PROGRAMME D'URGENCE DU GOUVERNEMENT D'UNION NATIONALE DE TRANSITION
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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Unité-Dignité-Travail PROGRAMME D’URGENCE DU GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE DE TRANSITION 2013-2015 Draft 00 (Version non validée, diffusion interdite) NOVEMBRE 2013 ACRONYMES ACEDD : Agence Centrafricaine de l’Environnement et du Développement Durable ACCT: Agence Comptable Central du Trésor ACEED : Agence Centrafricaine de Développement Durable ACFPE : Agence Centrafricaine de Formation Professionnelle et d’Emploi ACER : Agence Autonome d’Electrification Rurale de Centrafrique AEP: Approvisionnement en Eau Potable ALPC: Arme Légère de Petit Calibre ANEA: l’Agence Nationale de l’Eau et de l’Assainissement APV: Accord de Partenariat Volontaire APE: Approvisionnement en Eau Potable ARSEC: Agence Autonome de Régulation du Secteur de l’Electricité de Centrafrique ARSP: Agence de Stabilisation et de Régulation des Prix de Produits Pétroliers BADEA: Banque Arabe pour le Développement Economique pour l’Africaine BEAC: Banque des Etats d’Afrique Centrale BLAB: Brigade de Lutte Anti Braconnage CAS: Comité d’Arrondissement et de Solidarité CAS-DF: Compte d’Affectation Spéciale de Développement Forestier CEEAC: Communauté des Economique des Etats d’Afrique Centrale CNDD: Commission Nationale pour l’Environnement et le Développement Durable CDV: Centre de Dépistage Volontaire CNSS: Direction des Forêts DFAP : Direction des Faunes et des Aires Protégées DGEPAJR : Direction Générale des Etudes, de la Planification, d’Appui juridique et Ressources DPA : Direction de Pêche et de l’Aquaculture 1
CEMAC: Communauté Economique Monétaire en Afrique Centrale CNEDD: Commission Nationale de l’Environnement et du Développement Durable CNT: Conseil National de Transition CODEPA : Comité d’Organisation du Développement Economique des Produits Agricoles CP : Conseillers Pédagogiques CPR: Centre Pédagogique Régional CS: Centre Sud DDR: Désarmement Démobilisation Réinsertion DGH: Direction Générale de l’Hydraulique DIH: Droit International Humanitaire DPE: Direction de la Production Energétique DPI: Dialogue Politique Inclusif ENERCA : Energie Centrafricaine EMF: Etablissements Micro-Finances ENI : Ecole Nationale des Instituteurs FACA: Forces Armées centrafricaines FMI: Fonds Monétaire International FEC: Facilité élargie de Crédit FFES: Fonds de Financement des Entreprises de l’Economie Sociale FLEGT : Forest Law Enforcement Governance and Trade (Processus d’application des règlementations forestières, de la gouvernance et du commerce du bois) FOSA : Formation Sanitaire FDS: Fonds de Défense et de Sécurité FEC: Fonds Economique Central FNE: Fonds National de L’Environnement GAVI : Global Alliance for Vaccines and Immunizations GUNT: Gouvernement d’Union Nationale de Transition IA: Instituteur Adjoint IF: Inspecteur du Fondamental IFI: Institutions Financières Internationales INRAP: Institut National de Recherche et d’Animation Pédagogique IST: Infections Sexuellement Transmissibles ITIE: Initiatives de Transparence pour les Industries Extractives JPN: Jeunesse Pionnière Nationale HCDDRDL: Haut Commissariat à la Décentralisation, Régionalisation, Développement Local MEEDD: Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et de Développement Durable MCI : Ministère du Commerce et de l’Industrie MEFCP: Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche MEG : Ministère de l’Energie et d la Géologie MEN : Ministère de l’Education Nationale MFB : Ministère des Finances et du Budget MPME: Ministère des Petites et Moyennes Entreprises OAC: Organisation à Assise Communautaire OCHA: Office for the Coordination of Humanitarian Affairs OEFB: Observatoire Economique de la Filière Bois OEV: Orphelins et Enfants Vulnérables OIT : Organisation International de Travail OTA: Obligation du Trésor Admissibles OMC: Organisation Mondiale du Commerce OMT: Organisation Mondiale du Tourisme ONG: Organisation Non Gouvernementale PDI: Programme de Développement Industriel PME: Petites et Moyennes Entreprises PEV: Programme Elargie de Vaccination PIB: Produit Intérieur Brut PARE: Programme d’Appui aux Réformes Economiques PNIASA: PNDS: Plan National de Développement Sanitaire PTA: Programme de Travail Annuel RCA: République Centrafricaine RDC: République Démocratique du Congo REDD: Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts RSS: Réforme du secteur de Sécurité SAO: Substances qui appauvrissent la couche d’Ozone SOCASP: Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétrolier SODECA : Société de Distribution d’Eau en Centrafrique SDRASA : 2
SNU: Système des Nations Unies SONU: Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence SLP: Service de Lutte contre le Paludisme STP-APV/FLEGT : Secrétariat Technique Permanent de l’Accord de Partenariat de Partenariat Volontaire SS : STP: STPCSE : THIMO: Travaux à Haute Intensité de la Main d’Œuvre TPE: Très Petites Entreprises TREE: Formation pour le Renforcement et l’Autonomie des Population les plus Vulnérables TUPP: UE: Union Européenne UCM: Unité de Cession des Médicaments UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance USAF: Unité Spéciale Anti- Fraude VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine SOMMAIRE I.INTRODUCTION CONTEXTE ET JUSTIFICATION OBJECTIFS ET AXES STRATEGIQUES II.CONTENU DU PROGRAMME I.LES PRIORITES DU PROGRAMME D’URGENCE II.1.1.Restauration de la Sécurité, de la Paix et promotion de la Justice et des Droits de l’Homme II.1.2.Assistance humanitaire d’urgence et résilience communautaire II.1.3.Organisation des élections II.LES DOMAINES D’ACCOMPAGNEMENT Composante1 : Renforcement de la présence et de l’autorité de l’Etat Composante 2 : Engagement des réformes économiques et sociales III.COUT ET FINANCEMENT IV.MECANISME DE SUIVI-EVALUATION V. CONCLUSION ANNEXES : MATRICES DU PLAN D’EXECUTION DU PROGRAMME D’URGENCE 3
