MISSION D'EVALUATION COMPLEMENTAIRE DES BESOINS DE PROTECTION DES PDI ET COMMUNAUTES HOTES DANS LE SECTEUR DE L'EDUCATION_REGION DU CENTRE-EST
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MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE DES BESOINS DE PROTECTION DES PDI ET COMMUNAUTES HOTES DANS LE SECTEUR DE L’EDUCATION_REGION DU CENTRE-EST 1 Focus-group_Garçons scolarisés 9-12 ans_Direction provinciale de l’Action Humanitaire_Ouargaye_12022021 Février 2021 Focus group enfants scolarisés_9-12 ans_Oua RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
TABLE DES MATIERES 2 I. Contexte de l’évaluation ................................................................................................3 II. Objectifs de l’évaluation complémentaire ....................................................................3 III. Méthodologie de l’évaluation........................................................................................4 IV. Résultats........................................................................................................................7 4.1. Environnement et défis opérationnels ........................................................................7 4.2. Analyse sectorielle.....................................................................................................8 4.2.1. Statistiques .........................................................................................................8 4.2.2. Données issues des entretiens et focus-group ..................................................10 V. Capacité de réponses existantes ……………………………………………………….... 14 VI. Recommandations .......................................................................................................16 VII. Conclusion ..................................................................................................................18 RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
I. CONTEXTE L’ONG ICAHD International, avec l’appui technique et financier de l’UNHCR et de l’UNICEF, contribue à la réponse humanitaire dans les secteurs de la protection et de l’éducation en situation d’urgence, dans les régions du Centre-Nord et des Hauts- Bassins. En coordination avec les autres acteurs humanitaires présents sur le terrain, 3 ICAHD international porte assistance aux populations déplacées internes (PDI) et aux communautés hôtes affectées par la crise survenues au Burkina Faso depuis maintenant près de trois (3) ans. Le Centre-Est constitue la sixième région accueillant le plus de PDI, avec 23 392 PDI comptabilisés par le CONASUR 1. Suite à cette évolution de la situation, ICAHD International a souhaité conduire une mission d’évaluation rapide multisectorielle du 16 au 20 novembre 2020, avec l’appui des autorités locales. Suite à la publication du rapport d’évaluation au sein de la communauté humanitaire, et à des discussions avec le cluster Education, ICAHD International a jugé pertinent d’approfondir cette évaluation en conduisant une seconde collecte de données et analyse, focalisée sur les besoins dans le secteur de l’éducation. C’est ainsi qu’une évaluation complémentaire a été menée du 11 au 13 février 2021 dans les communes concernées par l’évaluation initiale (Bittou, Gounghin, Ouargaye, Pouytenga, Tenkodogo et Koupéla), des trois provinces (Boulgou, Koulpélogo et Kouritenga) que compte la région. II. OBJECTIFS DE L’EVALUATION COMPLEMENTAIRE OBJECTIF GENERAL : Approfondir l’évaluation des besoins en éducation en situation d’urgence dans la Région du Centre-Est par une triangulation des données issues des autorités scolaires, des parents, des enfants eux-mêmes en considérant le genre, les tranches d’âges et le statut PDI et Population Hôte. OBJECTIFS SPECIFIQUES : Collecter et analyser les données complémentaires sur la situation humanitaire (de protection) qui prévaut dans le domaine de l’éducation dans les communes et sur les sites/familles d’accueil des déplacés ; Collecter et analyser les données en lien avec les problématiques de protection des enfants PDI et des communautés hôtes ; Apprécier les capacités locales dans la réponse à la crise humanitaire ; 1 Rapport du CONASUR du 8 septembre 2020 RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
