les deux villes concurrentes de Salzburg (Autriche) et de Pyeong Chang (Corée du sud) résulte d’un projet qui se veut exemplaire de la prise en compte des critères de durabilité. Depuis cette date le Comité olympique de Vancouver (COVAN) met en œuvre les prescriptions proposées à la Commission d’évaluation du CIO. 1
Cette recherche, faisant suite à plusieurs travaux concernant l’olympisme et les Jeux canadiens (Augustin, 2004, 2007, 2008), vise à mesurer les efforts et les moyens engagés par la métropole de l’ouest canadien, ville multiculturelle, ouverte vers le Pacifique et l’Asie et déjà novatrice sur les questions environnementales, pour réussir le défi de proposer les premiers Jeux d’hiver du développement durable. Une attention particulière sera portée aux aménagements urbains et de nature qui s’inscrivent dans des projets de grande envergure pour valoriser les sites, améliorer la vie locale et développer un tourisme national et international. L’approche proposée est pluridisciplinaire. Elle rappelle d’abord le choix de Vancouver qui marque un tournant dans l’histoire des Jeux olympiques d’hiver en valorisant les options du développement durable. Elle analyse ensuite les impacts des grands équipements nécessaires aux compétions sur l’aménagement et les transformations urbaines. Elle évoque enfin la complexité des modes de gouvernance et souligne quelques revendications de groupes communautaires autochtones minoritaires. Ces approches sont donc à la fois historiques, aménagistes et politiques et s’inscrivent dans la poursuite d’études menées depuis plus de vingt ans par l’auteur sur l’évolution des villes canadiennes et le rôle qu’y jouent les cultures sportives. Cette nouvelle contribution participe et complète les travaux effectuées par le Centre d’études canadiennes interuniversitaire de Bordeaux (CECIB) ; elle devrait permettre des publications sur un événement de portée mondiale qui n’est souvent présenté qu’à travers les seuls résultats sportifs, alors qu’il est aussi une occasion d’accélérer les rénovations urbaines, d’enclencher des processus sociaux et de tester de nouveaux modes de participation. Nous remercions les divers acteurs qui nous ont reçu et en particulier Célia Rousselle et Romain Roult qui nous ont permis d’utiliser leurs recherches réalisées dans le cadre de travaux universitaires. I – Les JO de Vancouver, premiers jeux d’hiver du développement et de l’aménagement durable ? Il convient dans cette première partie de rappeler d’abord les conditions de choix de la candidature de Vancouver 2010 résultant d’une longue procédure soulignant les atouts de cette ville par rapport à ses deux concurrentes, de souligner ensuite les principes éthiques et les enjeux économiques des JO d’hiver et de montrer enfin les options engagées autour du développement durable. A – Le choix de la candidature de Vancouver 2010 Le choix de Vancouver 2010 résulte d’une procédure que l’on peut résumer par le schéma suivant : Au départ : 8 villes candidates évaluées Groupes de travail : experts externes, membres administratifs 2
11 juillet 2002 : Rapport & Procédure d’acceptation des candidatures Commission exécutive : (/ onze critères) 28/08/2002 : Sélection de 4 villes candidates 22/09/2002 : Berne retire sa candidature Trois villes en lice : Vancouver, Salzburg et Pyeong Chang Commission d’évaluation : CIO, FI, CNO, Athlètes, IPC, - Vérifie les informations des dossiers Organisateurs d’anciennes éditions - Détermine si les plans sont réalisables des JO et spécialistes - Fait une évaluation globale des risques Analyse technique : Aide le CIO à faire un choix parmi les villes candidates Le Groupe de travail se base sur onze critères pour orienter les choix : le soutien du gouvernement et de l’opinion, l’infrastructure générale, les sites sportifs, le village olympique, l’environnement, l’hébergement, les transports, la sécurité, l’expérience passée en matière d’événements sportifs, les finances et le concept général. La Commission d’évaluation dresse un bilan de chacune des trois villes en lice en se référant à des critères similaires, mais plus précis prenant en compte les caractéristiques nationales, régionales et celles de la ville candidate, les aspects juridiques et ses garanties, l’immigration et les formalités douanières, la protection de l’environnement et la météorologie, les finances, le marketing, les sports, les sites sportifs, les jeux paralympiques, le Village olympique, la santé, la sécurité, l’hébergement, le transport, les 3
services de la communication et des médias et enfin l’olympisme. A travers ces divers critères, il s’agit de dégager ce qui s’avère être davantage en lien avec les principes établis par la Charte et sur lesquels le CIO va s’orienter. Compte rendu du rapport de la Commission d’évaluation1 : Atouts et inconvénients Le rapport de la Commission d’évaluation du CIO présenté à Lausanne le 21 mars 2003 peut être résumé dans le tableau suivant qui rappelle les critères établis lors du rapport des groupes de travail : Vancouver Salzburg Pyeong chang Soutien du gouvernement et opinion publique - Partenaires membres de la société de candidature pour 2010 : le Gouvernement du Canada et la Colombie britannique, Vancouver, la « ferme soutien des autorités fédérales, régionales et Gouvernement largement