RAPPORT DE JURY (CRPE) - Concours de recrutement de professeur des écoles SESSION 2019 - SIEC
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ACADEMIE DE VERSAILLES RAPPORT DE JURY Concours de recrutement de professeur des écoles (CRPE) SESSION 2019 CRPE public & privé externe, second concours interne, 3ème voie ww
Page 2 Le rapport du jury ainsi établi se rapporte aux six concours organisés dans l’académie de Versailles pour la session 2019: - Concours externe public - second concours interne public - Troisième concours public - Concours externe privé - second concours interne privé - Troisième concours privé - Concours supplémentaire externe public Ces concours ont été organisés simultanément dans un même lieu et selon des modalités identiques: sujets, critères d’évaluation et barème de notation. Les commissions sont spécifiques pour chacun d’entre-eux. Le rapport du jury a pour objectif d’informer le candidat sur les exigences et les modalités du concours de recrutement de professeurs des écoles. Il se veut un document qui doit lui permettre de s’engager dans ce concours pour le réussir. Le candidat y trouvera une présentation des épreuves, des éléments concernant le sens et les enjeux de chaque épreuve et des conseils concernant la forme, le fond et des conseils de méthode. Ces précieux conseils ont pour vocation de le guider dans sa préparation au regard des exigences attendues et en fonction du type d’épreuve. Les principales statistiques de la session 2019 sont également fournies en annexes du rapport. D’autres documents au format numériques seront mis à la disposition des candidats pour faciliter leur préparation. Tous mes remerciements au personnel du SIEC, aux coordonnateurs et aux correcteurs qui ont contribué au parfait déroulement de ce concours. Antoine Destrés Président du jury du CRPE pour l’Académie de Versailles
Page 3 Sommaire Introduction ............................................................................................................................................ 4 Cadre de l’épreuve................................................................................................................................ 4 Eléments statistiques ............................................................................................................................ 5 1. Epreuve d’admissibilité ................................................................................................................. 5 2. Epreuve d’admission..................................................................................................................... 6 Epreuve d’admissibilité ......................................................................................................................... 7 Français ................................................................................................................................................ 7 I. Présentation générale de l’épreuve ...........................................................................................................7 II. Enjeux........................................................................................................................................... 8 Mathématiques ................................................................................................................................... 26 I. Présentation de l’épreuve ......................................................................................................................... 26 II. Enjeux......................................................................................................................................... 27 Conclusion générale ........................................................................................................................... 32 Epreuve d’admission ........................................................................................................................... 30 Mise en situation professionnelle dans un domaine choix du candidat (oral 1).................................... 33 Introduction ......................................................................................................................................... 33 I. Préparer mon dossier ................................................................................................................................ 34 II. Construire mon dossier ............................................................................................................... 35 III. Préparer mon entretien ............................................................................................................................. 40 IV. L’entretien ................................................................................................................................... 41 V. Des conseils pour chaque discipline ....................................................................................................... 43 Pour aller plus loin ...................................................................................................................... 49 Entretien à partir d’un dossier (oral 2) ................................................................................................. 50 I. Education physique et sportive (EPS) .................................................................................................... 50 II. Connaissance du système éducatif (CSE) .................................................................................. 51 III. Conseil de préparation pour l’épreuve portant sur l’EPS……………………………………………. 54 IV. Conseil de préparation pour l’épreuve portant sur le CSE……………………………………………55 V. Conseils aux candidats pour l’exposé dans les deux épreuves ................................................... 56 VI. Conseils aux candidats pour les entretiens dans les deux épreuves ........................................... 58
Page 4 INTRODUCTION Cadre de l’épreuve Depuis la session 2014, le concours de recrutement des professeurs des écoles s’inscrit dans le contexte d’une évolution importante de la formation initiale des enseignants dont il convient de rappeler le cadre. Les professeurs des écoles comme les professeurs de collège sont recrutés au niveau Master. Ce concours se situe en milieu de formation (année de Master 1) et il est intégré à un cursus de formation progressive, jusqu’à l’obtention du Master 2. Il porte sur une partie de la polyvalence qui fait la spécificité du métier de professeur des écoles. L’ensemble des épreuves du concours vise à évaluer les capacités du candidat au regard des dimensions, disciplinaires, scientifiques et professionnelles de l’acte d’enseigner et des situations d’enseignement. Il est constitué de deux épreuves écrites pour l’admissibilité français et mathématiques et de deux épreuves orales pour l’admission. Le cadre de référence des épreuves de la session 2019 est celui des programmes de 2015 ajusté en 2018 pour l’école élémentaire et du programme de l’école maternelle ainsi que le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Les connaissances attendues des candidats sont celles que nécessite un enseignement maîtrisé de ces programmes. L’admissibilité permet de s’assurer d’un niveau de maîtrise suffisant en français et en mathématiques pour enseigner dans le premier degré. Les deux épreuves orales d’admission comportent un entretien avec le jury qui permet « d’évaluer la capacité du candidat à s’exprimer avec clarté et précision, à réfléchir aux enjeux scientifiques, didactiques, épistémologiques, culturels et sociaux que revêt l’enseignement des champs disciplinaires du concours et des rapports qu’ils entretiennent avec eux ». Le niveau attendu est lié à la capacité du candidat à se mettre en situation professionnelle dans un domaine de son choix d’une part et à un entretien à partir d’un dossier. Ces deux épreuves orales évaluent le caractère professionnel affirmé et une valorisation du parcours antérieur des candidats à travers deux autres domaines de la polyvalence dans le cadre de l’organisation particulière de l’école primaire.
