Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013

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Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Rapport d’information
        sur la sûreté nucléaire
        et la radioprotection
        du site AREVA la Hague
        Édition 2013
        Ce rapport est rédigé au titre de l’article L 125-15 du code de lʼenvironnement

AREVA / Site de la Hague
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Sommaire

                                                                                             > Dispositions        > Conduite du procédé                      > Surveillance
                                                                                               pour la sécurité                                                 de l’environnement

                                                                                              4 Avant-propos

                                                                                              5 Le site AREVA la Hague

                                                                                             15 Dispositions prises en matière de sûreté nucléaire
                                                                                                et de radioprotection
                                                                                                  La radioactivité, un phénomène naturel
                                                                                                  Sécurité nucléaire : protéger la population

Préambule
                                                                                                  Sécurité nucléaire : un impératif absolu pour AREVA
                                                                                                  Le concept de défense en profondeur
                                                                                                  Des équipes d’intervention professionnelles
                                                                                                  La protection des personnes contre les rayonnements ionisants
                                                                                                  La gestion des situations d’urgence
Ce document est le rapport annuel requis par l’article L 125-15 du code de                        Une réglementation pour des transports sûrs
lʼenvironnement.                                                                                  Le développement des compétences
Cet article précise :
                                                                                             33 Les événements nucléaires au sens de l’échelle INES
« Tout exploitant d’une installation nucléaire de base établit chaque année un rapport
                                                                                                  Une industrie sous surveillance
qui contient des informations dont la nature est fixée par voie réglementaire concernant :
                                                                                                  Description des événements déclarés
• Les dispositions prises en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection ;
                                                                                                  pour le site AREVA la Hague en 2012
• Les incidents et accidents en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection,
  soumis à obligation de déclaration en application de l’article L 591-5, survenus           47 La gestion des rejets des installations du site
  dans le périmètre de l’installation, ainsi que les mesures prises pour en
                                                                                                et la surveillance de l’environnement
  limiter le développement et les conséquences sur la santé des personnes et
  l’environnement ;                                                                               Des rejets réglementés
• La nature et les résultats des mesures de rejets radioactifs et non radioactifs de
                                                                                                  Les rejets gazeux
  l’installation dans l’environnement ;                                                           Les rejets liquides
• La nature et la quantité des déchets radioactifs entreposés sur le site de                      Limiter l’impact sur l’environnement
  l’installation, ainsi que les mesures prises pour en limiter le volume et les effets            Limiter l’impact radiologique sur la population
  sur la santé et sur l’environnement, en particulier sur les sols et les eaux ».
Lʼarticle L 125-16 du code de lʼenvironnement précise quant à lui ; « le rapport             69 La gestion des déchets radioactifs
mentionné à lʼarticle L 125-15 est soumis au Comité d’hygiène, de sécurité et
des conditions de travail de l’Installation nucléaire de base, qui peut formuler des
                                                                                             75 La maîtrise des autres impacts
recommandations. Ces recommandations sont, le cas échéant, annexées au
                                                                                             81 Les actions en matière de transparence et d’information
document aux fins de publication et de transmission. Le rapport est rendu public.
Il est transmis à la Commission locale d’information (…) et au Haut comité pour la
                                                                                             84 Conclusion
transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (…) ».
                                                                                             85 Glossaire

                                                                                             89 Recommandations du CHSCT

                                                                                                                          Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   3
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Avant-propos
             Grâce à la complémentarité du nucléaire et des renouvelables,
             les collaborateurs d’AREVA contribuent à bâtir le modèle
             énergétique de demain : fournir au plus grand nombre une
             énergie toujours plus sûre avec moins de CO2.

             Le site AREVA de la Hague traite les combustibles nucléaires usés pour recycler les matières énergétiques
             qu’ils contiennent. La séparation des déchets ultimes permet de les conditionner sous une forme sûre et pérenne
             en vue de leur stockage final.

             Le site est également engagé dans un programme de démantèlement et de réhabilitation des installations nucléaires
             dont l’exploitation est arrêtée.

             La sûreté nucléaire est un préalable absolu à notre activité et qui s’inscrit dans une démarche de progrès continu.
             Nous capitalisons sur notre expérience et notre savoir-faire pour garantir un développement dans le respect le
             plus strict des conditions de sûreté et de sécurité.                                                                     > L’anse des Moulinets et le site AREVA la Hague en arrière plan.
             Les trois dernières années illustrent l’effort constant du site en ce sens.

             Les Évaluations complémentaires de sûreté (ECS), réalisées en 2011, suite au retour d’expérience de l’accident
             de Fukushima, ont démontré la robustesse des installations nucléaires du site face aux aléas naturels. Suite
             à ces études, AREVA a défini des compléments à apporter à la prévention et à la gestion de situations de
             crise face à des aléas extrêmes, au-delà de ceux pris en compte lors du dimensionnement des installations.

                                                                                                                                      Le site
             Ceux-ci intègrent des moyens nouveaux d’intervention et de pilotage de ces situations ultimes.

             Un arrêté paru en 2012 est venu renforcer la réglementation applicable aux Installations nucléaires de base
             (INB). Un travail important a été réalisé pour traduire cette règlementation dans nos pratiques quotidiennes.

                                                                                                                                      AREVA la Hague
             Autre illustration de la démarche de progrès continu mené par le site, AREVA la Hague a rejoint en 2013 WANO,
             association mondiale des exploitants nucléaires, qui vise à porter au plus haut niveau les standards en matière de
             sûreté nucléaire. L’année écoulée a également vu se poursuive les études et travaux réalisés dans le cadre des
             réexamens décennaux de sûreté.

             Nous avons le devoir de poursuivre ces démarches de progrès et de développer notre exigence en matière de
             contrôle et de surveillance. Cela passe notamment par le respect et l’intensification du suivi de nos engagements
             vis-à-vis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

             Ce rapport donne tous les éléments qui vous permettront d’apprécier les moyens mis en œuvre pour garantir
             l’absence d’impact sanitaire de nos activités.

             Je suis tout particulièrement attentif à nos échanges avec les acteurs du nucléaire tels que l’ASN et les laboratoires
             indépendants. C’est dans cet esprit de dialogue et grâce à la mobilisation permanente des équipes du site AREVA la
             Hague que nous améliorons chaque jour notre performance en matière de sécurité, de sûreté et de surveillance de
             l’environnement.

             Bonne lecture à toutes et à tous.

