Projet CLIPPER L'ACCOMPAGNEMENT RÉGIONAL DES INDUSTRIES MARITIMES EN PAYS DE LA LOIRE - Interreg Europe
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Projet CLIPPER Diagnostic réalisé L’ACCOMPAGNEMENT RÉGIONAL par la Région des Pays de la Loire avec la participation du CRIEP DES INDUSTRIES MARITIMES EN PAYS DE LA LOIRE Novembre 2017 C R I E P
SOMMAIRE Panorama et chiffres clés des industries maritimes en Pays de la Loire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 1. Naval-Nautisme, filières essentielles de l’ADN industriel ligérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 2. Les Energies Marines Renouvelables, filière d’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 AXE 1 : La compétitivité des PME par la performance individuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 1. Identifier les leviers éventuels de progression : le diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 2. Partir à la conquête de nouveaux marchés : l’exemple des énergies marines renouvelables, source de diversification et nouveau marché phare pour la région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 3. Utiliser les équipements et services technologiques mis à disposition : Test et faisabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 4. Détecter et incuber les projets innovants : l’exemple de la Technopole littorale Atlanpole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 5. Concrétiser son projet de R&D avec le soutien des acteurs publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 6. La diffusion du numérique dans les industries maritimes : l’exemple phare du nautisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 AXE 2 : La compétitivité des PME par le renforcement de la chaîne de valeur (performance collective) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 1. Les pôles de compétitivité, catalyseurs de nouveaux projets et fédérateurs d’initiatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 2. Fédérer les énergies et conquérir collectivement de nouveaux marchés : le cluster Neopolia . . . . . . . . . . . . . . . . . .31 3. Recherche-Formation-Innovation : le cas de Weamec et des EMR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 4. Les services connexes, rouages de l’écosystème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 5. De nouvelles entreprises étrangères : les politiques d’attractivité territoriale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37 6. Les évènements maritimes en région : visibilité et mise en réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37 AXE 3 : La compétitivité des PME par l’internationalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 1. Le soutien à l’exportation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 2. Une visibilité à l’étranger : la participation aux salons internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 3. La participation aux projets et réseaux européens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45 AXE 4 : La compétitivité des PME par le partage du risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 1. Le cadre légal du financement des PME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 2. Les mécanismes de garantie et de partage du risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 3. L’ingénierie financière régionale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 4. Les nouveaux outils de financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 5. Compétence et formation, essentiels du développement économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53 Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55 Annexes Panorama des dispositifs et instruments de politique publique mobilisables par les PME des industries maritimes en Pays de la Loire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
INTRODUCTION Le Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII) pointe la priorité régionale d’accompagner l’émergence de filières à fort potentiel : l’économie bleue est identifiée comme une « source d’opportunités majeures pour les Pays de la Loire ». En Pays de la Loire, la spécificité maritime du territoire et sa traduction en termes de dynamique économique et d’emplois sont une réalité comme en témoignent ces quelques chiffres : • 450 km de côtes • 1er port de la façade atlantique française mobilisant 25 000 emplois, • berceau des plus grands paquebots du monde avec les chantiers navals STX et son réseau de sous-trai- tance qui représentent plus de 6 000 emplois (14 navires à réaliser d’ici 2026 par STX France, soit 12 mil- liards d’euros de commande) • 1er site d’essai en mer français pour les énergies marines renouvelables (EMR), plus de 1 000 chercheurs sur la région nantaise en 2017 en lien avec ces thématiques, • 2 parcs éoliens offshores d’une puissance de 1000 MW à horizon 2020 • 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour l’industrie nautique en Pays de la Loire L’économie maritime est ainsi un pan central de la nouvelle stratégie économique régionale. Un des objectifs du SRDEII est de « faire émerger les PME du futur » ; notamment la Région souhaite mieux diffuser l’innovation dans les PME, en les connectant davantage aux grands pôles d’excellence ligériens, en les aidant à s’insérer dans la dynamique de l’industrie du futur. L’innovation est donc un enjeu central également pour l’économie bleue. De plus, en tant que chef de file économique, la Région contribue à la création d’un écosystème favorable pour répondre aux besoins de toute la chaîne de valeur. Les Pays de la Loire disposent des compétences humaines et des moyens technologiques et industriels, favorables au développement de l’économie maritime, aussi bien sur la navale, le nautisme que les EMR. Le rôle de la Région est de les accompagner dans ces différentes phases. L’enjeu est que les projets apportent réellement de l’activité et des emplois pour les entreprises et établis- sements de recherche régionaux. « Faire émerger la PME du futur » c’est aussi mettre en place un accompagnement ciblé pour l’internationali- sation des entreprises. Pour cela la