I.INTRODUCTION II.I .1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROGRAMME La République Centrafricaine est depuis le 10 décembre 2012 le théâtre de l’une des plus graves crises politico militaires de son histoire. Tout le territoire est touché avec des conséquences dramatiques sur le plan sécuritaire et humanitaire, avec des déplacements massifs de populations, des tueries, des assassinats, des viols, des violations graves et répétés des droits de l’homme, des destructions et de pillages de biens publics et privés, dans un contexte d’impunité dû à la faiblesse de la puissance publique. Cette situation est par ailleurs à l’origine d’un quasi arrêt de l’activité économique, entraînant l’effondrement des ressources publiques qui met à mal le fonctionnement normal de l’Etat. Devant cette crise qui menace la survie même de l’Etat, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), par solidarité sous régionale et appuyés par les principaux partenaires de la RCA, ont engagé des actions en vue de permettre aux centrafricains de trouver un consensus politique pour sauver le pays. Le 1er Sommet de janvier 2013 à Libreville a permis de conclure un accord de cessez- le feu et un accord politique, ainsi que l’adoption d’un nouveau mandat pour la MICOPAX et la FOMAC. Un gouvernement de transition auquel ont participé tous les belligérants de la crise a été ainsi mis en place. Malgré la prise de pouvoir par l’ex rébellion SELEKA en mars 2013, l’accord politique a été confirmé, notamment à l’occasion du Sommet de N’Djamena, qui a défini une Feuille de route devant permettre une sortie définitive de la crise par la tenue au bout de seize (16) mois, d’élections libres, crédibles et transparentes. Restaurer la paix et la sécurité des personnes et des biens (en cantonnant tous les éléments incontrôlés) et veiller à la protection des populations civiles à travers tout le territoire de la Assister les personnes déplacées et favoriser leur retour et leur réinstallation ; Veiller au respect strict des droits de l’homme, du pluralisme et des libertés des citoyens ; Préparer et organiser les élections ; Réorganiser l’Administration territoriale ; Réformer le système judiciaires ; Poursuivre le processus de Démobilisation-Désarmement-Réinsertion (DDR) et de réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) avec le soutien de la communauté internationale ; Engager des réformes économiques et sociales. (Extrait de la Déclaration de N’djamena du 18 avril 2013) La Déclaration de N’djamena du 18 avril 2013, dont un extrait ci-contre, a défini la charge du Gouvernement d’Union nationale de Transition (GUNT). Le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans la Résolution S/2013/598 du 8 octobre 2013 a confirmé son appui à l’agenda de cette transition, après la réunion spéciale sur la RCA tenue le 25 septembre 2013 en marge de l’Assemblée Générale, qui a mis au devant de la scène la crise centrafricaine. La France, elle aussi, s’est engagée à apporter son appui à l’exécution de cet agenda en insistant sur le renforcement de sa présence militaire pour le rétablissement de la sécurité, de la paix et du respect des droits humains, en invitant la communauté internationale à accroître son assistance humanitaire aux populations vivant dans la vulnérabilité et la précarité et en recommandant la tenue d’élections libres, démocratiques et incontestables au début de l’année 2015. Le GUNT qui a la responsabilité historique de sortir définitivement le pays de ce cycle infernal de crises que traverse la RCA depuis l’Indépendance apprécie à sa juste valeur la mobilisation des pays voisins et de la communauté internationale dont la manifestation est cette Feuille de route ainsi que tous les engagements pris, notamment depuis le 25 septembre 2013. C’est pourquoi, il marque sa détermination à mettre en œuvre la Feuille de route de la transition, grâce au présent Programme 4
d’Urgence. Le Gouvernement prévoit une large consultation de ses partenaires pour le financement de ce programme conformément aux recommandations de la communauté sous régionale lors des Sommets extraordinaires des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC tenus les 18 avril et 21 octobre 2013 à N’djamena ainsi que de l’Appel de Brazzaville par le Groupe international de contact. I.LE PROGRAMME D’URGENCE : VISION, OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS Le Programme d’Urgence est non seulement un dispositif opérationnel pour la mise en œuvre de la Feuille de route de la transition, mais aussi un instrument pour jeter les bases d’une NOUVELLE REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE notamment par la préparation du COMPACT qui sera le cadre de référence de l’action gouvernementale après la période de transition. Il se fonde sur la vision suivante du GUNT: D’ici à 2015, la République centrafricaine a retrouvé la stabilité et l’ordre constitutionnel grâce à la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes. Ses populations jouissent de la paix, de la sécurité et de la protection de leurs droits fondamentaux. Elles disposent d’un minimum de capacités matérielles et financières de production de biens et de services couvrant leurs besoins essentiels et elles ont accès à un minimum de services sociaux de base. Le Programme d’Urgence a trois (3) priorités et un train de mesures d’accompagnement, indispensables pour sa réussite et pour