NOTE SYNTHETIQUE SUR LA GESTION SYLVO - PASTORALE DES FORÊTS DE CHENE LIEGE - Institut National de la Recherche Forestière Arboretum de Bainem BP ...
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Institut National de la Recherche Forestière Arboretum de Bainem BP 37 Cheraga. Alger NOTE SYNTHETIQUE SUR LA GESTION SYLVO - PASTORALE DES FORÊTS DE CHENE LIEGE M. NEDJAHI Directeur de l’Institut National de Recherche Forestière
SOMMAIRE INTRODUCTION AIRE DE REPARTITION DU CHENE LIEGE OPERATIONS TECHNIQUES PLANIFIEES DANS LE PLAN DE GESTION INTEGRE (SYLVO- PASTORAL) DES FORETS DE CHENE LIEGE ASPECTS DE FORMATION CONCLUSION
1- INTRODUCTION Le chêne liège est considéré comme une espèce forestière d’importance économique et écologique. Pour mieux valoriser ces forêts, la filière liège a été mise en place, elle regroupe l’administration forestière, et les opérateurs économiques qui activent dans l’exploitation, la production, la transformation et toute l’économie du liège. Le diagnostic établi sur cette filière montre que les mécanismes d’encadrement et tout l’environnement y afférant doivent être réajustés tant sur le plan de la gestion des forêts que sur le plan des opérations économiques proprement dites. Dans ce cadre, la présente communication constitue une synthèse sur le plan technique, compte tenu des résultats de la recherche forestière, sur les bonnes pratiques d’une gestion intégrée et durable des formations forestières de chêne liège.
2- AIRE DE RÉPARTITION Le chêne liège est une espèce forestière localisée dans le bassin méditerranéen occidental, son aire de répartition figure dans la carte ci-dessous : En termes de superficies de forêts de chêne liège, l’Algérie est classé au 3ème rang mondial comme le montre le diagramme ci-dessous :
En ce qui concerne l’Algérie, les forêts de chêne liège sont inégalement réparties au nord du territoire, elles sont plus présentes au centre et à l’est principalement dans des bioclimats sub humide à humide. On distingue par région géographique :
3- OPERATIONS TECHNIQUES PLANIFIÉES DANS LE PLAN DE GESTION INTÉGRÉ (SYLVO-PASTORAL) DES FORÊTS DE CHÊNE LIÈGE L’unité de gestion de base est la parcelle. Elle peut être classée en fonction de sa contenance et de sa vocation en : 1 Parcelles de production de liège 2 Parcelles de parcours pour les peuplements adultes 3 Parcelles de régénération 4 Parcelles de conservation de la biodiversité (noyau de conservation in situ)
3.1- PARCELLES DE PRODUCTION DE LIÈGE Par ailleurs et à titre indicatif le diagramme suivant retrace la production de liège de 1986 à 2010 : L’exploitation du liège s’effectue par rotation tous les 9 à 12 ans, suivant la fertilité de la parcelle. Il est à noter que la production annuelle du liège évolue comme le montre le graphe suivant :
PRATIQUES DE RÉCOLTE DU LIÈGE A -Différentes phases de la récolte de liège Le liège mâle : il s’agit de la première récolte, Ce liège est compact, dépourvu d’élasticité, profondément crevassé et de couleur gris clair. Le liège de reproduction : extrait durant les autres récoltes successives, plus homogène, plus élastique et beaucoup moins crevassé que le liège mâle.