Région se positionne comme « porte-avion » des entreprises à l’export, en tra- vaillant en étroite collaboration avec les territoires. Cela se traduit notamment par un accompagnement dans une logique de « parcours » à l’export de l’entreprise. L’internationalisation est un enjeu particulièrement prégnant pour les industries maritimes à des degrés très différents pour la navale, le nautisme et les EMR. Enfin, « faire émerger la PME du futur » c’est simplifier l’accès aux financements pour ces PME en mobilisant les outils traditionnels et innovant et créer de véritables écosystèmes de croissance et de développement en assurant un partage du risque. Le projet CLIPPER, et ce diagnostic, entendent justement répondre à ces différents enjeux d’innovation, de perfor- mance collective, d’internationalisation et de partage du risque (financier et légal). Le projet CLIPPER (Creating a Leadership for Maritime industries – New opportunities in Europe), porté par la Région Pays de la Loire dans le cadre du Programme européen INTERREG Europe, rassemble un consortium de sept parte- naires européens, issus des régions de Ligurie (Italie), Asturies (Espagne), Schleswig-Holstein (Allemagne), Finlande du Sud-Ouest, Split-Dalmatie (Croatie), Fife (Ecosse) ainsi que de la CRPM (Conférence des Régions Périphériques Maritimes). L’objectif du projet est d’améliorer les politiques publiques de soutien aux industries maritimes en travaillant sur quatre leviers de la compétitivité des PME du secteur :
1. la performance individuelle, 2. le renforcement de la chaine de valeur, 3. l’internationalisation, 4. le partage des risques (outils de financement et d’investissement). Ce projet doit aboutir à l’écriture et à la mise en œuvre d’un plan d’action régional destiné à accompagner de façon opérationnelle les dynamiques industrielles du secteur maritime. D’une durée de 4 ans et demi, il fait l’objet d’un cofinancement FEDER à hauteur de 85 %, pour un budget global de 1,347 millions d’euros. La première étape du projet CLIPPER consiste en la réalisation d’un diagnostic territorial par chacun des partenaires. Cet état des lieux servira ensuite de base de travail tant au niveau local pour l’animation des groupes d’acteurs lo- caux, qu’au niveau des échanges interrégionaux entre partenaires comme matière première pour les 4 groupes de travail. Début 2018, un benchmark sera réalisé sur la base des sept diagnostics territoriaux. Le périmètre thématique du projet s’appuie sur la définition des industries maritimes retenue au titre du rapport Lea- derSHIP 2020 : La mer, vivier d’opportunités pour l’avenir1, à savoir « l’ensemble des entreprises qui interviennent dans la conception, la construction, la maintenance et la réparation de tous les types de navires et autres structures maritimes concernées, y compris la totalité de la chaîne d’approvisionnement des systèmes, équipements et services, et qui bénéficient du soutien d’instituts de recherche et d’établissements d’enseigne- ment ». Ces secteurs de l’industrie maritime ont été identifiés comme propices à la mise en œuvre de stratégies de différen- ciation et de diversification par les acteurs du territoire, en particulier les PME, en vue d’un accroissement de leur compétitivité. Ceux-ci constitueront donc logiquement le cœur du sujet de ce diagnostic, qui présentera successive- ment un panorama et les chiffres clés des industries maritimes en Pays de la Loire, puis la situation régionale en lien avec les quatre leviers de compétitivité identifiés par le projet, et détaillera les dispositifs et instruments de poli- tiques publiques pertinents mobilisables pour l’action économique dans le secteur maritime sur le territoire ligérien. 1 http://ec.europa.eu/growth/sectors/maritime/shipbuilding/ec-support_fr
Le secteur de l’économie maritime et littorale couvre des domaines très divers tels que la construction navale et nautique, les énergies marines renouvelables (EMR), le transport maritime, la pêche, l’aquaculture ou encore le tourisme littoral. Ainsi, pour le seul périmètre concerné par le projet CLIPPER, à savoir, en Pays de la Loire, la construction navale et nautique et les EMR, il totalise à 2 ce jour plus de 11 000 emplois en région . A noter que les si les effectifs dans les filières navale et nautique sont relativement stables depuis 5 ans (ce qui est une performance en soi pour la région compte tenu de la crise du secteur), les recrutements dans la jeune filière des EMR n’ont cessé d’augmenter ces dernières années (874 ETP en 2016). 1. Naval-Nautisme, filières essentielles de l’ADN industriel ligérien3 L’histoire maritime des Pays de la Loire a notamment été écrite à travers l’histoire des Chantiers de l’Atlantique devenu le chantier STX France de Saint-Nazaire, acteur majeur de la construction navale civile en France et en Europe. Fort de 2 400 salariés, ce chantier fédère en outre un large tissu de PME- PMI cotraitantes qui représente jusqu’à 4 200 emplois. Ainsi, en matière de construction navale, la région des Pays de la Loire se positionne au 1er rang français en termes d’emplois avec près de 3 700 salariés et 167 établissements dans la construction de navires et structures flottantes et environ 200 salariés et 53 établissements dans la réparation et maintenance navale. La filière navale comprend la construction, l’équipement, la réparation et la transformation de navires servant les « 5 marines » : défense, marine marchande, pêche, recherche et bateaux de plaisance d’une longueur supérieure à 24 mètres. Elle comprend aussi la démolition navale. D’après l’analyse de la Fédération des Industries Nautiques, la région Pays de la Loire est la 2e région française de la filière nautique avec 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2015, juste derrière la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (1,2 Md€). Les Pays de la Loire concentrent 18,4% du chiffre d’affaires et 18,1% des effectifs nationaux. Le secteur représente 7 400 emplois très divers répartis dans trois domaines principaux : les ports de plaisance (marins et fluviaux) : 68 structures ; l’industrie nautique : 336 entreprises ; les activités