Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme - Les nouveaux paysages de l'énergie solaire Mémoire fin d'études, soutenu le 21/06/19 - hypotheses.org
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2019 Directeur de mémoire : Jean-Noël CONSALES Etudiante : Adeline MOULY Les nouveaux paysages de l’énergie solaire [Mémoire fin d’études, soutenu le 21/06/19] Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional – Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
1 Illustration de couverture : Page Figure 1 : Parc photovoltaïque à Tavernes (Auteur : Adeline Mouly) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
Remerciements Ce mémoire est le résultat d’une réflexion établie sur plusieurs mois, depuis mon arrivée en PACA en août 2018, jusqu’au stage de fin d’études au sein du service développement photovoltaïque de l’entreprise ENGIE Green. La majorité de ce travail a été réalisé en parallèle des cours grâce aux lectures qui m’ont permis de m’immerger dans le monde de l’énergie et d’en acquérir le vocabulaire. Les visites de sites, avant et pendant mon stage, m’ont permis de confronter mes idées à la réalité du terrain. Par la suite, le stage m’a permis de donner une vision plus objective et concrète à mes écrits. Néanmoins, un regret persiste dans le fait de ne pas avoir pu profiter davantage de mon expérience au sein d’ENGIE Green pour donner une vision plus approfondie à la réflexion entamée dans ce travail. En outre, diverses personnes m’ont ainsi accompagné tout au long de ce mémoire. Je tiens donc à remercier Jean-Noel Conzales et Benoit Romeyer, enseignants à l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence, pour leurs conseils et leur soutien lors de cette année. Je remercie également Joris Masafont, doctorant à l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Marseille pour son regard avisé et ses encouragements lors de ces derniers mois. Je remercie enfin mes collègues de l’équipe de développement photovoltaïque ENGIE Green à Rousset, pour l’accueil, la sympathie, le temps et la pédagogie qu’ils me portent. Merci à Aline, Céline, Julien, Laurent, Ludmila, Olivier, Romain et Vincent. 2 Page Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
Liste des abréviations ABF = architecte des bâtiments de France, a pour mission de veiller à l’application des législations sur l’architecture, les sites, les monuments historiques et leurs abords. Ademe = Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie AIE = Agence internationale de l'énergie CDNPS = Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites EBC = Espace Boisé Classé EnR = Energies renouvelables EPCI = Établissement public de coopération intercommunale GES = Gaz à effet de serre Ktep = Kilo tonne d’équivalent pétrole KWh = kilowatt-heure Mtep = Million de tonnes équivalent pétrole MW = Mégawatt MWc = Mégawatt crête ONG = Organisation non gouvernementale ONU = Organisations des Nations unies PC = Permis de Construire PCAET = Plan Climat Air Energie Territorial PCET = Plan climat énergie territorial PIB = Produit intérieur brut PLU = Plan local d’urbanisme PNR = Parc Naturel Régional PNUE = Programme des Nations unies pour l'environnement POPE = Programmation fixant les Orientations de la Politique Énergétique PPE = Programmation pluriannuelle de l’énergie PPI = Programmation pluriannuelle des investissements 3 Page RUP = Région ultrapériphérique Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
SAR = Schéma d’aménagement régional SCOT = Schéma de cohérence territoriale SRCAE = Schéma Régional Climat Air Energie SRE = Schéma régional éolien UE = Union européenne 4 Page Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
Contenu Remerciements...................................................................................................................................................................... 2 Liste des abréviations ......................................................................................................................................................... 3 Introduction............................................................................................................................................................................ 7 La transition énergétique, concept clef pour un futur soutenable ... 8 1/ Un modèle énergétique instable et nuisible ........................................................................................................ 8 a/ Un système basé sur le fossile à l’origine d’un avenir incertain ............................................. 8 b/ L’évolution du climat, problématique fondamentale dans le développement des sociétés....10 c/ Vers un changement de modèle nécessaire ........................................................................12 2/ Une transition énergétique multi-scalaire......................................................................................................... 14 a/ Un accord international indispensable menée par une Europe moteur ................................14 b/ Un engagement national fort pour une politique énergétique .............................................16 c/ La montée en puissance des autorités locales et des territoires ...........................................18 3/ Les énergies renouvelables au cœur de la transition énergétique........................................................... 