Nous dénonçons une restriction sans précédent de archives - IRELP

La page est créée Matthieu Schneider
 
CONTINUER À LIRE
Nous dénonçons une restriction sans précédent de archives - IRELP
»  Nous   dénonçons    une
restriction sans précédent de
l’accès     aux     archives
contemporaines de la nation
«
                     Communiqué

L’IRELP (Institut de Recherches et d’Etudes de la
Libre Pensée) s’associe à la       protestation des
historiens ci-dessous, qu’il porte à la connaissance
de ses adhérents et correspondants. L’IRELP
s’inquiète des limitations portées de fait à
la recherche historique qui ne peut être que libre
et, en rien dépendante des décisions étatiques.

Nous demandons, avec les historiens signataires,
l’application du code du patrimoine et de la loi sur
les archives de 2008, et donc l’accès immédiat et
sans réserve à ces archives publiques à l’issue des
délais légaux.

Pour l’IRELP,

Jean-Marc Schiappa, Président.

                            Paris le 13 février 2020
Nous dénonçons une restriction sans précédent de l’accès aux archives contemporaines de la nation
La décision de déclassifier un par un les documents postérieurs à 1940 portant le tampon « secret », dont la plupart étaient pourtant accessibles à
 tous depuis longtemps, porte atteinte à l’accès aux sources et bloque des recherches en cours, alerte un collectif d’historiens, qui en appelle au
                                                                 code du patrimoine
   Faut-il encore s’inquiéter de l’accessibilité au public des plans du débarquement du 6 juin 1944, soixante-quinze ans après la seconde guerre
mondiale, lesquels portent un tampon « secret » ? Protéger des informations secrètes est essentiel. Qui en douterait ? A condition toutefois que ces
informations soient réellement sensibles et qu’elles constituent toujours un secret-défense. Quand il n’y a plus de secret, il ne devrait plus rien
                                                                y avoir à protéger.
  Pourtant, le service historique de la défense annonce la nécessité d’une « déclassification » formelle de tous les documents portant les fameux
tampons « secret » depuis 1940. Pièce par pièce. Cette mesure provoque déjà une paralysie du service. Elle entraîne des délais de communication très
longs, voire l’impossibilité d’accéder à des archives pourtant communicables de plein droit selon le code du patrimoine. En effet, les archives dont
la communication porte atteinte au secret de la défense nationale, aux intérêts fondamentaux de l’Etat dans la conduite de la politique extérieure,
                 à la sûreté de l’Etat, à la sécurité publique doivent être accessibles à tous après une échéance de cinquante ans.
  Tout le paradoxe est là : des délais d’accessibilité existent pour ces documents et ces délais sont aujourd’hui largement échus pour la majeure
     partie des documents produits avant 1970. Mais on évoque une instruction générale interministérielle de 2011 pour justifier une nécessaire
  « déclassification » formelle des documents secrets avant toute communication aux lecteurs. Pourquoi cette soudaine volonté de déclassifier des
  documents considérés jusqu’à il y a peu comme accessibles à tous ? Pourquoi prendre le risque d’entraver gravement les recherches historiques ?
     Au-delà du service historique de la défense, où la tâche est particulièrement titanesque compte tenu de la nature des archives qui y sont
 conservées, cette nouvelle mesure concerne toutes les archives publiques. Ce sont plusieurs centaines de milliers de documents et des dizaines de
    kilomètres linéaires de papiers qui doivent être regardés un à un au nom de cette application abusive, et partant dangereuse, du principe de
             protection du secret de la défense nationale exigée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale.
 Une restriction sans précédent de l’accès aux archives contemporaines de la nation sous le prétexte abusif de la nécessité de protection du secret
                                                            de la défense est en cours.
     Acteurs et actrices de la recherche en histoire, nous dénonçons la mise en œuvre de cette mesure sans qu’aient été expliquées et débattues
 publiquement ses motivations et ses modalités et, au-delà, sans qu’aient été mises en place les conditions techniques permettant de garantir dès à
