RÉPONSE À APPEL À PROJET " BOURGEON " - 2020 Université Jean Moulin Lyon 3 CHAINS Centering the Humanities Around Investigating the Normalization ...

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RÉPONSE À APPEL À PROJET " BOURGEON " - 2020 Université Jean Moulin Lyon 3 CHAINS Centering the Humanities Around Investigating the Normalization ...
RÉPONSE À APPEL À PROJET « BOURGEON »
                       2020
         Université Jean Moulin Lyon 3

                      CHAINS
  Centering the Humanities Around Investigating the
              Normalization of Slavery
APPEL A PROJET « BOURGEON » 2020
                           Université Jean Moulin Lyon 3

                                         Dossier de candidature

 1. TABLEAU « DESCRIPTIF GENERAL DU PROJET »

Titre du projet :                             CHAINS : Centering the Humanities Around
                                              Investigating the Normalization of Slavery
Nom et coordonnées du Responsable             Nom/Prénom : LABAUNE-DEMEULE Florence
scientifique du projet                        Laboratoire : IETT
                                              Tel : 06 86 75 55 82
                                              Email : florence.labaune-demeule@univ-lyon3.fr
                                              Et
                                              LEE Gregory
                                              Laboratoire : IETT
                                              Tel : 06 66 60 85 26
                                              Email : gregory.lee@univ-lyon3.fr
Nom et adresse des autres laboratoires        •School of International Studies, 10th F/L,
impliqués (le cas échéant)                    Administrating Building, Sun Yat-sen University
                                              (Zhuhai Campus), Tangjia, 519082, Zhuhai,
                                              Guangdong, China
                                              519082
                                              • Centre for Concurrences in Colonial and
                                              Postcolonial Studies, Linnaeus University,
                                              Sweden; info@lnu.se
                                              • The Centre for Postcolonial Studies
                                              Research in Politics and International Relations,
                                              Goldsmiths, University of London, New Cross,
                                              London SE14 6NW, UK.
Discipline(s) concernée(s) :                  Études transculturelles
                                              Études diasporiques
                                              Études de genre
                                              Monde anglophone, monde arabe, monde
                                              chinois, Allemagne, Corée, Grèce, Japon, monde
                                              hispanophone et monde lusophone

Financement(s) complémentaire(s) déjà
obtenu(s) (le cas échéant)
Appels à projets ou financements              Cible prioritaire : dossier ANR MRSEI
envisageables ou envisagés à l’issue du       en vue de la constitution d’un dossier Europe
projet                                        HORIZON (FP9)
                                              (REPRESENTATIONS DES MIGRATIONS)

Lien avec un label (labex, Equipex, pôle de
compétitivité …)
Durée du projet (durée max : 12 mois)         12 mois (janvier 2020-décembre 2020)

Dépôt projet Bourgeon session antérieure      non
Intitulé du projet
année
Suites données

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Suites données
Signature du Responsable scientifique du
projet

Signature du directeur de laboratoire

       CV    ( en annexe )
            a. Un CV détaillé du Responsable scientifique (5 pages maximum)
            b. Un CV court des autres scientifiques participants (1 page maximum par
               participant)

 2. DESCRIPTIF SCIENTIFIQUE DU PROJET

                Ø RESUME DE LA PROPOSITION DE PROJET

« CHAINS : Centering the Humanities Around Investigating the Normalization of Slavery »

   Ce projet a pour objectif de mettre en évidence et de confronter les manifestations passées et
   contemporaines de l’esclavage et du travail forcé selon 2 principaux vecteurs : l’un qui montre en
   quoi cette thématique est en prise sur l’espace historique et mémoriel, le second qui se focalise
   sur les questions de genres et de contemporanéité :

   Vecteur 1.
   • l'esclavage historique : « Mémoire et Héritage »
       §    la traite négrière,
       §    le commerce triangulaire,
       §    la traversée du milieu
       §    l’esclavage comme institution

   Vecteur 2.
   • l’esclavage sexuel et économique du monde actuel
       §    l’exil imposé,
       §    les migrations récentes
       §    la situation des réfugiés,
       §    le travail forcé
       §    les questions de genre

        Si l’esclavage existe depuis des temps immémoriaux, et s’il a affecté de multiples sociétés et
   civilisations, le projet CHAINS vise à étudier des formes d’esclavage moderne et contemporain.
   Seront certes inclus des sujets comme la traite négrière, le commerce triangulaire, la traversée
   du milieu, mais aussi l’esclavage comme institution, sans oublier toutes les sortes de combats et