nautiques telles que le tourisme et les sports nautiques : 410 structures. A l’exception de Bénéteau, le tissu industriel est constitué principalement de PME/TPE. L’activité nautisme se concentre en Vendée et Loire-Atlantique, 90 % des établissements étant localisés dans ces départements. La façade concentre ainsi les petits chantiers de construction et réparation (Alumarine, Privilège Marine, J Composites, Océa, Navalu, Alubat, NVequipment, Zeppelin…) et 29 ports de plaisance4. La filière nautique comprend la construction et la réparation de bateaux de plaisance pour des clients finaux particuliers et des sociétés de location. Il s’agit du nautisme grand public d’une part et des activités sportives (courses au large) d’autre part. De multiples activités font partie de la filière tels que les cabinets d’architecture, les bureaux d’études, les designers… Les filières navale et nautique ne sont pas pour autant strictement compartimentées. Il s’avère que pour certains types de marché, la double compétence est un atout, voire une nécessité. La chaîne de valeur de la filière navale et nautique s’organise autour d’acteurs majeurs que sont les chantiers de construction et de réparation qui assurent le rôle d’ensemblier. Ces deux filières doivent aujourd’hui faire face à des défis similaires de positionnement international, de modernisation de leur outil de production, de numérisation et d’attractivité des métiers, entre autres. 2 Données Accoss 2015, Analyse naval, nautique, Ores, 2016 et rapport de mars 2017 sur les EMR « Les énergies de la mer : une réalité industrielle, une dynamique collective » (http://www.merenergies.fr/) 3 Source statistiques : Acoss, 2015 4 Source DIRECCTE Pays de la Loire Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 6
2. Les Energies Marines Renouvelables, filière d’avenir Forte de ses compétences industrielles et académiques et du choix d’implantation de 2 parcs éolien offshore, la filière EMR régionale s’est progressivement structurée avec l’appui de la Région. Aujourd’hui, elle se concrétise puisque sur les 2 086 ETP recensés en France, 42% sont implantés en Pays de la Loire, représentant 34,5% du chiffre d’affaires national (Observatoire des EMR, mars 2017). Toutefois, ce positionnement ne doit pas masquer les difficultés que la filière rencontre. Eléments clefs de l’état des lieux de la Filière EMR : 1. Un tissu industriel riche et structuré : En matière industrielle, les forces qui distinguent le territoire régional sont la présence : - d’usines dédiées : l’usine de générateurs et d’assemblage des nacelles de General Electric (GE), l’usine de fabrication de sous-stations électriques de STX, l’usine de fabrication de couronnes d’orientation de Rollix, - de donneurs d’ordre ou rang 1 : le centre d’ingénierie EMR de GE, STX, centre de supervision d’EDF EN, ENGIE, Naval Energie (anciennement DCNS), - des industriels offrant des compétences clés : manutention de produits lourds et volumineux, travaux maritimes, composites, chaudronnerie, mécanique, fonderie, BTP, génie électrique ; des TPE spécialisées (ex : Gepstechno, Innosea) et des entreprises complémentaires telles que l’électronique, le numérique, - un tissu de sous-traitants structuré au sein de la « business unit » EMR de Neopolia (105 entreprises) qui permet notamment d’organiser des offres collectives (ex: berceaux pour GE). 2. Un réseau d’innovation et de formation reconnu et structuré La région bénéficie également d’un réseau d’innovation et de formation différenciant : - des équipes académiques de haut niveau comme l’illustre le label I-SITE obtenu en février pour le projet Nantes Excellence Trajectory, entre-autres thèmes pour l’ingénierie océanique. - un réseau propice à la R&D et aux collaborations : WEAMEC (17 laboratoires + 10 organismes de R&D), Neopolia, PMBA, IRT Jules Verne, EMC2, S2E2, Cea Tech, CCI,… - un site d’essai en mer, SEM-REV, facteur d’attractivité (test de la 1ère éolienne flottante Floatgen, implantation d’Ideol), - des sites d’essais à terre singuliers : bassin de houle, bassin de traction, soufflerie, centrifugeuse, banc de fatigue des câbles, bancs d’essais de systèmes énergétiques etc., - de nombreux projets de R&D et européens comme le projet H2020 Ocean Eranet, - des formations qui se créent : offres de formations initiale et continue de Weamec (référent EMR : anglais des EMR, droit de la mer, géotechnique marine …), ENSM a ouvert en 2016 un parcours « Déploiement et maintenance des systèmes offshore » par exemple. 3. Un potentiel offert par une large façade maritime dotée d’infrastructures La région s’est dotée d’infrastructures portuaires adaptées : hub logistique à Saint-Nazaire, projet de parc éco-technologique sur le site du Carnet et installation des bases de maintenance des parcs dans les ports départementaux. Avec 450 km de côtes, le potentiel d’exploitation a permis l’obtention de 2 des 6 premiers parcs éoliens offshore posés français. Fort de cet état des lieux, en lien avec les acteurs du territoire la Région travaille à l’élaboration d’une feuille de route EMR dont les trois axes principaux seront les suivant : Structurer la chaîne de valeur et pénétrer les marchés Structurer le réseau d’innovation et de formation Offrir des infrastructures adaptées Répartition des entreprises sur le territoire Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 7
Les données publiées par l’Observatoire économique de l’Acoss5 en 2015 permettent de recenser les effectifs des industries maritimes en région dans les codes NACE6 identifiés comme pertinents au titre du projet CLIPPER par les régions impliquées. Ceux-ci peuvent être regroupés sous trois grandes catégories : Codes 1 : activités constituant le « noyau dur » des industries maritimes (incluant les EMR) Codes 2 : activités connexes (directement liées aux industries maritimes) Codes 3 : activités annexes (indirectement liées aux industries maritimes) 5 Caisse nationale du réseau des URSSAF 6 Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté Européenne Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 8
