Magnifiques Magnolias - Université de Fribourg
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BULLETIN DE L’ASSOCIATION DES AMIS DU JARDIN BOTANIQUE DE FRIBOURG Magnifiques Magnolias Ils comptent parmi les plus beaux arbustes à fleurs de nos jardins et attirent tous les regards durant leur courte floraison printanière. Avec leurs magnifiques fleurs en forme d'étoile ou de tulipe, les Magnolias agrémentent aussi bien les petits jardins que les grands parcs étendus. Ils sont considérés comme des arbres fragiles, capricieux, sensibles au gel et peu rustiques. Cependant, en les plantant dans un espace abrité et en tenant compte de leurs besoins spécifiques, vous bénéficierez alors à chaque printemps de leur abondante floraison, même si certaines années, une seule nuit glaciale peut brunir leurs fleurs à peine écloses. Une plante à fleurs très ancienne Dans la classification botanique, les Magnolias et leurs parents appartiennent Fig. 1: Une féerie en rose et blanc: le superbe Magnolia aux plantes à fleurs primitives. Elles sont apparues il y a environ 100 millions du parc du funiculaire de Fribourg. (photo: RV) d'années, quand les angiospermes progressaient. Depuis ces temps immémoriaux, les Magnolias ont à peine changé. Il est étonnant que ces arbres si anciens soient dotés de fleurs aussi magnifiques et de forme parfaite. Celles-ci se caractérisent par la disposition en spirale des tépales, ainsi que par leur infrutescence en forme de cône rappelant ceux d’un conifère. Les fleurs de Magnolia exhalent un parfum très agréable et sont pollinisées par les coléoptères. Les Magnolias appartiennent à la famille des Magnoliacées qui inclut encore une seule autre famille, celle du Tulipier d'Amérique du Nord (Liriodendron). Distribution des Magnolias Au cours du Crétacé et du Tertiaire, les Magnolias étaient également répandus en Europe, mais ils ont disparu sous l’action des diverses glaciations. Actuellement, les 294 espèces avérées de Magnolias sont présentes dans deux zones géographiquement très éloignées : Dans l’Est de l’Amérique du Nord et dans certaines régions du Nord de l’Amérique du Sud, les espèces fleurissent en juin-juillet après le déploiement de leur feuillage. En Asie de l'Est, on trouve essentiellement des espèces à floraison précoce, qui éclosent de mars à mai, avant le développement de leurs feuilles. Ce sont surtout ces espèces particulièrement florifères que l’on rencontre dans les jardins et les parcs européens. Fig. 2: Fleur de Magnolia étoilé, avec ses tépales disposés en spirale et ses nombreuses étamines. (photo: RV) A l’apogée de leur floraison précoce, ces espèces offrent un spectacle difficile à concurrencer, mais ce moment de rêve est de très courte durée. Les espèces à floraison estivale sont moins spectaculaires, avec des fleurs plus ou moins grandes, disparaissant presque entre les grandes feuilles de l’arbre. Association des Amis du Jardin Botanique de Fribourg 2/2019 Verein der Freunde des botanischen Gartens Freiburg 1700 Fribourg Tél. 026 300 88 86 (Jardin botanique) e-mail: aajbfr@gmail.com
Son importance en Asie de l'Est En Asie, la culture des Magnolias remonte à la nuit des temps. Dans le bouddhisme, la fleur de Magnolia est considérée comme le symbole de la fugacité de toutes choses en raison de sa floraison précoce et courte. Cet arbre est considéré comme un cadeau de la nature, mais auquel l’homme ne doit pas s’attacher. Des exemplaires du Magnolia à fleurs blanches (Magnolia denudata) et du Magnolia à fleurs de lis rose (M. liliiflora) ont depuis longtemps orné les jardins des temples chinois. C’est par le bouddhisme que ces espèces sont également apparues au Japon. Les premiers Magnolias d’Europe C’est à partir du 18ème siècle que les premières espèces de Magnolias sont arrivées en Europe par différentes voies. L’arbre doit son nom de genre, Magnolia, au botaniste français Charles Plumier qui a voulu rendre hommage au directeur du jardin botanique de Montpellier, Pierre Magnol (1638-1715), lui-même instigateur du concept de famille en systématique botanique et considéré comme le précurseur de Carl von Linné (1707-1778). Au début du 19ème siècle, les premiers croisements d’espèces d’origine extrême-orientale ont été entrepris en France et en Angleterre. Les hybrides ont été rétrocroisés avec l'espèce apparentée ou d'autres espèces, ce qui a abouti à la création d'une multitude de variétés. Une richesse d’espèces et de variétés L'hybride le plus connu et le plus souvent planté en Europe et de par le monde est le Magnolia de Soulange, appelé aussi Magnolia de Chine (M. soulangiana), qui a