PROJET Plan d'action régional pour le vieillissement en bonne santé dans le Pacifique occidental
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WPR/RC71/5 page 7 ANNEXE PROJET Plan d’action régional pour le vieillissement en bonne santé dans le Pacifique occidental Les figures présentées dans le document sont en anglais. Document traduit en auto-révision
WPR/RC71/5 page 9 Annexe Table des matières Sigles et abréviations 10 Résumé d’orientation 11 1. Contexte 13 2. Plan d’action régional 22 Vision : Les personnes âgées de la Région du Pacifique occidental sont en meilleure santé et peuvent ainsi s’épanouir et contribuer à leurs sociétés (« Transformer l’argent en or ») 23 Principes directeurs 24 Objectifs, Orientations stratégiques et Actions recommandées 26 Objectif 1 : Transformer les sociétés dans leur ensemble pour promouvoir un vieillissement en bonne santé 26 Objectif 2 : Transformer les systèmes de santé pour répondre aux besoins de santé de chaque individu tout au long de sa vie 28 Objectif 3 : Fournir aux personnes âgées des soins communautaires intégrés, adaptés aux besoins de chacun 38 Objectif 4 : Encourager l’innovation technologique et sociale pour promouvoir un vieillissement en bonne santé 52 Objectif 5 : Renforcer les systèmes de suivi et de surveillance et la recherche sur les personnes âgées 58 3. Conditions essentielles à la bonne mise en œuvre du Plan d’action régional 62 Volonté politique, renforcement des capacités et leadership 62 Mécanismes de coordination multisectoriels et multipartites et planification 62 Systèmes et politiques bien conçus pour promouvoir un vieillissement en bonne santé 64 Perception positive du public et soutien au vieillissement en bonne santé 64 Ressources financières et humaines suffisantes pour la mise en œuvre 64 Glossaire 66 Appendice : Résumé des orientations et recommandations pertinentes de l’OMS concernant les personnes âgées 73
WPR/RC71/5 page 10 Annexe Sigles et abréviations COVID : maladie à coronavirus 2019 MERS : syndrome respiratoire du Moyen-Orient MNT : maladies non transmissibles OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques OMS : Organisation mondiale de la Santé SRAS : syndrome respiratoire aigu sévère TB : Tuberculose VHC : virus de l’hépatite
WPR/RC71/5 page 11 Annexe Résumé d’orientation Près de 700 millions de personnes dans le monde ont plus de 65 ans. Et plus de 240 millions d’entre elles vivent dans la Région du Pacifique occidental, où leur nombre devrait doubler à l’horizon 2050. Le vieillissement s’accélère dans la Région en raison de l’amélioration de l’espérance de vie et de la baisse des taux de fertilité – les gens vivent plus longtemps et ont moins de bébés. Le vieillissement de la population a d’importantes incidences sanitaires, sociales et économiques. L’adaptation à ces changements exige une transformation de l’ensemble de la société au-delà du secteur de la santé, ainsi que l’atténuation des attitudes individuelles et sociétales négatives à l’égard du vieillissement et des personnes âgées, ce qui prend du temps. Le vieillissement de la population représente également une opportunité importante pour la société, car les gens vivent plus longtemps, ce qui leur permet de gagner en expérience, en connaissances et en sagesse pendant de nombreuses années supplémentaires. Les études et les expériences menées dans certains pays de la Région du Pacifique occidental indiquent que des actions et des investissements précoces dans le vieillissement de la population peuvent contribuer au vieillissement en bonne santé. Le présent Plan d’action vise à aider les États Membres à améliorer la santé et le bien-être des populations âgées de la Région du Pacifique occidental, pour qu’elles puissent s’épanouir et contribuer à leurs sociétés. Il repose sur une approche multisectorielle, tournée vers l’avenir et appliquée tout au long de la vie, qui adopte une approche soucieuse d’équité et utilise les actifs existants dans la mesure du possible. Les actions recommandées sont regroupées sous cinq objectifs : • Objectif 1 : Transformer les sociétés dans leur ensemble pour promouvoir un vieillissement en bonne santé, grâce à la compréhension des incidences du vieillissement de la population En utilisant une approche « rétrospective », les pays sont encouragés à identifier les principales incidences du vieillissement de la population au-delà du secteur de la santé et à prendre des mesures coordonnées entre les secteurs pour promouvoir un vieillissement en bonne santé. Il est particulièrement important d’atténuer les stéréotypes négatifs existants associés au vieillissement et aux personnes âgées, véhiculés par les individus et la société, et de modifier les politiques et la législation, qui discriminent les personnes en fonction de leur âge ou les découragent de participer à la vie sociale, pour que la société puisse pleinement saisir les opportunités liées au vieillissement de la population. • Objectif 2 : Transformer les systèmes de santé pour répondre aux besoins de santé de chaque individu tout au long de sa vie grâce à la prestation coordonnée des services de santé et autres nécessaires Le vieillissement de la population déplacera la charge de morbidité des maladies infectieuses vers les maladies non transmissibles (MNT), brouillant ainsi la distinction entre « sain » et « malade ». L’état de santé et les aptitudes fonctionnelles des personnes âgées sont en grande partie déterminés par le cumul de leurs problèmes médicaux, de leurs comportements individuels et de leurs environnements sociaux sur l’ensemble de leur vie. Pour assurer un vieillissement en bonne santé, les systèmes de santé doivent donc s’intéresser aux déterminants sociaux de la santé et aux facteurs de risque des MNT indépendamment de l’âge, en élargissant la portée des soins au-delà de l’identification et du traitement des maladies.