l’avenir. Ces 3 priorités sont: 1)assurer rapidement la sécurité des citoyens et de l’état, la protection des droits à la vie, la paix et la justice pour tous ; 2)garantir rapidement l’accès des populations vulnérables à l’assistance humanitaire ; 3)organiser dans les seize (16) mois, d’élections libres, démocratiques et transparentes pour le retour à l’ordre constitutionnel. Les mesures d’accompagnement concernent le renforcement de la présence et de l’autorité de l’Etat, et le renforcement de ses capacités financières d’une part, et de l’autre, la relance économique et la promotion du secteur privé. Le résultat attendu du Programme d’Urgence est la concrétisation de la vision du Gouvernement, c’est-à-dire, la tenue d’élections réussies et acceptées par tous les acteurs ouvrant une ère nouvelle pour la RCA, caractérisée par un climat de paix et de prospérité. 5
II.CONTENU DU PROGRAMME I.LES PRIORITES DU PROGRAMME D’URGENCE 1.RESTAURATION DE LA SECURITE, DE LA PAIX ET PROMOTION DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME A.Une situation en constante dégradation Depuis la fin de l’année 2012 jusqu’au changement politique du 24 mars 2013, braquages, enlèvements, arrestations et détentions arbitraires, exécutions sommaires et extra judiciaires, tortures, mauvais traitements, viols et autres crimes sexuels, destructions des propriétés privées et publiques, incendies criminelles de villages et pillages généralisés, obstructions à la libre circulation des personnes et des biens, enrôlements d’enfants soldats, etc. sont devenus le lot quotidien des populations centrafricaines, en faisant du pays un état de non droit où la paix et la justice ont disparu. Loin de se résorber progressivement avec un meilleur contrôle des nouvelles autorités, l’insécurité et les violations des droits de l’homme, jamais connues en RCA, n’ont fait que s’exacerber et se déporter dans l’arrière pays malgré les mesures prises par le Gouvernement, avec l’appui des forces sous régionales présentes dans le pays, entraînant l’apparition de groupes d’auto défense dans certaines localités et des tensions inter communautaires et inter religieuses. Les problèmes sécuritaires sont donc devenus la première priorité à laquelle le GUNT va s’attaquer, car ils conditionnent la résolution des questions humanitaires et la tenue des élections dans des conditions acceptables. Alors qu’elles étaient de fait les forces de défense et de sécurité du pays, certaines forces de l’ex rébellion SELEKA après leur arrivée au pouvoir sont présumées responsables de l’insécurité et des actes de banditisme, agissant en bandes organisées sous le commandement de chefs incontrôlés, qui se sont partagé le pays. A ces éléments incontrôlés sont venus s’ajouter une horde de désœuvrés de Centrafrique et des pays voisins, avides de prendre leur part du pillage et du racket, les criminels de tous poils qui ont recouvré illégalement la liberté avec l’ouverture des prisons et des lieux de détention, les détenteurs d’armes toujours en circulation à cause de l’échec des programmes de désarmement passés, les nouveaux détenteurs d’armes distribuées par l’ancien pouvoir avant sa chute. Dans un contexte de déliquescence généralisée de l’Etat, où la justice a disparu, il n’est pas étonnant que l’insécurité ait été si violemment vécue par les Centrafricains. 6
Selon un rapport de la Croix Rouge centrafricaine, en l’espace d’un mois, entre le 23 mars et le 30 avril, dans la seule ville de Bangui, 306 morts, 1083 blessés et 82 cas de crimes sexuels ont été recensés. En province où un état des lieux est plus difficile à établir, la situation a été encore plus désastreuse. Les villages ont été désertés par les populations qui se sont réfugiées en brousse dans des conditions déplorables, inaccessibles à tout secours humanitaire d’urgence. Au moins 1000 maisons ont été incendiées dans 34 villages et environ 80 personnes ont été tuées entre avril et mai 2013 dans les préfectures du Mbomou et de l’Ouham. S’agissant des infrastructures judiciaires et pénitentiaires, le constat est alarmant. Tous les bâtiments abritant les juridictions, les commissariats, les brigades, tous les établissements pénitentiaires et toutes les résidences des magistrats et greffiers ont été systématiquement saccagés et pillés. Tous les dossiers des justiciables ainsi que les robes des magistrats ont été emportés, tous les prisonniers ont été libérés. Pour en sortir, le GUNT s’engage dans le cadre du présent Programme d’Urgence à agir de manière vigoureuse avec l’appui de ses partenaires. A cet égard, le Gouvernement se félicite de ce que la communauté internationale accorde enfin la place qu’elle mérite à la crise centrafricaine avec la tenue de la réunion spéciale sur la RCA le 25 septembre 2013, l’adoption de la Résolution n°2121 du Conseil de Sécurité le 8 octobre 2013 et les annonces de la France pour le renforcement de ses effectifs militaires dans le pays au titre du détachement BOALI. Le Gouvernement plaide pour que la Mission de Stabilisation de la Centrafrique (MISCA) soit rapidement mise en place avec les effectifs et les moyens nécessaires et un mandat renforcé pour la protection des populations civiles et l’appui au processus de transition. Les objectifs du Programme d’Urgence pour la première priorité sont : i) éliminer les risques de nuisance liés aux éléments incontrôlés de l’ex rébellion SELEKA en rendant effective sa dissolution ; ii) développer et mettre en œuvre un nouveau programme de Démobilisation, de Désarmement et de Réinsertion (DDR) en s’appuyant sur les leçons tirées du passé ; iii) construire une nouvelle force de défense et de sécurité ; iv) rendre justice aux victimes en facilitant