20 a/ Des énergies produites à partir de ressources naturelles.....................................................20 b/ Les filières renouvelables vertueuses mais pas sans inconvénients ......................................22 c/ La situation en France .......................................................................................................24 Les nouveaux paysages de l’énergie ................................................... 26 1/ Les énergies renouvelables liées au paysage .................................................................................................... 26 a/ La notion de paysage énergétique .....................................................................................26 b/ Des paysages énergétiques en transformation permanente ................................................28 c/ La prise en compte croissante du paysage dans les documents d’urbanisme ........................30 2/ L’énergie solaire : un fort potentiel mais pas sans contrainte ................................................................... 32 a/ Le photovoltaïque, une énergie qui s’est démocratisée .......................................................32 b/ Différentes implantations possibles ...................................................................................34 c/ Les centrales photovoltaïques au sol pour assurer un développement rapide de la filière .....36 3/ Les exigences à l’implantation de centrales photovoltaïques au sol....................................................... 38 a/ La difficile recherche de foncier .........................................................................................38 b/ L’élaboration des projets basée sur un temps long et la participation d’acteurs multiples.....40 5 Page c/ Des projets impactant un bien commun : le paysage ...........................................................42 Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
Le projet de paysage, un levier possible pour les projets solaires .. 44 1/ Le paysage, une prise en compte informelle, passée au second plan..................................................... 44 a/ Des enjeux de biodiversité traduits par des zonages environnementaux contraignants.........44 b/ Les projets solaires pas destinés à utiliser les territoires agricoles........................................46 c/ Des paysages de plus en plus impactés pourtant pas déterminants dans le choix des sites ....48 2/ Vers une conception positive .................................................................................................................................. 50 a/ Approche dynamique ........................................................................................................50 b/ Approche visuelle .............................................................................................................52 c/ Approche sociale...............................................................................................................54 3/ Retour sur expérience de trois parcs photovoltaïques en PACA............................................................... 55 a/ Charleval : un projet en continuité urbaine (Bouches-du-Rhône) .........................................56 b/ Gréoux-les-Bains : un projet en milieu naturel boisé (Alpes de Haute Provence)...................58 c/ La Verdière : un projet en frange périurbaine (Var) .............................................................62 Conclusion :.......................................................................................................................................................................... 65 Tableau des figures........................................................................................................................................................... 68 Bibliographie ....................................................................................................................................................................... 70 Annexe ................................................................................................................................................................................... 72 Mieux comprendre l’évolution du photovoltaïque : des conditions de financement de moins en moins avantageuses..............................................................................................................72 6 Page Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
Introduction La transition énergétique est une formule récente. En France, elle émerge dans le débat public à la suite du Grenelle de l’environnement et a abouti en août 2015 à une loi nommée « transition énergétique pour la croissance verte ». Le principe de base est le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non renouvelables vers un bouquet énergétique basé sur des ressources renouvelables. Cette d’efficacité énergétique passe notamment par la diversification des sources d’énergie via la promotion d’un « mix énergétique » et par l’exploitation de ressources naturelles telles que le soleil, la terre, le vent ou encore les ressources en eau. Ces énergies constituent une richesse redécouverte pour de nombreux territoires en perte d’attractivité, notamment en zone rurale. En PACA, le taux d’ensoleillement exceptionnel a permis la réalisation