WPR/RC71/5 page 12 Annexe • Objectif 3 : Fournir aux personnes âgées des soins communautaires intégrés, adaptés aux besoins de chacun L’état de santé et les aptitudes fonctionnelles des personnes âgées varient sensiblement selon les individus. Les pays devraient donc adopter ou renforcer un modèle de soins communautaires intégrés en vue de la prestation coordonnée, aux personnes âgées, de services de soins de santé, de services de soins de longue durée ainsi que de services et de groupes sociaux, en fonction des besoins et préférences de chacun. • Objectif 4 : Encourager l’innovation technologique et sociale pour promouvoir un vieillissement en bonne santé Les innovations technologiques et sociales peuvent aider les sociétés à s’adapter à l’évolution démographique. Les innovations technologiques visant à favoriser un vieillissement en bonne santé peuvent inclure de nouveaux diagnostics et traitements médicaux, des aides techniques abordables, des dossiers médicaux électroniques, ainsi que des technologies de l’information et de la communication. Les innovations sociales visant à promouvoir un vieillissement en bonne santé devraient tenir compte des déterminants sociaux de la santé et s’efforcer de réduire les iniquités en santé afin que chacun puisse vieillir en bonne santé et continuer de faire les choses qui lui sont chères, sans laisser personne à la traîne. • Objectif 5 : Renforcer les systèmes de suivi et de surveillance et la recherche sur les personnes âgées afin d’éclairer les programmes, les services et les politiques Les systèmes de surveillance des données sont insuffisants ou passifs dans de nombreux pays. Les enquêtes nationales telles que l’enquête démographique et sanitaire et les systèmes d’information sanitaires de nombreux pays ne recueillent pas de données sur les personnes âgées ou ne fournissent pas d’informations ventilées par âge et par sexe pour les personnes de 60 ans ou plus. Cette faible visibilité des personnes âgées entrave la compréhension de leurs besoins. Il est important de recueillir des données détaillées sur la santé, la situation sociale et économique, et les contributions des personnes âgées à la société, afin d’éclairer l’élaboration des programmes, des services et des politiques. Les pays qui ont une grande expérience dans la prise en compte des besoins des populations âgées attirent l’attention sur certains facteurs essentiels à la réussite des programmes : • Volonté politique, renforcement des capacités et leadership • Mécanisme et plan de coordination multisectoriels et multipartites au niveau national • Système et politique bien conçus pour promouvoir un vieillissement en bonne santé • Perception positive du public et soutien au vieillissement en bonne santé • Ressources financières et humaines suffisantes pour la mise en œuvre Les pays sont encouragés à tenir compte de ces facteurs lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de leurs plans nationaux pour le vieillissement en bonne santé. Le Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental continuera d’aider les pays à mettre en œuvre le présent Plan d’action régional, à fournir des outils, des connaissances et des plateformes d’échange d’informations, et à plaider en faveur de la prévention et de la lutte contre les stéréotypes négatifs associés au vieillissement.
WPR/RC71/5 page 13 Annexe 1. Contexte En 2013, le Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental a approuvé le Cadre d’action régional sur le vieillissement et la santé dans le Pacifique occidental (2014–2019). La période couverte par le plan touchant à son terme, le Comité régional a organisé, en octobre 2019, une table ronde de haut niveau axée sur le vieillissement. Les États Membres ont demandé à l’OMS d’élaborer un plan d’action régional qui aille dans le sens des mandats mondiaux, en particulier le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le document de l’OMS intitulé Stratégie et plan d’action mondiaux sur le vieillissement et la santé (2016-2020). Conformément à la décision du Comité régional, l’OMS a élaboré un projet de Plan d’action pour la Région du Pacifique occidental en se fondant sur les contributions des États Membres. Ces contributions ont été recueillies dans le cadre de visites sur le terrain menées dans toute la Région et de plusieurs consultations d’experts et de partenaires. Le Plan est aligné sur la Décennie pour le vieillissement en bonne santé 2020–2030, approuvée par l’Assemblée mondiale de la Santé en juillet 2020. Il s’appuie également sur la vision du travail de l’OMS dans la Région du Pacifique occidental pour les prochaines années, décrite dans le document intitulé Vision d’avenir : devenir la Région la plus saine et la plus sûre, qui met également l’accent sur la transformation des systèmes de santé nécessaire pour tenir compte du déplacement de la charge de morbidité et des approches multisectorielles et continues tout au long de la vie. Les États et Territoires de la Région du Pacifique occidental devraient agir sans tarder pour être prêts à répondre aux besoins d’une population vieillissante. 1) Le vieillissement est une tendance mondiale. Dans la Région du Pacifique occidental en particulier, les États et Territoires connaissent un vieillissement accéléré de la population. La Région du Pacifique occidental a l’une des populations âgées les plus nombreuses et en plus forte expansion. À l’échelle mondiale, près de 674 millions de personnes ont plus de 65 ans, et plus de 240 millions d’entre elles vivent dans la Région du Pacifique occidental (1,2). Ce nombre devrait doubler d’ici à 2050 (2). Qui plus est, les États et Territoires de la Région du Pacifique occidental observent une « expansion » sans précédent de la population vieillissante, le groupe le plus âgé (75 ans et plus) croissant également de manière non négligeable. La région compte actuellement plus de 84 millions de personnes âgées de 75 ans et plus, et ce nombre devrait tripler d’ici à 2050. Le rythme de l’évolution démographique s’accélère également. Une population est dite vieillissante lorsque plus de 7 % de ses membres ont 65 ans ou plus, et âgée lorsque plus de 14 % de ses membres ont 65 ans ou plus (3). Le passage d’une société vieillissante à une société âgée a pris environ 60 ans en Australie et en Nouvelle-Zélande et 24 ans au Japon (fig. 1) (2). On estime cependant que cette évolution prendra moins de 20 ans dans les États et Territoires plus jeunes, comme le Viet Nam et la Polynésie française (fig. 1) (2).