                                                                                                                   Pascal AUBRET
                                                                                      Directeur de l’établissement AREVA la Hague

4   Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                              Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   5
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Le site AREVA la Hague
                                                                     est implanté à la pointe nord-ouest
                                                                     de la presqu’île du Cotentin, à 20 km

    Un site
                                                                     environ à l’ouest de la Communauté
                                                                     urbaine de Cherbourg-Octeville
                                                                     (près de 91 800 habitants) et à 6 km

   au nord                                                           de l’extrémité du cap de la Hague.
                                                                     Il est situé sur les territoires des

du Cotentin                                                          communes de Digulleville, Jobourg,
                                                                     Omonville-la-Petite et Herqueville,

          ...                                                        dans le canton de Beaumont
                                                                     dans le département de la Manche.
                                                                                                                                                      > Situé au nord-ouest du Cotentin, le site AREVA la Hague s’étend sur 300 hectares.
La pointe nord-ouest de la presqu’île du Cotentin constitue un cap rocheux d’environ 15 km de longueur et 5 à 6 km de largeur ;
son altitude moyenne est d’une centaine de mètres, elle décroît en pente douce vers le nord-ouest alors qu’elle se termine au sud-ouest
par de hautes falaises : c’est le plateau de Jobourg.
L’île anglo-normande d’Aurigny, distante de 16 km du cap de la Hague, délimite, avec ce dernier, le bras de mer appelé Raz Blanchard.
La mer y est peu profonde (35 m au maximum) et les courants de marée très violents (jusqu’à 10 nœuds, soit environ 5 m/s).                 ... intégré dans le cycle
                                                                                                                                                     du combustible

                                                                                                                                          Numéro un mondial du nucléaire, le groupe AREVA est présent à
                                                                                                                                          chaque étape du cycle du combustible, depuis l’extraction du
                                                                                                                                          minerai d’uranium en passant par la conversion, l’enrichissement
                                                                                                                                          et la fabrication des assemblages combustibles.
                                                                                                                                          Le site AREVA la Hague a développé depuis 50 ans un
                                                                                                                                          véritable savoir-faire pour offrir aux électriciens nucléaires les
                                                                                                                                          moyens de reprise de leurs combustibles (une fois qu’ils ont été
                                                                                                                                          exploités dans les centrales nucléaires) puis de recyclage des
                                                                                                                                          matières radioactives en vue de leur utilisation future pour de
                                                                                                                                          nouveaux combustibles.
                                                                                                                                          À l’issue de la première étape du recyclage à la Hague, les
                                                                                                                                          matières réutilisables (c’est-à-dire les 95 % de l’uranium et 1 %
                                                                                                                                          de plutonium qui sont contenus dans les combustibles) sont
                                                                                                                                          ensuite envoyées vers les autres sites d’AREVA pour la suite
                                                                                                                                          du recyclage.

                                                                                                                                                                                                                                                                 > Les activités d’AREVA

                                                                                                                                                                                                                  La valorisation des anciennes installations du site de la Hague est
                                                                                                                                                                                                                  devenue une autre activité importante.
                                                                                                                                                                                                                  Développée depuis 2007 au sein d’AREVA, elle consiste à rendre
                                                                                                                                                                                                                  disponible les installations nucléaires arrêtées pour de nouvelles
                                                                                                                                                                                                                  activités industrielles.

                                                                                                                                                                                                                  > Vue aérienne du site
                                                                                                                                                                                                                    AREVA la Hague.

    6      Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                                          Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   7
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Démanteler pour valoriser
                                                                                                                                                          L’usine UP2-400, démarrée en 1966, a été arrêtée en 2004. Elle est en cours
                                                                                                                                                          de démantèlement, l’occasion pour l’établissement de développer une nouvelle
                                                                                                                                                          compétence : la valorisation. Elle consistera à démonter les installations nucléaires,
                                                                                                                                                          traiter et conditionner les déchets technologiques (matériels) et au final réhabiliter
                                                                                                                                                          les anciennes installations nucléaires de base pour leur donner une nouvelle vie.
                                                                                                                                                          Dans l’année 2013, les décrets qui permettent les activités de démantèlements
                                                                                                                                                          partiels de l’usine UP2-400 ont été obtenus pour continuer à réaliser ces opérations.

                                                                                                                                                          Sécurité et sûreté :
                                                                                                                                                          deux mots clefs
                                                                                                                                                          Comme toutes les installations nucléaires de base françaises, les installations
                                                                                                                                                          d’AREVA la Hague respectent un ensemble très complet de réglementations
                                                                                                                                                          nationales, européennes et internationales. Des inspections sont menées par
                                                                                                                                                          différents organismes indépendants tels que l’Autorité de sûreté nucléaire
                                                                                                                                                          (ASN) qui a réalisé 59 inspections en 2013, l’AIEA (Agence internationale de
                                                                                                                                                          l’énergie atomique, organisation des Nations Unies), ou encore EURATOM
                                                                                                                                                          (European Atomic Energy Community : communauté européenne de l’énergie
                                                                                                                                                          atomique) qui sont présents sur le site 15 jours par mois.
                                              > Réception d’un emballage transportant des combustibles usés.                                              La sécurité du personnel est un objectif permanent pour AREVA, aussi bien                    > Le traitement des combustibles
                                                                                                                                                          pour ses salariés que pour ceux des entreprises extérieures.                                   usés se fait via des salles de
                                                                                                                                                          Dans le cadre de cette politique, l’établissement s’appuie sur une forte                       conduite centralisées.
                                                                                                                                                          démarche de prévention ainsi que sur la formation continue des personnels.