Page 5 INTRODUCTION Eléments statistiques I. Epreuves d’admissibilité Concours Nb de Inscrits Présents Nb de Moyenne Nb. postes aux candidats générale /20 d’admissibles épreuves ayant des obtenu une candidats note non éliminatoire éliminés Concours publics Externe 1650 5 242 1 985 352 11.43 1 570 nd 2 interne 70 438 97 24 10.13 69 ème 3 voie 180 1 314 369 107 11.02 247 Sous-total public 1 900 6 994 2 451 483 _ 1 886 Concours privés Externe 50 635 150 23 13.07 83 nd 2 interne 12 44 22 3 10.87 19 ème 3 voie 3 143 20 8 11.39 8 Sous-total privé 65 822 192 34 _ 110 TOTAL 1 965 7 816 2 643 517 _ 1 996
Page 6 II. Epreuves d’admission Concours Nb de Nb Présents Moyenne Nb de Nb de lauréats postes d’admissibles aux générale /20 lauréats sur sur liste épreuves des liste complémentaire lauréats principale Concours publics Externe 1 650 1 570 1 452 13.53 1 307 _ nd 2 interne 70 69 69 11.70 47 _ ème 3 voie 180 247 221 12.82 178 _ Sous-total public 1 900 1 886 1 742 1 532 _ Concours privés Externe 50 83 78 15.50 50 _ nd 2 interne 12 19 19 12.44 12 _ ème 3 voie 3 8 8 14.28 3 _ Sous-total privé 65 110 105 _ 65 _ TOTAL 1 965 1 996 1 847 _ 1 597 _
Page 7 EPREUVES D’ADMISSIBILITE Pour les deux épreuves de français et de mathématiques, les copies ont été corrigées par des binômes formés: - d’un inspecteur de l’éducation nationale ou d’un conseiller pédagogique - d’un professeur de français exerçant en collège Un barème précis a été mis au point par la commission d’harmonisation inter-académique. Il a été présenté à l’ensemble des correcteurs et adopté en commission d’harmonisation générale inter- académique. (Paris, Créteil, Versailles) FRANÇAIS I. PRESENTATION GENERALE DE L’EPREUVE L’arrêté du 19 avril 2013 précise que l’épreuve vise à : - évaluer la maîtrise de la langue française des candidats (correction syntaxique, morphologique et lexicale, niveau de langue et clarté d’expression) ainsi que leur connaissance de la langue ; - évaluer la capacité des candidats à comprendre et à analyser des textes (dégager des problématiques, construire et développer une argumentation) ainsi que leur capacité à apprécier les intérêts et les limites didactiques de l’enseignement du français. Pour répondre à ces attentes, l’épreuve de français est composée de trois parties: - Première partie: il est demandé la production d’une réponse à une question portant sur plusieurs textes littéraires ou documentaires de façon construite et rédigée. - Deuxième partie: elle porte sur la connaissance de la langue (grammaire, vocabulaire, orthographe, lexique et système phonologique). Le candidat doit répondre de façon argumentée à une série de questions sur des connaissances fondamentales. - Troisième partie: elle consiste en l’analyse d’un dossier composé d’un ou de plusieurs supports d’enseignement du français, choisi(s) dans le cadre des programmes de l’école primaire (manuels scolaires, documents à caractère pédagogique) et de productions d’élèves. Elle permet d’apprécier la capacité du candidat à maîtriser les connaissances présentes dans les situations d’enseignement. L’épreuve est notée sur 40 points. Elle a pour coefficient 3. Une note globale égale ou inférieure à 10/40 est éliminatoire. La durée de composition est de 4 heures.