leur accès à la justice et en mettant fin à l’impunité à travers une justice efficace et équitable pour tous dans le cadre du renforcement des droits de l’homme ; v) mettre en place les conditions d’une paix durable entre les différentes communautés et d’une véritable réconciliation nationale dans le respect de la diversité ethnoculturelle. A chaque objectif, des actions prioritaires sont prévues. Objectif 1 : Eliminer les risques de nuisance liés aux éléments incontrôlés de l’ex rébellion SELEKA en rendant effective sa dissolution Les actions prioritaires suivantes sont prévues pour sécuriser Bangui, les principaux centres urbains et l’arrière pays en éliminant la capacité d’action des éléments de l’ex rébellion SELEKA et tous les groupes armés non conventionnels: •la mobilisation et l’utilisation de l’expertise de la MISCA pour appuyer la mise en œuvre des actions prévues pour neutraliser les éléments incontrôlés de l’Ex rébellion SELEKA ; •le renforcement du conseil national de sécurité ; •le regroupement, l’identification et le cantonnement de tous les éléments de l’ex rébellion SELEKA ; •la poursuite du désarmement de tous les éléments incontrôlés de l’ex rébellion SELEKA ; •le rapatriement des éléments étrangers de l’ex rébellion SELEKA •le renforcement de la capacité opérationnelle des forces de défense et de sécurité d’intervention rapide composée d’unité de police et de gendarmerie ; •la mise en place d’une police de proximité susceptible de contribuer à la surveillance et à la sécurisation des quartiers par le biais des patrouilles visibles pédestres ou motorisées. Objectif 2 : Bâtir et mettre en œuvre un nouveau programme de DDR Les actions prioritaires qui suivent sont prévues pour débarrasser définitivement le pays de la circulation illégale d’armes et préparer les conditions pour la mise en place d’un système de sécurité et de défense crédible et apte à sécuriser le processus de transition. Ce nouveau programme évitera les erreurs et les échecs du passé, mais par-dessus tout, il se fonde sur la volonté politique ferme du GUNT : •la mobilisation et l’utilisation de l’expertise internationale nécessaire pour appuyer l’élaboration du programme ; •l’analyse des erreurs et échecs des anciens programmes ; 7
•l’évaluation de toutes les armes en circulation du pays, en prenant en compte les rebellions et conflits antérieurs ; •l’analyse des besoins et attentes des détenteurs des armes, y compris les éléments incontrôlés de l’ex rébellion SELEKA ; •la mobilisation des ressources nécessaires pour la réinsertion dans la vie socio-économique des ex combattants, pour leur intégration dans les Forces armées centrafricaines (FACA), la police ou la gendarmerie ; Objectif 3 : Construire une nouvelle force de défense et de sécurité (FDS) Les actions prioritaires qui suivent ont pour ambition de rendre effectif et efficace le nouveau service sécuritaire du pays : •la mobilisation de l’expertise internationale pour appuyer le programme ; •le renforcement de la sécurité transfrontalière ; •l’analyse des effectifs de la nouvelle force de défense et de sécurité dont le pays a besoin (FACA, Police et Gendarmerie) ; •l’analyse des lacunes à combler en personnel ; •l’identification des profils nécessaires et des personnels disponibles ; •l’unification des chaines de commandements des FDS ; •désignation des hauts responsables du haut commandement des FDS, notamment de l’Etat-major des FACA ; •la mobilisation des ressources nécessaires pour le recrutement et la formation nécessaires pour combler ces lacunes ; •la réhabilitation des commissariats de police et des casernes de gendarmerie sur toute l’étendue du territoire national ; •le renforcement de la coopération sécuritaire transfrontalière par la réactivation des rencontres des commissions mixtes bilatérales et le suivi de la mise en œuvre des résolutions adoptées ; •le déploiement du personnel nécessaire dans les commissariats et casernes. Objectif 4 : Rendre justice aux victimes en mettant fin à l’impunité et établir une justice impartiale et équitable pour tous dans le cadre du renforcement des droits de l’homme. Les actions prioritaires qui suivent doivent renforcer le système judiciaire, qui comme les autres services de l’Etat ont totalement disparu et permettre l’accessibilité aux services judiciaires aux plus vulnérables et aux victimes de l’insécurité et des violences qui ont eu lieu. La lutte implacable contre l’impunité ainsi que la promotion des droits de l’homme à tous les niveaux seront les résultats tangibles de ces actions : •la mobilisation des ONGs humanitaires pour accompagner l’exécution du programme ; •l’identification des actes graves de violations des droits de l’homme et des auteurs, avec l’appui des ONGs humanitaires ; •les poursuites judiciaires des auteurs de tous les actes de violations des droits humains, et en particulier les violences faites aux femmes et aux enfants ; •la réhabilitation et l’équipement des tribunaux et autres structures de justice sur l’ensemble du territoire national ; •le redéploiement des services judiciaires sur l’ensemble du territoire, avec le personnel nécessaire ; •la facilitation de l’accès des plus vulnérables aux services judiciaires par la mise en place de structures de justice de proximité ; 8
