Lettre de marché hebdomadaire du 30 mars 2020 - Crédit Coopératif
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Lettre de marché hebdomadaire du 30 mars 2020 Niveaux actuels Indices Change Taux DOW JONES 21636.78 ↑ EUR/USD 1.1076 1.1079 ↓ EONIA -0.445 S&P 500 2541.47 EUR/GBP 0.895 0.8951 ↑ EURIBOR 3M -0.353 CAC 40 4284.78 ↓ EUR/CHF 1.0593 1.0598 ↓ EURIBOR 6M -0.28 EUROSTOXX 50 2698.98 EUR/JPY 119.27 119.31 ↑ EURIBOR 12M -0.163 OAT 10 ANS -0.099B↑ Commentaire Réponses mondiales Zone Euro En moins de 20 jours, les Etats européens ont sorti la grosse artillerie budgétaire, avec des dépenses nouvelles jugées suffisantes par les économistes : cela va de 1,4 % pour l'Espagne à 3,9 % du PIB pour l'Allemagne, en passant par 1,9 % pour la France. Un manque de coordination est toujours pointé du doigt, et les Européens ont étalé leurs divisions ce week-end sur les « corona-bonds ». Ces derniers jours, les chiffres n'ont cessé d'enfler à mesure que le bilan sanitaire et économique s'aggravait. Les Européens ont sorti la grosse artillerie budgétaire, spécialement l'Allemagne : Berlin a ainsi prévu 123 milliards d'euros de dépenses supplémentaires (3,6 % de son PIB), et se vante même d'avoir un « bazooka » financier de 1.100 milliards en comptant notamment les quelque 822 milliards de garanties d'Etat accordées aux crédits des entreprises. La réponse des autres grands pays de la zone euro est moins conséquente, mais n'en reste pas moins imposante : la France a annoncé un plan minimum de 45 milliards (1,9 % de son PIB) et des garanties allant jusqu'à 300 milliards, tandis que l'Italie vient juste de doubler son enveloppe initiale de 25 à 50 milliards (2,8 % du PIB). Pour le moment, l'Espagne est un peu plus en retrait, avec des nouvelles dépenses réelles estimées à 17 milliards (1,4 % de son PIB). Au total, l'effort budgétaire devrait représenter 2 % du PIB de la zone euro pour ses dix-neuf membres, selon l'Eurogroupe. Avec ces vannes budgétaires grandes ouvertes, UBS s'attend à un déficit public pour l'ensemble de la zone euro représentant 6,1 % du PIB fin 2020, quand Euler Hermes l'évalue pour le moment à 4 %. Même si tous les Etats de la zone essaie de prendre le problème à bras le corps, on ne voit aucune réponse coordonnée émerger de l’ensemble des mesures prise. La création d'un instrument de dette mutualisé - les « corona-bonds » - pourrait justement répondre à ce problème. Mais les débats houleux du week-end montrent qu'on en est encore loin, alors qu'Allemagne et Pays-Bas freinent toujours face à ce projet désormais défendu par 14 des 19 membres de la zone euro. « Le climat qui semble régner entre les chefs d'Etat et de gouvernement et le manque de solidarité européenne font courir un danger mortel à l'Union européenne », a mis en garde samedi l'ex-président de la Commission européenne, Jacques Delors, tandis qu'Emmanuel Macron a appelé dans la presse italienne à « une solidarité européenne forte au niveau sanitaire et budgétaire ». Les Bourses européennes flanchent à nouveau en ce début de semaine, alors que les mauvaises nouvelles sur le front de l'épidémie continuent d'inquiéter les investisseurs et que les prix du pétrole repartent à la baisse. La Bourse de Paris, après avoir ouvert en très légère hausse (0,2 %), est rapidement reparti en territoire baissier. En ce début de matinée, le CAC perd plus de 2 %. La tendance est similaire pour Francfort et Source Reuters Londres en repli respectif de 1,67 % et 2,09 %. L'euro Stoxx 50, l'indice européen, lâche pour sa part environ 2 %. 1
Point Coronavirus Source Reuters Des villes, voire des pays fantômes, peut-être même bientôt des continents entiers aux arrêts domiciliaires. Le confinement sans précédent de l’humanité, aux conséquences économiques et psychologiques certainement vertigineuses, s’amplifie de jour en jour. Dans presque soixante pays, regroupant 3,26 milliards d’habitants (43 % de l’humanité), selon un décompte des « Echos » samedi, trois fois plus qu’il y a dix jours, il est interdit ou au moins fermement recommandé de ne plus sortir de chez soi, sauf pour faire des provisions, se faire soigner ou travailler. Les aéroports y sont pratiquement à l’arrêt, les trains immobiles, les frontières closes, les rues et autoroutes désertes et silencieuses et les commerces ont baissé le rideau, sauf secteur alimentaire ou pharmacie. La liste lugubre s’allonge de jour en jour : l’Afrique du Sud s’est ajoutée vendredi à celle des pays où le non-respect du confinement est puni d’amende, à l’exemple de l’Italie, la première, le 9 