associé au projet, la province a municipalité de Whistler et le Comité Olympique Canadien municipales » : somme considérable pour la construction des fourni une garantie de couverture de déficit ; (signataire de l’entente multipartite), le Comité Paralympique sites sportifs, travaux d’amélioration des infrastructures de Le Gouvernement Coréen s’engage à couvrir tous les frais Canadien. transport, couverture des coûts des services médicaux et de en matière de sécurité. - Soutien des Premières Nations ; sécurité. Ferme soutien de la part également de l’Assemblée - Une population favorable aux Jeux : 6 sur 10 résidents sont Nationale ; Gouvernement provincial de Gangwon ; favorables à Vancouver et plus de 80℅ des Canadiens désirent que Engagement du Gouvernement pour couvrir tout déficit Conseil municipal de Pyeong Chang ; les Jeux soient au Canada. éventuel engagé par le COJO. Autorités de chaque ville-site associées à la candidature. Consultation générale des Vancouvérois : plus de 68℅ sont favorables. Associée aux provinces du Tyrol, de la Styrie ainsi que la - La société de candidature donne un appui de plus de 120 province allemande de Bavière. entreprises, sociétés et organismes. 1 Rapport de la Commission d’évaluation du CIO pour les XXIème Jeux Olympiques d’hiver 2010 ; CIO, Lausanne, Suisse, 21 mars 2003. 4
Infrastructure générale Les cérémonies d’ouverture et de clôture sont prévues dans une arène Excellente scène pour les manifestations culturelles, cadre Les cérémonies d’ouverture et de clôture auront lieu dans couverte « BC place center » séduisant dans un stade provisoire. le stade du saut à ski d’une capacité de 50000 places assises (situé à 5 minutes du Village Olympique de Pyeong Chang). Sites sportifs 2 Dans la ville de Vancouver et Whistler - s’étalent sur un rayon de 80 km. Province de Gangwon au centre de la péninsule Coréenne. Village Olympique Deux villages olympiques : Trois villages olympiques avec Kitzbühel (80 minutes de Trois villages pour répondre aux besoins des athlètes : - A Vancouver pour les sports de glace et Salzbourg) et Amadé (40 à 60 minutes). Pyeong Chang (Dragon Valley) ; Gangneung et Wonju - A Whistler pour les sports de neige. Environnement : conditions et impact Engagement vers des principes de durabilité et d’inclusion : le - réduction des sites à 12 Programme environnemental ambitieux, bien fondé et principal objectif est d’accélérer les processus pour atteindre complet reposant sur un développement durable au niveau l’excellence sur le plan environnemental en même temps qu’un régional : « Plan vert » développement économique et social. Impact sur l’environnement concernant les extensions et l’élargissement des axes routiers et piste de descente de Jungbong : n’ont pas été étudiés dans le détail ; Remise en état de l’environnement peut être sous estimée après les travaux de construction routiers et ferroviaires. Hébergement Offre satisfaisante et qui couvre tous les besoins olympiques. Tarifs semblant avoir grandement été sous estimés Faiblesse : pas assez de chambres d’hôtel. Transports Amélioration de la route Sea to Sky entre Vancouver et Whistler quel Excellent au niveau des transports : zone olympique Zone Olympique bien desservie, sera complétée d’ici 2010 que soit le résultat de la candidature. desservie par un système de transports publics bien par une voie à chemin de fer. développé, nombreuses routes. 2 Whistler avait sans succès soumis sa candidature en 1976 5
Sécurité « Le gouvernement assurera aux futurs organisateurs qu’il se Effectif de sécurité en nombre suffisant. La Commission estime que les effectifs de sécurité sont chargera des services fédéraux essentiels, notamment ceux ayant trait en nombre suffisants ; à la sécurité, à l’immigration et à l’importation de marchandises» La Corée possède de l’expérience dans le domaine de la sécurité. Expérience passée en matière d’événements sportifs Seront les troisièmes Jeux organisés au Canada après les JO d’été de Jeux Olympiques d’hiver en 1964 et 1976 à Innsbruck ; de JO en 1988 à Séoul, Coupe du monde de Foot et Jeux Montréal en 1976 et les JO d’hiver à Calgary en 1988. nombreuses compétitions d’hiver au niveau international. Asiatiques en 2002. Finances et concepts généraux - Le Gouvernement du Canada investira 310 millions de dollars dans Budget de 901 millions de dollars : 62 millions pour la Budget de 852 millions de dollars US des installations sportives de calibre international ainsi que dans des construction des sites et 839 millions pour les frais de mais investissements prévus de 3 milliards en projets (héritage durable) ; fonctionnement. infrastructures - Une entente multipartite par les partenaires de la candidature de Vancouver : première fois qu’une telle entente est conclue dans le cadre d’une candidature olympique : « Démontre l’esprit de coopération extraordinaire régnant entre les trois ordres de gouvernement, les comités nationaux olympiques et paralympiques et la société de candidature ». Budget de 902 millions d’USD, considéré comme solide et réalisable, les prévisions financières du comité de candidature s’avèrent raisonnables et basées sur des méthodes solides. 6