Apprécier les dispositions mises en place dans le cadre de la prévention contre la pandémie à coronavirus (COVID-19) ; Formuler des recommandations pertinentes à l’endroit des acteurs du secteur de l’éducation. III. METHODOLOGIE 4 La mission d’évaluation complémentaire dans le secteur de l’éducation a été conduite par ICAHD International et la Direction Régionale du Ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire (MFSFAH). La Direction régionale du MFSFAH a facilité l’accès des équipes d’ICAHD international aux personnes déplacées internes (PDI) ainsi qu’aux communautés hôtes et a introduit l’organisation auprès des Directeurs Régionaux de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle (DREPPNF) et de l’enseignement post-primaire et secondaire (DREPS) qui, à leur tour, nous ont ouvert les portes de leurs Directions Provinciales respectives et des écoles (Primaires, CEG, Lycées). La méthodologie adoptée par ICAHD est basée sur l’approche participative, en utilisant les outils d’évaluation du Cluster Education pour les focus groups et les informateurs clés (fiches d’évaluation des autorités, des écoles, et le questionnaire pour les Focus- group) à travers : 1) la conduite de focus-group de 5 à 10 personnes constitués selon le genre, la tranche d’âges, l’accès ou non à l’éducation et le type de communauté (groupes de filles, garçons, femmes, hommes, PDI, hôtes), 2) des entretiens structurés et semi-structurés avec les informateurs clés que sont : Les Directeurs Régionaux, Provinciaux de l’éducation préscolaire, primaire et non formel (DREPPNF) et de l’enseignement post-primaire et secondaire (DREPPS) avec la contribution de leurs chefs de services statistiques ; études et planifications, Directeurs d’école ainsi que le Directeur Régional et le Directeur Provincial de l’Action humanitaire du chef-lieu de Région, 3) l’analyse documentaire : les équipes d’ICAHD ont analysé les documents et rapports mis à disposition par les différentes autorités des services étatiques rencontrées et les publications du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) concernant l’évolution de la situation des PDI au Burkina Faso, 4) l’observation directe lors des focus group ou lors des visites dans certains établissements scolaires (état des infrastructures scolaires et surpeuplement des certaines salles de classe). La procédure administrative et hiérarchique recommandée a été suivie, ce qui a facilité l’accès d’ICAHD aux des services publics. La précision de certaines questions relatives aux chiffres a poussé les DR à demander plus de temps et l’appui de leurs techniciens pour fournir les chiffres. RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
3.1. Entretiens réalisés Au total, sept (7) entretiens ont été réalisés avec les autorités. Il s’agit de : 5 Autorités DP Action DR éducation DR DP enseignement Chef de service Etudes Chef de service Directeur de humanitaire préscolaire, enseignement post-primaire et & Planification de la Action l’école primaire du Boulgou primaire et post-primaire et secondaire du Direction provincial du Humanitaire de Kontambossé non formelle secondaire Boulgou Koulpélogo Pouytenga de Ouargaye Nbre d’entretiens 01 01 01 01 01 01 01 Total entretiens 07 3.2. Focus-group réalisés Treize (13) focus-group ont été réalisés les enfants (scolarisés/déscolarisés), les parents (PDI et Hôtes) selon le genre et les tranches d’âges dans quatre (4) communes (Ouargaye, Bittou, Pouytenga, Gounghin) : Région CENTRE-EST Province Koulpélogo Boulgou Kouritenga Commune Ouargaye Bittou Pouytenga Gounghin Site FG Action sociale Mairie Ecole Atelier Lycée Yargo Yargo Marché Lycée Lycée Lycée Hangar primaire mécaniqu privé Beer départeme privé privé du village Bittou A e Scheba ntal Typologie Filles Garçons Parents Filles Garçons Garçon Parents Parents Garçons/ Filles Garçons Filles Parents scolarisé scolaris PDI scolarisées non scolarisés PDI/Hôtes PDI/Hôtes Filles non scolarisées scolarisés scolarisées hôtes es és Femmes scolarisés Hommes Femmes scolarisés Hommes Tranche d’âge 13 – 15 9 – 12 24 – 70 9 – 12 ans 11 – 17 13 – 15 27 – 68 28 – 56 12 – 17 13 – 15 9 – 12 ans 9 – 12 ans 37 – 74 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Nbre de focus 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 group Nbre de 06 06 07 07 09 08 10 08 10 10 07 07 05 participants Total FG 13 Total 100 Participants FG RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
