Prise en charge des lésions colorectales transformées
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POST’U (2022) Prise en charge des lésions colorectales transformées Mathieu PIOCHE Service d’hépato gastroentérologie du pavillon L - Hôpital Édouard Herriot - Hospices Civils de Lyon - 5 place d’Arsonval - 69437 LYON Cedex mathieu.pioche@chu-lyon.fr permettant d’évaluer précisément Introduction le risque de récidive ganglionnaire des patients, et les lésions à risque de malignité profondément invasive La prise en charge des polypes trans- dans la sous-muqueuse peuvent être formés, pour être optimale, débute divisées en deux sous partie : les avant même que la malignité ne soit lésions avec dégénérescence invasive affirmée par les anatomo-patholo- focale (< 10 mm) qui peuvent dans gistes. En effet, le choix de la stra- près de 50 % des cas être guéries par tégie thérapeutique (endoscopie ou une résection endoscopique R0 et les Remerciements : je remercie bien chirurgie) et de la technique de résec- lésions invasives de manière large sûr mes anapaths (Valérie Hervieu et tion endoscopique (mucosectomie ou (> 10 mm) qui doivent être consi- Tanguy Fenouil) ainsi que le groupe dissection sous-muqueuse) se base dérées comme des maladies plus de recherche conjoint avec Jérémie sur la prédiction de la malignité et du avancées justifiant d’un bilan complé- Jacques, Jérôme Rivory, Timothée degré d’invasion en se basant sur les mentaire d’extension locorégionale Wallenhorst, Romain Legros, Jean- données de la caractérisation endos- avec échoendoscopie et/ ou IRM en cas Baptiste Chevaux, Marion Schaefer, copique. de lésion rectale et générale (scanner Jérémie Albouys, Vincent Lépilliez, Devant une lésion colorectale venant thoracoabdominopelvien) avant une Sarah Leblanc et Florian Rostain. d’être détectée, le praticien doit prati- éventuelle chirurgie avec curage quer un examen diagnostique avancé, ganglionnaire. Après la résection, pour analyser la lésion et décrire sa l’analyse histologique va s’attacher LIENS D’INTÉRÊTS forme macroscopique (vue distante à préciser la profondeur d’inva- (de loin) en lumière blanche), la sion, la présence ou non de budding Participe à des sessions de formation présence ou non de zones démar- significatif, la présence d’invasion à la caractérisation et à la dissec- quées d’intérêt (examen global lymphovasculaire et la présence ou tion sous-muqueuse pour Olympus, lumière blanche et/ ou chromoen- non d’un composant peu différencié. Norgine, Boston Scientif ic, doscopie virtuelle) et leur taille, et En fonction de cette analyse histo- Provepharm. préciser l’aspect du relief muqueux logique, et après un bilan d’exten- et glandulaire de surface dans les sion vérifiant l’absence de maladie MOTS-CLÉS zones d’intérêt (vue de près avec chro- métastatique pour les cancers T1 moendoscopie virtuelle et/ ou zoom). (N+ ou M+), le risque de récidive Lésion néoplasique colorectale À partir de ces éléments, une prédic- ganglionnaire ou métastatique peut Caractérisation endoscopique tion statistique du risque de mali- être évalué afin de déterminer si Résection endoscopique gnité est possible et une prédiction le malade est à très bas risque de de la profondeur d’invasion (superfi- récidive, à bas risque ou à haut risque, cielle < 1 000 microns dans la sous-mu- avant de décider d’une surveillance ou ABRÉVIATIONS d’un traitement complémentaire en queuse ou profonde > 1 000 microns) CONECCT : colorectal neoplasia classi- vont permettre de choisir la technique fonction de ce risque. Le traitement fication to choose the treatment de résection la plus adaptée. Ainsi, complémentaire dépend de la locali- ADK : adénocarcinome les lésions à bas risque de malignité sation de la lésion avec des stratégies Bd : Budding peuvent faire l’objet d’une résection néoadjuvantes de radiochimiothérapie JSCCR : Japanese society of colorectal monobloc ou fragmentée à l’anse dans le rectum alors que la chirurgie cancer sans risque de sous-traitement, les reste le traitement de 1re intention RCP : réunion de concertation pluri- lésions à risque de malignité super- des lésions coliques à haut risque non disciplinaire ficielle peuvent faire l’objet d’une métastatique. Après le traitement de ESGE : european society of gastrointes- résection En Bloc avec marges R0 par ces lésions transformées, trois types ENDOSCOPIE tinal endoscopy dissection sous-muqueuse pour avoir de surveillance doivent alors être LVI : lymphovascular invasion une analyse histologique de qualité conduites en parallèle, la surveillance 445