                   Recyclage                                                                                                                              Les hommes et les femmes qui travaillent sur l’établissement font également
                                                                                                                                                          l’objet d’une surveillance dosimétrique très stricte (85 000 dosimètres analysés
                                                                                                                                                          par an) effectuée sous le contrôle de l’ASN.

               et valorisation                                                                                                                            Environnement :
                                                                                                                                                          zéro impact sanitaire

                                                                                                                                                                                                                                                               96 %
                                                                                                                                                          D’un point de vue radiologique, l’impact de l’activité du site est 100 fois inférieur
Deux activités dans lesquelles les équipes d’AREVA la Hague excellent                                                                                     à la radioactivité moyenne naturelle en France : l’activité n’a donc aucun
et qui chassent deux idées reçues : oui, le combustible nucléaire usé peut                                                                                impact sanitaire.
                                                                                                                                                          Pour s’en assurer au quotidien, l’établissement AREVA la Hague a collecté en
être recyclé et ne contient qu’une faible part de déchets ; oui, il est possible
                                                                                                                                                          2013, environ 19 000 échantillons conduisant à plus de 50 000 analyses au
de démanteler des installations nucléaires, comme le montre le retour                                                                                     sein de son laboratoire, sous le contrôle de l’ASN.
d’expérience d’AREVA.                                                                                                                                     Les résultats sont à la disposition du public et actualisés régulièrement sur le
                                                                                                                                                                                                                                                               du contenu d’un combustible
                                                                                                                                                          site internet : www.areva.com.                                                                       usé est recyclable.
96 % de matière recyclable                                                        Une gestion sûre et durable des 4 %                                     Enfin, des laboratoires indépendants réalisent également leurs propres analyses
Le recyclage du combustible usé permet de récupérer 96 % de                       de déchets ultimes                                                      pour le compte de collectivités locales ou d’associations environnementales.
matière nucléaire recyclable (uranium et plutonium).                              La part de déchets ne représente que 4 % du contenu du combustible
Cette opération permet d’économiser 25 % d’uranium naturel.                       usé mais ils contiennent la quasi-totalité de la radioactivité du
Après séparation et purification, l’uranium, appelé URT (pour                     combustible usé : ce sont des déchets dits de haute activité à vie
Uranium de recyclage issu du traitement des combustibles                          longue. Ils sont conditionnés de manière sûre, stable et durable
usés), est entreposé et destiné à être ré-enrichi pour pouvoir être               grâce à la vitrification réalisée dans des conteneurs spéciaux, dits
recyclé sous la forme d’un nouveau combustible appelé URE                         « conteneur standard de déchets vitrifiés ».
                                                                                                                                                                                                                                                                               > De nombreuses
(Uranium de recyclage).                                                           Cette technique développée par le Commissariat à l’énergie atomique
                                                                                                                                                                                                                                                                                 opérations de
Le plutonium est quant à lui recyclé sous la forme d’un nouveau                   et aux énergies alternatives et maîtrisée par AREVA permet de diviser
                                                                                                                                                                                                                                                                                 maintenance sont
combustible appelé MOX (Mélange d’oxydes d’uranium et de                          la radio-toxicité des déchets ultimes par 10.
                                                                                                                                                                                                                                                                                 réalisées chaque année
plutonium) fabriqué à l’usine de MELOX, sur le site de Marcoule,
                                                                                                                                                                                                                                                                                 pour garantir un haut
dans le Gard.
                                                                                                                                                                                                                                                                                 niveau de performance
                                                                                                                                                                                                                                                                                 de l’usine.

       Plutonium                                Uranium                                    Produits                           Structure
          1%                                     95 %                                     de fission                          métallique
                                                                                             4%

    8       Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                                                             Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   9
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
1966 : mise en service actif de l’usine « UP2 » (réception des premiers combustibles « UNGG »).
                                                                                                                                                         1967 : entrée en fonctionnement industriel des INB N° 33 et N° 38. Parution du décret d’autorisation de création de l’atelier
                                                                                                                                                                « ELAN IIB » (INB N° 47) destiné à la fabrication de sources de césium, de strontium ou d’autres produits de fission.
                                                                                                                                                         1969 : l’atelier « AT1 » (inclus dans l’INB N° 38) est mis en service : atelier pilote de traitement des combustibles de la filière
                                                                                                                                                                « à neutrons rapides », sa production s’est arrêtée en 1979, et il a été totalement assaini.

                                              > Construction de l’usine UP2 400 - Installation nucléaire de base n° 33.
                                                                                                                                                      > Préparation de la construction                          > Ci dessus, la première usine de production,
                                                                                                                                                        de l’usine UP2-400 en 1961.                               UP2-400 en 1966.

