Les portes de l'ombre de Gilles Vidal

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Les portes de l'ombre de Gilles Vidal
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lundi 9 mai 2011

                                          Les portes de l'ombre
                                          de Gilles Vidal
                                          Les portes de l’ombre
                                          Gilles Vidal
                                          Coups de tête
                                          280 pages
                                           http://coupsdetete.com/index
                                          .php?id=43

                          Gilles    Vidal,    auparavant
                          éditeur, est l’auteur d’une
                          trentaine de livres au ton
                          sombre.   Dans   son   dernier
                          roman, il est question de
                          multiples      morts     aussi
singulières qu’horrifiantes. Des meurtres crapuleux,
de morts étranges ou suicides inexplicables se
produisant durant une courte période dans la ville de
Chanelet, en France. À ces morts brutales et
mystérieuses   s’ajoutent    de   nombreux   enlèvements
d’animaux domestiques, dont on ne retrouve plus la
trace.
Le   commissaire  Marc   Berchet  enquête  sur   ces
mystérieux décès, avec l’aide du Capitaine Samir
Hadji et du Lieutenant David Simon. Une ancienne
flamme de Berchet, Nathalie Jauvert, psychiatre, le
contacte pour lui donner un coup de main. En fait,
elle l’informe qu’une jeune médium rêvait de ces
morts en détail avant même que ceux-ci n’aient lieu.
Que des esprits se servaient d’elle pour transmettre
des informations quant aux décès des gens considérés
comme étant «mauvais». Cette nouvelle ne réjouit pas
le   commissaire,   qui  sait   bien   que   de tels
renseignements n’ont aucune valeur juridique. Encore
faut-il y croire! Tout cela lui semble insensé.
Suivra-t-il les pistes offertes par la médium?
Ici, comme dans la plupart des thriller surnaturels,
la notion d’éradication des « mauvais éléments » de
la société est au coeur de l’histoire. Dans le
présent   livre,  c’est   assez  bien   abordé.  Même
quelqu’un qui n’est pas adepte de ce genre littéraire
peut l’apprécier. L’aspect surnaturel est bien dosé.
Il n’y a pas le ton moralisateur que l’on retrouve
généralement dans ce type de roman, ce qui est plutôt
barbant. Le plus terre-à-terre des lecteurs réussira
assurément à trouver son compte.
L’auteur écrit de courts chapitres. Au premier abord,
c’est intéressant, ça rythme l’histoire. Par contre,
vu le nombre de personnages, le lecteur a parfois de
la difficulté à suivre le fil de l’histoire. Autre
fait notable, Vidal utilise par moment un vocabulaire
plus recherché, ce qui est agréable. Par-ci, par-là e
texte est parsemé de quelques mots que l’on utilise
un peu moins couramment et c’est rafraichissant.
Peut-être aurez-vous occasionnellement besoin de
recourir à votre dictionnaire, mais si peu.
La psychologie des personnages est, quant à elle,
correcte. On l’explore peu, mais cela ne constitue
pas un manque. Par contre, le vieux cliché des flics
célibataires... ça soûle un peu. Il y en a un que la
femme a quitté, l’autre qui est veuf, mais qui s’en
trouve presque soulagé, car sa relation n’allait pas
bien du tout. Peut-être pour y remédier, l’auteur a
intégré quelques flirts ou tentatives de flirts, de
façon très effacée. On l’en remercie, car plus aurait
été trop.
La fin est généralement réussie, par contre certains
de ses éléments sont clichés. Je ne vous dit
pourquoi, pour ne pas trop en dévoiler... et voilà!
J’en ai déjà trop dit!
Somme toute, ce thriller social et surnaturel est
bien ficelé et se lit comme un charme. J'ai vraiment
aimé.
Mon appréciation : *** 1/2
89.1FM, Frédérick Durand et Ariane Gélinas, lundi 18 avril 2011

                     Les portes de l’ombre, de Gilles Vidal

Les portes de l’ombre, de Gilles Vidal, est le 43e numéro de la série Coups de
tête. Ce roman se présente comme un thriller. D’emblée, sa couverture m’a
interpellée, puisqu’elle représente un bas-relief sur lequel sont sculptés des
démons. Avec mon intérêt pour le diable et les récits qui le mettent en scène, je
ne pouvais pas résister à parcourir ce livre, dans lequel les forces du mal sont
omniprésentes. Je ne connaissais pas Gilles Vidal auparavant, même si l’auteur
français a signé une trentaine de livres à travers les années. Son écriture est
décrite comme très personnelle, entre journal intime et fiction sociale. J’étais
donc heureuse de le découvrir avec ce livre, dont le résumé me semblait
prometteur.