de nombreuses centrales photovoltaïques au sol. Leur développement particulièrement rapide pendant les années 2000, a subi un ralentissement en 2010 avec l’apport d’une règlementation plus contraignante et plus réfléchie, posant notamment la question du paysage. En effet, cette transition énergétique engage de fait une transition paysagère. Elle transforme profondément le paysage tel qu’il est vu et vécu par les habitants, touristes et divers acteurs du territoire. Elle met en jeu non seulement le cadre de vie, mais aussi les modes de vie. Ainsi, le paysage au même titre que la biodiversité, ou l’environnement est une composante essentielle de ce changement. Et pourtant, il est plus souvent question de géographique, de technique, ou même de politique, que directement de paysage… A ce titre, quelle est la place faite au paysage dans la transition énergétique ? Comment anticiper l’impact paysager des projets solaires et notamment en PACA avec l’implantation croissante des centrales photovoltaïques au sol ? La thématique de ce mémoire sera donc d’exposer plus finement les bases de la transition énergétique afin de comprendre ce qui motivent l’implantation croissante de centrales photovoltaïques. Mais surtout, il s’agira de saisir le lien entre l’insertion de ces espaces industrialisés et le projet de paysage. Ainsi, dans un premier temps, nous essaierons de comprendre les enjeux, les objectifs et les politiques de la transition énergétique aux différentes échelles. Puis, nous définirons la notion de paysage énergétique ainsi que les diverses dynamiques et contraintes liées à l’énergie photovoltaïque. Enfin, nous nous 7 intéresserons au photovoltaïque au sol en PACA et appliquerons une démarche multiscalaire Page de « conception positive » pour analyser trois études de cas. Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
La transition énergétique, concept clef pour un futur soutenable 1/ Un modèle énergétique instable et nuisible a/ Un système basé sur le fossile à l’origine d’un avenir incertain Les progrès que l’humanité a connu durant les - Une extraction généralement difficile et de deux derniers siècles n’auraient jamais eu lieu ce fait, plus coûteuse (les gisements les plus sans la découverte d’une source d’énergie qui faciles d’accès ont déjà été exploités) est celle de la combustion des énergies - Une inadéquation entre les zones de fossiles. Celle-ci est produite à partir de composés issus de la décomposition production et les zones de consommation, ce qui implique la dépendance des pays sédimentaire des matières organiques, principalement composée de carbone. consommateurs envers les pays producteurs, un risque de tensions géopolitiques et une En effet, notre modèle de consommation insécurité sur l'approvisionnement 2 actuel repose essentiellement sur l’usage des énergies non renouvelables que sont le L’Histoire de l’énergie a été fortement pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium. De marquée par des chocs brutaux tels que des hausses de prix du pétrole, des accidents plus, ces ressources présentent de nombreux avantages : elles sont peu coûteuses, et nucléaires, ainsi que des ruptures surtout, abondantes et facilement d’approvisionnement en gaz et en électricité. exploitables. Cependant, les réserves Le « premier choc pétrolier » s’est structuré d’énergies fossiles sont polluantes et en 1973 lorsque les États producteurs du monde arabe annoncèrent un embargo contre deviennent de plus en plus limitées. « Une grande partie de l’énergie utilisée aujourd’hui les pays soutenant Israël. En un an, le prix du baril fut multiplié par quatre. La révolution dans le monde (plus de 80 %) provient de gisements combustibles fossiles (charbon 28.1 iranienne en 1978 puis la guerre Iran-Irak en %, pétrole 31.7 %, gaz 21.6 %) ou d’uranium 1980 provoquèrent le « deuxième choc (4.9 %). » 1 Ces gisements qui se sont pétrolier », avec un doublement du prix. constitués au fil de l’évolution géologique sont Depuis ces évènements, le baril monte progressivement. Outre l’instabilité des prix épuisables et ont généré un contexte à la fois d’urgence et d’incertitudes. des énergies fossiles, l’avenir de l’énergie nucléaire reste lui aussi, incertain. Le nucléaire Les gisements d’énergies fossiles ont par n’est pas une énergie inépuisable (mines ailleurs d’autres caractéristiques qui d’uranium limitées) et pas une énergie propre induisent : (production de déchets à impact négatif sur l’environnement). Les avantages du nucléaire (production énergétique continue, problème 1Article : 8 https://www.connaissancedesenergies.org/les - 2Article : http://www.notre- Page chiffres-cles-de-lenergie-dans-le-monde-170926 planete.info/ecologie/energie/ Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
du réchauffement global réduit…) ont été suivantes pour le démantèlement des remis en cause par le risque d’accident installations nucléaires et le stockage des réévalué depuis Fukushima en 2011 (faisant déchets radioactifs. suite à celui de Tchernobyl en 1986), par la hausse des coûts des nouvelles centrales ainsi que par les coûts légués aux générations 9 Figure 2 : Répartition de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2015 (source : Connaissance des Page Énergies, https://www.connaissancedesenergies.org/les-chiffres-cles-de-lenergie-dans-le-monde-170926) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