                        Un cadre législatif et
                         réglementaire strict
                                                                                                                                                         1970 : mise en service de l’atelier « ELAN IIB » (INB N° 47), sa production s’est arrêtée en 1973. L’atelier a été partiellement assaini.
                                                                                                                                                         1974 : le CEA est autorisé à modifier « UP2 » par la création d’un atelier de traitement des combustibles de la filière « à eau légère »
                                                                                                                                                                (INB N° 80 dénommée « HAO » pour « Haute activité oxyde »).
                                                                                                                                                                L’atelier a une capacité nominale de traitement de 400 tonnes de métal lourd par an (« UP2 » devient « UP2-400 »).
                     Les installations nucléaires de base sont encadrées par le code                                                                     1976 : traitement des premiers combustibles de la filière « à eau légère » sur « UP2-400 ».
                                                                                                                                                         1978 : la responsabilité de l’exploitation des INB N° 33, 38, 47 et 80 est transférée du CEA à la Compagnie générale des matières
                     de l’environnement et des décrets d’application, notamment le
                                                                                                                                                                nucléaires (« COGEMA »).
                     décret n° 2007-1557 du 2 novembre 2007 relatif aux installations                                                                    1980 : pour faire face à l’augmentation des besoins de traitement, par décret, sont déclarés d’utilité publique les travaux
                     nucléaires de base et au contrôle, en matière de sûreté nucléaire,                                                                         d’accroissement de la capacité de traitement du centre de la Hague.
                     du transport des substances radioactives.                                                                                           1981 : « COGEMA» est autorisée par décrets à créer :
                                                                                                                                                                    • l’usine « UP3-A » (INB N° 116), d’une capacité annuelle de traitement de l’ordre de 800 tonnes de combustibles
Chaque Installation nucléaire de base (INB) ne peut fonctionner qu’après avoir été autorisée par un décret du Premier ministre à la suite                             usés de la filière à eau légère ;
d’un processus juridique et administratif. En effet, l’exploitant dépose, auprès des ministres chargés de la sûreté nucléaire, un dossier                           • l’usine « UP2-800 » (INB N° 117) de vocation et capacité identiques ;
complet démontrant comment son installation fonctionnera en limitant au maximum les impacts sur l’homme et son environnement et en                                  • « STE-3 » (INB N° 118), nouvelle station de traitement des effluents liquides des deux nouvelles usines.
maîtrisant les risques associés. Après une instruction technique s’ouvre le processus de consultation du public par le biais de la procédure
                                                                                                                                                         1984 : mise en service actif progressive des nouvelles installations :
d’enquête publique ainsi que la consultation de différents organismes : Commission locale d’information (CLI), Autorité de sûreté nucléaire
                                                                                                                                                                    • de 1986 à 2001 pour UP3-A ;
(ASN), Autorité environnementale….
Le décret d’autorisation de création fixe le périmètre et les caractéristiques de l’installation ainsi que les règles particulières auxquelles doit                 • de 1984 à 2002 pour UP2 800 ;
se conformer l’exploitant. En application de ce décret, l’ASN fixe un certain nombre de prescriptions ayant un caractère plus technique.                            • de 1987 à 1997 pour STE3.
Une procédure identique est prévue pour autoriser l’exploitant à modifier de façon notable son INB ou à la démanteler.                                   1987 : arrêt du traitement de combustibles « UNGG » sur « UP2-400 ».
L’historique qui suit présente la succession de décrets relatifs à l’établissement :                                                                     2003 : par décrets, la capacité de traitement d’UP3-A et UP2 800 est portée à 1 000 tonnes par an et par installation, dans la
                                                                                                                                                                limite d’un traitement de 1 700 tonnes par an pour l’ensemble des deux installations, la gamme des combustibles sus-
                                                                                                                                                                ceptibles d’être traitée est élargie (décret du 10 janvier 2003 autorisant la Compagnie générale des matières nucléaires
    Historique                                                                                                                                                  à modifier l’installation nucléaire de base UP3-A située sur le site de la Hague, décret du 10 janvier 2003 autorisant la
                                                                                                                                                                Compagnie générale des matières nucléaires à modifier l’installation nucléaire de base UP2-800 située sur le site de
                                                                                                                                                                la Hague, décret du 10 janvier 2003 autorisant la Compagnie générale des matières nucléaires à modifier l’installation
                                                                                                                                                                nucléaire de base STE 3 située sur le site de la Hague).
     1959 : le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) décide de créer l’usine de traitement « UP2 »,
                                                                                                                                                         2004 : arrêt définitif du traitement de combustible dans « UP2-400 » (INB N°33, 38 et 80).
            destinée à traiter les combustibles usés des réacteurs de la filière « UNGG » (Uranium naturel-graphite-gaz).
            L’usine de traitement « UP1 » fonctionne depuis 1958, sur le site de Marcoule dans le Gard.                                                  2007 : suite au décret approuvant les modifications des statuts de « COGEMA », « AREVA NC » assure les responsabilités
     1961 : par décret, sont déclarés d’utilité publique les travaux de construction d’un centre de traitement de combustible irradié                           d’exploitant nucléaire des INB N° 33, 38, 47, 80, 116, 117 et 118 (décret du 30 novembre 2007 approuvant des modifi-
            au cap de la Hague.                                                                                                                                 cations de statuts de la Compagnie générale des matières nucléaires - AREVA NC - ).
     1962 : début des travaux de construction de l’usine.                                                                                                2009 : publication le 31 juillet 2009 du décret autorisant AREVA NC à procéder aux opérations de mise à l’arrêt définitif et de déman-
     1963 : création officielle, par le « CEA » d’un établissement dénommé « Centre de la Hague ».                                                              tèlement de l’installation nucléaire de base n° 80 dénommée atelier « Haute activité oxyde » et située sur le centre de la Hague.
     1964 : déclaration des installations nucléaires de base (INB) du « Centre de la Hague » : « usine de traitement des combustibles                    2013 : publication le 8 novembre 2013 des décrets d’autorisation de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement partiels pour les
            irradiés de la Hague » (INB N° 33) et « station de traitement des déchets radioactifs » (INB N° 38).                                                INB 33 («UP2-400») et 38 («STE2» et «AT1») et complet pour l’INB 47 («ELAN IIB»).

     10     Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                                                    Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   11
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Installations ouvrages                                  Installations classées pour la protection
                                                                   Le site est constitué aujourd’hui               travaux et activités (IOTA)                             de l’environnement (ICPE)
                                                                   de 7 Installations nucléaires de base (INB),
                                                                   6 Installations classées pour la protection     Bassin Ouest 9921-61,                                   Zone Nord Ouest et fosses bétonnées :
                                                                                                                                                                           Déchets provenant d’INB - Entreposage de gravats
                                                                   de l’environnement (ICPE - Art. L 511-2 du      Bassin GR 50 9942-50,
                                                                                                                                                                           très faible activité (TFA),
                                                                   code de l’environnement) et 4 Installations     Bassin Nord-Ouest / Bassin des Combes
                                                                                                                                                                           «Déchets en tranchées» :
                                                                   ouvrages travaux et activités (IOTA -           9921-80,
                                                                                                                                                                           Déchets provenant d’INB - Entreposage de gravats TFA ,
                                                                   Art. L 214-2 du code de l’environnement).       Bassin Est 9921-50A et B.
                                                                                                                                                                           «Parc aux ajoncs» :
                                                                                                                                                                           Déchets provenant d’INB - Entreposage de gravats TFA,

                               7 installations
                                                                                                                                                                           Plate-forme des terres et gravats TFA :
                                                                                                                                                                           Déchets provenant d’INB - Entreposage de gravats TFA,
                                                                                                                                                                           Plate-forme de dépôt de matériels et aire de tri des Déchets

                          nucléaires de base                                                                                                                               industriels banals (DIB) :
                                                                                                                                                                           Déchets provenant d’INB - Entreposage de gravats TFA,
                                                                                                                                                                           Centre d’archives à La Saline :
                                                                                                                                                                           Dépôts de papiers ou combustibles analogues.

Usine UP3 A :                                           INB 116
Usine de traitement des combustibles                                                          INB 38              INB 47                           INB 33                                          INB 80
et conditionnement des déchets

Usine UP2 800 :
                                                        INB 117
Usine de traitement des combustibles
et conditionnement des déchets

STE3 :                                                  INB 118
Station de traitement n° 3 des effluents
liquides des deux usines : UP3 et UP2 800

UP2 400 :                                                 INB 33
Première unité de production
des combustibles d’une capacité
de 400 tonnes/an, aujourd’hui à l’arrêt

STE2 et AT1 :                                             INB 38
Respectivement Station de traitement
des effluents liquides n° 2 et ancien Atelier
de traitement des combustibles usés

                                                          INB 47
ELAN II B :
Atelier de fabrication de sources
radioactives, aujourd’hui à l’arrêt

Atelier HAO :                                             INB 80
Atelier Haute activité oxyde créé pour
le traitement des combustibles à eau
                                                                                                                  INB 118                        INB 117                                           INB 116
légère, aujourd’hui à l’arrêt.