du risque de récidive locale lorsque Figure 1 : résultat de l’analyse histologique d’un adénocarcinome invasif la résection n’était pas R0, la surveil- dans la sous-muqueuse sur 1 400 microns avec emboles, en fonction lance du risque régionale et générale du positionnement des coupes pour les lésions à risque de récidive ganglionnaire (bas et haut risque) et la surveillance du côlon restant pour la recherche des lésions métachrones colorectales. Épidémiologie Sur les 44 000 nouveaux cas de cancers colorectaux annuels, environ 20 % sont des formes superficielles d’adénocarcinomes T1 (1). Parmi ces cancers T1, plus de 90 % n’ont pas de métastase ganglionnaire au moment du diagnostic (2) et sont donc des maladies essentiellement à risque local et non régional. Le risque d’évo- lution métastatique étant plus impor- lésion ne soit en dysplasie de bas ou dépassent parfois pas le mm, avoir des tant dans le rectum et le côlon gauche de haut grade (non transformée). coupes tous les 2 mm conduit forcé- (15 %) que dans le côlon droit (< 3 %). Pour aller plus loin, il n’est pas excep- ment à une perte d’information, qui tionnel que les composants d’invasion est tolérée certes car intégrée dans les sous-muqueuse démarrent à partir études montrant les faibles risques d’une zone plus large d’adénocar- de récidive en fonction de l’histo- Qu’appelle-t-on cinome intra-muqueux. En réalité, il logie. Cependant, il est tout de même existe un continuum entre les lésions une lésion transformée ? dysplasiques et le point le plus invasif indispensable de prendre du recul sur ce gold standard histologique dont d’une lésion avec des zones de plus en plus invasives en se rapprochant la technique elle-même induit des La définition même des lésions trans- du point le plus profond. Cela revient erreurs d’échantillonnage et dont formées est un sujet de vive discus- à dire que, compte tenu de la largeur la reproductibilité inter-observateur sion. Si la dénomination cancer des coupes anapath de 2 mm, décou- est loin d’être parfaite. Une lésion in situ, uniquement basée sur des données cytologiques sans invasion vrir un intra-muqueux doit conduire à transformée est une lésion invasive, de la membrane basale n’est plus la plus grande prudence car un foyer c’est-à-dire contenant des cellules utilisée (carcinome in situ = dysplasie plus invasif pourrait partir d’une zone malignes capables d’envahir les struc- de haut grade), l’adénocarcinome d’adénocarcinome intra-muqueux tures adjacentes et cela existe dès le intramuqueux correspond bien à entre deux coupes. La figure 1 montre stade intra-muqueux. Pour ces lésions une tumeur invasive puisque la lame combien l’échantillonnage induit par invasives, une résection carcinolo- basale est franchie avec une invasion les largeurs de section des pièces de gique semble préférable de manière du chorion, voire de la musculaire dissection peut conduire à des résul- à obtenir une pièce orientée et fixée muqueuse. Pourtant, pour la plupart tats discordants. plutôt qu’une multitude de petis frag- des auteurs européens, le cancer En effet, à l’échelle d’une tumeur ments où la détection de l’information colorectal commence au stade T1b, colique où les foyers d’invasion ne devient aléatoire (figure 2). c’est à dire avec les lésions enva- hissant la sous-muqueuse, que l’on appelle d’ailleurs cancer T1, excluant Figure 2 : représentation schématique de l’intérêt d’une résection en bloc du débat les T1a. C’est à ce stade T1b avec marges afin de trouver l’information (profondeur d’invasion, infiltration que le risque de métastase ganglion- lymphovasculaire, Budding) par rapport à une résection fragmentée naire semble apparaître faisant passer la lésion d’une maladie assurément locale à une maladie à risque minime d’évolution régionale. Pourtant cette définition arbitraire est très discu- table, et accepter que le piece meal soit suffisant pour l’intramuqueux mais pas pour le sous-muqueux semble une option très imprécise ! La dégénérescence des lésions coliques n’est pas homogène, il est excep- tionnel de trouver une lésion trans- formée sans qu’une majorité de la 446
Figure 3 : Rôle d’aiguillage de l’endoscopiste devant une néoplasie colorectale Peut-on prédire la transformation par les techniques de caractérisation endoscopique ? En d’autres termes, s’agit-il ou non d’une lésion contenant un foyer d’adé- nocarcinome ou non ? Il existe deux types de raisonnement permettant de répondre à cette question selon que la zone de dégénérescence est visible ou non. Les critères statistiques Des critères statistiques associés au risque de dégénérescence existent en la prise en charge diagnostique et fonction de la forme macroscopique Comment peut-on thérapeutique (figure 3). Sa décision de la lésion notamment, ou encore prédire l’histologie se fera le plus souvent en temps réel, l’existence d’un aspect en « peau de conduisant immédiatement à la prise de la lésion en charge thérapeutique adaptée poulet » péri-lésionnelle même lorsque le cancer n’est pas clairement