b/ L’évolution du climat, problématique fondamentale dans le développement des sociétés Selon les projections de 2050, la population l’augmentation de la population mondiale et mondiale qui s’élève actuellement à 7,6 celle de la consommation énergétique. Quand milliards devrait atteindre 8,6 milliards en ils brûlent, tous les combustibles fossiles, tels 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en que le charbon, le pétrole et le gaz naturel 2100. 3 Les nouvelles projections incluent des produisent des polluants. Certains de ces chiffres significatifs pour les pays émergents. polluants, comme l’anhydride carbonique ou La Chine (avec 1,4 milliard d’habitants) et gaz carbonique, agissent comme une l’Inde (1,3 milliard d’habitants) restent les couverture chauffante autour de notre deux pays les plus peuplés, représentant planète et provoquent ce que l’on appelle l’ respectivement 19% et 18% de la population «effet de serre». L’atmosphère retient plus mondiale totale.4 d’énergie, provoquant ainsi une augmentation La consommation d’énergie par habitant dans des températures sur la terre. Les émissions ces pays aura peu à peu triplé. Rappelons le de dioxyde de carbone (CO2) dues à l'énergie fait que l’énergie ne soit pas à la portée de en 2017 sont estimées à 36,8 milliards de tout le monde. En effet, Une personne sur tonnes6, dont 41 %7 est due à la production sept n’a pas accès à l’électricité dans le d’électricité liée à la combustion du charbon, monde 5 et ne peut donc pas profiter du par le pétrole et par le gaz naturel. confort, de la mobilité et de la productivité de l’énergie moderne. Par ailleurs, d'après le 4e rapport du Groupe En effet, la croissance de la consommation d'experts intergouvernemental sur l'évolution sera en grande partie tirée par les pays du climat (GIEC), créée par l’Organisation des émergents, dont certains, comme la Chine ou Nations Unies (ONU), "le réchauffement du l’Inde, connaissent une croissance climat ne fait aucun doute et est désormais économique très importante. Or, ces grands attesté par l'augmentation observée des utilisent essentiellement des centrales à températures moyennes de l'air et de l'océan, charbon pour produire leur électricité. la fonte généralisée de la neige et de la glace et l'augmentation du niveau moyen de la Les énergies actuellement exploitées génèrent mer". Ainsi, la température moyenne à la dans leur grande majorité des conséquences surface du globe a déjà augmenté de + 1,1°C environnementales et ce, en parallèle avec depuis l'époque préindustrielle. Ce réchauffement climatique s’est imposé dans 3Rapport de l’ONU juin 2017, les années 90, comme une composante https://www.un.org/development/des a/fr/new nouvelle de la problématique énergétique et, s/population/world-population-prospects- 2017.html 6Article : 4Rapport de l’ONU juin 2017, https://www.planetoscope.com/co2/261- https://www.un.org/development/des a/fr/new emissions-mondiales-de-co2-dans-l- s/population/world-population-prospects- atmosphere.html 2017.html 7Article : https://www.planete- 5Article : https://www.inegalites.fr/Une- energies.com/fr/medias/decryptages/la- 10 personne-sur-sept-n-a-pas -acces -a-l-electricite- production-de-l-electricite-et-ses-emissions-de- Page dans-le-monde?id_theme=26 co2 Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
durant la décennie suivante, comme une donnée cette fois majeure et incontournable. Aujourd’hui, la trajectoire est mal engagée pour limiter la hausse à 1.5°C d’ici 2100 8 . Même si les Etats respectent leurs engagements, ce qui n’est pour l’instant pas le cas pour la majorité des pays, la planète se réchaufferait d’au moins 3 °C d’ici à la fin du siècle 9 provoquant une augmentation du niveau de mers, des glaciers qui continueront de fondre, des canicules et fortes précipitations plus fréquentes, des cyclones plus intenses, une biodiversité altérée et des déplacements de populations importants consécutifs aux sinistres. Figure 3 : Anomalies observées des températures moyennes annuelles (1850-2012) (source : Guide pratique, Le changement climatique en 10 questions, mai 2018, ADEME) 8D’après les objectifs de l’accord de Paris en décembre 2015 9https://www.ecologique- solidaire.gouv.fr/quil-faut-retenir-du-rapport- 11 du-giec-sur-rechauffement-climatique : résumé Page du rapport du GIEC, octobre 2018 Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
c/ Vers un changement de modèle nécessaire Les tendances actuelles impliquent de • La dépendance et la difficulté réfléchir à des choix énergétiques, des formes d’approvisionnement liée aux énergies de production, mais aussi des modes de épuisables (pétrole, gaz naturel, uranium…) consommation différents. L’enjeu est double : • L’augmentation du coût de l’énergie (et consommer moins d’énergie (sobriété) mais ainsi éviter la précarité énergétique) aussi mieux (efficacité énergétique). Il faut • Les changements climatiques, provoqués apprendre à partager, abandonner par les émissions de gaz à effet de serre l’exploitation et la consommation abusive (GES) d’origine anthropique pour revenir à des modes de vie plus réfléchis quant à nos besoins en tant qu’humains de D’après le scénario négaWatt 12 , il apparaît passage sur une terre qu’il convient de faire possible de diviser par deux la consommation durer pour les générations futures. Sans