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 de luttes conduites au cours de l’histoire. Toutefois, nous nous focaliserons avant tout sur les
 conséquences des formes d’esclavage ou de travail forcé passé qui sont perceptibles en Europe
 — et dans ses territoires ultramarins — actuellement, ce qui reposera entre autres choses sur
 les théories postcoloniales, transnationales et décoloniales visant à expliquer la complexité de la
 colonisation et de la décolonisation.
     Nous nous intéresserons à l’exil imposé, aux migrations récentes, à la situation des réfugiés,
au travail forcé sous toutes ses formes, ainsi qu’aux questions de genre trop souvent minimisées,
en veillant aux inégalités et aux violences qui y sont liées. Il est essentiel que la révision de ce
thème se fasse ici au prisme des questions de genre, qui sont l’un des enjeux de notre siècle, des
questions de pouvoir liées au genre (formes d’esclavage sexuel, violence faite aux femmes,
violence à l’encontre des hommes, souvent largement invisibilisées, prostitution forcée, migrants
ou enfants seuls violentés, cas de trafic sexuel dont sont victimes certains membres de la
communauté LGBT…). A cela s’ajouteront les formes de propagande et les discours plus
insidieux, autre objet d’étude transculturel et transtextuel caractéristique du centre de
recherches IETT.
     Par conséquent, ce projet abordera deux éléments essentiels de l’esclavage et du travail
forcé dans toutes leurs dimensions :
• l'esclavage historique et ses représentations et commémorations, d’une part,
• l’esclavage sexuel et économique d’autre part, véritable fléau contemporain, tous deux étant
évidemment en prise sur notre monde actuel, l’ONU/OIT soulignant l’ampleur comme la
contemporanéité du phénomène : en 2016, 40,3 millions de personnes étaient victimes de
l’esclavage moderne, dont 24,9 millions du travail forcé et 15,4 millions du mariage forcé.

•      cela signifie qu’il y a 5,4 victimes d’esclavage moderne sur mille personnes dans le monde.
•      1 victime sur 4 d’esclavage moderne est un enfant.
•      sur les 24,9 millions de personnes réduites au travail forcé, 16 millions sont exploitées dans
       le secteur privé, comme le travail domestique, la construction ou l’agriculture; 4,8 millions
       sont victimes d’exploitation sexuelle, et 4 millions sont astreintes à des travaux forcés
       imposés par les autorités publiques.
•      les femmes et les filles sont disproportionnellement touchées par le travail forcé; elles
       représentent 99% des victimes dans l’industrie du sexe, et 58% dans d’autres secteurs. 1

     En outre, afin de respecter la dimension transculturelle de l’IETT, toutes les aires
géographiques et diasporiques pourront être concernées : l’Europe, l’Afrique, les Amériques et
les Caraïbes, sans oublier l’Asie et l’Océanie.
     Les différents supports associés à la représentation de ces manifestations de l’esclavage et
du travail forcé seront analysés, qu’il s’agisse de l’écriture (récits d’esclaves, ou néo-récits
d’esclaves), des représentations picturales et des arts cinématographiques, des modes
d’expression artistique comme le théâtre, la musique, les chants, la danse, tant anciens que
contemporains, qui auront ici toute leur place.

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1   Source : organisation internationale du travail, les estimations mondiales de l’esclavage moderne: travail forcé et
       mariage forcé, septembre 2017 . https://www.un.org/fr/events/slaveryabolitionday/

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                  ➢       ÉTAT DE L’ART ET EXPOSE DES PROBLEMATIQUES