visible. avant de la réséquer ? (mucosectomie par exemple) pour les Ces deux critères peuvent être étudiés lésions les moins suspectes de dégé- à partir d’images en lumière blanche nérescence, ou de manière reportée, de la lésion, et la photo parfaite La meilleure technique de prédic- lorsque la lésion requiert un avis permettant de répondre à la question tion de l’histologie et de l’exten- diagnostique extérieur (téléexper- serait une image unique visualisant sion des lésions colorectales est la tise sur dossier photos), une prise en l’ensemble de la lésion de suffisam- caractérisation endoscopique (3) qui est capable de séparer les charge thérapeutique endoscopique ment loin (figure 4A) pour avoir toute lésions bénignes [cf. synthèse par une autre technique (résection la lésion mais de suffisamment près CONECCT figure 8, CONECCT IS par dissection sous-muqueuse par pour en déterminer la forme macros- et IIA (4)], les lésions à risque de exemple) ou un bilan d’extension copique (nodules, dépression…) et malignité ou les lésions malignes avant une éventuelle chirurgie. repérer des zones d’intérêt comme mais superficielles (CONECCT IIC) et les lésions profondément invasive Figure 4 : photos clefs d’une analyse par endoscopie avancée (CONECCT III, T1 avec invasion de lésion colorectale sous-muqueuse > 1 000 microns). En effet, l’IRM et l’écho-endoscopie sont mises en défaut pour le staging des tumeurs T1 (5) et c’est seule- ment dans le cas des lésions inva- sives profondes que l’IRM (dans le rectum uniquement) est un examen- clef pour évaluer le degré de cette invasion en profondeur (T2, T3 ou T4) et rechercher des ganglions. L’écho- endoscopie rectale peut également être utile pour les lésions mobiles ou en cas de contre-indication à l’IRM afin de prédire si la tumeur envahit ou non le muscle. En sus, le scanner thoraco-abdominopelvien est également utile, non pas pour préciser le stade T mais pour évaluer le statut ganglionnaire et métas- tatique à distance. Mais le point de départ commun à toutes ces prises en charge est bien la caractérisation endoscopique, obtenue au cours d’un 2A - Vue de loin en lumière blanche pour analyse forme macroscopique examen diagnostic avancé, véritable 2B - Photo repérage en lumière blanche des zones d’intérêt spécifiques au sein de la lésion ENDOSCOPIE examen d’expertise qui fait de l’en- (red sign/green sign) doscopiste un véritable aiguilleur de 2B - Photo de près (+/-zoom) en chromoendoscopie du relief muqueux et vasculaire 447
une zone déprimée, un nodule ou Figure 6 : Aspect en « peau de poulet » ou « chicken skin » encore une zone rouge en lumière blanche (red sign) (6). Cette image, compromis entre la forme macrosco- pique entière et la netteté du détail, n’est pas toujours évidente à obtenir mais semble très utile pour prédire la taille et la durée d’intervention et guider les étapes de l’examen minu- tieux ultérieur des zones d’intérêt. Sur la forme macroscopique, indé- pendamment de l’aspect du relief muqueux des cryptes (pit pattern) et des vaisseaux de surface (vascular pattern), il est possible de prédire le risque de cancer invasif. Dans l’étude japonaise du National Cancer center Hospital (7), le risque de cancer T1 (T1b exactement) était corrélé à la forme macroscopique des tumeurs à extension latérale LST (Laterally spreading tumours). Ainsi, les LST non granulaires pseudodéprimées La détection des zones d’intérêt dégénérescence est parfois évident (figure 5) sont les plus à risque avec lorsqu’un nodule ou une dépression près de 47 % de risque de cancer T1b La deuxième étape de notre travail de photographe, cherchant par sont clairement identifiés (figure 7) devant les LST non granulaires planes dans la lésion mais peut parfois être ou surélevées. Pour ces LST non granu- un minimum d’images à traduire le maximum d’information est de plus difficile lorsque la zone est petite laires, la distribution de la dégéné- ou lorsque la forme macroscopique de rescence n’est pas focale mais le plus détecter les zones d’intérêt éven- tuelles, car ce qui nous intéresse est de la zone est peu différente du reste de souvent multifocale, et extrêmement la lésion. Le repérage des couleurs difficile à localiser avant exérèse. détecter une éventuelle zone de dégé- nérescence dont l’histologie empor- peut être utile car la densité vascu- L’aspect en peau de poulet est un autre tera la décision thérapeutique et le laire dans les zones de dégénéres- élément dont la présence est associée pronostic du patient. En effet, faire cence peut être différente du reste à un sur-risque de malignité (8) et qui 200 photos de l’adénome de 10 cm a de la lésion créant alors un contraste doit être utilisé que comme un critère peu d’intérêt quand il contient aussi spontané. Ce contraste se traduit par d’alerte, poussant