Quand les bureaux accompagnent le mouvement - 2 000 salariés interrogés 5e édition - Paris ...
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Depuis 2014, le baromètre Paris Workplace analyse la perception des salariés vis-à-vis de leurs bureaux Édito En 5 ans… Déjà la 5e édition du Paris Workplace ! Cette longévité fait du Baromètre un puissant outil d’analyse, car au fil des cinq années et des 10 000 salariés interrogés par l’Ifop, nous voyons émerger 10 000 salariés interrogés des tendances de fonds en matière d’environnement de travail. Au premier rang desquelles la mobilité, qui s’impose au fil des années comme une question centrale : pour les salariés, 35 experts interviewés pour les entreprises… et pour les pouvoirs publics également, à l’heure des Assises de la mobilité, du projet de loi à venir et des prémisses du Grand Paris Express. 400 retombées presse La notion de mobilité est extrêmement riche avec trois dimensions distinctes : les trajets domicile-travail, la mobilité dans le quartier et la circulation à l’intérieur du bureau. Demain, tous mobiles ? Ces trois dimensions sont bouleversées par un nouveau rapport à l’espace, encouragé par des jeunes générations qui installent des pratiques de mobilité 2018 radicalement différentes de leurs aînés. Quels enseignements retenir pour les entreprises ? L’étude fait apparaître clairement que le temps de trajet fait partie intégrante de la journée de travail pour les salariés et qu’un temps de trajet trop long impacte négativement le bien-être au travail, l’engagement, voire même la fidélité des salariés à terme. Pour autant, sur le lieu de travail, les salariés les plus mobiles sont non seulement plus heureux au travail mais aussi plus ouverts, et plus efficaces. Le match Paris / Londres Ces salariés « super-mobiles » jugent et choisissent désormais leur lieu de travail à partir 2016 2017 des critères d’accessibilité, de centralité et de mobilité. En résumé, ils plébiscitent Travaille-t-on (vraiment) mieux des bureaux hyper accessibles et centraux offrant un environnement de travail susceptible dans la French Tech ? de favoriser la mobilité (dite « intra-day ») dans la journée (travailler à plusieurs endroits, se déplacer sur le lieu de travail) : une vision dynamique de l’espace de travail qui vient conforter Les bureaux, l’arme secrète des RH les nouveaux types d’aménagements. 2014 2015 Ces résultats confirment l’émergence d’un nouveau paradigme dans lequel le bureau cesse d’être perçu sous le prisme du coût pour devenir un investissement nécessaire Les quartiers préférés des cadres pour attirer et fidéliser les meilleurs talents. Bonne lecture, Dimitri Boulte, Directeur général délégué de SFL
Paroles d’experts Retours d’expériences Six spécialistes de l’évolution des mobilités et des nouveaux modes Cinq dirigeants et acteurs de la mobilité nous parlent de leurs stratégies de bureaux de travail nous partagent leurs points de vue sur les enseignements et de leurs visions de la mobilité de demain. du Paris Workplace 2018. Frédéric Dabi Laurence Guichard Audrey Babier-Litvak Aude Grant DGA en charge du CEO & Fondatrice DG France et Europe du Sud DGA Asset management Shimbun Département Opinion Locomotion WeWork et Investissement Ifop SFL rtei Sa / AA @J Dominique Perrault Frédéric Mazzella Architecte & Membre de l’Institut Président & Co-fondateur Dominique Perrault Architecture BlaBlaCar Sonia Lavadinho Cécile Maisonneuve Damien Bon Olivier Binet Directrice & Fondatrice Présidente CEO CEO & Co-fondateur Bfluid La Fabrique de la Cité Stuart Karos Cécilia Durieu CEO & Co-fondatrice Greenworking 04 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 05
Les transports, un enjeu crucial pour l’attractivité de Paris La qualité perçue du trajet ne dépend pas (ou peu) du mode de transports… « Mes trajets domicile-travail sont désagréables. »* 54 % 55% « De mon point de vue, les éléments les plus importants 52 % pour l’attractivité économique de Paris sont : »* 47 % 47 % 50 % 34 % Bus Moto / scooter Métro Voiture RER-Train 33 % 29 % 22 % 18 % 15 % … mais dépend quasi exclusivement du temps de trajet Facilité Sécurité Population Offre Propreté Capacité Présence « Mes trajets domicile-travail sont désagréables. »* 75 % circulation / active culturelle / & espaces d’hébergement d’entreprises Qualité qualifiée loisirs verts innovantes 49 transports 45% 29 % + de 60 minutes % de trajet des salariés franciliens estiment que leurs trajets 40 à 60 minutes * L es salariés travaillant à Paris et première de trajet couronne ont en moyenne 47 minutes domicile-travail sont « désagréables ». - de 40 minutes de temps de trajet. de trajet 08 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 09
Que se passe-t-il quand le temps de trajet s’allonge ? Le temps de trajet impacte non déplacer vers et dans le territoire. On se sent moins bien au travail seulement le bien-être des salariés, Cerise sur gâteau, ces quartiers 6,8 mais aussi la performance permettent aux salariés de différentes Note de bien-être sur 10 des entreprises, et de manière entreprises de se croiser, et de créer 6,7 spectaculaire : les salariés qui ont de nouvelles opportunités business Aude Grant plus de 40 minutes de trajet restent (« effet cluster »). 