plus d’énergie. Grâce aux principes de sobriété et réfléchir, on use de four, machine à laver, d’efficacité, il est possible de diminuer ordinateurs… On profite de ce confort significativement notre consommation quotidien comme d’une évidence mais en d’énergie en priorisant les besoins essentiels oubliant que ce sont des éléments de confort dans les usages individuels et collectifs de récent, au point de parler aujourd’hui de l’énergie par des actions de sobriété (éteindre « droit à l’énergie ». les vitrines et les bureaux inoccupés la nuit, contenir l’étalement urbain, réduire les La sobriété énergétique consiste à emballages, etc.) et en diminuant la quantité questionner nos besoins puis agir à travers d’énergie nécessaire à la satisfaction d’un nos habitudes et l’organisation collective sur même besoin grâce à l’efficacité énergétique nos différents usages de l’énergie, pour (isoler les bâtiments, améliorer le rendement privilégier les plus utiles, restreindre les plus des appareils électriques ou des véhicules...). superflues et supprimer les plus nocives.10 Le principe de sobriété, il consiste à réduire les La transition énergétique serait donc avant besoins qui induisent des consommations tout une question sociale et sociétale énergétiques. Par exemple, réduire les (changement des modes de vie et des modes déplacements subis pour le travail, voire d’organisation des sociétés). En effet, nous ne télétravailler. réduirons pas nos émissions de CO2 sans consommer considérablement moins Elle se distingue de l’efficacité énergétique qui d’énergie. Ces actions permettent alors consiste à agir, essentiellement par des choix d’engager le processus du changement de techniques en remontant de l’utilisation modèle de consommation, basé jusqu’à la production, sur la quantité principalement sur la consommation accrue d’énergie nécessaire pour satisfaire un service de ressources épuisables et polluantes. énergétique donné. 11 Cette maîtrise de la consommation d’énergie permettrait notamment d’en réduire les impacts, dont notamment : 12 Rapport de Nagawatt : 12 10 Données : https://negawatt.org/ https://negawatt.org/IMG/pdf/scenario- Page negawatt_2017-2050_essentiel-4pages.pdf 11 Données https://negawatt.org/ Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
13 Figure 4 : Illustration du caricaturiste Red ! (https://www.agirpourlenvironnement.org/campagne/arguments/1-ce-n-est-qu-un-debut- Page continuons-le-debat) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
2/ Une transition énergétique multi-scalaire a/ Un accord international indispensable menée par une Europe moteur Pour définir les moyens de stimuler le pas contraignant 13 et seuls 4 objectifs ont développement durable au niveau mondial, enregistré « des progrès significatifs ». quatre rencontres décennales appelées L’ambition de la Conférence de Paris (COP 21) Sommets de la Terre ont été organisées depuis 1972 par l’ONU. Par ailleurs, les pays qui s’est tenue à Paris fin 2015 était précisément de trouver un accord global qui signataires de ce type de traité organisent, une fois par an en général, une conférence soit juridiquement contraignant. L’objectif est des parties (COP en anglais). de limiter à 2°C l’augmentation de la température du globe par rapport au début de Les premiers sommets de la Terre ont permis l’ère industrielle. de poser les principes et de souligner l’urgence à laquelle les pays sont confrontés, Au niveau européen, en 2008, la Commission a présenté le « paquet Climat-Énergie », avec notamment sur les questions écologiques. Cependant, la plupart d’entre eux reste des ambitions claires et des objectifs chiffrés. pauvre en termes de réalisation concrète. Les Son adoption fait de l’UE la première région sommets suivants furent dédiés au au monde à s’être engagée en faveur renouvellement de l'engagement en faveur du d’objectifs aussi ambitieux et à avoir mis en place les mesures nécessaires à leur mise en développement durable et la maîtrise des GES. Ils précisent aussi que les pays œuvre. Il a pour objectif de permettre la réalisation de l'objectif « 20-20-20 » : faire industrialisés portent une responsabilité plus importante sur la concentration de GES. Mais passer la part des énergies renouvelables dans les observateurs du sommet parlent le mix énergétique européen à 20 % ; réduire les émissions de CO2 des pays de l'UE de 20 % davantage d'intentions que d'objectifs précis et contraints. par rapport à 1990 ; accroître l'efficacité énergétique de 20 % d'ici à 2020. Adopté pendant la COP3 en 1997, le protocole La partie de l’énergie provenant de sources de Kyoto est le premier accord international contraignant sur des engagements chiffrés de renouvelables dans la consommation finale réduction des émissions de GES aux pays brute d’énergie a presque doublé au cours des développés. Son ambition était de réduire de dernières années, passant d’environ 8,5 % en 5 % en moyenne les émissions globales par 2004 à 17,0 % en 2016 14. Elles doivent donc être encore augmentées et cet objectif se voit rapport au niveau de 1990, sur une période allant de 2008 à 2012 et ce, pour l’ensemble des signataires, selon la situation du pays. 13 Article : http://www.connaissancedesenergies.org/fiche- Afin de poursuivre les objectifs fixés pour la pedagogique/protocole-de-kyoto période 2008-2012, une seconde période 14 Article : d'engagement du protocole a été fixée lors de https://ec.europa.eu/euros tat/statistics- 14 la Conférence de Doha (COP 18) en décembre explained/index.php?title=Renewable_energy_st Page 2012. Par ailleurs, l’accord n’est légalement atistics/fr Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