à faire un examen un foyer de cancer invasif profond la présence de zones démarquées encore plus minutieux et non comme à 1 000 microns sur quelques milli- souvent rouges en lumière blanche un critère robuste pouvant à lui seul mètres sur un foyer de la lésion et parfois encore plus évidente en orienter la prise en charge. (figure 3B, 3C). Repérer les zones de utilisant les modes de chromoendos- copie virtuelle réhaussant le contraste vasculaire où elles apparaissent alors Figure 5 : Critères statistiques de risque de cancer T1 au sein des laterally en vert (6). spreading tumours Les critères visibles Certains critères d’analyse fine de la lésion permettent de prédire la dégénérescence plus précisément que les statistiques macroscopiques. Pour bien les voir, il faut produire des images nettes, si possible zoomées, de la zone d’intérêt en chromoendos- copie virtuelle (et/ ou réelle). Ainsi la présence d’une zone démarquée de pattern plus irrégulier [Kudo Vi (9,10), Sano IIIa (11)] est associée à un risque plus élevé de foyers d’adé- nocarcinome qu’une lésion avec du pattern parfaitement régulier de type Sano II ou Kudo IV. Lorsqu’un foyer de pit pattern Vn est présent, on retrouve dans notre expérience quasi- ment toujours de l’adénocarcinome (95.7 % dans notre expérience) alors qu’en cas de pit pattern Vi (lésions 448
Figure 7 : Détection d’un nodule dans une dépression sur lequel accessibilité, et efficacité carcinolo- on va porter particulièrement l’examen minutieux gique. Pour les lésions CONECCT IIC, qui représentent une proportion importante des lésions, plus de 60 % des lésions sont en réalité des adénomes, mais il n’est pas possible à l’heure actuelle de différencier parmi ces lésions celles qui seront trans- formées et celles qui ne le sont pas encore. De ce fait, deux approches sont possibles selon l’accès et l’ex- pertise en dissection sous-muqueuse. Soit on est en faveur de la dissection sous-muqueuse, et on considère qu’il vaut mieux traiter toutes ces lésions par dissection sous-muqueuse pour ne pas sous-traiter les 37 % d’adéno- carcinomes contenus parmi les lésions CONECCT IIC, acceptant de faire des dissections un peu « abusives » dans 63 % des cas. Dans cette stratégie, 7A - Vue de loin en lumière blanche toutes les lésions sont réséquées 7B - Vue de loin en NBI (peu d’apport si ce n’est le Green sign sur le nodule plus vert foncé avec un objectif de R0, permettant que le reste) d’avoir une analyse histologique de 7C,7E - Relief régulier qualité carcinologique permettant 7D - Zone de pit pattern Vn focal d’évaluer le budding, l’infiltration lymphovasculaire et la profondeur CONECCT IIC), la fréquence des Résultats de la caractérisation d’invasion pour évaluer précisément adénomes est beaucoup plus impor- endoscopique (figures 8 et 9) et de manière individualisée le risque tante avec près de 65 % de lésions de récidive métastatique ganglion- complétement bénignes. Il reste à Lorsque l’on classe une lésion naire. Cependant, cette qualité évaluer la proportion d’adénocar- CONECCT IIA, son risque de contenir carcinologique ne rend vraiment cinome lorsque le pit pattern irrégu- du cancer T1b est nul, et de ce fait, service qu’aux patients avec lésion lier est limité à une zone démarquée la mucosectomie fragmentée semble transformée. Si au contraire, on est pouvant correspondre à une zone être la bonne solution thérapeutique en faveur de la mucosectomie et que focale de dégénérescence. pour combiner faible morbidité, l’on accepte d’avoir des résections Figure 8 : rappel de la classification CONECCT reliant les classifications existantes ENDOSCOPIE 449
Figure 9 : résultats de la caractérisation avec CONECCT sur 663 lésions consécutives réséquées R0 monobloc fragmentées d’adénocarcinomes Peut-on prédire la profondeur Sano IIIb est importante et, lorsque la intramuqueux (25 %), et sous-mu- d’invasion des lésions zone focale de pattern invasif est petite queux (11 %), cela peut conduire transformées ? (< 10 mm) ou très petite (< 6 mm), une dans un certain nombre de cas à des partie des lésions aura une invasion La prédiction de la profondeur d’in- chirurgies de précaution adjuvantes superficielle (< 1 000 microns, lésion à vasion par caractérisation endosco- pour ne pas méconnaître une forme très bas risque dans 30 % des cas) ou pique est beaucoup plus efficace que de haut risque à risque de métastase profonde sans autre critère péjoratif la prédiction de la transformation ganglionnaire. (lésion à bas risque dans 25 % des superficielle (< 1 000 microns dans la cas). Ainsi les indications de dissec- sous-muqueuse). En réalité, il n’existe aucune étude tion sous-muqueuse sont maintenant randomisée entre mucosectomie En effet, la corrélation entre la prédic- étendues à des lésions CONECCT III fragmentée et