6,4 DGA Asset management l’équivalent de 8 jours de travail et Investissement, SFL de moins par an au bureau, à La mobilité est en enjeu d’attractivité l’échelle d’une entreprise entière pour les entreprises, mais il l’est tout on voit bien la déperdition, autant à l’échelle de la ville. c’est potentiellement 3,5 % Pour Paris, la mobilité est un de la masse salariale. enjeu énorme. Le temps de trajet - de 40 minutes de trajet 40 à 60 minutes de trajet + de 60 minutes de trajet était jusqu’à présent un avantage Les entreprises sous-estiment aussi comparatif par rapport à Londres, l’impact de l’éloignement sur les avec en moyenne 9 minutes de temps relations sociales entre collègues, de trajet en moins pour les salariés On se projette moins dans son entreprise… et donc sur la formation d’une culture d’entreprise. Les salariés qui habitent parisiens (soit 18 minutes par jour). Il faut évidemment s’efforcer 48% « Je pense rester plus de 5 ans dans mon entreprise actuelle. »* loin consacrent moins de temps de conserver cet avantage aux moments de sociabilité, dans le contexte du Brexit. • 49 pendant la journée de travail 40% ou après, par exemple en prenant 39% un pot dans le quartier. - de 20 minutes 37% A contrario, les salariés qui travaillent dans les quartiers centraux « consomment » aussi le quartier % de trajet avec leurs collègues, pour déjeuner, * Chiffres issus de l’édition 2017 20 à 39 minutes 40 à 59 minutes de trajet pour un afterwork, pour une sortie, etc. Les salariés dans leur ensemble des salariés qui ont plus d’une du Paris Workplace de trajet + de 60 minutes placent d’ailleurs le quartier Opéra- de trajet Étoile en tête du classement de leurs quartiers préférés, devant Sentier- Marais-République, numéro 1 chez heure de trajet On reste moins longtemps au bureau les moins de 25 ans. Ces quartiers remplissent un double critère : iraient travailler 8h36 8h20 en province s’ils Temps de présence au bureau accessibilité en transports et offre de services complète. On peut se - de 40 minutes de trajet + de 40 minutes de trajet avaient le choix (contre 37 % « seulement » des autres salariés). L’impact est significatif (et mesurable) pour l’entreprise 16 minutes par jour ouvré, c’est l’équivalent de… 8 jours de travail complets sur l’année 10 PARIS WORKPLACE 2018 11
« Afin de poursuivre leur croissance, les métropoles doivent privilégier Car Paris est une ville-monde. « La mobilité sur Paris n’est pas la complémentarité public-privé » Du point de vue économique, son grand enjeu est l’attractivité des talents et des investissements, avec qu’un problème de la mairie, le développement d’un écosystème favorable à l’innovation et au c’est un enjeu national. » développement économique (auquel la mobilité participe). L’État a repris la main sur le Grand Paris Express, mais pas encore sur le reste, La Fabrique de la Cité est un think tank dédié à la prospective et aux innovations urbaines, et cela nous coûte cher : créée par le groupe VINCI en 2010 ; à la fois observatoire international, cercle de réflexion et passerelles au classement d’attractivité entre chercheurs, grands groupes, start-up et acteurs publics. Nous avons interrogé sa présidente, des villes-mondes, les infrastructures Depuis 2-3 ans, la data de croissance urbaine dans un Cécile Maisonneuve, pour qu’elle nous en dise plus sur les enjeux de la mobilité et ses perspectives d’avenir. font reculer Paris. est au cœur de toutes les contexte de raréfaction durable réflexions. À quoi peut-on des ressources publiques. Je m’étonne toujours du divorce qu’il s’attendre dans les années Pour y arriver, elles doivent privilégier peut y avoir entre certains discours à venir pour la mobilité ? la complémentarité public-privé parisiens, qui prônent la démobilité, Un des grands enjeux pour et optimiser l’existant grâce et ceux des autres villes de France, les métropoles est de parvenir à à la donnée. • Quels sont les enjeux des institutionnel ou technique. qui ont déjà intégré les contraintes qui poursuivre leur dynamique trajets domicile-travail ? On constate dans les mobilités du pèsent sur les mobilités du quotidien. Aujourd’hui, les salariés travaillent quotidien qu’un actif est sous-utilisé : à plus de 14,6 km de leur domicile, la route. Elle est très dense en termes contre 13 km il y a encore quelques de voitures, mais le ratio passagers / Cécile Maisonneuve années. Or, si nous sommes très bien voiture est très faible : on compte en équipés en transports pour les trajets moyenne 1,1 personnes par voiture. Présidente La Fabrique de la Cité inférieurs à 10 km, au-delà, sur le segment 10-100 km, on trouve très Il faut davantage capitaliser sur les mobilités collectives comme le bus, le Les quartiers les plus prisés par les salariés peu de multimodalité et de portage co-voiturage ou l’autonome collectif. sont aussi les mieux desservis en transports en commun 72 Quelle est la situation, en matière de transports « Selon moi, le quartier de bureau en l’Île-de-France ? Paris a toujours été un cadre difficile dans lequel il est le plus agréable de travailler est : » % des salariés en raison de sa densité, comparable à celle de Mumbai (Inde) ou à 23 % celle de Shanghai. La mobilité à ayant plus d’une heure de trajet jugent Paris n’est pas qu’un problème de que « les transports publics se sont dégradés la Mairie, c’est un enjeu national, 16 % 14 % 11 % avec une question de gouvernance. au cours des dernières années » (contre 56 % pour la moyenne des salariés). 10 % 9% Opéra / La Défense Sentier / Bercy / Boulogne / Rive gauche Étoile Marais / Gare Issy- République de Lyon les-Moulineaux Et aussi : Neuilly-Levallois (5 %), la Plaine Saint-Denis (2 %), et autres (10 %) 12 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 13