3.3. Les différents documents consultés : - Le Dashboard du CONASUR portant sur la situation générale et par commune des PDI, du 08 septembre 2020, a permis aux équipes d’ICAHD d’identifier les communes prioritaires depuis l’enquête initiale et qui restent inchangées (communes à forte concentration de PDI) ; 6 - Le rapport final de la mission d’évaluation rapide des besoins des personnes PDI et des communautés hôtes dans la région du Centre-Est du 16 au 20 novembre 2020 ; - L’arrêté de prorogation du couvre-feu dans la province du Koulpélogo qui indique les horaires à respecter par les populations ; - Les Fichiers statistiques fournis par la DREPPNF et la DREPPS du Centre- Est présentant la situation des établissements (fonctionnels ou non, réouverts ou fermés, accueillant ou non des PDI, effectifs des élèves et des enseignants, etc.). 3.4. Les observations directes réalisées : - Surpeuplement des salles de classes et manque de table-bancs observés à l’école primaire de Bittou A, où les effectifs des élèves dépassent 90 élèves par classe, pour le CP1 et CP2 ; et 80 élèves pour les CE et CM. Les élèves s’assoient à 4 ou parfois à 5 par table-banc. ; - La dégradation très avancée des bâtiments et des sols observés à l’école de Pissi-Zaocé dans la commune de Gounghin ; - Un nombre important d’enfants déscolarisés ayant opté pour une formation professionnelle sans accompagnement. Cas d’un garage de motos à Bittou ayant accueilli près d’une dizaine d’enfants déscolarisés et non scolarisés de 11 à 17 ans. Garage privé, enfants déscolarisés, Bittou_12022021 Classe surpeuplée au Lycée privé Beer Scheba_Pouytenga Classe surpeuplée au Lycée privé Beer Scheba, Pouytenga_11022021 Garag RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
IV. RESULTATS 4.1. Environnement et défis opérationnels L’environnement sécuritaire dans les Provinces du Boulgou et du Kouritenga reste stable selon les autorités locales interrogées. Aucune école, aucun enseignant, aucun 7 élève n’a été victime d’attaque durant les douze (12) derniers mois. Ces deux provinces, du fait de leur relative stabilité, accueillent 83% des PDI de la région, soit près de 19 378 personnes des 23 392 PDI. Les forces de défense et de sécurité exercent leur autorité régalienne, assurent la protection des biens et des personnes et garantissent la libre circulation de tous. Toutefois, le contexte sécuritaire de la province du Koulpélogo demeure relativement stable (pas d’attaque contre les écoles, élèves et enseignants durant ces 12 derniers mois) mais l’environnement sécuritaire n’est toujours pas rassurant du fait de la présence de GANI dans la province. Malgré la réouverture presqu’au forceps de six (6) écoles (dont 1 de Gaonghin/Comin-Yanga comptabilisée pour l’année scolaire précédente) dans la province du Koulpélogo pour l’année scolaire 2020-2021, trente-deux (32) d’entre elles restent toujours fermées pour un effectif de 4.301 élèves (2.581 garçons et 1.720 filles) du fait de l’insécurité dans les CEB de Comin-Yanga (13 écoles), Soudougui (09), Yondé (10). Le couvre- feu est toujours en vigueur du fait de l’insécurité et a été prorogée le 19 février 2021 avec un allègement de l’horaire (22h à 4h00 du matin). Pour l’autorité régionale, toutes les conditions de la réouverture ne sont pas réunies et ces écoles leur restent inaccessibles (absence de vue réelle sur ces établissements). Les dispositions prises dans le cadre de la prévention contre la COVID-19 restent toujours minimales. Dans toutes les provinces visitées, les mesures de distanciation sociale et de protection (port du masque) ont été rarement observées, quand bien- mêmes les autorités rencontrées affirment que la population est consciente de l’évolution de la maladie au Burkina Faso. Enseignants et élèves se côtoient sans port de masque et les dispositifs de préventions font défaut. La région n’a véritablement pas bénéficié d’appui en termes de dispositifs de prévention (dispositifs de lavage de mains, de savons/gels, masques, etc.). La région n’a pas véritablement bénéficié de campagnes de sensibilisation sur la COVID-19. Via les radios étatiques et privées, et grâce au soutien de certaines Mairies (comme à Bittou), certains messages de prévention, du gouvernement ont pu atteindre les populations. Les populations se sont donc majoritairement informées via les réseaux sociaux, et les séances de sensibilisation à la COVID-19 des enseignants auprès de leurs élèves furent peu régulières. Il est bon de signaler qu’aucune école ou établissement scolaire n’a fermé pour cause de COVID-19 en dehors de la mesure nationale de fermeture des écoles en mars 2020 et de leur réouverture le 1er octobre 2020. Aucun décès pour cause de COVID-19 n’a été enregistré au niveau des élèves, enseignants et autres personnels des écoles de la région du Centre-Est. Toutefois, des cas de COVID-19 ont été enregistrés parmi les RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