désormais décliné sous forme d’objectifs Au-delà, la Commission Européenne a produit, nationaux contraignants. Tous les États se en 2011, une feuille de route pour l’énergie à voient ainsi imposer une augmentation de l’horizon 2050. Celle-ci présente les différents 5,75% des énergies renouvelables, le reste scénarios permettant de réaliser l'objectif de étant modulé en fonction du Produit intérieur réduction de 80 à 95% des émissions de CO2 brut de chaque État, en vertu du principe de d'ici 2050 par rapport à 1990, tout en solidarité. Selon ce procédé, en France, les renforçant la compétitivité de l’Europe et la énergies renouvelables devront représenter sécurité de l'approvisionnement. 23% de la consommation totale d’énergie d’ici 2020. Au-delà, le « Winter Package », nouveau paquet énergie de la Commission européenne En 2014, la Commission européenne a adopté pour mettre en œuvre les accords de Paris, une nouvelle série d'orientations en révisant donne des objectifs plus contraignants comme son «Paquet Climat-Energie». L’objectif était encourager de façon prioritaire l’efficacité de donner un cadre en matière de climat et énergétique, parvenir au premier rang d'énergie à l'horizon 2030 : mondial dans le domaine des énergies renouvelables, renforcer le pouvoir des • une réduction d'au moins 40% des consommateurs… émissions de GES par rapport au niveau de 1990 Avec l’adoption d’un « paquet Climat-Energie » et d’une feuille de route à l’horizon 2050, • une part d'au moins 27% d'énergies l’UE se place ainsi en position de pionnière, renouvelables à atteindre au niveau sans attendre qu’une stratégie oriente européen clairement les efforts mondiaux. • l'amélioration de l'efficacité énergétique de 27%. 15 Figure 5 : Cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 - Grands objectifs fixés (source : https://www.cre.fr/La-CRE-dans- Page le-monde/En-Europe/Cadre-legislatif-europeen) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
b/ Un engagement national fort pour une politique énergétique En France, les années 2000 marquent 2 », a été promulguée en 2010 17 et a décliné l’apparition d’une nouvelle politique de manière claire les orientations du « énergétique initiée par des directives Grenelle 1 ». Ces mesures mises en place européennes sur l’ouverture des marchés et depuis 2008 ont d’ailleurs été reprises dans le par la prise de conscience des enjeux plan d’action national en faveur des énergies environnementaux. Elle est marquée par un renouvelables. engagement fort de l’Etat. Concernant le développement des énergies renouvelables, Après un débat national sur les interrogations les objectifs ne cessent d’être modifiés au fil énergétiques, la loi relative à la transition du temps, passant d’un objectif de satisfaction énergétique pour la croissance verte (TECV) a ainsi été adoptée en 2015 18. Cette évolution de 10% de nos besoins énergétiques à partir d’énergies renouvelables dans la loi de 1995, à législative s’inscrit dans la lignée des actions initiées depuis 2007 (Grenelle de 32% en 201515. l’environnement et transposition du Paquet Marquant le début de l’engagement officiel de Energie Climat européen qui fixaient les la France dans une politique de soutien aux objectifs à 2020). Par ailleurs, la loi prolonge énergies renouvelables, la loi POPE a été suivi et renforce les objectifs à une échéance plus d’une concertation nationale dite « Grenelle poussée, à savoir 2030 et 2050. Les grands de l’environnement » pour définir ensemble objectifs 19 de la loi sont de : une politique environnementale et de développement durable en France qui a • Réduire de 40 % des émissions de gaz à effet permis d’effectuer la traduction nationale du de serre en 2030 par rapport à 1990. 20-20-20 européen en 2007. Cette • Diminuer de 30 % la consommation concertation a rassemblé l'ensemble des d’énergies fossiles en 2030 par rapport à acteurs (État, collectivités locales, entreprises, 2012. organisations syndicales et associations) et a été admise comme une première étape • Porter la part des énergies renouvelables à majeure pour les décisions à venir en matière 32 % de la consommation énergétique finale de développement durable sur le territoire d’énergie en 2030 et à 40 % de la production national. Par la suite, un groupe de travail d’électricité. s'est réuni et a établi un scénario de référence • Réduire la consommation énergétique finale pour atteindre l'objectif de 23% d’énergies de 50 % en 2050 par rapport à 2012. renouvelables dans la consommation totale d'énergie finale 16 d’ici 2020. • Diminuer de 50 % le volume de déchets mis en décharge à l’horizon 2050. Par la suite, la loi portant engagement national pour l’environnement, dite « Grenelle 17Dossier Climat Air et Energie, Chiffres-clés, ADEME, 2018 15Dossier Climat Air et Energie, Chiffres-clés, 18Dossier Climat Air et Energie, Chiffres-clés, ADEME, 2018 ADEME, 2018 16 16L'énergie finale est l'ensemble des énergies 19Dossier Climat Air et Energie, Chiffres-clés, Page délivrées prêtes à l'emploi à l'utilisateur final. ADEME, 2018 Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