Quel avenir pour la voiture « En 2014, Boston en région francilienne ? s’est associée à Waze pour optimiser la Les salariés sont partagés sur les effets de la politique actuelle gestion de ses feux « Les mesures pour réduire la place tricolores et réduire des voitures individuelles à Paris ont un impact sur… » de 18 % la congestion Positif Négatif Pas d’impact aux intersections. » Le niveau de pollution 47 % 24 % 29 % Les loisirs des Franciliens 40 % 32 % 28 % Certaines villes américaines sont Quelles tendances voyez-vous 50 % 23 % Les conditions de travail à l’avant-garde de ces réflexions. émerger en matière de mobilité ? des Franciliens 27 % Le MBTA, l’autorité organisatrice À moyen et long terme, deux de mobilité de la ville de Boston, tendances viennent bousculer 18 % 42 % 40 % constatant l’impossibilité d’investir la mobilité telle que nous la La performance des entreprises dans la rénovation du réseau connaissions : (la ville possède le plus vieux métro des États-Unis), s’est par exemple • L’autonomisation est considérée associée à des acteurs privés comme la prochaine grande du numérique comme Waze, Uber révolution des mobilités. Le passage ou Lyft. En 2014, dans le cadre d’un parc composé de véhicules du programme « Connected individuels, accessibles à un coût Pour autant, ils ne voient pas d’avenir à la voiture individuelle, Citizens » de Waze, Boston a pu relativement abordable, à un parc qui devra céder la place à la voiture autonome et au co-voiturage accéder aux données utilisateurs automobile de voitures autonomes de la start-up pour optimiser la gestion très chères (près de 75 000 $ de ses feux tricolores et réduire de pour la technologie LIDAR qui « Selon moi, les modes de transport qui doivent être 18 % la congestion aux intersections. équipe les véhicules en 2017) prioritairement développés sur la route pour améliorer fera que l’automobile deviendra les trajets domicile-travail sont : » 42 % Donnée et partenariats laissent servicielle et partagée. entrevoir un avenir où la mobilité serait davantage personnalisée • L’électrification croissante de la 21 % 20 % et facilitée. À Londres, la start-up mobilité (trottinettes électriques, Citymapper, spécialisée dans le calcul vélos à assistance électrique, 19 % 12 % d’itinéraires multimodal en ville, s’est voitures électriques) aura un effet 7% récemment vu octroyer une licence majeur sur le dimensionnement d’opérateur pour la première ligne des réseaux énergétiques urbains. • de transport public à la demande (pop-up bus). Citymapper peut désormais opérer une ligne de bus de nuit, dont l’itinéraire est généré en fonction de la demande immédiate. Le bus / Le co- La voiture Le vélo La voiture Les deux-roues le tramway voiturage autonome individuelle motorisés 14 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 15
« Si on veut fluidifier le trafic en Île-de-France, il faut miser sur le co-voiturage comme nouveau mode 20 % des franciliens vont au travail en voiture de transport public. » quotidienne de leurs collaborateurs qui ont la chance de pouvoir aller la Région Normandie. Les mentalités et réduire leur empreinte carbone, au travail efficacement en transports sont en train d’évoluer très vite car les a déjà été déployée sur plus de en commun n’ont aucune raison de collectivités voient, à juste titre, dans 400 sites. Elle s’intègre parfaitement faire le trajet en voiture. En revanche, le co-voiturage un moyen de proposer à notre dimension communautaire : pour tous les autres, pouvoir accéder plus de mobilité pour moins cher. si 40 % des salariés co-voiturent avec facilement à une gare pour ensuite La Loi d’Orientation sur les Mobilités Karos fait partie des start-up de la nouvelle génération de co-voiturage sur de courtes distances. leurs collègues, les 60 % restant le prendre un train ou un RER leur facilite en cours de préparation a pour objectif L’entreprise est spécialisée dans les trajets domicile-travail grâce à une application dopée font avec d’autres membres de la la vie… et leur fait gagner du temps. de créer les conditions législatives et à l’intelligence artificielle. Son fondateur, Olivier Binet nous explique pourquoi communauté Karos. 24 minutes en moyenne sur Karos. règlementaires permettant de faciliter la voiture a encore toute sa place en Île-de-France. le déploiement de services innovants Le court-voiturage® profite à tous : Notre plateforme technologique comme le nôtre. • une meilleure qualité de vie pour fournit un service qui se branche sur les salariés, de quoi alimenter les transports publics pour favoriser Pourquoi miser sur la voiture 15 millions de trajets quotidiens, avec la démarche RSE de l’entreprise, l’intermodalité dans les trajets. en Île-de-France ? Cela seulement 1,1 personne par voiture. optimiser les coûts de transport et L’application intègre un « calculateur semble contre-intuitif tant les Cela fait environ 40 millions de sièges de parking, créer plus de lien social intermodal » permettant de trouver « En moyenne, routes semblent « saturées » disponibles, par jour ! Si on ajoute entre les salariés. le moyen le plus rapide pour aller aujourd’hui… que deux tiers des salariés franciliens d’un point A à un point B en combinant le co-voiturage Si on veut fluidifier le trafic en travaillent à plus L’avenir est-il à la transports en commun (métro, bus, Olivier Binet Île-de-France et favoriser des trajets de dix minutes à pied d’une station complémentarité public-privé ? tram, train) et co-voiturage. CEO & Co-fondateur domicile-travail périphérie à périphérie (ce que ne de transports en commun, on Karos, avec 16 autres entreprises Karos permet pas actuellement le plan en comprend tout l’intérêt du co-voiturage de co-voiturage, a bénéficié Cette intégration complète fait gagner étoile des transports publics parisiens), courte distance (ou ce que nous avons de subventions de l’autorité du co-voiturage dans le champ il faut miser sur la voiture. appelé le « court-voiturage® »). de transport francilienne du transport public implique un 24 minutes IDF Mobilités (ex-STIF)… partenariat avec