     Ce projet s’inscrit dans la lignée des Contemporary Slavery Studies, champ croissant dans les pays
anglophones mais encore peu développé en France. Néanmoins, dans le domaine francophone, de
nombreux travaux d’historiens, de philosophes, de sociologues se sont intéressés à ce sujet, qui fut
même récemment une des questions de civilisation du programme de l’Agrégation externe d’anglais.
De même, avec le néo-récit d’esclave Crossing the River de Caryl Phillips, au programme des sessions
2017 et 2018 du même concours, plusieurs ouvrages académiques ont vu le jour, traitant aussi bien
du contexte que des caractéristiques stylistiques de tels récits.
     Cependant, si l’esclavage et le travail forcé sont des sujets fréquemment travaillés par la critique
universitaire notamment, le prisme par lequel l’IETT souhaite traiter ces questions se démarque des
études préalables au sens où nous envisageons de nous focaliser sur les conséquences
contemporaines de telles situations, observables dans les sociétés qui nous entourent. Il s’agit d’un
point essentiel, à la jonction des études postcoloniales, diasporiques et transculturelles dont se
revendique notre centre de recherche et qui en constituent l’ADN. Au-delà de cet intérêt propre,
l’esclavage et les commémorations de ce dernier occupent une place privilégiée en France de nos
jours, notamment depuis la création du CNMHE (Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de
l’Esclavage) en 2005, ou encore avec la création de musées comme l’International Slavery Museum
de Liverpool, créé en 2007 au Royaume-Uni.
     Le projet CHAINS vise à étudier les répercussions que l’esclavage et le travail forcé ont sur le
monde contemporain qui nous entoure, pour en étudier les multiples ramifications : quelles en sont
les pratiques actuelles ; comment ces questions sont-elles liées aux questions de genre ; en quoi les
migrations actuelles peuvent-elles favoriser des pratiques esclavagistes ou des contraintes de
domination économique ou sexuelle ; quelles relations sont engendrées par des pratiques telles que
mariage forcé, déplacements massifs de populations, trafics divers ; en quoi les réfugiés et exilés en
sont-ils les victimes premières ; en quoi les pratiques esclavagistes passées ou actuelles ont-elles des
répercussions sur la constitution même de certaines sociétés (métissage, problèmes identitaires,
etc.) ? Ces questions ne sont pas exclusivement tournées vers le passé –même si ce point ne saurait
être minimisé dans nos travaux– mais elles sont bien en prise sur l’actualité et tournées vers l’avenir,
comme le montre par exemple le rapport publié par l’O.I.T. en 2017, « Emploi et questions sociales
dans le monde », consacré en partie à l’emploi vulnérable et aux disparités et à l’inégalité de
traitement entre les sexes (surreprésentation des femmes dans les emplois vulnérables dans
certaines zones géographiques…).
     Ce projet s’inscrit également dans les axes du contrat actuel et du futur contrat de recherche de
l’IETT, à savoir respectivement, les axes suivants « Bien-être, écologies et société technicienne »,
« Genre, identités, intersections », « Textes, Arts, Contextes » et « Migrations, diasporas,
citoyennetés et sécurité » (contrat en cours) ; « Normes, Savoirs et (dés)ordre », « Genre,
Sexualités », « Ecologie, économie, technologie », « Migration, frontières, (dé)colonialité » (futur
contrat). De plus, l’IETT travaille activement depuis trois ans sur les questions de décolonisation,
d’études postcoloniales, de migrations ainsi que sur la question des genres et sexualités. Plusieurs
workshops (notamment « Genre et sexualités » et « Insularité/(Dé)colonialité ») ont déjà été
consacrés à ces problématiques et aux questions afférentes comme l’identité, la censure, etc. Ce
projet s’inscrit ainsi également dans la continuité logique du colloque consacré à la fabrique des
imaginaires, organisé en novembre 2018, en présence des personnalités invitées (MM. E. Plenel,
journaliste, et J.F. Manicom, conservateur de l’International Slavery Museum de Liverpool).
     L’IETT peut également se prévaloir de disposer dans ses rangs de chercheurs chevronnés sur ces
multiples questions. Les forces vives sont nombreuses, ce dont témoignent les travaux respectifs des
membres du centre, et la variété de aires culturelles abordées dans ces travaux laisse augurer d’une
ample analyse du problème : les pays et les époques traités proposeront une large vision des
problématiques suggérées. Les mondes anglophone, hispanophone, lusophone, arabophone, mais

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aussi des pays comme l’Allemagne, la Chine, la Corée, le Japon y trouveront toute leur place. De
même, les chercheurs attachés à traiter des questions de genre en seront évidemment partie-
prenante. Ce projet a donc pour ambition d’être particulièrement fédérateur en interne, offrant à ses
membres un nouvel espace de recherche commun. Par ailleurs, les contacts déjà établis par le passé
(que ce soit dans le monde universitaire ou la société civile) ainsi que les nouveaux contacts
envisagés permettront une ouverture plus marquée dans l’espace national et international. Ainsi, des
collaborations pourront être prolongées ou initiées avec des centres de recherche comme le CELEC
(Saint-Etienne) ou l’Institut International pour la Francophonie (2IF), l’Université des Antilles, ou les
universités étrangères déjà partenaires de l’IETT comme Goldsmiths College (Londres, UK –Pr. F.
Carballo et Pr. Sanjay Seth), Linnaeus University (Suède –Pr J. Hoglund), les partenaires de
l’Université Sun-Yat-sen de Canton, mais aussi le GIS Genre, le GIS Asie, l’International Slavery
Museum en la personne de M. J.F. Manicom. Nous espérons que s’ajouteront à cela de nouveaux
partenaires qui seront sollicités, parmi lesquels l’Université de Tours (Mme Maboula Soumahoro),
l’Université de Turin (M. Dandrea), l’Université de Liège (Mme Ledent, M. Delrez), mais aussi des
institutions de la société civile, comme le CNMHE ou la compagnie théâtrale Moongate Theatre
Production (Londres).