WPR/RC71/5 page 14 Annexe Fig. 1. Vitesse du vieillissement dans certains États et Territoires de la Région du Pacifique occidental Source : Population Division of the Department of Economic and Social Affairs of the United Nations Secretariat, World Population Prospects: The 2019 Revision. De nombreux pays qui sont encore considérés comme jeunes ont des sous-populations qui vieillissent rapidement. En Malaisie, par exemple, la sous-population de Sino-Malaisiens vieillit plus rapidement que les Malais et les Indo-Malaisiens. On estime que plus de 16 % des Sino-Malaisiens ont plus de 60 ans, contre 12,15 % pour les Indo-Malaisiens et 9,2 % pour les Malais (4). Aux Philippines, certaines régions se rapprochent de sociétés « vieillissantes » (c’est-à-dire que 7 % de leur population est âgée de 65 ans et plus) comme les Ilocos (6,7 %), les Visayas occidentales (6,3 %) et les Visayas orientales (5,8 %) (fig. 2) (5).
WPR/RC71/5 page 15 Annexe Fig. 2. Proportion de personnes âgées de 65 ans et plus par région – Philippines Source : Bureau des statistiques des Philippines, projections démographiques actualisées sur la base de POPCEN 2015. Au Viet Nam, les personnes de plus de 65 ans représentaient en avril 2019 12,7 % et 12,0 % de la population totale des provinces de Thái Bình et Nam Dinh, qui se rapprochent donc de la définition de sociétés « âgées » (où plus de 14 % de la population est âgée de 65 ans et plus) (fig. 3) (6). La proportion plus élevée de personnes âgées dans ces provinces peut en partie s’expliquer par l’exode rural des jeunes (7). Fig. 3. Proportion de personnes âgées de 65 ans et plus par région – Viet Nam Source : Office général des statistiques, 2019.
WPR/RC71/5 page 16 Annexe 2) Le vieillissement de la population a d’importantes incidences sur la société, mais offre également de nombreuses opportunités aux individus et à la société en général La préparation au vieillissement de la population exige une transformation à long terme de l’ensemble de la société. Cela nécessitera un changement de mentalité aux niveaux individuel et sociétal, ainsi que des investissements, un engagement et une coordination dans tous les secteurs de la société (8), La réunion du Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, tenue en octobre 2019, a identifié les principaux changements suivants dans les sociétés vieillissantes (9) : a) l’augmentation de la charge des MNT et des maladies chroniques, qui exige la transformation des systèmes de santé et le financement accru de la santé (fig. 4) (10), b) la diversité des besoins sociaux et des problèmes de santé des personnes âgées, qui exige des systèmes sociaux et sanitaires souples pour fournir un soutien/des soins en fonction des besoins individuels (par exemple, de la protection sociale et des soins pour les plus vulnérables à la possibilité de participer à la société) ; c) des personnes âgées plus actives et en meilleure santé, en raison de l’allongement de l’espérance de vie et de la réduction des taux de natalité, ce qui nécessite un changement dans le discours sur le vieillissement et la suppression des obstacles à la contribution des personnes âgées à la société ; et d) un plus grand nombre de personnes âgées vivant dans leur communauté, ce qui souligne l’importance du rôle de la communauté pour encourager la participation sociale, notamment en favorisant des environnements amis des aînés pour encourager la participation sociale. Fig. 4. Pourcentage de la charge des MNT par pays dans la Région du Pacifique occidental Source : Institute of Health Metrics and Evaluation, Global Burden of Disease Study 2018. Si le vieillissement de la population nécessite une adaptation de la société, il offre également de nombreuses opportunités au niveau des individus comme des sociétés, car les gens vivent plus longtemps. L’espérance de vie à la naissance augmente dans les États et Territoires de la Région du
WPR/RC71/5 page 17 Annexe Pacifique occidental, comme le montre la figure 5 (2). Les augmentations les plus importantes sont observées dans de nombreux pays jeunes tels que le Cambodge, la République démocratique populaire lao et la Mongolie, tandis que l’espérance de vie dans certains États et Territoires âgés comme le Japon et Hong Kong (RAS de Chine) devrait atteindre près de 90 ans d’ici à 2040. L’allongement de la vie permet d’avoir un plus large éventail d’activités et de centres d’intérêt qui sont importants dans notre vie. La population vieillissante, plus instruite et en meilleure santé, peut apporter à la société des connaissances, une capacité de résolution de problèmes et une expérience accrues. Les personnes âgées contribuent à la société de diverses manières, notamment en se livrant à un travail rémunéré ou non, en s’occupant des membres de leur famille et en transmettant leurs connaissances et traditions aux jeunes générations. Elles contribuent également à l’économie en tant que salariés, consommateurs, investisseurs et prestataires de services sociaux. Fig. 5. Espérance de vie à la naissance dans les États et Territoires de la Région du Pacifique occidental (sans distinction de sexe) Source : Population Division of the Department of Economic and Social Affairs of the United Nations Secretariat, World Population Prospects: The 2019 Revision. 3) S’il faudra du temps pour saisir ces opportunités, une action anticipée permettra aux pays de transformer les défis potentiels en possibilités. L’évolution de la société et l’investissement nécessaires face au vieillissement de la population prennent du temps. Toutefois, l’expérience des pays vieillissants et âgés semble indiquer que ces investissements produiront des rendements importants dans les domaines de la santé et de l’économie.