On notera ici que si l’essentiel des effectifs et établissements se concentrent sur les départements littoraux de Loire Atlantique et de Vendée, une certaine diffusion régionale est observable y compris pour le « noyau dur » des industries maritimes. Cette diffusion régionale est une des forces du tissu industriel ligérien : grâce notamment à d’importantes structures de l’innovation qui rayonnent parfois au-delà de frontières ligériennes, et à un maillage dense de PME, les entreprises ligériennes profitent d’une large interconnexion sur l’ensemble du territoire régional. S’agissant du potentiel de la filière EMR en termes d’emploi, l’Observatoire des énergies de la mer, créé en Pays de la Loire début 2017, a publié en mars 2017 un rapport intitulé : « Les énergies de la mer : une réalité industrielle, une dynamique collective », faisant état de 874 salariés à temps plein en Pays de la Loire7 dont 70 en formation et R&D, ce qui en fait la première région française dans cette étude. 72 % de ces salariés sont positionnés dans le secteur de l’éolien offshore posé et 12% dans l’éolien flottant, les autres salariés étant dispersés dans les autres domaines des EMR (houlomoteur, hydrolien, etc.). Par ailleurs, l’Agence régionale a réalisé en 2015 un annuaire8, non exhaustif, des acteurs de la filière EMR qui recense en particulier les entreprises industrielles et de services se déclarant positionnées sur les différents maillons de la chaîne de valeur des EMR en région. Sur 114 entreprises recensées, seulement 50 (44%) appartiennent au périmètre du projet « CLIPPER », défini ci-dessus. Parmi les 64 restantes, on recense entre autres des entreprises de mécanique industrielle, de fabrication de structures métalliques, ou encore des sociétés de conseil en systèmes et logiciels informatiques. Les activités sont très diversifiées, puisqu’elles s’étendent sur 43 sous-classes NAF9 (sur 732). L’amplitude du périmètre des secteurs techniques et technologiques en lien avec les EMR ainsi mis en lumière souligne l’importance du potentiel que recouvre ce nouveau marché en termes de diversification pour les entreprises, en particulier les PME, qui sont d’ores et déjà présentes et actives sur le territoire ligérien. L’accompagnement vers ces stratégies commerciales est un élément clef de la compétitivité des PME, et doit s’appuyer sur différents leviers identifiés pour l’amélioration globale de leurs performances sur ces marchés émergents. 7 http://www.merenergies.fr/ 8 http://www.emr-paysdelaloire.fr/wp-content/uploads/Annuaire_competences_emr_FR_juin2016.pdf 9 Nomenclature d’activités française Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 9
Effectifs au 31/12/2015 Département Activité 44 49 53 72 85 Ensemble Cœur des industries maritimes 5 846 299 19 71 3 885 10 120 30.11 Construction de bateaux de plaisance 59 245 13 16 3 393 3 726 Construction de navires et de structures 30.12 3 462 0 0 0 219 3 681 flottantes 33.15 Manutention 726 40 0 55 7 828 35.11 Production d'électricité 1 051 14 6 0 16 1 087 52.22 Réparation et maintenance navale 118 0 0 0 103 221 52.24 Services auxiliaires des transports par eau 430 0 0 0 147 577 Secteurs connexes 4 451 1 337 553 720 768 7 829 28.11 Commerce d'autres véhicules automobiles 474 442 75 226 271 1 488 Fabrication de matériel de levage et de 28.22 2 896 887 14 70 473 4 340 manutention Fabrication de moteurs et turbines, à l'exception 45.19 665 0 454 407 9 1 535 des moteurs d'avions et de véhicules Intermédiaires du commerce en machines, 46.14 53 8 10 17 1 89 équipements industriels, navires et avions 50.20 Transports maritimes et côtiers de fret 363 0 0 0 14 377 Secteurs annexes 40 087 15 720 6 537 10 488 14 274 87 106 22.19 Activités de contrôle et analyses techniques 2 842 501 127 412 342 4 224 25.99 Activités d'ingénierie 8 790 1 302 326 628 854 11 900 33.20 Autres services auxiliaires des transports 2 043 872 150 874 920 4 859 41.20 Autres travaux de construction spécialisés n.c.a. 4 793 2 732 940 1 608 3 729 13 802 Construction d'autres ouvrages de génie civil 42.13 332 143 5 48 102 630 n.c.a. Construction de bâtiments résidentiels et non 42.21 3 034 821 335 733 999 5 922 résidentiels 42.91 Construction de ponts et tunnels 349 0 5 0 0 354 42.99 Construction de réseaux pour fluides 1 042 162 123 210 130 1 667 43.13 Construction d'ouvrages maritimes et fluviaux 4 72 1 1 22 100 43.99 Entreposage et stockage 1 071 503 388 771 382 3 115 49.41 Fabrication d'autres articles en caoutchouc 332 878 525 813 61 2 609 50.40 Fabrication d'autres produits métalliques n.c.a. 783 499 125 161 445 2 013 52.10 Forages et sondages 18 0 0 0 3 21 Installation de machines et d'équipements 52.23 2 626 825 450 489 667 5 057 industriels Location et location-bail de machines et 52.29 532 231 47 144 222 1 176 équipements pour la construction Location et location-bail de matériels de 71.12 3 4 0 0 0 7 transport par eau Recherche-développement en autres sciences 71.20 2 150 661 103 243 68 3 225 physiques et naturelles 72.19 Services auxiliaires des transports aériens 376 18 0 8 16 418 77.32 Transports fluviaux de fret 55 0 0 0 6 61 77.34 Transports routiers de fret 8 912 5 496 2 887 3 345 5 306 25 946 Total général 50 384 17 356 7 109 11 279 18 927 105 055 Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 10