élèves, enseignants et autres personnels de l’école selon la Direction régionale de l’enseignement post-primaire et secondaire. Les défis opérationnels sont nombreux en termes d’appui à la reconstruction/réhabilitation/équipement/prise en charge psychologique et/ou psychosociale des écoles qui ont réouvert et d’accompagnement pour la réouverture des écoles encore fermées. 8 4.2. Analyse sectorielle (éducation) 4.2.1. Statistiques issues de l’analyse documentaire La région du Centre-Est compte une Direction régionale de l’éducation préscolaire, primaire et non formel (DREPPNF) et une Direction de l’enseignement post-primaire et secondaire (DREPPS). 4.2.1.1. DREPPNF 1) Nombre de Circonscriptions d'Education de Base (CEB), d'écoles, d'élèves par sexe et d'enseignants du public Nombre d'enseignants en Nombre Nombre Nombre d'élèves Structure classe du public de CEB d'écoles Garçons Filles Total Hommes Femmes Total DPEPPNF Boulgou 18 587 69 186 65 932 135 118 1 391 1 606 2 997 DPEPPNF Koulpélogo 10 237 26 323 20 843 47 166 715 489 1 204 DPEPPNF Kouritenga 14 328 45 590 43 742 89 332 856 1 159 2 015 Total région 42 1 152 141 099 130 517 271 616 2 962 3 254 6 216 Sur un effectif total de 271 616 élèves encadrés par 6 216 enseignants en fonction pour la région, seuls 432 élèves du primaire (220 garçons et 212 filles) et 02 filles du préscolaire sont des PDI, soit 0,16% des effectifs inscrits dans les établissements publics de la région. Ces élèves PDI sont essentiellement inscrits dans les établissements scolaires et préscolaires des communes de Gounghin (13 écoles primaires et 01 école préscolaires), Koupéla (33 écoles primaires) et Pouytenga (22 écoles primaires). Ce sont au total 68 écoles primaires et 01 école préscolaire qui ont reçu ou accueilli des élèves PDI dans la seule province du Kouritenga, qui accueille près de 67% des PDI de la région. L’absence ou l’insuffisance d’inscription des élèves PDI dénote du manque d’informations, au niveau des populations PDI, concernant l’inscription systématique et gratuite (sans frais) des élèves PDI dans les écoles publiques décidée par l’Etat. De plus, cette faible scolarisation des enfants PDI peut être imputé à un manque de suivi et de coordination entre les différents services publics en charge des PDI et du secteur de l’éduction. Le manque ou la déliquescence d’infrastructures, l’insuffisance d’équipement, le surpeuplement des classes qui entrainent parfois le refus d’inscription de certains élèves, expliquent également ce constat. Enfin, l’insécurité dans la province du Koulpélogo, zone de départ des PDI et la faible présence de PDI au niveau RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
du Boulgou pourraient expliquer les disparités cette faible présence des élèves PDI, dans ces zones. 2) Nombre d'écoles fermées pour insécurité dans la région Nombre Nombre d'élèves Structure d'écoles Garçons Filles Total DPEPPNF Boulgou 0 - - - 9 DPEPPNF Koulpélogo 32 2 581 1 720 4 301 DPEPPNF Kouritenga 0 - - - Région 32 2 581 1 720 4 301 Selon la Direction provinciale de l’éducation préscolaire, primaire et non formel de Ouargaye, ces écoles sont fermées et n’ont pu ouvrir ailleurs. Leurs services n’ont pu suivre ou tracer ces élèves du fait des mouvements de populations et de l’insécurité. Ces élèves seraient livrés à leur propre sort, ou à celui de leurs parents dans les lieux d’accueil. Quant aux enseignants des 32 écoles fermées dans la province de Koulpélogo, ils ont été mis à la disposition du Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales qui les a tous redéployés au niveau national. Le retour à une stabilité au niveau sécuritaire reste une condition primordiale pour l’amorce de la réouverture d’écoles, avec une implication forte des communautés, des parents d’élèves et des forces de sécurité. 4.2.1.2. DREPPS Selon la Direction Régionale de l’Enseignement Post-Primaire et Secondaire, l’ensemble de la Région du Centre Est comptabilise : 1) 464.419 élèves inscrits dans l’éducation formelle 2) 1.464 élèves déscolarisés (ayant abandonné les études) dont 682 filles et 782 garçons 3) 616 enseignants permanents 4) 540 enseignants non permanents constitués de permanents dispensant des cours dans le privé et des vacataires candidats à plusieurs concours de la fonction publique (d’où la fa fragilité dans le secteur privé) 5) 208 enseignants en situation normale 6) 30 enseignants ayant décroché ou ayant abandonné leur poste à cause des menaces permanentes, de la peur ou d’une faible capacité de résilience et de la tuerie de 5 enseignants en 2019 7) 94 Lycées et Collèges publics dont 32 Lycées et 62 CEG (collèges d’enseignement général) 8) 68 Lycées et Collèges privés dont 40 CEG et 28 Lycées 9) 08 élèves PDI inscrits à Bagré, dans la commune de Bittou (chiffre interpellatif du détachement, de l’insuffisante implication accordée au élèves PDI du secondaire) RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
