QUESTION URBAINE La ville numérique - Le numérique contribue-t-il à renouveler l'identité des villes ?
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Victor BEZIAT - Mélanie MANIEZ – Margaux TURC
Master 1 - Urbanisme et Aménagement, parcours Urbanisme et Projet Urbain
Semestre 7 - 2018/2019
QUESTION URBAINE
La ville numérique
Le numérique contribue-t-il à renouveler l’identité des villes ?
UE Projet Urbain : concepts et méthode
Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine
Université Grenoble Alpes
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION......................................................................................................................................................... 3
RÉFÉRENTS THÉORIQUES ....................................................................................................................................... 4
I. D’un modèle européen à des villes modèles .................................................................................... 6
II. IPhone City .................................................................................................................................................... 9
III. Les 6 dimensions de la Smart City ....................................................................................................... 13
IV. Villes de demain : les démonstrateurs, outils de conception des futurs écosystèmes
urbains ..................................................................................................................................................................... 15
RÉFÉRENCES DE PROJETS...................................................................................................................................... 18
I. Kowloon East - Hong Kong, Chine...................................................................................................... 20
II. The Capital Cairo - Le Caire, Egypte................................................................................................... 25
III. Medellín, Colombie .................................................................................................................................. 30
CONCLUSION ........................................................................................................................................................... 34
SOURCES .................................................................................................................................................................... 35
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INTRODUCTION
« L’espace loin de perdre son importance, joue un rôle essentiel dans l’avènement de la
ville intelligente. Ce rôle renvoie au tournant spatial que connaissent les Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC) », telle est l’une des thèses que soutient Antoine
PICON lors de son allocution sur la ville numérique en novembre 2015. Il aborde la notion de
l’espace, fondamentale en urbanisme. L’urbanisme prend en effet forme dans des espaces
donnés, aussi complexes que divers. Et l’arrivée massive des TIC bouleverse la pensée
urbanistique en y intégrant de nouveaux paramètres pour le moment peu connus, car assez
récents, dans l’organisation spatiale de la ville.
L’une des complexités de la fabrication de la ville réside dans le fait qu’il faut réinventer
un espace déjà construit. En effet, les espaces européens sont majoritairement urbains, et le travail
des aménageurs est désormais d’adapter l’existant, et de l’enrichir pour répondre aux nouveaux
besoins des citadins. Il ne s’agit plus de remplir une page blanche comme il était encore possible
jusqu’au XXème siècle - ceci est particulièrement vrai pour les pays occidentaux, les territoires
émergents étant en retard par rapport aux surfaces urbanisées (nous faisons ici notamment
référence au projet de Capital Cairo abordé par la suite). La fabrication de la ville contemporaine
a lieu sur des espaces divers, ayant chacun une “identité propre” (Marcel RONCAYOLO), forgée
au cours de leur histoire par les sociétés urbaines. Ces villes qui peuvent être considérées comme
des écosystèmes, formés par les nombreuses interactions qui s’y jouent, évoluent en permanence.
De plus, les technologies et leurs avancées incessantes semblent apporter de nouvelles
causes de variabilité des espaces urbains. En termes d’enjeux urbains, les TIC permettent
effectivement avant tout d’adapter au mieux l’offre à la demande, et surtout aux besoins des
habitants. Même si les villes ont leur propre identité, et donc leurs singularités, les problématiques
contemporaines, liées à la ville, sont communes. Le développement durable tient une place
centrale au sein du débat, étant donné l’épuisement des ressources, la pollution atmosphérique
ou la perte de biodiversité. Réduire les fractures sociales est aussi une préoccupation s’intégrant
au concept de développement durable.
Les Smart Cities, qui ont vu le jour dans les années 2010, ont pour ambition de répondre
à ces problèmes. Les Smart Cities peuvent être présentées comme des villes qui utilisent les TIC
pour améliorer la qualité de vie des citoyens (DOUAY N., 2018). L’intégration des TIC dans les
questions urbaines permet également aux villes de se distinguer dans le contexte de
mondialisation. Ce phénomène est à l’origine d’une nouvelle concurrence entres les territoires
urbains, et notamment les métropoles, qui doivent trouver des moyens de se démarquer pour
attirer les entreprises, mais aussi les touristes. Cependant, si les TIC peuvent être de bons moyens
pour donner de la plus-value à un espace, elles pourraient aussi se généraliser et devenir banales.