                                      présent la continuité et la pérennité de l’accès aux archives publiques.
                                                            Communicable de plein droit
  Depuis la Révolution française, la République garantit aux citoyens un accès aux papiers de l’Etat, accès qui est considéré comme une protection
 indispensable contre l’arbitraire, et le code du patrimoine stipule que les archives publiques sont communicables de plein droit, sous réserve de
 délais de communicabilité pour certaines d’entre elles. Cette dérogation au principe d’une publicité universelle et immédiate de l’action publique
  vise autant à protéger la vie privée des individus qu’à garantir l’efficacité et la sûreté de l’Etat. Elle garantit à la fois la sécurité et la
             liberté des citoyens. Cet équilibre doit être assuré par une limitation dans le temps des restrictions de communicabilité.
   Aujourd’hui, toute personne qui divulguerait des informations contenues dans des archives tamponnées « secret-défense » sans déclassification
 préalable s’expose à des poursuites pénales pour compromission du secret de la défense nationale. Or certains de ces documents ont été massivement
communiqués depuis des années, voire des décennies. Les livres d’histoire sur la seconde guerre mondiale et les guerres de décolonisation les citent
    abondamment et les reproduisent parfois. En tirant le fil jusqu’à l’absurde, tous leurs auteurs s’exposent à des poursuites, de même que les
                                  responsables de fonds qui leur ont communiqué ces documents de toute bonne foi.
   Quelles que soient les motivations à l’origine de ces nouvelles consignes, elles placent les archivistes dans une situation impossible. Elles
menacent le patrimoine de la nation. Des documents déjà anciens risquent d’être endommagés, peut-être irrémédiablement, par l’opération concrète de
                                  déclassification, que ce soit à cause du tampon, des encres ou de l’inscription.
   Au-delà de la dimension patrimoniale, ces mesures portent un coup d’arrêt brutal à la recherche sur des sujets essentiels pour la connaissance
 historique et le débat public dans notre démocratie. Les archives ayant été, à un moment de leur vie, classifiées ne concernent pas que l’histoire
militaire : elles permettent d’écrire l’histoire de la nation. Dans les mois à venir, et si rien n’est fait pour débloquer la situation, il sera de
                         facto impossible de travailler sur nombre de sujets portant sur l’histoire de France depuis 1940.
                                                             Travail politique mémoriel
Pour faire face à la désorganisation, le ministère des armées annonçait, le 11 février, dans la précipitation, des « moyens supplémentaires ». Quand
seront-ils déployés ? Comment ? Rien n’est dit à ce sujet. Le blocage est d’ores et déjà effectif : des recherches sont désormais en attente, faute
 d’accès aux sources. Force est de constater que certains travaux majeurs sur l’histoire de la France contemporaine publiés ces dernières années ne
                          pourraient plus être écrits aujourd’hui par des historiens travaillant aux archives françaises.
Faut-il en revenir à ce qui prévalait lorsque l’historien américain Robert Paxton, au début des années 1970, a dévoilé l’ampleur de la politique de
                   collaboration menée par Vichy… à partir des archives allemandes car les archives françaises étaient fermées ?
Depuis le grand discours de Jacques Chirac de 1995 sur la rafle du Vel’ d’Hiv, les présidents de la République affirment régulièrement la nécessité
    de faire toute la transparence sur le passé de la France, même le plus délicat, et de réconcilier les mémoires des Français. En janvier, le
 président Macron a exprimé son souhait que les archives de la guerre d’Algérie ne soient plus réservées aux seuls historiens, afin qu’un « travail
 politique mémoriel » puisse être entrepris. Contre cette volonté d’ouverture et de transparence présidentielle affirmée depuis un quart de siècle
par des gestes concrets (dérogations générales de 1998 et 2015 sur les fonds de la seconde guerre mondiale, par exemple), cette pratique, qui vise à
                     contrôler voire à refermer des documents historiques déjà archivés, apparaît comme une régression majeure.
