La nécessité de la mise en oeuvre de la stratégie GIZC sur le parc nationale d'Ichkeul - MedOpen
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Med Open : cours de formation virtuelle sur la gestion des zones côtières en Méditerranée La nécessité de la mise en œuvre de la stratégie GIZC sur le parc nationale d’Ichkeul Mastère Professionnel en Biologie et Management EnvironnementaleSpécialité : Pollution et Management Environnementale Elaborée par : Radhouani Ibtissem Année universitaire : 2019/2020
Remerciement Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes vifs respects à l’équipe dirigeante de la MedOpen et essentiellement aux formateurs Mr Yves Henocque, Mr Samir Grimes et à Mr Mohamed Dellali de m’avoir donné l’occasion de découvrir le monde de la gestion intégrée des zones côtières pour son aide précieux ses encouragements, ses conseils utiles et surtout ses qualités humaines pour l’élaboration de ce travail. Je remercie également toute l’équipe pour leur accueil et leur esprit d’équipe Grâce à votre confiance, j’ai pu m’accomplir mon essai final. 2
Tables des matières Remerciement Introduction Problématique I-Situation géographique…………………………………………….7 1-présentation du site d’étude ………………………………….…7 2- les caractéristiques du parc……………………………………...7 II-Problèmes étudiés ……………………………………………….10 1-Lac………………………………………………………………11 2-Marais………………………………………………………......11 3-Le jbel………………………………………………………….12 4-Ecosystème……………………………………………………..12 III-Les causes de ces problèmes…………………………………….13 VI -Les solutions proposées…………………………………………14 V -La mise en évidence de la gestion intégrée……………………...15 VI -La stratégie de la gestion intégrée des zones côtières …………16 1-C’est quoi la gestion intégrée des zones côtières GIZC et pourquoi ? ………………………………………………………………………16 2-Une mise en œuvre de la GIZC en méditerranée………………16 3-Stratégie nationale de GIZC…………………………………...17 Conclusion……………………………………………………………20 3
Listes des figures Figure 1-Labelle Ramsar du parc d’Ichkeul…………………………………6 Figure 2-localisation du parc national d’Ichkeul…………………………….7 Figure 3–Vue du lac Ichkeul………………………………………………...8 Figure 4 – Répartition du parc d’Ichkeul……………………………....…….9 Figure 5-Ecluses de Tinj……………………………………………………..10 Figure 6-Situation du lac………………………………………………….…12 Figure 7-Pâturage intensif à l’intérieur du parc, un danger pour les buffles …………………………………………………………………………………………12 Figure 8-Surpâturage sur le parc……………………………………………13 Figure 9-les étapes de la planification de la GIZC……………………..……17 Figure 10- Préparation de la stratégie nationale de la GIZ C...................…...18 4
Introduction Les évolutions intervenues au cours des dernières années conduisent à réinitialiser le droit en vigueur en zone littorale, afin d’engager une dynamique permettant de répondre aux défis de ces territoires et de les inscrire dans une démarche intégrée. Cependant aujourd’hui, la civilisation devenue planétaire, la croissance exponentielle des échanges et des besoins, mais aussi le changement climatique conduisent à caractériser le droit en vigueur dans les espaces littoraux. L’affirmation de la GIZC comme méthode de gouvernance à la fin des années 1970 va avoir un impact sur le droit du littoral, sans en bouleverser l’approche. Cette impulsion ayant été donnée, l’évolution devrait être plus caractérisée avec la politique maritime intégrée, clé de voûte d’une stratégie maritime intégrant le littoral. Il paraît nécessaire de situer l’émergence de la GIZC dans le contexte du droit du littoral en vigueur pour en apprécier la portée réelle. Bien que reposant sur une double exigence, le droit du littoral va connaître une impulsion par le dépassement progressif des approches sectorielles, l’émergence de la GIZC conduisant à des perspectives de démarche intégrée. Pour redresser la situation et honorer les engagements internationaux, la Tunisie avait déjà pris certaines décisions et entrepris certaines actions, dont notamment : 1- Garantir une alimentation du lac à partir des eaux de barrages par des lâchers d’eau « écologique », décision d’une très grande portée pour un pays aride en voie de développement 2- Mettre en œuvre un programme de suivi scientifique reconnu par tous, sur la base du suivi minimum effectué par l’ANPE depuis 1995 3- Réunir les conditions nécessaires à la mise en œuvre d’un plan de gestion du parc, grâce au projet GEF/Banque Mondiale « Gestion des aires protégées » 4- Elaborer un programme de développement durable, au delà des limites du Parc National lui-même, couvrant tout le bassin versant des cours d’eau alimentant le lac Ichkeul. 5