mars, puis l’Espagne, et la France, suivis par la Belgique, l’Autriche, la République tchèque, la Serbie, Israël, le Liban, l’Equateur, le Pérou, le Venezuela, l’Argentine, Chypre, le Luxembourg, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, la Colombie, la Pologne, la Bolivie, le Salvador, le Rwanda, la Grèce, la NouvelleZélande, le Royaume-Uni, la Roumanie, la Hongrie, l’Inde, la Sierra Leone, et, samedi, l’Irlande. Le confinement obligatoire touche une partie non négligeable du territoire en Algérie, Nigeria, Indonésie et Philippines. Aux Etats-Unis, un tiers de la population (Californie, New York, Illinois, New Jersey, Pennsylvanie, Ohio, Louisiane, Massachusetts, Delaware, Michigan, Connecticut, Virginie occidentale, Hawaï, Vermont, Indiana, Colorado, Alaska et Nevada) subit un confinement obligatoire, mais la mesure n’est pas encore envisagée au niveau fédéral. D’autres pays se contentent de miser sur le civisme, avec, pour résultat, des rues souvent aussi désertes que celles des pays plus stricts. Il est demandé de se limiter aux déplacements et contacts sociaux essentiels en Allemagne (où deux Länder l’imposent, tandis qu’ailleurs les rassemblements publics sont interdits audelà de… deux personnes) , Suisse, Canada, Australie, Finlande, Turquie, Norvège, Lituanie, Estonie, Lettonie, Bulgarie, Irlande, Portugal, Slovénie, Slovaquie, Kirghizistan, Kazakhstan, Ukraine, Iran, Ouganda, Arabie saoudite, Sri Lanka, Thaïlande, Indonésie et, samedi, au Mexique, qui s’y était longtemps refusé. 2
USA Alors que les indices américains avaient entamé un rebond en séance après la clôture européenne, se rapprochant de l'équilibre au plus haut, la dernière demi-heure a été fatale et a renvoyé le S&P 500 d'où il venait, en baisse de 3,4%. En Europe, les indices avaient conclu la dernière séance de la semaine par une baisse de 3 à plus de 4% selon les indices. En baisse dans les premiers échanges, le future du S&P 500 est maintenant dans le vert ce matin. Les espoirs de Donald Trump auront été enterrés rapidement : les Etats- Unis vont maintenir les mesures de distanciation sociale et les appels au confinement pendant tout le mois d'avril. Le Président américain espérait un retour au travail pour Pâques, une proposition qui paraissait inconcevable. Le revirement de la Maison Blanche a été saluée par le docteur Anthony Fauci, le directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, en première ligne aux Etats-Unis depuis le début de l'épidémie. A ce stade, les Etats-Unis comptabilisent 135k cas de personnes contaminées et plus de 2300 morts. Loin devant les autres pays désormais. Le docteur Fauci estime que l'épidémie pourrait faire entre 100k et 200k morts aux Etats-Unis. La FED a annoncé vendredi qu'elle achèterait pour 345 mrds $ de titres du Trésor cette semaine. De quoi faire rapidement enfler le bilan de l'institution, qui s'est déjà envolé de 1000 mrds $ en un mois, à plus de 5250 mrds $. Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont explosé, atteignant un plus haut historique avec 3,3 millions de demandeurs la semaine dernière, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail. C'est 3 millions de plus que la semaine précédente, une hausse jamais vue auparavant. Ce chiffre est dans la fourchette haute des estimations puisque les attentes variaient entre 525.000 nouveaux demandeurs d'emploi aux Etats-Unis, et quatre millions. Le précédent record datait de 1982 et s'élevait à 695.000. "Malheureusement, la situation sur l'emploi devrait empirer tandis que la propagation du virus s'intensifie à travers les Etats-Unis", a commenté Edward Moya, analyste pour Oanda Côté change Le dollar a baissé toute la semaine dernière et le yen, valeur refuge a trouvé un soutien ce matin, alors que les confinements se resserraient à travers le monde et que les investisseurs se préparaient à une période d'incertitude prolongée. Après sa pire semaine depuis 2009, le billet vert s’est renforcé contre la livre sterling, l'euro, le kiwi et le dollar australien lors d'une séance asiatique prudente. La livre sterling s’est affaiblie de 0,8% à 1,2357 $, l'AUD baisse de 0,5% à 0,6134 $, tandis que l'euro chutait de la même marge à 1,1077 $. Contre un panier de devises, le dollar a progressé de 0,5% à 98,831. Le yen est resté stable à 108,02 yens pour un dollar. Le dollar et le yen ont augmenté face aux devises des marchés émergents après un week-end qui a apporté de mauvaises nouvelles sur le front du virus. Le nombre total de décès s'élève à près de 34 000 et les États-Unis sont devenus le