Établissements au 31/12/2015 Département Activité 44 49 53 72 85 Ensemble Cœur des industries maritimes 103 13 7 6 64 193 30.11 Construction de bateaux de plaisance 4 4 1 1 20 30 Construction de navires et de structures 30.12 flottantes 14 0 0 0 6 20 33.15 Manutention 22 1 0 4 1 28 35.11 Production d'électricité 15 8 6 1 3 33 52.22 Réparation et maintenance navale 27 0 0 0 26 53 52.24 Services auxiliaires des transports par eau 21 0 0 0 8 29 Secteurs connexes 80 43 11 27 43 204 28.11 Commerce d'autres véhicules automobiles 24 23 7 19 25 98 Fabrication de matériel de levage et de 28.22 manutention 28 17 2 3 12 62 Fabrication de moteurs et turbines, à l'exception 45.19 des moteurs d'avions et de véhicules 4 0 1 2 3 10 Intermédiaires du commerce en machines, 46.14 équipements industriels, navires et avions 11 3 1 3 1 19 50.20 Transports maritimes et côtiers de fret 13 0 0 0 2 15 Secteurs annexes 2 631 1 274 476 821 1 255 6 457 22.19 Activités de contrôle et analyses techniques 238 112 46 77 92 565 25.99 Activités d'ingénierie 625 191 53 110 129 1 108 33.20 Autres services auxiliaires des transports 109 37 9 31 22 208 41.20 Autres travaux de construction spécialisés n.c.a. 657 389 151 235 539 1 971 Construction d'autres ouvrages de génie civil 42.13 n.c.a. 25 8 2 5 11 51 Construction de bâtiments résidentiels et non 42.21 résidentiels 158 88 32 55 118 451 42.91 Construction de ponts et tunnels 4 0 1 0 0 5 42.99 Construction de réseaux pour fluides 33 5 3 8 8 57 43.13 Construction d'ouvrages maritimes et fluviaux 1 2 1 1 2 7 43.99 Entreposage et stockage 51 23 12 27 19 132 49.41 Fabrication d'autres articles en caoutchouc 9 10 4 5 3 31 50.40 Fabrication d'autres produits métalliques n.c.a. 32 24 3 3 12 74 52.10 Forages et sondages 2 1 0 0 1 4 Installation de machines et d'équipements 52.23 industriels 168 84 26 51 59 388 Location et location-bail de machines et 52.29 équipements pour la construction 61 28 10 18 33 150 Location et location-bail de matériels de 71.12 transport par eau 1 2 0 0 0 3 Recherche-développement en autres sciences 71.20 physiques et naturelles 57 26 4 11 5 103 72.19 Services auxiliaires des transports aériens 5 2 0 1 4 12 77.32 Transports fluviaux de fret 4 0 0 0 1 5 77.34 Transports routiers de fret 391 242 119 183 197 1 132 Total général 2 814 1 330 494 854 1 362 6 854 Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 11
AXE 1 LA COMPÉTITIVITÉ DES PME par la performance individuelle
Pour être compétitive une PME doit sans cesse se réinventer. Cette remarque somme toute banale est d’autant plus vraie pour les entreprises des industries maritimes : - Pour la navale, filière historique et traditionnelle, les entreprises doivent se moderniser et se diversifier comme le reste de l’industrie française ; - Pour le nautisme, filière traditionnelle mais plus jeune (environ 50 ans), il s’agit de se relever de la crise qui a durement touché le secteur en 2008 et de répondre aux nouveaux enjeux que présente le changement des habitudes du plaisancier notamment ; - Pour les énergies marines renouvelables, filière émergente qui commence à bien se structurer en Pays de la Loire, il s’agit principalement de s’ancrer durablement dans un secteur d’activité en pleine expansion et à fort potentiel. Ces nombreux défis de la performance individuelle des entreprises se traduisent par différentes stratégies empruntables par les PME pour garantir leur développement et leur pérennité dans lesquelles les pouvoir publics, et notamment la Région, peuvent les accompagner: le diagnostic, la diversification, le test/faisabilité, les projets de recherche et développement (R&D). 1. Identifier les leviers éventuels de progression : le diagnostic Afin de passer les étapes clés de leur développement et de consolider et accompagner de façon éclairée leur prise de décision en termes de croissance et/ou de redéploiement, toute entreprise, et notamment celles positionnées sur des secteurs d’activité nécessitant une réelle diversification et différentiation pour poursuivre leur développement telles que les entreprises des énergies marines renouvelables, doit nécessairement passer par une première phase de diagnostic pour évaluer leur performance individuelle actuelle et potentielle. Pour ce faire il existe plusieurs outils d’accompagnement et de conseil tels que le dispositif multi sectoriel de la Région : Pays de la Loire Conseil. S’agissant des solutions d’accompagnement pour la performance économique individuelle des entreprises, et plus spécifiquement les PME et ETI, les Pays de la Loire disposent notamment du dispositif DINAMIC Entreprise10 mis en œuvre par la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCIR). Destiné aux PME, il est soutenu par l’Etat et la Région, et s’appuie sur un cofinancement par le Fonds européen de Développement Régional (FEDER). Ce dispositif est conçu pour donner en 9 mois aux PME régionales les moyens de renforcer leur compétitivité grâce à un accompagnement global, dans la durée, qui vise à consolider leurs fondamentaux (performance interne, commercial, innovation) via du conseil, de la formation et la mise à disposition d’outils et de méthodologies efficaces et éprouvées. Il a permis le financement de prestation pour plus de 1 000 PME régionales (données fin 2016). A titre d’exemples dans le secteur industries maritimes, deux PME régionales ont bénéficié du dispositif DINAMIC en 2016 : • Polyway11, spécialisée dans les réalisations en matériaux composites avec un axe sur les structures flottantes et aménagement des ports • ROBOPLANET12, spécialisée dans les robots d’intervention sur parois métalliques notamment pour les navires 10 http://www.dinamicentreprises.fr/ 11 http://www.polyway.fr/content/polyway-acc%C3%A9l%C3%A8re-son-innovation 12 http://www.roboplanet.fr/ Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 13
Une action collective TRIA (Troisième Révolution Industrielle et Agricole associant les chambres de commerce et d’industrie, les chambres d’agriculture et les chambres des métiers) lancée en 2013, parallèle à celles de nombreux acteurs, a été axée sur la performance globale de l’entreprise dans le cadre de l’économie nouvelle issue des transformations énergétiques, écologiques et numériques (horizon 2020) et y a inclus DINAMIC. D’autre part, la performance individuelle de l’entreprise en matière économique, sociale et environnementale est un critère global d’évaluation. C’est pourquoi il a été reconnu comme tel par la Charte des investisseurs en capital de l’AFIC (Association Française des Investisseurs pour la Croissance) et des PRI (Principles for Responsible Investments de l’ONU)13. BPI France (banque publique d’investissement intervenant notamment dans les projets et investissements innovants en PME et ETI) et son antenne régionale en Pays de la Loire ont également signé une charte avec l’AFIC, portant notamment sur une pratique responsable du capital investissement, les impacts environnementaux et sociaux des investissements, et la qualité de la gouvernance des fonds comme des