Prévention du Syndrome de Renutrition Inappropriée (SRI)
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Numéro 10 - Mai 2017 - page 1/5 Prévention du Syndrome de Renutrition Inappropriée (SRI) Une pathologie méconnue en gériatrie Les gériatres sont parfois confrontés à la prise en charge de patients profondément dénutris. Les causes de cette dénutrition sont souvent multi- factorielles : troubles cognitifs, incurie, maladie grave évolutive… Une renutrition dans ce contexte nécessite la plus grande prudence avec l’utilisation de protocoles prédéfinis par le Comité de Liaison en Alimentation et Nutrition (CLAN) du CHU de Nîmes. Définition Le syndrome de renutrition inappropriée (SRI) désigne l’ensemble des symptômes cliniques et des perturbations métaboliques qui surviennent au début ou au cours d’une renutrition trop rapide, notamment en cas de nutrition arti- ficielle entérale ou parentérale, chez des patients préalablement dénutris chroniques ou ayant subi un jeûne prolongé. Il se caracté- rise par des troubles hydroélectrolytiques, métaboliques et des manifestations cliniques poten- tiellement graves, pouvant compromettre les fonctions vitales. L’apport glucidique après une période de réduction prolongée entraîne une augmentation brutale de l’insulinémie, ce qui provoque le transfert intracellulaire d’électrolytes (phosphore, potassium, magnésium) dont les concentrations plasmatiques s’effondrent. Cette problématique est méconnue en gériatrie alors que de fait, le clinicien est régulièrement confronté à des dénutritions graves, par exemple dans un contexte oncogériatrique. Physiopathologie L’apport de glucose est à l’origine d’une consommation de phosphore, de potassium et de vitamine B1, cause de l’hypophos- phorémie, de l’hypokaliémie et de l’hypovitaminose B1, en l’absence de recharge préalable et de sur- veillance rapprochée (Fig. 1). Les conséquences possibles sont des troubles du rythme cardiaque, neurologiques, rénaux, musculaires, hématologiques, des œdèmes pulmonaires, une défaillance multiviscérale voire le décès. | © 2021 - CHU de Nîmes - Tous droits réservés | | Service Communication du CHU de Nîmes | Rédaction Rédacteur en chef Chloë DIAGNE - Tél :0466683082 Benjamin HÉRAUT - Tél :0466683985
Numéro 10 - Mai 2017 - page 2/5 Prévention du Syndrome de Renutrition Inappropriée (SRI) Population à haut risque de SRI | © 2021 - CHU de Nîmes - Tous droits réservés | | Service Communication du CHU de Nîmes | Rédaction Rédacteur en chef Chloë DIAGNE - Tél :0466683082 Benjamin HÉRAUT - Tél :0466683985
Numéro 10 - Mai 2017 - page 3/5 Prévention du Syndrome de Renutrition Inappropriée (SRI) En pratique, le risque de SRI doit être évoqué en cas de mise en place d’une nutrition artificielle chez des patients avec les pathologies suivantes : • Anorexie mentale. • Formes de marasme ou kwashiorkor. • Forme chronique de sous ali- mentation/malnutrition. • Dénutrition associée à insuf- fisance cardiaque/respiratoire/ maladie cancéreuse. • Dénutrition associée à alcoo- lisme chronique. • Patients de soins intensifs. • Chirurgie bariatrique. • Grève de la faim. • Apports alimentaires faibles pendant 5 jours ou plus. • IMC < 18. • Cancer du tube digestif ou ORL, opéré en urgence sans évaluation nutritionnelle préalable (avec sté- nose). Prévention du SRI | © 2021 - CHU de Nîmes - Tous droits réservés | | Service Communication du CHU de Nîmes | Rédaction Rédacteur en chef Chloë DIAGNE - Tél :0466683082 Benjamin HÉRAUT - Tél :0466683985
Numéro 10 - Mai 2017 - page 4/5 Prévention du Syndrome de Renutrition Inappropriée (SRI) La prévention du SRI consiste en : • Reconnaître les sujets à risque. | © 2021 - CHU de Nîmes - Tous droits réservés | | Service Communication du CHU de Nîmes | Rédaction Rédacteur en chef Chloë DIAGNE - Tél :0466683082 Benjamin HÉRAUT - Tél :0466683985
Numéro 10 - Mai 2017 - page 5/5 Prévention du Syndrome de Renutrition Inappropriée (SRI) • Recharger en vitamines et oli- goéléments avant de débuter un apport calorique. • Débuter de manière très pro- gressive, sur une période de 10 jours, la nutrition artificielle, associée à : - Recharge en électrolytes, no- tamment en phosphore, pour pré- venir les déficits (même en l’absence de déficit initial). - Apports en vitamines et oligoéléments. - Surveillance biologique quotidienne. • Après la phase aiguë, prise en charge habituelle du patient dénutri avec surveillances espacées. • Indication d’hospitalisation en soins intensifs avec monitoring cardiaque à discuter si : - IMC < 14 ou absence totale d’apports caloriques pendant une du- rée supérieure à 14 jours. - Antécédents de troubles du rythme cardiaque. - Hypokaliémie < à 2,5 mmol/l ou hypophosphorémie < 0,3 mmol/l à la prise en charge. Correspondance Dr Maurice Viala Service de médecine interne gériatrique E-mail : maurice.viala@chu-nîmes.fr | © 2021 - CHU de Nîmes - Tous droits réservés | | Service Communication du CHU de Nîmes | Rédaction Rédacteur en chef Chloë DIAGNE - Tél :0466683082 Benjamin HÉRAUT - Tél :0466683985
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