  Au moment même où commencent les commémorations de l’année de Gaulle, dont celle du 80e anniversaire de l’appel du 18 juin, la fermeture de fait
pour une durée indéterminée des archives classifiées postérieures à 1940 a de quoi surprendre. De la même manière, alors que le président s’apprête
à rendre hommage à l’engagement militaire des harkis, et tandis que se profilent les soixantièmes anniversaires du putsch d’avril 1961 et de la fin
de la guerre d’Algérie, l’écriture de cette histoire, pourtant essentielle à la compréhension des enjeux contemporains, est largement compromise. Il
                   est vain de prôner un quelconque devoir de mémoire si l’impératif d’histoire ne peut concrètement être rempli.
 Rappelons-le : ces archives ont, pour l’essentiel, déjà été communiquées. Il n’y a donc plus de secret. Et s’il en reste, il est temps, cinquante
ans au moins après les faits, de lever le voile dans le cadre fixé par la loi. Par conséquent, nous demandons l’application du code du patrimoine et
         de la loi sur les archives de 2008, et donc l’accès immédiat et sans réserve à ces archives publiques à l’issue des délais légaux.
    Marc-Olivier Baruch, directeur d’études, EHESS ; Jean-Marc Berlière, professeur des universités émérite, université de Bourgogne ; Emmanuel
 Blanchard, maître de conférences, université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ; Raphaëlle Branche, professeure des universités, université
 Paris-Nanterre ; Pierre Journoud, professeur des universités, université Montpellier-3 ; Julie Le Gac, maîtresse de conférences, université Paris-
  Nanterre ; Chantal Metzger, professeure des universités émérite, université de Lorraine ; Denis Peschanski, directeur de recherche, CNRS ; Henry
     Rousso, directeur de recherche, CNRS ; Anne Simonin, directrice de recherche, CNRS, EHESS ; Fabrice Virgili, directeur de recherche, CNRS,
                      université Paris-I-Panthéon- Sorbonne ; Olivier Wieviorka, professeur des universités, ENS Paris-Saclay
 Nous, historiens et historiennes de la France contemporaine depuis des décennies, sommes consternés par les conséquences néfastes de l’instruction
générale interministérielle de 2011 (IGI 1 300). Nous avons salué la volonté du président Macron d’ouvrir les archives touchant à la disparition de
  Maurice Audin et plus largement aux disparus de la guerre d’Algérie. Nous sommes d’autant plus surpris qu’au même moment l’application de cette
            instruction introduise un régime plus restrictif que celui qui prévalait antérieurement et notamment depuis la loi de 2008.
                                                            Une situation digne de Kafka
  Des documents que nous avons déjà exploités, même publiés, dans nos ouvrages, pourraient se trouver désormais fermés aux chercheurs. Il est déjà
 arrivé à quelques-uns parmi nous de se voir refuser l’accès à des documents consultés il y a des dizaines d’années ! C’est une situation digne de
                    Kakfa. Les travaux que nous avons effectués ne seraient plus possibles à mener dans les archives françaises.
 Cette restriction qui, au mieux, ralentit de plusieurs mois ou années les travaux, et, au pire, les rend impossibles, représente une atteinte très
                          sérieuse à la réputation internationale de la France dans le domaine de la recherche historique.
Les signataires de cet appel expriment donc leur vive inquiétude et demandent au président de la République de faire réexaminer cette instruction et
                       ses modalités d’application, en conformité avec ses déclarations relatives à l’ouverture des archives.
 Helga E. Bories-Sawala(université de Brême, Allemagne) ; Hanna Diamond(université de Cardiff, Royaume-Uni) ;Valeria Galimi(université de Florence,
 Italie) ;Robert Gildea(université d’Oxford, Royaume-Uni) ;James House(université de Leeds, Royaume-Uni) ; Julian Jackson(université Queen Mary de
     Londres, Royaume-Uni) ;Eric Jennings(université de Toronto, Canada) ;Harry Roderick Kedward (université du Sussex, Royaume-Uni) ;Robert O.
Paxton (université Columbia, New York, Etats-Unis) ; Renée Poznanski(université Ben-Gourion, Israël) ; Mary Louise Roberts(université du Wisconsin,
                                            Etats-Unis) ;Martin Thomas(université d’Exeter, Royaume-Uni)
Communiqué du Bureau, 24 mai
2019
                     I r e l p
     Gestionnaire de la Bibliothèque de «Entraide et Solidarité»