dissection sous-mu- tion superficielle et profonde est assez focal (< 10 mm) car une partie des queuse R0 pour évaluer l’information bonne avec les critères de pattern patients pourrait être guérie par histologique perdue lorsqu’une pièce muqueux et vasculaire. dissection sous-muqueuse R0 sans est coupée en multiples fragments chirurgie (figure 3). Les cancers superficiels ont générale- plutôt qu’en monobloc R0. Pourtant, ment des reliefs muqueux irréguliers Considérations techniques le poids d’un embole lymphovascu- (Kudo Vi, Sano IIIa, CONECCT IIC, Mucosectomie laire manqué est majeur puisque que JNET 2B) mais conservés sans zone le risque de métastase ganglionnaire La mucosectomie à l’anse a connu amorphe ou avasculaire. Ces lésions est multiplié par 8 à 10 passant de 4 à une révolution ces dernières années peuvent être discrètement dépri- 43 % (14), pour un budding manqué faisant même remettre en question mées mais non ulcérées. Au contraire, le risque passe de 12 à 70 % (15) l’intérêt et le caractère protecteur de les lésions invasives profondes alors qu’une mesure imprécise de la l’injection sous-muqueuse. En tout cas, (> 1 000 microns) ont généralement profondeur d’invasion a beaucoup pour obtenir une résection En Bloc et des reliefs très altérés avec des zones moins d’impact (14). L’étude rando- a fortiori R0, il apparaît que la tech- amorphes (Kudo Vn) ou avasculaires misée multicentrique nationale nique standard de mucosectomie n’est (Sano IIIb) et peuvent avoir, dans RESECT, coordonnée par Jérémie pas optimale et ne doit plus vraiment les formes très invasives (> T2), des Jacques, permettra de répondre à être utilisée en première intention. formes macroscopiques ulcérées cette question mais aussi d’évaluer En effet, deux optimisations de la (Paris III). le risque de récidive locale et l’in- mucosectomie sont venues animer térêt médico-économique d’une stra- En réalité, les choses sont plus com- le débat avec d’une part la mucosec- tégie de dissection sous-muqueuse plexes et d’autres paramètres sont tomie avec ancrage (avec injection par rapport à la mucosectomie frag- nécessaires pour trancher. Ainsi, par sous-muqueuse) (16,17) et d’autre mentée. exemple, la taille de la zone Vn ou part la mucosectomie sous-marine 450
sans injection sous-muqueuse (18). endoscopiste/ anatomo-pathologiste la lésion donnant alors des chiffres Dans un essai randomisé japonais est d’importance capitale. En effet, si d’invasion beaucoup plus élevés. récent, le taux de résection En Bloc l’expertise endoscopique est indispen- Pour l’instant, il n’existe pas encore pour les lésions de 15 à 25 mm passait sable pour bien caractériser et bien de données comparatives permet- avec l’ancrage de 73 à 90.2 % (19). réséquer les lésions, l’expertise anato- tant aux anatomopathologistes de En parallèle, la technique de muco- mopathologique est peut-être encore choisir la meilleure technique de sectomie sous-marine a montré des plus importante. mesure. bénéfices similaires passant de 75 à L’expertise du service d’anatomo- - La différenciation tumorale avec la 89 % de résections En Bloc et de 50 à pathologie débute par le travail des description des contingents indiffé- 69 % de résections R0 (20). En atten- techniciens qui vont photographier, et renciés avec ou sans cellules indé- dant des données comparatives et des effectuer la prise en charge macros- pendantes. critères de jugement (festonnée versus copique de la lésion. La coupe de adénome) pour choisir entre sous-ma- - La présence de bourgeonnement la lésion est très exigeante afin de rine et ancrage, toute résection de tumoral (Budding) sur le front pouvoir répondre à la question des lésion de 15 à 25 mm avec une volonté d’invasion et son classement en marges latérales. de En Bloc doit être tentée avec une budding minime (Bd1) ou signifi- version optimisée de la mucosectomie. En effet, selon la technique de coupe catif (Bd2 ou Bd3) (27). et le positionnement des coupes après Pour les lésions de diamètre supérieur - La présence d’une infiltration examen macroscopique de la pièce, à 25 mm, la résection sera le plus lymphovasculaire (terme de la litté- il est possible ou non de détecter la souvent fragmentée. Là encore, les rature en anglais), que l’on qualifie marge positive qui fait de cette résec- choses ont évolué avec l’apparition de souvent d’emboles en français, et tion une résection R1 (figure 10b) et technique de résections fragmentées qui peuvent être lymphatiques non R0 (figure 10a). à l’anse froide, qui semblent surtout (facteur de risque de métastases adaptée pour les lésions peu épaisses Une fois les lames produites (et/ ou ganglionnaires) ou veineuses comme les festonnées. Pour cette numériser), les informations néces- (facteur de risque de métastases à technique, l’injection