Le récit démarre en effet par une situation des plus attrayantes : une épidémie de
meurtres, de suicides et d’accidents suspects survient brusquement, ne visant que
les grands criminels. La police, plus précisément l’inspecteur Berchet, se charge
de cette enquête singulière, qui semble porter le sceau du surnaturel. Il obtiendra
par la suite l’aide de Ludmilla, une agente immobilière, dont il tombera
rapidement amoureux. Autour de lui gravitent aussi ses collègues policiers, dont
son adjoint Samir Hadji, sans oublier la médium Mathilde, qui éprouve des
visions liées à l’étrange épidémie.

L’inspecteur Berchet ira ainsi de surprises en surprises, autour de cette intrigue à
saveur surnaturelle, qui le mènera sur une piste imprévisible. Car il est toujours
risqué de frayer avec les forces du mal, peu importent les formes qu’elles peuvent
prendre…

Avec Les portes de l’ombre, Gilles Vidal propose donc un bon thriller, traversé
par des passages gores assez audacieux. Malheureusement, la façon de décrire ces
scènes ne fonctionne pas toujours, échouant parfois à susciter chez le lecteur les
réactions horrifiques escomptées. Par contre, l’une des forces de l’auteur est sans
contredit son talent à dépeindre la psychologie des personnages, surtout celle de
son héros, l’inspecteur Berchet. Ce dernier est en effet à des lieux de l’image du
policier aigri que véhiculent certains thrillers. Au contraire, Berchet est sensible
et vit pleinement son amour pour Ludmilla. Ce choix vient par conséquent donner
un caractère humain bien intéressant à l’enquête, en permettant à la fois de
s’intéresser à l’intrigue et aux protagonistes.
De plus, l’écriture des Portes de l’ombre est fluide et agréable, parfois ponctuée
de passages plus écrits. Seul le dernier chapitre échappe à cette règle, nous
présentant rapidement, et en vrac, les destins de tous les personnages. D’ailleurs,
le roman aurait à mon avis gagné à posséder une cinquantaine de pages de plus,
afin de donner davantage d’ampleur au dénouement.
Quoi qu’il en soit, Les portes de l’ombre est un thriller bien fait, avec une
prémisse originale et des personnages attachants. Le mélange entre thriller et
surnaturel m’a également plu. Ce Coups de tête est donc à ne pas manquer pour
les adeptes du genre, qui y trouveront certainement leur compte.

                       Les jardins naissent, de Jean-Euphèle Milcé

Les jardins naissent, de Jean-Euphèle Milcé vient de paraître chez Coups de tête, presque
en même temps que Les portes de l’ombre. C’est la première fois que l’auteur haïtien
collabore à la collection. Auparavant, il avait écrit une dizaine de livres, dont deux
romans en français publiés chez Bernard Campiche éditeur. Il a également publié des
ouvrages en créole, et plusieurs de ses titres ont été traduits dans diverses langues. Les
jardins naissent n’est donc pas le coup d’essai de Milcé, un auteur qui s’intéresse
beaucoup aux thèmes de l’exil et de la traversée.

Les jardins naissent est un livre bref, semblable au format habituel des Coups de tête, qui
se lisent en plus ou moins une heure. L’histoire est séparée en nombreux chapitres, servis
par une écriture personnelle, ponctuée par endroits de phrases très courtes. Ce procédé
donne d’ailleurs au livre une certaine poésie, qui vient enrichir la trame narrative.

Nous nous retrouvons ainsi dans les décombres de Port-au-Prince, que parcourt Marianne,
une jeune Française qui y effectue de l’aide humanitaire. Bien vite, Marianne fera la
rencontre de Daniel, un ancien réfugié. Ils noueront des liens d’amitié au centre de
détention de la ville, avant de se revoir plusieurs fois par la suite. Mais, dans le contexte
précaire qu’est celui de Port-au-Prince, les travailleurs du Comité international de la
Croix-Rouge ne peuvent se mouvoir à leur guise. Marianne se fera donc surprendre en
flagrant délit, avant d’être punie pour son incartade. Ensuite, la jeune femme visitera Port-
au-Prince sous un œil différent, à présent qu’elle ne peut plus se consacrer à l’aide
humanitaire. Elle sera ainsi mise au fait d’un projet particulier : celui de faire pousser des
denrées comestibles parmi les ruines…

Avec ce livre, Milcé offre une vision touchante de Port-au-Prince, qu’il connaît
visiblement très bien. La ville est soigneusement décrite dans ce court roman, par
l’entremise du personnage de Marianne, assez attachant. Toutefois, l’ensemble n’a pas ce
caractère intense et incisif des habituels Coups de tête. Au contraire, le récit m’a semblé
par moment un peu tiède, voire manquer d’intensité, souffrant d’une certaine retenue.

Néanmoins, si vous appréciez Port-au-Prince et que vous avez envie de vous plonger dans
un récit plus « printanier », comme le laisse présager la couverture, qui représente un plan
en train de germer, Les jardins naissent est une lecture à retenir. Après tout, l’auteur
maîtrise bien l’écriture et le roman bref, et gagne à être découvert.
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