PLAN STRATÉGIQUE DU CENTRE DES OPERATIONS D'URGENCES SANITAIRES DU BÉNIN 2018-2022
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REMERCIEMENTS La préparation et la riposte aux épidémies sont des volets importants pour tout pays qui doit assurer la santé et le bien-être de sa population à charge. Ce devoir constitutionnel est rempli au Bénin grâce à l’implication de tous les acteurs et particulièrement ceux qui ont contribué à la mise en place du Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) et à l’élaboration du Plan stratégique 2018-2022 qui va permettre son opérationnalité. Nos remerciements vont en direction des membres du gouvernement de la République du Bénin qui, à travers les cadres techniques des Ministères sectoriels impliqués dans la mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI) 2005, ont contribué à l’élaboration du présent document. Nous remercions tout particulièrement le projet USAID/ANCRE pour avoir assuré le financement du processus d’élaboration de ce document et pour l’appui technique qui a permis d’améliorer de façon substantielle son contenu. Nous remercions aussi tous les partenaires techniques et financiers (PTF) pour leurs différents appuis et particulièrement l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), non seulement pour son accompagnement technique pour le financement de la construction et l’équipement du COUS, mais aussi et surtout pour la mise à notre disposition des directives et standards pour l’élaboration de ce document. Nos remerciements vont également à tous les autres secteurs publics connexes, les structures du système et tous les programmes qui ont non seulement apporté leur expérience de terrain dans la démarche rédactionnelle du document mais qui ont aussi mis à notre disposition les informations fiables, utiles et nécessaires pour l’élaboration du document. Nous espérons que cet esprit de mobilisation autour de l’élaboration du document va faciliter sa mise en œuvre selon l’approche « Une seule santé » afin de relever les défis communs pour un COUS, à savoir la réduction des délais d’intervention, des taux de morbidité et mortalité en cas de crise sanitaire au Bénin.
SIGLES & ACRONYMES AD Atacora/Donga MISP Ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique ANCRE Advancing Newborn, Child and Reproductive Health program MCVDD Ministère du Cadre de vie et du développement durable AOF Attributions, organisation et fonctionnement MTPT Ministère des Infrastructures et des transports CADRI Capacity for Disaster Reduction Initiative MS Ministère de la Santé CDC Centre de diagnostic et de confirmation OCAL Organisation du corridor Abidjan-Lagos CHD Centre hospitalier départemental OMS Organisation mondiale de la Santé CNHU-HKM Centre national hospitalier universitaire OOAS Organisation ouest-africaine de la Hubert KOUTOCOU MAGA santé CS Centre de santé PF Point focal CNLS-TP Comité national de lutte contre le VIH/ PS-COUS Plan stratégique du centre des Operations Sida, la tuberculose, le paludisme, les d’urgences sanitaires du Benin infections sexuellement transmissibles et les épidémies PTF Partenaires techniques et financiers COUS Centre des opérations d’urgences RRC Réduction des risques de catastrophe sanitaires RSI Règlement sanitaire international CTE Centre de Traitement Ebola SIMR Surveillance intégrée des maladies et DDS Direction départementale de la santé réponse DNSP Direction nationale de la santé publique TDR Termes de référence DRFM Direction des ressources financières et UA Union africaine du matériel USPPI Urgence de santé publique de portée ECOWAS/ Communauté économique des États de internationale CEDEAO l’Afrique de l’Ouest OCHA Bureau de la Coordination des affaires EEZS Équipe d’encadrement de zone sanitaire humanitaires FHV Fièvre hémorragique virale UNISDR Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes MAEP Ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche
TABLE DES MATIÈRES 1 PRÉFACE 3 RÉSUMÉ EXÉCUTIF DU PLAN 7 INTRODUCTION 9 PARTIE 1 : GÉNÉRALITÉS 9 Contexte et justification 10 Ancrage institutionnel du Plan stratégique du COUS avec le PNDS 2017-2021 11 PARTIE 2 : MÉTHODOLOGIE D’ÉLABORATION DU PLAN STRATÉGIQUE DU COUS 11 Analyse de la situation 11 Atelier technique d’écriture 11 Atelier technique de validation 13 PARTIE 3 : CARACTÉRISTIQUES DU BÉNIN 13 Caractéristiques géographiques et démographiques 13 Caractéristiques économiques, sociales et culturelles 15 PARTIE 4 : ANALYSE DE LA SITUATION SUR LA GESTION DES CRISES SANITAIRES 15 Les risques et urgences sanitaires au plan mondial 16 Les risques et urgences sanitaires au plan régional 17 Les risques et urgences sanitaires au Bénin 18 Le niveau de risques des urgences sanitaires défini par l’OMS pour le Bénin 19 Capacité de riposte contre les risques sanitaires (FHV) au Bénin 23 Niveau de préparation du Bénin dans le cadre de la prévention et de la riposte à une épidémie de la maladie à virus Ebola et autres fièvres hémorragiques 23 État d’application du RSI 2005 au Bénin 25 État d’application de la SIMR au Bénin 26 Le système de santé : Atouts et lacunes pour la gestion des urgences 30 Les risques prioritaires pour lesquels il faut une préparation par le COUS BÉNIN 33 PARTIE 5 : ORIENTATIONS STRATÉGIQUES 2018-2022 DU COUS DU BÉNIN 33 Vision 33 Missions 33 Principes directeurs 34 Orientations stratégiques et interventions 35 Les résultats attendus 36 Mécanismes de mise en œuvre et valeurs requises 39 Cadre des résultats 45 Dispositif de suivi-évaluation 46 Estimation du budget par axe stratégique 47 Analyse des risques liés à la mise œuvre du plan 49 BIBLIOGRAPHIES