sous-muqueuse saires pour statuer sur le risque d’évo- distance). n’est pas indispensable et des données lution métastatique ganglionnaire de complémentaires sont nécessaires la lésion sont : Il sera probablement très important pour le confirmer. Pour les adénomes à l’avenir de savoir si l’analyse a été - Le degré d’invasion en distin- faite avec ou sans technique d’immu- épais, la technique de mucosectomie guant les intramuqueux (chorion nohistochimie (et lesquelles) pour fragmentée conventionnelle, en étant ou contact avec la musculaire déterminer la sensibilité de l’analyse le plus jointif possible, semble encore muqueuse sans la franchir) des microscopique selon la technique la référence. cancers T1 dont l’invasion sous-mu- utilisée par l’anatomo-pathologiste. Une évolution majeure à intégrer dans queuse est prouvée. toutes nos résections fragmentées est Risque de récidive ganglionnaire - La profondeur d’invasion mesurée des cancers T1 et conséquences de détruire les berges après la résec- au micromètre en utilisant une tion par du courant de coagulation Risque nul des techniques de mesure et en douce afin de diminuer, voire de quasi la précisant clairement car des Les adénocarcinomes intramu- annuler, le risque de récidive locale tel discordances importantes peuvent queux ont un risque nul d’évolution que décrit par nos collègues austra- exister selon la méthode de métastatique ganglionnaire et leur liens (21). mesure [Kitajima (24), Ueno (25) résection R0 conduit à une résection Dissection ou JSCCR (26)]. Ainsi, lorsque la curative. Par contre, une coloscopie musculaire muqueuse peut être de contrôle à un an est recommandée La dissection en 2021 est une dissec- identifiée, la mesure de la profon- comme pour tous les adénocar- tion optimisée, avec des outils de deur d’invasion sous-muqueuse se cinomes coliques afin de dépister les nouvelle génération multifonctions, fait à partir du niveau de la muscu- lésions synchrones qui auraient pu qui ne s’envisage plus sans système laire muqueuse alors que si elle être manquées au moment de la colos- de traction dans les services expéri- est détruite ou non identifiable, la copie initiale, focalisée sur la lésion mentés (22). D’une traction simple, mesure se fait depuis la surface de péjorative. nous sommes passés à une traction multipolaire sur l’ensemble de la lésion afin d’exposer le plan sous-mu- Figure 10 : Résultat R0 ou R1 en fonction de la technique queux au mieux et gagner du temps de coupe de la pièce et renforcer la sécurité (23). La tech- nique est efficace, à faible risque avec environ 0.5 % de risque de chirurgie pour complication et une mortalité nulle dans toutes les séries. Décision en RCP tumeur superficielle. Critères histologiques attendus ENDOSCOPIE Pour prendre en charge les lésions superficielles colorectales, le binôme 451
Très bas risque En conclusion, la prise en charge des Dans les recommandations ESGE, lésions transformées est évolutive Références sont définies comme à très bas risque et complexe mais très exigeante en de récidive ganglionnaire (< 1 %) termes de compétences diagnostiques 1. Kubisch CH, Crispin A, Mansmann U, et les lésions sm1 (< 1 000 microns), et thérapeutiques. Le premier rôle al. Screening for Colorectal Cancer Is bien différenciées, sans infiltration de l’endoscopiste, une fois la lésion Associated With Lower Disease Stage: A Population-Based Study. Clin Gastro- lymphovasculaire ni budding signifi- détectée, est de la caractériser par enterol Hepatol 2016; 14: 1612-1618.e3. catif (Bd0 ou Bd1). endoscopie avancée afin de choisir doi:10.1016/j.cgh.2016.04.008 la meilleure stratégie thérapeutique Pour ces lésions, la surveillance par 2. Okabe S, Shia J, Nash G, et al. Lymph pour la lésion et pour le patient. Une node metastasis in T1 adenocar- imagerie se discute pour un risque de fois caractérisée, le choix thérapeu- cinoma of the colon and rectum. J récidive métastatique < 1 %. Elle n’est tique dépend du terrain du patient, Gastrointest Surg 2004; 8: 1032–1039; pas recommandée aux Pays-Bas mais discussion 1039-1040. doi:10.1016/j. dans notre centre par exemple, nous du type de lésion et en particulier gassur.2004.09.038 avons décidé de suivre les patients par de son risque d’atteinte adénocar- cinomateuse avec envahissement 3. Sumimoto K, Tanaka S, Shigita K, et al. un TDM TAP annuel pendant 5 ans Clinical impact and characteristics of associé à la coloscopie à un an qui elle sous-muqueux ainsi que de l’expertise the narrow-band imaging magnifying est recommandée par l’ESGE. locale pour chacune des techniques. endoscopic classification of colorectal L’avantage majeur de la dissection tumors proposed by the Japan NBI Bas risque sous-muqueuse par rapport à la Expert Team. Gastrointest Endosc 2016. doi:10.1016/j.gie.2016.07.035 