Bilan des points positifs et défavorables : Vancouver Salzburg Pyeong Chang Villes candidates Points positifs pour l’élection : 80 ℅ des Canadiens sont favorables et 62 ℅ des habitants Fort soutien de la population : 83℅ de la Selon le CIO 65℅ des Coréens sont favorables ; Appui populaire de Vancouver. population 85℅ à Pyeong Chang et dans les villes sites. Village olympique bien conçu, la commission est « efficace, facilité de communication, Logistique persuadée que les exigences en transport peuvent être excellent au niveau des transports » satisfaites. Canada : « vaste expérience en matière d’organisation de L’Autriche « vaste expérience en matière La Corée du Sud : «vaste expérience en matière manifestations multisports : JO d’hiver 1988, Jeux du d’organisation de manifestations de sports d’organisation de manifestations sportives Expérience Commonwealth en 1994, Jeux panaméricains » d’hiver au niveau international » multisports internationales : JO en 1988, Coupe Aussi candidate en 1976 et 1980 Candidate en 2006 du monde de Foot et Jeux Asiatiques en 2002 ». Première Candidature. « Soutien du secteur privé, des autorités nationales, « ferme soutien des autorités fédérales, « excellent soutien des autorités nationales et régionales et locales » régionales et municipales » : somme locales, investisseurs privés » La Colombie britannique et le Gouvernement du Canada considérable pour les sites sportifs, - bon projet pour le programme Soutien ont alloué un montant considérable à la construction des environnemental : soutien financier important et sites sportifs et amélioration de la route Sea to Sky ; aux Garanties financières solides. solides garanties par les autorités soins médicaux et service de sécurité gouvernementales. Province : garantie de couverture de déficit Laisser un héritage durable pour le Sport comme pour les « The Sound of Winter », reflète Candidature qui vise à développer les sports Communautés locales ; l’Association entre l’histoire musicale de d’hiver et le tourisme en Corée et œuvrer la paix Mission et Programme environnemental (développement durable) l’Autriche et les sports d’hiver très et la réconciliation de la péninsule Coréenne. objectifs ambitieux et conçu avec professionnalisme « associe pratiqués dans ce pays. Les JO d’hiver de 2010 se veulent les jeux de la largement les premières nations quant à l’héritage post Cherche à partager sa passion pour les Pureté et de la Paix pour tous » ; Olympique ». Sports d’hiver avec le reste du monde. Sur 13 sites prévus, 6 sont à construire (transformés Sur 15 sites 10 sont déjà construits. Trois villages pour répondre aux besoins des ensuite en centre d’entraînement de haut niveau pour le Large choix de sites de ski de haut niveau ; athlètes : 72℅ des athlètes proches de leurs sites. développement du Sport au Canada). Trois villages olympiques prévus ; Organisation des Deux grands groupes de sites : Vancouver et la station de 76℅ des athlètes à moins de 15 minutes de 7
sites montagne voisine de Cypress et la station de Montagne leurs sites ; de Whistler (à 2 heures de Vancouver). Pistes déjà existantes : impact sur l’environnement limité. Sites bien conçus, 2 patinoires de niveau international, Grand nombre de logement de haut niveau ; nouvelles installations prévues pour le curling et patinage de vitesse à Vancouver. 83℅ des athlètes sont logés à proximité de leur lieu de Zone Olympique bien desservie, exigences La commission est persuadée que les besoins en compétition, tous logés dans un des 2 villages en transport satisfaites matière de transport peuvent être couverts de Accès aux sites Olympiques. façon satisfaisante. Temps de trajets limités vers d’excellents sites sportifs. Plan très bien conçu, formule proposée très compacte Un seul village Bien planifiés et intégrés : un seul village avec un seul village paralympique à Whistler. paralympique proche des sites. Le Gouvernement du Canada et la Colombie Britannique Le ministère de la santé prendra à sa charge 50℅ Jeux contribueront pour 25,8 milliards de dollars au budget des du budget (USD 57,4 millions) paralympiques Jeux paralympiques sur un montant total de 27,5 milliards de Dollars. « Le Canada est l’un des chefs de file pour le développement du sport pour handicapés ». Nombre suffisant de logements de qualité ; Le comité de candidature garantit pour la construction d’un village des médias temporaire à Whistler de 1500 Hébergement chambres. Tarif raisonnable, clair et vérifié. Se porte garante pour la construction d’un village des médias. 1ère fois pour les JO d’hiver que la cérémonie Particularité d’ouverture, de clôture et la remise des médailles se passera dans un stade couvert à 55000 places assises. Programme de développement durable Modèle de gestion environnementale Programme environnemental ambitieux réaliste ; le COJO prévoit d’appliquer les Environnement pratiques de la gestion environnementale aux sections du tourisme et de l’agriculture pour un héritage important. Le Budget du COJO est solide dans l’ensemble ; la Normes environnementales élevées / Budget : confiante quant au résultat financier commission d’évaluation est confiante quant à la viabilité Bilan commission financière du budget des jeux ; « le comité de Budget raisonnable et réalisable ; coûts Candidature a effectué une planification minutieuse et susceptibles de fluctuer mais peuvent être 8
