Portrait de l'écosystème startuP montréalais

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Portrait de l'écosystème startuP montréalais
Portrait de
l’écosystème
20
   startuP                                16

montréalais
     P e r s P ect i v e d i g i ta l e
       et technologique

                     1
Portrait de l'écosystème startuP montréalais
table des matières

Principaux
acronymes utilisés          2
Cadre conceptuel
et méthodologique
                            4
À propos
                           14
Section 1 - L’écosystème
startup montréalais,
en chiffres                27
Section 2 - Retombées
économiques des startups
montréalaises              62
Section 3 - Entrevues
auprès d’acteurs clés de
l’écosystème montréalais   65
Recommandations            84

                     1
Portrait de l'écosystème startuP montréalais
PrinciPaux
acronymes
utilisés

       2
PrinciPaux acronymes et terminologie

    Coworking - utilisé de manière
    interchangeable avec « espace de
    travail collaboratif »
    k$, M$, G$ - milliers de dollars,
    millions de dollars, milliards de dollars
    MTL - Montréal
    Nb - « nombre »
    PESM - Portrait de l’écosystème
    startup montréalais
    R&D - Recherche et développement
    VCs - Investisseurs en capital de
    risque (Venture Capitalists)

                        3
cadre
concePtuel et
méthodologique

       4
Portée et limites de l’étude

Le but de l’étude est de plonger en
détail dans la réalité des startups
montréalaises, et non de faire un
état de la situation généralisé au
niveau québécois ou canadien.

Le portrait PESM est une photo de l’écosystème montré-             par certaines limites rencontrées lors du processus
alais prise à l’été 2016. Nous considérons qu’il est repré-        d’identification des startups. Les startups recensées
sentatif de la réalité de l’ensemble des startups recen-           sont connues, c.-à-d. qu'elles proviennent de bases
sées dans le cadre de cette étude. Il pourrait être utilisé        de données externes et de sources telles que des
comme base de comparaison dans d’autres études, et                 listes surveillées par des VCs, des lauréats de bourses
pour d’autres régions et provinces.                                et d’organismes de support, la participation dans des
                                                                   programmes d’incubation et d’accélération, des paru-
Les méthodes de collecte de données qui ont permis                 tions dans des médias, etc. Donc, bien qu’initialement
de réaliser ce portrait sont décrites plus bas. Pour être          nous ayons identifié plusieurs milliers de candidats
en mesure de fournir un portrait rigoureux et réaliste de          potentiels via les sources de données retenues, il est
celui-ci, nous avons notamment précisé la définition de            probable que plusieurs startups plus jeunes, n’ayant
ce qu’est une « startup » (inclusions et exclusions) dans le       pas encore levé de capitaux ou opérant de manière
cadre du PESM, nous avons rejoint par sondage des star-            discrète, aient échappé à notre démarche. Par ailleurs,
tups ciblées et par entrevue des acteurs-clés ciblés et            mentionnons que l’utilisation d’une définition critériée
nous avons utilisé des bases de données externes ciblées           d’une « startup » a permis d’assurer l’homogénéité de
pour compléter certaines analyses (voir méthodologie).             l’échantillon.
Le PESM est basé sur des données provenant directe-
ment de l’écosystème startup montréalais.                          Au cours de notre démarche, nous avons eu le privi-
                                                                   lège de découvrir plusieurs entreprises en démarrage.
Environ 400 startups actives dans l’écosystème mon-                Celles-ci avaient très souvent des modèles d’affaires
tréalais ont été recensées à partir de bases de données            solides et innovants, mais ne cadraient malheureuse-
externes. Nous estimons toutefois que le nombre de                 ment pas avec un ou plusieurs élément(s) important(s)
startups de l’écosystème est en réalité plus grand. Se-            de notre méthodologie. Il nous importe donc de souli-
lon le travail fait par Startup Genome (anciennement               gner ce facteur de même que la qualité et le nombre
Compass Research), la taille totale de l’écosystème se-            grandissant d’entreprises en démarrage existant à Mon-
rait composée de 1 800 à 2 600 startups, ce que nous               tréal. D’autres études permettraient d’approfondir des
pensons représentatif de la réalité. L’écart entre le              aspects non couverts dans le cadre de celle qui vous est
nombre de startups recensées et estimées s’explique                ici présentée.

                                                               5
cadre concePtuel                                 comparabilité et meilleures pratiques

Lors du travail de planification préliminaire menant à ce       ment ci-dessous, sur lesquels nous nous sommes basés
rapport, nous avons recensé et étudié des démarches             pour établir le cadre conceptuel et méthodologique qui
similaires et parfois complémentaires qui ont été réali-        suit. Ces derniers ont été retenus en tant que compa-
sées à travers le monde au cours des dernières années.          rables en raison de la qualité du contenu présenté et de
Nous avons retenu deux rapports, présentés sommaire-            la compatibilité avec le cadre de notre démarche.

Th e Globa l                      « L’an dernier, Startup Genome, en collaboration avec plus
Sta r t up                        de 60 partenaires à travers le monde (GEN, CrunchBase,
Eco system                        etc.), a réalisé la plus importante recherche à ce jour au
Ra n k ing                        niveau des écosystèmes startup. Le Global Startup Ecosystem
2 0 1 5, réalisé                  Ranking 2015 couvrait 32 villes et évaluait plus de cinquante
p a r startup                     métriques de performance. L’ensemble des publications de
g e no me                         Startup Genome sur le sujet des écosystèmes startup a atteint
                                  un auditoire de plus de 15 000 investisseurs, entrepreneurs et
                                  autres acteurs, ainsi que plus d’un million de leaders via des
                                  citations dans une centaine d’articles de presse parus dans
                                  des journaux tels que le WSJ, Harvard Business Review, The
                                  Economist, le Financial times, Bloomberg, etc. »