4.2.2. Données issues des entretiens et focus-group sur la perception de l’éducation par la population 4.2.2.1. Les principales barrières à l’éducation selon les différentes catégories de personnes interrogées 1) Les principales barrières à l’éducation selon les enfants : - L’insécurité (conflits et attaques terroristes) 10 - Le manque de moyens financiers ou la situation de pauvreté ou d’indigence des parents à faire face aux besoins - Les enlèvements ou rapt des filles - Le mariage précoce d’enfants, qui n’épargne aucune classe du secondaire (exemple d’une fille de 5ème mariée l’an dernier au Lycée départemental de Ouargaye) - La surcharge des tâches domestiques - La surcharge des classes et les mauvaises conditions d’enseignement - La désertion des salles de classes pour le commerce (la province du Kouritenga est réputée pour être une grande zone commerciale), les travaux agricoles ou pour le pâturage, les petits métiers tels la mécanique, la menuiserie, la maçonnerie ou l’orpaillage (comme à Bittou) - L’absence d’électricité tant à l’école que dans les foyers (exemple des élèves de l’école Ouargaye 1) - Le manque de suivi des parents pour les études de leurs enfants - Le refus d’aller à l’école ou le manque d’intérêt pour l’école (l’école buissonnière) - Les problèmes de santé - L’absence d’infrastructures Wash Focus group Filles scolarisés (9-12 ans), Ecole primaire Bittou A_12022021 RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
2) Les principales barrières à l’éducation selon les parents : - L’insécurité - La pauvreté des parents - La fermeture des écoles pour cause d’insécurité - Le déplacement forcé (exemple des PDI ayant trouvé refuge dans la région) - Le mariage d’enfants - L’abandon volontaire de l’école 11 - L’absence de documentation (extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif) - L’absence de logement pour les PDI - Les problèmes de santé - La gratuité de façade de l’école qui n’est qu’un slogan (cout élevé des frais d’inscription qui peuvent coûter 35 mille pour une classe de 6ème dans le privé qui a la part belle face au public et des frais d’examen) - La difficulté d’accès à l’école pour les handicapés (non prise en compte de leur situation dans la construction ou la mise en place des infrastructures scolaires : absence de rampes et de moyens de mobilité) - Le manque d’information pour faciliter la scolarisation des enfants PDI - Le désintérêt de l’Etat pour le secteur de l’éducation avec des écoles en ruine (Insuffisance/manque d’infrastructures, de matériel, d’entretien, d’enseignants, etc.) Focus group Parents Femmes PDI, Mairie de Bittou_12022021 Focus group Parents Hommes PDI, Yargo (Pouytenga)_11022021 4.2.2.2. Les besoins urgents dans le domaine de l’éducation selon les différentes catégories de personnes interrogées 1) Les besoins urgents dans le domaine de l’éducation selon les enfants : - L’éclairage pour les études tant à l’école qu’à la maison - La construction de points d’eau et d’infrastructures Wash dans les écoles qui en sont dépourvues ou d’augmenter le nombre de points d’eau dans les RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
établissements scolaires comme au Lycée départemental de Ouargaye ou à l’école primaire Bittou A - Un besoin de construire des infrastructures Wash pour les PDI à Ouargaye, près de l’école Ouargaye 1 car ces utilisent excessivement les latrines de l’école - Un besoin de table-bancs additionnelles pour les établissements surchargés - Un besoin de manuels scolaires (Français et Mathématiques) pour le post- primaire et le secondaire 12 - Un besoin d’équipement des bibliothèques scolaires (comme au Lycée départemental de Ouargaye) - Un besoin en bourses scolaires pour accompagner certains enfants brillants dont les parents manquent de moyens financiers - Un besoin en Kits d’hygiène pour les jeunes filles - Un besoin en vêtements - Un besoin de rescolarisation ou d’accompagnement (frais de formation, matériels, alphabétisation, installation, etc.) pour la formation qualifiante/professionnelle (déscolarisation prononcée à Bittou par exemple) 2) Les besoins urgents dans le domaine de l’éducation selon les parents : - Rescolarisation des enfants déscolarisés pouvant encore intégrer l’école - Relance économique des parents pour soutenir la scolarisation des enfants - Documentation tant des enfants que des parents (les femmes en particulier) - Un besoin de préparer le retour des PDI et l’accès à l’école dans les localités d’origine des PDI (sécurité, reconstruction/réhabilitation/équipement