                        irelp@laposte.net

         204, rue du Château des Rentiers 75013 Paris

Communiqué du Bureau de l’IRELP

Mardi 21 mai au matin, des membres de l’IRELP venant classer
les archives comme chaque mardi ont constaté une fuite d’eau
significative au niveau de la cave « sèche, saine et
sécurisée » de l’IRELP, où sont entreposées nos archives.
Cette fuite est vraisemblablement survenue dans la nuit de
lundi à mardi.

Aussitôt, le gardien de l’immeuble, dont nous saluons la
disponibilité et l’efficacité, a été avisé et s’est déplacé,
comme le Président de l’IRELP.

Les dégâts concernant nos archives sont très minimes grâce à
la présence de nos camarades et à l’action du gardien de
l’immeuble. La fuite a été neutralisée. Un constat a été
dressé pour l’assurance.

A l’heure où nous parlons, nous ignorons l’origine précise de
cette fuite. L’eau s’écoule par un des faux plafonds, depuis
l’emplacement d’un luminaire encastré dans le faux plafond ;
elle semblerait venir de la canalisation du chauffage. Le
chauffage a été coupé, ce qui ne porte pas à conséquence en
cette saison. Le problème n’est pas réglé pour autant et le
risque demeure face auquel nous ne saurions nous montrer
négligents.

Le bureau de l’IRELP s’est réuni en urgence vendredi matin.

Il a constaté qu’en l’état le travail de classement des
archives, pourtant bien avancé à ce stade, devait
provisoirement être suspendu. De même, le travail de scannage
des textes de Congrès est provisoirement suspendu. Pour des
raisons de sécurité, l’électricité est coupée au niveau de la
cave.

Des travaux seront nécessaires. Pour ce qui concerne le
propriétaire des lieux (RIVP), nous ne pouvons nous prononcer,
évidemment. Pour ce qui concerne l’IRELP, il va nous falloir
acheter des meubles, surélever toutes les archives, les
protéger, les sécuriser et, probablement, prendre d’autres
dispositions. Il nous faudra budgéter en conséquence.

L’assurance a été contactée comme il se doit. Nous prenons
contact avec nos partenaires institutionnels (RIVP, Mairie de
Paris, Archives de France) pour les aviser et échanger avec
eux.

Les adhérents et correspondants de l’IRELP seront avisés de la
suite des événements.

Paris, le 24 mai 2019

______________________________________________________________
_______

Adhésion (ou soutien) 2019

NOM :

Prénom :
Adresse :

Email :

Je verse ………… €   (cotisation annuelle : 20 € minimum)

(à partir de 50 €, délivrance d’un reçu fiscal permettant une
déduction de 66% du montant sur votre prochaine déclaration
d’impôts)

Chèque à établir à l’ordre de IRELP et à envoyer à IRELP, 204
rue du Château des Rentiers 75013 PARIS

Soutien à Pascal Boniface
Paris, le 24 avril 2018

L’IRELP a pris connaissance des menaces appuyées et insultes
publiques dont a été l’objet Pascal Boniface, intellectuel et
directeur de l’IRIS (Institut de relations internationales et
stratégiques), à l’aéroport de Tel-Aviv.
Nous les condamnons et nous nous félicitons que d’autres,
incluant des autorités gouvernementales de nombreux Etats, les
condamnent.
Nous adressons à Pascal Boniface et, à travers lui, à tous les
historiens et chercheurs du monde entier notre total soutien
et notre plein engagement en défense de la liberté
d’expression, incluant la totale liberté de recherche
historique.
La recherche intellectuelle et historique est critiquable,
elle n’est pas justiciable ; encore moins sous la forme de
lynchage, de tribunal populaire ou de pogrome.
Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP

Roger François (1925-2017)
In memoriam Roger François
(1925-2017)

Notre ami, notre camarade et notre Frère Roger François n’est
plus. C’est sa fille qui nous a appris la triste nouvelle.
Dire qu’elle étreint le cœur de tous ceux qui ont milité à
côté de lui, à Force Ouvrière à la Sécurité sociale, à la
Libre Pensée et surtout à Entraide et Solidarité, serait une
formule quelque peu réductrice. Notre peine est grande et
notre chagrin est immense.

Roger était un homme bien. Fidèle, loyal et respectueux des
principes auxquels il n’a jamais dérogé. Je l’ai connu il y a
des décennies quand il y avait des débats internes intenses au
sein de la Fédération nationale de la Libre Pensée. Nous
n’avions pas le même point de vue et n’étions pas du même côté
à ce moment-là.

Rien ne nous fût épargné dans la turpitude et la vilenie. Tout
était bon pour certains de nous critiquer ; plus c’était
calomnieux, mieux c’était. Il y en eut beaucoup de nos
contempteurs qui se sont alors discrédités à jamais, tant leur
félonie et leur bassesse apparurent au grand jour. Mais ce
n’était pas qu’hier, les mêmes causes produisent toujours les
mêmes effets.