les collectivités et les Car contrairement aux lignes Les entreprises sont-elles La complémentarité public-privé est opérateurs afin d’aligner notamment par trajet principales de transports en commun, sensibles à votre démarche ? selon nous l’avenir des transports. la tarification des trajets Karos sur qui sont bondées aux heures de Quel est leur intérêt Nous générons de nouveaux celle du réseau. Nous avons noué une aux utilisateurs pointe, la route n’est pas saturée, dans l’affaire ? réseaux de mobilité quotidienne en convention avec Île-de-France Mobilités au contraire ! Sa bande passante est Notre solution « Karos Entreprises », complément des lignes de transport qui permet aux porteurs de la carte de Karos. » très peu utilisée. L’équation est simple : dédiée aux grands comptes qui public traditionnelle. Nous ne leur Navigo d’utiliser gratuitement Karos, les Franciliens font en moyenne souhaitent améliorer la mobilité faisons pas concurrence. Les salariés ainsi qu’un partenariat similaire avec « Les Franciliens font en moyenne 15 millions de trajets quotidiens, avec 1,1 personne par voiture. Cela fait environ 40 millions de sièges disponibles, par jour ! » 16 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 17
Les modes de travail « mobiles » restent (pour l’instant) minoritaires On ne s’autorise pas à sortir du bureau pour une raison personnelle « Il m’arrive en cours de journée de m’absenter du bureau pour… » Un tiers des salariés Franciliens sont (d’une manière ou d’une autre) mobiles Rarement Régulièrement Faire un aller-retour à mon domicile ou jamais « Il m’arrive de travailler en dehors du bureau, 20 % 80 % chez moi ou dans un tiers-lieu, pendant les horaires de travail. » 34 % Au moins une fois 66 %* Me rendre à un rendez-vous médical 38 % 62 % par mois Moins souvent ou jamais *dont 50 % jamais « En général, dans une journée au bureau, je travaille le plus souvent… » 35 % 65 % Faire une course dans le quartier À deux endroits ou plus À un seul endroit, mon poste de travail 53 % 47 % « Je me déplace pour des raisons professionnelles, à l’extérieur du bureau pendant ma journée de travail. » 30 % Au moins une fois 70 %* Focus Moins d’une fois par semaine par semaine *dont 29 % jamais La French Tech, au top de la mobilité ? « En 2017, nous nous étions intéressés aux bureaux de s’isoler s’ils le souhaitent. Ces entreprises, plus que les de la French Tech, et le résultat avait été sans appel : autres, ont compris les avantages associés : 68 % des salariés Frédéric Dabi, Ifop les entreprises françaises de la Tech ont entièrement intégré de la French Tech travaillent “très souvent” en équipe et « Dans la population générale des salariés, dans le quartier de travail, à l’intérieur des bureaux). les problématiques de mobilité. 57 % des salariés de la 73 % estiment que leurs bureaux ont un impact positif sur la mobilité constitue encore un sujet minoritaire, Une population pratique ces trois mobilités : French Tech travaillent à deux endroits ou plus (deux fois la performance de leur entreprise. Ils imposent de nouveaux mais loin d’être marginal. Il est intéressant de constater les “super-mobiles”. Il est utile de les observer plus que la population générale) et 62 % ont la possibilité standards et donnent le “la” en matière de bureaux. » que l’on retrouve la même proportion d’un tiers car ils préfigurent peut-être les comportements Frédéric Dabi, Ifop pour les trois formes de mobilités (domicile-travail, de demain en la matière. » 20 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 21
Pourquoi la mobilité pourrait Le travail collectif « Je travaille souvent en équipe. » L’ouverture aux autres « De manière générale, on peut devenir la nouvelle norme 94 % faire confiance aux personnes rencontrées 85 % 89 % pour la première fois. » 73 % 71 % 55 % Le fait de bouger, sur son lieu de travail ou à l’extérieur de celui-ci, produit une série d’effets vertueux, 46 % pour le salarié comme pour l’entreprise. 33 % Être mobile favorise… Le bien-être au travail Moyenne Mobiles hors Mobiles dans « Super- Moyenne Mobiles hors Mobiles dans « Super- 7,1 Note de bien-être sur 10 des salariés du bureau les bureaux mobiles » des salariés du bureau les bureaux mobiles » 6,9 Les relations sociales La performance de l’entreprise 6,8 « Je considère que mes collègues sont également des amis. » « Mes bureaux ont un impact positif sur la performance de l’entreprise. » 84 % 6,5 56 % 67 % 65 % 50 % 41 % 43 % 36 % Moyenne Mobiles hors Mobiles dans « Super- Moyenne Mobiles hors Mobiles dans « Super- des salariés du bureau les bureaux mobiles » des salariés du bureau les bureaux mobiles » Moyenne Mobiles hors Mobiles dans « Super- des salariés du bureau les bureaux mobiles » Focus Qu’est-ce qui rend les salariés mobiles plus ouverts ? MOBILES, VOUS AVEZ DIT MOBILES ? « Les personnes les plus mobiles croisent plus de gens. Ils développent des compétences de sociabilité et de nouvelles façons d’entrer en interaction avec les autres. Avant le développement des métropoles et des villes, la méfiance entre individus qui ne se connaissaient Mobiles hors bureau Mobiles dans « Super-mobiles » pas était la norme. Les personnes qui vivent dans les grands centres urbains ont dû changer leur fusil d’épaule, car l’humain ne peut Salariés qui travaillent en dehors les bureaux Salariés qui cumulent du bureau au moins une fois Salariés qui travaillent à deux les deux formes de mobilité pas faire de filiation au-delà de 500 individus et, en ville, nous croisons chaque jour 10 000 personnes en moyenne. La confiance par semaine, chez eux ou dans endroits ou plus, dans une et qui ont au moins un RDV est une question de survie : imaginez la surcharge cognitive s’il fallait se méfier de chaque personne que l’on rencontre… » un tiers-lieu, pendant les horaires journée au bureau. professionnel à l’extérieur de travail. du bureau par semaine. Sonia Lavadinho, Bfluid 22 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 23