S o u t h East                    « Le South East Queensland 2014 Startup Ecosystem Report
Q u e e nsla nd                   fournit des données de valeur au sujet de la contribution
2 0 1 4 Startup                   de startups à l’économie de Queensland. Le rapport
Eco system                        quantifie l’écosystème centré autour des jeunes entreprises
Re p o r t ,                      technologiques en démarrage. On y identifie des individus
ré a l i sé pour le               clés, des organisations, des événements et des pierres
g o u vernement                   angulaires qui soutiennent l’innovation. Le rapport offre
de qu een slan d                  une perspective en profondeur portant sur la diversité et
                                  les aspects uniques de l’écosystème startup de South East
                                  Queensland, ainsi que son infrastructure, qui contribue à
                                  en faire une communauté robuste. » 1

       1 Gouvernement de Queensland

                                                            6
cadre concePtuel                                    définitions utilisées dans le cadre du rapport

Horizon considéré                                                  Rondes de financement
Cette étude considère principalement les cinq dernières            Le terme « ronde de financement » fait référence à
années (2011-2015) ainsi que la portion courante de l’an-          une transaction où une startup a reçu du capital de la
née 2016 pour ce qui concerne la présentation des don-             part de fournisseurs de capital et/ou d’investisseurs.
nées et des analyses associées.                                    De manière générale, on fait référence à des capitaux
                                                                   provenant d’investisseurs issus de l’industrie du capi-
Secteur géographique considéré                                     tal de risque.

Le secteur géographique sur lequel s’attarde la pré-
                                                                   Supporteurs
sente étude est celui de l’île de Montréal, excluant la
région des rives.                                                  Dans le cadre de cette étude, plusieurs types d’acteurs
                                                                   sont considérés comme offrant un support essentiel
Écosystème ou communauté startup                                   à la communauté startup de Montréal, tels que les
                                                                   groupes d’intérêt, les grappes, les incubateurs, les ac-
Il s'agit d'un réseau dynamique, en constante évolution,           célérateurs, les universités, les organisations gouver-
qui regroupe les principales personnes, organisations et           nementales et paragouvernementales, les organismes
groupes, et qui implique l’existence ou la mise en place           sans but lucratif, etc.
de stratégies et de moyens permettant de supporter les
startups dans l’atteinte effective de leurs objectifs.                GRouPES D’INTÉRêT — les groupes d’intérêt sont
                                                                      principalement des groupes communautaires et en
Startups                                                              provenance de Meetup.com qui se réunissent pour
                                                                      discuter informellement de différents aspects de
Même en 2016, la définition de ce qu’est une « startup »              l’entrepreneuriat, de la technologie et des startups.
tend à varier considérablement selon la géographie, la                Bien qu’il existe des groupes en dehors de ceux ré-
personne à qui on pose la question, etc. Pour les besoins             pertoriés sur Meetup.com, nous considérons cette
de cette étude, nous définissons une « startup » comme :              base existante comme un indicateur fiable et repré-
                                                                      sentatif des groupes d’intérêt actifs à Montréal. La
1 une entreprise fondée il y a moins de 5 ans ;                       plateforme est utilisée à l’échelle mondiale, et for-
2 dont la technologie digitale et l’innovation                        tement adoptée au sein de la communauté startup.
sont au coeur d’un modèle d’affaire à fort po-
                                                                      INCubaTEuRS — un incubateur est typiquement
tentiel de croissance.
                                                                      une organisation qui offre des services de mentorat,
                                                                      un espace de travail et d’autres ressources qui aident
Fournisseurs de capital et investisseurs                              une startup nouvellement formée à croître. Malgré le
                                                                      fait qu’un incubateur supporte les startups dans leurs
Lorsque le rapport mentionne des fournisseurs de capital,
                                                                      efforts de financement, ils n’offrent normalement pas
cela fait référence à la fois à des organisations oeuvrant
                                                                      de capital d’investissement. Les programmes offerts
dans le capital de risque qu’à d’autres offrant des produits
                                                                      par les incubateurs sont souvent ouverts, de plus
de financement plus traditionnels (prêts), telles que des
                                                                      longue durée et relativement peu structurés.2
banques. Lorsqu’une situation ou une analyse concerne
spécifiquement le capital de risque (aussi appelé capital
                                                                      aCCÉLÉRaTEuRS — les accélérateurs sont simi-
d’investissement), cela est spécifié. Le capital de risque
                                                                      laires aux incubateurs, mais contrairement à ces
implique quant à lui une prise de position de l’investis-
                                                                      derniers, ils tendent à prendre position dans les
seur dans la startup financée, soit sous forme d’actions
                                                                      startups qu’ils accueillent, en échange de capital
ou d’autres instruments utilisés pour obtenir des actions
                                                                      d’investissement. Les accélérateurs ont souvent des
dans le futur (ex.: billet à ordre convertible).
                                                                      programmes structurés de trois à six mois, au terme
                                                                      desquels les startups graduent.3

       2 South East Queensland 2014 Startup Ecosystem Report
       3 South East Queensland 2014 Startup Ecosystem Report

                                                               7
cadre concePtuel                                  définitions utilisées dans le cadre du rapport