Roger ne fut jamais de ceux-là. Quand, dans un congrès
mémorable, la preuve fut faite des mensonges, cela éclata
comme un coup de tonnerre. Roger ne supportait pas le
mensonge, la déloyauté et les « coups bas ». Pour lui, tout
n’était pas permis, il devait y avoir des règles à respecter.
Car ne pas respecter les autres, c’est ne pas se respecter
soi-même. C’était un « honnête Homme » selon la formule du
XVIIIe Siècle.

Avec une grande force et un courage certain, il changea de
point de vue sur nous, nous qui nous efforcions de sauver la
Libre Pensée. Nous y avons réussi pleinement, grâce à des
camarades comme Roger François. Il incarnait à merveille la
devise compagnonnique : « Servir, ne pas se servir, ni
s’asservir ».

Il devint alors un compagnon de lutte de tous les instants et
de tous les moments. Il ne fit jamais défaut à la Libre Pensée
qui était le Grand Œuvre de sa vie. L’âge, la maladie, les
difficultés firent qu’il ne se consacra plus qu’à la Résidence
des personnes âgées de saint-Gorges-des-sept-voies dans le
Maine-et-Loire. « Notre » maison de retraite, « la Résidence »
celle qui montrait à l’évidence que la solidarité chez les
libres penseurs avait un sens profond.

Quand il y avait un Conseil d’administration d’Entraide et
Solidarité et de la Résidence là-bas, le rituel était toujours
le même. On se retrouvait la veille dans un hôtel-restaurant
où il avait ses habitudes avec Jacques Mombé et on dinait
ensemble. Le lendemain, après la réunion, on déjeunait sur
place dans la salle à manger pour partager le quotidien des
résidents.

Malgré les divergences passées, tous les camarades qui étaient
là, venant parfois de très loin, mettaient « entre-
parenthèses » les problèmes internes pour s’atteler à défendre
notre « bien commun, la Résidence ». Ce fut une époque où les
difficultés, notamment juridiques, nous empêchèrent de
continuer à faire vivre cette réalisation.

On doit aux talents de Philippe Puaud, de Patrick Duyts, de
Jacques Mombé, de Roger François, de Joachim Salamero et de
bien d’autres encore d’avoir pu sortir de cette situation
difficile au mieux. L’action d’Entraide et Solidarité changea
et Roger Lepeix et Michel Godicheau firent au mieux. « Les
temps changent » chantait Bob Dylan à une époque, et c’est
bien vrai. Néanmoins et jusqu’à une date récente, Roger
François tenait à venir en taxi depuis sa banlieue donner un
coup de main à Entraide et Solidarité. Puis, il fut nommé
Administrateur honoraire, poste qui fut créé spécialement pour
lui.

Nous nous revîmes une dernière fois aux funérailles au Père
Lachaise de Jacques Mombé, où nous étions nombreux de la
Fédération nationale de la Libre Pensée, d’Entraide et
Solidarité et de l’IRELP à être présents aux côtés de Roger
dans un dernier salut à son ami de toujours à qui il était
resté fidèle et loyal.

Il me manquera, il me manquait déjà quand la maladie l’avait
éloigné, il m’a toujours manqué depuis.

Salut et Fraternité, Roger.

Christian Eyschen

Les 3 Vies du Chevalier – DVD
ami
Communiqué du 5 Décembre 2017
Les 3 Vies du Chevalier·samedi 18 novembre 2017
Le documentaire du réalisateur Dominique
                      Dattola sort enfin en DVD le 5 décembre
                      2017 chez Arcadès. (VF sous-titrée en
                      Anglais / accompagné d’un livret
                      pédagogique).
                      Ce film est placé sous le haut patronage
                      de la Commission Nationale Française
                      pour l’Unesco et de la ville de Genève.
                      C’est un des rares films de référence
                      sur l’histoire de la laïcité. Il a reçu
                      le prix de l’initiative laïque aux
                      Rendez vous de l’Histoire de Blois en
2013 décerné par La MAIF, la MGEM et la CASDEN.
Le documentaire est sorti en salles en France le 23 avril
2014. Après la Belgique et le Québec, il a été sélectionné par
l’Ambassade de France pour clore le Congrès International
« Islam et Laïcité » à Singapour en 2016, organisé par
Sciences-Po Paris & la National University of Singapore.
Pour appuyer cette sortie nationale en librairies (y compris
FNAC, Amazon, enseignes culturelles et musées…), une
projection-débat événement est organisée au nouveau Méliès de
Montreuil sous bois, le 7 décembre 2017 à 20h30 en présence du
réalisateur et de Jean-Marc Schiappa, président de l’Institut
de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée.
Pour de plus amples renseignements et le programme des autres
projections,                    visitez                 notre
site : www.les3viesduchevalier.org Notre espace téléchargement
vous offrira de nombreuses ressources : bande annonce,
podcast, affiche, pack photos, dossier de presse…
Contact presse : Christine Charbit / 06 71 16 23 77 /

