Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018

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Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
Régulation des populations de lynx
—
Commission intercantonale IV
du 3 septembre 2018
Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
Impressum
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Date du rapport
2 novembre 2018
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Membres commission intercantonale compartiment IV (présents aux discussions)

Canton de Fribourg:           Elias Pesenti, Dominique Schaller
Canton de Berne:              Christian Heeb, Niklaus Blatter
Canton de Vaud: 		            Najla Naucer
Canton du Valais: 		          Urs Zimmermann
KORA: 			                     Fridolin Zimmermann
OFEV: 			                     Mirjam Pewsner, Reinhard Schnidrig
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Photo de couverture
Service des forêts et de la faune, Fribourg, SFF
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Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
Sommaire
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1   Introduction	​4                                         6   État des forêts                                  29
    Introduction                                        4       Abroutissement région d’étude                    29
    Plan Lynx Suisse                                    4   	  - Canton de Fribourg                              30
    Commission intercantonale                           4   	  - Canton de Vaud                                  30
    Objectif du rapport                                 5   	  - Canton de Berne                                 30
                                                                Forêts protectrices                              30
2   Aire d’étude	​6
    Sous-compartiment IVa                               6   7   Conclusions                                      31
                                                                Discussion                                       31
3   Informations concernant le lynx	​7                          Conditions situation A                           32
    Informations concernant le lynx                     7   	  - Autre solution satisfaisante                    32
    Expansion du lynx à grande échelle                  7   	  - Pas de préjudice à la population                32
    Évolution des effectifs de lynx                     7   	  - Mesures de protection                           32
    Évolution des dégâts causés aux animaux de rente    9       Critère situation A1                             32
    Présence de reproduction                           11   	  - Dégâts importants au bétail                     32
                                                                Récapitulatif situation A1                       32
4   Effectifs et prélèvements des populations de       13       Conditions situation B                           33
    chamois et de chevreuils                                	  - Expansion du lynx                               33
    Ongulés présents dans la RE                        13   	  - Documentation sur la reproduction               33
    Comptages                                          13   	  - Surveillance de la population (densité)         33
	  - Comptages chamois canton de Fribourg              13   	  - Mesures de protection                           33
	  - Comptages chamois canton de Vaud                  14       Critère situation B1                             33
	  - Comptages chamois canton de Berne                 14   	  - Dégâts importants au bétail                     33
	  - Comptages chamois région d’étude                  15       Récapitulatif situation B1                       33
	  - Comptages chevreuils canton de Fribourg           16       Critères situation B2                            34
	  - Comptages chevreuils canton de Vaud               16   	  - Pertes sévères dans l’utilisation des régales   34
	  - Comptages chevreuils canton de Berne              17          de la chasse
	  - Comptages chevreuils région d’étude               17   	  - Augmentation de la population de lynx et        34
    Chasse                                             18          diminution simultanée des chamois et des
	  - Chasse du chamois canton de Fribourg              19          chevreuils
	  - Chasse du chamois canton de Vaud                  19   	  - Aucun dégât d’abroutissement excessif           34
	  - Chasse du chamois canton de Berne                 20          aux forêts
	  - Chasse du chamois région d’étude                  21       Récapitulatif situation B2                       34
	  - Chasse du chevreuil canton de Fribourg            22
	  - Chasse du chevreuil canton de Vaud                22   8   Décisions                                        35
	  - Chasse du chevreuil canton de Berne               23       Décision situation A1                            35
	  - Chasse du chevreuil région d’étude                23       Décision situation B1                            35
                                                                Décision situation B2                            35
5   Autres facteurs déterminants                       24
    Autres facteurs                                    24   9   Bibliographie                                    36
    Grands prédateurs                                  24
    Gibier péri                                        24
    Tir de gestion                                     26
    Concurrence entre les espèces                      27

                                                                                                                  3
Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
1. Introduction
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Introduction                Les grands carnivores jouent un rôle très important dans les écosystèmes du monde
                            entier (Ripple et al, 2014). Cependant, dans les régions occupées par l’homme, la
                            conservation, la présence ainsi que le suivi de ces populations sont très souvent
                            conflictuels (Meriggi et Lovari, 1996; Polisar, 2000; Karanth et Maduhsudan, 2002;
                            Eeden et al, 2018). Comme démontré par plusieurs études, une coexistence entre
                            grands prédateurs et êtres humains est tout à fait possible (Chapron et al. 2014;
                            Athreya et al. 2013). Afin de pouvoir appliquer une gestion adaptée vis-à-vis de
                            ces populations de grands prédateurs, comme pour le reste de la faune sauvage,
                            il est nécessaire d’avoir un maximum d’informations concernant la taille de la
                            population, la répartition des individus ainsi que leur évolution au cours du temps
                            (Karanth et al, 1999).

Plan Lynx Suisse            Le Conseil fédéral, en réponse à différentes motions parlementaires, a modifié en 2012
                            puis en 2015 l’ordonnance sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux
                            sauvages (OChP) en introduisant la possibilité de prendre des mesures temporaires
                            de régulation de populations d’espèces protégées, notamment en cas d’importants
                            dommages aux animaux de rente, d’un grave danger pour l’homme ou encore de
                            pertes sévères dans l’utilisation des régales cantonales de la chasse. Parallèlement à
                            la modification de l’OChP, le Plan Lynx Suisse (tel que le Plan Loup Suisse) a été
                            adapté pour tenir compte de ces modifications. Ce plan, entré en vigueur début 2016,
                            donne les lignes directrices sur la protection du lynx et les mesures de surveillance,
                            l’information du public, la prévention des dégâts et l’encouragement des mesures de
                            protection du bétail, les dommages causés par le lynx, les mesures contre des lynx
                            isolés et causant des dommages, la régulation des populations de lynx et enfin le sort
                            des lynx malades, blessés ou retrouvés morts.