•la mise en place des campagnes de sensibilisation pour la promotion des droits de l’homme Objectif 5 : Mettre en place les conditions d’une paix durable entre les communautés et d’une véritable réconciliation nationale. Les actions prioritaires suivantes sont mises en œuvre pour que plus jamais la RCA ne connaisse ces cycles récurrents de crises, en commençant par l’instauration d’un climat de paix entre les communautés et l’éducation des jeunes : •la mise en place de mécanisme de prévention et de gestion des conflits au niveau communautaire, en prenant appui sur les personnalités qui ont été invitées à New York en septembre pour encourager le dialogue intra et intercommunautaire ; •la mise en œuvre de programmes de sensibilisation aux valeurs de la paix, de la concorde nationale et au dialogue entre les différentes communautés et dans les cursus scolaires dès le primaire ;; •la prise des mesures administratives portant création d’un fonds de solidarité nationale pour la prise en charge des victimes des crises ; •l’élaboration et la soumission du rapport périodique national sur la situation des droits de l’homme en RCA ; •l’adoption de la loi portant création de la commission nationale des droits de l’homme ; •le renforcement des capacités nationales en matière de protection et promotion des droits de l’homme et de la culture de la paix ; •la vulgarisation des conventions en matière des droits de l’homme notamment la Convention 169 de l’Organisation Internationale de Travail sur les peuples autochtones et tribaux ; •l’évaluation et la validation de la vulnérabilité de la RCA dans le cadre du New Deal ; •l’organisation d’une conférence nationale inclusive. 2. ASSISTANCE HUMANITAIRE D’URGENCE ET RESILIENCE COMMUNAUTAIRE A. Des besoins humanitaires urgents 1.Une situation humanitaire chaotique Bien avant l’éclatement de la crise actuelle, la situation humanitaire était déjà très précaire en République centrafricaine depuis des années. Les régions du Nord et Nord-Est, ainsi que celles de l’Est étaient durement frappées par les conflits provoqués par les rebellions en ce qui concerne les premières et par la LRA pour la seconde. Mais la fin de 2012 a vu l’extension de la catastrophe. C’est la quasi-totalité du territoire centrafricain qui est exposée à une crise humanitaire aigue. Des assassinats et exécutions sommaires, des violences sexuelles (1408 au premier trimestre 2013) et celles basées sur le genre, des pillages et vols massifs constituent une grave violation des droits fondamentaux de la personne humaine. Même les infrastructures sociales (Jardins d’enfants, Centres d’Ecoute des orphelins et enfants vulnérables (OEV), les hôpitaux et centres de santé et les écoles) et des bâtiments des services de l’état (mairies, sous préfectures et sous préfectures, commissariats de police, gendarmeries ont été saccagés, provoquant ainsi la fuite du personnel en charge des services sociaux et administratifs. Des barrières ont été érigées sur toutes les routes et à la périphérie des villes pour les prélèvements de taxes et les contrôles stricts des mouvements des personnes et des biens. Dans une telle situation, en octobre 2013, on estime à environ 1,6 million1 de personnes très vulnérables qui ont un grand besoin de protection ; 1 300 000 personnes ont besoin de vivres ; 3,2 millions de soins de santé adéquats; 1,4 millions d’accès à l’eau potable, d’assainissement et de l’hygiène ; 1,7 million d’enfants abandonnés à eux-mêmes dont 3500 sont enrôlés par les forces et groupes armés2 ne fréquentent pas l’école. Les actes de barbarie sont tels que 394.979 personnes 1 Selon les rapports de OCHA au 25 octobrembre 2013 2 D’après l’UNICEF, 150 enfants ont fait l’objet de prise en charge dans le cadre du programme de démobilisation et réinsertion des enfants associés aux groupes armés appuyé par l’UNICEF 9
ont quitté leurs lieux de résidence pour trouver refuge ailleurs, dans d’autres villages ou dans les forêts et les brousses. Enfin, 278 737 centrafricains ont purement et simplement fui leur pays pour se réfugier dans les pays voisins, notamment en République Démocratique du Congo, au Tchad, au Cameroun et en République du Congo. Les populations sont ainsi exposées à la famine, sans compter le développement de l’insécurité alimentaire qui touche près de 1 million personnes, la malnutrition, la propagation des maladies endémiques et sexuellement transmissibles (IST, VIH). 2.L’absence de dispositifs pour la protection civile et sociale des droits de l’homme et de la justice de proximité Un des aspects dangereux de la crise est la généralisation des actes criminels qui portent atteinte à la vie des personnes. Les assassinats, les vols, les tueries, les viols, les enlèvements de personnes et les incendies de villages, sont perpétrés presque partout de manière systématique, tant à Bangui que dans l’arrière pays. Les dispositifs chargés de protéger les citoyens et les citoyennes et de sanctionner ces actes sont en déliquescence. Ainsi, la peur et le désespoir se sont emparés de la population centrafricaine. Les milliers des barrières érigées sur les routes et à l’entrée des agglomérations entravent considérablement la circulation des populations et des humanitaires. Dans cette situation, il est impératif d’assurer la protection des droits de l’homme et de faciliter l’accès des victimes à la justice, et la libre circulation sur toute l’étendue du territoire. 