Cette notion de bas risque est nou- musosectomie est d’offrir à toutes les velle en France et concerne les lésions à risque l’opportunité d’avoir 4. Fabritius M, Jacques J, Gonzalez J-M, et lésions T1 avec invasion sous-mu- une résection de qualité carcinolo- al. A simplified table mixing validated diagnostic criteria is effective to improve queuse > 1 000 microns sans autre gique ainsi qu’une analyse histolo- characterization of colorectal lesions: the critère péjoratif (bien différenciées, gique optimale. Le traitement par CONECCT teaching. Endoscopy Interna- sans infiltration lymphovasculaire ni mucosectomie des lésions accessibles tional Open 2019; in press budding significatif) dont le risque de en dissection expose à des traitements 5. Salinas HM, Dursun A, Klos CL, et al. récidive ganglionnaire est de l’ordre insuffisants et la discussion en RCP est Determining the need for radical surgery de 3 %. Pourtant les Hollandais ont toujours sensible : doit-on opérer ou in patients with T1 rectal cancer. Arch d’ores et déjà franchi le pas en ne Surg 2011; 146: 540–543. doi:10.1001/ non un patient du fait de la perte d’in- archsurg.2011.76 demandant plus à leurs anatomopa- formation induite par le piece meal ou thologistes de mesurer la profondeur peut-on être optimiste et considérer le 6. L afeuille P, Fenouil T, Bartoli A, et d’invasion car leur méta-analyse sur al. Green-colored areas in laterally malade guéri malgré une histologie spreading tumors on narrow-band plus de 21 000 cancers T1 montre suboptimale ? En 2021, il semble diffi- imaging: a future target for artifi- que la profondeur d’invasion n’est pas cial-intelligence-assisted detection cile de ne pas intégrer le patient dans un facteur de risque indépendant et of malignancies? Endoscopy 2021. ce choix. Il est alors nécessaire de lui surtout que la chirurgie prophylac- doi:10.1055/a-1488-6297 présenter d’une part le sur-risque tique systématique ne protège pas 7. Yamada M, Saito Y, Sakamoto T, et al. minime de la dissection pour une significativement du risque de réci- Endoscopic predictors of deep submu- prise en charge optimale, plus précise, dive chez ces patients (28). Quand cosal invasion in colorectal laterally les chiffres de la colectomie montrent et d’autre part, si ce sur-risque n’est spreading tumors. Endoscopy 2016; 48: jusqu’à 1.7 % de mortalité aux Pays- pas acceptable, évoquer la mucosec- 456–464. doi:10.1055/s-0042-100453 Bas, et plus de 20 % de morbidité, tomie piece meal plus sûre mais à 8. G uan J, Zhao R, Zhang X, et al. toute recommandation de chirurgie risque de perte d’information et de Chicken skin mucosa surrounding récidive locale. L’inconvénient prin- adult colorectal adenomas is a risk adjuvante pour un risque bas de réci- factor for carcinogenesis. Am J Clin dive devrait être pesée et exposée cipal de la dissection sous-muqueuse Oncol 2012; 35: 527–532. doi:10.1097/ au patient dans une discussion par rapport à la mucosectomie reste COC.0b013e31821dedf7 partagée. sa faible disponibilité sur le territoire 9. Kudo S, Tamura S, Nakajima T, et al. et l’absence de prise en charge finan- Diagnosis of colorectal tumorous lesions Haut risque cière adaptée (cotation et rembour- by magnifying endoscopy. Gastrointest Pour toutes les autres lésions T1, sement de l’acte ainsi que prise en Endosc 1996; 44: 8–14 c’est à dire avec budding significatif charge des surcoûts matériels liés à 10. K u d o S , R u b i o C A , Te i x e i r a C R , ou infiltration lymphovasculaire ou la technique). Après résection à visée et al. Pit pattern in colorectal composant indifférencié, les risques curative, l’histologie reste le juge de neoplasia: endoscopic magnifying d’évolution métastatique ganglion- view. Endoscopy 2001; 33: 367–373. paix pour classer la lésion en sans naire dépassent largement les 10 % doi:10.1055/s-2004-826104 risque (adénomes, adénocarcinome et le bilan d’extension en vue de la intramuqueux), à très bas risque (T1 11. Uraoka T, Saito Y, Ikematsu H, et al. chirurgie adjuvante est obligatoire. Sano’s capillary pattern classification sm1, LVI -, Budding-, bien ou moyen- for narrow-band imaging of early En cas de lésion rectale à haut risque nement différencié), à bas risque (T1 colorectal lesions. Dig Endosc 2011; 23 avec un seul critère péjoratif, et en sm2 ou sm3, LVI -, Budding -, bien Suppl 1: 112–115. doi:10.1111/j.1443- ou moyennement différencié) ou à 1661.2011.01118.x l’absence d’atteinte ganglionnaire de voisinage ou métastatique à distance, haut risque (Budding +, LVI +, peu 12. Le Roy F, Manfredi S, Hamonic S, et des stratégies de conservation rectale différencié). En fonction, la prise en al. Frequency of and risk factors for the surgical resection of nonma- avec traitement adjuvant de type charge adjuvante (bilan d’extension, lignant colorectal polyps: a popula- radiochimiothérapie sont en cours chirurgie et surveillance ultérieure) tion-based study. Endoscopy 2015. d’évaluation. sera décidée. doi:10.1055/s-0034-1392976 452