entreprises14. De plus, la Banque de France prend désormais en considération les éléments de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) dans l’établissement de ses scores de notation des entreprises, tout comme les fonds d’investissement BPI France et SIPAREX pour leurs décisions d’investissement (même si le label n’est pas exigé). La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est un levier de performance économique et de durabilité pour les entreprises qui choisissent de s’engager dans une telle démarche. Comme le souligne l’étude de France Stratégie15 publiée début 2016 : « la RSE procure un gain de performance en moyenne de l’ordre de 13 % (...) en particulier quand elle relève de l’initiative volontaire et non de mesures contraignantes ». Dans cette étude figurent les résultats, publiés par l’Insee en 2011, d’une enquête sur les entreprises et le développement durable dans les structures comptant 10 salariés et plus (hors sociétés agricoles, financières et d’assurance) portant sur un échantillon total de 150 383 entreprises. Les 9 769 entreprises de moins de 10 salariés interrogées en Pays de la Loire y déclarent mener des actions RSE à hauteur de 24% (ce chiffre passe à 47% pour les entreprises de plus de 50 salariés), contre 8% qui n’en mènent pas et 68% qui n’ont pas connaissance de ce que recouvre la RSE (43% pour les entreprises de plus de 50 salariés). Parcou’RSE Parcou’RSE est une initiative, portée par un collectif de collectivités et consulaires à l’échelle régionale, visant à favoriser l’accompagnement de démarches RSE d’entreprises ou associations dans la région Pays de la Loire, par les compétences locales de chaque écosystème territorial (Région, Métropole, Départements, …). C’est à la fois un cadre partagé pour le déroulement d’un accompagnement RSE, et une cartographie des offres thématiques ou globales du territoire pouvant s’y inscrire. Parcou’RSE repose sur un auto-recensement des acteurs et des offres. Les acteurs souhaitant rejoindre le dispositif s’engagent à en respecter les principes en signant une charte auprès des plateformes RSE. Ces principes sont les suivants : - Susciter une démarche RSE globale 13 Lignes directrices sur des indicateurs de la responsabilité d’entreprise dans les rapports annuels, Conférence des nations unies sur le commerce et le développement, 2008 14 http://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Bpifrance-et-l-AFIC-67 15 Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité, Evaluation et approche stratégique, France Stratégie, janvier 2016, données Insee 2011 Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 14
- Etre adossé au référentiel régional ci-contre - Etre constitué d’au moins 6 étapes clés : Qualité de la vie sensibilisation développement durable et au travail SOCIAL RSE, diagnostic RSE, identification des priorités RSE, plan d’action, suivi et mise en œuvre, valorisation Gestion de Protection de la Implication locale l’entreprise planète TERRITOIRE GOUVERNANCE ENVIRONNEMENT - S’appuyer sur l’écosystème - S’adapter au rythme de l’entreprise et de son Acteur dirigeant responsable sur le marché ACTIVITES ECONOM IQUES A titre d’exemple, la société EcoVadis16, créée en 2007, se présente comme gestionnaire de la première plateforme collaborative offrant des évaluations de la performance développement durable (part intégrante de la RSE) des fournisseurs pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. La performance environnementale individuelle des entreprises peut être mesurée via le label AFNOR 14001 en France. 406 entreprises ou établissements sont actuellement labellisés Iso 14001 en Pays de la Loire (source AFNOR 2016). Parmi ceux-ci, un certain nombre peut être rattaché aux industries maritimes : • Industries navales : Naval Group (anciennement DCNS) Division Sous-Marins à Indret (44), TOTAL Raffinage France - plateforme de Donges. • Industries nautiques : sous-traitant AMPM à la Mothe-Achard (85). • Electricité : EDF Energies Nouvelles à Nantes, EDF Unité de production thermique à Cordemais, DEFONTAINE à La Bruffiere (85) pour les EMR, VALEMO à Nantes pour les EMR, VALOREM à Nantes pour les EMR, ENEDIS à Nantes et Saint-Etienne de Montluc (44), RTE en Loire Atlantique, Colas Centre Ouest à Nantes pour les aspects logistiques en EMR. • Electronique : COFIDUR EMS, SDEL – Contrôle commande à Saint Aignan de Grandlieu (44) exposant à Seanergy, Souriau à La ferté Bernard et Champagné en Sarthe, Eolane à Combrée, Angers (49) et Carquefou (44) L’annuaire des compétences EMR 2016 des Pays de la Loire réalisé par l’Agence régionale recense quant à lui plusieurs entreprises certifiées Iso 14001 pour l’environnement et/ou OHSAS 18001, qui est la norme britannique pour un modèle de Système de Management de la Santé et de la Sécurité au Travail (prévention des risques professionnels). Sur les aspects environnementaux, outre les certifications Iso 14001 de sites industriels, les industries navales et nautiques régionales sont fortement impliquées dans des projets innovants menés par l’ADEME sur les « navires du futur », plus respectueux de l’environnement. L’Etat a souhaité dès 2011 renforcer la structuration de la filière et soutenir les projets de recherche et de développement, l’innovation étant un gage de différenciation et de compétitivité. Les constructeurs français travaillent ainsi sur des unités de pêche, des paquebots, des ferries, des bateaux de plaisance ou des navires de service à l’offshore plus efficaces, plus sûrs et économes en énergie. Le CORICAN17 a adopté début 2012 un programme d’action technologique pour les dix ans à venir, qui vise à répondre de manière coordonnée aux défis ambitieux du « Navire du futur », propre, économe, sûr et intelligent. Un appel à manifestations d’intérêt (AMI) « Navires du futur » a ainsi été lancé au titre du Programme d’investissements d’avenir de l’Etat, dont les résultats ont été présentés lors du Salon Euromaritime de 16 http://www.ecovadis.com 17 Conseil d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation pour la Construction et les Activités Navales, créé en 2011. Il regroupe l’ensemble des représentants de la filière navale française (acteurs publics, ONG, syndicats et entreprises) pour contribuer à la définition et à la promotion du « Navire du futur ». Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 15