3.La dégradation des conditions d’accès à la sécurité alimentaire Une autre conséquence de la situation est la dégradation des conditions d’accès aux ressources alimentaires. Dans les zones de production, le déplacement massif des populations est synonyme de pénurie, qui va en s’accentuant avec l’impossibilité du respect des saisons de culture. De plus, il faut noter la perte des moyens et outils de production (matériels aratoires, intrants, stock de semences, bétail etc…), la dégradation prononcée des infrastructures routières (pistes rurales), l’insécurité sur les voies d’accès et de desserte des zones rurales et la disparition des structures nationales d’accompagnement et d’encadrement des producteurs. La chute prévisible de la production agricole aura pour conséquence une pénurie alimentaire de grande ampleur en perspective. En attendant, dans beaucoup de préfecture, la famine commence à s’installer et la carence alimentaire affecte dramatiquement les enfants. En matière d’élevage, beaucoup de jeunes éleveurs ont rejoint l’ex rébellion SELEKA pour, disent- ils, rattraper le temps perdu en brousse derrière les troupeaux. La situation s’est aggravée avec l’insécurité dans les campements, les pillages et vols de bétail. La première phase d’une évaluation sectorielle conduite du 6 au 17 août 2013 par le ministère de la Santé dans 17 localités du pays a montré que sur une population totale touchée de 2 404 548 habitants, 393 147 enfants de moins de 5 ans 107 907 enfants de moins d’un an ont été identifiés. Ces enfants sont exposés à la malnutrition et à un risque plus élevé de mortalité. Le déplacement forcé des parents et des orphelins dans la brousse ou dans tout milieu hostile où la ration alimentaire est insuffisante, rare voire inexistante en est la principale cause. La persistance de la crise et la pénurie qui s’observe sur les différents marchés de la capitale et sur ceux des autres villes du pays vont très probablement entrainer une catastrophe les prochaines saisons sèches. 4.L’inaccessibilité aux services sanitaires de base La crise a désorganisé et considérablement réduit la capacité de prestations des services de santé de base. Leur accès est limité et difficile du fait de la destruction de nombreuses infrastructures tant publiques, confessionnelles qu’associatives, du vol de médicaments et de matériels médicaux, à Bangui et dans l’arrière pays, ainsi que parce que les populations se sont réfugiées en brousses où elles ne peuvent être atteintes. La plupart des agents de santé ont abandonné leur poste dans l’arrière-pays et se sont repliés à Bangui, rendant ainsi inopérantes les formations sanitaires. Les conséquences sont les risques élevés de morbidité et de mortalité, dues à l’augmentation des accouchements à domicile sans assistance médicale. Les décès materno-infantiles se sont accrus, liés au traitement inadéquat à domicile, des cas graves des maladies de l’enfance (Infections Respiratoires Aigües, paludisme…) ; et le risque élevé de résurgence du choléra, de la rougeole et même de la lèpre.. L’évaluation mentionnée plus haut a révélé ce qui suit : •125 cas de violences sexuelles ont été enregistrés par 29 Formations sanitaires (FOSA) avec des conséquences immédiates et futures incalculables pour les victimes qui sont pour la plupart des femmes ; 10
•Des déplacements massifs de population ont été enregistrés dans le District sanitaire de Bégoua, les Préfectures sanitaires de la Kémo et de la Haute Kotto ; •Sur l’ensemble des 117 formations sanitaires, dont 10 hôpitaux, 29 centres de santé et 10 postes de santé ont fait l’objet de pillage et de destructions ; •D’une manière générale la rupture systématique d’approvisionnement en médicaments et autres consommables médicaux de première nécessité a été constatée au niveau de toutes les formations sanitaires ; •La quasi-totalité des moyens logistiques (véhicules, moto etc), les outils informatiques et de communication ont été purement et simplement emportés ; •En conséquence les avancées réalisées dans la perspective de la réduction des taux de mortalité infantile et maternelle ainsi que de la prévalence des maladies y compris le VIH SIDA sont revues en hausse. 5.La dégradation des conditions d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène La crise a aggravé la situation de l’approvisionnement en eau potable. Déjà avant décembre 2012, seulement 32% de la population y ont l’accès. En milieu urbain et semi urbain, 4 centres seulement de la Société de distribution des eaux sur 11 sont fonctionnels. Les 7 autres centres3 accusent régulièrement des ruptures dans la distribution d’eau de quelques semaines à plusieurs mois. La crise vient amplifier les difficultés des populations à accéder à l’eau potable. La fuite des populations des villages et des quartiers urbains pour trouver refuge ailleurs a privé les populations des possibilités d’accès à l’eau potable. On estime aujourd’hui que plus de 85% des villages sont inaccessibles à l’eau potable et 45% des agglomérations urbaines. En outre la crise a provoqué l’arrêt de 26 projets 4 de forages d’eau entre Bozoum/Bouar ; 21 forages positifs entre Paoua/Bossangoa et 23 forages positifs entre Sibut et Kaga Bandoro La crise a aussi provoqué l’accroissement de l’insalubrité et la dégradation des conditions d’hygiène, une situation déjà précaire depuis longtemps, caractérisée par l’inexistence des ouvrages de drainage des eaux pluviales et le manque de dispositifs de traitement des eaux usées dans la grande majorité des agglomérations du pays dans lesquelles l’’évacuation des eaux usées domestiques se fait généralement dans les rues, dans la nature ou dans les caniveaux. En 2012, le taux de couverture nationale en matière d’assainissement était estimé à moins de 11%. La gestion des déchets solides par les services de la voirie municipale, limitée uniquement à la ville de Bangui, reste très inefficace et responsable de la forte prévalence des maladies vectorielles comme le paludisme qui fait des dégâts surtout parmi les enfants de moins de cinq ans. Face à cette situation, les capacités de réponses pays sont réduites. -Les services des eaux mal équipés, avec des équipements complètement obsolètes ne parviennent pas à maintenir le fonctionnement de ses réseaux de distribution dans les rares agglomérations urbaines où ils existent. Pillés dans toutes les localités où qu’ils se trouvent, ils manquent de tout : incapacité de s’approvisionner en produits chimiques pour le traitement des eaux, à disposer de sources d’énergie adéquates pour son fonctionnement ; à planifier ses investissements au regard de l’augmentation des charges conformément à l’accroissement démographique de sa clientèle, -La suspension des projets de forages en cours expose les zones couvertes aux difficultés d’accès à l’eau potable. 6.Les difficultés d’accès à l’école 3 Bambari, Berberati, Bossangoa, Bouar, Bozoum, Carnot et N’délé, 4 Financement de l’Union Européenne de près de 635 millions de F CFA. 11