Commission intercantonale   Suite aux pressions politiques toujours plus importantes pour une gestion plus
                            directe (tirs de régulation des grands prédateurs) aux niveaux national et cantonal
                            et dans le but de discuter d’éventuelles mesures, la commission intercantonale IV
                            (Ouest des Alpes), qui pilote la gestion des grands prédateurs en coordonnant entre
                            autres l’émission de recommandations spécifiques pour l’octroi d’autorisations de tir
                            (dispositions 4.5 et 4.6 du Plan Lynx, 2016), s’est rassemblée de manière extraordinaire,
                            le 7 mai 2018, sur demande du canton de Fribourg. La commission, en plus de
                            l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et du KORA (Écologie des carnivores
                            et gestion de la faune sauvage), est représentée par les responsables cantonaux des
                            cantons de Berne, de Fribourg, du Valais et de Vaud concernant la gestion, le suivi
                            et l’information des grands prédateurs. Le but de cette rencontre était d’étudier et de
                            clarifier les modalités du Plan Lynx Suisse (2016) pour un éventuel tir de régulation
                            d’une espèce indigène protégée et ne pouvant pas être chassée (art.2 let. e en rel. avec
                            art. 5 et 7 al.1 LChP), le lynx, sur la base de données scientifiques. En accord avec le
                            Plan Lynx Suisse (2016), la régulation des populations de lynx est autorisée (art. 12 al.
                            4 LChP et art. 9 de la Convention de Berne), uniquement si les conditions telles que
                            l’expansion du lynx à grande échelle dans le sous-compartiment, la documentation
                            sur la reproduction de l’espèce, la surveillance des populations et la mise en œuvre
                            des mesures de protection raisonnables sont dûment remplies.

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Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
En n’ayant pas de données concernant le lynx dans le sous-compartiment IVc
                      (monitoring déterministe dans la partie valaisanne de l’aire de référence nord du
                      Rhône), la commission intercantonale décide le 7 mai 2018 de ne pas faire d’analyses
                      pour ce sous-compartiment et de se focaliser sur le sous-compartiment IVa. Sans
                      données scientifiques de base, l’OFEV n’autorisera donc pas de tirs de régulation dans
                      le sous-compartiment IVc.

Objectif du rapport   Partant des suivis menés aux niveaux national (Zimmermann et al., 2016) et cantonal
                      (p. ex.: Pesenti et al., 2017) et suite au mandat reçu par la commission intercantonale,
                      le présent rapport évalue l’évolution des effectifs de lynx et l’influence de ces derniers
                      sur les animaux de rente, les ongulés sauvages ainsi que l’état de régénération des
                      peuplements forestiers. Ce rapport fournit la base de travail scientifique pour les
                      décisions de gestion dans le sous-compartiment IVa.

                                                                                                              5
Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
2. Aire d’étude
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Sous-compartiment IVa   La surface du sous-sompartiment IVa s’élève à 3998.5 km2, regroupant en partie les
                        cantons de Berne, de Fribourg et de Vaud (annexe 2, Plan Lynx Suisse, 2016). Afin
                        d’améliorer les analyses et de limiter l’influence d’autres variables, la région d’étude
                        (RE, 1677.8 km2) a été limitée aux régions biogéographiques suisses « Nordalpen »
                        et « Voralpen » (fig. 1). Ces dernières sont issues d’une analyse statistique de relevés
                        cartographiques de la flore suisse ainsi que de données faunistiques du Centre suisse de
                        cartographie de la faune (OFE3501S_REG_BIOGEO). De plus, c’est dans la RE qu’on
                        situe l’habitat favorable du lynx au sein du sous-compartiment IVa (Zimmermann,
                        2004) ainsi que la répartition spatiale des observations de lynx. Les 70 % de la surface
                        de la RE se trouvent dans le canton de Berne, les 25.6 % dans le canton de Fribourg et
                        les 4.4 % dans le canton de Vaud.

                        Fig. 1
                        Délimitation de la région d’étude (RE), composée des régions biogéographiques suisses
                        « Nordalpen » et « Voralpen », au sein du sous-compartiment IVa, et de la surface d’habitat
                        favorable (en vert) selon Zimmermann (2004).

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Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
3. Informations concernant le lynx
—
Informations concernant le lynx      Afin de disposer d’un maximum d’informations concernant l’évolution des effectifs
                                     et la répartition spatiale du lynx, les cantons avec le soutien de l’OFEV (en mandatant
                                     le KORA) surveillent régulièrement et systématiquement les populations de lynx
                                     sur leur territoire, en particulier dans les zones de référence de chaque sous-
                                     compartiment (Plan Lynx Suisse, 2016). Comme indiqué dans le chapitre 4.6 du Plan
                                     Lynx Suisse (2016), quatre informations importantes concernant le lynx doivent être
                                     prises en considération:

                                         1.   L’expansion du lynx à grande échelle dans un sous-compartiment;

                                         2.   l’évolution des effectifs de lynx;

                                         3.   l’évolution des dégâts causés aux animaux de rente;

                                         4.   la présence de reproduction.