    ➢ OBJECTIFS ET CARACTERE AMBITIEUX ET NOVATEUR DU PROJET

     Le problème de l’esclavage, du travail forcé et leur relation aux préoccupations de genre sont des
questions dont les origines historiques perdurent et sont une actualité brûlante que les récents
phénomènes migratoires ne cessent de mettre en exergue. Si l’esclavage historique a déjà été étudié,
les conséquences contemporaines de ce dernier ne le sont que peu, ce qui en constitue toute
l’originalité. Sans oublier le devoir de mémoire (par lequel notre souhait de partenariat avec le
CNMHE rendra tangibles les représentations et commémorations), l’esclavage économique ou sexuel
actuel sera aussi au cœur de nos préoccupations. Les multiples supports (archives, récits d’esclaves
et néo-récits d’esclaves, documents iconographiques sous la forme de peintures, gravures,
photographies, dessins, illustrations, documents sonores, films, etc.) constitueront un point de
départ précieux.
     Les objectifs de ce projet sont donc multiples : présenter un projet en prise sur l’actualité, qui
permette aussi de soulever l’enthousiasme des acteurs du projet, tant au sein de l’IETT, en se voulant
un projet fédérateur où les membres du centre pourront jouer un rôle actif, auprès de partenaires
actuels déjà convaincus et de nouveaux partenaires que nous contacterons. Le but sera donc de
renouveler les liens existants avec Goldsmiths College, Linnaeus University et l’Université Sun-Yat-
sen, entre autres, mais aussi d’ouvrir nos thématiques de recherche et questionnements à de
nouvelles aires et partenaires. Outre cet intérêt universitaire, nous ambitionnons d’ouvrir ces
réflexions sur la société civile pour illustrer leur impact contemporain, par exemple en invitant un
auteur comme M. Patrick Chamoiseau, une personnalité politique comme Mme C. Taubira, ou M.
Alpha Kaba, qui fut récemment esclave de milices.
     A l’instar de ce que l’IETT a déjà créé à travers le réseau E-NEW (e-new.eu), qui comprend un
partenariat avec l’Université de Naples, l’Université d’Innsbruck, l’université de Linnaeus et
Goldsmiths College, l’IETT souhaite créer un réseau dont l’acronyme évoquera spontanément ses
préoccupations thématiques : le réseau CHAINS : Centering the Humanities Around Investigating the
Normalization of Slavery.
     Mais outre ces objectifs premiers, l’IETT entend pouvoir donner plus d’ampleur à ces recherches
en proposant le montage d’un projet ANR-MRSEI dans le but de se donner le temps d’une réflexion
approfondie avec ses partenaires. En effet, cela permettra ensuite de se positionner pour constituer