Problématique L’importance écologique du Parc National de l’Ichkeul comme un pont migratoire entre l'Europe et l'Afrique via l'Italie et un site relais pour des centaines de milliers d'oiseaux d'eau (trois espèces d'intérêt mondial). C'est l'aire naturelle la plus protégée de Tunisie (Agence nationale de protection de l'environnement, 2003 et 2007). Sa valeur patrimoniale est reconnue comme réserve de biosphère Unesco (1977), site Unesco au titre du patrimoine naturel (1979), site Ramsar (1980), parc national de Tunisie (1980), zone humide importante pour la conservation des oiseaux (Zico) par le BirdLife International (2001). En qualité de parc national, il appartient au domaine public et est placé sous la tutelle de la direction générale des Forêts (DGF). Le bien englobe trois types d'habitats caractéristiques du site : le djebel (mont) Ichkeul couvert d'un maquis forestier méditerranéen (1 363 ha), la garaet, ou lac occupé par une végétation de potamots (8 500 ha) et les marais environnants reconnus pour leur végétation de scirpes (2 737 ha). Figure 1-Labelle Ramsar du parc d’Ichkeul Son originalité tient essentiellement à l’hydrologie particulière de son système laguno-lacustre qui conditionne une végétation aquatique particulière servant d’alimentation principale à des milliers d’oiseaux d’eau migrateurs. Ainsi la réduction des apports en eau douce sur le milieu naturel de l’Ichkeul, la mauvaise communicat ion ent re le lac et la mer Méditerranée via le lac de Bizerte par l’intermédiaire de l’écluse du ouadi Tinja et l’accumulation des sédiments dans la totalité du lac, Notamment dans sa partie Nord-Est, coté de l’écluse, imposent le développement d’une méthodolo g ie po ur a na l ys e r l’ é vo lut io n des différentes composantes du système Ichkeul. 6
I –Situation géographique 1-Présentation du site d’étude Le parc national de l'Ichkeul est l'une des principales zones humides du bassin méditerranéen avec la Camargue (France), la Doñana (Espagne) et El Kala (Algérie). C'est un espace lacustre situé au nord de la Tunisie, à 25 km au sud-ouest de Bizerte et à 15 km des villes de Menzel Bourguiba (ancienne Ferryville), de Tindja et de Mateur (figure 1). Il est géré par le ministère de l'Agriculture, plus précisément par la sous-direction de la chasse et des parcs nationaux rattachée à la direction générale des forêts. Figure 2-localisation du parc national d’Ichkeul 2-Caractéristiques du parc Le Parc national de l'Ichkeul est caractérisé par un système hydrologique très particulier, basé sur l'alternance saisonnière des niveaux d'eau et de salinité. Le lac et les marais environnants constituent une escale pour des centaines de milliers d'oiseaux migrateurs, comme les canards, les oies, les cigognes et les flamants roses qui passent l'hiver à Ichkeul. Le lac, d’une superficie de 89 km carrés, est surtout connu pour sa végétation de potamogéton qui pousse grâce à l’alternance des apports d’eau douce et d’eau salée. Cette végétation nourrit les principales populations d’oiseaux migrateurs. Elle croît de façon optimale sur une superficie de 35 km carrés environ lorsque la salinité tombe à moins de 5 g/L au début du printemps. 7
Figure 3–Vue du lac Ichkeul Les marais, d’une superficie de l’ordre de 30 km carrés, sont reconnus pour la végétation de scirpes, principale nourriture des oies cendrées. Ils fournissent aussi l’essentiel de la nourriture pour les troupeaux de bétail du parc qui comptent environ 2000 têtes. Cette végétation exige une inondation d’assez longue durée (de l’ordre de trois mois pour les marais dits « secs », Joumine et Ouest, principalement alimentés par les oueds Joumine et Ghezala) et même plus longue encore pour les marais dits « mouillés », ceux de Maleh et de Sejnane, situés à une altitude plus basse. Le Jebel, d’une superficie de 14 km carrés, consiste en un massif calcaire contribuant grandement à la beauté du paysage. Il y pousse une végétation caractéristique d’un climat humide méditerranéen où dominent oliviers et lentisques. La faune et la flore y sont très diversifiées. 8
