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Février 2015 | n° 76 | www.wcoomd.org OMD actu Gestion coordonnée des frontières Organisation mondiale des douanes
IPM INTERFACE PUBLIC-MEMBRES L’OUTIL DE L’OMD POUR LUTTER CONTRE LA CONTREFAÇON PLUS DE 80 PAYS PARTICIPANTS, REJOIGNEZ LE PROJET IPM ! CONTACTER L'ÉQUIPE IPM : TÉL. : +32 2209 94 54 EMAIL : IPMCOMMUNICATION@WCOOMD.ORG WWW.WCOIPM.ORG carlooliveira.ultra-book.com
OMD actu N° 76 Février 2015 Sommaire 04 Flash infos 08 Dossier 38 Panorama 28 30 56 Focus Douane et Poste, dans Modèle de données de les coulisses d’une l’OMD : un tremplin vers 62 Entretien nouvelle coopération plus de connectivité 66 Point de vue 70 Événements 44 Les États-Unis présentent BEST, un 47 modèle de collaboration Le Cap-Vert renforce interservices ses partenariats DOSSIER : GESTION FOCUS : LUTTE CONTRE LE ENTRETIEN : PAQUETS DE COORDONNÉE DES FRONTIÈRES PIRATAGE CIGARETTES NEUTRES 10 Le Secrétaire général fait 56 Comment la CBP et ses 62 Les économistes part de ses réflexions sur partenaires s’efforcent de australiens Harry Clarke la gestion coordonnée des lutter contre le piratage de et David Prentice présentent frontières, thème de l’année films et de contenu télévisuel les résultats des recherches 2015 de l’OMD empiriques qu’ils ont menées sur les paquets de cigarettes 12 Le Botswana, la Colombie, neutres et sur les effets de la Finlande, les Pays-Bas leur instauration et la Nouvelle Zélande présentent des initiatives et outils soutenant le concept de GCF Rédacteur en Chef Publicités Note de la rédaction Copyright © Organisation mondiale des douanes Grant Busby OMD Actualités est distribué gratuitement en français et en Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation anglais aux administrations des douanes, aux organisations réservés pour tous pays. Toute demande concernant la Rédactrice/Journaliste internationales, aux organisations non gouvernementales, traduction, la reproduction ou l’adaptation du présent docu- Laure Tempier Bernard Bessis aux opérateurs commerciaux et autres lecteurs concernés. ment doit être adressée à copyright@wcoomd.org. bernard.bessis@bb-communication.com Les idées exprimées dans les articles sont celles des auteurs Assistante de rédaction et ne traduisent pas nécessairement le point de vue officiel Remerciements : l’équipe de rédaction tient à exprimer ses Sylvie Degryse Éditeur de l’Organisation mondiale des douanes. Toute contribution sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la Organisation mondiale des douanes en français ou en anglais est la bienvenue, mais doit nous réalisation de ce magazine. Directeur Recherche et Rue du Marché, 30 parvenir pour le 15 avril 2015 au plus tard. L’OMD se réserve Communication B-1210 Bruxelles toutefois le droit de publier, de ne pas publier, ou de corriger Illustrations : Nos sincères remerciements à toutes les per- Robert Ireland Belgium ces articles de façon à ce qu’ils soient conformes à la ligne sonnes qui nous ont fourni gracieusement des photos, logos éditoriale du magazine. Le Service Communication reste et dessins pour illustrer la présente édition. Abonnements en ligne Tel. : +32 (0)2 209 94 41 à votre disposition pour les demandes d’abonnement, la http ://www.wcoomd.org/en/media/ Fax : +32 (0)2 209 92 62 réception d’articles, et toute autre information en rapport Photo de couverture : © Roland Le Gall wco-news-magazine/subscriptions.aspx communication@wcoomd.org avec OMD Actualités, à l’adresse électronique suivante : www.wcoomd.org communication@wcoomd.org. Design : www.inextremis.be - MP5069 3
FLASH INFOS L’OMD lance Iris, une application tirant parti des informations de sources ouvertes L’APPLICATION IRIS EST un outil d’information développé par l’OMD qui rassemble en un La carte du monde Iris même endroit les actualités présentant un intérêt pour la douane. Cet outil permet à l’Organisation de suivre les informations Les nouvelles sont publiées sur une carte du monde en temps réel. émanant de sources ouvertes 24 heures sur Elles font référence à des articles émanant de sources ouvertes 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an, et de francophones et anglophones ainsi qu’à des informations rappor- favoriser ainsi la connectivité et l’échange tées par des administrations douanières. Les Membres de l’OMD d’informations entre ses Membres. peuvent également visualiser les toutes dernières informations relatives aux saisies enregistrées dans le Réseau douanier de lutte Les Membres de l’OMD qui souhaitent contre la fraude de l’OMD (CEN). La carte comporte un moteur proposer des articles au système IRIS de recherche libre. doivent envoyer un courriel à iris@ wcoomd.org. Ce faisant, ils doivent indi- Cette section est accessible au public mais seuls les Membres de quer si l’accès à cette information est limité l’OMD peuvent visualiser les informations relatives aux saisies aux seuls membres de la communauté rapportées via le CEN.* douanière ou ouvert à tous les internautes. En savoir + https ://iris.wcoomd.org * Le personnel des administrations douanières membres de l’OMD disposant d’un identifiant et d’un mot de passe pour accéder au site de l’Orga- nisation (www.wcoomd.org) doivent utiliser les mêmes données pour s’identifier sur Iris et avoir ainsi accès à tous ses services. Option “Alertes Iris” Les personnes souhaitant suivre des thématiques spécifiques peuvent pro- grammer une alerte. Un email leur sera envoyé quotidiennement les informant des actualités correspondant aux théma- tiques choisies nouvellement parues sur le site Iris. L’accès à ce service est restreint.* 4