La crise a gravement affecté le fonctionnement du système éducatif. Une évaluation rapide de l’impact révèle qu’à part le Haut Mbomou, les écoles sont fermées5 dans toutes les autres préfectures depuis mars 2013. Les cours ont cessé dans le Fondamental 1, le Fondamental 2 et le Secondaire. Les enseignants, administrateurs de l’éducation et inspecteurs d’académie se sont tous repliés, soit à Bangui, soit dans les chefs-lieux des préfectures. Jusqu’au mois d’août 2013, 32 semaines de cours ont ainsi été perdues. Dans plusieurs endroits, des élèves ont été recrutés comme enfants soldats, des bâtiments scolaires saccagés, des mobiliers emportés, des cantines détruites. En dépit de ces dégâts immenses, les parents d’élèves, à travers leurs associations, des ONGs, les directeurs d’école et le Ministère de l’Education Nationale ne cessent de faire le plaidoyer pour la reprise des activités scolaires. Mais cela est étroitement lié aux conditions suivantes : -La mobilisation des parents à s’investir pour ramener leurs enfants dans les salles de classes ; -La remise en état des bâtiments et du mobilier scolaires dont la plupart a été emportée par les pillards ; -L’équipement et le fonctionnement des cantines scolaires ; -La mise en route d’un programme de rattrapage des cours ; -Le recrutement de 1 100 enseignants de la promotion d’août 2013 7.Les difficultés de communication L’un des aspects critiques de la crise est le manque de communication de masse. D’une manière générale, la Capitale est coupée de l’arrière pays en matière de communication radio. La principale station nationale de radio a été pillée et n’émet plus pour couvrir toute l’étendue du territoire. Dans l’arrière pays, toutes les radios de proximité ont été démantelées et emportées. Evidemment, l’absence de communication n’est pas de nature à faciliter les efforts pour développer les campagnes de réconciliation inter communautaire. Il est donc indispensable de rétablir les possibilités de communication de masse pour faciliter les échanges et mieux suivre les initiatives prises pour répondre aux besoins des populations sur toute l’étendue du territoire. 8.Faiblesse des capacités de mobilisation et de réponse aux besoins essentiels de survie des populations Face à la crise et à la violence, la société centrafricaine, au niveau individuel, institutionnel et politique n’a pas trouvé systématiquement des parades. La peur est si intense que le profil bas, le repli et la fuite ont été l’attitude générale. Aussi fallait-il attendre des mois pour voir les communautés se mobiliser pour organiser la résistance à partir de leurs résiliences et connaissances et pratiques traditionnelles. La mobilisation pour les réponses aux urgences a été surtout conduite par des organisations non gouvernementales internationales tant à Bangui que dans l’arrière pays sous la menace permanente des éléments incontrôlés. Au niveau institutionnel, les initiatives de mobilisation et de développement des réponses sur la survie des services administratifs ont été très timides et ont manqué de spontanéité. Le secteur privé a rapidement trouvé des dispositifs pour se protéger mais devrait aussi payer les contres coups du blocage des issues de sortie du pays et de la pression exercée par les assaillants sur eux. Au niveau de l’environnement politique, mêmes si des organes de la transition ont été mis en place, et des actions entreprises pour mobiliser la communauté nationale et internationale, les pressions et contraintes internes n’ont pas permis le déblocage des actions internes en faveur des populations vivant dans les conditions de vulnérabilité et de précarité extrêmes. Les capacités de réponses sont si limitées que les populations se sentent abandonnées à elles-mêmes et des tentatives de désinformation axées sur des velléités de conflit inter communautaire ont failli faire basculer le pays dans le chaos, éloignant ainsi l’attention sur les préoccupations de populations vulnérables. B.Actions prioritaires rapides bâties sur les résiliences communautaires 5 L’enquête menée par le Cluster Education avec le concours du Gouvernement en août 2013, montre que 49% des écoles visitées étaient toujours fermées et le nombre de garçons présents étaient inférieur à 70% par rapport au nombre d’inscrits avant la crise 12