 12      Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                        Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   13
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Politique
de développement durable
     et de progrès continu
AREVA a fait du développement durable et progrès continu la clef de voûte
de sa stratégie industrielle.
En cohérence avec la volonté de progrès continu définie par le groupe,
le site AREVA la Hague déploie la démarche de développement durable
au travers de dix engagements qui concrétisent leur ambition de croissance
rentable, socialement responsable et respectueuse de l’environnement.

                Nos 10 engagements pour                                                   L’établissement mène depuis 2009 ses actions de progrès
                le développement durable et                                               continu grâce à la démarche TPM (Total Productive
                le progrès continu                                                        Management).
                L’établissement de la Hague est l’une des premières                       Le groupe AREVA a fait du développement durable la clef
                entreprises françaises à avoir obtenu un certificat global                de voûte de sa stratégie industrielle avec la triple ambition
                ISO 9001 en l’an 2000. L’établissement a également                        d’une croissance rentable, socialement responsable et           > Contrôle du débit d’équivalent de dose d’un emballage de transport.
                obtenu la certification ISO 14001 en 2001 et la certification             respectueuse de l’environnement.
                OHSAS 18001 en 2005, la référence internationale des                      Cette ambition se décline au travers des dix engagements
                systèmes de management « santé et sécurité au travail ».                  ci-dessous :
                Ces certifications permettent à l’établissement d’afficher                • la gouvernance : conduire une gestion responsable
                une triple certification (renouvelée depuis sur un cycle                     de nos activités conformément aux valeurs du
                de trois ans avec une évaluation annuelle.                                   groupe, évaluer les performances et informer nos
                                                                                             parties prenantes ;
                                                                                          • le progrès continu : déployer une démarche s’appuyant
                                                                                             sur des pratiques partagées au sein du groupe ;
                                                                                          • la performance économique : assurer la pérennité du
                                                                                             groupe par une croissance rentable à long terme ;
                                                                                          • l’innovation : offrir des technologies de pointe pour
                                                                                                                                                          Dispositions
                                                                                             anticiper les besoins et accroître notre compétitivité en
                                                                                             respectant la sûreté, la sécurité et l’environnement ;
                                                                                          • la satisfaction des clients : être à l’écoute des
                                                                                             attentes de nos clients, anticiper leurs besoins,
                                                                                                                                                          prises en matière
                                                                                             accompagner leur développement, faire progresser
                                                                                             leur satisfaction ;
                                                                                          • l’implication sociale : favoriser l’épanouissement
                                                                                                                                                          de sûreté nucléaire
                                                                                                                                                          et de radioprotection
                                                                                             professionnel de nos collaborateurs et veiller à la
                                                                                             qualité de leurs conditions de travail ;
                                                                                          • la prévention et la maîtrise des risques technologiques :
                                                                                             offrir le plus haut niveau de sûreté et de sécurité afin
                                                                                             de préserver la santé des salariés, des populations et
                                                                                             protéger l’environnement ;
                                                                                          • le respect de l’environnement : limiter nos impacts
                                                                                             en réduisant nos consommations de ressources
                                                                                             naturelles, maîtriser nos rejets et optimiser la gestion
                                                                                             de nos déchets ;
                                                                                          • le dialogue et la concertation : établir des relations
                                                                                             de confiance avec nos parties prenantes ;
                                                                                          • l’intégration dans les territoires : participer au
                                                                                             développement économique et social des territoires.

  14   Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                               Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   15
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
La radioactivité,
                         un phénomène naturel
                      La radioactivité est un phénomène découvert en 1896 par
                      Henri Becquerel sur l’uranium et très vite confirmé par Marie Curie
                      pour le radium. C’est un phénomène physique naturel au cours                                                               La           radioactivité,
                      duquel des noyaux instables, dits radio-isotopes, se transforment                                                                       un phénomène
                      spontanément (« désintégration ») en dégageant de l’énergie
                      sous forme de rayonnements.                                                                                                             qui se mesure

La radioactivité,
     c’est quoi ?                                                                                                                                                                Activité :
                                                                                                > Les différents rayonnements et les                                         le becquerel
Les rayonnements, de nature très différente, se classent                                          moyens pour s’en protéger.                  Le becquerel (Bq) mesure l’activité radioactive.
selon leur pouvoir de pénétration dans la matière.                                                                                        Il quantifie le nombre de désintégrations de noyaux
                                                                                                                                                    radioactifs par seconde dans un échantillon.
• Les rayons les moins pénétrants sont les rayons                                                                                            À titre d’exemple : l’activité du corps d’un individu
  alpha (α), ils résultent de l’expulsion d’un noyau                                                                                                                    de 70 kg est de 9000 Bq.
  d’hélium, de charge positive (2 protons et 2 neutrons).
  Leur portée dans l’air est de 2,5 cm à 8,5 cm. Une feuille
  de papier ou la couche externe de la peau les arrête.
• Les rayons bêta (β) sont assez pénétrants, ils résultent
  de l’expulsion d’un électron. Leur portée dans l’air
  est de quelques mètres. Ils peuvent traverser la couche
  superficielle de la peau. Une feuille d’aluminium ou
  une vitre les arrête.
• Les rayons très pénétrants sont les rayons gamma (γ),
  ils résultent de l’expulsion d’un photon. Ils sont de
  nature électromagnétique, comme la lumière ou les
  rayons X. Ils voyagent à la vitesse de la lumière. De                                                                                                              Dose absorbée :
  fortes épaisseurs de matériaux compacts (béton,                                                                                                                            le gray
  plomb…) sont nécessaires pour les arrêter.                                                                                               Le gray (Gy) mesure la quantité de rayonnements
  La radioactivité gamma ambiante a pour origine naturelle                                                                                          absorbés par un organisme ou un objet.
  les rayonnements cosmiques (issus du soleil et des                                                                                         Exemple : dans le Massif Central, un organisme
  étoiles) et telluriques (issus des roches présentes dans                                                                                     absorbe 200 milliardièmes de gray par heure.
  la croûte terrestre).