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un dossier ERC dans le cadre d’appels à projets blancs. Cette démarche aura pour but d’adopter un
angle d’approche double : d’une part, de finaliser le consortium envisagé, et d’autre part de
répondre à un Défi H2020 ou de répondre à un appel à projet blanc dans le cadre d’un dossier ERC.
Un dossier ANR-MSREI en SHS sera donc privilégié et nous envisageons de nous rapprocher du
réseau N4Society qui organise une rencontre à Bratislava les 12 et 13 novembre prochains. En effet,
le dossier qui semblait pouvoir correspondre actuellement à notre projet est le dossier Migration –9–
2020 (H2020-CS6-MIGRATION-2018-2019-2020) intitulé « Europe in a Changing World – Inclusive,
Innovative and Reflective Societies ». L’axe MIGRATION-09-2020: "Narratives on migration and its
impact: past and present" semble particulièrement approprié, mais les délais impartis pour le dépôt
du dossier sont trop courts (mars 2020). Cependant, des appels semblables apparaitront très
probablement dans le cadre du FP9 Horizon Europe.
     Le livrable principal du dossier sera la constitution d'un dossier ANR-MRSEI pour monter un
réseau européen et rédiger une réponse à un appel Horizon Europe. Dans cette optique, le projet
bourgeon proposera la tenue de 2 workshops à l’IETT pour réunir les partenaires et constituer un
pool thématique autour duquel pourra se construire le projet européen. Concrètement, ces
workshops pourront être filmés et diffusés sur internet comme ce fut le cas de 2 interventions lors
du dernier colloque de l’IETT sur la censure. Une base de données sur les problèmes relatifs aux
conséquences de l’esclavage et du travail forcé genré pourra aussi être constituée. Une rencontre
future est déjà en discussion pour se tenir à l’International Slavery Museum de Liverpool.
     Un livrable sous la forme d’un « work-in-progress » sera déposé sur HAL Lyon3.
     Ce projet vise également la réalisation d’un spectacle avec les étudiants sous l’égide de
l’International Slavery Museum, M. Manicom, son conservateur, ayant déjà assisté à l’une de nos
manifestations et ayant montré un intérêt certain pour cela. De même, on imagine la réalisation d’un
livret d’information illustré par un dessinateur pour mettre en garde un public adolescent devant des
pratiques souvent méconnues. Ces deux initiatives permettront à terme d’établir une passerelle
entre le monde universitaire et le grand public. Particulièrement novatrice, l’approche transculturelle
et transtextuelle caractéristique de l’IETT saura se démarquer d’approches scientifiques plus
conventionnelles.

    ➢ POSITIONNEMENT DU PROJET

     Le projet s’inscrit dans les axes de l’Université de Lyon, notamment « Patrimoine, Mémoire,
Evolution», qui reprend la double visée de ce projet : une visée rétrospective, qui permet d’aborder
l’historique des problématiques d’esclavage et de travail forcé et une visée prospective, qui permet
de constater les conséquences de ces faits sur le présent et d’envisager leur développement à
l’avenir. Il se distingue donc par son originalité, la plupart des travaux étant conduits exclusivement
sur l’aspect historique de l’esclavage.
     En ce qui concerne les enjeux sociaux, ce projet permettra de mettre en lumière des pratiques
répréhensibles au vu du Code du Travail (Lyon dispose d’un Institut du Travail à Lyon 2), de rappeler
les valeurs universelles de la France (Liberté, Egalité, Fraternité), particulièrement essentielles dans
ce contexte, et de rappeler que la République est à la fois un lieu d’accueil et de respect qui doit
pouvoir se positionner face aux importants flux migratoires contemporains. De plus, les
préoccupations actuelles concernant les questions de genre sont, depuis de nombreuses années, au
cœur des recherches de l’IETT (Lyon3 étant membre du GIS Institut du genre et des sexualités), et
l’actualité en démontre l’intérêt.
     A notre connaissance, il n’existe pas d’autre centre de recherche sur Lyon qui aborde la question
de l’esclavage et du travail forcé de manière transculturelle. Ce projet s’intéresse aussi aux questions
relatives aux réfugiés et demandeurs d’asile et ce sujet contemporain par excellence démontre que

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de telles problématiques ne sauraient être réduites à des dualités restrictives comme le « noble
sauvage » qui s’opposerait au « méchant colon ». Il faut prendre de la hauteur et rester en prise sur
notre monde actuel tout à la fois.

    3. PROGRAMME SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE, ORGANISATION DU PROJET

     ➢ DESCRIPTIF DE LA METHODOLOGIE

    La méthodologie envisagée reposera sur l’approche critique des études de genre, ainsi que sur la
théorie postcoloniale, qui mettront en exergue la démarche transculturelle propre à l’IETT.
   Trois workshops seront organisés dans un premier temps, 2 à l’IETT et un à Liverpool (par M. J.F
Manicom). Il s’agira de proposer une mise en commun de nos idées et perspectives (brainstorming)
mais aussi de nos compétences scientifiques, tant dans le domaine des études aréales que dans nos
domaines transdisciplinaires et transculturels.