OMD actu N° 76 Février 2015 Amendements du SH entrant en vigueur au Base de données 1er janvier 2017 Les données historiques qui n’apparaissent plus L’OMD A PUBLIÉ les amendements à la Nomenclature du sur la carte Iris sont conservées et peuvent faire Système harmonisé (SH) qui entreront en vigueur le l’objet d’une recherche selon des catégories 1er janvier 2017. Un total de 233 amendements a été prédéfinies qui incluent notamment les stupé- adopté, réparti comme suit : secteur agricole (85), secteur fiants, l’environnement et les engins explosifs des produits chimiques (45), secteur du bois (13), secteur improvisés. des matières textiles (15), secteur des métaux communs (6), secteur des machines (25), secteur des transports L’accès à la base de données et à son moteur de (18) et autres (26). recherche est restreint.* Même si l’échéance de janvier 2017 peut sembler éloi- gnée, l’OMD travaille sur l’élaboration des tables de concordance requises entre l’ancienne et la nouvelle version du SH ainsi que sur la mise à jour des publica- tions du SH, telles que les notes explicatives, les avis de classement, l’index alphabétique et la base de données en ligne du SH. Conformément à la Convention du SH, il incombe aux administrations des douanes de mettre en œuvre la ver- sion 2017 du SH dans les délais impartis. Elles sont dès à présent invitées à entamer ce processus de mise en œuvre dans le cadre de leur tarif douanier national ou de leur nomenclature statistique. En savoir + http ://www.wcoomd.org/en/topics/nomenclature/ instrument-and-tools.aspx Analyse Excel Dernières adhésions aux Les résultats d’une recherche instruments de l’OMD peuvent être exportés vers un tableau Excel, par exemple, et Convention de Kyoto révisée ainsi être mis à la disposition d’experts ou du personnel de Niger première ligne. Cette fonction Date d’adhésion : 13 février 2015 permet également à l’utilisateur 99ème Partie contractante de préciser sa recherche selon des mots clés spécifiques grâce à Oman la fonction recherche d’Excel. Date d’adhésion : 6 janvier 2015 98ème Partie contractante L’accès à ce service est restreint.* Cameroun Date d’adhésion : 18 novembre 2014 97ème Partie contractante En savoir + communication@wcoomd.org 5
FLASH INFOS De la scène de crime à la salle d’audience : l’ICCWC publie des Lignes directrices sur l’ivoire LE CONSORTIUM INTER NATIONAL de lutte des scènes de crime et à des individus, et commerce illicite de l’ivoire, les mêmes contre la criminalité liée aux espèces ainsi faciliter identification, arrestation et considérations peuvent s’appliquer à des sauvages (ICCWC) vient de publier des poursuite judiciaire. enquêtes impliquant d’autres espèces de « Lignes directrices sur les méthodes et les faune et de flore sauvages. procédures d’échantillonnage et d’analyse Toutefois, les agents enquêtant sur des en laboratoire de l’ivoire ». Cette initiative affaires de saisies d’ivoire sont souvent En savoir + s’inscrit dans la droite ligne d’un mou- confrontés à la difficulté d’identifier la https ://www.unodc.org/documents/ vement global en faveur de l’utilisation manière la plus appropriée de recueillir Wildlife/Guidelines_Ivory_OLD.pdf accrue de la technologie criminalistique des échantillons et de les soumettre aux pour lutter contre la criminalité liée aux structures médico-légales. L’enquête s’ar- espèces sauvages et en faveur du dévelop- rête souvent au niveau de la saisie, sans pement d’un réseau de laboratoires crimi- qu’il ne soit tiré profit des informations nalistiques en Afrique. précieuses que pourrait fournir l’analyse de laboratoire. Déterminer l’origine de l’ivoire saisi peut aider les autorités à identifier les zones Les nouvelles lignes directrices de l’IC- les plus sensibles au braconnage, et peut CWC couvrent les différentes étapes d’une notamment être utile aux services répres- enquête, de la collecte d’échantillons pour sifs en leur permettant de s’assurer que l’analyse médico-légale et de la gestion de leurs ressources sont déployées dans les la scène de crime par les agents des ser- zones où le braconnage des éléphants est vices de lutte contre la fraude, à l’analyse susceptible de se produire. Les données de laboratoire, à l’interprétation des résul- recueillies par le biais d’enquêtes médico- tats et au traitement des données. Bien que légales peuvent aussi contribuer à relier l’accent soit mis sur l’utilisation de la tech- les spécimens d’espèces sauvages saisis à nologie médico-légale pour combattre le © Willem van de Kerkhof 6
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DOSSIER Introduction Lorsque l’on aborde le concept de Gestion coordonnée des frontières (GCF), certains mots viennent automatiquement à l’esprit, tels que collaboration, coordination, coopération, cohé- rence des politiques et rationalisation des ressources. Le plus délicat n’est pas véritablement de définir ce que l’on entend par GCF, même s’il n’existe pas de système standard. La difficulté réside dans sa mise en œuvre, que cette dernière soit appréhendée de manière globale ou qu’elle accompagne l’introduction d’un environnement national de guichet unique. Si l’objectif est la simplification des contrôles aux frontières pour que le commerce légitime soit facilité, il ne faut pas pour autant que l’action des États, dans leurs missions régaliennes de contrôles des frontières et tout ce que cela implique, soit entravée. Au contraire, il s’agit bien de l’améliorer. Ce dossier spécial rassemble les expériences de quelques pays et présente certaines initiatives et certains outils qui portent le concept de GCF, l’idée étant de permettre à tout un chacun de se faire une image plus claire du concept et de ce qu’il implique, et notamment des bénéfices qui lui sont attachés. 8