Expansion du lynx à grande échelle   Comme expliqué et démontré lors du choix de la RE (fig. 1), l’habitat favorable du
                                     lynx se situe principalement au sud du sous-compartiment IVa. Afin de ne pas biaiser
                                     les résultats avec des variables qui ne sont pas directement liées à la présence du lynx,
                                     il est donc important pour les analyses de les limiter à la RE. Les autres surfaces
                                     potentiellement favorables au lynx sont non seulement peu nombreuses et de petite
                                     taille mais sont également très déconnectées entre elles (colonisation plus difficile).
                                     L’expansion du lynx à grande échelle au sein du sous-compartiment IVa peut donc
                                     être confirmée malgré qu’elle soit limitée à la RE.

Évolution des effectifs de lynx      Concernant l’évolution des effectifs de lynx, un monitoring intensif est effectué depuis
                                     plusieurs années dans la zone de référence Simme-Saane (fig. 2). Cette dernière a été
                                     modifiée lors du dernier monitoring afin d’être conforme aux directives en vigueur
                                     par rapport aux différents sous-compartiments (Plan Lynx, 2016). Les résultats des
                                     suivis, grâce à l’utilisation de la méthode dite de capture-recapture photographique,
                                     estiment la densité de lynx indépendants pour 100 km2 (fig. 3). En 2015-2016, la
                                     densité estimée était significativement plus grande que celle de la session précédente
                                     (Zimmermann et al. 2016). Une intervention visant à réguler la population de lynx
                                     dans un sous-compartiment est possible uniquement si le dernier monitoring atteste
                                     une densité d’au moins 1.5 lynx indépendant pour 100 km2 d’habitat favorable.
                                     Comme les résultats du dernier monitoring (hiver 2017-2018, Zimmermann et al.
                                     en prép.) le démontrent, une augmentation de la densité de lynx indépendants pour
                                     100 km2 d’habitat favorable est observée dans la zone de référence (fig. 3), même si ce
                                     n’est pas de manière significative.

                                                                                                                            7
Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
Fig. 2
    Délimitation de la zone de référence Simme-Saane (en bleu) au sein du sous-compartiment
    IVa.

    Fig. 3
    Evolution de la densité de lynx pour 100 km2 d’habitat favorable (avec intervalle de confiance
    de 95 %), dans l’aire de référence Simme-Saane. En 2017-2018, la densité estimée est de
    3.16 (2.54 – 3.78).

8
Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
Évolution des dégâts causés aux   En concertation avec la commission intercantonale et l’OFEV, les cantons qui
animaux de rente                  procèdent au relevé des dommages sur les animaux de rente peuvent envisager
                                  des mesures ponctuelles contre certains lynx causant des dégâts importants
                                  (art. 12 al. 2 et 2bis LChP et art. 9 de la Convention de Berne). L’OFEV, dans le
                                  chapitre 4.5 du Plan Lynx Suisse (2016), définit la notion de « dégâts importants »
                                  à au moins 15 animaux de rente attaqués par un lynx dans un périmètre
                                  de 5 km en 12 mois. Concernant la régulation des populations de lynx, les dégâts causés
                                  au bétail sont jugés importants dans un sous-compartiment si plus de 35 animaux de
                                  rente sont attaqués en l’espace de 4 mois ou si plus de 25 bêtes sont attaquées en un mois.
                                  Dans tous les cas, les cantons doivent remplir les conditions concernant la mise en
                                  œuvre de mesures de protection raisonnables (art. 12 al. 1 LChP, art. 10 al. 4 art. 10ter
                                  et 10quarter OChP).

                                  L’évolution des animaux de rente tués par le lynx dans la zone d’étude est en
                                  dessous des limites fixées dans les directives fédérales (tableau 1 et fig. 4). La
                                  répartition spatiale des attaques est également importante afin d’évaluer les zones
                                  plus sensibles et de mettre en place des mesures de protection efficaces dans une
                                  région donnée et également dans le but de pouvoir limiter d’éventuelles mesures
                                  de gestion sur une région définie (fig. 5). Actuellement pour 2018, aucune attaque
                                  n’a été attestée dans les cantons de Fribourg et de Vaud dans la RE. Toutes les
                                  attaques ont été observées dans le canton de Berne.

                                      Tableau 1
                                      Nombre d’animaux de rente tués par le lynx (par année et par canton).

                                         		                         FR        VD        BE      TOTAL
                                         01.01.13-31.12.13           2         0        0         2
                                         01.01.14-31.12.14           0         0        4         4
                                         01.01.15-31.12.15           2         0        3         5
                                         01.01.16-31.12.16           1         0        2         3
                                         01.01.17-31.12.17           0         0        3         3
                                         01.01.18-31.07.18           0         0        6         6

                                                                                                                           9
Régulation des populations de lynx - Commission intercantonale IV du 3 septembre 2018
Fig. 4
     Evolution des animaux de rente tués par le lynx au sein de la RE (bleu: canton de Fribourg;
     vert: canton de Vaud; rouge: canton de Berne). La ligne orange représente la limite de 25 bêtes
     attaquées en un mois et la ligne rouge la limite des 35 bêtes abattues en quatre mois.

     Fig. 5
     Répartition spatiale des animaux de rente tués par le lynx au sein de la RE (01.01.2013 –
     31.07.2018.