   GRaPPES — les grappes sont des concentrations                    ENTREPRISES TECHNoLoGIquES ÉTabLIES —
   géographiques d’entreprises et d’institutions inter-             tel que présenté plus haut dans notre définition
   reliées dans un domaine en particulier. Les grappes              plus haut d’une « startup », nous excluons les en-
   couvrent un ensemble d’industries liées et d’autres              treprises qui ont été fondées il y a plus de 5 ans.
   entités importantes pour la compétitivité.4                      Toutefois, nous faisons parfois référence à des en-
                                                                    treprises technologiques « établies » afin d’établir
Précisions sur la définition d’une « startup »                      des bases de comparaison. Dans ces cas, il sera
                                                                    spécifié qu’il s’agit d’une entreprise « établie », et
La réalité souvent multidisciplinaire des entreprises du            non d’une « startup ».
secteur technologique fait en sorte qu’il est parfois dif-
ficile de catégoriser une startup dans un seul secteur              « PuRE PLay HaRdWaRE » — afin de respecter
d’activité. Dans ce contexte, nous avons choisi de dé-              le critère de fort potentiel de croissance, nous ex-
limiter la définition d’une « startup » comme suit et de            cluons les entreprises qui ont un modèle d’affaires
référer aux critères d’inclusion et d’exclusion ci-dessous          basé exclusivement sur du « hardware ». Plusieurs
mentionnés lors de la lecture du rapport :                          entreprises ont toutefois une offre qui s’appuie à la
                                                                    fois sur le « hardware » et le « software », et elles ont
   ENTREPRISES DE SERVICE-CoNSEIL — dans la dé-                     ainsi été considérées.
   finition des startups que nous utilisons, un des fac-
   teurs de qualification est un modèle d’affaires à fort           bIoTECH, NaNoTECH ET CLEaNTECH — la pré-
   potentiel de croissance (« scalable »). Étant donné le           sente étude s’intéresse aux startups, mais plus
   fort niveau de corrélation entre la taille (d’un point           spécifiquement à celles dans le secteur de la tech-
   de vue financier) d’une entreprise de service-conseil            nologie digitale. Les besoins des startups dans les
   technologique (entreprise de design digital, de                  secteurs de la biotech/nanotech/cleantech sont
   conseil en stratégie web et digitale, de programma-              significativement différents au niveau du cycle de
   tion sur demande, etc.) et son nombre d’employés,                vie. Afin de générer des analyses cohérentes face
   nous excluons ce genre d’entreprise de notre défi-               à un échantillon le plus homogène possible, nous
   nition d’une « startup ». Toutefois, si des entreprises          avons choisi d’exclure ces secteurs.
   de service-conseil développent et commercialisent
   des produits technologiques en plus, elles peuvent            Pour faire suite au cadre conceptuel de l’étude, abor-
   être considérées (en fonction de l’importance rela-           dons les aspects méthodologiques spécifiques à cha-
   tive des produits technologiques par rapport aux ac-          cune des trois sections du rapport.
   tivités de service-conseil).

       4 Grappes Montréal

                                                             8
méthodologie

  Voici la méthodologie
  que nous avons utilisée
  pour réaliser les principales
  sections du rapport :

  1) l’écosystème montréalais,
  en chiffres, 2) retombées
  économiques des startups
  montréalaises et 3) entrevues
  auprès d’acteurs clés de
  l’écosystème montréalais.

                9
méthodologie                               section 1 - l’écosystème montréalais, en chiffres

Sondage                                                       CRuNCHbaSE — « Crunchbase est la réfé-

Afin d’être le plus inclusif possible dans notre dé-          rence pour découvrir des tendances de
marche, certaines données en lien avec différents as-         l’industrie, des investissements et des nou-
pects de l’écosystème montréalais ont été obtenues
                                                              velles en lien avec des centaines de milliers
directement en sondant de manière confidentielle des
startups. Cette démarche s’appuie sur un fort lien de         d’entreprises publiques et privées partout
collaboration et de confiance existant entre les acteurs      à travers le monde. des startups aux en-
de la communauté startup de Montréal.
                                                              treprises “ Fortune 500 ”, la profondeur et
Un sondage en ligne a été utilisé et envoyé à des star-       l’ampleur des connaissances offertes sur
tups ciblées ; il a été diffusé par les partenaires de        Crunchbase font en sorte que ces données
l’étude et affiché sur le site web de l’étude. Les startups
pouvaient répondre au sondage en format libre service,
                                                              sont reconnues comme étant une source
et leurs réponses étaient enregistrées automatique-           centrale d’intelligence d’affaires pour ses
ment. Les réponses au sondage ont été recueillies au
                                                              millions d’utilisateurs internationaux. »6
cours de l’été 2016. Une fois le sondage fermé, toutes
les réponses ont été analysées pour s’assurer de la
compatibilité avec la définition de « startup » utilisée
                                                              aNGELLIST —  « une plateforme qui aide les
dans ce rapport et du respect des critères d’inclusion et
d’exclusion qui y sont reliés (voir plus haut). Après ana-    startups à lever des capitaux et à recruter
lyse, près d’une centaine de startups ont été identifiées     des talents. » 7
et retenues pour les fins du portrait statistique de l’éco-
système montréalais.
                                                              CaNaDIaN VENTuRE CaPITaL & PRIVaTE EquITy
Par ailleurs, afin de confirmer la validité des données ob-
                                                              aSSoCIaTIoN (CVCa) — « Le CVCa est la voix de
tenues par le sondage en ligne, nous avons retenu des
échantillons aléatoires parmi les répondants et avons         l’industrie canadienne du capital de risque
vérifié l’exactitude des réponses enregistrées pour cha-      et du capital privé. Nous nous dédions à la
cun des sujets échantillonnés, en les questionnant indi-
viduellement en entrevue téléphonique.                        sensibilisation face à ces industries par des
                                                              études de marchés et des opportunitées de
bases de données externes                                     réseautage, afin que nos membres puissent
Plusieurs bases de données publiques et privées ont           prendre les meilleures décisions d’investis-
été exploitées lorsque jugé pertinent afin de compléter       sement possible. »8
les analyses présentées dans ce rapport.

                                                              Traitement et analyse des données
PITCHbook —   « Fournit des données com-
                                                              Tel que mentionné plus haut, nous avons choisi de
plètes et fiables sur tout le cycle de vie
                                                              prendre des données de plusieurs sources fiables et per-
des transactions de fusions et acquisitions                   tinentes afin de pouvoir offrir le portrait le plus holistique
(M&a), de capital privé (PE) et de capital de                 possible de l’écosystème startup. Pour ce faire, nous
                                                              avons parfois agrégé des données de différentes sources
risque (VC), ainsi qu’au sujet des firmes et
                                                              afin de maximiser la taille de nos échantillons. Cela ex-
spécialistes impliqués. »5                                    plique donc la variation qui se produit parfois dans la
                                                              taille de l’échantillon utilisé pour chaque analyse respec-
                                                              tive. De manière générale, chaque analyse s’appuie sur
                                                              les données de plus d’une centaine de startups.