DOSSIER La gestion coordonnée des frontières : une démarche participative pour tous les acteurs concernés Par Kunio Mikuriya, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, ORGANISATION MONDIALE DES DOUANES Depuis de nombreuses années, la gestion coordonnée des frontières (GCF) est une priorité fondamentale tant pour l’OMD que pour les administrations douanières. Elle garantit que les fonctions mul- tiples et variées du service public puissent être exercées de manière efficace. Ces derniers mois, l’alignement des constellations a été tel qu’il est apparu évident que 2015 devait être placé sous le thème de la GCF. Le thème et son slogan, « la gestion coordonnée des frontières : une démarche participative pour tous les acteurs concernés », ont tous deux été formellement annoncés à l’occasion de la Journée interna- tionale de la Douane, le 26 janvier dernier. Au cours de l’année 2015, les administrations des douanes auront l’occasion de promouvoir leurs partenariats de coopération, ce qui ne manquera pas de ren- forcer encore davantage la GCF. L’importance de la GCF Pourquoi la GCF est-elle importante ? La présence de plusieurs services gouvernementaux aux frontières fait de la GCF tant une nécessité qu’un avantage comparatif. Il serait impossible pour le même organisme de gérer toutes les fonctions nécessaires à la frontière alors qu’elles exigent des connaissances, des compétences et des pouvoirs différents. La spé- cialisation des compétences et la répartition spécifique des responsa- bilités présentent de nombreux avantages. L’élément essentiel au bon fonctionnement de tout système de réglementation transfrontalière réside dans la capacité des services présents aux frontières à comparer leurs missions, à coopérer, à établir des priorités, à réduire les redon- dances et à rationaliser les procédures. Les organes présents aux frontières devraient œuvrer de concert pour le bien commun, en dépit des différences dans leur mandat réglementaire. La GCF débouche sur une meilleure prestation de services, une diminution des doubles emplois, une économie de coûts à travers des économies d’échelle, des interventions moins fréquentes mais mieux ciblées, des frais de transport moins onéreux, une réduction des temps d’attente, des coûts moindres en matière d’amélioration des infrastructures, un échange plus généralisé d’informations et de renseignements, ainsi qu’une connectivité renforcée entre toutes les parties prenantes à la frontière. La GCF contribue à préserver la valeur des échanges pour les opé- rateurs économiques. Les réglementations transfrontalières sont nécessaires au bien commun de la société et de l’économie d’un pays, ainsi qu’à la bonne circulation des marchandises légitimes échangées aux frontières. Les services de réglementation, s’ils fonc- tionnent de façon efficace, peuvent améliorer la prévisibilité des temps de livraison et réduire les coûts logistiques. 10
OMD actu N° 76 Février 2015 Inversement, des variations dans les temps de livraison et les coûts Voilà qui m’amène à parler du Programme Mercator de l’OMD. diminuent la valeur économique des échanges pour le secteur privé Conçu précisément pour assister les Membres de l’OMD dans la et les consommateurs. L’objectif d’optimisation de la valeur est atteint mise en œuvre de l’AFE, il met à la disposition des administra- lorsque l’on évite de gaspiller inutilement les ressources lors du trai- tions une assistance technique sur mesure et un réseau mondial tement normal du flux des marchandises. Il ne peut être atteint que d’experts en douane, et propose des normes mondiales pour la si les autorités coordonnent leurs opérations afin de réduire les dou- modernisation des douanes ainsi qu’une modernisation effective blons et les retards pour les opérateurs commerciaux. de toutes les parties prenantes. Au titre de ce Programme, l’OMD a déjà commencé à fournir une assistance technique aux pays Toutefois, le but de la GCF n’est pas uniquement de faire en sorte qui en ont fait la demande, contribuant ainsi à la mise en œuvre de favoriser le secteur privé à travers des procédures simplifiées et de l’AFE. en réduisant les obstacles aux frontières. Par le biais d’une meil- leure coopération, les services présents aux frontières peuvent La GCF et le guichet unique exploiter leurs ressources partagées et renforcer des capacités qui L’intégration des différents systèmes développés de manière auto- ne sont pas inhérentes à l’administration. nome par les diverses instances présentes aux frontières en un seul système de guichet unique est un principe fondamental de la GCF. En général, bien qu’une démarche uniformisée soit souhaitable en Le Recueil de l’OMD sur le guichet unique contient des orien- matière de GCF, il n’existe pas pour autant de solution unique. La tations destinées à la douane relatives aux éléments politiques, douane et les autres services gouvernementaux devraient, certes, juridiques et technologiques de systèmes de ce type. De plus, la aspirer à un niveau de coopération formelle ancrée dans un sens version 3 du Modèle de données de l’OMD couvre les exigences commun de la responsabilité et d’appropriation des résultats aux en matière de données dans un environnement de guichet unique, frontières, mais il peut se révéler impossible de mettre chaque non seulement s’agissant de la douane mais également d’autres instance au même niveau au même moment. C’est là qu’entrent instances publiques. en jeu la bonne volonté, la coopération et la patience. Le Cadre de normes SAFE : 10 ans déjà Recueil de l’OMD sur la GCF L’année 2015 marquera également le 10ème anniversaire de l’adop- Les principes énoncés ci-dessus constituent depuis longtemps un tion du Cadre de normes SAFE visant à sécuriser et à faciliter le pilier du travail de l’OMD et