LISTE DES TABLEAUX 16 Tableau 1 : Les dix premiers pays les plus exposés aux catastrophes naturelles au cours de ces quatre dernières années dans le monde 17 Tableau 2 : Morbidités et létalités dues aux principales urgences sanitaires au Bénin de 2014 à 2016 18 Tableau 3 : Bilan des zoonoses au Bénin de 2011 à 2015 19 Tableau 4 : Typologie des risques au Bénin 20 Tableau 5 : Principales structures techniques opérationnelles du système de santé au Bénin 21 Tableau 6 : Résultats de l’analyse FFOM de la composante COUS au Bénin 21 Tableau 7 : Situation des CTE au niveau des départements 24 Tableau 8 : Capacités requises par le Bénin pour les différentes composantes du RSI 2005 28 Tableau 9 : Synthèse des ressources financières du Ministère de la Santé, par source, en 2015 28 Tableau 10 : Ressources financières allouées et utilisées par la DNSP pour la mise en œuvre de SIMR/RSI de 2013 à 2016 31 Tableau 11 : Niveau des risques au Bénin 32 Tableau 12 : Souhaits/recommandations faites par les responsables, partenaires et autres acteurs pour l’élaboration du Plan stratégique 33 Tableau 13 : Principes directeurs dans la mise en œuvre du Plan stratégique LISTE DES FIGURES 13 Figure 1 : Carte géographique du Bénin 17 Figure 2 : Pays d’Afrique touchés par la maladie à virus Ebola lors de la dernière épidémie de 2014 18 Figure 3 : Cartographie des risques au Bénin en 2015 23 Figure 4 : Niveau de préparation du Bénin, en novembre 2015, dans le cadre de la prévention et la riposte à une épidémie de la maladie à virus Ebola et autres fièvres hémorragiques 26 Figure 5 : Pyramide sanitaire du Bénin 27 Figure 6 : Personnel formé sur la SIMR à différents niveaux du système de surveillance 37 Figure 7 : Organigramme du COUS du Bénin 45 Figure 8 : Dispositif de suivi-évaluation du COUS Bénin
PRÉFACE Les milliers de catastrophes enregistrées annuellement, responsables de près de 7 600 événements naturels dommageables recensés durant la décennie écoulée, causant la mort de près de 1 250 000 personnes et coûtant plus d’un milliard de dollars de dommages, ont fait de la gestion des crises sanitaires un enjeu majeur au plan mondial. Les dernières épidémies successives du syndrome respiratoire aigu avec 7 761 cas enregistrés dans le monde et 623 décès, et celle de la grippe aviaire avec 11 310 décès, confirment cet enjeu et montrent la nécessité d’actions coordonnées dans la préparation et la riposte aux risques sanitaires. L’ampleur de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, de l’épidémie de Lassa au Bénin et des urgences de santé publique de portée internationale (USPPI) a démontré la vulnérabilité de nos systèmes de santé. Ainsi, nous avons décidé de renforcer la prévention, la détection et surtout la coordination de la riposte dans notre pays. La création d’un Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS) répond à la nécessité de mettre la préparation au cœur de notre stratégie dans la gestion des urgences sanitaires, face à l’ampleur de ces risques sanitaires dans le monde, en Afrique en général et au Bénin en particulier. Nous entendons, à travers le COUS, mieux maîtriser les risques sanitaires et l’ampleur des événements susceptibles d’effets délétères sur la santé humaine et animale. Il est heureux aujourd’hui de constater, au plan régional, une mobilisation active autour de cet objectif commun. Ainsi, la création d’un Centre de diagnostic et de confirmation (CDC) de l’Union africaine (UA), la mise en place d’un Centre régional de surveillance des maladies, d’une Institution nationale de coordination (INC) des urgences par l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) et l’installation d’un Comité national de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (CNLS-TP) dont les actions sont élargies à la gestion des épidémies par le gouvernement béninois, sont des investissements majeurs qui méritent d’être soulignés. Le Bénin s’inscrit dans cet effort collectif mondial et panafricain. Le COUS doit jouer le rôle de coordination et d’institution leader dans la gestion des crises ou urgences sanitaires, qu’elles soient de portée internationale ou non. Ce rôle ressort clairement dans la vision et les missions du COUS. Il est parfaitement décliné en orientations et objectifs stratégiques dans ce plan. Le COUS sera au service de l’ensemble du système sanitaire. J’attache du prix à l’approche « One Health », aux principes majeurs de rapidité, d’organisation, de coordination/ intégration, de pragmatisme, ainsi qu’aux valeurs de bonne gouvernance, d’esprit d’équipe, d’équité et de redevabilité qui doivent guider la mise en œuvre de ce plan, si nous voulons atteindre les résultats attendus. Je souhaite enfin que ce plan bénéficie du soutien et de l’adhésion du gouvernement de mon pays, de tous les partenaires techniques et financiers, de tous les acteurs des secteurs publics ou privés du système sanitaire du pays et des autres Ministères sectoriels. Dr Alassane SEIDOU Ministre de la Santé 1