février 2015. Il a débouché à ce jour sur la sélection d’une trentaine de projets, dont certains sont développés par des acteurs des Pays de la Loire18, incluant des PME : • NAVALIS, petit navire de soutien aux champs éoliens à propulsion GNL, regroupant un consortium (façade atlantique, Ile-de-France, Centre et Languedoc-Roussillon), • GENESIS, navire de croisière de nouvelle génération et de très grande taille à Saint Nazaire, • HYPERWIND, système de surveillance globale pour turbines d’éoliennes offshore et onshore associant les régions Pays de la Loire et Ile de France, • MARLIN, briques technologiques Energie Thermique des Mers associant les régions Pays de la Loire, Réunion et Martinique, • OCEAGEN, démonstration d’un flotteur pour l’éolien en mer et qualification de composants pour les systèmes d’ancrage au Croisic en Pays de la Loire, • PH4S, production d’électricité par combinaison d’énergies marines renouvelables, développé entre Saint Nazaire, Brest et Carquefou, • PRISMER, interconnexion électrique d’hydroliennes et export de l’électricité d’une ferme associant Nantes, Grenoble et Montereau en Ile de France, • SEAREED, étude et qualification d’un flotteur semi-submersible léger équipé d’une turbine multi mégawatt en Bretagne-Pays de la Loire • VOILIER DU FUTUR, premier voilier démonstrateur des éco-matériaux et écotechnologies du nautisme associant Bretagne, Vendée, Aquitaine et Loire-Atlantique, • SAMCOM, Systèmes antennaires en matériaux composites associant Nantes et la Région PACA. A titre d’exemple, le projet Voilier du futur, lancé en 2014 avec pour ambition de mettre en œuvre un voilier laboratoire 100% éco-innovant, rassemble pour 6 ans un consortium de 17 PME (dont le chantier Alumarine, la société Ephèse, Hydrocéan ou, pour les aspects environnementaux, Evea) et 5 centres de recherche de la façade atlantique19. 2. Partir à la conquête de nouveaux marchés : l’exemple des énergies marines renouvelables, source de diversification et nouveau marché phare pour la région Les Pays de la Loire ont choisi de s’engager dans la construction d’une filière industrielle pérenne des énergies marines renouvelables en se basant sur les atouts déjà présents en termes d’industries maritimes. L’ensemble des acteurs régionaux des industries maritimes, notamment de l’industrie navale, ont initié dès 2010 des projets structurants dans le secteur des EMR comme voie possible de diversification. Cette diversification partielle des acteurs de la filière navale régionale vers les EMR implique notamment les grands donneurs d’ordres STX France, NAVAL GROUP, Rollix. STX France a construit à Saint Nazaire son usine Anemos, usine du futur dans le domaine des EMR, avec ses unités de production de fondations de type « jacket », de pièces de transition et de sous-stations électriques. Une possibilité de diversification y compris pour des PME a ainsi émergé et offre encore de larges potentialités de développement, le marché ne s’étant pas déployé aussi rapidement qu’escompté initialement en raison notamment de retards dans les programmes et marchés d’implantation d’éoliennes offshore accordés par l’Etat (Ile de Noirmoutier, Saint-Nazaire et Ile d’Yeu …), des aspects réglementaires contraignants et des problèmes d’acceptabilité des éoliennes offshore par les populations (Ile d’Yeu). 18 http://www.corican.fr/appels-projets-finances/projet-a-la-une/ 19 er Dossier de presse région Pays de la Loire : Pays de la Loire, région de la nouvelle économie maritime, 1 décembre 2014 Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 16
Cette opportunité que représente le nouveau marché des EMR est aussi source de diversification pour le tissu industriel régional global. A titre d’exemple, General Electric (ex-site d’Alstom) a implanté en 2015-2016 à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, l’usine où sont fabriquées les turbines des éoliennes offshore Haliade. L’usine vient d’achever la construction de la première de ses machines destinées à l'Allemagne. Après un contrat signé en 2016, le site doit prochainement livrer 66 turbines et nacelles pour le parc de Merkur, en mer du Nord. La double usine de Saint-Nazaire emploie pour cette commande une centaine de personnes en CDI et plus de 150 en intérim. D’autres marchés en France et à l’étranger sont en cours de signature pour ce site industriel de GE. 3. Utiliser les équipements et services technologiques mis à disposition : Test et faisabilité La Région a affirmé dans le Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation 2017-2021 (SRDEII) la volonté de diffuser l’innovation dans toutes les entreprises (notamment les PME) et sur tous les territoires. Pour ce faire, il convient d’organiser à l’échelle régionale une offre d’accompagnement des entreprises à l’innovation accessible, lisible et efficiente, en recentrant chaque entité sur ses domaines de compétence et en recherchant une meilleure coordination avec l’ensemble de l’écosystème. Il existe ainsi différents types de structures de l’innovation présentées ci-après. Les Technocampus Les Technocampus sont des plateformes mutualisées de Recherche et d’Innovation Technologique, favorisant une collaboration entre des grandes entreprises, des PME, des centres de recherche, des acteurs académiques, des pôles de compétitivité, des centres techniques, des clusters, … Ils sont dédiés à une thématique-phare de leur territoire d’implantation, mais avec une ambition de rayonnement régional et national, voire international. Par la combinaison de la présence d’un grand donneur d’ordre, et d’acteurs de la recherche académique, les technocampus offrent aux PME/TPE l’opportunité de s’engager dans un programme d’innovation en bénéficiant d’une mobilisation optimale des ressources expertes, d’un vision sur les débouchés et d’un accompagnement de projet. Trois Technocampus existent à ce jour : Le Technocampus Océan dédié aux matériaux