WPR/RC71/5 page 18 Annexe Amélioration de l’état de santé Certains pays de la Région du Pacifique occidental ont adopté une approche tournée vers l’avenir pour anticiper les besoins émergents et à long terme. Le Japon a ainsi réalisé d’importants investissements pour transformer ses systèmes sanitaire et social depuis la Seconde Guerre mondiale, pour faire face à l’évolution démographique du pays (fig. 6) (11). Fig. 6. Évolution du système japonais de soins de longue durée Source : Nakatani H, Population ageing in Japan: policy transformation, sustainable development goals, universal health coverage, and social determinates of health, 2019. Il a notamment mis en place une assurance maladie universelle en 1961 et une assurance de soins de longue durée en 2000, et investi dans d’importantes campagnes de promotion de la santé auprès de la population, comme celles visant la réduction de la consommation de sel (12). L’important rôle moteur joué par les pouvoirs publics dans les secteurs de la santé et de la santé publique a contribué à améliorer sensiblement l’espérance de vie des Japonais. Selon une étude, la vitesse de marche des Japonais et des Japonaises âgés de 65 à 79 ans a nettement augmenté entre 1998 et 2018. La vitesse de marche des personnes âgées de 75 à 79 ans est aujourd’hui comparable à celle des personnes âgées de 65 à 69 ans il y a 20 ans (fig. 7) (13).
WPR/RC71/5 page 19 Annexe Fig. 7. Vitesse de marche des personnes âgées – Japon (mètres/minute) Source : Ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie, Japon, 2018. Des études réalisées en Europe occidentale et aux États-Unis semblent indiquer que l’incidence de la démence est restée stable ou a diminué entre la fin des années 1980 et le début des années 2010, probablement en raison de l’amélioration de l’état de santé tout au long de la vie et d’un meilleur accès à l’éducation, à la nutrition et aux services de santé (14). Coût des soins de santé Les données disponibles semblent également indiquer que l’investissement dans la santé des personnes âgées peut limiter l’augmentation des dépenses de santé. Selon une analyse de l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé, un partenariat intergouvernemental hébergé par l’OMS et spécialisé dans le développement des systèmes de santé, la croissance des dépenses de santé liée au vieillissement de la population des pays de l’Union européenne et du Japon sera insignifiante jusqu’en 2060, et se chiffrera à moins de 1 % par an, soit nettement moins que d’autres facteurs tels que l’augmentation des prix et l’innovation. Ce coût relativement faible est lié à l’amélioration de la santé des personnes âgées dans ces pays et pourrait être réduit davantage en promouvant un vieillissement en bonne santé plus tôt dans la vie (15). Avantage économique Différentes analyses ont confirmé les retombées économiques positives des investissements dans la santé et la santé publique, car ils améliorent la capacité des personnes à contribuer à la société. Il a été suggéré que l’investissement du Japon dans la lutte contre la tuberculose et les parasitoses, dans les années 1950 et 1960, a contribué à la croissance économique de l’après-guerre (11). Les données indiquent une corrélation entre l’amélioration de l’état de santé et l’augmentation des taux d’activité et des revenus (16). En outre, l’amélioration de la santé au niveau de la population réduirait la dépendance aux soins et permettrait ainsi aux personnes qui fournissent actuellement des soins informels de rechercher des emplois plus formels (17). Les personnes qui sont en meilleure santé sont également plus disposées à investir dans le développement de leurs compétences et leurs capacités pour avoir une vie plus longue et plus productive (18). Parallèlement, l’investissement dans le vieillissement en bonne santé et la création d’opportunités permettant aux personnes âgées de participer activement à la société peuvent être bénéfiques pour la
WPR/RC71/5 page 20 Annexe société dans son ensemble. Selon une simulation de l’effet du vieillissement de la population sur la croissance économique, réalisée par l’Observatoire, une augmentation de la population active âgée est en général fortement associée à un ralentissement de la croissance économique (19). Mais une analyse de suivi a révélé qu’une amélioration de la santé de 5 %, fondée sur l’amélioration des années vécues avec une incapacité, chez les personnes âgées de 55 à 69 ans pourrait favoriser la croissance du produit intérieur brut en améliorant la productivité des personnes de cette tranche d’âge. De nombreux pays connaissent également une contraction de la main-d’œuvre en raison du vieillissement de la population et de la baisse du taux de