ils sont reproduits dans le nouveau commerce mondial (Cadre SAFE), auquel viendra s’ajouter un Recueil de l’OMD sur la GCF, qui devrait être formellement adopté troisième pilier « Douane-Autres organismes gouvernementaux », par le Conseil de l’OMD en juin 2015. Le Recueil sur la GCF pré- ce qui rend le thème de cette année sur la GCF d’autant plus per- sente divers instruments, outils et bonnes pratiques qui peuvent tinent et opportun. servir de référence aux Membres de l’OMD dans leurs tentatives de développement et de mise en œuvre de la GCF dans leur pays. Au vu des récentes attaques terroristes en Afrique, en Asie, en Europe et au Proche et Moyen-Orient, il apparaît clairement que Il regroupe les nombreux instruments et outils de l’OMD qui nous sommes encore et toujours en proie aux menaces qui ont permettent d’améliorer la GCF. À ce titre, figure la Convention de poussé l’OMD à créer un instrument pour la sécurité de la chaîne Kyoto révisée (CKR) de l’OMD pour la simplification et l’harmo- logistique. En effet, le travail qui a abouti au lancement du Cadre nisation des régimes douaniers. Elle comporte plusieurs normes SAFE a commencé suite aux attaques terroristes sans précédent du qui traitent précisément de la GCF, telles que la coordination 11 septembre 2001 aux États-Unis. Alors que le Cadre SAFE entre des heures d’ouverture des bureaux, la réalisation de contrôles dans sa deuxième décennie avec l’ajout d’un pilier supplémentaire, conjoints et la mise en place de bureaux de douane juxtaposés, sa pertinence et son importance restent indubitables. l’ensemble de ces normes étant destiné à faciliter les échanges. Promotion collective de la GCF au niveau mondial La GCF et la facilitation des échanges La GCF est un concept bien établi et voué à un avenir promet- J’aimerais aussi souligner que la GCF est un composant essentiel teur. En effet, je suis convaincu que si nous voulons avancer avec de l’Accord sur la facilitation des échanges (AFE) de l’Organisa- succès vers les objectifs que nous nous sommes fixés en tant que tion mondiale du commerce (OMC). Après une année 2014 dif- communauté douanière mondiale, il est impératif que nous conti- ficile, l’AFE est à nouveau sur la bonne voie. L’article 8 de l’AFE, nuions à améliorer nos pratiques en matière de GCF et que nous intitulé « Coopération entre les organismes présents aux fron- renforcions notre interconnectivité. Par conséquent, j’invite tous tières », stipule au paragraphe 8.1 que « Chaque Membre fera en les Membres de l’OMD à travailler sans relâche, tout au long de sorte que ses autorités et ses organismes chargés des contrôles et l’année 2015, afin de promouvoir leurs efforts en matière de coor- des procédures à la frontière en ce qui concerne l’importation, dination avec les autres organes ayant compétence aux frontières, l’exportation et le transit de marchandises coopèrent entre eux et que ce soit au niveau national ou au niveau international, et à coordonnent leurs activités afin de faciliter les échanges ». Cette partager leurs expériences. disposition est basée sur la Norme transitoire 3.35 de la CKR. 11
DOSSIER © Dmitry Kalinin Gestion des frontières terrestres, le modèle novateur de la Finlande Par Mika Poutiainen, dans l’accord de coopération entre la Police, • des instructions nationales communes ; CHEF DU SERVICE DOUANIER DE VAALIMAA, la Douane et la Garde frontalière (dit accord • des accords régionaux et locaux ; FINLANDE PDG). Toutes trois sont des organes de lutte • une répartition plus scrupuleuse des LA FINLANDE EST bordée, à l’ouest, par la contre la fraude et des services d’enquêtes tâches là où existe un chevauchement Suède, au nord, par la Norvège et à l’est, préliminaires. des responsabilités ; par la Russie. Au sud, sur la rive opposée • l’échange de renseignements et d’infor- du golfe de Finlande, se trouve l’Estonie. Leur coopération remonte à 1927. Ancienne mations par un accès mutuel aux bases La Finlande, la Norvège et la Suède font et intense, elle se fonde sur des mécanismes de données ; partie de l’espace Schengen qui réunit 26 et des structures de coordination bien établis • une coopération lors de l’élaboration de pays européens et au sein duquel certains à l’échelon national et régional. Le premier nouveaux textes législatifs ; contrôles (des passeports, notamment) ont décret qui énonce ses fondements juri- • une approche commune en matière de été abolis. diques a été promulgué dès 1949. En 2009, coopération internationale ; le Parlement finlandais fixe le cadre juridique • l’utilisation collégiale des technologies Suite à l’entrée en vigueur de l’Accord actuel de cette coopération en adoptant la et du matériel. de Schengen dans ces pays nordiques en loi PDG 687/2009 que sont venus compléter 2001, le gros des contrôles terrestres de la des accords bilatéraux et trilatéraux de coo- La coopération entre les trois services part Finlande s’est concentré sur sa frontière pération, signés par les directions des trois du principe selon lequel chacun doit assu- avec la Russie, longue de 1324 km, dont services. mer ses obligations statutaires, mais coo- 1269 km d’étendues de terres sèches, le reste père dans les domaines d’intérêt commun étant couvert de lacs et de voies navigables. L’accord national de coopération PDG a été afin de remplir ses missions de la meilleure signé le 8 avril 2010. Ses principes de base font façon possible. La gestion des frontières finlandaises est référence à une répartition des ressources sur assurée en grande partie par deux services, la base d’une évaluation des risques, à l’effica- Le présent article portera essentiellement la Douane et la Garde frontalière, et, dans cité de contrôles communs pour prévenir les sur les frontières terrestres et la collabora- certains cas, par la Police nationale. Les délits, et à la nécessité d’éviter les fonctions tion qui s’est établie entre les deux services termes de leur collaboration ont été arrêtés et les efforts redondants. Cet accord prévoit : présents principalement sur le terrain, à 12