Figure 4 – Répartition du parc d’Ichkeul Le lac et les marais sont réputés pour la richesse de leur flore aquatique qui fournit de la nourriture à une très importante colonie de plus de 200 000 oiseaux migrateurs. Le cycle végétatif des herbiers est lié à l’important apport d’eau douce d’un bassin versant de 2080 km carrés faisant tomber la salinité vers la fin de l’hiver. Comme le lac Ichkeul est en communication avec le lac de Bizerte à eau fortement salée situé plus à l’est, par l’intermédiaire de l’oued Tinja, sa salinité augmente vers la fin de l’été lorsque l’écoulement s’inverse dans l’oued. De multiples contraintes environnementales naturelles font que l’équilibre de l’écosystème du Parc de l’Ichkeul est particulièrement sensible aux perturbations liées aux activités de développement. La variation de la salinité et du niveau d’eau du lac sont des paramètres déterminants de cet équilibre. Comme Menzel Bourguiba dont elle n'est distante que de quatre kilomètres, Tinja est située dans l'isthme séparant le lac Ichkeul et le lac de Bizerte relié à la mer Méditerranée. Son nom est issu de l'oued Tinja qui se jette dans le lac tandis qu'un canal de cinq kilomètres barré d'une écluse éponymes règlent les échanges d'eau entre le lac d'eau douce et la lagune d'eau salée. En effet, l'écluse ouverte l'hiver permet les échanges entre les deux milieux, notamment pour 9
maintenir un degré de salinité suffisant des eaux du lac afin d'éviter l'atrophie de la faune et de la flore. Des pêcheries sont exploitées au niveau du canal. Figure 5-Ecluses de Tinja Le milieu est en voie de profonde transformation du fait de la construction de barrages hydrauliques dans le haut bassin durant les années 1980. Avec le barrage de Sejnane, dont la mise en eau a eu lieu vers le milieu des années 1990, on contrôle 46 % de la superficie du bassin versant ; on en contrôlera 70 % si jamais on construit trois autres barrages prévus à plus long terme (Melah, Tine et Douimis). Ces barrages sont destinés à l’alimentation en eau potable et à l’irrigation dans le cadre de la planification hydraulique du nord de la Tunisie. Ils vont réduire d’une manière significative les apports d’eau douce, ce qui fait craindre une situation irréversible de salinisation croissante et, en conséquence, la disparition progressive de la végétation spécifique qui alimente les populations d’oiseaux migrateurs. II-Les problèmes étudiés Le gouvernement tunisien et la communauté internationale ont pris conscience du problème et ont commandé la réalisation de plusieurs études. La principale étude s’est déroulée de 1981 à 1986 avec la participation de chercheurs tunisiens et européens. On s’est penché sur le sujet à l’occasion du Séminaire International pour la Sauvegarde de l’Ichkeul, à Tunis, en février 1990. Cet événement a suscité un véritable émoi sur les risques que courait l’écosystème si on ne prenait aucune mesure d’urgence. On a installé une écluse un peu avant cette date sur l’oued Tinja reliant Ichkeul au lac de Bizerte lequel communique directement avec la mer. L’objectif est de réguler la communication entre les deux lacs. Cependant, on n’a jamais utilisé ladite écluse. La fragilité du Parc, qui était évidente au début de la dernière décennie, a atteint un tel degré qu’on a assisté, au cours des années 1993-1995, à un écroulement catastrophique des écosystèmes. 10
On prend chaque partie du parc a part : 1-Lac : Dans le lac, la salinité s’élevait à plus de 35 g/L en fin d’hiver 1995 et à plus de 70 g/L en été. Le potamogéton avait complètement disparu. Avec cet herbier, c’est toute la chaîne trophique qui s’écroule, ce qui met en péril non seulement la fréquentation d’oiseaux, mais aussi la faune, qui occupe une part prépondérante dans la nutrition des poissons d’intérêt commercial. La pêche est une activité très menacée, car la combinaison entre la réduction des apports d’eau douce et une écluse ouverte est susceptible d’engendrer des salinités trop élevées. L’envasement du lac par les apports du différent oued déversé dans le lac. Les rejets des stations d’épuration de Mater dans le lac chargées par les différents nutriments et fertilisants utilisées en agriculture et drainage dans l’oued. Figure 6-Situation du lac 2-Marais Dans les marais, la diminution des inondations par les oueds, l’abaissement du niveau du lac et la pression de l’élevage ont eu des conséquences dramatiques sur la végétation naturelle. Les scirpes ne subsistent plus qu’en de rares points bas des marais du Melah où il y surexploitation par les oies. On peut aussi dire qu’il n’y a plus lieu de protéger la scirpaie dans le marais de Joumine, où l’on assiste à des transformations irréversibles et à la stérilisation des sols. La contrainte principale est l’accroissement des besoins en eau (domestique, irrigation et industrie) associé au développement régional. Cet accroissement pourrait entraîner, en l’absence de mesures compensatoires, la surexploitation des nappes souterraines et un prélèvement d’eau 11