Page 8 - Première partie : 11 points - Deuxième partie : 11 points - Troisième partie : 13 points - Correction syntaxique et qualité de production écrite: 5 points II. ENJEUX L’épreuve vise à recruter de futurs professeurs des écoles pour l’académie de Versailles, académie de formation. De ce fait, elle cherche à repérer les potentialités des candidats à devenir des professeurs des écoles, des enseignants capables de s’adapter à des situations d’enseignement variées et à des publics divers. Certaines aptitudes sont donc particulièrement valorisées, notamment la capacité d’observer et d’analyser toute situation, y compris celles figurant dans les documents proposés, avec un regard critique et constructif. Cette analyse ne peut se construire sans une solide culture. C’est pourquoi il convient que les candidats qui se préparent à cette épreuve aient consciencieusement abordé tous les champs évalués. Il s’agit, pour l’épreuve de français, de maîtriser la lecture comme l’écriture. Ces domaines impliquent des connaissances sur la langue mais aussi des connaissances générales et des compétences essentielles : En lecture : - Comprendre l’explicite mais aussi l’implicite présent dans des textes résistants ; - Analyser la question posée et en saisir les enjeux ; - Repérer, dans les textes proposés, les idées qui se confrontent mais aussi celles qui se rejoignent ; - Bâtir une réponse à la question en la nourrissant des textes ; - S’exprimer dans une langue correcte. En langue française (Maîtrise des connaissances au programme du collège) - Témoigner, de manière claire et justifiée de ses connaissances en grammaire du français. (Syntaxe, orthographe et lexique) En didactique de la discipline - Mobiliser ses connaissances pour analyser des situations proposées. - Faire preuve d’esprit critique et d’inventivité
Page 9 Première partie Il ne s’agit pas ici de reprendre les préconisations des précédents rapports de jury qu’une relecture permettra de réactiver ; quelques conseils émergeant des analyses issues des membres du jury seront donnés. Le précédent rapport précisant : « On attend du candidat qu’il prenne en compte la question posée pour construire sa réponse. » À partir de trois textes littéraires et d’un texte philosophique, le sujet de la première partie sollicite de réelles compétences de lecture. Les membres du jury ont pu observer qu’un nombre encore non négligeable de candidats a peu exploité le texte de Camus, justement celui qui déplie avec rigueur la question posée. L’extrait de l’homme révolté décrit en effet précisément le moment où la révolte s’impose, ses causes, les mécanismes qu’elle balaie et ceux qui les remplacent, examinant ainsi « la dynamique des processus à l’œuvre ». On ne saurait donc assez insister sur la culture générale nécessaire aux candidats pour être capable d’appréhender tout type de texte. Rien n’est plus formateur, pour s’approprier la complexité des idées exposées et développées, que la confrontation régulière à des textes littéraires riches. La question posée invitait à une véritable réflexion, avant même la lecture des textes, afin de comprendre et analyser les « processus à l’œuvre dans la dynamique de la révolte ». Les candidats devaient ainsi se concentrer sur les notions de processus et de dynamisme, et pour ce faire, partir du texte le plus conceptuel, l’extrait de L’homme révolté (TEXTE 4 : Albert Camus, L'Homme révolté, chapitre I, « L’homme révolté », 1951) qui, justement, analyse ce processus, de son apparition à sa déclaration. Camus montre en effet qu’il y a un point de rupture à partir duquel ce qui était acceptable jusqu’alors ne l’est plus, entraine une révolte totale, incluant même ce qui était jugé acceptable jusqu’alors. Ainsi peut-on, après avoir réellement saisi cette analyse dans sa progressivité, la confronter aux autres extraits et découvrir qu’aussi bien Lysistrata (TEXTE 2 : Aristophane, Lysistrata, 411 avant J.- C, traduit du grec par Georges-Gustave Toudouze) qu’Antigone (TEXTE 1 : Henry Bauchau, Antigone, chapitre XIX, « La colère », 1997), et même la Maheude et Etienne (TEXTE 3 : Émile Zola, Germinal, partie III, chapitre 3, 1885) illustrent cette rupture dans des récits très incarnés, dans des situations de lutte, concrètes mais néanmoins symboliques. De cette rapide présentation émerge le conseil premier aux candidats : il leur faut prendre le temps de comprendre les attentes, lire et relire les textes, en particulier celui qui semble le plus complexe, le plus obscur. D’une compréhension approfondie du corpus et de la question, il pourra tirer une réponse construite et cohérente sans embarrasser sa réponse de toutes les idées présentes dans les textes. C’est la dynamique-même du corpus qu’il convient de cerner pour bâtir une démonstration pertinente. L’élaboration d’un plan cohérent suit immédiatement cette étape pour permettre, ensuite, une rédaction fluide.
Page 10 Un professeur des écoles devra prendre connaissance des textes officiels et littéraires pour parfaire sa pratique didactique tout au long de son exercice professionnel. Il doit donc être capable de comprendre des textes complexes et de rendre compte de sa compréhension, dans une langue correcte. Cette compétence essentielle « rédiger de manière construite et cohérente » est un difficile exercice qui exige de l’entrainement. Un candidat bien préparé aura régulièrement résumé des textes de tous types, se sera exercé à formuler en une phrase simple et cohérente l’idée maitresse et les idées subalternes, apprenant de fait à séparer l’utile de l’accessoire. L’exercice ne s’invente pas le jour de l’épreuve, la capacité à rendre compte de manière synthétique s’exerce, un dictionnaire des synonymes à la main et avec une grammaire des différents moyens (syntaxiques, lexicaux voire rhétoriques) d’exprimer les nuances, et notamment la circonstance (choisir entre « je fus trempée car j’avais oublié mon parapluie », « Je fus trempée, ayant oublié mon parapluie » « sans parapluie, je fus trempée »... permet d’alléger le style et de le rendre plus efficace. Mais il est également indispensable d’avoir une idée précise du plan que l’on projette pour construire une réponse en progression. Le plan se rédige avant tout au brouillon, il intervient après une compréhension réelle du sujet. La dernière attente du jury concerne la maitrise de l’orthographe : un point également essentiel : on ne peut prétendre former des élèves sans, soi-même, maitriser la qualité de son expression. Néanmoins, on ne peut que se féliciter de la bonne tenue de certaines copies : nombre d’entre elles ont réellement affronté la problématique posée et tenté de construire une réponse dans une langue claire. Conseils aux candidats : - Se constituer un bagage de lectures personnelles important. - En amont de l’épreuve, s'entrainer régulièrement à la synthèse de textes. - Gérer son temps à l’intérieur de la partie mais aussi le partage entre les trois parties. - Lire soigneusement le sujet pour s'assurer de n'avoir fait aucun contresens sur le sens de la question. Gestion du temps - Bien gérer son temps : Ne pas être trop long dans l'introduction afin d'avoir le temps d'aller au bout de son texte. - Ne pas se laisser entraîner à des considérations trop générales qui s’écartent des textes et ne montrent pas une rigueur dans la compréhension de ceux-ci. Lecture et compréhension