Nouveaux joueurs, nouvelles règles : … Et travailler hors du bureau est une alternative naturelle les jeunes salariés installent de nouveaux « Il m’arrive de travailler en dehors du bureau, chez moi ou dans un tiers-lieu, pendant les horaires de travail. » standards en matière de mobilité Sortir du bureau pendant une journée de travail 41 % - 35 ans 30 % est devenu un nouveau standard pour les jeunes… + 35 ans « Il m’arrive de m’absenter du bureau, au cours de ma journée de travail, pour… » 63 % une course dans le quartier. 56 % 53 % 42 % un rendez-vous 40 % 45 % « Je me déplace hors du bureau, Retour d’expérience médical. pour des raisons professionnelles, au moins une fois par semaine. » 35 % 38 % 35 % Laurence Guichard, Locomotion 38 % 29 % un aller-retour « On a vraiment une double influence à mon domicile. dans l’émergence des bureaux modernes : 18 % la nécessité pour les entreprises de réduire 9% les coûts et les jeunes, qui obligent les boîtes à mettre à la décharge les dalles de moquette - 35 ans et les faux plafonds. Je le ressens chez nos 18-24 ans 25-34 ans 35-49 ans 50 ans et + clients : ils veulent être plus accueillants, plus “domestiques”, et font table rase de 30 ans Sonia Lavadinho, Bfluid lundi 1 mardi 2 mercredi 3 jeudi 4 vendredi 5 samedi 6 dimanche 7 de standards dépersonnalisés. On sous-loue nos locaux à des start-up. « Auparavant, le travail le coiffeur en pleine journée. optimisation spatiale et temporelle 8 9 10 11 12 13 14 En ce moment, nous hébergeons Datananas, était indéboulonnable et le Aujourd’hui, le travail est plus de leur planning. Cela incite les une entreprise spécialisée dans la prospection 15 16 17 18 19 20 21 loisir accommodable. C’est éclaté et les temps interstitiels entreprises qui veulent les recruter commerciale. Nos locaux sont très attractifs 22 23 24 25 26 27 28 l’inverse aujourd’hui pour les se multiplient (réunion annulée, à privilégier des lieux « vivants » parce qu’ils cochent deux cases : nous « millennials » : avec l’invasion temps mort entre deux gros pour leurs bureaux ; car les sommes situés dans le Xe et nous avons de la sphère personnelle par la dossiers…). Ces moments de millennials et, de plus en plus, des espaces authentiques et lumineux. 25 % sphère professionnelle, le privé clartés permettent d’intégrer de l’ensemble des salariés, veulent Des arguments de choix pour attirer une cible à son tour a envahi le travail. Il y nouvelles activités non prévues pouvoir sortir 30 ou 45 minutes volatile comme les développeurs, a dix ans, nous n’aurions jamais à l’agenda. Millennials et Tech dans leur journée pour faire qui veulent travailler dans un espace “comme ne serait-ce qu’imaginé aller à ont déjà incorporé cette manière les magasins ou leur footing. » à la maison” et proche de chez eux. » un rendez-vous médical ou chez de faire très mouvante, cette + 35 ans 24 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 25
Les jeunes ont des aspirations et des pratiques Pourquoi la mobilité pourrait radicalement différentes de celles de leurs aînés devenir la nouvelle norme en termes de mobilité. Ils privilégient les quartiers qui leur offrent la perspective de pouvoir bouger et d’être proches de leurs réseaux Le bureau et sa localisation font désormais partie d’amis ou de clients / partenaires (effet « cluster »). du « package » au moment de choisir un poste « Les bureaux ont été importants dans le choix 21 % de rejoindre l’entreprise pour laquelle je travaille. » 59 % 48 % Paris Centre-Ouest 34 % 18 % 18-24 ans 29 % 25-34 ans La Défense 35-49 ans 50 ans et + 14 % Retour d’expérience Damien Bon, Stuart Paris Centre « Les jeunes talents recherchent un espace Lors de la recherche de nos nouveaux locaux de travail où ils peuvent s’exprimer aussi bien à Barcelone, nous avons mappé l’ensemble professionnellement qu’humainement. Au-delà de nos salariés pour trouver la meilleure localisation des équipements, l’emplacement des bureaux possible. Un déménagement est un moment a une importance primordiale. Quartiers centraux clé d’une entreprise, une célébration qui doit et animés, accès aux transports, c’est à l’aune mettre les collaborateurs à l’honneur. » de ces éléments qu’ils jugeront de la qualité de l’espace que vous leur offrez. 26 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 27
« Le travail est un facteur de création de lien social extrêmement fort. » Pour comprendre comment les entreprises repensent leurs bureaux, nous avons interviewé Cécilia Durieu, Co-fondatrice de Greenworking. Le cabinet de conseil a accompagné 25 projets de flex office pour le CAC 40 et près des trois quarts sur le télétravail. Cécilia Durieu, sa co-fondatrice, nous détaille les changements organisationnels qu’implique la mobilité. Chez les jeunes générations De plus, viser un équilibre des ou chez les « super-mobiles », temps à l’échelle de la journée la frontière vie pro/vie perso est irréaliste et incompatible avec est poreuse. Les entreprises l’activité professionnelle moyenne doivent-elles favoriser cette d’un travailleur de la connaissance. imbrication ? Il faut donc penser l’équilibre entre Cécilia Durieu Les entreprises doivent favoriser un vie personnelle et vie professionnelle équilibre entre vie personnelle et vie sur des laps de temps plus longs CEO & Co-fondatrice professionnelle, mais cet équilibre (semaines & mois). Greenworking varie fortement d’un collaborateur à l’autre. Pour