accru à partir des barrages. Les problèmes occasionnés à l’Ichkeul seraient évidents : toujours plus d’eau douce servirait les besoins socio-économiques au détriment des écosystèmes, et la surexploitation des nappes engendrerait une salinisation plus rapide notamment des marais. 3-Le Jbel Dans le Jebel, une partie d’une superficie significative est fortement dégradée à cause de l’exploitation des carrières de marbre. La présence d’une population de plus de 80 familles a accentué les dégradations : surpâturage, bois de chauffe, défrichement, besoin d’espace pour l’habitat, etc. 4-Ecosystème Programme de mobilisation des eaux de surface: six barrages dans le bassin versant de l’Ichkeul risques de déséquilibre des écosystèmes avec notamment une régression de la végétation « phare » de l’Ichkeul (potamogéton et scirpes) et diminution notable des effectifs d’oiseaux d’eau mais aussi des poissons et de la biodiversité en général : L’étranglement, voire la rupture pure et simple de toutes les sources d’eau qui alimentent le lac Ichkeul suite à la construction de 5 barrages d’eau dans tous les bassins versants le buffle de l’Ichkeul, un des emblèmes du parc a aussi déserté les marais puisqu’il ne trouve plus le pâturage pour vivre. En effet, depuis la révolution, les pâturages sauvages ont vu leur nombre accroître dangereusement Des troupeaux de moutons et de brebis pâturent à l’intérieur des clôtures sans que cela ne semble inquiéter les responsables . Figure 7-Pâturage intensif à l’intérieur du parc, un danger pour les buffles 12
Oued Tynja fait toujours évacuer les eaux du lac Ichkeul vers le lac de Bizerte, bien qu’une écluse pour contrôler le niveau de l’eau du lac Ichkeul existe. Celle-ci coûte au contribuable des centaines de millions de dinars chaque année pour son entretien sans qu’elle ne soit utilisée. Figure 8-Surpâturage sur le parc Une autre catastrophe guette de parc de l’Ichkeul : la sédimentation qui arrive dans des endroits du lac de 90 cm jusqu’à 1,30m. Cette sédimentation est due aux rares crues après les précipitations, qui amènent au lac des eaux chargées et qui ne s’évacuent pas par l’oued Tynja à cause de l’étranglement et l’obstruction de l’écluse non fonctionnelle depuis plusieurs années. =>Les observations effectuées au cours de l’étude permettent de dire que dans l’état actuel, et faute d’action draconienne, le classement du site comme Réserve de la Biosphère ou dans la Convention de Ramsar ne serait plus justifiée. III-Les causes de ces problèmes L’absence d’une structure autonome capable de veiller à la bonne application des règles de gestion et de protection du Parc. 13
Il est évident que la réduction des apports sans gestion adéquate de l’écluse de Tinja a un effet de dégradation très important sur les écosystèmes du Parc National. Les retenues d’eau de Joumine et de Ghézala ont eu un effet sensible mais pas rédhibitoire. Tel n’est pas le cas de la mise en eau du barrage de Sejnane. On ne s’attendait pas en effet à ce que le remplissage de ce réservoir coïncide avec deux années sèches consécutives. Il aurait fallu admettre un remplissage plus lent de ce réservoir en acceptant des lâchés vers le lac. Il va résulter de cette situation un déficit des apports pendant cinq années consécutives. Cela a mis les écosystèmes en état de choc ; cette rupture explique leur écroulement actuel. On constate, par ailleurs, que le système administratif et réglementaire actuel mis en place pour le fonctionnement et la gestion du Parc est inopérant. Certes, moins il y a d’eau douce, plus les autres causes de dégradation apparaissent . Mais la pénurie d’apports ne doit pas masquer les réelles insuffisances telles que l’absence de politique environnementale cohérente pour le Parc, le fait qu’aucune mesure prévue dans