B1. Protection des droits de l’homme, promotion de la paix, renforcement de la justice de proximité et l’équité de genre •Evaluation de la situation de précarité et les besoins des personnes déplacées internes, des refugiés et des populations vulnérables affectées par la crise assortie d’une cartographie nationale •Prise de mesures administratives, juridiques, et opérationnelles pour la réinstallation, la réinsertion et la sécurisation des personnes déplacées internes et réfugiées et des populations vulnérables et la prise en charge médicale, psychosociale, juridiques et sociale des victimes (enfants soldats, les OEV, femmes victimes de violences sexuelles etc) ; •Campagne nationale sur les droits de l’homme, la préservation de sécurité, de la paix, la solidarité nationale, la promotion de la culture civique et de la parité Homme/Femme ; •Prise de mesures administratives portant création du Fonds de Solidarité Nationale pour la prise en charge des victimes des crises, de la Commission Nationale des Droits de l’homme; B2. Assistance humanitaire en matière de sécurité alimentaire •Evaluation des besoins d’assistance humanitaire en matière de sécurité alimentaire ; •Fourniture des vivres et non vivres aux populations vulnérables ; •Relance des actions de renforcement des résiliences communautaires par la dotation en kit de production afin de redynamiser les organisations à assise communautaire (associations, groupements comité villageois de développement local); •Fourniture des intrants et de matériels de base pour la reprise des activités agricoles dans les zones touchées ; •Dotation des agriculteurs en bétail de trait pour relancer la culture attelée ; B3. Assistance humanitaire en matière de santé •Evaluation des besoins d’assistance humanitaire dans le domaine de la santé ; •Rééquipement en moyens logistiques des services sanitaires à tous les niveaux pour faciliter le suivi de la remise à niveau d’urgence du système sanitaire ; •Vaccination contre la rougeole et la poliomyélite sur toute l’étendue du territoire; •Surveillance épidémiologique des maladies et extension des stratégies de cliniques mobiles et avancées, •Approvisionnement des FOSA en Kits médicaux d’urgence, médicaments génériques •Réhabilitation ou reconstruction des FOSA affectées •Développement et exécution de la stratégie nationale de mobilisation des ressources ; •Installation ou la réinstallation du personnel de santé psychologique mieux préparé dans les préfectures; •Redynamisation des activités du PEV de routine dans au moins 80% des centres existants ; •Renforcement et accélération des prestations de SONU; •Mesures de gratuité des soins aux groupes les plus vulnérables •Déploiement des Unités nutritionnelles de prise en charge des cas de malnutrition ; •Relance des négociations avec les partenaires opérant dans le domaine de santé (BADEA, GAVI, Banque Mondiale) ; •Relance des activités du SLP sur financement du Fonds Mondial STP ; •Plaidoyer pour l’équipement du Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui dans le cadre de la coopération bi ou multilatérale; •Lancement du processus d’élaboration du PNDS III; et du document de Politique Nationale de Santé ; •Mesures pour une meilleure gestion de l’Unité de Cession des Médicament (UCM) ; •Renforcement de l’Inspection des Services de santé. •Renforcement des activités de prévention du VIH et de réponse au SIDA en faveur des PDI des populations hôtes environnantes et des hommes en tenue •Formation des acteurs humanitaires pour la mise en œuvre du paquet minimum d’activités VIH en situation d’urgence ; •Traitement pour 10050 personnes enregistrées et éligibles ; •Plaidoyer auprès des bailleurs pour l’intégration des retournés dans les programmes nationaux et des plans de financement de lutte contre le SIDA, Tuberculose et Paludisme en vue de leur réinsertion sociale ; •Réhabilitation des activités les CDV saccagés. B4. Assistance humanitaire en matière d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène •Evaluation des besoins d’assistance humanitaire d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène; •Reprise et extension des projets de forage dans les zones les plus affectées •Programme de réhabilitation et d’extension des centres de distribution d’eau 13
•Programme des travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO) pour l’assainissement dans toutes les communes •Programme communal de gestion de l’hygiène et du cadre de vie. B5. Assistance humanitaire en matière d’éducation •Evaluation des besoins d’assistance humanitaire en matière d’éducation •Réhabilitation des écoles et des bâtiments administratifs des services centraux et déconcentrés ; •Rééquipement des bâtiments en mobiliers (armoires, bureaux et chaises) et dotation en fournitures et kits scolaires aux enseignants et aux élèves dans les zones plus affectées par la crise; •Fourniture des établissements et services administratifs en ordinateurs et accessoires, photocopieurs) ; •Rééquipement des inspections académiques, CPR, INRAP, STPCSE en moyens logistiques pour un meilleur suivi des activités académiques ; •Campagne de sensibilisation et mobilisation en faveur du retour à l’école ; •Motivation de 4900 enseignants et personnel administratif pour leur retour au travail ; •Etablissement des contrats avec 1100 enseignants et intégration de 1100 enseignants dans la fonction publique; •Recrutement et formation de 800 élèves maîtres à l’ENI et dans les dix CPR ; •Formation continue des maîtres-parents et recrutement des méritants ; •Fourniture de cantines scolaires aux établissements les plus affectés ; •Session de recyclage des enseignants. B6. Assistance au relèvement communautaire immédiat •Développement de la mobilisation et de la participation communautaire à travers le renforcement de la gouvernance locale ; •Promotion de la micro finance au niveau des communautés ; •Développement des projets communautaires pilotes catalytiques générateurs de revenu sur la base des mécanismes de solidarités laborieuses ; •Développement de mobile banking comme levier d’appui au business au niveau local. B6. Assistance au développement du réseau national de communication •Evaluation des besoins d’assistance en matière de communication, d’information et de développement des réseaux sociaux; •Réhabilitation et extension des radios locales ; •Programme de développement des cyber services au niveau communal. 14
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