christine.azothstudio@gmail.com
En  défense                    des         libertés
académiques
« En mai, des journées d’études intitulées « Penser
l’intersectionnalité dans les recherches en éducation »,
placées sous l’autorité d’un comité scientifique international
d’une vingtaine de chercheur-e-s, avaient failli être annulées
sous la pression de groupes divers, du Front national au
Printemps républicain, qui ont mené une violente campagne de
dénigrement et de harcèlement sur les réseaux sociaux.

L’état d’urgence aidant, la menace de trouble à l’ordre public
avait été invoquée pour empêcher le déroulement de ces
journées. Elles s’étaient finalement tenues à l’ESPE de
Créteil (Université Paris Est Créteil), avec succès et sans
encombre. Le nombre des participant-e-s, la qualité et la
richesse des débats avaient prouvé l’importance d’une telle
rencontre et le refus de céder à l’intimidation devant la
nécessité de partager ces recherches avec le plus grand
nombre. Néanmoins, ces journées d’études avaient été
désinscrites du plan de formation continue des enseignant-e-s
de l’académie de Créteil.

Dernièrement à l’université de Lyon-II, le colloque « Lutter
contre l’islamophobie : un enjeu d’égalité ? » a subi des
attaques semblables avec les mêmes relais, du site Fdesouche
au Printemps républicain, en passant par le Comité Laïcité
République et la Licra. Cependant, cette fois-ci, l’université
n’est pas parvenue à défendre les libertés académiques et le
colloque a été purement et simplement annulé. Et pourtant, la
chaire « égalité, inégalités et discriminations »,
organisatrice du colloque, existe depuis 2010 et a co-organisé
de multiples manifestations mêlant chercheur-e-s et société
civile dans un objectif de co-construction des savoirs.

Nous nous inquiétons également de remarquer que, dans un tout
autre   cadre, la présidence de l’université de Strasbourg ait
tenté   de contraindre ses personnels à contacter les services
de la   communication avant toute intervention dans les médias,
autre   manière de contrôler la liberté d’expression.

Que ses intervenant-e-s appartiennent exclusivement au monde
académique, ou bien qu’il s’agisse de croiser les points de
vue en faisant dialoguer universitaires, praticien-ne-s et
militant-e-s associatif-ve-s, annuler une manifestation
scientifique revient tout simplement à interdire le
développement, la diffusion et la mise en discussion de la
recherche. Appelons les choses par leur nom : ce n’est rien
moins qu’une censure, grave et indigne.

Que des recherches suscitent des débats, dans les sphères tant
scientifiques que politiques et médiatiques, n’est en rien une
raison valable pour empêcher la tenue de colloques sur ces
sujets. Le débat fait partie des exigences académiques et
démocratiques. Que ces manifestations scientifiques dialoguent
avec la société civile, rien de plus normal pour des
universités qui se doivent d’être ouvertes sur la Cité. Ne
s’agit-il pas d’ailleurs d’un critère mis en valeur par
l’agence d’évaluation de la recherche ? Rappelons que
l’article L123-9 du code de l’éducation dispose : « A l’égard
des enseignants-chercheurs, des enseignants et des chercheurs,
les universités et les établissements d’enseignement supérieur
doivent assurer les moyens d’exercer leur activité
d’enseignement et de recherche dans les conditions
d’indépendance et de sérénité indispensables à la réflexion et
à la création intellectuelle. »

Nous, universitaires et personnel.le.s de l’enseignement
supérieur et de la recherche, appelons la communauté
scientifique à se mobiliser contre la censure dans nos
établissements et à promouvoir au contraire les libertés
académiques, en particulier la liberté d’expression, garantes
du débat scientifique et démocratique. »
En défense de la bibliothèque
Marguerite Durand
Vous pouvez rendre public notre soutien plein et entier à vos
initiatives en défense de la Bibliothèque Marguerite Durand