le règlement du Parc ne trouve réellement son application sur le terrain et l’inutilité de l’écluse de Tinja telle qu’elle est équipée et gérée. En fait, il n’y a plus d’état « naturel » en raison de la pression socio-économique. On se dirige donc vers une artificialisation du système et il s’agit davantage d’un problème de restauration que d’une sauvegarde proprement dite. IV-Les solutions proposées L’éducation environnementale est un processus dynamique constant qui permet aux individus et aux collectivités de prendre conscience de leur environnement et d’acquérir à travers elle les connaissances, les expériences, les compétences, les principes, ainsi que la volonté pour chacun d’œuvrer individuellement ou collectivement à la recherche de solutions pour résoudre les problèmes environnementaux actuels et futurs. Le respect de l’environnement est une notion essentielle qui commence par des gestes au quotidien. La sensibilisation des citoyens et des acteurs (des évènements culturels, des publicités, des reportages et des documentaires). Nécessité d’une cogestion cohérente entre les divers partenaires impliqués dans leur développement. Besoin d’un travail de fond et d’organisation pour la concrétisation du développement durable du secteur (besoin exprimé et mis en vigueur via la loi sur les Concessions forestières 2005 et les décrets de création des aires protégées). La collaboration entre les différents ministères d’agriculture, les sociétés ainsi que les agences chargées à l’environnement pour mieux manipuler, analyser et trouvées des solutions fiables. L'écotourisme contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel, inclut les communautés locales dans sa planification, son développement, son exploitation et contribue à leur bien-être de plus l’ecotourisme propose aux visiteurs une interprétation du patrimoine naturel et culturel (Cinéma, petite ville des jeux, des grottes, des téléfériques …) et se prête aussi bien à la pratique du voyage individuel ainsi qu'aux voyages organisés pour des petits groupes. La sensibilisation des citoyens, pour les faire comprendre le concept des maisons d’hôte et les encourager pour accueillir les touristes. Pour faciliter leur tâche on propose de développer une plateforme où le visiteur trouve l’adresse de la maison d’hôte et contacte son propriétaire. Grandes potentialités des sites forestiers et des aires protégées (patrimoine naturel, paysager et culturel, esprit des lieux, patrimoine cynégétique, traditions, …). 14
La diversité des caractéristiques permet d’envisager d’autres activités attractives (spéléologie, observation nature, plongée, …) L'adoption de l'observatoire de surveillance de qualité et de quantité des eaux Agir contre l’envasement du lac par action sur les apports des oueds diverses dans le lac Adoption de l’agriculture biologique et contrôle sur l’activité de la pêche Contrôle des activités de pâturage intense interne et externe du parc par mettre des pénalités aux contrevenants à la loi en vue d’appliquer la législation environnementale. V -la mise en évidence de la gestion intégrée L’Ichkeul est un écosystème fragile, au cœur d’une région en plein essor qui est également la principale réserve d’eau douce du pays. Le parc de l’Ichkeul sera bientôt considéré juste comme une zone humide ordinaire, une sebkha. Un séminaire d’urgence devrait bientôt être tenu pour réunir tous les intervenants, afin de trouver des solutions autour d’une table et essayer de sauvegarder ce qui reste à conserver. La solution passe par une meilleure gestion des réseaux d’eau en commençant par une optimisation économique du coût de l’eau, par une meilleure tarification et une détection des fuites ainsi que par un contrôle des échanges hydriques entre les lacs de Bizerte et d’Ichkeul pour maintenir la qualité des eaux douces en prévenant la salinisation excessive de l’Ichkeul. Cette étude a clairement montré l’utilité d’une approche intégrée à la gestion des écosystèmes du Parc National de l’Ichkeul, gravement atteints par des activités de développement non durable. L’objectif était de sauvegarder les zones peu affectées, de rétablir les parties les plus atteintes des écosystèmes et de concilier à la longue le développement socio-économique de la région et l’équilibre du parc. Toutefois, la mise en œuvre du plan proposé de gestion rationnelle du parc