Page 11 - Prendre le temps de bien lire tous les textes pour en cerner le sens littéral ; ne pas en négliger ; s'appuyer sur une mise en relation qui les fasse dialoguer tous les uns avec les autres, même s'il s'agit – éventuellement - de les opposer. - Bien cerner les attentes de la question et ses enjeux. - Éviter les paraphrases et la simple description. Rédaction et cohérence - Partir de la question posée afin de la traiter de façon aboutie. - Structurer sa pensée au brouillon avant de rédiger, et mettre, dans chaque partie, les textes en perspective. - Mettre en valeur les points communs des textes mais aussi leurs différences (en rapport avec la question posée). - Travailler la mise en lien des idées, des textes. - Introduire rapidement et succinctement le thème et la question (plutôt que présenter les textes) et annoncer le plan appuyé sur les termes de la question ; structurer chacune des parties. - Prendre en compte tous les textes du corpus et rédiger son devoir en utilisant de phrases courtes. - Soigner l'expression (construction des phrases ; vérification des accords) et la présentation (graphie, titres soulignés). Seconde partie Cette épreuve concerne la connaissance de la langue (grammaire, orthographe, lexique et système phonologique). Il s’agit de répondre à des questions sur des connaissances ponctuelles, d’analyser des erreurs-types dans des productions d'élèves, de formuler des hypothèses sur leur origine. De façon générale, l'enseignement du français consolide les compétences des élèves pour communiquer et vivre en société, structure chacun dans sa relation au monde et participe à la construction de soi. De plus, il facilite l'entrée dans tous les enseignements et leurs langages. A l’école, la place primordiale du langage est réaffirmée comme condition essentielle de la réussite de tous les élèves. La stimulation et la structuration du langage oral et écrit constituent des priorités absolues. L’étude de la langue joue un rôle déterminant pour amener les élèves à considérer la langue comme objet d’étude et non plus seulement comme moyen de communication. Elle fait donc appel à la fois à la mémorisation et au raisonnement. En effet, les élèves doivent apprendre conjointement :
Page 12 - A mémoriser des faits de langue stables (séries de mots présentant une analogie morphologique, marques verbales régulières, redondance des marques de nombre dans le groupe nominal, etc.) ; - A raisonner pour gérer des variations en utilisant systématiquement des manipulations, telle la comparaison, le remplacement ou d’autres manipulations syntaxiques pour induire des analogies (c’est comme…) ; - A utiliser des outils de références qu’ils ont construits et/ou des outils usuels (imagiers, répertoires, dictionnaires, mémos de conjugaison, etc.…). De façon plus générale, l’Ecole cherche à substituer à un enseignement mécanique et dogmatique, des procédures qui suscitent chez les élèves un travail de déduction ou d’induction, notamment à partir de pratiques d’observations et de manipulations. Les compétences langagières sollicitées quotidiennement, tant à l’écrit qu’à l’oral, s’enrichissent d’un travail réflexif sur la langue. Donner sa place au raisonnement en toute occasion est donc primordial pour permettre aux élèves la compréhension et donc la mémorisation de normes stables incontournables. Le rôle des enseignants est essentiel pour apporter ces compétences et connaissances fondamentales qui permettent de garantir un cursus scolaire dans les meilleures conditions de réussite. Il est donc demandé aux candidats de démontrer leurs aptitudes, connaissances et compétences : il s’agira non seulement d’évaluer leur maîtrise de la langue française (correction syntaxique, morphologique et lexicale, niveau de langue et clarté d'expression) mais aussi leur capacité à répondre à des questions liées à l’enseignement de la grammaire, de l’orthographe, du lexique et du système phonologique. Le candidat peut devoir : - Répondre à des questions de façon argumentée voire une série de questions portant sur des connaissances ponctuelles, - Procéder à des analyses d'erreurs-types dans des productions d'élèves, en formulant, par exemple, des hypothèses sur leurs origines. Conseils généraux Il convient en tout premier lieu de se réapproprier les notions de base, de combler ses lacunes et de lever d’éventuels malentendus liés à une histoire personnelle et/ou professionnelle et les représentations inhérentes. L’étude de la langue française doit dans ce sens revêtir une priorité certaine et considérer
Page 13 d’une égale importance l’étude approfondie de ses différentes parties (grammaire, orthographe, lexique). Une programmation annuelle facilitera l’appropriation des différentes notions et l’exercice régulier d’habiletés d’analyses. La maitrise orthographique requiert par exemple de solides compétences grammaticales que le temps et l’entrainement permettent de garantir. L’épreuve cherchera à en apprécier les contours stabilisés. Le candidat doit bien comprendre que la grammaire et l’orthographe sont au service de la langue. Ils forment un ensemble de règles à suivre pour parler avec clarté et correction et écrire correctement. Il est attendu une maitrise certaine de ces notions afin qu’elles soient enseignées correctement. Conseils méthodiques pour traiter des questions - Lors de l’épreuve, il est essentiel de traiter de toutes les questions et donc de partager le temps imparti. L’analyse des questions repose sur une lecture attentive : il est préférable de lire chaque question lentement. Sur un brouillon, cinq étapes doivent rythmer la répartition choisie : - Relever et/ou classer les différentes consignes (questions imbriquées). - Procéder à une analyse de chaque question (délimiter de façon précise les extraits demandés), identifier son domaine de référence et la notion abordée. - Identifier les arguments d’analyses grammaticales auxquels se référer et identifier de façon très explicite les termes spécialisés. A ce niveau d’analyse linguistique, il faut identifier les ressemblances et/ou les différences qui seront expliquées par la mobilisation des connaissances, des notions, des concepts, voire par des exemples. - Pour la rédaction de la réponse, procéder sur la copie à un choix de présentation adéquat. Dans cette épreuve, les relevés sont très fréquents. Il convient de faciliter le repérage, la lisibilité du système choisi (un classement n’est pas identique à un rangement). Il faut contextualiser les propos surtout lorsque certaines formes sont identiques (préciser les termes de la phrase dont ils sont extraits). A ce stade, la présentation et l’organisation de la copie évoquent la maitrise du sujet, et une organisation hiérarchisée, explicite, aérée s’avère révélatrice d’un niveau acquis. - Procéder à une relecture des réponses apportées afin de garantir la vigilance orthographique nécessaire et d’éviter des défaillances syntaxiques souvent relevées. Question 1 Dans un extrait, indiquer le temps et le mode de verbes et justifier leur emploi. L’objet de cette question est double : - Identifier des modes et des temps de verbes. - Justifier les emplois.