natalité. Mais des personnes âgées en meilleure santé et plus actives peuvent contribuer à la stabilisation de la main-d’œuvre. Le Japon a par exemple connu une forte diminution de la population âgée de 15 à 64 ans. Mais le nombre d’actifs était plus élevé en 2018 qu’en 1990, en grande partie en raison de l’augmentation de la participation au marché du travail des plus de 65 ans (fig. 8) (20,21). Cette observation a d’importantes conséquences pour de nombreux « jeunes pays » de la Région qui s’attendent à une diminution de la population âgée de 15 à 64 ans au cours des prochaines décennies. Fig. 8. Nombre de personnes actives entre 1990 et 2018 (15-64 ans, et plus de 65 ans) 7000 9000 nombre de personnes actives 6800 population totale (15 - 64) 8500 6600 8000 6400 7500 (10 000) (10 000) 6200 6000 7000 5800 6500 5600 6000 5400 5200 5500 5000 5000 15 - 64 (labour workforce) 65+ (labour workforce) 15 - 64 (total population) Source : Statistics Bureau of Japan, Current Population Estimates and Labour Force Survey, 2019. La nécessité de prendre des mesures pour faire face au vieillissement de la population est encore plus évidente aujourd’hui, compte tenu de la pandémie de COVID-19 et des transformations sociétales qu’elle a déclenchées. Les personnes âgées ont été touchées de manière disproportionnée, directement par la menace de la maladie, et indirectement par ses conséquences sociales et économiques (22). Bien que toutes les tranches d’âge soient exposées au risque de contracter la COVID-19, les personnes âgées sont davantage exposées à de plus graves complications ainsi qu’à la mort. Les résidents des établissements de soins de longue durée ont été particulièrement touchés, et représentent dans de nombreux pays européens 30 à 60 % des cas de COVID-19 recensés (23). En outre, les mesures de santé
WPR/RC71/5 page 21 Annexe publique, dont l’éloignement physique, mises en œuvre pour freiner la propagation de la COVID-19 peuvent exacerber les vulnérabilités sociales de certaines personnes âgées, comme l’insécurité des revenus, le risque de violence et l’isolement social. Ces vulnérabilités ont également des incidences importantes sur la santé physique et mentale des personnes âgées. La COVID-19 a mis en évidence les lacunes dans les soins aux personnes âgées et a sensibilisé le public à la nécessité d’améliorer le soutien aux populations vieillissantes. Elle a ainsi confirmé l’importance de prendre des mesures précoces tout en donnant aux pays l’occasion de prioriser les mesures visant à améliorer la santé et le bien-être des personnes âgées, et en créant une dynamique de collaboration intersectorielle en faveur du vieillissement en bonne santé.
WPR/RC71/5 page 22 Annexe 2. Plan d’action régional Le plan d'action régional vise à aider les États Membres à concrétiser la vision d'un vieillissement en bonne santé, à savoir des adultes âgés en meilleure santé et jouissant d’un plus grand bien-être dans le Pacifique occidental qui s'épanouissent et contribuent à la société, grâce à la mise en œuvre de mesures prises en ce sens. Le plan est sous-tendu par une approche multisectorielle, tournée vers l'avenir et prenant en compte toute la durée de la vie, dans une optique d'équité et englobant, dans la mesure du possible, les acquis existants. Il recommande une transformation sociale et sanitaire, l'adoption de soins intégrés à base communautaire, de technologies et d'innovations, et soutient la recherche, le suivi et l'évaluation. Fig. 9. Aperçu du Plan d’action régional pour le vieillissement en bonne santé Source : Organisation mondiale de la Santé.
WPR/RC71/5 page 23 Annexe Vision : Les personnes âgées de la Région du Pacifique occidental sont en meilleure santé et peuvent ainsi s’épanouir et contribuer à leurs sociétés (« Transformer l’argent en or ») Fig. 10. L’investissement dans le vieillissement en bonne santé permet aux personnes âgées de contribuer à la société Source : Organisation mondiale de la Santé. L’OMS définit le vieillissement en bonne santé comme « le processus qui développe et entretient les aptitudes fonctionnelles, permettant d’accéder au bien-être à un âge avancé » (24). Les aptitudes fonctionnelles correspondent à l’interaction entre les capacités intrinsèques d’un individu et son environnement, y compris son domicile, sa communauté et la société en général. Il s’ensuit que la promotion du vieillissement en bonne santé couvre non seulement la promotion de la santé des personnes âgées, mais aussi leur participation sociale continue. Le présent Plan d’action fournit aux États Membres des orientations pour se préparer à une société vieillissante active dans laquelle les personnes âgées peuvent rester en bonne santé et continuer d’être impliquées.