       5 PitchBook
       6 CrunchBase
       7 Naval Ravikant, cofondateur de AngelList
       8 CVCA

                                                          10
section 2 - retombées économiques
   méthodologie                              des startups montréalaises

Un des objectifs principaux de ce rapport est d’évaluer       En collaboration avec les partenaires du présent rap-
le poids économique des startups à Montréal. Pour ce          port, six secteurs économiques (selon les définitions du
faire, nous avons collaboré avec IS&B - Économie sim-         Système de classification des industries de l'Amérique
plifiée (IS&B), spécialistes en études économiques.           du Nord - SCIAN) ayant une certaine concentration de
À l’aide d’un modèle intersectoriel inspiré de celui de       startups ont été ciblés. La structure de production de
l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), IS&B a estimé   l’écosystème startup pour chacun de ces secteurs est
l’apport de l’écosystème startup à la production, à l’em-     estimée à partir des données de dépenses et d’emploi
ploi et aux finances publiques. Les résultats présentés à     d’une quinzaine d’entreprises qui, jugées représenta-
la section 2 du présent rapport sont le produit de ce mo-     tives de leurs secteurs respectifs, ont accepté de nous
dèle intersectoriel. Ce modèle s’appuie principalement        communiquer leurs données.
sur les tableaux d’entrées-sorties du Québec produits
par Statistique Canada.                                       IS&B a ensuite estimé l’importance de l’écosys-
                                                              tème startup pour chacun des secteurs. Cette estima-
Le modèle fonctionne selon la logique suivante : pour         tion fut réalisée en croisant les données d’Innovation,
répondre à sa demande finale, une entreprise doit pro-        Sciences et Développement économique Canada (2013)
duire en utilisant de la main d’oeuvre, du capital et des     concernant la contribution des entreprises selon leur
produits et services intermédiaires. Cette production         taille avec celles de Statistiques Canada (2015). Ce der-
intermédiaire est adressée à des fournisseurs qui, à          nier jeu de données permettait alors de raffiner la part
leur tour, utilisent de la main-d’oeuvre, du capital et       de la production attribuable aux startups en ciblant les
des produits et services intermédiaires. C'est la somme       petites entreprises existant depuis 5 ans ou moins, si-
de ce processus itératif qui constitue l'impact écono-        tuées à Montréal, ayant un potentiel de croissance au
mique de l'entreprise étudiée. Le modèle d'IS&B raffine       cours des trois prochaines années de plus de 20 % et
l'analyse en ventilant cet impact sur l'emploi et les re-     ayant innové au cours des 3 dernières années. Le ta-
venus gouvernementaux à l'aide des données de l'En-           bleau à la page suivante présente le pourcentage de la
quête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)         production de chacun des secteurs provenant des star-
de Statistique Canada.                                        tups, ainsi que le montant en dollars qu’il représente.

                                                          11
section 2 - retombées économiques
   méthodologie                           des startups montréalaises

   i mPact écon omiq u e de l’ éco syst èm e start uP, selon le scian

                                                              % du Pi b               mo nta nt du P i b
                                                            Pr o dui t Par            Pr o dui t Par les
                                                           l es sta rtuPs              sta rt uPs ( m$)

Fabrication                                                     0,121 %                      177,0
Industrie de l'information
et industrie culturelle                                        0,034 %                        6,4

Finance, assurances, services immobiliers
et services de location et de location à bail                   0,147 %                      93,0
et sociétés de portefeuille

Services professionnels,
scientifiques et techniques                                    0,337 %                       97,8

Services d’enseignement                                         0,260 %                      2,2
arts, spectacles et loisirs                                     0,130 %                       6,0

   bi b l iogra P h ie

Innovation, Sciences et Développement                  Statistiques Canada (2015).
économique Canada (2013).                              Survey on financing and growth of small and
Recherche et statistique sur la PME.                   medium enterprises, 2014.

En ligne - récupéré le 5 septembre 2016                En ligne - récupéré le 10 juin 2016
http://www.ic.gc.ca/eic/site/061.nsf/fra/02812.html    https://www.ic.gc.ca/eic/site/061.nsf/eng/request.
                                                       html?Open&id=6441FFED95C1146385257F030050BC-
                                                       F7&p=2&ref=02997.html

Institut de la statistique
du québec (2016).
Le modèle intersectoriel du québec :
Fonctionnement et applications.
En ligne - récupéré le 15 mai 2016
http://www.bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/
PB01608FR_FonctApplication2016H00F00.pdf

                                                      12
section 3 - entrevues auprès d’acteurs
   méthodologie                                clés de l’écosystème montréalais

Afin de bénéficier d’un point de vue autant qualitatif que      divisées en trois parties : 1) une analyse des forces, fai-
quantitatif de l’écosystème, nous avons réalisé plus de         blesses, opportunités et menaces de l’écosystème; 2)
50 entrevues avec des acteurs clés de la scène startup          les tendances et caractéristiques de l’écosystème; et 3)
à Montréal. L’objectif était d’effectuer un portrait qualita-   le niveau d’accessibilité aux ressources.
tif de l’écosystème à partir des points de vue et percep-
tions de personnes et d’organisations clés, qui y vivent        analyse et interprétation
quotidiennement des succès et des défis directement
reliés aux forces et faiblesses de celui-ci.                    Les réponses ont été anonymisées avant d’être ana-
                                                                lysées. L’analyse du contenu des entrevues a permis
Il est important de noter que les résultats de ces entre-       de conceptualiser un cadre d’analyse de l’écosystème
vues représentent exclusivement les perceptions des             représentatif des commentaires des répondants. Nous
personnes interviewées et ne reflètent en aucun cas les         visons à identifier les conditions nécessaires au succès
opinions des initiateurs et des partenaires supportant ce       des startups, qui feraient par le fait même le succès de
rapport.                                                        l’écosystème. Trois conditions importantes ont émergé
                                                                de l’analyse de contenu des points de vue des individus
                                                                clés interviewés :

Profils des candidats interviewés
                                                                — LES TaLENTS;
Trois catégories d’individus clés (définitions plus haut)
                                                                — LE FINaNCEMENT;
ont été interviewées afin de contraster les points de vue
de chacune d’entre elles et de faire ressortir les consen-      — L’ÉCoSySTèME.
sus et les divergences d’opinions : 1) des investisseurs,
2) des supporteurs et 3) des startups.                          Des citations, issues des entrevues et d’un groupe de dis-
                                                                cussion auquel il a été possible d’assister, viennent ren-
                                                                forcer certains constats faits dans la section 3 du rapport.
Collecte de données
Les entrevues ont été effectuées au cours de l’été 2016.
Elles ont été réalisées auprès de vingt (20) investisseurs,
dix-huit (18) supporteurs et quatorze (14) startups.