certains, il consistera Les nouveaux modes à distinguer farouchement les deux de travail, comme le télétravail, sphères, tandis que d’autres seront peuvent générer du stress satisfaits de pouvoir faire une pause et de l’isolement. Quelles dans leur journée de travail pour se sont les parades ? rendre chez le médecin et de pouvoir Concernant le télétravail, il faut savoir traiter leurs e-mails une heure le que cette organisation ne convient dimanche soir, afin de commencer pas à tous les collaborateurs et ne la semaine plus sereinement. doit pas être déployée 5 jours sur 5. Le travail est encore aujourd’hui Il faut une approche incitative et un facteur d’intégration et de création non co-ercitive : les dispositifs de de lien social extrêmement fort, régulation des outils numériques mis la numérisation de nos façons en place par l’entreprise ne doivent de travailler ne doit pas nous faire #cloud.paris — SFL pas contraindre les collaborateurs oublier cet aspect. ni aller à l’encontre du principe de flexibilité. C’est pourquoi Nous conseillons aux entreprises que nous accompagnons de bien « Viser un équilibre des temps à l’échelle nous favorisons la sensibilisation des collaborateurs : il s’agit sélectionner les télétravailleurs : d’apprendre à dominer ses outils de il faut qu’ils soient autonomes dans communication, d’en reprendre le contrôle et de ne pas céder à l’illusion leur activité et déjà bien intégrés dans l’équipe. Nous recommandons de la journée est irréaliste et incompatible avec l’activité professionnelle moyenne de l’immédiateté et de la disponibilité également de ne pas dépasser 1 à permanente. 3 jours de télétravail par semaine d’un travailleur de la connaissance. » (en fonction du métier) et d’instaurer des journées de présence sur site, communes à toute l’équipe, pour maintenir des temps collectifs et éviter l’isolement du télétravailleur. • 28 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 29
BlaBlaCar, champion de la mobilité… jusque dans ses bureaux Frédéric Mazzella Président et Co-fondateur de BlaBlaCar Pour cette 5e édition du Paris Workplace, Frédéric Mazzella nous a ouvert les portes de ses bureaux. Il nous fait découvrir les coulisses de la licorne française, qui a pris ses quartiers au #cloud.paris, aux côtés de Facebook et d’Exane. « Chez BlaBlaCar, on a pour mission de favoriser la mobilité de nos 60 millions de co-voitureurs. « Nous avons multiplié « On a tout fait pour que lorsqu’on vienne chez BlaBlaCar on se sente La circulation et la rencontre font partie de notre ADN les espaces : open space, dans BlaBlaCar, c’est-à-dire dans notre logo, dans nos couleurs et dans et tout est fait en interne pour que les gens bougent cafét’ à tous les étages, et ne restent pas assis au même endroit. » nos principes. C’est extrêmement important pour se sentir investi de sofas & canapés, salle de détente avec baby-foot notre mission, rendre le co-voiturage plus accessible. Il faut que cette et table de ping-pong… idée soit présente à l’esprit de chacun où que l’on travaille. » Les réunions deviennent des occasions de bouger et, très souvent, c’est Aude Grant, SFL autour de la machine à café que les nouvelles « Le #cloud.paris a été pensé pour des entreprises idées émergent. » qui mettent au cœur de leur modèle la flexibilité et l’agilité. SFL a combiné quatre bâtiments pour avoir des grands plateaux de près de 3 000 m2, rares, « Tous les dirigeants voire introuvables dans la plupart des immeubles de BlaBlaCar sont en open parisiens. L’ensemble est articulé autour d’une space parce que nous aussi « place de village » sous une grande verrière nous bougeons énormément de trois étages et de grandes cours intérieures dans la journée. pour permettre aux collaborateurs de se retrouver. » Cela nous permet également de rester accessible et proche des équipes. » Retrouvez l’ensemble de cette visite en vidéo sur www.parisworkplace.fr. 30 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 31
À l’heure 03 de la mobilité, le bureau est-il mort ? 32 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 33
En fait, c’est tout le contraire : Les « super-mobiles » prêtent aux bureaux un « pouvoir » sur la vie de l’entreprise plus fort que les autres salariés plus on est mobile et plus on accorde « Selon moi, mes bureaux ont un impact sur… » de l’importance à son bureau 82% L’esprit d’équipe 96 % Le bien-être 87% 95 % Les « super-mobiles »* passent moins de temps sur leur lieu de travail, mais ils en sont beaucoup plus satisfaits La performance 75 % de l’entreprise 94 % « Je suis satisfait de mes bureaux. » 68 % 87 % Le recrutement 85 % 73 % Population générale « Super-mobiles » Population générale « Super-mobiles »* Ils considèrent leurs bureaux * Salariés qui travaillent en dehors du bureau au moins une fois par semaine ; à deux endroits ou plus (aussi) comme un lieu de vie Focus dans une journée au bureau ; et qui ont au moins un RDV professionnel à l’extérieur du bureau par semaine. La sérendipité, ou comment « Mon bureau est un lieu de travail, booster l’innovation mais aussi un lieu de vie où j’aime passer dans son entreprise du temps. » Les bureaux pèsent dans le choix de leur job « C’est en échangeant avec ses collègues 38 % 52 % dans l’open space, en discutant autour « Les bureaux ont été importants dans le choix d’un café, en se croisant à la cantine, 72 % que nous collectons des informations de rejoindre mon entreprise. » et que des idées nouvelles émergent. Population générale Ce processus de « création de valeur par hasard » s’appelle la sérendipité, 39 % « Super-mobiles » et c’est un principe directeur de l’aménagement des espaces dans « Super-mobiles » beaucoup d’entreprises. C’est le cas notamment de Google, qui réduit Population générale les mètres carrés dans ses bureaux pour favoriser les interactions entre salariés, de Apple, Zappos, etc. » Cécilia Durieu, Greenworking 34 PARIS WORKPLACE 2018 35