WPR/RC71/5 page 24 Annexe Principes directeurs 1) Tourné vers l’avenir (analyse rétrospective) La préparation au vieillissement de la population exige un engagement à long terme et la transformation des systèmes sanitaires et sociaux. L’analyse rétrospective consiste à avoir un objectif ou une vision à long terme et à identifier les mesures permettant de s’en rapprocher (25). Elle permet d’aborder des problèmes complexes et de mettre en œuvre des mesures durables et intersectorielles pour changer les choses. 2) Approche tout au long de la vie L’état de santé des personnes âgées est déterminé par le cumul de leurs états de santé et de leurs expositions environnementales sur l’ensemble de leur vie. Par exemple, la santé et le niveau socioéconomique pendant l’enfance ont été associés à la santé et aux comportements de santé plus tard dans la vie (26–29). L’adoption de comportements favorables à la santé à un plus jeune âge, comme l’activité physique ou le sevrage tabagique, peut avoir un impact sur la santé et les comportements de santé plus tard dans la vie (30,31). Il est donc important de promouvoir la santé plus tôt dans la vie et d’éliminer les obstacles à l’adoption de comportements sains pour que les individus vieillissent en bonne santé. 3) Équité et genre On entend par équité l’absence de différences évitables ou remédiables parmi des groupes de personnes, que ceux-ci soient définis selon des critères sociaux, économiques, démographiques ou géographiques. Les iniquités en santé tiennent en grande partie aux disparités des conditions dans lesquelles les gens vivent, apprennent, grandissent et vieillissent (32). Ces conditions, souvent désignées « déterminants sociaux de la santé », peuvent influencer la santé et les aptitudes fonctionnelles des personnes âgées. Elles comprennent : 1) le contexte général reflétant les aspects structurels, culturels, naturels et fonctionnels d’un système social, qui contribuent à la répartition inégale des ressources au sein de la société ; et 2) le niveau socioéconomique (par exemple, l’éducation, l’appartenance ethnique, le sexe, la profession, la richesse, le lieu de résidence) (33). Le sexe est un autre déterminant important de la santé qui a une incidence sur le vieillissement en bonne santé. Les différences d’espérance de vie selon le sexe sont bien documentées : à l’échelle mondiale, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. En 2017, l’espérance de vie à la naissance était de 70,2 ans pour les hommes et de 74,7 ans pour les femmes (34). Mais les femmes ont tendance à être en moins bonne santé tout au long de leur vie et à connaître des taux de pauvreté plus élevés (8). Qui plus est, on attend souvent des femmes qu’elles assument le rôle d’aidantes pour les personnes âgées, avec les incidences que cela peut avoir sur leur bien-être et d’autres responsabilités, comme le travail rémunéré (8). 4) Approche plurisectorielle La santé et le bien-être des personnes âgées sont déterminés par l’interaction complexe de facteurs qui s’accumulent tout au long de leur vie, notamment les conditions politiques, sociales, économiques et environnementales qui, pour l’essentiel, ne relèvent pas du secteur de la santé (8,35). L’OMS préconise que le secteur de la santé prône des approches de la santé impliquant l’ensemble des pouvoirs publics et de la société (25). Pour ce faire, le secteur de la santé doit identifier les scénarios gagnant-gagnant, en
WPR/RC71/5 page 25 Annexe alignant les objectifs de santé sur ceux des autres secteurs et en aidant ces secteurs à justifier les changements/investissements à l’aide de données sur les bienfaits pour la santé. De nombreuses communautés désignées « amies des aînés » par l’OMS ont adopté une approche multisectorielle pour concevoir des communautés qui valorisent les contributions des personnes âgées et facilitent leur accès à tous les aspects de la vie communautaire. Par exemple, la municipalité d’East Gippsland, dans l’État de Victoria, en Australie, a élaboré une stratégie pour des communautés amies des aînés (2017-2030) en collaboration avec des organisations et des services communautaires qui soutiennent les personnes âgées, les membres de la communauté, les entreprises, les services de santé, le ministère de la Santé et des Services sociaux, ainsi que les éducateurs, dans le cadre de réunions et de discussions régulières (36). 5) Exploiter les actifs existants Une approche du développement communautaire fondée sur les actifs permet de tirer parti des atouts et des ressources de la communauté pour relever les défis locaux (37). Cette approche, qui s’inscrit dans le cadre du modèle de l’OMS pour le développement de communautés amies des aînés, tire parti de la culture, des compétences, des connaissances, des ressources et des structures locales pour développer des innovations sociales visant à améliorer la qualité de vie des membres de la communauté (37,38). Cette approche, qui s’inscrit dans le cadre du modèle de l’OMS pour le développement de communautés amies des aînés, tire parti de la culture, des compétences, des connaissances, des ressources et des structures locales pour développer des innovations sociales visant à améliorer la qualité de vie des membres de la communauté (39). La Thaïlande fait par exemple appel à des volontaires communautaires pour développer de nouveaux programmes de gestion des soins pour les personnes âgées (40). Dans de nombreux États et Territoires de la Région du Pacifique occidental, dont les Philippines et le Viet Nam, les membres de la famille continuent de jouer un rôle important dans la fourniture de soins de longue durée aux personnes âgées (fig. 11) (41,42). Fig. 11. Relation entre l’aidant principal et les personnes âgées par sexe Source : Cruz GT, Cruz CJP, Yasuhiko S, Ageing and Health in the Philippines, 2019; Giang L, Viet Nam Aging Survey (VNAS), 2011.