Ainsi, nous nous sommes demandés comment le numérique contribue à renouveler
l’identité des villes. Pour répondre à ce problème contemporain, du fait de l’essor des nouvelles
technologies, nous présenterons et analyserons des articles théoriques traitant du sujet. Ensuite,
nous aborderons la question posée sous un angle concret, en proposant trois projets urbains
internationaux, intégrant le numérique au cœur de leurs enjeux de fabrique de la ville.
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RÉFÉRENTS THÉORIQUES
I. D’un modèle européen à des villes modèles – p. 6 à 8
Cet article traite des villes expérimentales, ou pionnières, s’exprimant à travers différentes
utilisations du numérique.
Amsterdam, Helsinki, Barcelone ou encore Parthenay (Deux-Sèvres) ont toutes été des
villes laboratoires sujettes à des expériences numériques afin de développer « l’information
highway » ou « l’autoroute de l’information » qui vise à rendre internet accessible à tous. Elles
sont caractérisées de pionnières car elles développent des expériences qui leur sont propres.
Ces villes pionnières deviennent peu à peu des référentiels urbains. Elles sont (pour la
plupart) reconnues comme modèles et appellent à être imitées. Ainsi, à la lumière de leurs
résultats, d’autres villes vont calquer leur politique de développement numérique sur ces
laboratoires expérimentaux.
Aujourd’hui, les villes pionnières sont reconnues à travers le label « Ville Internet ». On
assiste ici à une uniformisation des villes qui aspirent à devenir, ou à minima s’inspirer de leur
modèle. Les villes ne deviennent en conséquence que des reproductions numériques plus ou
moins réussies. Elles n’ont plus d’identité propre.
II. IPhone City – p. 9 à 12
Dans cet article, consacré à la ville intelligente, l’auteur interroge les conséquences de la
révolution informatique sur la ville physique.
A quoi ressemblera spatialement la ville numérique de demain ?
Chaque individu – ou presque - possède désormais un téléphone mobile présentant
différentes interfaces. L’utilisation de cet objet intelligent – et notamment l’accès quasi-permanent
à internet - dans l’espace amène la rencontre entre le monde virtuel et la ville physique qui se
télescopent. Notre perception de l’espace est transformée puisque nous nous retrouvons dans
une réalité physique augmentée par les « locative media ». Le lieu physique est désormais
indissociable des événements variables et ponctuels qui s’y jouent, et n’est plus figé.
Statistiquement, il paraît alors impossible que deux espaces présentent une quelconque
ressemblance.
Au-delà des interfaces qui créent un espace original en perpétuel renouvellement, les
interfaces intelligentes sous forme de lentilles de contact superposent directement le monde
virtuel à la ville physique dans l’œil de l’usager. L’espace est alors propre à chaque individu.
Finalement, à terme, le téléphone mobile créé un espace unique pour chaque individu qui
se meut dans l’espace physique : il y aura donc à l’avenir, autant d’espaces urbains différents que
d’individus uniques.
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III. Les 6 dimensions de la Smart City – p. 13 à 14
Cet extrait d’un guide pratique rend compte des six piliers de la Smart City”, que sont :
“Smart People”, “Smart Environment”, “Smart Mobility”, “Smart Governance”, “Smart Economy” et
“Smart Living”.
Afin d’obtenir le statut de “ville intelligente”, les villes semblent devoir répondre à certains
critères prédéfinis. L'existence d’un modèle type, auquel se référer, tend ainsi à favoriser une
uniformisation des “Smart Cities”.
Cependant, il semble exister une certaine liberté quant à l’appréhension et à l’intégration
de ces différents piliers. Les villes peuvent alors se diversifier en choisissant de privilégier certains
points d’action.
IV. Villes de demain : les démonstrateurs, outils de conception des futurs écosystèmes
urbains – p. 15 à 17
Cet article tiré d’un ouvrage traitant des territoires intelligents s’intéresse au phénomène
récent des démonstrateurs. Ces derniers ne sont pas des prototypes, mais des outils de
communication et de sensibilisation qui se déclinent sur différentes échelles - de l’équipement au
quartier. Ils permettent ainsi de mesurer le degré “d’acceptabilité” d’un projet par la population,
et d’adapter au mieux les prospectives envisagées.
Loin de représenter des modèles, les démonstrateurs prennent en compte les spécificités
d’un territoire. En effet, les auteurs font le postulat que les villes sont des “écosystèmes complexes
“ qui ne peuvent se ressembler tant les interactions varient. Si un démonstrateur montre de bons
résultats sur un territoire, ce n’est pas pour autant qu’il sera implanté ailleurs où l’environnement
sera différent. Le risque de diffusion d’un démonstrateur sur des territoires différents reste
présent, et il mènerait à la standardisation.