OMD actu N° 76 Février 2015 « Le comité apprécie ce modèle car, en assurant les contrôles douaniers et la surveillance des La Douane Sur le terrain Les services douaniers relèvent de l’auto- Rien ne vaut un coup d’œil sur la manière frontières en une étape rité du ministère des finances. Ils assurent dont les tâches sont coordonnées à un unique, l’on accélère le contrôle des marchandises à l’importa- poste frontalier, pour se faire une meil- tion et à l’exportation, y compris le trafic leure idée de la manière dont les choses toute la procédure et le transfrontalier, et sont responsables de s’organisent. Il y a neuf postes le long de la personnel disponible l’application des mesures fiscales et du frontière entre la Finlande et la Russie et, recouvrement des droits à l’importation si besoin en est, 10 postes supplémentaires est plus efficace. C’est et des droits d’accises. peuvent être ouverts temporairement pour aussi un bon exemple gérer des convois particuliers, tels que les Comme dans bien d’autres pays, la Douane cargaisons de bois en rondins en prove- d’application pratique est tenue légalement d’assumer de nom- nance de la Russie. du concept de GCF à breuses tâches aux frontières au nom d’autres services. Elle effectue, plus préci- Dans la mesure où une large part des l’échelle locale. » sément, ce que l’on appelle les contrôles échanges entre le nord-ouest de la Russie et de premier degré, le service responsable le reste du monde transite par les ports fin- Rapport 2011 du Comité d’évaluation pouvant prendre le relais selon la gravité landais, le trafic de camions de transport Schengen de la situation. Les contrôles dits de second de marchandises peut être intense. Il en va degré ne sont pas, en règle générale, menés de même pour les voyageurs : les touristes à la frontière en tant que telle, mais au lieu russes vont faire leurs courses en Finlande de destination finale des marchandises ou et fréquentent les stations de ski du pays, à leur point de déchargement/chargement. alors que, de leur côté, les Finlandais se rendent à Vyborg et à St. Pétersbourg, pour savoir : la Douane et la Garde frontalière. En 2014, la Douane finlandaise comptait y faire des achats ou en voyage culturel. Il présentera leurs tâches respectives, avant 2 300 employés. Près de 700 d’entre eux de préciser comment cette coopération participent directement aux contrôles des La circulation des personnes et des s’organise dans la pratique. frontières, ce qui inclut la surveillance des échanges commerciaux est gérée par navires commerciaux, des petits avions un guichet unique où un fonctionnaire La Garde frontalière dans les six aéroports intérieurs et des flux de la Douane contrôle, seul, les déclara- La Garde frontalière, forte de 2 700 per- de marchandises aux frontières terrestres tions d’importation et les passeports des sonnes, est un service spécialisé de lutte avec la Norvège et la Russie. conducteurs. Pour réaliser cette tâche, il contre la fraude placé sous la tutelle du a accès aux bases de données de gestion ministère de l’intérieur. Sa fonction pre- Suite à une évaluation des risques, la du risque de la Douane et de la Garde mière est de veiller à ce que les voyageurs Douane a concentré ses efforts et ses res- frontalière. empruntent les postes frontières officiels et sources sur sa frontière avec la Russie où remplissent toutes les formalités requises. sont basés près de 340 agents. Elle dispose Cette dernière a formé les fonctionnaires également de 340 fonctionnaires qui tra- de la Douane à certaines procédures dont Elle doit surveiller et contrôler les fron- vaillent dans les ports du golfe de Finlande la vérification des documents d’identité et tières et assume également des fonctions et interviennent, essentiellement, en tant des visas, et la Douane a donné une forma- douanières, là où les effectifs douaniers qu’unités mobiles. tion de base aux gardes-frontières concer- sont insuffisants. Par ailleurs, son per- nant les méthodes de fouille des véhicules sonnel participe aux recherches et aux Coopération renforcée et l’identification des marchandises inter- sauvetages en mer, ainsi qu’à la défense Douane et Garde frontalière sont en dites ou réglementées (drogue, alcool et militaire nationale et à des missions poli- contact quotidien avec d’autres services articles de contrefaçon, entre autres). cières. Bien que le contrôle des passeports gouvernementaux, mais elles ont poussé soit généralement de son ressort, dans cer- la notion de coopération entre elles un pas Les procédures douanières à l’exportation tains endroits où elle n’est pas présente, ce plus loin. En effet, il y a près de cinq ans, et le contrôle des passeports à la sortie du contrôle est effectué par la Douane, voire elles ont adopté un modèle novateur, dont territoire durent en moyenne de cinq à huit par la Police. les principes sont : minutes. À l’importation, le temps moyen oscille entre trois et vingt-cinq minutes, Ses effectifs ont été renforcés à l’est du • l’organisation de formations communes ; selon que le camion voyage à vide ou que pays, après que la frontière finno-russe • la délégation de tâches ; les marchandises doivent être dédouanées a été décrétée zone à plus haut risque et, • la mise en commun du matériel et des pour mise en libre pratique. Lorsque cela donc, prioritaire, par rapport aux fron- locaux ; s’avère nécessaire, un deuxième niveau de tières terrestres avec la Norvège et la Suède, • l’échange d’informations et le partage contrôle peut être appliqué. Il donnera lieu qui sont des régions couvertes par l’acquis de bases de données ; à une inspection scrupuleuse et, selon sa de Schengen depuis 2001. • la mise sur pied d’équipes conjointes. nature, sera réalisé soit par la Douane, soit par la Garde frontalière. 13