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RÉSUMÉ EXÉCUTIF DU PLAN Face aux multiples risques sanitaires liés à gouvernements, les institutions internationales et les l’émergence ou à la réémergence de nouvelles ONG se mobilisent pour mettre en place les structures menaces internationales pour la santé et d’autres et les outils nécessaires pour la préparation et la risques pour la santé publique, l’Organisation riposte aux éventuels risques sanitaires. Mondiale de la Santé (OMS) a adopté, lors de sa C’est dans cette optique que le Bénin, avec l’appui 58ème Assemblée mondiale de la Santé en date de de ses PTF, s’efforce depuis un an à construire, 23 mai 2005, le Règlement sanitaire international équiper et mettre en place les outils stratégiques (RSI) 2005 qui est entré en vigueur le 15 juin 2007. et techniques nécessaires pour le fonctionnement Ce règlement doit permettre aux pays de prévenir du COUS. En effet, le COUS est une des capacités la propagation internationale des maladies, de essentielles à développer par les pays dans le s’en protéger, de les maîtriser et d’y réagir par une cadre de la mise en œuvre du RSI 2005. Le Bénin, action de santé publique proportionnée et limitée pour rendre opérationnel et fonctionnel le COUS aux risques qu’elle présente pour la santé publique, construit, a élaboré le Plan stratégique selon en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et l’approche « Une seule santé » (« One Health »). Il au commerce internationaux. s’agit d’un plan qui est aligné sur le Plan national Le RSI 2005 fait obligation à chaque pays de du développement sanitaire (PNDS) du pays et qui développer un certain nombre de capacités couvre la période de 2018-2022. Il est structuré minimales, dont la création d’un centre en charge autour d’une vision assortie de quatre missions des opérations d’urgences de santé publique. déclinées en trois orientations stratégiques, sept objectifs stratégiques (OS) et 19 interventions. Après plus d’une dizaine d’années de mise en œuvre du RSI 2005, la maîtrise des risques sanitaires, qu’ils soient biologiques, technologiques, La vision du COUS environnementaux ou sociétaux, constitue un enjeu « En 2022, le Bénin dispose d’un COUS performant, majeur dans les pays en général et au Bénin en capable de préparer et de coordonner les particulier. La survenue des épidémies de la maladie opérations liées aux risques et aux urgences à virus Ebola et de Lassa en Afrique en 2015 illustre sanitaires » parfaitement l’enjeu. En effet, l’épidémie d’Ebola a touché très rapidement six pays en moins de trois mois, avec une morbidité et une létalité élevées (28 Les quatre missions du COUS 615 cas dont 11 315 décès), soit un taux de morbidité 25 fois plus élevé que la même épidémie apparue Pour réaliser la vision, il est assigné au COUS quatre en 1976 ; une perte économique estimée par la missions : Banque mondiale à plus de 2,2 milliards de dollars 1. Développer et maintenir un dispositif de US pour les trois pays les plus touchés (Guinée, surveillance, de préparation et de riposte Sierra Léone et Liberia). Quant à l’épidémie de Lassa, capable d’assurer des investigations nécessaires 380 cas dont 12 décès ont été enregistrés par trois lorsqu’un événement susceptible de mener à une pays dont le Bénin en 2015. Aussi, en 2016, le Bénin crise sanitaire est identifié par le système ; a connu une autre épidémie de Lassa avec 54 cas 2. Mettre à la disposition des acteurs des dont 16 confirmés, avec 30 décès dont 8 parmi les cas protocoles opératoires normalisés et confirmés. L’ampleur des deux dernières épidémies standardisés pour les risques prioritaires prouve bien la vulnérabilité de nos systèmes identifiés par le pays afin de réduire sanitaires, l’insuffisance de la préparation et de la considérablement les retards et de permettre riposte aux urgences. une activation d’interventions d’urgence Pour minimiser l’ampleur des urgences sanitaires coordonnée dans un délai raisonnable (120 et répondre aux exigences du RSI 2005, les minutes) à compter de l’identification d’une situation d’urgence de santé publique ; 3
3. Assurer la mobilisation des fonds pour la u Intervention 7 : Renforcement des compétences surveillance, la préparation et la riposte ; et capacités du COUS ; 4. Assurer la coordination efficace des opérations u Intervention 8 : Renforcement du cadre de d’urgences sanitaires. planification et du suivi-évaluation. Les orientations stratégiques Objectif stratégique III Mettre en place des procédures et des plans Dans ce Plan stratégique, trois orientations opérationnels du COUS avec trois interventions, à stratégiques déclinées en sept objectifs savoir : stratégiques (OS) vont permettre la réalisation des u Intervention 9 : Cartographie des risques et quatre missions ci-dessus assignées au COUS : ressources ; 1. Le renforcement du cadre institutionnel, u Intervention 10 : Mise en place des plans et juridique et organisationnel du COUS qui procédures de préparation et de déclenchement comporte deux objectifs stratégiques (OS-I et de la riposte ; OS-II) et huit interventions ; u Intervention 11 : Suivi des intrants et stocks et 2. La mise en place de dispositifs opérationnels et veille sanitaire. fonctionnels de préparation et de riposte aux crises sanitaires, orientation structurée autour de quatre objectifs stratégiques (OS-III, OS-IV, Objectif stratégique IV OS-V et OS-VI) et de neuf interventions. Mettre en place un programme d’intervention 3. La contribution à la coordination et à la d’urgence avec deux interventions, à savoir : promotion de l’ensemble des domaines du RSI u Intervention 12 : Renforcement du cadre de 2005 : un objectif stratégique (OS-VII) et deux riposte aux risques sanitaires ; interventions. u Intervention 13 : Mobilisation des ressources pour les exercices de simulation. Objectif stratégique I Mettre en place un cadre légal, intégré, Objectif stratégique V multisectoriel pour la gestion des crises sanitaires Élaborer les procédures de prise en charge avec quatre interventions, à savoir : des risques et urgences sanitaires avec deux u Intervention 1 : Renforcement du cadre interventions : institutionnel et collaboratif du COUS ; u Intervention 14 : Mise en place des procédures u Intervention 2 : Renforcement des dispositifs pour la riposte ; nationaux existants de gestion des crises u Intervention 15 : Mise en place de dispositifs sanitaires à tous les niveaux ; d’orientation et de prise en charge des urgences u Intervention 3 : Contribution aux initiatives de sanitaires. gestion des crises régionales et internationales ; u Intervention 4 : Développement de stratégies de Objectif stratégique VI communication sur les risques. Mobiliser des ressources humaines, techniques et financières en cas d’urgence avec deux Objectif stratégique II interventions : Développer le leadership, l’organisation et les u Intervention 16 : Mobilisation des ressources ressources humaines avec les quatre interventions financières ; ci-après : u Intervention 17 : Pérennisation du financement. u Intervention 5 : Mise en place des procédures organisationnelles et structurelles ; u Intervention 6 : Mise en place d’un système d’information du COUS ; 4
Objectif stratégique VII Faire progresser l’ensemble du Règlement sanitaire international (RSI) 2005 qui comprend deux interventions : u Intervention 18 : Intégration du RSI 2005 au COUS et aux activités de routine ; u Intervention 19 : Renforcement de la mise en œuvre du RSI 2005. Des résultats précis par types de produits, d’effets et d’impacts sont clairement définis et attendus à la fin de la mise en œuvre du Plan stratégique. Le plan de suivi-évaluation définira clairement les indicateurs retenus à cet effet. La mise en œuvre du Plan stratégique sera conduite par une équipe bien structurée autour d’un organigramme précis du COUS et d’une définition claire des attributions des membres. L’Instance nationale de coordination (INC) assurée par le CNLS-TP sera une institution leader clé dans les orientations et l’appui stratégique pour mobiliser les ressources nécessaires. Le COUS, bras opérationnel de l’INC, est l’instrument de mise en œuvre. 5
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INTRODUCTION Malgré les évolutions scientifique, technique Des propositions et recommandation ont été et technologique, des épidémies (nouvelles, faites par les différents experts en vue de émergentes ou anciennes) et des catastrophes se renforcer les différentes capacités du pays pour déclenchent et menacent la santé des populations, améliorer la mise en œuvre du RSI 2005. Une des avec souvent de forts taux de morbidité et de recommandations fortes est de mettre en place mortalité. Pour faire face à ce défi, l’Assemblée et de rendre fonctionnel le Centre des opérations mondiale de Santé a adopté en mai 2005 le des urgences sanitaires (COUS) dans le but Règlement sanitaire international (RSI) qui est d’améliorer la capacité du Bénin à prévenir les entré en vigueur depuis juin 2007 et fait obligation différents risques sanitaires, à les détecter et à à chaque pays de développer un certain nombre riposter face à une urgence de santé publique. En de capacités pour pouvoir protéger les populations vue de mettre en œuvre cette recommandation, contre ces différents risques. Après près de dix ans le Bénin a décidé, avec le soutien des partenaires de mise en œuvre du RSI au Bénin, une évaluation techniques et financiers, d’élaborer et de mettre externe conjointe a été effectuée pour apprécier le en œuvre un Plan stratégique. Ce Plan stratégique niveau de mise en œuvre. Cette évaluation a montré 2018-2022 est structuré en cinq points : (i) que beaucoup d’efforts restent encore à faire par Généralités : (ii) Méthodologie d’élaboration du notre pays pour le renforcement des différentes plan ; (iii) Caractéristiques du Bénin ; (iv) Analyse de capacités, sur le plan institutionnel et juridique, sur situation sur la gestion des risques sanitaires ; (v) le plan organisationnel ainsi que sur le plan de la Présentation dudit Plan stratégique. mobilisation des ressources tant matérielles que financières en vue de faire face à ces différentes urgences sanitaires. 7
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PARTIE 1 : GÉNÉRALITÉS CONTEXTE ET JUSTIFICATION Le Bénin, pays de l’Afrique de l’Ouest, n’a pas été épargné par les épidémies et catastrophes. Ainsi, il Ces dernières décennies, le monde a été marqué a été noté : par le développement des voyages et des échanges u Une épidémie de Lassa : fièvre hémorragique à commerciaux internationaux, responsables de virus Lassa, avec respectivement 16 cas dont 9 l’émergence ou de la réémergence de nouvelles décès en 2014, 58 cas dont 16 confirmés, avec 30 menaces internationales pour la santé et d’autres décès en 2016 et 2 cas, tous décédés en 2017 ; risques pour la santé publique. u Une épidémie de choléra : 831 cas dont 12 décès, Ainsi, plusieurs événements de type épidémies soit une létalité de 1,4% en 2014, puis 874 cas et ou catastrophes se sont produits dans le monde, 13 décès en 2016, soit une létalité de 1,5%. faisant de très nombreuses victimes. u Au-delà des épidémies enregistrées au Bénin, des catastrophes ou autres événements majeurs La 58ème Assemblée mondiale de la Santé a adopté sont survenus. le RSI le 23 mai 2005. Il est entré en vigueur le 15 juin 2007. Le RSI devrait permettre aux pays de prévenir L’analyse des indicateurs épidémiologiques de la propagation internationale des maladies, de s’en toutes ces urgences permet de constater de forts protéger, de la maîtriser et d’y réagir par une action taux d’attaque, des létalités élevées résultant d’une de santé publique proportionnée et limitée aux insuffisance de