Comment s’en protéger ?
Contre les effets des rayonnements ionisants sur l’homme,

                                                                                                          20 mSv
trois types de protection peuvent être mises en place :
• la distance entre l’organisme et la source radioactive :
   tant qu’il n’a pas besoin de passer une radiographie,                                                                                                     Impact radiologique :
   un patient est éloigné des radiations correspondantes ;                                                                                                               le sievert
• la limitation et le contrôle de la durée d’exposition :                                                 limite annuelle réglementaire     Le sievert (Sv) mesure les effets biologiques des
   les travailleurs de l’industrie nucléaire portent des dosi-                                            pour les travailleurs             rayonnements sur l’organisme. C’est une unité de
   mètres afin d’enregistrer les effets des rayonnement                                                   du nucléaire.                       radioprotection. Elle s’exprime en « équivalent de
   ionisants, le contrôle périodique de ces dosimètres                                                                                      dose » et prend en compte les caractéristiques du
   permet de ne pas atteindre la limite autorisée pour                                                                                       rayonnement et de l’organe irradié. Le millisievert
   un travailleur ;
• des écrans de protection adaptés de manière à
   stopper ou à limiter fortement les rayonnements : dans
                                                                                                            1 mSv                                  (mSv) est le plus souvent utilisé. En France,
                                                                                                                                                             l’irradiation naturelle moyenne est
                                                                                                                                                           de 2,4 mSv par an et par personne.
   le cas de sources très rayonnantes il est possible                                                      pour le public.
   d’utiliser, par exemple, des écrans au plomb pour protéger
   les intervenants.

     16      Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                    Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   17
Rapport d'information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague - Édition 2013
Sécurité nucléaire :
                                                                                                                                                                                                           un impératif absolu
                                                                                                                                                                                                                  pour AREVA
                                                                                                                                                                Au travers d’une charte, AREVA a affiché son engagement dans la sûreté
                                                                                                                                                                nucléaire et la radioprotection. Ces engagements reposent sur des principes
                                                                                                                                                                d’organisation, des principes d’actions, la transparence et le reporting.
                                                                                                                                                                La sûreté nucléaire est une priorité absolue du groupe AREVA. Elle fait à ce titre l’objet d’engagements
                                                                                                                                                                formalisés dans la charte de sûreté nucléaire du groupe. Ils visent à garantir l’exigence d’un très haut
                                                                                                                                                                niveau de sûreté tout au long de la vie des installations. La responsabilité première de l’exploitant
                                                                                                                                                                nucléaire est ainsi affichée et assumée.
                                                                                                                                                                AREVA s’engage à assurer le plus haut niveau de sûreté tant dans ses installations que dans les
                                                                                                                                                                activités de service qu’elle exerce chez ses clients, dans le but de préserver la santé et la sécurité des
                                                                                                                                                                travailleurs, la santé et les biens des populations et de protéger l’environnement.
                                                                                                                                                                L’organisation des exploitants qui garantit le respect des exigences de sûreté est mise en place selon
                                                                                                                                                                les principes édictés par l’Autorité de sûreté nucléaire.
                                              > Contrôle radiologique d’un filtre de ventilation.                                                               La charte de sûreté nucléaire du groupe présente cette organisation et repose sur :
                                                                                                                                                                • des principes d’organisation : responsabilité première de l’exploitant nucléaire, un système de                           Charte
                                                                                                                                                                                                                                                                                            Sûreté Nucléaire
                                                                                                                                                                   responsabilité clairement défini, des supports compétents, un contrôle indépendant des équipes
                                                                                                                                                                   d’exploitation, une organisation adaptable à la maîtrise de situations de crises ;
                                                                                                                                                                • des principes d’actions : mise en œuvre de la sûreté nucléaire sur la totalité du cycle de vie des
                                                                                                                                                                   installations, démarche de progrès continu s’appuyant sur le retour d’expérience, analyse préalable
                                                                                                                                                                   des risques, base de notre culture de sûreté, implication des salariés dans l’amélioration de la
                                                                                                                                                                   sûreté, engagement dans une démarche volontariste en matière de radioprotection et de réduction

                              Sécurité nucléaire :                                                                                                                 des déchets, sous-traitants et collaborateurs du groupe considérés de la même manière, haut niveau
                                                                                                                                                                   de savoir-faire favorisé par les formations et le maintien des compétences ;
                                                                                                                                                                • la transparence et le reporting : déclaration d’incidents, rapport annuel de l’Inspection générale,
                                                                                                                                                                                                                                                                                               > Pour conforter son
                                                                                                                                                                                                                                                                                                     engagement en
                                                                                                                                                                                                                                                                                                   matière de sûreté

                            protéger la population                                                                                                                 bilans annuels sécurité et environnement, présentations à la Commission locale d’information (CLI).
                                                                                                                                                                En complément de la charte de sûreté nucléaire, AREVA a émis en 2013 une politique de sûreté
                                                                                                                                                                                                                                                                                                       nucléaire et de
                                                                                                                                                                                                                                                                                                     radioprotection,
                                                                                                                                                                                                                                                                                                  AREVA a édicté en
                                                                                                                                                                nucléaire. Cette politique précise les priorités du groupe AREVA en matière de sûreté nucléaire pour la
                                                                                                                                                                                                                                                                                                 2005 une charte de
                                                                                                                                                                période 2013-2016. Elle couvre les activités exercées par les entités du groupe dans leurs responsabilités
                                                                                                                                                                                                                                                                                                    sûreté nucléaire,
                                                                                                                                                                d’exploitant, d’opérateur industriel, de prestataire de services, en France et à l’international. Elle s’intéresse
Le code de l’environnement précise dans son article L 591-2 que                                                                                                                                                                                                                                largement diffusée à
                                                                                                                                                                à chacune des phases de vie des installations de leur conception à leur démantèlement. Les objectifs
« L’État définit la réglementation en matière de sécurité nucléaire et met en                                                                                   visés sont qu’un haut niveau de sûreté soit assuré pour les installations et pour les produits et services,                    l’intérieur du groupe.
œuvre les contrôles nécessaires à son application ».                                                                                                            qu’une solide culture de sûreté soit partagée en interne et par les intervenants extérieurs, que la sûreté
L’article L 591-1 du code de l’environnement dispose que « La sécurité nucléaire                                                                                nucléaire soit intégrée dans l’ensemble des processus. Des indicateurs de performance et de suivi
                                                                                                                                                                d’avancement des programmes visant à l’amélioration continue de la sûreté permettent de s’assurer
comprend la sûreté nucléaire, la radioprotection, la prévention et la lutte contre                                                                              de l’efficacité des actions engagées.
les actes de malveillance ainsi que les actions de sécurité civile en cas d’accident ».