n’est pas sans problèmes et nécessite plusieurs mesures d’accompagnement (cadre institutionnel et juridique, sources de financement, structure de suivi et d’évaluation) et une période d’apprentissage relativement longue. De toute manière, le Parc de l’Ichkeul pourrait constituer un véritable laboratoire national non seulement pour faire les observations et les études à caractère scientifique nécessaires à l’amélioration de la gestion environnementale, mais aussi pour apprendre une nouvelle approche de l’aménagement du territoire intégrant les critères décisionnels économiques, sociaux et environnementaux. L’importance nationale du Parc et le caractère pilote et « promotionnel » du projet justifient la création d’une agence autonome de 15
gestion. Il en va de la réussite de l’application du plan de gestion du Parc, de la pérennité du suivi de l’état des écosystèmes et du rayonnement du Parc en tant que site spécial d’importance internationale. VI -La stratégie de la gestion intégrée des zones côtières 1-C’est quoi la gestion intégrée des zones côtières GIZC et pourquoi ? La gestion intégrée des zones côtières (GIZC) est une démarche et un outil de gouvernance des territoires littoraux visant un développement durable. Elle promeut une gestion intégrée avec une approche éco-systémique de l’espace et des ressources prenant simultanément en compte les enjeux terrestres et marins, naturels, économiques et sociaux d'une zone littorale définie comme territoire cohérent de réflexion et d'action. Le concept de GIZC s’est concrétisé lors de la convention de Rio de Janeiro, en 1992. Le chapitre 17, l’un des plus conséquents de l’Agenda 21, fait du concept de GIZC la démarche qu’il convient de privilégier pour tendre vers le développement durable des zones côtières. La gestion intégrée de la zone côtière, parce qu’elle touche à une matière complexe, sensible, le plus souvent conflictuelle, ne trouve pas, loin s’en faut, l’ensemble de ses réponses dans le seul champ de la réglementation ou de l’incitation économique. 2- Une mise en œuvre de la GIZC en méditerranée Afin de faciliter la mise en œuvre des principes du protocole GIZC le CAR/PAP a développer un processus GIZC qui vise à guider ( c’est le « comment faire »de la GIZC )dans le cadre d’une synergie entre deux projets majeurs relatifs à la GIZC en méditerranée : le projet UE FP7 PEGASO , au sein duquel le processus a été élaboré , et le Partenariat stratégique pour le grand écosystème marin de la Méditerranée ( MedPartnership). Il s’adapte aux circonstances locales qui imposer ont leurs modifications au sein du cadre général. Le processus est structuré en 5 étapes dont chacune est structurée en tâches principales. 16
Initialisation Intégration FEEDBACK Analyse des trajectoires Co-construction d’une vision Planification d’une vision Concrétiser la vision Figure 9-les étapes de la planification de la GIZC 3-Stratégie nationale de GIZC “La stratégie nationale, à partir de l’analyse de la situation existante, fixe des objectifs, détermine des priorités en les justifiant, identifie les écosystèmes côtiers nécessitant une gestion ainsi que tous les acteurs et les processus concernés, énumère les mesures à prendre et leur coût ainsi que les instruments institutionnels et les moyens juridiques et financiers disponibles, et arrête un calendrier d’application.” Visionnaire et proactive : permettant d’éviter et pas seulement de réagir aux problèmes côtiers ; Globale : soulignant la complémentarité et l’interdépendance des éléments des systèmes hydrologiques, géomorphologiques, climatiques, écologiques, socioéconomiques et culturels; Intégrée : garantissant une coordination institutionnelle, une coordination des autorités nationales, régionales et locales, et l’implication des organisations non- gouvernementales et des autres organisations compétentes. Le Protocole sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) de la Méditerranée a été signé à Madrid le 21 janvier 2008 lors de la Conférence des Plénipotentiaires sur le Protocole GIZC. Quatorze Parties Contractantes à la Convention de Barcelone ont signé le Protocole lors de la Conférence. Ce protocole est le seul instrument légal pour la GIZC dans toute la communauté internationale et il pourrait servir de référence pour d’autres mers régionales. 17