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I. D’un modèle européen à des villes modèles
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II. IPhone City
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III. Les 6 dimensions de la Smart City
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IV. Villes de demain : les démonstrateurs, outils de conception des futurs
écosystèmes urbains
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RÉFÉRENCES DE PROJETS
I. Kowloon East - Hong Kong – p. 20 à 24
A la sortie de nombreux évènements comme la révolution des parapluies, Hong Kong
opte pour une nouvelle approche d’urbanisation. Pour cela, l’accent est mis sur le « storytelling »
: la narration politique. La ville oriente son discours vers une ville plus durable et smart. Ce discours
a l’avantage d’être peu critiquable. Il est donc plus facilement acceptable par la population locale.
C’est dans ce contexte que le projet « koowloon east » voit le jour. Il prône la « smart grid
» et la « smart mobility » qui sont, respectivement, des connections entre une multitude d’objets
urbains et une assistance numérique à la mobilité, au trafic. On peut citer quelques innovations
comme le wifi gratuit, les stations de locations de vélo connecté, les minuteurs intelligents ou
encore le métro automatique léger automatisé.
Cependant, il ne s’agit là que d’innovations mineures qui cachent, à l’aide du storytelling,
d’autres enjeux économiques bien plus critiquables. On cherche à masquer un aménagement
bénéfique à certains acteurs plutôt qu’à l’ensemble de la population à travers le smart. De même,
les contrôles politiques sont renforcés afin de mieux encadrer la population. Ainsi, ce projet n’a
pas grand-chose de smart. C’est surtout une manière de renouveler la narration des politiques
publiques et urbaines.
Cela n’empêche tout de même pas Hong Kong de se différencier de ses concurrents
directs à travers de nouvelles pistes de réflexions et des actions inédites, une information et
diffusion en temps réel de la circulation ou encore une gestion réfléchie des déchets à l’aide de
poubelles intelligentes. C’est une ville qui sort juste d’un fort conflit politique et qui est encore
dans une phase d’expérimentation, il s’agit d’une « ville laboratoire ».
II. The Capital Cairo - Le Caire, Egypte – p. 25 à 29
La volonté de bâtir une nouvelle cité régionale, moderne et intelligente, en opposition à
la ville sale du Caire, est à l’origine du projet égyptien The Capital Cairo. A 45 km du Caire, le
nouvel espace doit proposer des tours haut de gamme, bâties sur le modèle des villes du Golfe,
afin d’attirer les investisseurs des Emirats arabes unis notamment. Les rues, laissées aux classes
populaires, desserviront des hôtels luxueux pourvus de caméras de sécurité, de la température
modulable, et autres services réservés aux classes aisées. Le centre dense et vertical, jouxtera les
alentours horizontaux formés de « compounds » luxueux également.
L’architecture du projet se veut « moderne, aérée et minimaliste », et c’est le numérique
qui doit permettre la production de ce bâti standardisé. Cette standardisation du Caire est
recherchée pour augmenter la compétitivité de la ville sur les marchés régionaux et
internationaux.
18III. Medellín, Colombie – p. 30 à 33
Autrefois stigmatisée par ses activités illicites, la précarité et l’insécurité de ses quartiers
périphériques, Medellín a su se saisir du concept des Smart Cities et se forger une nouvelle
identité. En effet, la ville a élaboré une stratégie de développement et de régénération urbaine,
au travers des innovations technologiques. La municipalité a choisi de mettre en place des
solutions simples, accessibles et peu onéreuses mais efficaces pour autant. Ces dernières
s’appuient sur des outils technologiques existants et en repensent l’usage, afin de s’adapter aux
besoins de la ville et de ses habitants.
Le contexte historique, urbain mais aussi politique, a amené la municipalité à adopter une
démarche d’« urbanisme social et pédagogique », intégrant notamment les initiatives citoyennes.
La ville s’est ainsi illustrée par sa volonté d’allier collaboration et compétitivité.
Dans ce cadre, Medellín a su se différencier de ses semblables, de par l’utilisation des
« low-tech », en opposition à la notion « high-tech ». Le caractère innovant de sa mutation repose
sur le changement d’usages de technologies existantes, telles que le téléphérique urbain.
La mutation spectaculaire de Medellín en a fait une ville modèle, à l’échelle internationale, et
lui vaut le qualificatif de « laboratoire urbain ».