• Diversifier la production d’électricité et première période de trois ans (2016-2018), baisser à 50 % la part du nucléaire à l’horizon puis une seconde période de cinq ans (2019- 2025 2023). En tant que dispositif opérationnel pour atteindre les objectifs définis par la loi, la Ainsi, la décision du gouvernement est de ne PPE permet de diriger le système énergétique plus dépendre entièrement du nucléaire mais du territoire français tout en tenant compte de la conserver dans le mix énergétique. de l’évolution des techniques, du contexte Objectif que va appuyer, en 2017, économique, des enjeux sociaux et l’établissement d’un nouveau Plan Climat pour environnementaux locaux. En outre, les PPE atteindre la neutralité carbone à l’horizon contiennent des outils de conduite financière, 2050. en définissant notamment des enveloppes Afin de décliner de façon concrète les choix de indicatives maximales de ressources publiques la politique énergétique fixée par la loi, les mobilisables. pouvoirs publics ont développé un outil : la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Cette première PPE va couvrir une 17Page Figure 6 : Tableau récapitulatif des principaux textes de référence et objectifs (source : Dossier Climat Air et Energie, Chiffres-clés, ADEME, 2018) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
c/ La montée en puissance des autorités locales et des territoires Les autorités locales sont devenues des Les collectivités dont le nombre d’habitants acteurs majeurs au niveau national, dans le est supérieur à 50.000, devaient rédiger un cadre de la transition énergétique. Cette Plan Climat Energie Territorial (PCET), qui échelle semble être au plus près des réalités, permettait de définir les objectifs stratégiques faisant le lien entre les objectifs nationaux et et opérationnels de la collectivité afin le citoyen-consommateur. d'affaiblir et de lutter efficacement contre le réchauffement climatique, tout en proposant L’intégration des collectivités territoriales au un programme d’actions. Ils doivent être développement des énergies de sources compatibles avec les SRCAE. renouvelables est devenue une nécessité face au pouvoir centralisé. Elles ont donc pris des La loi relative à la transition énergétique pour compétences dans quatre domaines relatifs à la croissance verte actualise les PCET par la l’énergie : la concession du service public de mise en place du Plan Climat Air Energie distribution d’énergie, la production Territorial (PCAET). Ce dernier est porté par d’énergies de sources renouvelables, les intercommunalités de plus de 20 000 l’aménagement du territoire et la habitants. Cette réduction d’échelle pourra sensibilisation. permettre d’avoir une approche précise sur des territoires plus réduits afin de développer Déjà engagées dans les économies d'énergie un programme d’actions spécifiques. et les réseaux de distribution de l'énergie en collaboration avec d’autres acteurs, les Plus récemment, en 2015, la loi NOTRe (loi collectivités sont en plus intégrées à la portant une nouvelle organisation territoriale planification du développement des énergies de la République) cible et renforce le rôle renouvelables, voire à la production d'énergie. planificateur de l’institution régionale, en Depuis la loi Grenelle 2, chaque région doit créant le Schéma Régional d’Aménagement, avoir un Schéma Régional du Climat, de l’Air et de Développement Durable et d’Egalité des de l’Energie (SRCAE) en collaboration avec Territoires, le SRADDET. Ce document l’Etat. Ce schéma permet de dresser un état d’orientation est chargé d’organiser la des lieux régional à travers un bilan stratégie régionale à moyen et long termes énergétique et doit définir, à partir de cet état (2030 et 2050). Il fusionne plusieurs des lieux, des objectifs qualitatifs, quantitatifs documents sectoriels ou schémas existants et des orientations aux horizons 2020 et 2050, dont le SRCE et le SRCAE. Les régions notamment concernant le développement des paraissent correspondre à l’échelle de énergies renouvelables, le contrôle des décentralisation adéquate au développement consommations énergétiques, la réduction de ces énergies, mais toujours sous l’influence des émissions de GES. La loi Grenelle 2 précise de l’Etat, qui conserve son rôle de garant de la par ailleurs qu’un Schéma Régional Eolien bonne mise en œuvre de cette politique. Il (SRE) doit être annexé aux SRCAE. Le SRE est apparait en effet que l’intervention du préfet un outil régional de promotion du dans le contrôle de la gestion locale de la développement de l’énergie éolienne et a politique énergétique soit omniprésente. pour mission d’indiquer les secteurs Toutefois, de nouvelles initiatives prises à 18 géographiques qui apparaissent les plus l’échelle de collectivités plus locales adaptés à l'implantation de ce type permettent de développer des projets plus Page d'installation. décentralisés. Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