des infrastructures scolaires, etc.) - Un besoin de présence des Organisations d’aide pour soutenir le secteur de l’éducation. - Un besoin de salles de classes supplémentaires (construction et équipement) comme à Gounghin où le manque/insuffisance de classes débouche souvent sur le refus des professionnels de l’école d’inscrire certains enfants selon les parents interrogés - Un besoin de révision du dispositif de gratuité l’école qui reste un « mauvais langage » pour les parents qui indiquent que l’éducation est gratuite mais que l’enseignement est payant car ils le vivent au quotidien - Arrêter de faire passer tous les enfants en classe supérieure alors qu’ils n’ont pas le niveau et que les infrastructures scolaires ne suffisent pas - Un besoin d’enseignants (en former plus) - Un besoin d’accompagnement scolaire des enfants vulnérables des communautés PDI et hôtes. 3) Les besoins urgents dans le domaine de l’éducation selon les autorités : o Besoins urgents pour les écoles réouvertes avec l'objectif de veiller à ce que l'éducation ne soit plus perturbée dans ces zones : RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
- la mise en place d'un Comité de veille dynamique dans ces écoles impliquant une formation de ses membres et des motivations - la dotation en vivres de ces écoles durant toute l'année scolaire pour éviter des déperditions et soutenir les parents - la formation des enseignants à l'approche SAFE SCHOOL qui vise à préparer les enseignants qui travaillent dans un contexte d'insécurité à engager leurs élèves à cartographier la vulnérabilité de leur propre écoles et à élaborer des 13 plans de préparation/réponse ; ainsi que sur l'approche SSAP (Stratégie de Scolarisation Accélérée ou la Passerelle) pour gérer les retards dans les programmes et accroitre le taux de scolarisation - la mise en place d’un traitement spécial des enseignants dans ces zones (prise en charge psychologique si nécessaire, primes de motivation). o Besoins urgents pour les 32 écoles toujours fermées en termes d’accompagnement : - Echanges/sensibilisations avec la population et les enseignants sur la nécessité de réouverture des écoles - Mise en place d’un comité de veille avant l'ouverture de l’école - Rouvrir les écoles fermées avec une garantie sécuritaire accrue surtout dans les zones de Comin-Yanga et de Soudougui - Reconstruction/restauration des écoles - Dotation en matériels didactiques et en vivres - Affectation d’un enseignant comme Directeur d'écoles pour la réouverture, qui enseignait déjà dans la commune concernée, - Formation des enseignants sur l'approche SAFE SCHOOL et SSAP - Prise en charge/accompagnement psychologique des enseignants et des élèves des zones affectées par l’insécurité, particulièrement d’un enseignant rescapé de l’attaque de l’école primaire de Maitagou ayant enregistré la tuerie de 5 enseignants en avril 2019 o Besoins urgents pour d’ordre générale et régionale : - Formation des enseignants sur l'approche SAFE SCHOOL et SSAP ainsi que la protection générale et la résilience (par province) - Manque de points d’eau dans 34 établissements post-primaires et secondaires et de latrines dans 20 établissements post-primaires et secondaires - Manque de toitures pour certains bâtiments décoiffées par le vent dans les établissements post-primaires et secondaires (CEG Municipal de Komtoèga, Lycée Départemental de Bittou, Lycées Municipal de Bittou, CEG de Oueloguin, CEG de Zoaga) - Renforcement global des établissements en table-bancs pour ne pas mettre les parents à contribution comme c’est le cas à chaque rentrée scolaire - Appui de l’administration en logistique (motocyclette), équipement, carburant, matériel informatique, fournitures de bureau. RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
14 Entretiens avec le DREPPS, le DREPPNF et le DPEPPS de la région du Centre-Est (de la gauche vers la droite) V. CAPACITES DE REPONSE EXISTANTES 5.1. Les Réponses de l’Etat ou services étatiques : L’Etat et ses différents services ainsi que les autorités qui les incarnent sont présents dans toutes les provinces de la région avec des moyens limités eu égard aux enjeux sécuritaires, économiques, sociaux et humanitaires. Les services étatiques restent disposés et disponibles à accompagner les différents acteurs qui viennent en appui à l’Etat. Les autorités administratives et traditionnelles sont engagées auprès des populations PDI et des communautés hôtes pour une réponse coordonnée aux besoins de protection. S’agissant de l’enregistrement des PDI (y compris les enfants), les services en charge de l’action humanitaire et le CONASUR