L’article L 591-1 du code de l’environnement précise, en outre, que :             Le code de l’environnement (art. L 593-6) précise également que
• la sûreté nucléaire : « est l’ensemble des dispositions techniques              l’exploitant d’une installation nucléaire de base est responsable de
                                                                                                                                                                                                               Prise en compte des signaux faibles
   et des mesures d’organisation relatives à la conception, à la                  la sûreté de son installation.                                                                                               Selon l’échelle INES, les événements déclarés au niveau 0 n’ont aucune
   construction, au fonctionnement, à l’arrêt et au démantèlement                 L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité administrative                                                                conséquence pour la sûreté, mais ils constituent des « signaux faibles », dont
   des installations nucléaires de base, ainsi qu’au transport des                indépendante créée par la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative                                                           la prise en compte est essentielle à une démarche de progrès continu pour
   substances radioactives, et prises en vue de prévenir les accidents            à la transparence et la sécurité en matière nucléaire codifiée dans                                                          une meilleure maîtrise des activités.
   et d’en limiter les effets » ;                                                 le code de l’environnement, est chargée de contrôler les activités                                                           Afin de continuer à encourager le partage d’expérience, le groupe AREVA a
• la radioprotection : « est la protection contre les rayonnements                nucléaires civiles en France. Elle participe, au nom de l’État, au                                                           instauré fin 2011 un indicateur calculé sur la base d’un ratio entre le nombre
   ionisants, c’est-à-dire l’ensemble des règles, des procédures et               contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France et                                                        d’événements de niveau 1 et le nombre d’événements de niveau 0.
   des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher                  contribue également à l’information des citoyens.
   ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits             Elle dispose de 11 divisions territoriales compétentes sur une ou plusieurs                                                  A fin 2011, ce « Taux de prévention des événements » (TPE) était au niveau

   sur les personnes, directement ou indirectement, y compris par                 régions administratives. Pour la Hague, c’est la Division de l’Autorité                                                      AREVA de 0,17. L’objectif fixé début 2012 était de 0,12. Fin 2012, cet indicateur

   les atteintes portées à l’environnement ».                                     de sûreté nucléaire de Caen qui assure cette représentation régionale.                                                       se stabilisait autour de 0,1 ce qui témoigne d’une remontée des signaux faibles
                                                                                                                                                                                                               importante et d’une volonté de partage d’expérience.

     18     Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                                                                   Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   19
Par exemple, pour le risque de dispersion de substances          De même pour le risque de criticité qui correspond à la
                                                                                                                                                radioactives, la maîtrise via la conception de l’installation    caractéristique qu’ont les matières nucléaires à déclencher
                                                                                                                                                comprend :                                                       une réaction de fission en chaîne incontrôlée, les moyens
                                                                                                                                                • une première barrière statique constituée par les appareils    de maîtrise reposent sur le respect d’une limite supérieure
                                                                                                                                                  procédé ou les enveloppes de conditionnement au                à l’un ou plusieurs des paramètres suivants :
                                                                                                                                                  contact direct avec les substances radioactives ;              • les dimensions géométriques de l’appareillage ;
                                                                                                                                                • une seconde barrière statique, constituée par les parois       • la masse de matière fissile ;
                                                                                                                                                  des salles ;                                                   • la concentration en matières fissiles pour les solutions ;
                                                                                                                                                • une ventilation forcée avec un sens d’air préférentiel         • le rapport de modération pour les produits secs ou
                                                                                                                                                  des salles vers les appareils procédé ;                           peu humides.
                                                                                                                                                • un deuxième système de confinement est prévu en
                                                                                                                                                  tout point où la continuité du premier système de
                                                                                                                                                  confinement ne peut être totalement garantie.
                                                                                                                                                  Ce deuxième système est constitué d’au moins une
                                                                                                                                                  barrière assurant une protection supplémentaire de
                                                                                                                                                  l’environnement contre la dispersion des substances
                                                                                                                                                  radioactives.

                                                                       > Salle de conduite de l’usine UP3 d’où est piloté
                                                                         le procédé des différents ateliers.

                        Le concept de défense
                                en profondeur
La sûreté nucléaire repose sur le principe de défense en profondeur qui se
traduit notamment par une succession de dispositions (« lignes de défense »)
visant à pallier les défaillances techniques ou humaines.

                                                                                                                                                                                                                 > Les moyens de maîtrise du risque criticité.

Les différents risques potentiels liés à l’exploitation
des installations ont été identifiés et analysés dès leur
conception, qu’il s’agisse des risques d’origine nucléaire
(principalement dispersion de substances radioactives,
                                                                                                                                                                  L’air, extrait par des
de criticité et exposition externe), des risques d’origine
                                                                                                                                                                  ventilateurs, traverse
interne (chutes de charges, incendie…) ou encore des
                                                                                                                                                                  plusieurs étages
risques d’origine externe à l’installation (séismes, phéno-
                                                                                                                                                                  de filtres avant rejet.
mènes climatiques, inondations…).
                                                                              La cascade de
Les moyens mis en œuvre interviennent ainsi à trois niveaux :                 dépressions
• la prévention par un haut niveau de qualité en conception,                  oriente les flux
  réalisation et exploitation ;                                               d’air vers l’intérieur.
• la surveillance permanente pour détecter les dérives
  de fonctionnement et les corriger par des systèmes
  automatiques ou par l’action des opérateurs ;                               2ème système                                                                              1er système
• la limitation des conséquences pour s’opposer à                             de confinement                                                                            de confinement
  l’évolution des incidents ou accidents éventuels.

                                                                                                                                                           > Les différents systèmes de
                                                                                                                                                             confinement mis en œuvre
                                                                                                                                                             dans les installations.
                                                                                                                                                                                                                 > Opération à l’aide de télémanipulateur,
                                                                                                                                                                                                                   avec la maîtrise du risque d’exposition.
                                                                                                                2   ème
                                                                                                                          barrière   1ère
                                                                                                                                            barrière