Page 14 L’extrait proposé est le suivant ; les verbes sont soulignés : - « Lysistrata. - […] Alors, cachant notre douleur sous un air riant, nous vous demandions : « Qu’est-ce que l’assemblée a résolu aujourd’hui ? Quel décret avez-vous rendu au sujet de la paix ? - Qu’est-ce cela te fait ? disait mon mari : tais-toi », et je me taisais. - Une femme. – Moi, je ne me serais pas tue. - Le magistrat. – Il te serait arrivé mal de ne pas te taire. - Lysistrata. – Aussi me taisais-je. Une autre fois, vous voyant prendre une résolution des plus mauvaises, je disais : « Mon ami, comment pouvez-vous agir si follement ? ». Mais lui me regardant aussitôt de travers, répondait : « Tisse ta toile, ou ta tête s’en ressentira longtemps ; la guerre est l’affaire des hommes ! » Les erreurs les plus fréquemment rencontrées sont liées au non-respect de cette consigne, à la méconnaissance des classes grammaticales et aux confusions de terminologie. Conseils aux candidats Le verbe se caractérise par des marques morphologiques spécifiques qui se distinguent par rapport aux autres classes de mots. Il possède des propriétés syntaxiques (sa terminaison s’ajoute au radical qui porte son sens et varie selon le temps et la personne) et sémantiques (il décrit un procès ; un évènement inscrit dans le temps). Le verbe indique le mode, exprime le temps en décrivant un procès en cours de déroulement (aspect non accompli) ou non (aspect accompli) et permet de trouver l’ordre chronologique des événements (présent/passé/futur et notion de simultanéité/antériorité/postériorité). Les modes personnels devaient être identifiés, ainsi que les temps. Il n’était pas nécessaire de préciser la personne, ni le classement des verbes en fonction des terminaisons. Une bonne maitrise des attendus de fin de cycles 3 et 4 est nécessaire pour réussir cette question. Les candidats pourront travailler à partir des programmes de français pour repérer les compétences et les connaissances qu’ils ont à appréhender, en particulier sur les connaissances de conjugaison. Ils pourront s’entrainer à résoudre des problèmes proposés au CRPE ou au diplôme national du brevet (DNB). Certains manuels scolaires des cycles 3 et 4 proposent également une variété d’exercices corrigés. Une fois les verbes repérés, la forme d’un tableau synthétique et analytique convenait parfaitement. - Verbes - Modes et temps des verbes - Passé composé de l’indicatif - A résolu - Valeur d’antériorité dans un texte écrit au présent. Il était également
Page 15 envisageable d’évoquer l’action soudaine passée et qui n’a plus cours (aspect accompli). - Présent de l’impératif - Tais-toi - Mode exprimant un ordre, un conseil, une recommandation, une injonction, un souhait, une interdiction - Deux réponses sont acceptées : - Selon les programmes de 2018 : - Serait - Passé du conditionnel arrivé - Selon la grammaire méthodique du français : - Conditionnel passé de l’indicatif - Employé pour exprimer l’irréel du passé - Imparfait de l’indicatif - Me taisais - Imparfait de répétition, d’habitude. - L’aspect itératif était accepté - Présent de l’impératif - Est - Présent d’énonciation, - Justifié par le discours direct Question 2 Expliquer la composition et le sens d’un mot puis donner deux mots de la même famille. - Le terme est : [approbation]. - Cette question vise à mieux appréhender les connaissances des candidats dans le domaine du vocabulaire. - Les erreurs les plus fréquemment rencontrées sont liées à la confusion de certaines notions clés. Conseils aux candidats
Page 16 La maîtrise du vocabulaire est un élément essentiel de la langue française pour exprimer sa pensée, partager et augmenter sa représentation du monde, tant à l'oral qu'à l'écrit. L'enseignement du vocabulaire à l'école doit favoriser l'augmentation du nombre de mots connus et utilisés par chaque élève et les initier aux règles qui en régissent l'organisation. Une analyse sémantique permet de déterminer le sens des mots. Un même mot peut avoir plusieurs significations (polysémie). Cette étude ne prend sa véritable dimension que par une approche contextuelle, c’est-à-dire que des notions telles que synonymie, antonymie, paronymie, niveau de langue, sens propre et sens figuré, dénotation/connotation, champ lexical, réseau lexical, champ sémantique ne peuvent s’appréhender en dehors d’une mise en situation qui donne toute sa valeur au mot, qui en détermine son sens. L’analyse morphologique est la suivante : - [Ap] préfixe latin [ad] - [Prob] radical - [Ation] suffixe nominal - Le sens : jugement favorable que l’on porte sur quelqu’un, sur quelque chose, accord, adhésion - Mots de la même famille : approuver, approbateur, désapprouver, désapprobation, probation, probatoire, réprobateur, réprouver, probable, probablement. - On constate que si la composition du mot a été bien appréhendée, un grand nombre de copies a confondu les mots de la même famille avec la synonymie. Dans ce cas, l’ensemble des points ne pouvait être envisagée. Question 3 Dans un extrait de texte, identifier les différentes propositions et indiquer leur fonction. - Cette question vise à mieux appréhender les connaissances des candidats dans le domaine de la grammaire de phrase et de l’application d’un cadre d’analyses. - L’extrait est le suivant : « Seul, le père Bonnemort, s’il était là, ouvrait des yeux surpris, car de son temps on ne se tracassait pas de la sorte ». - Les erreurs les plus fréquemment rencontrées sont liées à l’absence et la confusion de notions clés. Conseils aux candidats