« La densité provoque le mouvement et crée la communauté. » WeWork, c’est une communauté mondiale de 140 000 membres et des espaces nativement pensés pour la mobilité. À Paris, l’entreprise américaine a déjà ouvert quatre sites, et prévoit d’en ouvrir prochainement trois nouveaux. À l’occasion du Paris Workplace, sa Directrice générale, Audrey Barbier-Litvak est revenue avec nous sur les choix de WeWork pour favoriser le mouvement. Quels sont les partis pris de Nous appliquons le même principe WeWork pour favoriser la à la taille des couloirs : suffisamment mobilité dans les bureaux ? larges pour passer confortablement, Nous avons fait un choix très fort : mais pas assez pour être à deux limiter l’espace par personne à 5 m2 de front. Nos membres ainsi Audrey Babier-Litvak (contre 10 m2 en moyenne), mais se rencontrent et échangent. WeWork LaFayette en multipliant les espaces collectifs DG France et Europe du Sud WeWork partagés. Cela oblige les gens Dans les étages, nous avons un à sortir de leurs bureaux et à se rencontrer. La densité provoque « modèle type » avec cuisine & boissons gratuites pour favoriser la convivialité, vitrés et espaces de réunion. Nous aménageons des différences entre « Chaque WeWork est adapté le mouvement et crée la communauté. cabines pour téléphoner, bureaux étages pour que les gens montent et descendent en fonction de leurs à sa localisation, et donc besoins : les salles de réunion n’ont pas les mêmes capacités, certains à son usage. » étages sont plus calmes, d’autres plus lumineux, etc. « Nous avons fait Pour favoriser toujours plus le un choix très fort : mouvement et la rencontre, nous avons adopté d’autres « règles ». Comment est pensée la mobilité entre les WeWork d’une même développer des modes de transport (vélos électriques…) qui favorisent limiter l’espace Par exemple, les chiens sont autorisés car ils deviennent une excuse pour ville et à l’international ? Tout membre de la communauté peut la mobilité entre nos différentes implantations parisiennes. par personne à entamer la discussion. Actuellement chez WeWork Colisée, nous en avons travailler dans les parties communes ou réserver une salle de réunion dans Nos locaux sont rarement entièrement 5 m2 (contre 10 m2 trois. C’est presque de l’économie comportementale. un WeWork. Chaque WeWork est adapté à sa localisation, et donc à occupés car nos membres sont très mobiles. Ils peuvent travailler de en moyenne), mais De manière générale, tout est codifié son usage. On estime par exemple qu’avec son hyper-centralité, le n’importe où : d’un autre WeWork, mais également de chez eux en multipliant les pour que, où qu’il se trouve dans le monde, un membre de la communauté WeWork 92 Champs-Élysées va attirer beaucoup plus de réunions ou des bureaux de leur entreprise « mère ». Nous nous sommes aperçus espaces collectifs puisse partout se sentir chez lui. C’est très important pour nous car clients ou partenaires. Nous avons aménagé l’espace en conséquence en qu’il y avait une vraie demande pour une mobilité internationale. ▲ partagés. » cela permet à nos membres de bouger sans friction et en retrouvant prévoyant plus de salles dédiées. Actuellement, nous travaillons WeWork Cœur Marais à chaque fois leurs repères. aussi avec des partenaires pour 36 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 37
« La mobilité permet de conserver une culture d’entreprise internationale » « 50 % de nos entreprises ont déjà fait du « vrai » business entre elles (i.e. qui a donné lieu à facturation). » Stuart est une start-up française de livraison sur le dernier kilomètre rachetée par le Groupe La Poste en 2017. L’entreprise est implantée à Paris, à Londres et à Barcelone. Nous avons demandé à Damien Bon, Nous avons un produit, Global son CEO quelles différences il observait entre ces villes. ▲ Access, qui permet aux collaborateurs de grands groupes très mobiles d’avoir une place dans les hot desks du monde entier et des crédits de salles de réunion. Si demain Quelles sont les différences La culture du home-office est plus quelqu’un du WeWork Colisée (à en matière de mobilité et de développée qu’en France. Les Paris) veut aller à WeWork Shanghai culture d’entreprise que vous Londoniens arrivent plus tôt le matin pour rencontrer des Tech de la observez entre vos différents pour partir plus tôt le soir. Les pauses bureaux ? déjeuner sont souvent plus courtes. mobilité, il fait une demande sur À Londres, je remarque que La culture du sport est très développée l’application et en arrivant nous Damien Bon les salariés ont un rapport plus et il n’est pas rare que certains pouvons lui en faire rencontrer 15. fonctionnel à leur lieu de travail qu’en salariés débutent leur journée CEO Stuart France. Les relations entre salariés, par une session de cross-fit. Quels sont les avantages bien que chaleureuses, sont plus pour une entreprise d’intégrer contractuelles et codifiées. Une constante demeure : la communauté WeWork ? l’attachement de beaucoup de Y a-t-il un impact business ? salariés à se rendre au travail à vélo. Nos membres viennent chercher Moi-même j’adore ce moyen de WeWork Colisée des rencontres. Et nous faisons tout « Se rendre au bureau transport rapide qui permet de faire le vide avant une journée de travail. pour les favoriser grâce à la mobilité dans les locaux. Ces rencontres se est important pour la vie sociale Comment conserve-t-on traduisent par des gains business : entre collègues. »* 42 une même culture