dernier épicentre, avec plus de 137 000 cas et 2 400 décès. Le yuan a également glissé de 0,3% dans le marché offshore à 7,1062 après que la Banque populaire de Chine a abaissé de façon inattendue de 20 points de base un taux d'intérêt interbancaire clé. Le dollar de Singapour a bondi brièvement après que la banque centrale de la ville-État a assoupli sa politique monétaire. Ailleurs, la couronne norvégienne exposée au pétrole a fortement chuté avec la baisse des prix du pétrole et le rand sud-africain s'est effondré à un niveau record après que Moody's a abaissé la cote de crédit de l'Afrique du Sud. Les modestes gains du dollar ce matin ont à peine récupéré une fraction du terrain qu'il avait abandonné la semaine dernière. Au cours des deux dernières semaines, le dollar a d'abord affiché sa plus forte hausse hebdomadaire depuis la crise financière de 2008, puis sa plus forte baisse hebdomadaire depuis 2009. Les signes de tensions sur le financement se sont atténués, mais pas totalement effacés. Source Reuters Le rallye obligataire de lundi a montré certains signes d'une fuite plus large vers la sécurité, mais une baisse de l'or, du yen et du franc suisse suggèrent que les investisseurs privilégient toujours le dollar avant tout. Le franc a baissé d'un demi pour cent à 0,9562 pour un dollar. 3
Pétrole Les prix du pétrole ont chuté lundi matin, la pandémie continuant à nuire la demande alors qu'une guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie n'est toujours pas résolue. Les cours internationaux des futures sur le pétrole Brent ont chuté de 6,2% à 26,21$ à 9h40 et les cours américains des futures sur le pétrole WTI ont plongé de 6% à 20,25$. La demande de pétrole devrait diminuer de 15 à 20 millions de barils par jour, a déclaré Reuters, alors que de plus en plus de pays imposent et prolongent des confinements pour freiner la propagation du virus COVID-19. Pendant ce temps, ni l'Arabie saoudite ni la Russie n'ont montré de signes de recul face à l'augmentation de l'offre dans le cadre d'une guerre des prix en cours. Un délégué a déclaré à Bloomberg que les pays de l'OPEP, dont l'Arabie Saoudite, s'opposent à la convocation d'un groupe d'urgence sur le soutien des prix. Le pétrole est actuelleemnt au niveau le plus bas atteint depuis 17 ans. Source Reuters Calendrier – Statistiques Date Indicateur Période Pays Consensus 30/03/2020 Confiance des consommateurs (Final) Mars ZE -11.6 31/03/2020 PIB annuel Q4 UK 1.1 31/03/2020 Confiance des consommateurs Mars USA 112 01/04/2020 PMI Markit Manufacturier (Final) Mars ZE 44.7 01/04/2020 Taux de chômage Février ZE 7.4 01/04/2020 Rapport ADP Emploi Mars USA -154k 01/04/2020 PMI ISM Manufacturier Mars USA 45 02/04/2020 Commandes à l’industrie Février USA 0.2% 03/04/2020 PMI Markit Composite (Final) Mars ZE 31.4 03/04/2020 Créations d’emploi Mars USA -100k 03/04/2020 Taux de chômage Mars USA 3.9% Vos contacts Sylvie Blaisonneau +33 1 47 24 86 56 sylvie.blaisonneau@credit-cooperatif.coop Muriel Flasse +33 1 47 24 88 93 muriel.flasse@credit-cooperatif.coop Jean-Loïc Rambaux +33 1 47 24 89 56 jean-loic.rambaux@credit-cooperatif.coop Hugo Bouin +33 1 47 24 81 75 hugo.bouin@credit-cooperatif.coop Boris Ntang +33 1 47 24 87 72 boris.ntang@credit-cooperatif.coop Ismaïl Chekour +33 1 47 24 82 78 ismail.chekour@credit-cooperatif.coop Vincent Coatmellec +33 1 47 24 94 44 vincent.coatmellec@credit-cooperatif.coop Avertissement Le présent document vous est transmis à titre d’information. En aucun cas, il ne saurait être considéré comme une offre, un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation en vue de conclure une opération. Les informations contenues dans ce document ne sont fournies qu’à titre indicatif et peuvent être modifiées à tout moment sans préavis. Les opérations présentées dans ce document pourraient ne pas convenir à tous les investisseurs. Chaque investisseur doit donc disposer de l’expérience et des connaissances suffisantes pour procéder à sa propre analyse des caractéristiques du produit présenté notamment ses aspects financiers, juridiques, comptables et fiscaux afin d’en évaluer les risques et avantages, mais également s’assurer que l’opération est adaptée à sa situation et ses objectifs. En aucun cas la responsabilité du Crédit Coopératif ne pourra être recherchée en raison d’erreurs ou d’omissions qui pourraient figurer dans le présent document, ou en raison de toute utilisation qui pourrait en être faite. Document non contractuel – sous réserve d’acceptation. 4
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