détaillée axée sur la minimisation des risques ; vision gérés dans le cadre des prévisions des clair tant pour l’organisation des JO et P. que pour revenus générales. l’héritage post Olympique ». 9
Points défavorables : 10 millions de Dollars Hébergement déficient - 43000 chambres d’hôtels : faiblesse. suffisants ? besoin Tarifs sous estimés. d’augmenter la capacité Hébergement d’hébergement : nombre de chambres requises pour les médias à Whistler peut être sous estimé Aucun village des médias prévu : lors de la Eparpillé en trois zones : une heure de trajet d’un site à l’autre ; visite de la commission d’évaluation Rénover les routes, améliorer les accès : « grosse faiblesse ». Organisation et seulement 50℅ des chambres requises 8 des 13 sièges devront être construits ; construction des étaient réservées ; Site des épreuves de ski alpin risqué, sites Difficulté par rapport à la logistique en Construction d’une nouvelle station : risque. Combiné Nordique et saut à ski à Ramsau. Les villages d’accueil sont jugés coûteux et complexes. Précédents Jeux - Jeux de 2006 à Turin, proche en date ; Pas de Jeux Olympiques d’hiver Olympiques - l’Autriche : deux fois ville hôte à Innsbruck en 1964 et 1976. Souffre de la proximité de la Corée du Nord : dangereux : sujet de Pays / Région préoccupation ; Peu avoir un impact entre les deux Corées. Peu d’expérience dans Le comité de candidature n’a pas démontré Budget de 20 millions USD est sous évalué : la planification Jeux l’organisation d’épreuves que ce domaine avait fait l’objet d’une des Jeux Paralympiques actuels semble manquer de précision. paralympiques de sport d’hiver pour les planification approfondie : des efforts L’accessibilité aux sites existants est mauvaise ; la Corée a une expérience athlètes handicapés. supplémentaires seront nécessaires. minime en matière d’organisation d’épreuves de sports d’hiver pour handicapés. Environnement Impact sur l’environnement mal évalué suite aux constructions prévues. Estimation du budget total correct mais certains coûts sont sous évalués et Financement d’autres inutilement élevés ; les exigences en matière d’aménagement olympique ne sont pas pleinement abordées. Bilan Progrès à faire dans le domaine de l’environnement et du développement durable. B - Principes éthiques et enjeux économiques La Charte Olympique donne une codification des principes fondamentaux de l’Olympisme qui sont à respecter. Les textes d’application et règles qu’elle présente sont adoptés par le CIO qui chapeaute le Mouvement Olympique, lui-même chargé de respecter la Charte, ils peuvent être résumés dans le schéma suivant. - fixe et rappelle les valeurs essentielles de l’Olympisme Charte Olympique - sert de statuts au CIO ; - définit les droits et obligations réciproques du MO 10
Comité International Olympique (CIO) Le Mouvement Olympique (MO) Son but est de « contribuer à la construction d’un monde meilleur et pacifique en éduquant la jeunesse par le biais d’une pratique sportive en accord avec l’Olympisme et ses valeurs » Clubs Organisations, athlètes, juges, autres officiels, techniciens du sport CIO FI Associations Nationales CNO (Comité national Olympique) COJO (Comité d’organisation des JO) Ces principes sont souvent mis en cause par les enjeux économiques des jeux : Principes éthiques Enjeux économiques - Respect de la Charte Olympique3 : Le CIO : 1) doit encourager et soutenir la promotion de → Dopage, Violence permettent d’atteindre plus vite l’éthique dans le sport, l’éducation de la jeunesse l’excellence et remporter les sommes en jeu ; par le sport ainsi qu’y faire régner le fair-play. → développement des enjeux médiatiques. 3 Principes fondamentaux tirés de la Charte Olympique, en vigueur au 1 er septembre 2004, chapitre I, le Mouvement Olympique et son action, p10. 11
2) Encourage et soutient également l’organisation, le → Bénéfices d’un héritage durable en matière développement et la coordination du sport et des d’équipements sportifs pour développer le sport de compétitions sportives. haut niveau ; → développer la région grâce au tourisme local ; 3) est amené à coopérer avec les organisations et les autorités publiques ou privées correspondantes aux → attribution des Jeux à un pays qui représente un fins de mettre le Sport au service de l’Humanité et acteur majeur du monde économique en ce début de de promouvoir la paix. XXIème siècle (malgré des Droits de l’Homme non respectés). 4) doit agir dans le but de renforcer l’unité et de protéger l’indépendance du Mouvement → Grandes firmes, multinationales qui négocient des Olympique. contrats brassant des sommes d’argent immenses ; 5) doit s’opposer à toute utilisation abusive → Grandes Chaînes qui offrent des sommes énormes politique ou commerciale du sport et des athlètes. pour obtenir les prime times : - problème d’importants décalages horaires pour les 6) doit encourager et soutenir le développement du retransmissions. sport pour tous ainsi qu’une approche responsable - Marchandising : développement d’un nouveau des problèmes d’environnement. marché financier autour du sport ; 7) est chargé de promouvoir le développement → nombreuses infrastructures qui ne respectent pas durable dans le sport et exiger que les Jeux forcément l’environnement, notamment par rapport à Olympiques soient organisés en conséquence. leur impact après les jeux / Urbanisme 8) Sa mission est aussi de promouvoir un héritage positif des Jeux Olympiques pour les villes et les pays → besoins de fonds pour organiser les Jeux avec un hôtes. impact positif sur le pays à long terme - Par éthique, nous pouvons noter également : Le droit d’accès à l’information pour tous les pays ; Le respect des contrats de travail établis avec les salariés, employés pour ces Jeux ; La santé et la sécurité. 12