10
Présence de reproduction   La documentation sur la reproduction d’une espèce est un facteur très important
                           pour le maintien d’une population à long terme. Comme indiqué dans le chapitre
                           4.6 du Plan Lynx Suisse (2016), une intervention visant à réguler une population
                           de lynx n’est possible que si au cours de l’année qui précède la décision, au moins
                           trois reproductions réussies (et non pas trois petits) ont été attestées dans le sous-
                           compartiment. Dans le cadre du dernier monitoring déterministe (hiver 2017-
                           2018) avec les pièges photographiques dans la zone de référence Simme-Saane
                           (fig. 2), un total de 6 reproductions (jeunes nés en 2017) a été répertorié
                           (tableau 2).

                            Tableau 2
                            Nombre de reproductions et de jeunes au sein du sous-compartiment IVa.

                                   Femelle (mère)		 Nombre de jeunes (nés en 2017)
                                    LELA				2 (R273, R274)
                                    B400				1 (B675)
                                    B379				2 (B676, B677)
                                    ISIS				2 (B679, R275)
                                    NEVE				2 (B673, B674)
                                    MARI				1 (B678)

                           Comme indiqué dans le chapitre 4.6 du Plan Lynx (2016), il est important que chaque
                           canton puisse, en dehors des années avec un monitoring déterministe, suivre l’évolution
                           de la population avec un monitoring extensif. Ce dernier suivi est géré uniquement par
                           les cantons, qui effectuent eux-mêmes le monitoring (Fribourg et Berne) ou mandatent le
                           KORA (Vaud). Pour l’année en cours, un total de quatre reproductions (jeunes nés en 2018)
                           a été observé au sein de la RE (tableau 3): trois l’ont été dans le canton de Berne (observations
                           directes effectuées par les gardes-faune, catégorie C3 SCALP) et l’autre dans le canton de
                           Fribourg (observation effectuée grâce au piégéage photographique, catégorie C1 SCALP,
                           fig. 6). Aucune observation n’a été observée dans le canton de Vaud. Comme démontré
                           par une récente étude, les femelles avec des petits ont une utilisation spatiale et donc une
                           distance parcourue qui est moins importante par rapport à la moyenne en présence des
                           jeunes (Pesenti & Zimmermann, 2013). Malgré cet aspect, il est théoriquement possible
                           qu’une reproduction soit comptée à double. En effet, deux reproductions à Berne (un mois
                           entre les deux observations) se trouvent à moins de 6.5 km de distance. (fig. 7).

                           Tableau 3
                           Nombre de reproductions et de jeunes nés en 2018 au sein de la RE (pas d’autres
                           observations dans le sous-compartiment).

                                  Date		               Canton		 Nombre de jeunes (nés en 2018)
                                  30.06.2018           Berne				2
                                  05.08.2018           Berne				1
                                  11.08.2018           Fribourg			2
                                  11.09.2018           Berne				2

                                                                                                                         11
Fig. 6
     Preuve de reproduction (2 jeunes nés en 2018) dans le canton de Fribourg. La mère est
     identifiée comme étant B608.

     Fig. 7
     Répartition spatiale des reproductions attestées au sein de la RE (jeunes nés en 2018).

12
4. Effectifs et prélèvements des populations de
chamois et de chevreuils
—
Ongulés présents dans la RE   Au total, cinq espèces d’ongulés sont présentes dans la région d’étude: le bouquetin
                              (Capra ibex), le cerf (Cervus elaphus), le chamois (Rupicapra rupicapra), le chevreuil
                              (Capreolus capreolus) et le sanglier (Sus scrofa). Comme indiqué dans le Plan Lynx,
                              les espèces qui sont le plus influencées par la présence du lynx sont le chamois et le
                              chevreuil (proies de prédilection).

Comptages                     Afin de connaître l’évolution de ces dernières, les cantons effectuent des comptages
                              annuels avec des méthodes standardisées (OFEV, 2010). Les méthodes de comptage
                              utilisées pour ces deux espèces sont des comptages à l’affût et des comptages au phare
                              par indice kilométrique (IK). Le premier est utilisé surtout dans les régions où on
                              trouve un réseau de desserte peu dense. Pour les analyses de ce rapport toutes les
                              données ont été standardisées sous une même forme afin de pouvoir les comparer.
                              Les résultats des comptages, qui ne se limitent pas uniquement à connaître le nombre
                              absolu et l’évolution des individus comptés (tendances), prennent en considération
                              également la répartition spatiale des individus. Ce dernier aspect peut mettre en
                              évidence des fluctuations au niveau d’un périmètre défini (niveaux régional et local).
                              Les résultats des comptages sont utilisés par les cantons comme une des variables
                              pouvant influencer les plans de tir. Afin de ne pas perdre l’information et de mettre
                              en évidence les spécificités concernant les tendances des populations de chamois et
                              de chevreuils de chaque canton, une première analyse a été effectuée au niveau des
                              cantons (chamois: fig. 8, 9 et 10; chevreuils: fig. 12, 13 et 14) et ensuite une deuxième
                              au sein de la RE (chamois: fig. 11; chevreuils: fig. 15).

Comptages chamois
Canton de Fribourg

                              Fig. 8
                              Résultats des comptages de chamois effectués dans le canton de Fribourg (secteurs
                              fribourgeois dans la RE).