Page 17 L’analyse de la phrase permet de distinguer différents types de propositions dont il faut donner la nature et la fonction. Elle devient complexe lorsqu’elle comporte plus d’un verbe conjugué, comme c’est le cas dans l’exercice proposé. En procédant à une analyse fine de la consigne, il est n’était pas nécessaire de justifier de son analyse. Dans la grammaire scolaire, l’identification de la nature et de la fonction des mots ou des groupes de mots dans la phrase permet de prédire ou d’exclure certaines fonctions ou critères stables et observables. Par des procédures de reconnaissance pratiquées de façon assidue, qu’il s’agisse de substitution ou d’autres procédés, les élèves apprennent à identifier des regroupements sur la base de l’identification de propriétés communes. L’enseignant doit être en capacité de guider ces observations et donc d’identifier les classes grammaticales des différents constituants de la phrase. - Cet enseignement exige la maitrise d‘un métalangage dont le concours va chercher à identifier la connaissance. - Il est recommandé aux candidats de consolider les connaissances en analyse, de clarifier les concepts et les réinvestir au service de la rapidité. Il est fondamental de s’exercer au travers des exercices qu’un grand nombre de publications propose. - Dans ce sens, les procédures de reconnaissance et de manipulations usuelles (par effacement, déplacement, substitution, …) doivent être maitrisées (on ne mentionnait pas de les identifier), ce qui n’a pas été le cas pour un grand nombre de candidats. - Par ailleurs, l’organisation du rangement n’a pas été souvent pertinente : un grand nombre de candidats se contentant d’énoncer les différentes propositions sans aucune organisation. - Propositions - Types - « Seul, le père Bonnemort […] ouvrait - Proposition principale des yeux surpris » - « S’il était là » - Proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de condition - « Car de son temps on ne se tracassait - Proposition indépendante coordonnée pas de la sorte » Question 4 Transposer un texte du discours direct au discours indirect.
Page 18 - Cette question vise à mieux appréhender les connaissances des candidats dans le domaine de l’emploi des temps verbaux et donc de la grammaire textuelle. - L’extrait proposé est le suivant : - « Lysistrata. - C’est pour avoir le moyen de voler que Pisandre et tous les ambitieux suscitent continuellement de nouveaux troubles. Ils ne toucheront plus rien de cet argent. - Le magistrat. - Que feras-tu donc ? » - La transposition du passage commencera par « Lysistrata affirma… » Les erreurs les plus fréquemment rencontrées sont liées à la confusion de certaines notions clés : valeurs et concordance des temps. Conseils aux candidats Cette question fait référence à l’analyse du discours qui met en relation la langue avec ses conditions d’énonciation. Tout énoncé est produit dans une situation particulière caractérisée par les interactions entre des interlocuteurs. Tout acte d’énonciation (rapporter un discours) ne se limite pas à la transmission d’informations mais nécessite de s’interroger sur les rôles respectifs du locuteur vis-à-vis du destinataire. L’analyse du discours permet des manipulations qui s’avèrent nécessaires pour l’acquisition de compétences langagières. Bien que la plupart des faits de langue analysés dans le cadre de l’analyse du discours ne constituent pas un objet d’enseignement explicite à l’école primaire, il est indispensable qu’ils soient maîtrisés par les enseignants qui les mettront en œuvre en pleine connaissance de cause dans les activités régulières de vie d’une classe. Cet ensemble de règles et d’exceptions permet d’approfondir la réflexion sur le fonctionnement de la langue et d’acquérir des savoirs lexicaux et grammaticaux. Il est demandé aux candidats de comprendre les systèmes et leur organisation pour mieux les enseigner et reconsidérer les erreurs des élèves non comme des fautes mais comme des témoignages de stratégies inadéquates mises en œuvre. Cette question a été réussie et les caractéristiques de la transposition bien identifiées. « Lysistrata affirma que c’était pour avoir le moyen de voler Pisandre et tous les ambitieux suscitaient continuellement de nouveaux troubles mais qu’ils ne toucheraient plus rien désormais de cet argent. Le magistrat demanda ce qu’elle ferait alors. » - Pas de difficulté au niveau des pronoms personnels. - Au niveau des temps des verbes : du fait de l’amorce proposée au passé simple les verbes conjugués sont principalement à l’imparfait de l’indicatif (principe de concordance des temps).