13. de Neree Tot Babberich MPM, Bronzwaer 19. Imai K, Hotta K, Ito S, et al. T ip-in 24. Kitajima K, Fujimori T, Fujii S, et al. Correla- MES, Andriessen JO, et al. Outcomes Endoscopic Mucosal Resection for 15- tions between lymph node metastasis of surgical resections for benign colon to 25-mm Colorectal Adenomas: A and depth of submucosal invasion polyps: a systematic review. Endoscopy Single-Center, Randomized Controlled in submucosal invasive colorectal 2019; 51: 961–972. doi:10.1055/a-0962-9780 Trial (STAR Trial). Am J Gastroenterol carcinoma: a Japanese collaborative 2021; 116: 1398–1405. doi:10.14309/ study. J Gastroenterol 2004; 39: 534–543. 14. Yasue C, Chino A, Takamatsu M, et al. ajg.0000000000001320 doi:10.1007/s00535-004-1339-4 Pathological risk factors and predictive endoscopic factors for lymph node 20. Yamashina T, Uedo N, Akasaka T, et al. metastasis of T1 colorectal cancer: Comparison of Underwater vs Conven- 25. Ueno H, Mochizuki H, Hashiguchi Y, et a single-center study of 846 lesions. tional Endoscopic Mucosal Resection al. Risk factors for an adverse outcome J Gastroenterol 2019; 54: 708–717. of Intermediate-Size Colorectal Polyps. in early invasive colorectal carcinoma. doi:10.1007/s00535-019-01564-y Gastroenterology 2019; 157: 451-461.e2. Gastroenterology 2004; 127: 385–394 doi:10.1053/j.gastro.2019.04.005 15. Patel N, Vyas M, Celli R, et al. Adverse Histologic Features in Colorectal 26. Hashiguchi Y, Muro K, Saito Y, et al. 21. Sidhu M, Shahidi N, Gupta S, et al. Nonpedunculated Malignant Polyps Japanese Society for Cancer of the Outcomes of Thermal Ablation of the With Nodal Metastasis. Am J Surg Colon and Rectum (JSCCR) guidelines Mucosal Defect Margin After Endoscopic Pathol 2020; 44: 241–246. doi:10.1097/ 2019 for the treatment of colorectal Mucosal Resection: A Prospective, Inter- PAS.0000000000001369 cancer. Int J Clin Oncol 2020; 25: 1–42. national, Multicenter Trial of 1000 Large doi:10.1007/s10147-019-01485-z 16. Pioche M, Wallenhorst T, Lepetit H, et Nonpedunculated Colorectal Polyps. al. Endoscopic mucosal resection with Gastroenterology 2021; 161: 163-170.e3. anchoring of the snare tip: multicenter doi:10.1053/j.gastro.2021.03.044 27. Lugli A, Kirsch R, Ajioka Y, et al. Recom- retrospective evaluation of effectiveness mendations for reporting tumor budding 22. Bordillon P, Pioche M, Wallenhorst T, in colorectal cancer based on the and safety. Endosc Int Open in press et al. Double-clip traction for colonic International Tumor Budding Consensus 17. Chien H, Imai K, Hotta K, et al. Tip-in EMR endoscopic submucosal dissection: a Conference (ITBCC) 2016. Mod Pathol for R0 resection for a large flat colonic multicenter study of 599 consecutive 2017; 30: 1299–1311. doi:10.1038/ tumor. Gastrointest Endosc 2016; 84: 743. cases (with video). Gastrointest Endosc modpathol.2017.46 doi:10.1016/j.gie.2016.05.017 2021. doi:10.1016/j.gie.2021.01.036 18. Binmoeller KF, Weilert F, Shah J, et al. 23. Lafeuille P, Rivory J, Jacques J, et 28. Yoshii S, Nojima M, Nosho K, et al. Factors „Underwater“ EMR without submucosal al. Diagnostic endoscopic submu- associated with risk for colorectal cancer injection for large sessile colorectal cosal dissection for invasive cancer recurrence after endoscopic resection polyps (with video). Gastrointest Endosc with the four cardinal points of T1 tumors. Clin Gastroenterol Hepatol 2012; 75: 1086–1091. doi:10.1016/j. traction strategy. Endoscopy 2021. 2014; 12: 292-302.e3. doi:10.1016/j. gie.2011.12.022 doi:10.1055/a-1516-3680 cgh.2013.08.008 5 Les cinq points forts ● La transformation maligne des lésions colorectales débute le plus souvent par une dégénérescence focale avec un continuum de l’adénocarcinome intra-muqueux à l’adénocarcinome profondé- ment invasif (> 1 000 microns). ● La caractérisation endoscopique est la technique la plus efficace pour prédire l’histologie et choisir la meilleure stratégie théra- peutique. ● La résection endoscopique, moins morbide que la chirurgie, est le traitement de choix des lésions transformées superficielles à très bas ou à bas risque d’évolution métastatique ganglionnaire. ● La double expertise endoscopique/anatomopathologique est déterminante pour la bonne prise en charge des patients. ● L’histologie de la pièce et le degré de qualité de la résection permettent de décider en réunion de concertation pluridis- ciplinaire de cancérologie digestive du caractère curatif de la résection et de la nécessité de proposer une surveillance ou un traitement complémentaire. ENDOSCOPIE 453
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