Pour l’irelp
Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée
Jean-Marc Schiappa

Une proposition à l’Assemblée
Constituante en décembre 1789
Une proposition à l’Assemblée Constituante en décembre 1789

La discussion roulait sur la citoyenneté à accorder aux juifs,
aux protestants et … aux comédiens. Le parti clérical
multipliait les obstacles à l’égalité des droits qu’il
souhaitait réserver aux seuls catholiques. On sait qu’il faut
contraint à reculer (non sans mal puisque plusieurs
protestants furent lynchés le 10 mai 1790 à Montauban et que
la « bagarre de Nimes » le 13 juin de la même année 300
personnes trouvèrent la mort).
Dans le débat, le 24 décembre 1789, le député alsacien
François-Joseph-Antoine Hell intervient en faveur du droit des
juifs et, au passage, prononce, ces mots
« Je vous prie, Messieurs, de rendre un décret particulier qui
assure à tous les mahométans, et spécialement aux sujets de la
Sublime-Porte, tous les droits de cité en France, de supplier
le Roi de sanctionner promptement ce décret, et de le faire
passer le plus tôt possible en Turquie, où tous les Francs
sont exposés à de grands dangers depuis la perte de Belgrade.
Vous ne ferez par là, que renouveler une convention faite, il
y a plus d’un siècle, entre Louis XIV et les Turcs.
Je prends la liberté de vous présenter le projet de ce
décret :
« L’Assemblée nationale, considérant la bonne intelligence et
l’amitié qui subsistent depuis plus d’un siècle entre la
France et la Sublime-Porte, et désirant en perpétuer la durée,
a décrété et décrète que tous les mahométans, notamment les
sujets de l’empereur turc, tant en Europe que dans d’autres
parties du monde, jouiront, dans tout l’empire des Français,
de tous les droits, honneurs et avantages dont jouissent les
citoyens Français, »
Cette proposition ne fut pas mise aux voix mais il est
intéressant de noter qu’absolument aucune intervention
opposée, ni même réservée, ne suivit la proposition de Hell.
Visiblement, tout le monde la considérait comme légitime,
l’envisageait comme possible.
L’égalité des droits envers les pratiquants de l’Islam que
l’on s’obstine à présenter comme un produit d’importation
récente (alors que le député musulman Grenier avait siégé en
djellaba en 1896 !) était discutée dès la première année
parlementaire française, sans que quiconque ne s’en offusque.
Et ce sont ceux qui se réclament des traditions « françaises »
qui s’en offusquent en 2017 sans connaitre l’Histoire de
France !
Jean-Marc Schiappa
soutien à H. Rousso
Paris, le 28 février 2017

L’ IRELP a appris avec stupeur et indignation la rétention de
l’historien Henri Rousso, au Texas (Etats-Unis) pendant dix
heures.

Cette stupeur et cette indignation ne sont pas seulement
celles de l’IRELP ; elles ont été celles des historiens, des
démocrates, des libre-penseurs dans le monde et aux Etats-
Unis, aussi et surtout.
Nous adressons à Henri Rousso et à travers lui à tous les
historiens et chercheurs du monde entier notre total soutien
et notre plein engagement en défense de la liberté de la
recherche historique.
Nous adressons à tous nos amis des Etats-Unis notre pleine
solidarité parce que jamais nous ne confondrons les peuples et
les gouvernements.
Comme l’écrivait le grand libre-penseur Victor Hugo, « les
peuples n’ont jamais tort, les gouvernements souvent ».

Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP

Disparition de Pierre Lévêque
In memoriam

Nous apprenons la disparition de Pierre Lévêque (1927-2017),
historien de renom, spécialiste de l’histoire de la Bourgogne.
Il fut l’auteur d’un article remarqué sur l’histoire de la
Libre Pensée sous la IIIe République (« Libre Pensée et
socialisme (1889-1939). Quelques points de repère ») paru
initialement dans « Le Mouvement Social » en 1966 et que la
Libre Pensée republia plusieurs fois. Cet article essentiel
(et pour cette raison, pillé) fut, d’un certain point de vue,
précurseur de toutes les recherches de l’IRELP. Il n’est pas
secondaire de noter qu’un des derniers actes militants de P.
Lévêque fut, comme d’autres historiens de renom, la signature
de « L’appel des Laïques ».
Vous pouvez aussi lire