d’entreprise 50 % de nos entreprises ont déjà entre différents pays ? fait du « vrai » business entre elles Quand nous avons ouvert nos (i.e. qui a donné lieu à facturation). bureaux, il nous a semblé important % 18 % d’adapter notre culture d’entreprise Notre communauté est constituée aux spécificités locales et d’identifier d’entreprises de différentes tailles : des ambassadeurs capables de Parisiens la porter et de la pérenniser. Cela freelances, start-up, PME, grands demande de l’investissement, mais groupes… Elles viennent trouver Londoniens c’est un challenge passionnant. des synergies : les freelances et les start-up cherchent des clients, les PME La mobilité et les rencontres cross- et les grands groupes la flexibilité et pays permettent de renforcer notre l’agilité des start-up ou de nouvelles socle commun. Nous organisons solutions technologiques. Nous avons régulièrement des Show & Tell pour un salarié d’Airbus au WeWork que les salariés puissent partager Cœur Marais. Il travaille sur la voiture leurs connaissances et expliquer volante. Pourquoi est-il seul ? comment ils ont contribué à un Parce qu’il a besoin de s’immerger projet d’envergure. Nous allons prochainement mettre en place des dans une culture qui favorise la programmes de cross-staffing entre WeWork LaFayette créativité et être au contact de tout bureaux pour que nos collaborateurs cet écosystème Tech. • puissent s’immerger dans le quotidien de leurs homologues pendant * Chiffres issus deux semaines, partager des moments de l’édition 2016 du Paris Workplace. de vie et des bonnes pratiques. • 38 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 39
Les « super-mobiles » recherchent Focus Effet cluster : Les « super-mobiles » veulent rester proches de leurs réseaux des quartiers accessibles, centraux La sérendipité se fait aussi à l’extérieur des bureaux « Je croise régulièrement par hasard et riches en offres de services « La sérendipité est cruciale dans une des connaissances professionnelles dans mon quartier de travail. » 70 % économie collaborative où l’échange des idées est corrélé aux possibilités 32 % de sociabiliser. De manière générale, plus on actionne les liens faibles, plus on multiplie les opportunités. Cela a été Les « super-mobiles » plébiscitent des bureaux démontré par la théorie des réseaux : hyper-connectés aux transports c’est plutôt dans les 2e ou 3e cercles Population générale « Super-mobiles » que l’on trouve des opportunités. Au-delà « Je suis très satisfait de l’accessibilité de la quantité des lieux fréquentés, 57 % de mon bureau en transports en commun. » c’est donc leur diversité qui est cruciale. Les entreprises, au lieu d’augmenter leur 33 % nombre de filiales, devraient proposer à leurs salariés de travailler dans des espaces plus variés : tiers-lieux, parcs, cafés… » Sonia Lavadinho, Bfluid Population générale « Super-mobiles » Ils exigent des quartiers où il fait bon vivre « Je suis satisfait de la qualité du cadre de vie de mon quartier de travail. » « Je me promène régulièrement à pied dans mon quartier de travail. » 61 % 79 %« Super-mobiles » 46 % 69 % « Super-mobiles » Population générale Population générale 40 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 41
« Les villes doivent développer des mobilités qui mélangent 76 les modes de transport. » Sonia Lavadinho est la spécialiste internationale des questions de mobilité et de leurs implications sur les transformations urbaines. À la fois, géographe, sociologue et anthropologue, elle est régulièrement invitée à l’Institut Palladio pour des conférences. Elle nous partage sa hauteur de vue sur les questions % de « multimodalité » et de « marchabilité » pour ce Paris Workplace 2018. des « super-mobiles » Pour vous, la meilleure 9 km par exemple, puis un « super- manière de répondre aux connecteur », une berge ou un parc, problématiques de temps de pour le dernier kilomètre de marche, préfèreraient travailler trajet est de développer une de roller ou de vélo. Cela demande ville « multimodale »… un engagement des villes sur des L’enjeu majeur des villes est de politiques de long terme, car les Sonia Lavadinho développer des mobilités mélangeant résultats ne sont visibles qu’au bout Directrice & Fondatrice à Paris plutôt les différents modes de transport. de cinq ans. Mais les résultats sont Bfluid bien là : en marchant, on déstresse, La Suède ou le Danemark ont par exemple développé des « super- on est plus libre, on est plus actif connecteurs », des espaces qui font et donc en meilleure santé. qu’en Province la liaison entre un hub de transports et des bureaux et permettent de se Mais est-ce imaginable à Paris ? rendre au travail à pied ou à vélo. En France, on a considéré que Les salariés de ces villes sont souvent la marche et le vélo étaient bons pour les trajets de loisir. En conséquence, s’ils avaient le choix à 10 km ou plus de leurs bureaux, mais leur urbanisme favorise différents les personnes qui travaillent en modes de transport : le train sur périphérie doivent prendre le RER, le train ou la voiture pour aller travailler. C’est tout l’inverse de (contre 61 % pour la population générale). pays comme la Norvège, avec Oslo, ou l’Espagne, avec Barcelone, qui ont développé de vrais pôles d’attractivité et de loisirs en première ou deuxième couronne, où on peut « En marchant, on déstresse, se déplacer à pied ou à vélo. on est plus libre, on est plus actif J’ai travaillé sur la stratégie Paris piéton. C’est une ville très bâtie, très et donc en meilleure santé. » minérale, mais elle possède aussi des espaces verts et des trames bleues. ▲ 42 PARIS WORKPLACE 2018 PARIS WORKPLACE 2018 43
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