métalliques pour la navale et les EMR (ouvert à Bouguenais en 2015 - www.technocampus-ocean.fr) propose les accès aux équipements scientifiques et services technologiques suivants : conception de pièces, mise en œuvre des matériaux métalliques (fabrication additive métallique, formage, soudage, parachèvement ...), robotique/cobotique de production, modélisation et simulation des procédés (modélisation des procédés de mise en œuvre, hydrodynamique), contrôle non destructif de pièces en matériaux métalliques (tomographie X robotisée,…) La co-localisation d’équipes de recherche académiques, industrielles et de prestataires de services reconnus, permet une approche à 360° des projets et donne accès à un niveau d’expertise de rang mondial. De la recherche à la pré-industrialisation, le Technocampus Océan déploie un large spectre de compétences mobilisables pour répondre aux besoins spécifiques des différentes filières industrielles et ce quelle que soit la taille de l'entreprise, des PME aux grands groupes. Le Technocampus Océan permet de mener à bien de l’innovation technologique mono-partenaire ou collaborative, avec le Pôle EMC2 ou l’IRT Jules Verne par exemple, il permet également de développer des prototypes et supporter leur industrialisation, de qualifier et lever les risques industriels ou encore de valider le couple technico-économique. Le Technocampus Smart Factory (ouvert à Montoir-de-Bretagne en 2014 - http://www.technocampus-smart-factory.fr), accueille le centre industriel de réalité virtuelle (CIRV) à la pointe de l’innovation. Aménagement d'atelier, mise au point de nouveaux process et produits, étude sur l’ergonomie des postes de travail, formation des salariés… : la plateforme permet de nombreux usages industriels via des séances ultra-immersives et des services adaptés. Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 17
Patrick Pirrat, expert industriel et chef de projet R&D chez STX France a témoigné de son expérience avec le Technocampus Smart Factory20: « Le premier intérêt est de pouvoir s’immerger avec le client dans la future réalisation, en allant très loin en termes de design et d’accessibilité. C’est un moyen d’améliorer la qualité de la prestation fournie au client. Le second intérêt est plus technique : utiliser la réalité virtuelle permet d’éviter les maquettes physiques et de diminuer les erreurs d’assemblage. L’ingénierie n’est pas présente exclusivement chez les grands donneurs d’ordre, elle se retrouve aussi chez de nombreuses PME et ETI du territoire. A mon sens, il est intéressant que ces entreprises réfléchissent à travailler ensemble. Les équipements de Technocampus Smart Factory sont en effet propices aux projets collaboratifs. Je conseillerais également aux PME industrielles d’associer leur bureau d’études dans la conception pour ensuite fournir la maquette numérique à l’équipe de Technocampus Smart Factory. L’intégration de cette maquette va permettre au client de bénéficier d’une immersion réaliste. Maîtriser les outils et les usages de la RV, c’est aussi se donner les moyens d’entrer dans la réalité augmentée, porteuse des plus grandes ruptures en termes de compétitivité ». Le Technocampus Composites (ouvert à Bouguenais en 2009 - http://www.technocampus- composites.fr/) est une plateforme de recherche technologique mutualisée, dédiée à la mise en œuvre des matériaux composites haute performance qui est également ouverte aux PME. L’IRT Jules Verne L’institut de Recherche Technologique (IRT) Jules Verne a été pensé dès 2009 dans le cadre d’un Appel à projets du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) visant à créer, au sein de campus d’innovation technologique de dimension mondiale, des Instituts de Recherche Technologique (IRT) pour rassembler des équipements et des moyens humains mutualisés entre industriels et acteurs académiques, regrouper des moyens de formation, de recherche appliquée publique et privée, de prototypage et de démonstration industrielle, et développer la recherche partenariale et collaborative. En Pays de la Loire, l’IRT Jules Verne a été le premier projet retenu par le PIA qui s’est concrétisé en 2012 par la création d’une fondation de coopération scientifique. Ce projet centré sur les technologies avancées de production, les composites, métalliques et structures hybrides, a été porté collectivement par le pôle de compétitivité EMC2, le GIPTechnocampus et les Univesités Nantes, Angers, Maine (UNAM) avec une très forte implication des grands industriels (dont STX, DCNS et Bénéteau par exemple) et d’un réseau de PME. La feuille de route de l’IRT se concentre autour de trois axes : - Conception intégrée produit / procédé : des outils de conception améliorés pour optimiser la production. - Procédés innovants : les technologies de fabrication de demain. - Systèmes flexibles et intelligents : l’homme au centre de l’usine de demain dans le but d’accompagner des projets de recherche répondant aux enjeux de 4 filières-marchés : aéronautique, navale, EMR, transport terrestre. A titre d’exemple, l’IRT Jules Verne travaille avec les acteurs de la construction navale et leurs sous-traitants pour développer de nouveaux procédés de fabrication ainsi que des solutions robotisées afin de réduire les coûts et les temps de fabrication. Pour ce faire, l’IRT, dispose d’équipes et d’équipements de recherche mutualisés, localisés principalement dans les technocampus, accessibles et disponibles, et complémentaires avec les moyens déjà présents sur les différents sites des entreprises et des laboratoires. Le CEA Tech : Le CEA Tech (une des divisions du CEA, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) est l’entité de recherche technologique au CEA (la partie non-nucléaire). Il a accompagné sur ces 10 dernières années plus de 900 PME-ETI innovantes françaises dont une grande part grâce à 20 http://www.technocampus-smart-factory.fr/actualites/technocampus-smart-factory/l-usage-de-la-realite-virtuelle-n-est- pas-reserve-aux-grandes-entreprises Diagnostic territorial Pays de la Loire – Projet Clipper-- novembre 2017 Page 18
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