                                                                                                                     13
Comptages chamois
Canton de Vaud

                    Fig. 9
                    Résultats des comptages de chamois effectués dans le canton de Vaud (secteurs vaudois
                    dans la RE).

Comptages chamois
Canton de Berne

                    Fig. 10
                    Résultats des comptages de chamois effectués dans le canton de Berne (secteurs bernois
                    dans la RE).

14
Comptages chamois
Région d’étude (RE)

                       Fig. 11
                       Cumul des résultats des comptages de chamois effectués dans les trois cantons au sein de
                       la RE.

                      Au sein de la RE, en comparant les résultats de 2018 à ceux de 2017, la progression
                      est de + 4.9 %.

                      En comparant les résultats des comptages effectués en 2018 à la moyenne des quatre
                      dernières années, la progression est de + 3 %.

                                                                                                              15
Comptages chevreuils
Canton de Fribourg

                       Fig. 12
                       Résultats des comptages de chevreuils effectués dans le canton de Fribourg (secteurs
                       fribourgeois dans la RE).

Comptages chevreuils
Canton de Vaud

                       Fig. 13
                       Résultats des comptages de chevreuils effectués dans le canton de Vaud (secteurs vaudois
                       dans la RE).

16
Comptages chevreuils
Canton de Berne

                         Fig. 14
                         Résultats des comptages de chevreuils effectués dans le canton de Berne (secteurs bernois
                         dans la RE).

Comptages chevreuils
Région d’étude (RE)

                         Fig. 15
                         Cumul des résultats des comptages de chevreuils effectués dans les trois cantons au sein de
                         la RE.

                       Au sein de la RE en comparant les résultats de 2018 à ceux de 2017, la progression
                       est de + 1.8 %.

                       En comparant les résultats des comptages effectués en 2018 à la moyenne des quatre
                       dernières années, la progression est de - 5.6 %.

                                                                                                                 17
Chasse   Comme indiqué dans le Plan Lynx Suisse (2016), avec l’assentiment préalable de
         l’OFEV, les cantons peuvent aussi faire valoir, à titre de dégâts importants, les pertes
         sévères qu’ils subissent dans l’utilisation de leurs régales de la chasse à cause du
         lynx (art. 12 al. 4 LChP, art. 4 al. 1 let. c et g OChP). Vu les nombreuses différences
         au niveau des cantons par rapport aux systèmes cynégétiques, l’OFEV n’est pas en
         mesure d’imposer une procédure d’estimation unique à l’échelle nationale des pertes
         subies dans l’utilisation des régales cantonales de la chasse.

         De plus, au sein de la RE, une hétérogénéité des surfaces est observée (fig. 16). En
         effet, plusieurs régions présentes dans la RE ne sont pas chassables et donc protégées
         (p. ex. districts francs fédéraux ou territoires de montagne pour le chevreuil dans le
         canton de Fribourg).

         Fig. 16
         Délimitation Hétérogénéité des surfaces présentes dans la RE. En jaune les territoires de
         montagne où la chasse du chevreuil est interdite (canton de Fribourg). En rose les différentes
         réserves de chasse et les districts francs fédéraux (chasse limitée ou interdite).

         Au même titre que les comptages, afin de ne pas perdre l’information et de mettre
         en évidence les spécificités concernant les statistiques de chasse du chamois et
         du chevreuil dans chaque canton, une première analyse a été effectuée au niveau
         des cantons (chamois: fig. 17, 18, et 19; chevreuils: fig. 21, 22 et 23) et ensuite une
         deuxième au sein de la RE (chamois: fig. 20; chevreuils: fig. 24).

18
Chasse du chamois    Dans le canton de Fribourg le chamois ne peut être chassé que dans les territoires
Canton de Fribourg   de montagne (fig. 16). En 2017, en raison d’un déséquilibre toujours plus important
                     dans les prélèvements au niveau du sex-ratio (Pesenti, 2017), une adaptation
                     importante de cette chasse a été adoptée. En effet, en 2016 le sex-ratio des individus
                     prélevés à la chasse était de 3.4 mâles adultes pour une femelle adulte avec un taux
                     de prélèvements total de 32.5 %. Dans la nouvelle méthode de chasse (art. 59 et 60
                     OCha, chap. 2 OPlan 2017 et chap. 3 OPlan 2018), afin de stabiliser la population, le
                     taux de prélèvements a été limité au taux d’accroissement (soit 15 %). Les résultats
                     de la chasse en 2017 (Pesenti, 2018) se rapprochent ainsi des directives fédérales en
                     matière de planification de tirs (OFEV, 2010).

                     Fig. 17
                     Statistique du nombre de chamois (par classe d’âge) prélevés à la chasse dans le canton de
                     Fribourg.

Chasse du chamois    Dans le canton de Vaud le chamois peut être chassé uniquement hors réserve. Afin
Canton de Vaud       de maintenir un équilibre dans le sex-ratio des individus chassés, le prélèvement par
                     sexe est défini par rapport au numéro du titulaire du permis, alternativement chaque
                     année. Le titulaire d’un permis portant un numéro pair a droit à un chamois femelle
                     adulte ou à un éterle ou à un cabri. Le titulaire d’un permis portant un numéro impair
                     a droit à un chamois d’âge et de sexe libre (DGE, 2017). L’année d’après, c’est l’inverse.
                     De plus, depuis 2017-2018, le contingent de mâles adultes (3.5 ans et plus) est limité
                     (fig. 18).