Les entrevues ont été réalisées de manière ouverte et
exploratoire afin de ne pas biaiser le point de vue des
répondants. Les acteurs ont ainsi pu exposer leur vision
et vécu de l’écosystème startup, via leurs conceptions
et expériences personnelles. Ces entrevues ont été

                                                            13
À ProPos

       14
a l o r s q u e p l u s i e u r s ra p p o r t s et a n a lys e s o nt fa i t
l e p o i nt s u r l’e nv i ro n n e m e nt et l e s d éf i s a u xq u e l s
fo nt fa ce l e s e nt re p r i s e s q u é b é co i s e s aya nt at te i nt
l e u r m at u r i té a u co u r s d e s d e r n i è re s a n n é e s , l’ét at
d e l a s i t u at i o n p o u r l e s e nt re p r i s e s e n d é m a r ra g e
(sta r tup s) d ans l a g ra n d e ré g i o n m ét ro p o l i t a i n e
d e montréal dem e u re p e u d o c u m e nté . d eva nt ce
m a n q u e d e d o n n é e s q u a nt i t at i ve s et q u a l i t at i ve s ,
l e s l e a d e r s d e cet te ét u d e o nt v u et s a i s i u n e
o p p o r tuni té de c ré e r u n o u t i l d e réfé re n ce p o u r
l’e n s e m b l e d e l’é co sys tè m e m o nt ré a l a i s , e n p l e i n e
ef fe r ve s ce n ce .

le p o r t ra i t d e l’é co sys tè m e s t a r t u p m o nt ré a l a i s
(Pes m ) d é c r i t n o n s e u l e m e nt l a ré a l i té d e s s t a r t u p s
et d e s a u t re s a c te u r s d e l’é co sys tè m e , m a i s fa i t
é g a l e m e nt ét at d e l’ i m p a c t d e l’e n s e m b l e d e ce
sec teur sur l a V i l le d e mo nt ré a l . l’o b j e c t i f d u Pesm
est d ’outi l l er l’e n s e m b l e d e l a co m m u n a u té à
l’a i de d’ i n di c ate u r s stati sti q ue s, d ’une éval uati on
d e s reto m b é e s é co n o m i q u e s et d e s p o i nt s d e
v u e re c u e i l l i s a u p rè s d ’a c te u r s c l é s c i b l é s d e
l’é co sys tè m e . il e s t l e s o u h a i t d e ce u x q u i o nt
ap p uyé l a d éma rc h e d u P esm q u e ce d e r n i e r p u i s s e
s e r v i r à m et t re e n va l e u r l e s e c te u r d e s s t a r t u p s à
montréal , à i d entif i e r l e s o p p o r t u n i té s à s a i s i r p o u r
q u e l’é co sys tè m e co nt i n u e à g ra n d i r, a i n s i q u ’à
ren dre cet te i nfo rmati on a cce ssi bl e à tous.

                                      15
mot des leaders et des                                        leaders
   Partenaires de l’étude

chris tia n b éla ir                                          célérer leurs projets. Finalement, l'événement Startup
                                                              Open House, durant lequel plus de 500 startups au
Président et co-fondateur, Credo                              Canada ouvrent leurs portes au public, témoigne de
                                                              l’importance de se rassembler pour mieux rayonner.
Breather, Busbud, Frank & Oak, Lightspeed, Ma-                Ces quelques exemples nous montrent que la colla-
kerbloks: il n'y a pas si longtemps, ces entreprises ne       boration fait notre force, et qu’ensemble, nous pou-
figuraient pas sur notre radar, alors qu’aujourd'hui,         vons aller plus loin.
elles font écho ici et ailleurs. Elles sont rapidement
devenues des piliers incontestables du paysage                La collaboration était de mise quand est venu le temps
montréalais. C’est en jetant un regard sur ces entre-         de dresser un portrait de la situation actuelle des
prises que l’on constate que Montréal ne manque pas           startups à Montréal. Credo a donc initié la présente
d’exemples de succès en matière d’entrepreneuriat.            étude avec la Fondation OSMO et Startupfest, ainsi
                                                              que plusieurs partenaires importants tels que la Ville
Les entreprises à fort potentiel de croissance émergent       de Montréal, le Ministère de l’Économie, de la Science
d’ailleurs à Montréal à une vitesse et en nombres impres-     et de l’Innovation, ainsi que la Chambre de Commerce
sionnants. La popularité des accélérateurs, des incuba-       du Montréal métropolitain. Ainsi, ce rapport sur l’éco-
teurs, et des centres entrepreneuriaux universitaires d’ici   système startup mets de l’avant l’importance de la
annoncent aussi une tendance vers une expansion de            collaboration afin de rendre accessibles des données
l’écosystème startup sans précédent. Vu l’importance          convoitées, de permettre aux startups de se compa-
de ces startups étant donné leur pouvoir d’innovation et      rer, et d’offrir des outils dont tous pourront bénéficier.
leur contribution à notre économie, nos entrepreneurs
doivent être encouragés, supportés, valorisés.                L’avenir de Montréal est en partie tracé par notre éco-
                                                              système entrepreneurial, et nous croyons qu’il est pri-
Le Démo Day du 9 juin dernier est un succès en ce             mordial d’identifier les forces et les faiblesses de notre
sens. La clé ? La collaboration entre cinq accélé-            environnement et de continuer à travailler en réseau
rateurs majeurs, qui ont su rallier leurs forces pour         pour le meilleur de tous. L’intérêt d’effectuer une étude
étendre leur portée dans la communauté.                       sur l’écosystème startup réside dans un souhait d’amé-
                                                              lioration continue, de support et de rayonnement.
Chez Credo, nous avons eu la chance de voir, à travers
nos projets, les multiples bénéfices de la collabora-         Ce rapport se veut donc le début d’une conversation,
tion pour l’écosystème startup. D’abord, à la Gare, des       une première évaluation qui, nous le souhaitons, sus-
individus de tous horizons mettent à contribution leur        citera discussions et initiatives afin d’améliorer notre
expertise afin d’outiller les entrepreneurs pour le suc-      écosystème. Ce rapport n’est pas une fin en soi, mais
cès. Ensuite, la Tournée des Entrepreneurs connecte           un outil pour mieux servir nos entrepreneurs, investis-
des entrepreneurs montréalais avec les entrepreneurs          seurs, et les acteurs clés de la communauté startup
des régions québécoises, qui peuvent bénéficier d’un          montréalaise pour en assurer sa pérennité.
échange de connaissances et d’expériences pour ac-