19I. Kowloon East - Hong Kong, Chine
“At the core of the smart city framework of KE is
an innovation-oriented platform that fosters
community engagement and cross-sector
cooperation. Stakeholders, including government
departments, IT sector, academics, research
institutions, public utility companies and public
transport operators, have been proactively
engaged to seek collaboration opportunities on
smart city development.
A number of smart city-related projects are underway, using KE as a test bed to demonstrate how smart city solutions
can be applied locally.” (ARUP)
2021
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24
II. The Capital Cairo - Le Caire, Egypte
Owner: Ministry of Housing & Urban Communities,
Egypt
Planning Consultant: 5+ UDC , Egypt
Official Website: the Capital Cairo
City Area: 170,000 FD / 714 km2
Phase one Area: 40,000 FD/ 168 km2
“Cairo Capital is a meaningful venture to build national spirit, foster harmony, that will provide for long-
term a sustainable prosperity and address distinct issues faced by Egypt through a new city, which will
create more places to live, work and visit. If built as planned, it will be a distinction from Cairo's historic,
aging infrastructure. Cairo is home to some 18 million people and is known for its overwhelming congestion.”
said the Egyptian Minister of housing. The masterplan is to create a global city with smart infrastructure for
Egypt's future, which will provide a myriad of economic opportunities and offer a noticeable quality of life.
Therefore, it must be flexible enough to adjust to future changes. It calls for a new harbor designed to adapt
and embrace its natural desert setting.
25The 7 main principles to be the main guidelines governing how we deal with the city or others do
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28
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III. Medellín, Colombie
“ Connue hier pour son narcotrafic et son fort taux de criminalité, Medellín,
métropole d’environ 4 millions d’habitants, s’est radicalement transformée en moins
de 10 ans.
L’exposition Medellín urbanismo social raconte l’histoire d’une métamorphose
exemplaire menée par les équipes municipales de Sergio Fajardo et Alonso Salazar
convaincus que l’architecture et l’urbanisme sont les vecteurs d’une transformation
sociale profonde. Un crédo “le plus beau pour les humbles” ; une exigence, la rapidité
; un outil, le “projet urbain intégral” !
Medellín urbanismo social détaille cette transformation débutée dans le quartier de
Santo Domingo, un des plus pauvres et des plus violents de la ville, premier à
bénéficier de la méthode inventée dite du « projet urbain intégral » [PUI]. Ce système
depuis répété à d’autres secteurs, permet non seulement d’apporter les services
publics de base aux habitants, mais génère aussi de nouvelles opportunités pour l’éducation ou la création de
commerces. L’importance donné à la création simultanée de moyen de transport innovant offre aux habitants les plus
défavorisés l’accès à la ville centre jusqu’alors interdit.
La confiance a chassé le scepticisme. En 9 ans, la ville entière s’est métamorphosée : le Metrocable est devenu, outre
un moyen de transport au service de l’inclusion urbaine, un objet de curiosité pour les touristes ; la bibliothèque
d’Espagne, un symbole de la place primordiale accordé à l’éducation, … et les espaces publics des lieux propices à la
vie sociale”.
1.
2.
3.
Projet Urbain Intégral de Medellín
1. MetroCable / 2. Biblioteca Espana, Santo Domingo / 3. Ruta N – Centre d’innovation et d’affaires
3031
32
33
CONCLUSION
À la lumière de l’étude d’éléments théoriques et de projets, le renouveau de l’identité des
villes par le numérique ne semble pas pouvoir être étudié de manière linéaire.
Pour répondre à la problématique présentée en introduction, nous avons décidé de
réfléchir aux notions d’uniformisation et de diversification de l’espace. Nous partons du postulat
que l’identité d’une ville se caractérise par ce qui lui est propre, tout en considérant que chaque
ville est un écosystème complexe - selon l’exemple des démonstrateurs urbains. Ainsi l’identité
d’une ville se caractérise fondamentalement par une diversification par rapport à d’autres entités.
A l’inverse, l’uniformisation représente la perte d’identité d’une ville. Le renouveau de l’identité
des villes dépend donc de la capacité de chacune d’elles à se démarquer des autres.
L’exemple des villes pionnières indique que l’imitation des innovations de ces dernières
mène à une perte d’identité, et non à un renouveau. On peut, dans un autre registre faire
référence à la standardisation du Caire. Ces villes modèles, laboratoires témoignent d’un échec
du numérique dans ce domaine.