préparation, d’organisation, de risques qu’elle présente pour la santé publique, en coordination et de mobilisation des ressources pour évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au que les ripostes soient efficaces. commerce internationaux. L’évaluation externe conjointe faite en mai 2017 au Le RSI exige de chaque pays qu’il développe un Bénin a montré que les capacités sont inexistantes certain nombre de capacités minimales, y compris pour chacun des trois indicateurs de cette composante. la création d’un centre d’opérations d’urgence de Devant l’existence d’un cadre institutionnel adéquat santé publique pour les urgences sanitaires. renforcé par la création du Comité national de lutte En Afrique, des épidémies ravageuses et des contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (CNLS-TP) catastrophes destructrices ont été enregistrées ces dont les attributions prennent en compte la gestion dernières années, notamment : des risques sanitaires, plusieurs recommandations u Une épidémie de la maladie à virus Ebola pour ont été faites au pays pour renforcer son système de laquelle 28 631 cas dont 11 315 décès ont été préparation et de riposte aux urgences sanitaires. L’une enregistrés dans six pays entre décembre 2013 et de ces recommandations est l’élaboration d’un Plan décembre 2015 ; stratégique pour le Centre des opérations des urgences sanitaires construit avec l’appui de l’OMS. Dans u Une épidémie de Lassa en 2015 durant laquelle 380 l’approche « Une seule santé », les autres partenaires cas dont 12 décès ont été notifiés par trois pays ; techniques et financiers (PTF) ont été sollicités pour u Une épidémie de Zika au Cap-Vert avec un total de 7 rendre fonctionnel le COUS. 081 cas notifiés entre octobre 2015 et janvier 2016 ; Le projet d’amélioration de la santé de la u Des épidémies de choléra avec au total 6 290 cas reproduction, du nouveau-né et de l’enfant (ANCRE), dont 205 décès enregistrés par six pays ; l’un des PTF actifs dans la lutte contre les urgences, u Enfin, des épidémies de méningite avec un total de appuie le Bénin pour élaborer ce document 16 901 cas (suspects ou confirmés) dont 1 171 décès stratégique selon une démarche participative, qui ont été notifiées en 2015 par tous les pays. multisectorielle et multidisciplinaire. Ce processus, qui a eu lieu au cours de l’année 2017, s’est déroulé en plusieurs étapes. 9
ANCRAGE INSTITUTIONNEL DU Le Plan stratégique du COUS est en parfaite cohérence avec le Programme d’action du PLAN STRATÉGIQUE DU COUS gouvernement (PAG 2016-2021) à travers son pilier 3 AVEC LE PNDS 2017-2021 « Améliorer les conditions de vie des populations » et l’axe stratégique 6 « Renforcement des services Le Plan stratégique du COUS 2018-2022 est en sociaux de base et protection sociale ». cohérence avec le PNDS 2017-2021. En effet, ce Le Plan stratégique du COUS est également en Plan cadre bien avec les différentes orientations adéquation avec les Objectifs de développement stratégiques déclinées en objectifs stratégiques qui, durable (ODD), notamment l’ODD 3 « Permettre à à leur tour, sont déclinés en axes d’interventions. tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien- Ce plan trouve son ancrage surtout au niveau être pour tous et à tout âge ». de l’orientation stratégique 2 (OS2) intitulée : « Réduction de la morbidité, de la mortalité de la En somme, la mise en œuvre du Plan stratégique du mère, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et COUS 2018-2022 va contribuer à atteindre l’objectif du jeune et renforcement de la prévention, la lutte général du PNDS 2017-2021 qui est d’améliorer l’état contre les maladies et l’amélioration de la qualité de santé de la population béninoise sur la base des soins », et plus précisément au niveau de : d’un système intégrant les personnes vulnérables (populations pauvres, indigentes, handicapés, u L’objectif stratégique 2.2 « Améliorer la qualité personnes de 3ème âge, femmes enceintes, etc.) des soins » à travers les deux axes d’intervention : à travers la réduction des taux de morbidité et de – Le renforcement de l’offre de services de mortalité au Bénin. santé de qualité et ; – Le renforcement de la préparation aux urgences et sécurité sanitaires, puis : u L’objectif stratégique 2.3 « Prévenir et lutter contre les maladies » avec un focus sur deux axes d’intervention, à savoir : – La promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base et ; – La réadaptation du système de santé à la lutte contre les maladies transmissibles et autres urgences sanitaires. 10
PARTIE 2 : MÉTHODOLOGIE D’ÉLABORATION DU PLAN STRATÉGIQUE DU COUS Trois phases en plusieurs étapes ont été suivies ATELIER TECHNIQUE D’ÉCRITURE pour l’élaboration du Plan stratégique au Bénin : u L’analyse de la situation des urgences sanitaires Cet atelier a vu la participation des cadres dans le monde, en Afrique et au Bénin ; techniques des Ministères, des PTF impliqués u L’atelier technique d’analyse des données et dans la prise en charge des urgences sanitaires, et d’écriture du Plan stratégique, assorti d’un plan des personnes ressources. Pendant quatre jours, opérationnel budgétisé ; ces participants ont élaboré le Plan stratégique 2018-2022 du COUS, assorti d’un plan opérationnel u L’atelier de validation du plan élaboré. budgétisé 2018. ANALYSE DE LA SITUATION ATELIER TECHNIQUE DE Cette analyse a été faite sous forme d’une étude de VALIDATION type évaluatif, sommaire transversale et qualitative, sur le dispositif de prise en charge des urgences en Le Plan a été validé en deux étapes : une phase de général et des fièvres hémorragiques virales (FHV) validation technique et une phase de validation en particulier. À ce titre, les cibles appropriées ont définitive. été identifiées et les outils adaptés ont été utilisés pour la collecte des données. 11