Le protocole sert à garantir le développement durable des zones côtières ,l’utilisation durable des ressources naturelles et la zones côtières ,l’utilisation durable des ressources naturelles et la préservation de l’intégrité des écosystèmes, de la géomorphologie et des paysages côtiers. Il permettra de protéger les zones côtières et d’éviter que les catastrophes naturelles n’aient des conséquences importantes tout en assurant une cohérence entre les initiatives publiques et privées. La GIZC peut entrainer des améliorations de la performance environnementale, économique et sociale Instaurer des mécanismes de coordination Initialisation Définir le territoire d’influencer jsj Définir le cadre de gouvernance Engager les parties prenantes Proposer une vision commune FEEDBACK Intégration Décider en matière d’évaluation environnementale stratégique Analyse des Etablir les faits trajectoires Identifier les futures possibles Co-Construction Construire un consensus d’une vision Donner une direction Mesurer la réussite Elaborer des stratégies, plans et programmes GIZC Planification Mettre en lace la structure de gestion stratégique Mettre en action Mettre en œuvre Concrétiser la vision Suivre Suivre et réviser Figure10 - Préparation de la stratégie nationale de la GIZC 18
==>La GIZC est la déclinaison du dévelloppement durable pour les zones cotiéres . Ses principaux domaines d'intervention concernent: 1-La gestion des espaces littoraux et le suivi des opérations d'aménagement en veillant à leur conformité avec les règles et les normes fixées par les lois et règlements en vigueur relatifs à l'aménagement de ces espaces, leur utilisation et leur occupation; 2-La régularisation et l'apurement des situations foncières existantes à la date de création de l'APAL et qui ne sont pas conformes aux lois et règlements relatifs au littoral et au domaine public maritime; 3-L'élaboration des études relatives à la protection du littoral et à la mise en valeur des zones naturelles et le développement des recherches, études et expertises nécessaires; développement des recherches, études et expertises nécessaires; 4-L'observation de l'évolution des écosystèmes littoraux à travers la mise en place et l'exploitation de systèmes informatiques spécialisés. 19
Conclusion Toutefois, le site est menacé par la construction de barrages sur les cours d'eau en amont, ce qui accentue la salinité des eaux et perturbe l'écosystème. Une écluse est censée aider à mieux réguler les apports d'eau douce. Le site reste protégé par la modestie des aménagements d'accueil limités à un petit écomusée ainsi qu'à quelques sentiers de randonnée. En 1996, le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril en raison d'une augmentation de la salinité de ses eaux qui menace des centaines de milliers d'oiseaux migrateurs. Un projet d'urgence est mis en œuvre par l'Unesco pour protéger le site en développant un plan de suivi pour le parc, en mettant en place une nouvelle stratégie de gestion et en conduisant à une meilleur gestion et utilisation des ressources hydrauliques du site. Les autorités tunisiennes ont mis fin à l'utilisation agricole des eaux du lac, réduisant la salinité et permettant le retour de nombreuses espèces d'oiseaux dans le parc. Ce projet a permis de retirer le parc de la liste du patrimoine mondial en péril en 2006. L’élaboration d’une stratégie locale d’Action assurant l’intégration nécessaire de la gestion du Parc national de l’Ichkeul dans les processus régionaux écologiques et socioéconomiques est prévue. Cette stratégie reconnaîtra et soutiendra le rôle de l’Ichkeul comme une des forces motrices du développement régional. Elle concerne principalement les activités relatives au suivi scientifique (assistance au suivi et acquisition d’équipements) et aux études de modélisation, comme parties intégrantes du plan de gestion du Parc National de l’Ichkeul qui sera mis en place au cours de projet et l’implication de l’ANPE dans la mise en œuvre du projet. Un changement positif ne se fait pas du jour au lendemain ! Mais l’exemple du Parc national de l'Ichkeul montre qu’avec un travail acharné, une vision claire, et la participation de la communauté locale, des changements positifs peuvent être mis en œuvre, le plus fragile des sites pouvant même être visité durablement par des dizaines de milliers de touristes. 20
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