poursuivent l’enregistrement électronique avec les tablettes dans les différentes localités de la région. Toutefois, le processus est parfois ralenti ou souvent interrompu dans certaines zones telles Comin-Yanga ou Soudougui pour des raisons sécuritaires. En outre, les services étatiques en charge de l’action humanitaire mettent à disposition toutes les données sur les PDI, coordonnent et facilitent les interventions des différents acteurs sur le terrain. S’agissant de la province du Koulpélogo, les services de la DREPPNF et ses démembrements ont procédé méthodiquement et progressivement à la réouverture de six (6) écoles fermées en impliquant toutes les parties prenantes au niveau communautaires et sécuritaire. RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
La décision étatique prise pour l’inscription sans délai et sans frais a lieux dans toutes les provinces, bien que certains réglages pratiques (large diffusion, exonération effective, accroissement des capacités, etc.) s’avèrent nécessaires pour une meilleure mise en œuvre et réduire ainsi les disparités observées. De plus, les opportunités de formation professionnelle pour les enfants déscolarisés ou non scolarisés existent à travers des maitres-artisans à Bittou et à Ouargaye. Les capacités d’accueil des établissements publics sont limitées (effectifs pléthoriques, 15 vétusté des infrastructures, absence ou insuffisance d’équipements, grands retards observés dans la distribution des manuels scolaires dans le cadre de la gratuité de l’école, etc.). 5.2. La présence des acteurs humanitaires dans le secteur de l’éducation De nombreux acteurs, essentiellement des associations de développement, sont enregistrés au niveau de l’éducation dans la région du Centre-Est. Néanmoins, au niveau des écoles formelles, cette présence reste peu visible Les organisations présentes dans le domaine de l’éducation dans la région du Centre- Est sont : - Dans la province du Koulpélogo : les ONG Water-aid (EHA, gestion des menstrues en milieu scolaire, renforcement des cantines scolaires pour l’amélioration de l’état nutritionnel des élèves couvrant 50 écoles dans 22 communes des 3 provinces de la région), OCADES, Projet FEJ (Fonds Enfants Jeunes à Ouargaye, Comin-Yanga, Fangha pour l’octroi de bourses scolaires aux élèves OEV du post-primaire et du secondaire, de vivres à 5 écoles par commune, la formation professionnelle de jeunes déscolarisés en mécanique, soudure et maçonnerie) ainsi que 11 associations de développement dont l’une des plus active est TIN-TUA (alphabétisation à travers les centres Bama Nuara) ; - Dans la province du Kouritenga : l’ONG Plan International (Protection_accès à l’école, éducation inclusive, santé), EHA, cantine scolaire, équipement /intervention dans toutes les communes de la province) ainsi que 11 associations locales de développement ; - Dans la province du Boulgou : les ONG OCADES (éducation inclusive et insertion des enfants handicapés dans la localité de Garango) et Dakupa (alphabétisation et école bilingue bissa, moré et français dans les communes de Tenkodogo et Garango) ainsi que 03 associations locales de développement. RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
VI. RECOMMANDATIONS 16 A l’issue de l’évaluation complémentaire des besoins dans le secteur de l’éducation et d’assistance aux PDI et communautés hôtes de la région du Centre-Est, il s’avère nécessaire de : Recommandations Acteurs Plaider pour renforcer ou garantir la sécurité dans les zones d’insécurité propices à la réouverture Etat/Cluster Protection & AoR d’écoles fermées Education/Autres partenaires Ministère de l’éducation Nationale/Acteurs Appuyer les écoles qui ont réouvert et celles à rouvrir ou à réhabiliter par des programmes de humanitaires/Communautés locales/Autres reconstruction, réhabilitation/restauration et dotation d’équipements partenaires Accompagner les 6 écoles qui ont réouvert dans la province du Koulpélogo à travers des DREPPNF/Acteurs programmes/projets de prise en charge psychologique, d’appui en vivres par le biais des cantines humanitaires/communautés locales/Autres scolaires, de formation sur le Safe School et le SSAP partenaires de l’éducation DREPPNF/DREPPS/Acteurs Appuyer la formation qualifiante/professionnelle des enfants et jeunes déscolarisés de la région humanitaires/communautés locales/Autres par l’octroi de bourses de formation et de kits de lancement d’activité partenaires de l’éducation Acteurs humanitaires/Autres partenaires de Equiper les élèves en lampes solaires pour les études l’éducation DREPPNF/DREPPS/Cluster Plaider pour l’implication des acteurs Wash