En outre, il apparaît que les collectivités ce document le premier outil des collectivités réunissent davantage de compétences dans le locales sur le sujet, devant le Plan Climat- domaine des énergies renouvelables, au sein Energie Territorial. des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et des Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT). Elles D’autres dispositifs permettent aux ont dorénavant la possibilité de définir dans collectivités et aux territoires d’agir plus leurs documents d’urbanisme des secteurs localement pour mettre en marche la transition énergétique. Par exemple, la loi de dans lesquels les constructions nouvelles devront respecter des performances transition énergétique permet aux énergétiques et environnementales collectivités (communes, départements et consolidées. Cependant, si l’état des lieux et régions) d’entrer au capital de sociétés les intentions sont bien présents au niveau du anonymes dont le but est la production d’énergies renouvelables sur leur territoire. diagnostic et du projet d’aménagement et de développement durable, il est encore rare de Pour agir localement, ces collectivités peuvent s’intégrer dans des Sociétés d’Economie Mixte retrouver leur transcription dans les volets réglementaires. Pourtant, 70% 20 des (SEM) ou encore des Sociétés Publiques communes citent le PLU parmi les outils Locales (SPL) afin de pouvoir être acteur au utilisés pour mener une politique de lutte niveau local. contre le changement climatique, faisant de 19 20Source : enquête Gazette des communes, Page 2015 Figure 7 : Schéma explicatif des relations entre les principaux documents de référence des énergies renouvelables (source : http://outil-cactus.parc-golfe-morbihan.bzh/niveaux-national-et-regional/) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
3/ Les énergies renouvelables au cœur de la transition énergétique a/ Des énergies produites à partir de ressources naturelles Les énergies renouvelables sont toutes les • L’énergie éolienne ressources « illimitées » de la planète. Leur renouvellement naturel est assez rapide pour Une éolienne est un dispositif qui permet de qu'elles puissent être considérées comme convertir l’énergie cinétique du vent en inépuisables car elles sont issues directement énergie mécanique. Cette énergie est alors de phénomènes naturels, réguliers ou transformée en électricité. constants. Elles constituent ainsi des solutions Elle permet d’électrifier des sites isolés nouvelles à exploiter. géographiquement sans consommer Fournies par le soleil, le vent, la chaleur de la beaucoup d’espace. Mais, leur impact sur terre, les chutes d’eau, les marées ou encore l’environnement et surtout visuel est la croissance des végétaux, les énergies discutable. En outre, leur rendement dépend renouvelables sont au cœur de la transition totalement du vent et de son intensité. énergétique. En effet, outre le fait que ces - L’énergie de biomasse énergies se renouvellent rapidement ou semblent inépuisables à l’échelle humaine, La biomasse est une source d'énergie qui elles participent à la lutte contre l’effet de dépend du cycle de la matière vivante serre et les rejets de CO2 dans l’atmosphère, végétale et animale. Cette énergie permet de facilitent la gestion raisonnée des ressources fabriquer de l'électricité grâce à la chaleur locales, et génèrent même des emplois. dégagée par la combustion de ces matières (bois, végétaux, déchets agricoles, ordures Ainsi, les énergies renouvelables présentent ménagères organiques) ou du biogaz issu de la des vertus évidentes mais elles ne sont pas fermentation de ces matières, dans des sans inconvénients. Les principales énergies centrales biomasses. sont détaillées ci-dessous : Elle a l’intérêt de pouvoir être stockée et • L’énergie hydraulique – hydroélectricité d’avoir des ressources disponible de manière abondantes. Cependant, si on recourt de Cette énergie utilise la force motrice des cours d’eau, des chutes, et des marées, afin de manière intensive dans des milieux boisés, il y produire de l’électricité. a un risque de déforestation et d’érosion des sols. Elle a l’avantage de fournir de fortes puissances pour un coût d’exploitation - L’énergie solaire relativement faible. De plus, il est possible de L'énergie solaire transforme le rayonnement la stocker grâce aux retenues d’eau. solaire en électricité ou en chaleur, selon les Néanmoins, les différents ouvrages technologies. On différencie l'énergie solaire hydrauliques coûtent très chers et perturbent photovoltaïque, qui produit de l'électricité via l’équilibre écologique. De plus, il y a un risque des modules photovoltaïques et l'énergie 20 minime de rupture pouvant être solaire thermique qui produit de la chaleur et particulièrement dangereux. Page qui peut être utilisée pour le chauffage Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
domestique ou la production d'eau chaude que par intermittence. Son rendement sanitaire. Il existe aussi l'énergie solaire dépend du climat et de la situation thermodynamique qui elle, produit de géographique. l'électricité via une production de chaleur. Les énergies renouvelables sont donc L’énergie photovoltaïque (plus répandue) peut théoriquement inépuisables mais elles être implantée dans des sites isolés ou non présentent des contraintes telles que reliés à un réseau électrique important. Mais, l’intégration paysagère ou une production elle consomme beaucoup d’espace et produit instable … 21 Page Figure 8 : Projet Methelec en Auvergne qui mutualise la production d'énergie photovoltaïque et de biogaz (source : www.langa.fr) Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence Projet de Paysage Aménagement et Urbanisme
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