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PARTIE 3 : CARACTÉRISTIQUES DU BÉNIN CARACTÉRISTIQUES Le territoire national est découpé en douze départements : l’Alibori, l’Atacora, l’Atlantique, GÉOGRAPHIQUES ET le Borgou, les Collines, le Couffo, la Donga, le DÉMOGRAPHIQUES Littoral, le Mono, l’Ouémé, le Plateau et le Zou. Ces 12 départements se subdivisent en 77 communes Le Bénin est situé en Afrique de l’Ouest, sur le Golfe avec 546 arrondissements et 3 747 villages et de Guinée, et couvre une superficie de 114 763 km2. quartiers de ville. Il est limité au nord par le Burkina Faso et le Niger, Situé dans la zone intertropicale, le Bénin a un à l’est par le Nigeria, à l’ouest par le Togo et au sud climat chaud et humide. On y retrouve deux par l’Océan atlantique avec une façade maritime de principales zones climatiques. Au sud, règne un 125 km (Figure 1). climat subéquatorial avec une forte humidité. C’est un climat à quatre saisons provenant d’une alternance de saisons sèches et de saisons des Figure 1 : Carte géographique du Bénin pluies. La partie septentrionale est caractérisée par deux saisons annuelles : une saison sèche et une saison pluvieuse. Alibori Sa population totale en 2015 a été estimée à 10 008 749 habitants sur la base des résultats du Quatrième recensement général de la population Atacora et de l’habitation de 2013 (RGPH 4), dont 5 115 704 personnes de sexe féminin, soit 51,2%. L’indice de fécondité est de 4,9. Il s’agit d’une population jeune avec 47% d’enfants de moins de quinze ans et 17% d’enfants de moins de cinq ans. CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES, SOCIALES ET CULTURELLES Borgou Donga Le produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant du Bénin est de 486.500 FCFA (rang mondial en 2014, selon la Banque mondiale : 141/194). La croissance annuelle du PIB est estimée à 5,4%. L’économie Collines du Bénin repose sur une agriculture vivrière avec comme principales cultures le maïs, l’igname, le Zou manioc, le haricot, le mil, le sorgho et l’arachide. L’élevage et la pêche sont pratiqués de manière Plateau artisanale et couvrent environ 60% des besoins de la Couffo population. Le secteur industriel est embryonnaire. Sur 187 pays, le Bénin se classe au 165ème rang dans Mono le Rapport sur le développement humain en 2014, Ouémé avec un indice de développement humain de 0,476, ce Atlantique Littoral qui classe le Bénin dans le groupe des pays à faible 13
indice de développement humain (IDH) dans lequel se retrouvent plus de la moitié des pays africains. Sur le plan socio-culturel, le Bénin est un État laïque et les habitants pratiquent plusieurs religions. Les principales religions sont l’islam (27,7%), le catholicisme (25,5%) et le vodou (11,6%). On y retrouve un pluralisme religieux depuis des décennies. Au Bénin, une cinquantaine d’ethnies sont répertoriées et réparties sur des aires géographiques bien déterminées. Les groupes ethniques majoritaires sont : les Fons (39 %), les Adja et apparentés (15 %), les Yoruba (12 %) et les Bariba (9%). À chaque ethnie correspond une langue qui porte souvent le même nom que l’ethnie. Aujourd’hui, bien que la langue officielle soit le français, il existe environ une vingtaine de langues locales au Bénin. 14
PARTIE 4 : ANALYSE DE LA SITUATION SUR LA GESTION DES CRISES SANITAIRES LES RISQUES ET URGENCES etc., avec pour effet des inondations et des mouvements de terrain, à savoir des écroulements, SANITAIRES AU PLAN MONDIAL des éboulements, des glissements de terrain, des destructions d’ouvrages comme des barrages, Le monde a connu des crises sanitaires d’une des ponts, etc. Leurs effets peuvent être aggravés ampleur et d’une gravité inégalées ces quinze en Afrique par l’activité humaine, par exemple dernières années, du fait essentiellement le rétrécissement, voire la suppression de zones d’épidémies et de catastrophes naturelles. inondables, forestières ou agricoles. À cela, il faut ajouter l’extension de zones d’aménagement, la construction d’ouvrages inadaptés et le non- Les épidémies au cours des respect des règles de prévention des catastrophes dernières décennies naturelles. Au cours de ces dernières décennies, cinq épidémies Certains continents sont particulièrement touchés majeures ont retenu l’attention au plan mondial : : un tsunami en Indonésie, des ouragans et des u Le syndrome respiratoire aigu sévère lié au typhons majeurs en Asie et aux Amériques, des coronavirus en 2003, avec 8 096 cas de maladie séismes dévastateurs, des canicules extrêmes recensés et 774 décès ; font partie des 7 563 événements naturels u La grippe aviaire à virus H5N1 qui a commencé en dommageables qui ont été recensés durant la 2003 et a touché toutes les régions du monde. À décennie écoulée, causant la mort de 1 244 230 la mi-juillet 2009, 97 270 cas dont 448 décès ont personnes et coûtant plus de 1 023 milliards de été enregistrés ; dollars de dommages. u La maladie à virus Ebola en 2014 qui a continué En outre, d’autres catastrophes naturelles du fait jusqu’en 2016. À la date du 29 mars 2016, selon de leurs particularités tant naturelles qu’humaines l’OMS, 28 615 cas dont 11315 décès avaient été constituent des exemples génériques, des cas enregistrés dans le monde ; d’école montrant que les effets d’événements u La fièvre Zika depuis 2015, avec plus de 1 000 naturels