                                                                                                              19
Fig. 18
                    Statistique du nombre de chamois (par classe d’âge) prélevés à la chasse dans le canton de
                    Vaud.

Chasse du chamois   Dans le canton de Berne, un maximum de 2 chamois par chasseur peut être prélevé.
Canton de Berne     Afin de limiter le déséquilibre dans le sex-ratio dans les individus prélevés, le chasseur
                    ne peut prélever au maximum qu’un animal par catégorie (A1: bouc de plus de 2 ans;
                    A2: femelle de plus de 2 ans; A3: éterle). Dans plusieurs régions du canton qui sont
                    situées dans la RE, il est interdit de tirer des chamois mâles des catégories A1 et A3.
                    Ces zones avaient été créées en 2014. Les résultats de la chasse montrent un résultat,
                    par rapport au sex-ratio, en faveur des mâles adultes de plus de 2 ans (fig. 19).

                    Fig. 19
                    Statistique du nombre de chamois (par classe d’âge) prélevés à la chasse dans le canton de
                    Berne.

20
Chasse du dhamois
Région d’étude (RE)

                      Fig. 20
                      Cumul des statistiques des chamois prélevés à la chasse (statistiques par classe d’âge) dans
                      les trois cantons au sein de la RE.

                                                                                                               21
Chasse du chevreuil   Dans le canton de Fribourg le chevreuil ne peut pas être chassé dans les territoires de
Canton de Fribourg    montagne (fig. 16).Un seul chevreuil par chasseur peut être abattu dans les secteurs
                      de faune limitrophes au territoire de montagne. Les statistiques de la chasse montrent
                      un prélèvement plus important chez les brocards ainsi qu’une tendance à la baisse du
                      nombre de prélèvements (fig. 21).

                      Fig. 21
                      Statistique du nombre de chevreuils (par classe d’âge) prélevés à la chasse dans le canton de
                      Fribourg.

Chasse du chevreuil   Dans le canton de Vaud les chasseurs ne peuvent utiliser qu’une seule marque de
Canton de Vaud        contrôle dans les secteurs qui se trouvent dans la RE. Les statistiques de chasse sont
                      stables (fig. 22).

                      Fig. 22
                      Statistique du nombre de chevreuils (par classe d’âge) prélevés à la chasse dans le canton de
                      Vaud.

22
Chasse du chevreuil   Dans le canton de Berne les chasseurs peuvent prélever entre 2 et 3 chevreuils dans les
Canton de Berne       différentes régions de chasse. Des restrictions sont données par rapport aux classes
                      d’âge afin de limiter un tir trop important chez les brocards. Les statistiques de chasse
                      montrent une tendance plutôt stable (fig. 23).

                         Fig. 23
                         Statistique du nombre de chamois (par classe d’âge) prélevés à la chasse dans le canton de
                         Berne.

Chasse du chevreuil
Région d’étude (RE)

                         Fig. 24
                         Cumul des statistiques des chevreuils prélevés à la chasse (statistiques par classe d’âge)
                         dans les trois cantons au sein de la RE.

                                                                                                                      23
5. Autres facteurs déterminants
—
Autres facteurs     En plus de la chasse, nombreux sont les facteurs qui peuvent influencer directement ou
                    indirectement la dynamique d’une population d’ongulés (OFEV, 2010). Ces facteurs
                    sont très différents entre eux (maladies, prédation, répartition spatiale, météo,
                    situation des biotopes, concurrence entre espèces, etc.) et peuvent avoir une influence
                    plus au moins importante. Afin d’avoir un maximum d’informations et établir
                    ainsi un constat le plus proche de la réalité, les cantons prennent en considération
                    dans la gestion des populations sauvages plusieurs de ces facteurs. Concernant les
                    populations de chamois et de chevreuils, en plus de la chasse, leurs effectifs peuvent
                    être influencés surtout par les facteurs suivants, qui sont suivis attentivement par les
                    différents cantons:

                        •   La présence de grands prédateurs
                        •   Le gibier péri
                        •   Les tirs de gestions
                        •   La concurrence entre d’autres espèces

Grands prédateurs   Les grands prédateurs jouent un rôle très important dans les écosystèmes du
                    monde entier (Ripple et al. 2014). Il est donc très important d’avoir un maximum
                    d’informations par rapport aux différentes espèces présentes dans une région donnée
                    afin de pouvoir adapter la gestion de la faune sauvage. Au sein de la RE, le lynx
                    est actuellement le seul grand prédateur. Le loup a en effet occupé une partie de
                    ce territoire pendant 10 ans (2007-2017). Le territoire était occupé de 2007 à 2009
                    par le mâle nommé M16 (abattu en août 2010 dans le canton du Valais), de 2009
                    à 2013 par la femelle F05, de 2013 à 2017 par la femelle F13. Cette dernière a été
                    rejointe par le mâle M64 en 2016 (identifié génétiquement pour la première fois dans
                    la région du Val de Bagnes (VS) en janvier 2016). Au mois de juin 2017, la louve F13
                    a été retrouvée morte sur le territoire de la commune de Jaun (canton de Fribourg).
                    Depuis, les Services cantonaux n’ont plus de nouvelles du mâle M64.