WPR/RC71/5 page 26 Annexe Objectifs Objectif 1 : Transformer les sociétés dans leur ensemble pour promouvoir un vieillissement en bonne santé, grâce à la compréhension des incidences du vieillissement de la population Contexte Le vieillissement de la population représente une opportunité importante pour les personnes âgées de contribuer à la société. Le vieillissement en bonne santé ne consiste pas simplement à fournir de meilleurs soins de santé aux personnes âgées ou à améliorer leur bien-être en leur apportant un soutien financier et social. Il s’agit de permettre aux personnes âgées d’optimiser leurs aptitudes fonctionnelles, notamment en répondant à leurs besoins essentiels, en apprenant et en prenant des décisions, en établissant et en entretenant des relations, en se déplaçant (mobilité) et en apportant une contribution à leur famille, à leur communauté et à la société (8). Pour réaliser pleinement le potentiel des personnes âgées, les décideurs doivent comprendre les incidences sociétales complexes du vieillissement de la population et formuler un plan intersectoriel visant à transformer la société (43). Il sera également nécessaire d’atténuer les stéréotypes négatifs, les préjugés et la discrimination à l’égard des personnes âgées et du vieillissement (« âgisme ») (44). L’âgisme peut prendre la forme d’une discrimination manifeste par voie législative ou politique, ou d’interactions avec les personnes âgées. Il peut également prendre la forme d’idées erronées concernant les personnes âgées, qui peuvent contribuer à la détérioration de leur santé (44). L’âgisme existe également dans le secteur de la santé, à la fois implicitement et explicitement, par exemple par le refus d’accès aux services de santé ou l’exclusion des activités de recherche, y compris des essais cliniques pour les maladies liées à l’âge (45-47). Aussi, les marqueurs précoces de la diminution des capacités intrinsèques, tels que la réduction de la vitesse de marche ou de la force musculaire, sont considérés comme un « vieillissement normal » et reçoivent rarement l’attention qu’ils méritent (44). Orientation stratégique 1) Comprendre les incidences générales du vieillissement de la population Si l’on admet que le vieillissement de la population a des incidences sur la société au-delà du secteur de la santé, chaque pays devra faire des projections démographiques, réfléchir à différents scénarios et évaluer les incidences potentielles sur son système social, puis s’adapter en conséquence. Les décideurs de divers secteurs devraient s’entendre sur une vision à long terme de la société tenant compte des projections, et travailler à rebours pour identifier les mesures devant être prises aujourd’hui pour assurer l’avenir souhaité. Il est particulièrement important que tous les secteurs – tels que la santé, le bien-être, le logement, les transports et le travail – parviennent à un consensus sur la vision à long terme favorable à un vieillissement en bonne santé, qui va au-delà de la simple fourniture de services de soins de santé et d’aide sociale aux personnes âgées. 2) Transformation des politiques entre les secteurs pour garantir des politiques adaptées aux besoins des personnes âgées Dans de nombreux pays, les politiques reposent souvent sur des idées traditionnelles sur le parcours de vie, selon lesquelles l’éducation, l’emploi et la retraite sont censés avoir lieu à des périodes déterminées de la vie (48). Ces politiques limitent souvent les possibilités offertes aux personnes âgées. Les pays sont
WPR/RC71/5 page 27 Annexe encouragés à revoir les politiques susceptibles de créer des obstacles pour les personnes âgées et à les réformer pour leur permettre de continuer de participer à la société. a. Législation et politiques de lutte contre l’âgisme : Les pays sont encouragés à adopter des lois visant à prévenir la discrimination fondée sur l’âge, ou à renforcer leur application, et à revoir les politiques existantes pour éviter ce type de discrimination. Par exemple, tous les pays de l’Union européenne sont tenus de mettre en œuvre la Directive-cadre sur l’égalité en matière d’emploi, qui interdit la discrimination sur le lieu de travail, y compris la discrimination fondée sur l’âge (48). De même, aux États-Unis d’Amérique, la loi de 1967 sur la discrimination fondée sur l’âge dans l’emploi interdit la discrimination des personnes de plus de 40 ans sur le lieu de travail, et peut contribuer à des taux d’activité élevés chez les personnes de plus de 65 ans (48). b. Politiques d’emploi et de retraite i. Envisager des politiques d’emploi souples : Dans de nombreux pays, les personnes âgées affrontent des obstacles pour participer au marché du travail. Au Japon, par exemple, les politiques de retraite obligatoire découragent les employeurs de conserver leurs employés au-delà de l’âge de la retraite (49). Selon les estimations, ces politiques réduisent de 20 % la probabilité d’emploi des hommes de 60 à 69 ans (48). Étant donné que l’emploi est un déterminant important de la santé (50-52), le secteur de la santé pourrait préconiser des politiques d’emploi plus souples, notamment la retraite partielle, le travail à temps partiel ou le travail indépendant, pour aider les personnes âgées désirant rester dans la vie active (48). ii. Inciter les employeurs à conserver les travailleurs âgés : Les mesures possibles comprennent des incitations à former les travailleurs âgés ainsi que des exonérations fiscales pour les embaucher et les protéger (48). c. Sécurité sociale : Les personnes qui vieillissent et prennent leur retraite ne peuvent plus compter sur les revenus de leur travail et ont donc besoin d’un soutien financier supplémentaire (53). La protection sociale des personnes âgées comprend des prestations en nature et en espèces. Les prestations en nature peuvent inclure des subventions au logement et à l’énergie ainsi qu’un accès abordable aux services essentiels tels que les services de santé et les soins de longue durée (48,53). Il est toutefois important que les systèmes publics de retraite ne découragent pas les personnes âgées de travailler. Par exemple, le système public de retraite japonais réduit les prestations des travailleurs qui ont droit à une pension, ce qui peut décourager les gens de travailler au-delà de l’âge de la retraite (49). d. Planification de la retraite : La planification de la retraite passe par de bonnes décisions d’épargne et d’investissement tout au long de la vie, ce qui peut contribuer à la sécurité financière des personnes âgées (54). Les décideurs ont un rôle important à jouer pour renforcer l’alphabétisation financière en offrant aux jeunes une éducation financière pour les sensibiliser davantage aux risques et aux opportunités connexes et leur permettre de faire des choix plus éclairés afin d’améliorer leur bien-être financier à long terme. 3) Sensibilisation pour prévenir l’âgisme et créer une culture positive autour du vieillissement Les attitudes négatives à l’égard des personnes âgées persistent, malgré leur diversité et les nombreuses contributions qu’elles apportent à la société. La Décennie pour le vieillissement en bonne santé de l’OMS préconise la prévention des stéréotypes (notre façon de penser), des préjugés (les sentiments que nous éprouvons) et de la discrimination (la façon dont nous agissons) à l’encontre de personnes en raison de leur âge, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé et le bien-être des personnes âgées (55).