Page 19 - Au niveau des modalités : passage d’un dialogue vers un énoncé. L’opposition entre les deux propositions de Lysistrata reliées par [mais] a été très largement évoquée. Dans la deuxième phrase, la transposition de [donc] en [alors] ainsi que l’utilisation de l’adverbe [désormais] ont également été bien identifiées. Question 5 En s’appuyant sur au moins deux procédés d’écriture, analyser les moyens par lesquels un personnage exprime ses convictions et cherche à persuader ses interlocuteurs. L’extrait proposé est le suivant : - « Du coup, Etienne s’animait. Comment ! la réflexion serait défendue à l’ouvrier ! Eh ! Justement, les choses changeraient bientôt parce que l’ouvrier réfléchissait à cette heure. Du temps du vieux, le mineur vivait dans la mine comme une brute, comme une machine à extraire la houille, toujours sous terre, les oreilles et les yeux bouchés aux événements du dehors. Aussi, les riches qui gouvernent, avaient-ils beau jeu de s’entendre, de le vendre et de l’acheter, pour lui manger la chair : il ne s’en doutait même pas. Mais, à présent, le mineur s’éveillait au fond, germait dans la terre ainsi qu’une vraie graine ; et l’on verrait un matin ce qu’il pousserait au beau milieu des champs : oui, il pousserait des hommes, une armée d’homes qui rétabliraient la justice. Est-ce que tous les citoyens n’étaient pas égaux depuis la révolution ? Puisqu’on votait ensemble, est- ce que l’ouvrier devait rester l’esclave du patron qui le payait ? Les grandes compagnies, avec leurs machines, écrasaient tout, et même métier, réunis en corps, savaient se défendre. C’était pour ça, nom de Dieu ! et pour d’autres choses, que tout pèterait un jour, grâce à l’instruction. On n’avait qu’à voir dans le coron même : les grands-pères n’auraient pu signer leur nom, les pères le signaient déjà, et quant aux fils, ils lisaient et écrivaient comme des professeurs. Ah ! ça poussait, ça poussait petit à petit, une rude moisson d’hommes, qui mûrissait au soleil ! Du moment qu’on était plus collé chacun à sa place pour l’existence entière, et qu’on pouvait avoir l’ambition de prendre la place du voisin, pourquoi donc n’aurait-on pas joué des poings, en tâchant d’être le plus fort ? » Le long extrait proposé permet d’identifier un discours indirect libre, avec sa ponctuation expressive, qui retranscrit les convictions qui anime le personnage (Etienne) et suscite une émotion communicative. . Conseils aux candidats Il s’agit de repérer au moins deux procédés d’écriture et d’en analyser les effets. L’enseignant doit savoir ce qui produit la force d’un texte et connaitre les procédés d’écriture les plus fréquemment utilisés. Pour cela, il doit exercer ses capacités d’analyse et d’argumentation et acquérir des connaissances liées à l’organisation d’un texte, à son lexique. Il existe à ce titre un grand nombre de
Page 20 procédés qui produisent des effets bien connus pour marquer la subjectivité, l’exagération, ou insister sur certains éléments (gradation, répétition, opposition, métaphore…) qui sont autant de moyens que l’auteur utilise pour persuader le lecteur. Les phrases exclamatives : « Comment ! La réflexion serait défendue à l’ouvrier ! » Et le langage familier : « C’était pour ça, nom de Dieu ! Et pour d’autres choses, que tout pèterait un jour » montrent l’exaltation d’Etienne. Etienne utilise des questions rhétoriques pour susciter l’indignation et la réflexion : « Est-ce que tous les citoyens n’étaient pas égaux depuis la révolution ? Puisqu’on votait ensemble, est-ce que l’ouvrier devait rester l’esclave du patron qui le payait ? » Etienne essaie de faire réagir ses interlocuteurs à l’aide de comparaisons mettant en avant la déshumanisation des mineurs : « comme une brute, comme une machine ». On peut également relever qu’Etienne utilise aussi une gradation inversée dans le discours : « quand les grands-pères étaient incapables de signer leur nom, les pères savaient le faire et les générations nouvelles (les fils) lisaient et écrivaient. Ce sont les effets de l’instruction qui gagent progressivement les générations de mineurs ». Puis pour inciter à la révolte, il utilise la métaphore filée de la germination : « germait, ainsi qu’une vraie graine, pousserait, poussait, moisson d’hommes » pour représenter la montée de la révolte et de la pulsion de la vie, l’instinct de survie. Troisième partie La troisième partie de l’épreuve concerne l’analyse de supports d’enseignement. Elle est en relation avec la pratique de classe pour l’enseignement du français à partir de supports professionnels utilisés dans ce cadre. Elle donne la possibilité aux candidats de réinvestir leurs expériences acquises sur le terrain ou dans le cadre des stages ou visites en classe. En effet, prendre appui sur les observations de classe et sur les échanges professionnels avec les enseignants dans l'exercice du métier permet au candidat d’ancrer son propos dans la réalité professionnelle et de construire du lien avec la situation proposée en vue d’analyser efficacement les problématiques posées. Cette partie mobilise les connaissances liées aux programmes de l’enseignement en vigueur et s’appuie sur des notions clés ou termes (Socle commun de connaissances et de compétences et de culture, activité, objectif d’apprentissage, compétence, séquence, séance, progression) dont les définitions et les enjeux sont à maitriser. Cette dernière partie de l’épreuve de français nécessite pour le candidat :