DOSSIER Quant au trafic des passagers sortants, la lorsqu’un signal est émis. Certains agents Garde frontalière inspecte les passeports et chargés du contrôle et de la lutte contre la les factures, les chèques d’achat hors taxes, fraude peuvent accéder aux systèmes des les assurances automobiles. Elle contrôle deux agences selon le type de renseigne- aussi les chats, les chiens et autres ani- ments qu’ils recherchent. Le rang qu’oc- maux de compagnie qui accompagnent cupent ces agents et leurs responsabilités les voyageurs. Près de 85 % des personnes détermineront les informations auxquelles qui passent la frontière sont des citoyens ils auront accès. russes et la plupart d’entre eux ont quelque chose à déclarer sur le chemin du retour Le Centre conjoint d’analyse des délits (en général des produits alimentaires pour et des renseignements sur la criminalité lesquels ils présentent une facture ou un est un exemple de « bonne pratique » en chèque d’achat hors taxes). Si ces articles matière de partage d’informations entre doivent faire l’objet d’une inspection plus Police, Douane et Garde frontalière. Il a fouillée ou que des irrégularités sont détec- été créé dans le cadre de l’accord PDG et tées, la Douane intervient. est géré par le Bureau national d’investiga- tion (qui figure parmi les unités centrales Partage de matériel de la Police finlandaise) situé à Helsinki. Douane et Garde frontalière partagent Ce centre est relié à des groupes d’analyse © Sparkleice les locaux et le matériel pour l’entretien régionaux. L’on compte également cinq duquel chaque service se voit confier un groupes PDG locaux de renseignement et rôle précis. Les appareils de radiographie d’analyse de la criminalité, où travaillent sont principalement de la responsabilité de des agents provenant des trois services de d’informations / respect de la vie privée, la Douane. Il en va de même pour l’entre- lutte contre la fraude. protection des données et confidentialité tien des équipements d’essais sur route des informations commerciales. (matériel de test des mâchoires de freins Des équipes conjointes de camions, par exemple). Des unités conjointes de lutte contre la Les services participant à la gestion des fraude ont également été mises sur pied. flux frontaliers ne devraient pas coopérer Tout matériel peut être mis à la dispo- Y participent des fonctionnaires des trois uniquement sur ordre de leur direction sition d’un des deux services sur simple parties prenantes à l’accord PDG. Ces uni- générale, ou parce que la loi les y oblige, demande. Ainsi, un service obtiendra tés sont un vecteur d’échanges fiables et mais avant tout parce que la coopération aisément l’usage du matériel appartenant réguliers d’information et permettent de et la répartition des tâches sont, de fait, la à l’autre, ce qui permet de garantir la flui- gérer plus efficacement les frontières et de meilleure solution qui s’offre à eux et à leur dité du travail et d’éviter des procédures cibler la criminalité organisée. environnement professionnel. longues et superflues, tout en limitant les coûts. Volonté politique En Finlande, la coopération est perçue Il fallait une volonté politique forte, pour comme le moyen de relever le défi qui Partage d’informations que la coopération entre la Douane et la consiste à gérer un trafic croissant avec Des bases de données communes sont Garde frontalière s’intensifie. De fait, des ressources financières et humaines reliées aux bases de données opération- nombreux sont les obstacles qui ne peuvent limitées, voire, parfois, réduites. nelles et aux bases de données de gestion être surmontés qu’avec une certaine du risque de chacun des services. Ainsi, volonté politique, notamment lorsqu’il En savoir + ils peuvent adopter une même approche s’agit de traiter du dilemme échange http ://www.tulli.fi/en 14
OMD actu N° 76 Février 2015 Liste des fonctions de surveillance exercées par la Douane, au nom d’autres services gouvernementaux Ministère Services gouvernementaux Fonctions exercées par la Douane Finances Administration fiscale • Contrôle des exportations • Audits d’entreprise • Lutte contre l’économie parallèle Intérieur Police • Prévention de la criminalité Garde frontalière • Contrôle des véhicules (système de reconnaissance des plaques minéralogiques, LIPRE) • Contrôle des passeports • Lutte contre la contrebande d’armes et d’espèces monétaires Transports et Agence pour la sécurité du transport • Contrôles liés au trafic important Communications • Contrôle de la sécurité dans les ports Agriculture et forêts Autorité pour la sécurité alimentaire • Mise en œuvre du Fonds européen d’orientation et de garantie Agence pour les questions rurales qui finance la Politique agricole commune (PAC) • Contrôles de conformité aux règles applicables aux produits alimentaires, à la faune et à la flore Affaires étrangères Département des relations économiques • Mise en œuvre de la législation concernant les armes de des- extérieures truction massive/marchandises à double usage Département politique • Application de la réglementation commerciale internationale Affaires sociales et santé Agence pour les médicaments • Contrôle des médicaments Autorité de surveillance du bien-être et de la • Contrôle des produits de l’alcool et du tabac santé • Contrôle des substances radioactives Autorité