Gibier péri         En accord avec les directives fédérales en la matière, plusieurs causes de mortalité
                    sont considérées dans la catégorie «gibier péri»:

                             - Âge – maladie – faiblesse;
                             - Trafic automobile;
                             - Trafic ferroviaire;
                             - Autres accidents – avalanches – chutes;
                             - Blessures par balles;
                             - Dévorés par des chiens;
                             - Pesticides et autres poisons;
                             - Machines agricoles;
                             - Proie de lynx;
                             - Proie de loup;
                             - Autres causes.

24
Les statistiques du gibier péri ne représentent pas un résultat exhaustif mais peuvent
                          donner des indices importants aux gestionnaires de la faune (possibles explications
                          sur les dynamiques des populations, organisation des plans de tir, etc.) et reflètent,
                          d’une certaine façon, la réalité du terrain (fig. 25 et 26).

Chamois (gibier péri)
Région d’étude (RE)

                          Fig. 25
                          Evolution du nombre de chamois trouvés morts dans la RE ainsi que les causes de leur
                          mortalité. Une grande partie des proies de lynx est retrouvée grâce à la télémétrie (en rouge).

Chevreuil (gibier péri)
Région d’étude (RE)

                          Fig. 26
                          Evolution du nombre de chevreuils trouvés morts dans la RE ainsi que les causes de leur
                          mortalité. Une grande partie des proies de lynx est retrouvée grâce à la télémétrie (en rouge).

                                                                                                                        25
Le nombre élevé de proies de lynx s’explique par le fait que, au sein de la RE, plusieurs
                           lynx sont munis de colliers GPS et chaque prédation est systématiquement contrôlée
                           grâce aux localisations. Les pourcentages des proies retrouvées grâce à la télémétrie
                           sont:

                           •     Pour le chamois: 95.8 % (01.04.13 – 31.03.14); 92 % (01.04.14 – 31.03.15);
                                 39.4 % (01.04.15 – 31.03.16); 83.5 % (01.04.16 – 31.03.17) et 90 % (01.04.17 –
                                 31.03.18).
                           •     Pour le chevreuil: 64.3 % (01.04.13 – 31.03.14); 70.7 % (01.04.14 – 31.03.15);
                                 9.3 % (01.04.15 – 31.03.16); 64 % (01.04.16 – 31.03.17) et 77 % (01.04.17 – 31.03.18).

                           Le nombre élevé d’individus retrouvés morts suite à un accident routier peut s’expliquer
                           par le fait qu’il est beaucoup plus facile de les retrouver (appel de l’utilisateur de la
                           route, visibles depuis la route, etc.).

Tirs de gestion            En accord avec les directives fédérales en la matière, les tirs de gestion sont
                           considérés dans les quatre catégories suivantes:

                                         - Tir sanitaire;
                                         - Tir dissuasif;
                                         - Tir de régulation;
                                         - Autres (pièges, etc.).

Chamois (tir de gestion)
Région d’étude (RE)

                               Fig. 27
                               Evolution du nombre de chamois prélevés de la population dans la RE par des tirs de gestion.

26
Fig. 28
                                Evolution du nombre de chevreuils prélevés de la population dans la RE par des tirs de gestion.

Concurrence entre les espèces   Comme démontré par des récentes études (Ferretti et al, 2015), une population de
                                cerfs peut influencer négativement d’autres populations d’ongulés en raison d’une
                                compétition aux ressources alimentaires. Afin d’avoir un maximum d’informations
                                au sein de la RE, une analyse a été également effectuée sur les résultats des comptages
                                de cette espèce qui est en train de recoloniser, de manière naturelle, cette même
                                région depuis plusieurs années (Jenni & Pesenti, 2015).

                                Depuis 2016, une étroite collaboration intercantonale concernant la gestion de
                                l’équilibre forêt-cerf a été mise en place dans un périmètre qui intègre également
                                la RE. Au sein de ce périmètre intercantonal les comptages sont effectués de
                                manière standardisée et conjointement par les trois cantons. Une augmentation
                                de la population de cerfs est observée depuis plusieurs années (fig. 29).

                                                                                                                            27
Fig. 29
     Résultats des comptages intercantonaux de cerfs au sein de la RE. Chaque année plusieurs
     comptages sont effectués de manière simultanée en utilisant des méthodes standardisées.

28
6. État des forêts
—
Abroutissement        Comme mentionné dans le chapitre 4.6 du Plan Lynx Suisse (2016), afin d’évaluer
Région d’étude (RE)   et de planifier une éventuelle intervention visant à réguler une population de lynx,
                      il faut prendre en considération l’état de régénération des peuplements forestiers.
                      Afin de déterminer l’influence du gibier sur les forêts au niveau intercantonal, un
                      seul critère simple a été fixé d’un commun accord par les trois cantons au sein
                      de la collaboration intercantonale mise en place pour la gestion du cerf: savoir si
                      l’atteinte des objectifs sylvicoles est possible. Ce critère ne se limite pas uniquement
                      aux dégâts causés par les cerfs mais concerne également les autres ongulés présents
                      dans la région. Dans chaque canton les responsables constatent les dégâts du gibier
                      et observent si les dégâts mesurés sont tolérables (le but sylvicole peut être atteint),
                      critiques (l’atteinte du but sylvicole est incertaine), intolérables (le but sylvicole ne
                      peut pas être atteint). Les différents cantons ont chacun leur méthode pour effectuer
                      ce travail, mais chaque méthode ayant pour objectif final de répondre à la question:
                      l’objectif sylvicole peut-il être atteint? La carte présentant les dégâts du gibier
                      (fig. 30), toutes espèces confondues, est donc le résultat à cette question et présente
                      les dégâts sous une catégorisation identique.