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mot des leaders et des                                         leaders
   Partenaires de l’étude

sy lva in c arle                                               prend normalement vingt ans à se construire. En 2014,
                                                               quand je suis revenu habiter à Montréal, j’avais le sen-
associé chez Real Ventures,                                    timent que nous avions parcouru la moitié du chemin.

Directeur général chez FounderFuel.                            Je n’arrivais pas à croire que mon bureau allait désormais
                                                               être dans une salle de la Maison Notman où avaient eu
Pour la Fondation oSMo
                                                               lieu tant de meetups, d’événements, de cocktails et de
Je me souviens clairement de cette rencontre en 2006           conversations incroyables. John Stokes, la personne que
avec ce gars qui venait d'emménager à Montréal. Il             j’avais rencontrée quelques années auparavant, était
cherchait à intégrer la communauté startup, je lui ai          maintenant un associé chez Real Ventures, un fonds de
suggéré d’aller prendre une bière pour en discuter. Je         capital de risque actif au niveau du « seed stage ». Alan
souriais en lui expliquant qu’on était une petite commu-       Macintosh, aussi rencontré à travers le conseil d’admi-
nauté, une courte liste de gens à rencontrer, mais avec        nistration de la fondation OSMO, y était également. Un
un grand potentiel.                                            accélérateur de startups avait été mis sur pied, et la
                                                               maison était pleine de startups, d’entrepreneurs et de
Il y avait beaucoup à faire. Nous étions en mode               groupes de la communauté. Il semblait y avoir tellement
« bootstrap » pour bâtir cette communauté et organiser         plus d’événements qu’en 2006, et tellement plus de
les meetups, les déjeuners, les inconférences et les soi-      startups en développement.
rées de pitch. L’énergie, la passion, l'authenticité étaient
au rendez-vous. Il manquait la masse critique. Je bla-         En m’appuyant sur des données souvent anecdotiques,
guais en disant qu’il fallait une plus grande densité, et      je savais que des centaines de startups appliquaient à
qu’une bonne manière de l’atteindre serait de compri-          l’accélérateur, quelques milliers d’invidus participaient
mer toutes les startups dans un petit espace, et voilà!        au Startupfest à Montréal durant l’été, et que le niveau
Il a ébauché sur serviette de table une série de cercles       de participation aux activités startups à travers la ville
concentriques, en parlant d’osmose, de briser les silos et     était élevé. Quelque chose d’important était en train de
des effets de réseau.                                          se produire. Par contre, je ne pouvais toujours pas ré-
                                                               pondre à une question clé qu’on me posait à chaque
Quelques mois plus tard, dans un hôtel au coin de              entrevue, à savoir le nombre de startups à Montréal. Et
Saint-Laurent et Sherbrooke, un rendez-vous informel           peut-être plus important encore : pourquoi cette activité
de la communauté, en plein coeur de la ville. Une fin          importe-t-elle ? Est-ce vrai que la « nouvelle économie »
d’après-midi sur une terrasse, un de ces moments ma-           devient tout simplement « l’économie » ?
gique de Montréal. J’ai réalisé après un moment que
notre groupe était en fait assez gros, beaucoup plus que       Nous avions besoin de données. De bonnes données,
je ne l’aurais pensé, et également très diversifié.            validées et fiables. Une méthodologie sérieuse. Des ré-
                                                               sultats qu’on pourrait partager, critiquer, mettre en pers-
Nous sommes allés visiter une maison de l’autre côté           pective. Nous avons collectivement décidé que nous
de la rue, un vieux bâtiment patrimonial qui était telle-      devions appliquer la méthode qui semblait être si effi-
ment délabré qu’on y tournait des films d’horreur. L’idée      cace : le faire nous-mêmes. Tous ensemble. Par la com-
folle, la réalisation des croquis sur la serviette de table,   munauté, pour la communauté.
était de créer un OSBL afin de catalyser la communauté
startup montréalaise. La première étape serait d’acheter       Ce rapport est une première itération, une ligne dans le
cette vieille maison et d’en faire « la maison du web »,       sable qui sera, on le souhaite, un repère pour les années
une maison pour l’ensemble des startups technolo-              à venir. L’écosystème startup nous a appris comment
giques, passées, présentes et futures.                         être meilleur ensemble. Montréal se proclame depuis
                                                               des années une ville créative, avec raison. Nous pouvons
Nous envisagions un futur grandiose. On ne comprenait          maintenant dire avec fierté que nous sommes une ville
pas complètement à ce moment-là que ce serait un               startup. Innovante ET collaborative.
énorme projet qui coûterait plus cher que prévu et pren-
drait pas mal de temps avant d’être vraiment terminé…          Ce rapport est un témoignage de cette nouvelle réalité
La fondation OSMO a été créée en 2007, et la Maison            et un hommage à ceux qui la réalisent.
Notman officiellement inaugurée en juin 2014. Brad Feld
a écrit de façon notoire qu’une communauté startup

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mot des leaders et des                                         leaders
   Partenaires de l’étude

Phil ippe telio                                                   parce qu'ils ont estimé que la taille du marché pour
                                                                  le produit se limitait à seulement 2 milliards de dol-
Fondateur STaRTuPFEST                                             lars. Les startups ont des filtres différents.