Qualité du liège La classification des lièges, au sens scientifique, est complexe et fait appel à de nombreux critères physiques, anatomiques et chimiques. Ainsi, en général, les approches utilisées se basent sur des critères subjectifs, le plus souvent visuels : épaisseur et aspect du liège. Les acheteurs (transformateurs) du liège en Algérie, la plupart très expérimentés, sur la seule base d’une analyse visuelle, procèdent à la classification de lots homogènes qui correspondent et répondent à leur demande (différents industriels de transformation). Lorsqu’on croise les différents aspects avec les épaisseurs, on obtient une combinaison de données que l’on regroupe au sein d’une classification de qualité. IPROCOR propose une classification basée sur cinq classes d’épaisseurs et 7 classes d’aspects. Classes Epaisseur en ligne Epaisseur en mm 1 Plus de 19 lignes 42,75 2 Entre 15 et 19 lignes 33,75 à 42,75 3 Entre 13 et 15 lignes 29,75 à 33,75 4 Entre 11 et 13 lignes 24,75 à 29,75 5 Moins de 11 lignes 24,75 Epaisseur en mm Catégories >54 Sur-épais 45 à 54 Epais 40 à 45 Demi épais 32 à 40 Régulier 27 à 32 Juste 22 à 27 Mince
3.2- PARCELLE DE RÉGÉNÉRATION Ces parcelles concernent des vieux peuplements et des peuplements dégradés par différents facteurs. Il s’agit de les réhabiliter soit par régénération naturelle (glandes et recepage), soit par régénération artificielle (plantation). Il faut autant que possible faciliter la régénération naturelle notamment par une mise en défens stricte d’au moins 4 ans. Quant à la régénération artificielle une densité de 1200 plants/ha est préconisée pour arriver au stade de peuplement mûr à 200/250 tiges à l’hectare. 3.3- PARCELLE DE PARCOURS Le parcours en forêt de chêne liège est très intense et les espèces végétales palatables sont nombreuses et diversifiées notamment les légumineuses (trèfles et luzernes) et les graminées (bromes et dactyles). Dans les parcelles des forêts dégradées (maquis de moyenne et haute altitude), comme par exemple les parcelles de la forêt du Djebel El Ghora (wilaya de Tarf), les pelouses de chêne liège mise en défens pendant 3 à 4 ans permettent d’obtenir une production en matière sèche de l’ordre de 1,67 tonnes/ha et une valeur maximale en production de matière verte de 5,43 tonnes/ha. Il est à noter que ces pelouses constituant des parcelles identifiées et localisées dans le plan d’aménagement doivent faire l’objet d’un règlement pastoral avec un système de rotation basé sur l’estimation de la charge pastorale du bétail à l’hectare. Cette réglementation doit être conforme au droit d’usage des populations riveraines. Charge pastorale : exemple forêt de chêne liège de Jijel POPULATIONS DENSITE (ha) NORMES THEORIQUES Bovine 99 400 0.42 0.5 ha /tête Ovine 134 600 0.57 0.1 ha /tête Caprine 68 500 0.30 0.1 ha /tête
3.4- PARCELLES DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ IN SITU En plus de la conservation de la biodiversité dans les parcs nationaux et les réserves biologiques, la biodiversité dans les formations de chêne liège est très riche et doit être inventoriée et cartographiée en vue de localiser des noyaux de conservation où cette biodiversité est maximale. Les peuplements porte graines qui servent de semenciers doivent être intégrés dans ces noyaux de conservation et feront l’objet d’une gestion spécifique au plan sylvicole et écologique.
Planning annuel des activités forestières en en forêt de chêne liège / série / parcelle 1 : infrastructures – rideaux biologiques (tranché par feu) 2 : opérations sylvicoles – éclaircies- dépressages - assainissements – récolte des semences (PPG) 3 : récolte de liège 4 : régénération – reboisement - repeuplement 5 : gestion des parcours 6 : gestion biodiversités (faune – flore – PPG – plantes médicinales et aromatiques) 7 : Apiculture et arboriculture fruitière
4- ASPECTS DE FORMATION Les formations seront axées sur les thématiques suivantes : *Gestion des forêts : plan d’aménagement intégré, fascicule de gestion, santé des forêts, semences et peuplements porte graines ; * Organisation des chantiers d’exploitation de liège (démasclage, débardage, dépôt et classification des lièges) *Gestion de parcours : estimation des unités fourragères, rotation des parcours par parcelle, charge du bétail à l’hectare ; *Infrastructures : routes, pistes, tranchées pare feu (rideau biologique), points d’eau, layons, entretien du parcellaire (séries, parcelles et sous parcelles). *Ces formations de courte durée par type de thématique peuvent être organisées par la DFRV dans le centre de formation technique de Jijel où toutes les conditions pédagogiques et logistiques sont réunies. L’INRF renforcera sa contribution dans ces formations à prévoir.
5-CONCLUSION * Les forêts de chêne liège correctement aménagées et gérées peuvent être une source importante de revenus économiques et peuvent améliorer le développement social dans les territoires ruraux dans le cadre de l’économie du développement rural. En effet, nous savons que seulement, 15 à 20 % de la production du liège fait l’objet d’exploitation à l’heure actuelle, par rapport au potentiel existant. En plus de la production de liège et de la production animale, les forêts de chêne liège peuvent induire d’autres activités d’emploi rural bénéfiques pour les populations riveraines (apiculture, arboriculture etc..) par la mise en œuvre pour chaque forêt d’un plan de gestion sylvo- pastoral intégré. Dans cette logique, les PPDRI, conçus pour mieux développer les territoires ruraux, devraient favoriser en priorité ces zones potentielles de production.
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