en charge des radiations et de la sécurité nucléaire Éducation Organisations du droit d’auteur • Lutte contre les infractions aux droits d’auteur Conseil des antiquités • Lutte contre la contrebande d’objets ayant une valeur culturelle Environnement Institut pour l’environnement • Lutte contre la contrebande de déchets, de produits chimiques Fonds d’indemnisation pour les dommages et de produits régis par la Convention sur le commerce inter- dus à la pollution par les hydrocarbures national des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) • Respect de l’obligation en matière de dommages causés par les hydrocarbures Emploi et économie Autorité en charge de la sécurité et des pro- • Contrôle de la sécurité technique et de la conformité des duits chimiques marchandises Conseil des brevets et de l’enregistrement • Respect des droits de propriété intellectuelle Défense Ministère de la défense • Contrôle lié au matériel/équipement de défense © Rajko 15
DOSSIER Prélude à la gestion coordonnée des frontières : l’expérience du Botswana le cadre du volet GCF du projet de l’OMD financé par la Finlande, intitulé « renforcement des capacités commerciales par la moder- nisation douanière dans la région Afrique orientale et australe ». Elle s’est déroulée du 17 au 19 septembre 2014 et la délégation était emmenée par le Directeur général de la Douane, accompagné de hauts fonctionnaires des administrations en charge de la douane, de l’immigration, des services vétérinaires et de la police. La délégation a visité le siège de la Douane finlandaise et le Centre de gestion des risques à Helsinki, ainsi que le port de Vuosaari et le poste-frontière de Nuijamma, à la frontière entre la Finlande et la Russie. Ce faisant, elle a à chaque fois rencontré les représentants de plusieurs services frontaliers. Les participants ont déclaré que cette visite leur avait ouvert les yeux sur les possibilités de coopé- ration entre services présents aux frontières. Ils ont notamment été très frappés du fait que la surveillance des frontières terrestres © Jeremy T. Hetzel finlandaises n’est assurée que par deux services (la Douane et la Garde frontalière) et voudraient dès lors proposer au Botswana d’adopter ce modèle. L’APPLICATION DE POLITIQUES et de mesures efficaces de gestion des flux À ce propos, lors de discussions préliminaires, les représentants transfrontaliers est une des priorités retenues par l’Administration de la Douane et du service de l’immigration ont conclu qu’il serait fiscale du Botswana (Botswana Unified Revenue Service ou BURS), judicieux de charger les services douaniers d’assurer le contrôle ainsi que par certains organes de réglementation aux frontières et des passeports des conducteurs de poids lourds, pour éviter à services de lutte contre la fraude qui souhaitent offrir un environne- ces derniers de devoir se présenter auprès de différents bureaux ment plus favorable aux opérateurs commerciaux ainsi qu’aux voya- (pour le dédouanement des marchandises d’abord et le contrôle geurs. Il a en effet été démontré que les retards aux postes frontaliers des passeports ensuite) chaque fois qu’ils passent la frontière, entravaient bien souvent la fluidité des mouvements de biens et de comme c’est le cas à l’heure actuelle. Pour que cette coopération services, ainsi que les déplacements des voyageurs entre le Botswana, entre administrations puisse se concrétiser, il faudrait tout d’abord pays enclavé d’Afrique australe, et ses voisins. former les agents aux tâches qu’ils devraient assumer au nom d’autres services, ce qui pourrait prendre un certain temps. Une Établir une collaboration entre les services intervenant dans la première possibilité consisterait à lancer un projet pilote à l’une circulation transfrontalière des marchandises, grâce à l’applica- des frontières, ce qui serait un premier pas vers la mise en œuvre tion du concept de gestion coordonnée des frontières (GCF), est progressive du projet sur l’ensemble du territoire. envisagé comme le moyen de supprimer bon nombre d’entraves au commerce, et, ainsi, d’ouvrir des perspectives en termes de Du 13 au 23 janvier 2015, dans la foulée d’une étude comparative, productivité économique et d’intégration régionale. le BURS a entrepris un exercice d’évaluation du modèle actuel de gestion des frontières avec le soutien technique de l’OMD. En mai 2014, une rencontre associant les principales parties pre- Cet exercice devrait mener à des recommandations quant aux nantes a été organisée en vue de recueillir les idées et le soutien des mesures que le Botswana devrait prendre pour se doter d’un sys- acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la GCF. Dans le cadre tème de GCF. Pour ce faire, tous les services frontaliers et des de ce qu’il a été convenu d’appeler « dialogue politique national », représentants du secteur privé ont été invités à prendre part à des des hauts fonctionnaires publics, des dirigeants de grandes entre- entretiens et des visites ont été organisées dans plusieurs postes prises et d’organisations professionnelles, ainsi que des représen- frontaliers du pays. Un nouveau dialogue politique devrait avoir tants des producteurs, des importateurs et des transitaires, ont lieu en mars 2015. Y seront étudiés les résultats du rapport d’éva- ainsi pu prendre connaissance des bonnes pratiques relatives à luation et des décisions fermes devraient être prises concernant la GCF et contribuer à l’élaboration d’une stratégie en la matière. les prochaines étapes qui mèneront à la mise en œuvre d’un système de GCF au Botswana. À l’issue de ce dialogue, le Gouvernement du Botswana a désigné cinq personnes, travaillant chacune pour des services différents, En savoir + afin qu’elles se rendent en Finlande pour y visiter des ports mari- www.burs.org.bw times et des postes frontières. Cette visite d’étude s’inscrivait dans 16