Les startups et l’écosystème qui                                  les startups acceptent l'échec : Pour autant qu’une
les supportent sont essentiels à                                  expérience permet des apprentissages clairs, celle-
la croissance économique.                                         ci a de la valeur. Dans une grande entreprise, les sa-
                                                                  lariés et les actionnaires sont récompensés par le
Sans startups, l'innovation et la productivité lan-               succès à court terme et la prévisibilité. L’échec est
guissent, alors qu’avec elles, les villes accélèrent leur         évité au profit de la sécurité.
productivité, améliorent leur éducation et établissent
leur influence mondiale. Aujourd'hui, l'innovation est            les startups comptent sur des réseaux informels :
non seulement un moyen pour les nations et les villes             Lorsqu’une industrie est établie, celle-ci a ses
de renflouer les coffres, mais surtout de maintenir leur          propres associations professionnelles, certifications
autonomie, d’étendre leurs politiques dans le monde               et réseaux. Cependant, dans les industries nais-
entier, de gouverner leurs citoyens et de garantir leur           santes, peu de réseaux formels existent. Les star-
niveau de vie.                                                    tups ont plutôt tendance à obtenir leur financement,
                                                                  trouver des partenariats et réaliser des sorties lors
L'innovation est issue d’organisations de toutes les              d’événements plus ouverts et déstructurés, comme
tailles. Cependant, il y a des distinctions importantes           le Startup Fest.
entre l'innovation dans une grande entreprise et l'inno-
vation dans une petite, par exemple une nouvelle star-            les startups devancent les lois plutôt que de s’y
tup en technologie financière. Les points ci-dessous              conformer : La législation prend forme avec le recul.
décrivent certaines de ces différences importantes.               Il faut souvent un déversement toxique ou une dé-
                                                                  pression économique pour inciter les législateurs
   les startups ont une vitesse d’innovation plus ra-             à adopter de nouvelles lois. C’est particulièrement
   pide : Les grandes entreprises sont souvent res-               vrai face à l'avancement rapide des technologies.
   treintes par des processus réglementaires et d'ap-             Les lois concernant le biohacking, les drones, la
   probation. Elles budgétisent annuellement. Une fois            robotique et l'intelligence artificielle n'ont pas en-
   qu'elles innovent, elles le font à grande échelle - en         core été écrites. D'autre part, les grandes sociétés
   2011, il y avait 1,25 milliards d'utilisateurs de Windows      doivent lutter contre un système presque Byzantin
   dans le monde. Il aura fallu beaucoup de temps                 d'équilibre des pouvoirs qui limite leur capacité à
   pour en arriver là. En revanche, une startup apporte           innover.
   constamment des améliorations à son produit, car
   elle n’a rien à perdre et tout à gagner d'être hâtive.      Apple, Microsoft, Google, Facebook, et Amazon sont
                                                               des entreprises emblématiques de l’ère moderne.
   Les startups se concentrent sur une idée d'affaires :       Celles-ci sont parmi les plus grandes entreprises en
   Les grandes organisations exigent un plan d’affaires        2016, du point de vue de la capitalisation boursière.
   avant d’agir. Cependant, dans un environnement in-          Beaucoup d'entre elles n’existaient même pas il y a
   connu, demander un plan d’affaires est l’équivalent         deux décennies. Pourtant, elles stimulent maintenant
   de demander une carte à Christophe Colomb avant             la croissance occidentale. Tesla ré-imagine l’énergie et
   qu’il ne mette les voiles. Au lieu de cela, les star-       la conduite; Uber et AirBnB bouleversent l’importance
   tups utilisent une idée de comment elles pourraient         accordée depuis des siècles à la propriété du capital.
   bénéficier d'un marché, souvent sous la forme d'un          Leur croissance s'explique par leurs débuts comme
   modèle d’affaires qu’elles veulent tester.                  startups. Elles ont surmonté l'incertitude, ont trouvé de
                                                               nouveaux modèles économiques et se sont dévelop-
   les startups mettent l’emphase sur la connais-              pées rapidement grâce à la technologie, les logiciels
   sance: Le filtre utilisé par une startup est « puis-je      et les réseaux.
   trouver un modèle économique durable? » C'est to-
   talement contraire à celui des grandes entreprises,         Ultimement, les startups sont des accélérateurs d’in-
   qui essaient d'estimer la rentabilité d'une initiative.     novation. Elles ne sont pas simplement favorables pour
   Au Startupfest, Terry Jones, le fondateur de Travelo-       l'économie : elles sont essentielles pour l’innovation,
   city, a expliqué qu'il avait une idée pour utiliser Wat-    l’éducation, le standard de vie et la compétitivité de nos
   son AI, le produit d'IBM, dans l'industrie du voyage.       villes. Longue vie à l’état d’esprit startup à Montréal.
   IBM a décidé de ne pas le développer à l’interne,

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mot des leaders et des      Partenaires financiers
  Partenaires de l’étude

d e nis c oderre           La démarche de cette étude illustre bien l’esprit de
                           collaboration et d’innovation qui anime la communauté
Maire de Montréal          montréalaise des startups. Depuis l’ouverture d’un pre-
                           mier accélérateur en 2012, l’écosystème montréalais
                           ne cesse d’impressionner par son dynamisme et par
                           la passion qui anime ses entrepreneurs. Cette vitalité
                           ne passe d’ailleurs pas inaperçue sur la scène interna-
                           tionale. Pour preuve, Startup Genome et le magazine
                           Fast Company ont tous les deux identifié Montréal dans
                           leur palmarès des meilleurs écosystèmes startups de
                           la planète. L’implication des partenaires du secteur a
                           d’ailleurs été déterminante dans l’obtention par Mon-
                           tréal du titre de Ville intelligente 2016 décerné par l'In-
                           telligent Community Forum.