WPR/RC71/5 page 28 Annexe Ces objectifs ne pourront être atteints que grâce au renforcement des capacités, à des actions de sensibilisation et à des campagnes visant à changer les perceptions négatives des personnes et des sociétés concernant le vieillissement et les personnes âgées. Actions recommandées Pour les États Membres Pour l’OMS • Mettre en place un mécanisme multisectoriel • Aider les États Membres à revoir les pour examiner l’évolution démographique du politiques pertinentes et à fournir des pays et évaluer ses incidences sur les éléments d’information pour plaider en différents secteurs. faveur de la révision des politiques, le cas • Identifier et examiner les politiques, y échéant. compris la législation et les mécanismes • Fournir des matériels qui offrent une d’application associés, qui créent des représentation positive du vieillissement en obstacles pour les personnes âgées, vue de leur utilisation dans les campagnes notamment l’accès à la santé, à l’emploi, à publiques. l’apprentissage et à la participation sociale. • Favoriser des représentations plus positives du vieillissement grâce aux médias et à des campagnes de sensibilisation à l’âgisme ainsi qu’à la prévention de la discrimination fondée sur l’âge. • Faciliter la participation des personnes âgées à la prise de décision à tous les niveaux en utilisant des outils et des approches communautaires participatives (55,56). Des groupes thématiques rassemblant des personnes âgées pourront être organisés à cet effet. • Soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de formation pour lutter contre l’âgisme dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’emploi et autres, notamment en fournissant des informations sur les mythes et les réalités du vieillissement. o Créer des opportunités qui soutiennent et améliorent les aptitudes des personnes âgées et réduisent l’âgisme auto-infligé • Accroître les possibilités de relations intergénérationnelles afin d’améliorer les attitudes des jeunes à l’égard du vieillissement et de lutter contre les stéréotypes négatifs. Objectif 2 : Transformer les systèmes de santé pour répondre aux besoins de santé de chaque individu tout au long de sa vie grâce à la prestation coordonnée des services de santé et autres nécessaires Contexte L’état de santé et les aptitudes fonctionnelles des personnes âgées sont en grande partie déterminés par le cumul de leurs problèmes médicaux, de leurs comportements individuels et de leurs environnements
WPR/RC71/5 page 29 Annexe sociaux sur l’ensemble de leur vie. Il s’ensuit que le soutien au vieillissement en bonne santé va au-delà du simple traitement des maladies chez les personnes âgées ; il nécessite la création d’environnements favorables et la promotion de comportements sains à tout âge pour améliorer la santé tout au long de la vie. L’OMS préconise une approche du vieillissement en bonne santé tout au long de la vie, reposant sur la prise de mesures précoces, lorsque les capacités sont élevées et stables, afin de promouvoir les capacités fonctionnelles et de prévenir leur déclin ou leur perte plus tard dans la vie (fig. 12) (48). Fig. 12. Cadre de santé publique pour le vieillissement en bonne santé : mesures de santé publique possibles tout au long de la vie Source : Organisation mondiale de la Santé, Rapport mondial sur le vieillissement et la santé, 2015. En outre, l’évolution démographique déplacera la charge de morbidité des maladies transmissibles vers les MNT et d’autres maladies chroniques, d’où le besoin d’accorder une importance accrue à la diminution des capacités intrinsèques d’une grande partie de la population. Cette charge de morbidité vient s’ajouter à celle des maladies transmissibles qui continue de peser sur certaines parties de la Région (25). Les systèmes de santé existants ont tendance à adopter une approche centrée sur une seule maladie et un seul épisode, qui ne permet pas de répondre pleinement aux besoins actuels et futurs des populations. L’évolution constante des schémas de morbidité fait qu’il est souvent difficile d’établir une distinction claire entre les personnes en bonne santé et les malades (fig. 13) (57). La prévention des MNT ainsi que la gestion des maladies chroniques et des morbidités multiples au sein des populations nécessitent des changements dans les comportements individuels et les facteurs sociaux et environnementaux, notamment une participation accrue des individus et des communautés dans la promotion de la santé. Il est donc important de maximiser l’adoption des autosoins et des comportements préventifs. Les services de soins et de traitement devraient être personnalisés, car l’état de santé, les préférences, la situation sociale et les conditions environnementales varient selon les personnes.
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