Ce constat est tout de même à nuancer. Si certains traits du numérique tendent à aboutir
à une perte d’identité, d’autres, au contraire la renforcent comme en témoigne l’article sur
l’iPhone City. Pouvoir modifier sa perception est un atout unique mais également un facteur
d’attractivité rendu possible grâce à une innovation numérique. Le numérique peut donc
également permettre de renouveler l’identité de certaines villes.
Une troisième option réside dans les modèles hybrides qui calquent des mécanismes de
ville modèle, tout en ajoutant des spécificités propres. Nous nous orientons ainsi vers un mélange
d’uniformisation et de diversification. Nous pouvons, pour illustrer cela, nous appuyer sur les six
dimensions de la Smart City. Le smart se base sur des critères précis mais laisse les villes libres de
décider quel pilier privilégier. Les enjeux des villes étant variés, nous pouvons nous attendre à des
aménagements et innovations propres à chacune, tout en suivant une ligne de conduite générale.
Nous pouvons également citer la ville de Medellín, qui sert de modèle à d’autres villes, dans le
cadre de stratégies de développement urbain et numérique. Nous observons donc, dans un
premier temps, une uniformisation. Pourtant, dans un second temps, ces villes font preuve
d’entraide et de partage de connaissances. Ainsi, une réelle coopération s’instaure, bien plus
présent qu’un développement uniforme et substituable des villes.
Ainsi, que ce soit de manière positive ou négative, le numérique impacte de nos jours très
fortement l’identité des villes. Le renouveau d’une ville n’est pas toujours possible, et on observe
de plus en plus de villes qui s’uniformisent. Ce choix peut se comprendre pour des raisons
politiques, économiques et compétitives, mais n’est cependant pas toujours adopté puisque
d’autres villes prennent le parti de se diversifier en étant en perpétuelle quête d’innovation. Enfin,
concilier diversification et uniformisation est un choix possible permettant de profiter des atouts
de chacune des villes.
34SOURCES
∙ AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT. Medellín : transformation durable d’une ville
[en ligne]. Disponible sur : (Consulté le 09/12/2018).
∙ ARUP. Smart City Kowloon East, Hong Kong. Smart solutions to enhance wellbeing [en
ligne]. Disponible sur : (Consulté le 20/12/2018).
∙ BLEUS, Hélène ; NGUYEN, Catherine ; VAN BOCKHAVEN, Jonas. Smart City - Le guide
pratique. Tome 1 [en ligne]. Liège : Smart City Institute, 2017, 73 p. Format PDF.
Disponible sur : (Consulté le 22/11/2018).
∙ CUBE CONSULTANTS. The Capital Cairo [en ligne]. Disponible sur :
(Consulté le 12/12/2018).
∙ D’ANGELO, Lou. Medellín, de la ville ingénieuse à la ville compétitive. La Revue
Urbanisme, 2017, n°407, p. 59-60.
∙ DARCHERIF, A. - Moumen ; PANNETIER, Christophe ; LABADI, KARIM. “ Villes de demain
: les démonstrateurs, outils de conception des futurs écosystèmes urbains “ in Territoires
intelligents : un modèle si smart ? La Tour d’Aigues, L’aube, 2018, 321 pages.
∙ D’IRIBARNE, Alain ; EVENO, Emmanuel. D’un modèle européen à des villes modèles. La
Revue Urbanisme, 2014, n°394, p. 28-30.
∙ DOUAY, Nicolas. Hong Kong, cap sur la smart city. La Revue Urbanisme, 2017, n°404, p.
41-44.
∙ GONZÁLEZ ESCOBAR, Luis Fernando ; ESCAFFRE, Fabrice. Medellín, entre conflits et
recompositions. La Revue Urbanisme, 2017, n°407, p. 25-28.
∙ PAVILLON DE L’ARSENAL. Medellín, urbanismo social [en ligne]. Paris, 2011, 8 p. Format
PDF. Disponible sur : (Consulté le
09/12/2018).
∙ ROBERTS, Nick. IPhone City. La Revue Urbanisme, 2011, n°376, p. 64-67.
∙ RUTA N. Medellín - Business and innovation center. [en ligne]. Disponible sur :
(Consulté le 09/12/2018)
∙ SINNO, Maïa. Le modèle urbain du Golfe au Caire. La Revue Urbanisme, 2018, n°409, p.
41-43.
∙ SMART CITY – KOWLOON EAST. What is Smart City? [en ligne]. Disponible sur :
(Consulté le 20/12/2018).
35Vous pouvez aussi lire