« Nous savons que l’industrie touristique sera l’un des principaux secteurs bénéficiaires du rôle du Canada comme hôte des Jeux », a souligné Maureen Douglas4, directrice des relations avec les communautés au sein du COJOP d’hiver de 2010 à Vancouver. « Pour ceux qui œuvrent dans le domaine du tourisme, l’apport des Jeux olympiques et paralympiques en termes de promotion est vraiment sans pareil. » Une étude de l’Alliance canadienne du tourisme sportif (ACTS), rendue publique le 28 juillet 20045, analyse les retombées possibles pour l’industrie touristique canadienne de la tenue des JO de 2010. Le rapport souligne 4 Site du COVAN 5 Voir le site http://veilletourisme.ca/2004/06/16/quels-impacts-ont-les-grands-evenements-sportifs-sur-le-tourisme-compte-rendu-de-conference/ 13
comment il est possible de maximiser l’aspect positif de la tenue des Jeux, non seulement en Colombie-Britannique mais également au travers des autres provinces. L’ACTS estime que les JO d’hiver et Paralympiques de 2010 vont coûter 1,3 milliard de dollars. 86 millions de dollars du budget d’investissement (financés par les gouvernements provincial et fédéral) seront dépensés pour l’amélioration ou la construction des équipements sportifs. 50% des revenus seront issus de la publicité ; 40% proviendront des commandites d’entreprises ; 8% de la vente des billets ; et enfin, 2% des licences d’autorisation. On estime que les revenus médiatiques (télévision) rapporteront pas moins de 670 millions de dollars. Aussi l’impact des Jeux sur le Tourisme représente un atout économique majeur pour le pays et particulièrement la région et la ville d’accueil. Toutefois à travers cette opportunité le COVAN ne doit pas déroger aux principes qui sous-tendent la Charte. C - Les JO de Vancouver et le développement durable Le Congrès Olympique du Centenaire en 1994 fait de l’environnement un nouveau pilier en créant la commission Sport et Environnement. En 1999, le CIO adopte sa propre version du Programme Action 21 des Nations Unis, pour un développement durable. Cette version vise alors trois objectifs : - Améliorer les conditions socioéconomiques des communautés Hôtes ; - Améliorer les pratiques de préservation de l’environnement basées sur les Jeux ; - Inclure davantage les femmes, les jeunes et les Autochtones dans les Jeux. 14
Ces objectifs de durabilité s’accordent avec les nouvelles valeurs défendues par le Mouvement Olympique et qui s’affiche dans les rapports sur la durabilité. Le COVAN est le premier à vraiment incorporer les critères environnementaux, sociaux, éthiques et autochtones. Il entend par « durabilité » la gestion des incidences et possibilités sociales, économiques et environnementales des Jeux de Vancouver qui génèrent des avantages durables aussi bien localement que mondialement. Il entend par « avantage durable » le fait de diminuer les impacts négatifs et générer des bienfaits pour l’environnement, pour la population et les communautés cibles, les peuples autochtones et l’économie. De façon générale, la durabilité est un terme utilisé pour désigner « la configuration de la société humaine lui permettant d’assurer sa pérennité ». Elle repose sur le maintien d’un environnement vivable, sur le développement économique à l’échelle planétaire et sur une organisation sociale équitable. « Les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver de 2010 à Vancouver sont d’abord et avant tout un festival sportif, une célébration de la culture et une tribune pour promouvoir et mettre en œuvre les principes de durabilité et de responsabilité (…) Ils représentent une occasion de léguer un héritage durable, d’inspirer d’autres nations et d’influencer les jeunes générations. Ils permettent de rassembler les peuples du monde entier autour d’une cause commune ». Ces paroles de J.A Furlong, directeur général du Comité Organisateur de Vancouver (COVAN) répondent aux trois objectifs cités précédemment. Cinq rapports de Durabilité (publiés toutes les fins de mois de juillet) ont été prévus afin d’expliquer ce qui doit être mis en œuvre. Le premier rapport allant du 1er août 2005 au 31 juillet 2006 fait état des progrès initiaux en vue d’honorer les engagements du COVAN et la façon dont ils vont déployer leurs stratégies en matière de durabilité, en préparation des Jeux de 2010 : « notre rapport sommaire du rendement en matière de durabilité correspond à une liste de mesures qualitatives et quantitatives, conçues pour aider à contrôler, mesurer et évaluer notre rendement en ce qui concerne la durabilité ». Le deuxième rapport couvrant la période du 1er août 2006 au 1er juillet 2007 explique les objectifs du COVAN, les relations avec les groupes d’intervenants clés, les résultats de la durabilité et les défis du Comité Organisateur. Divers points sont abordés et notamment : Le déracinement avec précaution des plantes dans la région de Cypress Mountain (site de ski acrobatique et surf des neiges) et leur replantation dans un autre endroit ; La réutilisation de la chaleur résiduelle au Hill Crest / Nat Bailey Stadium Park (Curling et course en fauteuil roulant) ; La réduction de l’empreinte écologique des villages Olympiques et Paralympiques de Vancouver et Whistler ; La réalisation d’un programme d’octroi et de marchandisage autochtone pour les JO 2010, en rapport avec le Tourisme autochtone. L’élaboration d’un code de conduite pour les détenteurs de licence afin de s’assurer que les produits officiels sont fabriqués de façon éthique partout dans le monde. 15