Page 21 - D’analyser de façon critique un corpus composé d’un ou plusieurs supports d’enseignement ; - De proposer des solutions ou des activités liées à la séquence. En fonction des documents proposés, le candidat doit témoigner de sa capacité à : - Repérer et analyser les contenus scientifiques sous-jacents ; - Déterminer les objectifs visés ; - Apprécier la part de l’activité de l’élève en donnant un avis critique sur la démarche pédagogique proposée ; - Identifier le moment et les conditions d’utilisation du document ; - Procéder à une première interprétation des productions des élèves ; - Imaginer quelques activités à proposer à la suite de la séance d’enseignement présentée. Il ne s’agit pas ici de concevoir un enseignement, cet objectif sera l’objet de la formation professionnelle qui suit le concours, mais de chercher à apprécier l’adéquation de supports et de démarches pédagogiques utilisés dans la classe aux notions visées et d’identifier leurs caractéristiques et leurs limites. Dans les exemples proposés, la réflexion des candidats peut être soutenue par un ensemble de questions qui permettent de cerner les principaux aspects de la situation d’enseignement présentée. Les supports mobilisés peuvent être des documents destinés aux élèves et aux enseignants dans des situations susceptibles d’être mises en œuvre à l’école élémentaire ou à l’école maternelle. L’école maternelle et ses spécificités ne sont pas à négliger. Pour cette session du concours principal 2019, le corpus comprend deux documents : Le document 1 est une séquence d’apprentissage. Le document 2 comprend trois chapitres complets de l’œuvre de littérature de jeunesse « L’Homme à l’oreille coupée » de J.-C. MOURLEVAT Pour réussir cette troisième partie, le candidat devait avoir identifié quelques points de vigilance : - Répondre aux questions en se centrant sur le niveau d’enseignement concerné par le sujet. (CM1, 1ère année du cycle 3, cycle de consolidation) - Aborder la séquence d’enseignement en tenant compte des acquis antérieurs des élèves (ceux du cycle 2) mais aussi en intégrant le fait que les repères annuels de progressions cycle 3 mentionnent les compétences attendues en fin de cycle. (Fin de 6ème) Les compétences concernées par la séquence d’enseignement devaient être identifiées. (La compréhension est au cœur du sujet) Il ne s’agissait de traiter l’ensemble des compétences travaillées
Page 22 en français. L’articulation entre les différentes compétences devait être recherchée pour travailler la compréhension. (Comprendre et s’exprimer à l’oral, lire, écrire) - Savoir proposer une séance (séance 4) qui s’inscrive dans la progressivité de la séquence en prenant en compte les apprentissages construits en amont et les acquis des élèves ; - Connaître les différentes phases et « incontournables » d’une séance de préparation à savoir : Définir un objectif d’apprentissage à distinguer des compétences visées (du côté des élèves) - Identifier et connaitre les finalités des différentes modalités et phases de travail pouvant être mises en place avec les élèves : phase de recherche, mise en commun… - Expliciter en quoi les modalités pédagogiques proposées étaient adaptées à la situation et répondaient aux objectifs visés : Le rôle du rappel de récit qui permet de s’assurer d’une compréhension partagée du texte et aux élèves de se remémorer la trame, l’intrigue. La lecture à haute voix par l’enseignant permet de sensibiliser les élèves aux procédés du conteur. (Intonation, expressivité de la lecture, théâtralisation, silences,). L’échange collectif permet qui permet à l’enseignant de s’assurer de la compréhension de la consigne et aux élèves de comprendre les attendus de la tâche demandée afin d’aborder la phase individuelle du travail. Analyser l’extrait de l’œuvre pour relever ce qui pouvait faire obstacle à la compréhension du texte par les élèves. Cette partie demandait de la part du candidat d’identifier les points suivants : - La question du décodage : Dans la séquence proposée, on peut observer que la lecture des extraits est régulièrement faite par l’enseignant. Ceci peut éviter aux faibles décodeurs d’être pénalisés dès le début de l’activité. Or, ce texte est facilement déchiffrable pour un lecteur de CM1, à la condition d’imaginer un travail différencié avec les faibles décodeurs sur certains mots en amont de la découverte du texte. - La structure du texte proposé et son fonctionnement : le texte proposé est un texte résistant. Il présente un récit enchâssé qui est une difficulté importante pouvant devenir un obstacle de compréhension. Pour affiner davantage la compréhension de la structure du texte, l’enseignant pourra retravailler la présentation du texte (présentation plus aérée). Les élèves utiliseront ensuite un code couleur pour distinguer ce qui relève du récit et ce qui relève du discours direct. - Faire des inférences et comprendre l’implicite : par exemple, les motivations des personnages
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