irrépressibles ne sont catastrophiques cas enregistrés au début de 2016, avec un risque que parce qu’ils ont été ignorés, mal estimés et mal maximum de contamination du virus à 1,65 prévenus. On peut citer notamment : million de femmes enceintes ; u Le cyclone Nargis au Mynmar en 2008 ; u Une épidémie de fièvre aphteuse en août 2016 u La tempête Xynthia en Espagne, en France, au sur l’île Rodrigues avec 315 bœufs contaminés et Portugal et dans d’autres pays européens en 25 autres tués. 2010 qui a causé la mort de 59 personnes et de nombreux dégâts matériels ; Les catastrophes et autres risques u Le séisme de 2011 de la côte pacifique du Tōhoku au Japon, avec 18 079 morts et disparus ; Au-delà des épidémies qui ont secoué le monde, u Les cyclones, les ouragans, les tempêtes à l’échelle mondiale, on recense annuellement tropicales, les pluies torrentielles, les crues, environ un millier de grandes catastrophes « les inondations et les tremblements de terre naturelles », en majeure partie provoquées par des qui touchent régulièrement Haïti, dont tout crues, les événements naturels les plus fréquents récemment, en septembre 2017, un ouragan qui a et les plus destructeurs. L’origine de ces crues est fait plus de 2 000 sinistrés. météorologique : moussons, cyclones, tempêtes, 15
Le tableau ci-dessous montre, par ordre, les pays au u L’épidémie de choléra avec au total 6290 cas dont monde les plus exposés aux catastrophes naturelles 205 décès qui ont été enregistrés par six pays ; selon le « World Risk Index » calculé par l’Université u Des épidémies de méningite avec un total de 16 des Nations Unies. 901 cas (suspects ou confirmés) dont 1 171 décès De l’analyse de la situation de gestion des crises qui ont été notifiées en 2015 par tous les pays ; sanitaires dans le monde, on retient que les crises u Une épidémie d’Ebola pour laquelle 28 631 cas sanitaires liées aux maladies et aux catastrophes dont 11 315 décès ont été enregistrés dans six ont été gérées dans le monde avec des morbidités pays entre décembre 2013 et mars 2016. et des mortalités inquiétantes. En outre, de lourdes pertes de ressources de tous genres ont La figure ci-dessous montre les pays de l’Afrique été enregistrées. À ce titre, ces crises imposent au touchés par cette épidémie. monde entier une responsabilité collective pour la préparation et la riposte à ces risques sanitaires. Les catastrophes et autres risques en Afrique LES RISQUES ET URGENCES L’Afrique est l’un des continents les moins touchés par les catastrophes. L’Afrique de l’Ouest SANITAIRES AU PLAN RÉGIONAL a cependant fait face à des risques majeurs ces dernières années, à savoir : L’Afrique de l’Ouest, comme d’autres régions u Des inondations catastrophiques qui ont, dans du monde, n’a pas été épargnée par ces crises certains cas, occasionné des pertes en vies sanitaires. Des épidémies et des catastrophes ont humaines ; aussi été enregistrées. u Des phénomènes géo-climatiques : sécheresses, inondations, vents forts, vagues de chaleur sur la Les épidémies bande côtière. Les cinq épidémies les plus importantes En Afrique en général, les conséquences du enregistrées en Afrique au cours de ces dernières changement climatique auxquelles on pourrait années sont : s’attendre seraient : u L’épidémie de Lassa en 2015 avec 380 cas dont 12 u « 75 à 250 millions d’Africains exposés au stress décès qui ont été notifiés par trois pays ; hydrique d’ici à 2020 ; u L’épidémie de Zika au Cap-Vert avec 7 081 cas qui u 50% de réduction des rendements de production ont été notifiés entre octobre 2015 et janvier 2016 ; pluviale d’ici à 2020 ; Tableau 1 : Les dix premiers pays les plus exposés aux catastrophes naturelles au cours de ces quatre dernières années dans le monde Rang Pays 2016 2013 2012 2011 1 Qatar 0,08% 0,11% 0,10% 0,02% 2 Malte 0,60% 0,61% 0,61% 0,72% 3 Arabie saoudite 1,14% 1,32% 1,31% 1,26% 4 Barbade 1.32% 1,16% 1,15% 2,44% 5 Grenade 1,42% 1,44% 1,46% 2,29% 6 Islande 1,52% 1,55% 1,53% 1,56% 7 Bahreïn 1,69% 1,81% 1,81% 1,66% 8 Kiribati 1,78% 1,78% 1,78% 1,88% 9 Émirats arabes unis 1,97% 2,10% 2,07% 4,09% 10 Suède 2,12% 2,26% 2,15% 2,00% 16
Figure 2 : Pays d’Afrique touchés par la maladie à L’analyse de la gestion des risques sanitaires au virus Ebola lors de la dernière épidémie de 2014 niveau régional permet de retenir que : 1. Il existe de multiples risques sanitaires tels qu’épidémies et catastrophes dans le monde entier en général, et en Afrique en particulier. 2. La gestion des épidémies notamment celle de la maladie à virus Ebola, et les catastrophes survenues en Afrique ces dernières décennies, ont mis en exergue notre vulnérabilité en tant que communauté face aux menaces que constituent les maladies infectieuses, mais nous ont Mali également démontré, ainsi qu’au monde entier, Sénégal comment l’apparition d’une épidémie infectieuse dans un pays peut devenir une crise de santé Guinea Nigeria publique d’envergure internationale lorsque les Sierra Leone systèmes de santé n’y sont pas préparés. Liberia Flambée antérieure maîtrisée LES RISQUES ET URGENCES SANITAIRES AU BÉNIN Les épidémies u L’insécurité alimentaire et la malnutrition ; Le Bénin n’a pas été épargné par les épidémies. u 5 à 10% du PIB des pays africains qui risquent De 2013 à 2016, plusieurs épidémies et risques d’être consacrés au sauvetage et à l’adaptation sanitaires ont été enregistrés. Le Tableau 2 des villages et des villes côtiers ; ci-dessous indique le niveau des indicateurs u et l’extension de 5 à 8% des zones arides et épidémiologiques (morbidité, mortalité, létalité) semi-arides d’ici à 2080 ». atteints à l’issue de la gestion desdites épidémies. Tableau 2 : Morbidités et létalités dues aux principales urgences sanitaires au Bénin de 2014 à 2016 ANNÉE 2014 ANNÉE 2015 ANNÉE 2016 Maladie sous Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre surveillance de cas de décès Létalité de cas de décès Létalité de cas de décès Létalité Méningite cérébro- 711 88 12% 568 63 11% 1048 131 13% spinale Rougeole 1749 3 0,20% 175 1 0,60% 287 0 0 Choléra 831 12 1,44% 0 0 0 874 13 5% Shigellose 1 0 0 32 0 0 8 0 0 Rage humaine 3 3 100% 5 3 60 5 3 60% Charbon 5 0 0 7 0 0 6 2 33% humain Intoxications 23 0 0 34 15 44% 27 5 18% alimentaires FH Lassa 16 9 56% 0 0 0 101 38 38% Source : SIMR 2014-2016 17