Les rapports de durabilité font état de six objectifs visés. 6 Objectifs Explication Moyens mis en œuvre C’est agir selon les règles Consultation auprès des intervenants sur les rapports ; réunions, entrevues, de l’éthique, établir des sondages sur le WEB ; objectifs de performance La consultation de juin 2007 a permis d’évaluer les performances et les mesurables et mesures à prendre, ainsi que l’efficacité de leur production et de leur communiquer performance : suite à cela a eu lieu la rédaction du rapport. ouvertement les enjeux Partenaires et intervenants sont consultés en référence à ce rapport ; la 1) Imputabilité et progrès. relation est généralement officialisée par un accord juridique avec les C’est aussi consulter les avantages et les obligations. groupes externes touchés par les activités. Durabilité en action : Créer un héritage durable : le COVAN a conçu ses propres façons de travailler avec ses partenaires, commanditaires, fournisseurs et collectivités pour créer de meilleures pratiques de gestion (achats durables, approvisionnement éthique, gestion des déchets, suivi des résultats financiers…). Des évaluations environnementales ont été réalisées et sont au point ; Réduire l’empreinte Un plan de gestion environnementale a été mis en place : surveillance de la écologique ; qualité de l’eau, gestion des espaces sauvages, contrôle des sédiments, lutte contre l’érosion, prévention des déversements propres aux sites, planification 2) Gestion Protéger la biodiversité d’intervention et restauration des zones perturbées. environnementale et et l’habitat faunique ; réduction des Réduire la consommation Durabilité en action : Jour du déménagement des plantes : Sur le site du répercussions des énergies ; Cypress Provincial Park les organisateurs du COVAN ont sauvé des Maintenir la qualité de échantillons de 12 espèces végétales de la démolition en les déplaçant vers l’air et de l’eau ; réduire une nouvelle étendue de terre humide le long du sentier Howe Sound Crest. les émissions de gaz à « Tous les participants, que ce soit Cypress Bowl, les entrepreneurs de effet de serre ; Détourner Vancouver 2010 ou la communauté de Cypress, ont vraiment allié leur forces les déchets des lieux pour concrétiser cette initiative » nous dit le contrôleur environnemental du d’enfouissement. COVAN Alex Sartori. 6 Toutes les informations rassemblées dans le tableau suivant sont tirées du deuxième rapport de durabilité du COVAN, que vous pouvez trouver sur leur site : www.vancouver2010.com 16
Pour que les Jeux soient En 2006/2007 : Travail avec des organismes des quartiers défavorisés, accessibles et aient des personnes avec handicap pour des Jeux inclusifs et accessibles ; incidences positives sur Il s’agit de permettre un accès facile à travers les événements spéciaux, les gens défavorisés sur l’hébergement ou encore les sites et installations : des études d’accessibilités le plan social et pour 5 sites et installations ont été réalisées ; 3) Inclusion sociale économique. L’étude d’un programme a été tenue pour des possibilités d’emploi, de et responsabilité Il s’agit de laisser une formation et d’affaires dans les quartiers défavorisés. empreinte en prenant le soin de leur effectif, en Durabilité en action : Héritage de sécurité : en collaboration avec Work Safe protégeant les droits de BC, le COVAN a élaboré « Héritage de sécurité », un programme proactif de la personne, et en santé et de sécurité pour tous les employés, bénévoles et entrepreneurs du considérant la santé et la COVAN. sécurité en priorité. C’est la première fois qu’un Comité Organisateur de Jeux Olympiques et Paralympiques crée un partenariat avec l’organisme de réglementation local de santé et de sécurité. Le travail en partenariat Des séries d’affiches qui mettent en vedette trois espoirs du monde des avec ces 4 villes hôtes athlètes autochtones ont été publiées ; (Lil’Wat, Le Musqueam, Un spécialiste de l’emploi autochtone a été recruté pour réaliser des Squamish et Tsleil- embauches ; Wantuth). Des stratégies d’approvisionnement autochtones ont été mises en place dans Cet objectif touche 5 le but d’aider les entreprises et les entrepreneurs autochtones à tirer profit des 4) Participation et secteurs clefs : les possibilités liées aux Jeux ; collaboration des partenariats et la Le lancement du logo des quatre premières nations hôtes a été effectué. Autochtones collaboration, le Sport et la jeunesse, le Durabilité en action : Favoriser l’esprit d’entreprise dans le cadre du développement « Aboriginal Business Summit » de 2010 : économique, la Organisé par les quatre premières nations Hôtes, la province de la Colombie participation culturelle et Britanique ainsi que le Gouvernement du Canada, le sommet a rassemblé plus la sensibilisation et de 400 chefs et entrepreneurs des premières nations, Inuits et Métis de partout l’éducation. au Canada. Accords conclus avec le CIO à propos des revenus de diffusion ; Réalisation Achats, Octroi de licence, et publication d’un Plan d’affaires et d’un budget des Jeux de Vancouver Expansion des affaires 2010 ; durables, mise en vedette Collaboration en vue d’améliorer les façons de générer des retombées des innovations et des économiques au moyen d’achats durables avec « le programme Buy Smart » ; pratiques commerciales Etablissement d’un code de conduite des détenteurs de licence par rapport à la 17