     ➢ STRUCTURATION DU PROJET : DESCRIPTIF DU PROGRAMME DE TRAVAIL

     Comme mentionné plus haut, les travaux envisagés s’organiseront autour de 3 workshops (2 à
l’IETT et un à Liverpool) dont les thématiques précises s’organiseront autour des axes de recherche
actuels de l’IETT (Vecteur transversal - Bien-être, écologies et société technicienne ; axe 1 : Genre,
identités, intersections ; axe 2 : Textes, arts, contextes ; axe 3 : Migrations , diasporas, citoyennetés
et sécurité), ainsi que des axes du contrat à venir (Vecteur transversal: Normes, connaissance/savoirs
et (dés)ordres ; Vecteur 1 : Genres, Sexualités ; Vecteur 2 : Ecologie, Economie, Technologie ; Vecteur
3 : Migration, Frontières, (Dé)colonialité). Ces axes seront sélectionnés pour proposer des workshops
thématiques progressifs. Ces ateliers pourront prendre le titre de « Rencontres » ou « Assises » et
permettront d’établir une série de thématiques autour desquelles se constituera le dossier de projet
de financement européen.

     ➢ CALENDRIER

    Le premier de ces ateliers sera organisé au printemps 2020, après la visite d’évaluation de
l’HCERES, prévue entre le 17 février et le 10 avril 2020. Le second sera organisé à Liverpool en juin
2020, afin de permettre à chacun de poursuivre les réflexions initiales. Enfin, le troisième workshop
sera organisé à l’IETT en octobre 2020 et aura pour objectif de rédiger le projet européen commun à
tous les partenaires.

     ➢ DESCRIPTIF DU PARTENARIAT EVENTUEL ET DE L’APPORT DES PARTENAIRES (PROVENANT
       DU MONDE ACADEMIQUE ET/OU SOCIO-ECONOMIQUE)
.

   Le réseau de recherche CHAINS permettra de faire se rencontrer des universitaires qui ont déjà
travaillé ensemble et ont démontré leurs compétences respectives. Ces chercheurs ont en effet des
spécificités qui sont le gage d’une réelle complémentarité. Ainsi, M. Carballo (Goldsmiths) est
spécialiste de relations internationales sud-américaines et de théorie postcoloniale et décoloniale ; la
recherche de M. Seth (Goldsmiths) se focalise sur l’histoire indienne contemporaine, les théories
sociales et politiques ainsi que les théories postcoloniales. Le Professeur Höglund, quant à lui, se

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APPEL A PROJET « BOURGEON » 2020
                                 Université Jean Moulin Lyon 3

concentre sur les relations entre culture populaire et impérialisme en ce qu’elles impactent des ères
et des médias différents ; ses recherches s’inscrivent aussi dans le domaine des études postcoloniales
et de l’anthropocène. Théories postcoloniales, décoloniales, relations internationales et sciences
politiques permettent d’allier la double visée rétrospective et prospective des vecteurs du projet.
    A cela s’ajoutera un groupe d’universitaires chevronnés, par exemple le Pr Pietro Dandrea qui a
publié un ouvrage intitulé New Slaveries in Contemporary British Literatures and Visual Arts, ou les Pr
B. Ledent et Marc Delrez spécialisés dans les domaines postcoloniaux.
    En outre, M. Jean-François Manicom, conservateur de l’International Slavery Museum à Liverpool,
avec qui nous avons déjà tissé des liens, sera une personnalité précieuse par sa connaissance pointue
des techniques et savoir-faire en lien avec la représentation et la mémorialisation de l’esclavage
proposée sur la scène muséale, ce que pourra encore renforcer notre souhait de collaboration avec
des institutions comme le CNMHE. Ces compétences viendront renforcer celles de l’IETT dans le
domaine des études de genre et des études postcoloniales, encore trop peu représentées sur la
scène de la recherche française.

Les personnes impliquées dans le projet :

                                                                       Rôle & Responsabilité dans
                                                    Emploi
    Partenaire         Nom            Prénom                           le projet
                                                    actuel

                   Labaune-      Florence       Professeur          Co-Coordinateur
    Laboratoire
                   Demeule
    IETT
                   Lee           Gregory        Professeur          Co-Coordinateur

                                               Acting Curator
                                               (Conservateur du
                                               musée)
                   Manicom       Jean-François                         Co-organisateur d’un workshop
                                               International
                                               Slavery Museum
                                               (Liverpool, UK)
Centre for
                                                Professeur
Concurrences in
                                                Linneaus
Colonial and       Höglund       Johan                                 Partenaire
                                                University
Postcolonial
                                                Sweden
Studies
The Centre for
Postcolonial
Studies            Carballo      Francisco      Professeur             Partenaire
Research in
Politics and       Seth          Sanjay         Professeur             Partenaire
International                                   Goldsmith College
Relations                                       London, UK
Sun Yat-sen
                                                Associate
University             Yu             Huang                            Partenaire
                                                Professor, SYSU
Canton, Chine

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