Meet MINI Z TM The world’s first Z Backscatter® handheld imaging system. FIND ORGANIC THREATS AND CONTRABAND IN HARD-TO-REACH PLACES. MINI Z from AS&E provides customs, border, and drug interdiction teams with fast, portable, real-time imaging to detect drugs, contraband, and explosives. Used as a stand-alone inspection tool or in combination with AS&E’s top-selling ZBV® mobile cargo and vehicle screening system, MINI Z provides more information about objects in hard-to-reach locations like vehicle tires, car interiors, and vehicle bumpers. Try a digital demo of MINI Z at www.meetminiz.com, email sales@as-e.com, or call us at +1 (978) 262-8700. www.as-e.com
DOSSIER L’interinstitutionnalité, trait distinctif du modèle colombien d’OEA Beatriz Junca Rodriguez, faciliter les échanges commerciaux interna- MEMBRE DE L’ÉQUIPE EN CHARGE DE LA CONCEPTION ET DE LA MISE EN ŒUVRE DU MODÈLE tionaux, en y associant les autorités exerçant D’OEA, ADMINISTRATION NATIONALE DE LA FISCALITÉ un contrôle direct sur le commerce exté- ET DE LA DOUANE, COLOMBIE rieur dans le pays, à savoir : la Police anti- drogue, l’Institut colombien de l’agriculture (Instituto Colombiano Agropecuario ou ICA) et l’Institut national de surveillance La Colombie a introduit le concept des médicaments et des produits alimen- taires (Instituto Nacional de Vigilancia de d’interinstitutionnalité dans son programme Medicamentos y Alimentos ou INVIMA). Bien que relativement complexe sur le plan d’opérateur économique agréé, programme technique, cette décision présente de gros avantages pour les entreprises concernées, devenu opérationnel il y a quelques mois. Dans que ce soit pendant la procédure d’agrément ou après l’obtention du statut. cet article, l’Administration nationale de la L’intervention des autorités sanitaires fiscalité et de la douane (Dirección de Impuestos et phytosanitaires dans le commerce extérieur, tout comme celle des services y Aduanas Nacionales ou DIAN) revient sur de contrôle des stupéfiants, ne date pas d’hier. Des expériences de coordination son expérience et s’arrête plus longuement sur entre institutions publiques ont été menées antérieurement en Colombie, au titre de les modalités de la coordination des services la facilitation des échanges, dans le cadre d’initiatives telles que : gouvernementaux colombiens concernés. • le Guichet unique du commerce exté- LA DOUANE COLOMBIENNE a construit son (OEA), tel que défini par le Cadre de normes rieur (ventanilla única de comercio exte- modèle d’opérateur économique agréé SAFE de l’OMD visant à sécuriser et à rior ou VUCE) ouvert en 2004 et grâce 18
OMD actu N° 76 Février 2015 © Ted McGrath auquel les informations requises en Commission analyse, évalue et émet réglementaires qui exercent un contrôle matière de circulation transfrontalière des avis sur la viabilité des demandes sur ses opérations et dans les pays où elle des marchandises peuvent être soumises de reconnaissance de zones franches exporte ses biens. par voie électronique et en une seule fois permanentes. Elle doit également à l’ensemble des vingt-et-un services approuver ou refuser le plan directeur 2. garantir une utilisation plus efficace des publics impliqués par ces opérations. de développement général de ces zones, ressources publiques investies dans la ainsi que les modifications qui y sont poursuite d’un objectif commun. • l’Agenda électronique d’inspection apportées. simultanée, lancé en 2012, qui fonc- 3. progresser dans l’établissement d’un tionne grâce à un module créé en tant Il peut sembler plus difficile d’œuvrer système d’évaluation des risques com- qu’application du Guichet unique. ensemble à un but commun que de tra- mun fondé sur un échange et une uti- vailler seul, tant il est vrai que cela exige lisation plus efficaces de l’information. • la Commission intersectorielle des la mise en œuvre d’une politique coordon- mesures sanitaires et phytosanitaires, née au titre de laquelle chaque institution 4. assurer que chaque agence réglemen- créée en 2006, qui coordonne les acti- exerce ses fonctions dans les limites de ses taire adopte des critères communs dans vités des services suivants : Institut compétences propres. Toutefois, une telle l’exécution de ses fonctions. national de la santé, autorités sanitaires approche permet de bénéficier des avan- et phytosanitaires, Institut d’hydrolo- tages d’un travail d’équipe. 5. établir une communication plus fluide gie, de météorologie et d’études envi- et transparente avec le secteur privé, lui ronnementales, Direction nationale de Appliquée au concept d’OEA, elle permet permettant de faire part de ses inquié- l’industrie et du commerce. notamment de : tudes ou de ses suggestions. • la Commission intersectorielle des 1. certifier que l’entreprise offre une pleine 6. développer, dans les programmes de for- zones franches, mise sur pied en 2007, garantie en matière de conformité et de mation ciblant en priorité les OEA, des et à laquelle participent le Ministère sécurité, y compris pour ce qui relève cours qui couvrent de manière exhaus- du commerce, de l’industrie et du du domaine sanitaire et phytosani- tive les thèmes qui intéressent les entre- tourisme, le Ministère des finances, la taire, et ainsi susciter une plus grande prises certifiées afin qu’elles puissent Direction nationale du plan, la DIAN confiance chez ses partenaires commer- identifier les lacunes et les failles dans et la Présidence de la République. Cette ciaux, au sein des différentes autorités leurs procédures. 19
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