durables. conformité sociale et en matière d’environnement. 5) Retombées Durabilité en action : les détenteurs de licence du COVAN et le facteur des économiques Fabriques : Le COVAN a nommé un vérificateur indépendant afin d’évaluer 7 fabriques qu’utilise RC Porducts (fabricant et distributeur canadien d’accessoires de ski et autres) au Vietnam, en Chine et aux Etats-Unis et leur propre fabrique à Vancouver. « Le défi est de trouver des fabriques et des propriétaires de fabrique qui ont un ensemble de valeurs semblables aux nôtres » nous dit M.Carr président de RC Products, « nous avons fixé 2010 comme date, pour que la totalité des marchandises que nous vendons soit produite dans des fabriques socialement conformes ». Recherche de moyens Des initiatives ont été prises, par exemple : pour utiliser le sport et Appuyer des installations récréatives et sportives durables ; collaborer avec 6) Le sport pour un les Jeux pour inspirer Legacies 2010 now ; inspirer davantage de comportements durables au mode de vie durable les gens à adopter un quotidien. mode de vie plus durable. Durabilité en action : Les Pionniers : A la fois créer un site olympique et paralympique mais aussi un endroit récréatif (piste de ski nordique de la Vallée Callagha). Voici ci-après un tableau qui montre des exemples d’engagements, notamment en référence à l’objectif d’imputabilité en matière de durabilité, à travers l’implication des différents partenaires et intervenants7. 7 Tableau tiré de la feuille de renseignement du premier rapport de durabilité 2005/2006, p.3 18
Signalons enfin quelques objectifs en lien avec les principes éthiques de La Charte Olympique. La gestion environnementale « Encourager et soutenir une approche responsable des problèmes d’environnement, promouvoir le développement durable dans le sport et exiger que les Jeux Olympiques soient organisés en conséquence » tel est énoncé le point 12 de la Charte Olympique relatif à l’environnement et que le CIO est en charge de faire respecter. Pour répondre à cela le COVAN a mis en place des actions permettant de le considérer comme un des premiers Comités Organisateurs fortement impliqués par rapport à ces principes fondateurs. 19
Le COVAN a choisi des sites nécessitant peu de défrichage, l’utilisation d’un système de réfrigération efficace à l’ammoniac ou encore la maximisation des fonctions de conservation d’énergie pour la conception de la piste. Pour le site de Whistler Creekside, suite à des débuts tardifs et des pluies excessives causant de l’érosion, le COVAN a offert une formation supplémentaire aux entrepreneurs dans le but d’optimiser leurs pratiques par rapport au contrôle des sédiments et de la lutte contre l’érosion. Pour contribuer au contrôle du climat et de l’énergie, des plans de gestion de la circulation et des transports ont été mis en place. Une réduction des besoins en générateurs diesels a été planifiée. « En mettant en pratique les normes des bâtiments écologiques LEED (Leadership in Energy and environnemental design) et en suivant notre production de gaz à effet de serre, nous avons réduit les répercussions négatives sur la qualité de l’air et de l’eau ». Des véhicules hybrides et d’autres véhicules économiques en essence forment la moitié (50℅) du parc de véhicules du COVAN. Par ailleurs le programme « zéro déchet » s’avère positif. « Au cours de la période 2006/2007 visée par ce rapport, nous avons réussi à détourner des lieux d’enfouissement, 98℅ des déchets ». Un projet de compostage des déchets de bois dans le parc Olympique de Whistler a également été mis en place. Des chantiers et bureaux du COVAN sont dotés de système de gestion des déchets et de recyclage. Ces mesures laissent à penser que le COVAN tente de mettre en œuvre des procédures pour répondre au mieux au point 12 de la Charte Olympique. Le soutien et la participation des Autochtones « Coopérer avec les organisations et les autorités publiques ou privées correspondantes, aux fins de mettre le Sport au service de l’Humanité et de promouvoir la paix » (point 4 de la Charte Olympique). Ce point se trouve en lien direct avec la participation des autochtones aux Jeux de Vancouver et vise à éviter les conflits des Jeux de Calgary, durant lesquels les autochtones dénonçaient l’appropriation de leurs terres pour la construction de sites. « Les Autochtones de Colombie jouissent d'un des cadres constitutionnels et juridiques les plus progressistes au monde en ce qui a trait à la reconnaissance des droits autochtones. La Colombie a également ratifié la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux, qui donne aux peuples autochtones le droit d'être consultés avant que tout développement ait lieu sur leur territoire »8. En collaborant avec ces premières nations ou Amérindiens (Indiens d’Amérique), le COVAN resserre les liens entre Canadiens de diverses origines. L’emblème de Vancouver pour les XXIème Jeux d’hiver est une représentation contemporaine d’un Inukshuk (structure de pierre en forme de silhouette humaine).9 Cet 8 Rapport de durabilité du COVAN 9 Cette dernière servait de point de repère aux voyageurs Inuits canadiens. 20