Pour la santé animale, des maladies zoonotiques LE NIVEAU DE RISQUES DES pouvant entraîner des épizooties ont également été enregistrées et sont résumées dans le tableau URGENCES SANITAIRES DÉFINI ci-dessous. PAR L’OMS POUR LE BÉNIN Les catastrophes et autres La cartographie commune des risques réalisée dans tous les départements est illustrée par la figure risques sanitaires ci-dessous. En dehors des risques biologiques, le Bénin est Les risques sont répartis sur toute l’étendue exposé aux risques naturels, technologiques et du territoire national. La typologie des risques sociétaux. On peut mentionner notamment la enregistrés est indiquée dans le tableau ci-dessous. catastrophe de Tori qui s’est soldée par plus d’une dizaine de décès et de nombreux cas de séquelles Figure 3 : Cartographie des risques au Bénin en 2015 en 2016 ; la bousculade au Stade de l’Amitié en 2015 qui a fait plus d’une vingtaine de morts ; et la collision entre un train et un bus en 2017 qui a coûté la vie à plus de 28 personnes. Par ailleurs, des conflits entre agriculteurs et éleveurs ont fait plusieurs morts. Le transport d’hydrocarbures par voie terrestre ou fluviale et les ventes d’hydrocarbures frelatées ont occasionné des décès suite à des explosions ou des déversements accidentels. On peut citer l’explosion d’un camion-citerne à Porga dans l’Atacora en 2006, l’un des accidents fréquents provoqués par des véhicules transportant des hydrocarbures. D’autres risques majeurs sont notés au Bénin : u Des inondations : 2007, 2009 et 2010 mettant au total près de 1,1 million de personnes en insécurité ; u Des catastrophes environnementales pouvant entraîner une baisse de 6% à l’horizon 2050. Tableau 3 : Bilan des zoonoses au Bénin de 2011 à 2015 Foyers Sensibles Cas Morts Nom de la 2014 2014 2014 2014 2015 2015 2015 2015 2013 2013 2013 2013 maladie 2012 2012 2012 2012 2011 2011 2011 2011 prioritaire Fièvre 135 21 43 43 7 2 8 8 8 59 26 89 89 11 5711 259 60 37 37 - aphteuse 320 892 827 827 933 573 425 425 425 Trypano- 522 400 400 94 101 101 somiase - 290 79 79 - - - - - - 988 477 477 37 199 009 009 450 530 530 bovine Fièvre char- - - - - 2 - - - - 99 - - - - 404 - - - - 43 bonneuse Rage canine 1 - - - 4 - - - 744 1 - - - - - - - - Tuberculose 2 2 1 1 38 19 11 11 56 56 23 507 302 408 408 0 0 0 0 51 bovine 622 501 498 498 509 935 Babésiose 5 21 40 40 - - 443 458 458 - 106 443 225 142 - 1 9 5 5 - bovine Source : Direction de l’Élevage + CARDER/MAEP 18
Tableau 4 : Typologie des risques au Bénin Risques biologiques Risques technologiques Maladies humaines endémiques ou épidémiques Accidents industriels (grippe, choléra, méningite, FHV, Lassa) Transport d’uranium par voie terrestre Zoonoses (grippe aviaire, anthrax, rage) Explosion et incendies Empoisonnement ou intoxications alimentaires Transport d’hydrocarbures par voie fluviale et routière (salmonellose, shigellose, E. Coli) Vente hydrocarbures frelatées Intoxication médicamenteuse Incident radionucléaire Transport et dépôt de souffre Risques naturels et environnementaux, Risques sociétaux : traumatismes non intentionnels Traumatismes intentionnels Événements météorologiques Bousculades Sécheresse, infestation d’insectes Terrorisme Effondrements et éboulements localisés Troubles civils Inondations et pollution de l’air Conflits liés à la transhumance Événements par morsures de serpent Brûlures domestiques Incendies Érosion côtière et érosion des berges lagunaires Décès maternels Malnutrition Effondrements ou accidents CAPACITÉ DE RIPOSTE CONTRE u Conformément aux Attributions, organisation et fonctionnement (AOF) du Ministère de LES RISQUES SANITAIRES la Santé, la Direction nationale de la santé (FHV) AU BÉNIN publique (DNSP) au niveau central, le Service départemental de la santé publique et de la médecine traditionnelle (SDSPMT), au niveau État actuel de la gestion des intermédiaire et les zones sanitaires au niveau opérationnel, sont les directions/structures urgences sanitaires responsabilisées pour la gestion des urgences Pour la gestion des urgences sanitaires liées sanitaires ; aux fièvres hémorragiques virales ou autres u Il existe des organes de gestion des épidémies risques sanitaires, le Bénin dispose d’un dispositif redynamisés ; institutionnel, technique et opérationnel. u Il existe un Comité national de crise sanitaire Au plan institutionnel : par Arrêté 2016 no 020/MS/ DC/SGM/CTJ/ DRFM/ DNSP/ SESS/SA ; u Il existe un Comité national de lutte contre le Sida, la tuberculose, le paludisme et les épidémies u L’INC, l’Institution nationale de coordination, est (CNLS-TP) directement rattaché à la Présidence de une plateforme pour coordonner les actions en la République pour faciliter et accélérer la prise matière de prévention, de détection, de riposte de décisions dans les actions de riposte ; aux risques sanitaires. 19
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