fait une entrée triomphale dans les jardins et les parcs, grâce à ses nombreuses variétés. Il présente de très grandes fleurs blanches ressemblant à des tulipes, portant de fines colorations rose-violacé. En fonction des conditions de température et d'altitude, cet arbre extraordinaire fleurit durant environ une semaine, de fin mars à mai et ses fleurs dégagent un parfum délicat. Originaire du Japon, le Magnolia étoilé (M. stellata) est très populaire. Sa croissance est modeste et plus compacte ; même un très jeune plant peut déjà produire de nombreuses fleurs. Sa floraison précoce en mars le rend d’autant plus vulnérable au gel nocturne. Au printemps, ses grandes fleurs blanches en forme d'étoile sont une véritable œuvre d'art. Grâce à sa petite taille, il s'intègre parfaitement dans les jardins privés, toujours plus petits. L'hybride Magnolia x loebneri, dont les variétés 'Leonard Messel' et 'Merrill' Fig. 3: Les fleurs du Magnolia de Soulange res- semblent à de la porcelaine. (photo: RV) sont commercialisées, est issu du croisement entre M. stellata et M. kobus. Il est plus imposant que le Magnolia étoilé et fleurit un peu plus tard. Et qu'en est-il des espèces plus tardives d'Asie de l'Est et d'Amérique du Nord? Seules quelques-unes d’entre elles sont proposées dans les pépinières. Vous les retrouverez avant tout dans les arboretums, les jardins botaniques et les jardins de collectionneurs. Le plus connu est le Magnolia à fleurs de lis (M. liliiflora 'Nigra' et 'Susan'), dont les fleurs violet foncé apparaissent en juin-juillet et exhalent un parfum intense. Quant au Magnolia de Siebold (M. sieboldii), il devrait être planté plus souvent, tant il convainc par ses fleurs blanches de forme parfaite, au milieu desquelles se détachent des étamines rouge vif. Sa période de floraison s'étend de juin à juillet et ses fleurs dégagent un parfum agréable. Le Magnolia à grandes fleurs (M. grandiflora) préfère les environnements protégés, dans des milieux plus cléments. Il nous vient des états du Sud-Est d'Amérique du Nord. Il possède de grandes feuilles persistantes brillantes et des fleurs blanches au parfum légèrement citronné. Des Magnolias de Kobé (M. kobus) à haute tige ont été plantés devant la gare principale de Berne. Avec leurs innombrables fleurs blanches, ils sont une vraie merveille dans cet environnement très minéral, au milieu d’un trafic intense.
Emplacement et soins Les Magnolias sont splendides quand ils sont plantés en solitaire dans un endroit bien visible du jardin, éventuellement devant un fond vert foncé constitué d'ifs ou tout autre arbuste à feuillage persistant. Seul un endroit ensoleillé ou tout au plus partiellement ombragé permet une floraison luxuriante. Les fleurs des Magnolias étant menacées par le gel tardif, il convient de choisir un endroit protégé du vent. Au cours des premières années suivant la plantation, ils ont besoin d'un arrosage régulier. Les Magnolias préfèrent les sols meubles, riches en humus et légèrement acides. Un amendement de leur trou de plantation avec de la terre de bruyère, idéalement sans tourbe, représente Fig. 4: Les fleurs blanches des Magnolias de Kobé se détachent magni- fiquement sur le ciel bleu. Emplacement: place de la gare de un avantage. Et pour assurer leur bien-être, on peut, au cours Berne. (photo: RV) des premières années de leur installation, étendre une couche de paillis ou d’herbe coupée à leur pied. Les Magnolias possèdent des racines superficielles qui préfèrent se propager sans être dérangées. Il faut donc éviter de biner ou de creuser au niveau racinaire, et d’utiliser la pelouse sous les spécimens plus âgés. Enfin, dernière indication: les Magnolias ne nécessitent aucune taille. C’est ainsi qu’ils se développent lentement mais sûrement pour devenir de magnifiques arbres aux silhouettes parfaites, ce qui les rend si uniques. Ruth Vorlet Références: - Andreas Bärtels; Kostbarkeiten aus ostasiatischen Gärten; Eugen Ulmer-Verlag, Stuttgart; 1987. - Andrea Christmann; Malerisch der Wuchs - apart und rein die Blüten, Fachmagazin Der Gartenbau; Ausgabe 16/2013, S. 10-12. - Wikipedia; diverses sources Internet. Communications Annick Monod, responsable développement, communication et événements Depuis le 1er avril 2018, Annick Monod est responsable de la stratégie de développement, de la communication et des événements au jardin botanique. Ce nouveau poste a été créé pour perenniser et développer les activités du Jardin destinées au grand public, d'élaborer des stratégies en vue de son développement futur et de rechercher des sources de financement supplémentaires. Âgée