emblème symbolise le soutien des autochtones aux Jeux de Vancouver 2010 et la reconnaissance qu’il leur en est faite. Il est devenu un symbole d’amitié, d’espoir, d’accueil, de dynamisme et d’esprit d’équipe et a été baptisé « Ilanacq », ce qui signifie ami. Les nombreuses pierres collées les unes aux autres représentent l’entraide et le travail d’équipe (message des Jeux 2010), lié à l’environnement physique du pays. Là encore s’illustre la ville de Vancouver comme la ville des partages aussi bien au niveau culturel, social qu’environnemental. II – Les impacts des grands équipements nécessaires aux compétitions des JO de 2010 Le site du COVAN s’étend sur une zone de 120 kilomètres, des rives de Richmond (sud de Vancouver) en passant par le centre ville de Vancouver jusqu’au sommet de la station de montagne de Whistler. L’objectif est de créer des sites spectaculaires pour les épreuves sportives, tout en offrant aux athlètes de bonnes conditions et aux spectateurs un lieu accueillant. Ces sites sont organisés et situés afin de réduire au mieux les déplacements entre chaque lieu de compétitions, mais aussi diminuer l’impact néfaste qu’ils pourraient avoir sur l’environnement. Leur organisation est prévue, en référence à la période postérieure aux Jeux, pour un héritage durable à la ville de Vancouver et sa région. Vancouver compte quatre lieux principaux, tout d’abord le centre des Sports d’Hiver UBC « University of British Columbia » ou UBC Thunderbird Arena, situé à 12 kilomètres du Village Olympique de Vancouver et qui offre une capacité de 7200 places. Les épreuves de Hockey sur glace et sur luge s’y dérouleront. Dans le cadre d’un mode de vie durable, et dans son utilisation après les Jeux, le site deviendra un centre sportif et récréatif multidisciplinaire de haut niveau. La nouvelle patinoire d’entraînement servira à l’entraînement et aux compétitions de hockey sur luge. 21
Centre des sports d’hiver UBC (University of British Columbia) Puis le General Moteur Place ou la Place de Hockey du Canada situé dans le centre ville de Vancouver à 2 kilomètres de son Village Olympique, et qui contient une capacité de 18 630 places. Ce sont les épreuves de Hockey qui s’y dérouleront. Ce site déjà construit est le stade de l’équipe de Hockey de Vancouver de la LNH (Ligue nationale de Hockey). General Motors Place Ensuite le centre Olympique et Paralympique de Vancouver ou encore Hill Crest/ Nat Bailey Stadium Park est situé à 4 kilomètres du village olympique de 22
Vancouver. Il offre une capacité de 6000 places et son évaluation environnementale est complète et sa conception du mode Olympique est presque terminée. Après les Jeux il servira de centre communautaire de loisir polyvalent (patinoire de Hockey sur glace, gymnase, bibliothèque, huit pistes de curling seront construites en même temps qu’un centre aquatique avec une piscine de 50 mètres et une piscine ludique). Hillcrest / Nat Bailey Stadium Park Enfin pour Vancouver, le Pacific Coliseum se situe dans le Hastings Park de Vancouver et accueillera le patinage artistique et de vitesse sur courte piste. Celui-ci est placé à 6,2 kilomètres du village olympique et dispose d’une capacité de 14 239 places. Après les Jeux cette construction recevera divers événements tels que les spectacles sur glace, des galas de boxe, des parties de Basket Ball et de Hockey, des concerts, de grands rassemblements, des salons commerciaux ou encore des salons à l’intention des consommateurs. 23
Pacific Coliseum Sur le site de Whistler trois lieux, à savoir, premièrement le centre des Sports de glisse de Whistler. Situé dans la région du Blackcomb Mountain à 14 kilomètres du village olympique de Whistler, celui-ci contient une capacité de 12000 places et y accueillera le Bobsleigh, la luge ainsi que le Skeleton. Son emplacement est stratégique puisqu’il se situe près des grands hôtels, il recevera de nombreux touristes et permettra des recettes constantes qui serviront à son exploitation à long terme. Après les Jeux, son exploitation sera assurée par la Société des installations olympiques de Whistler (soutenu financièrement par un fond de dotations prévu par le Gouvernement provincial et fédéral pour l’investissement des Jeux). Une occasion de faire connaître les Sports de glisse aux nombreux visiteurs de la région. 24
Centre des sports de glisse de Whistler Le Whistler Creekside situé dans les Montagnes de Whistler et à 4,1 kilomètres du village olympique contient une capacité de 7600 places pour les Jeux olympiques et 6000 places pour le Paralympique. Le ski Alpin s’y déroulera. Après les Jeux, il demeurera un centre de ski de classe internationale pour les skieurs récréatifs, servira aussi pour les compétitions internationales ainsi qu’à l’entraînement de l’équipe Canadienne. 25
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