pour soutenir des programmes de construction ou de Protection/Acteurs humanitaires réhabilitation d’infrastructures Wash (point d’eau/fontaine/latrine) dans les écoles prioritaires Wash/Autres partenaires de l’éducation DREPPNF/DREPPS/Acteurs L’appui à la construction de rampes dans des écoles accueillant des handicapés moteurs pour des humanitaires/Autres partenaires de étude dans un environnement propice et en supports (béquilles, fauteuils roulants, etc.) l’éducation Sensibiliser les parents à l’importance du suivi des enfants et en créant des conditions propices à DREPPNF/DREPPS/Acteurs l’étude, sur les avantages liés à la scolarisation des enfants, sur les pratiques culturelles néfastes humanitaires/Communautés/Média/Autres (rapt de jeunes filles et mariage précoce, MGF, etc.) partenaires de l’éducation RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
DREPPNF/DREPPS/Ministères de la justice Appuyer les élèves victimes/survivantes de VBG (Assistance médicale, et de la santé/Acteurs humanitaires/Autres psychologique/psychosociale et juridique) partenaires de prise en charge Poursuivre les campagnes de sensibilisation sur le COVID-19 dans les écoles et à la maison à Ministères de la santé et de l’éducation 17 travers différents canaux (média, réseaux sociaux, sensibilisations, etc.) par des programmes de nationale/Collectivités/Communautés/Acteurs prévention (formation sur le COVID-19, humanitaires/Autres partenaires du secteur DREPPNF/DREPPS/Collectivités/Acteurs Installer et/ou renforcer les dispositifs de lave-mains et mettre à disposition de gels humanitaires/Autres partenaires de hydroalcooliques, etc. dans le cadre de la prévention contre le COVID-19 dans les écoles l’éducation Ministère de l’urbanisme et de Participer au relèvement économique des parents par des appuis en logements (PDI vulnérables l’habitat/Structures financières/Acteurs par exemple), pour des AGR afin que les parents soutiennent les études de leurs enfants humanitaires/Autres partenaires DREPPNF/DREPPS/Ministère de la Soutenir les jeunes filles en kits d’hygiène santé/Acteurs humanitaires/Autres partenaires Ministère de l’éducation Informer et sensibiliser les familles PDI et hôtes aux mesures prises par l’état pour la scolarisation nationale/MFSNFAH/Collectivités des enfants en général et particulièrement les enfants PDI locales/Leaders communautaires/Acteurs humanitaires/Média/Autres partenaires Ministère de l'Administration Territoriale et de Poursuivre l’appui à la documentation civile à travers des opérations d’établissement de la Décentralisation ainsi que de la Justice et documents civils et d’identification de l’éducation nationale/Collectivités locales/ Acteurs humanitaires/Autres partenaires Ministères de la santé et de l’éducation nationale/Collectivités locales/leaders Organiser des sensibilisations sur la lutte contre le coronavirus communautaires/Acteurs humanitaires/Autres partenaires RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
VII. CONCLUSION La région du Centre-Est, 6éme région humanitaire, reste une zone peu couverte par les actions humanitaires. Les besoins dans le 18 secteur de l’éducation sont énormes tant dans les domaines de l’Accès que de la Qualité de l’éducation en situation d’urgence. Il y a actuellement, 13 100 enfants PDI (6 588 garçons et 6 512 filles) et environ 20 000 enfants de la communauté hôte affectés par la crise et à risque de rupture scolaire durable. 2 Ces enfants ont besoin d’interventions d’urgence, afin de favoriser leur retour à l’école et limiter les ruptures de parcours scolaire. Ces besoins en éducation d’urgence sont : les infrastructures/équipements/matériels scolaires, la formation des enseignants sur l’approche SAFE SCHOOL, la cantine scolaire, le Wash dans les école, la mobilisation communautaire en faveur de l’éducation en situation d’urgence en contexte de Covid-19 dans un cadre de coordination des interventions humanitaires sectorielles avec la pleine participation des bénéficiaires et des autorités étatiques pour renforcer le plaidoyer en faveur de la protection des populations affectées. Si deux des trois provinces du Centre-Est sont marquées par un contexte sécuritaire stable, la province du Koulpélogo reste moyennement stable avec 32 écoles encore fermées dans les zones de Comin-Yanga et de Soudougui du fait de l’insécurité. Avec la réouverture de 6 écoles, cette province mérite une attention particulière. 2 Source : Action Humanitaire du Centre Est RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’EVALUATION COMPLEMENTAIRE AU CENTRE-EST
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