                           Nous pouvons être fiers de cette reconnaissance, mais
                           ces distinctions ne doivent surtout pas nous amener
                           à nous reposer sur nos lauriers. À la lumière des re-
                           commandations du Portrait de l’écosystème startup
                           montréalais, elle doit plutôt nous motiver à redoubler
                           d’ardeur. Il faut notamment accélérer l’innovation, aug-
                           menter le taux d'entrepreneuriat local, développer les
                           compétences de nos entrepreneurs et tisser des liens
                           avec d’autres écosystèmes tant au niveau local qu’in-
                           ternational. Le réseau PME MTL est d’ailleurs un levier
                           important dans l’atteinte de ces objectifs.

                           L’écosystème montréalais a parcouru beaucoup de che-
                           min. Il nous faut poursuivre dans cette voie, animés de
                           la soif de réussite. J’en profite donc pour inviter tous les
                           entrepreneurs et les acteurs de l’écosystème à s’inspirer
                           des recommandations de ce rapport pour contribuer à
                           l’essor des entreprises montréalaises. La Ville, un par-
                           tenaire engagé et convaincu depuis de nombreuses an-
                           nées dans cette aventure, continuera à mettre son éner-
                           gie au service de la réussite des startups d’ici.

                           Bonne lecture !

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mot des leaders et des                                      Partenaires financiers
   Partenaires de l’étude

Afin d’assurer pleinement sa croissance dans une éco-       villes les plus branchées. En effet, elle offre une pano-
nomie mondiale très concurrentielle, le Québec doit         plie d’avantages pour les nouveaux entrepreneurs dont,
miser davantage sur l’entrepreneuriat, l’innovation et      entre autres, une situation géographique stratégique,
l’intégration des nouvelles technologies. Les dévelop-      une main-d’œuvre hautement qualifiée, des coûts d’ex-
pements scientifiques et technologiques se succèdent        ploitation compétitifs, une fiscalité avantageuse et une
à un rythme fulgurant, et pour s’adapter et se démar-       qualité de vie exceptionnelle. C’est donc dire que Mon-
quer, il nous faut sans cesse acquérir de nouvelles         tréal a des atouts uniques pour qui veut démarrer une
connaissances et innover encore plus et encore mieux.       entreprise et la mener à bien !

Le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Inno-     Encourager l’entrepreneuriat au Québec s’inscrit au
vation est donc fier de contribuer à la réalisation de ce   rang des priorités gouvernementales, et nous sommes
Portrait de l’écosystème startup montréalais, puisqu’il     déterminées à ce que tous les efforts engagés portent
nous permettra de mieux comprendre son importance           leurs fruits.
et d’évaluer ses retombées sur l’économie québécoise
et canadienne, ainsi que de proposer de nouvelles ma-       Assurément, hisser le Québec parmi les sociétés qui
nières de soutenir l’entrepreneuriat à Montréal et d’as-    misent fortement sur l’entrepreneuriat doit être un ob-
surer la pérennité des entreprises qui y sont basées.       jectif collectif.

Notre métropole se classe parmi les 20 villes les plus
prédominantes du monde quant à l’écosystème startup
et elle est également considérée comme l’une des 10

La ministre de l’Économie, de la                            La vice-première ministre,
Science et de l’Innovation et                               ministre responsable des Petites
ministre responsable de la Stratégie                        et Moyennes Entreprises, de
numérique                                                   l’allègement réglementaire et du
                                                            Développement économique régional,
                                                            ministre responsable de la Condition
                                                            féminine et ministre responsable de
                                                            la région de Lanaudière

d o m in ique anglade                                       l i s e théri au lt

                                                        20
mot des leaders et des                  Partenaires financiers
  Partenaires de l’étude

michel leblanc                        La métropole est en effervescence. Plusieurs de nos
                                      startups connaissent un succès international remar-
Président et chef de la direction,    quable. Au cours des dernières années, c’est un vé-
                                      ritable écosystème montréalais qui s’est développé,
Chambre de commerce du                rassemblant des entreprises, des investisseurs et des
Montréal métropolitain                acteurs de soutien. De nombreux facteurs se conjuguent
                                      pour faire de Montréal l’une des meilleures villes pour
                                      faire croître des startups : son bassin de talents, l’accès
                                      au financement et la multiplication de lieux d’échanges
                                      favorisant l’innovation et la collaboration.

                                      Déjà très active auprès des PME de la métropole, la
                                      Chambre souhaite s’impliquer davantage dans la crois-
                                      sance des startups en leur offrant des activités et des
                                      services adaptés à leur réalité particulière. C’est d’ail-
                                      leurs pourquoi nous avons créé, avec Ubisoft, la série
                                      d’événements InnoBahn Ubisoft, dans laquelle des star-
                                      tups tentent de se démarquer de façon innovante pour
                                      répondre à une problématique spécifique d’une grande
                                      entreprise.

                                      La Chambre poursuit son implication et participe à la
                                      présente étude afin de mettre en valeur l’écosystème
                                      de startups, de mesurer son importance dans la région
                                      métropolitaine et de suggérer des pistes pour en assurer
                                      la croissance et le développement. C’est notamment en
                                      comparant notre performance avec celles d’autres éco-
                                      systèmes de startups en plein essor dans le monde que
                                      nous pourrons nous inspirer des meilleures pratiques et
                                      repérer les occasions à saisir.

                                      Nous devons donc miser sur nos acquis stratégiques afin
                                      que nos entreprises innovantes, technologiques et créa-
                                      tives foisonnent. Sans aucun doute, le développement
                                      de cet écosystème contribuera à la prospérité du Qué-
                                      bec et de sa métropole.

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