de 42 ans, Annick Monod est mariée et mère de deux enfants. Journaliste de profession, elle a travaillé pendant de nombreuses années à ‘La Liberté’ à Fribourg comme rédactrice et cheffe de rubrique. Pendant quatre ans, elle et son mari ont pris la direction de l’Auberge de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard ; ils y ont joué un rôle clé dans la réorientation et la reconstruction de cette ancienne institution. Depuis une année, Annick Monod a déjà marqué de son empreinte le jardin botanique, par ses nombreuses suggestions, son dynamisme et son professionnalisme. On lui doit, par exemple, l’intérêt marqué des médias pour Fig. 5: Annick Monod, responsable développe- ment, communication et événements. l’opération de sauvetage en faveur du Panicaut des Alpes, en juin 2018. (photo: JBF)
Elle a aussi prouvé son excellent talent organisationnel lors de plusieurs événements importants. Quant au nouveau programme des manifestations printemps-été du Jardin botanique, il a profité de la grande expérience de Mme Monod et se présente de manière riche et variée. Finalement, elle a collaboré à un plan stratégique pour le Jardin sur les cinq prochaines années, approuvé ce printemps. Alain Müller, nouveau chef technique du Jardin botanique Le 1er février 2019, Alain Müller a repris le poste de directeur technique du Jardin botanique de l’Université de Fribourg. Il succède à Nicolas Ruch, qui a quitté Fribourg l'été dernier pour occuper un poste au Jardin botanique de Neuchâtel. Âgé de 33 ans, Alain Müller vit à Fribourg. Jouissant d’une solide formation, il a acquis une expérience étendue d'horticulteur avec orientation en floriculture, qu'il a terminée en 2018 par une maîtrise fédérale. Pendant plusieurs années, il a travaillé dans une jardinerie, Fig. 6: Alain Müller, nouveau chef technique du Jardin botanique de Fri- puis dans une entreprise de production horticole. Il a ainsi bourg. (photo: JBF) pu y approfondir son expérience professionnelle en tant que responsable des serres et des ventes, et comme responsable technique de la culture de plantes. Il était également responsable de la gestion du personnel et de la formation des apprentis-e-s. Depuis 2014, il est expert aux examens finaux CFC horticole, et chargé de cours pour les formations interentreprises proposées par JardinSuisse. Nous sommes impatients de collaborer avec Alain Müller et lui souhaitons beaucoup de plaisir et de satisfaction dans ses nouvelles fonctions. La nomination d'Annick Monod en tant que chargée de communication a quelque peu changé la répartition des tâches dans la gouvernance du jardin botanique. Tandis qu’elle est chargée de la communication et des manifestations, les principales tâches d'Alain Müller résident dans la gestion technique du jardin, dans la direction de l'équipe du Jardin et les multiples tâches administratives qui en découlent. Nous sommes convaincus que cette complémentarité de compétences et de responsabilités s’avérera fructueuse pour le plus grand profit du Jardin, ainsi préparé aux défis de l’avenir. Les changements intervenus au comité Cette année, l’Assemblée générale de notre association a été l’occasion de remercier Nicolas Ruch, qui nous a quittés l’année dernière, pour sa collaboration très appréciée au sein de notre comité. Nous lui souhaitons d’ores et déjà plein succès dans la nouvelle voie professionnelle qu’il a choisie au Jardin botanique de Neuchâtel. Il sera remplacé par deux nouvelles personnes, élues au comité de l’association pour y représenter le jardin botanique. Annick Monod et Alain Müller assisteront dorénavant à nos réunions et assureront le lien avec le Jardin. Nous sommes très heureux de cette coopération renforcée et nous les remercions très sincèrement pour leur engagement. Après la démission de notre secrétaire de longue date, Françoise Cudré-Mauroux, au début de l'année dernière, nous avons repourvu ce poste. En effet, depuis mai 2018, Nathaliane Bagnoud participe régulièrement à nos réunions et à nos activités ; elle s'est très rapidement et à notre plus grande satisfaction familiarisée avec ses nouvelles responsabilités. Après des études de biologie et de sciences de l'environnement, elle a travaillé dans un laboratoire du CHUV à Lausanne. Nous lui sommes très reconnaissants pour son engagement. Grâce à ces trois nouvelles nominations, nous serons à même de poursuivre nos activités avec un comité renforcé et rajeuni, nous permettant ainsi d’assumer nos multiples tâches avec beaucoup d'optimisme. Mise en page et impression: bmp-services.ch
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