     20      Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                                               Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   21
Au-delà de l’auto-contrôle par
                    Contrôles et                                                      les opérationnels, des contrôles et
                    inspections                                                       inspections spécifiques sont réalisés
                                                                                      par différentes autorités d’AREVA
                       en 2013                                                        et de l’ASN.
                                                                                      Les inspections
▯ 96 contrôles de premier niveau ont été réalisés par                                 de l’Autorité de sûreté nucléaire
les différentes entités de la Direction qualité, sûreté, sécurité
et environnement du site en 2013 et ont porté sur 23 thèmes                           59 inspections de l’Autorité de sûreté nucléaire ont eu lieu en 2013
avec pour les thèmes sûreté - environnement :                                         portant sur différents thèmes (Retour d’expérience épisode neigeux,
• Prise en compte du risque de criticité ;                                            Sécurité, Management de la Sûreté, Retour d’expérience déclaration
• Entreposage des déchets ;                                                           atelier R4, Synthèse d’autorisations internes).
• Surveillance des rejets ;                                                           Sur les 59 inspections, 28 ont été soldées
• Risque incendie ;
• Suivi des engagements ;                                                             Nota :
• Prise en compte du risque Facteurs                                                  l’établissement a fait l’objet de deux mises en demeure concernant :
   organisationnels et humains (FOH) ;                                                • le silo 130 : Par un courrier du 6 décembre 2013, AREVA a
• Application des procédures sûreté - environnement ;                                     informé l’ASN que les moyens techniques et organisationnels
• Gestion d’Autorisations internes ;                                                      ont été mis en œuvre et sont opérationnels. Par un courrier du
• Transport de matières dangereuses.                                                      17 avril 2014 l’ASN note que les actions prescrites dans cette
                                                                                          mise en demeure ont été mises en œuvre et considère que
▯ 5 inspections de la Direction sûreté, sécurité                                          l’objectif est atteint.
santé et développement durable (D3SDD) d’AREVA                                        • les équipements nucléaires sous pression : les échéances
en 2013, elles ont porté sur les thèmes suivants :                                        imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire ont été respectées                          > Préparation d’une opération : compétences et attitude
• Système d’autorisations internes ;                                                      en 2013.                                                                                  interrogative des individus et des équipes.
• Atelier R4 suite à évènement ;
• Groupe permanent management de la sûreté ;
• Gestion de l’épisode neigeux de mars 2013 ;                                                                                                                Le positionnement                                                            • travail avec les autres établissements du groupe AREVA
• Sécurité à la direction de la valorisation.                                                                                                                des facteurs organisationnels et humains                                        et D3SDD (Direction sûreté santé sécurité environnement
                                                                                                                                                             À tous les stades d’évolution de l’établissement AREVA la Hague, le             et développement durable) sur la thématique des FOH ;
                                                                                                                                                             développement de la culture facteurs organisationnels et humains             • animation du réseau des 40 correspondants FOH
                                                                                                                                                             (FOH) aux différents niveaux de l’organisation a été pris en compte.            de l’établissement.
                                      > Conduite à distance
                                                                                                                                                             À ce jour, l’intégration des FOH dans le fonctionnement des usines           Un réseau de correspondants FOH a été mis en place au niveau
                                 qui permet de contrôler les
                                                                                                                                                             de l’établissement est une des missions d’expertise de la Direction          de l’établissement. Il réunit des managers des différentes entités ;
                         différents paramètres du procédé.
                                                                                                                                                             DQSSE qui, dans ce cadre, pilote les actions suivantes :                     il a pour mission de coordonner une animation et un partage
                                                                                                                                                             • mise en œuvre des formations sur les FOH ;                                 d’expérience afin de développer la prise en compte des FOH par
                                                                                                                                                             • information et communication sur les FOH pour sensibiliser                 les équipes dans les activités opérationnelles.
                                                                                                                                                                le personnel ;
                                                                                                                                                             • mise en œuvre du Retour d’expérience (REX) sur les événements pour
                                                                                                                                                                toujours améliorer la sûreté d’un point de vue technique et humain ;
     Une organisation qui sépare l’opérationnel du contrôle                                                                                                  • réalisation d’études spécifiques ;

     L’organisation de l’établissement repose sur une séparation claire entre les directions opérationnelles et les
     directions fonctionnelles :
                                                                                                                                                             Les règles de délégation en matière de sûreté
     ▯▯ les directions opérationnelles regroupent les fonctions de production et de maintenance au sein de                                                   Des notes de mission ou de délégation fixent à chaque responsable ses missions et responsabilités,
        directions d’exploitation. la Direction exploitation traitement recyclage (DETR) et la Direction exploitation moyens                                 parmis les responsables opérationnels, citons :
        communs (DEMC) ainsi que d’une Direction valorisation (DV) qui a pour missions l’exécution des projets de
        Mise à l’arrêt définitif et de démantèlement (MAD/DEM) des installations à l’arrêt et de reprise, conditionnement,
        envoi en stockage définitif des déchets historiques du site (RCD) et la surveillance et l’exploitation des                                               Le Directeur                                       Le Chef                                                    Le Chef
        installations du périmètre concerné.                                                                                                                     d’établissement                                    d’installation                                             de Quart
     ▯▯ les directions fonctionnelles recouvrent des équipes de support technique (Direction technique, des
        Programmes et clients, des Ressources humaines) et la direction de maîtrise des risques : Direction qualité,
                                                                                                                                                                Délégataire de l’exploitant                         À sa nomination, devient responsable                      Responsable de l’équipe
        sûreté, sécurité et environnement (DQSSE).
                                                                                                                                                                nucléaire, met en place                             d’une installation définie par un                         conduite, coordonne les activités
     La DQSSE a pour rôle de garantir l’application de la politique de l’établissement dans les domaines de la qualité,                                         l’organisation adéquate pour                        périmètre géographique. Confor-                           des opérateurs pour la conduite
     la sécurité, la sûreté et l’environnement, et de soutenir les opérationnels dans leurs missions. Elle doit identifier,                                     appliquer les exigences légales                     mément aux textes réglementaires,                         et la surveillance des installations
     évaluer, proposer les dispositions de maîtrise des risques, tenir compte de l’aspect normatif ainsi que mettre en                                          et réglementaires relatives à tous                  il veille au respect et à la mise                         de l’atelier concerné.
     place les outils d’évaluation et de compte-rendu.                                                                                                          les aspects de la sûreté nucléaire,                 en œuvre opérationnelle des
     Son rôle est également d’assurer le contrôle interne et indépendant des directions d’exploitation et de valorisation                                       de la protection de l’environnement                 exigences de sûreté nucléaire,
     (ce contrôle est dit de premier niveau). De plus, la Direction sûreté, sécurité santé et développement durable                                             et du personnel.                                    sécurité, environnement de son
     d’AREVA prévoit son propre programme d’inspections spécifiques.                                                                                                                                                installation. Il applique les Règles
                                                                                                                                                                                                                    générales d’exploitation.

     22      Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague                                                                                                            Rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection du site AREVA la Hague   23
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