                      Fig. 30
                      Carte de pression du gibier (toutes espèces confondues: chamois, chevreuils et cerfs). En
                      vert: le but sylvicole peut être atteint; en orange: l’atteinte du but sylvicole est incertaine; en
                      rouge: le but sylvicole ne peut pas être atteint.

                                                                                                                        29
Abroutissement        Le canton de Fribourg s’appuie sur une synthèse de l’inventaire du rajeunissement et
Canton de Fribourg    de l’abroutissement réalisé sur l’ensemble du canton tous les deux ans, et le résultat de
                      discussions avec les forestiers de triages et les gardes-faune.

Abroutissement        Le canton de Vaud se base sur les rapports de l’arrondissement, réunissant les
Canton de Vaud        surveillants de la faune, les gardes forestiers et les inspecteurs des forêts.

Abroutissement        Le canton de Berne utilise une expertise des dégâts dus au gibier qui se déroule
Canton de Berne       tous les deux ans (dernier inventaire en 2017). L’influence du gibier est évaluée en
                      comparant la station sylvicole à la réalité du terrain (mélange et diversité des essences,
                      rajeunissement, etc.). Les étapes et critères sont détaillés dans la circulaire intitulée
                      « Expertise des dégâts dus au gibier ».

Forêts protectrices   La forêt, qui est multifonctionnelle, possède quatre fonctions principales : fonction de
                      production, fonction d’accueil, fonction de protection (forêts protectrices) et fonction
                      de biodiversité. La présence de dégâts peut compromettre la multifonctionnalité des
                      massifs forestiers. Une grande partie des forêts présentes dans la RE ont comme
                      fonction prioritaire la protection contre les dangers naturels (60.8 % de la surface
                      totale de forêt). Une légère détérioration de ces surfaces peut avoir des conséquences
                      très importantes. Or, il s’avère que ces dernières sont déjà touchées par la présence
                      du gibier (tableau 4).

                       Tableau 4
                       Pourcentage de la tolérabilité des dégâts dus au gibier dans les surfaces des forêts protectrices
                       au sein de la RE. Dégâts tolérables: le but sylvicole peut être atteint; dégâts critiques: l’atteinte
                       du but sylvicole est incertaine; dégâts intolérables: le but sylvicole ne peut pas être atteint.

                      		                        Dégâts tolérables         Dégâts critiques Dégâts intolérables
                      Fribourg (96.4 km2)             91.3 %		                  8.5 %		            0.2 %
                      Vaud (11.2 km2)		               31.2 %		                 62.7 %		            6.1 %
                      Berne (187.7 km2)               89.9 %		                  8.5 %		            1.7 %
                      TOTAL			                        88.1 %		                 10.5 %		            1.4 %

30
7. Conclusions
—
Discussion        Comme mentionné dans les chapitres 4.5 et 4.6 du Plan Lynx Suisse (2016), plusieurs
                  conditions doivent être remplies afin qu’une éventuelle régulation de la population
                  de lynx soient autorisée. Selon les directives fédérales en la matière, plusieurs cas de
                  figure sont donc possibles (fig. 31). Pour qu’un cas de figure soit applicable, toutes les
                  conditions doivent être remplies.

                           A) Mesures contre les lynx isolés causant des dommages
                           (art. 12, al. 2 et 2bis LChP)
                            Conditions:
                            •    Aucune autre solution satisfaisante n’est trouvée;
                            •    Pas de préjudice à la population en question;
                            •    Mise en oeuvre de mesures de protection raisonnables.

                                 Situation A1: Dégâts importants au bétail
                                 Critère:
                                 •       Quinze cadavres d’animaux de rente attaqués par un lynx dans un
                                         périmètre de 5 km de rayon (périmètre des dégâts) en l’éspace de 12 mois.

                           B) Régulation des populations de lynx
                           (art. 12, al. 4 LChP, art. 4 al. 1 let. c et g, al. 2 OChP, Plan Lynx annexe 3)
                             Conditions:
                             •       L’expansion du lynx à grande échelle au sein du sous-compartiment est confirmée;
                             •       Documentation sur la reproduction (au cours de l’année précédente au moins
                                     3 reproducitons réussies ont été attestées dans le sous-compartiment);
                             •       Surveillance des populations (dernier monitoring réalisé à l’aide de pièges-
                                     photographiques atteste une densité d’au moins 1.5 lynx indépendant par 100 km2
                                     d’habitat favorable);
                             •       Mise en oeuvre de mesures de protection raisonnables.

                                  Situation B1: Dégâts importants au bétail
                                     Critère:
                                     •    Dans un sous-compartiment, les dégâts causés au bétail sont jugés
                                          importants si plus de 35 animaux de rente sont attaqués par un lynx en
                                          l’espace de quatre mois ou si plus de 25 bêtes sont attaquées en un mois.

                                  Situation B2: Pertes sévères dans les régales de la chasse
                                     Critères:
                                     •    Pertes sévères dans l’utilisation des régales de la chasse (en tenant
                                          compte des changements dans les conditions cadres de la chasse);
                                     •    Augmentation des populations de lynx et diminution simultanée des
                                          effectifs de chamois et de chevreuils (en tenant compte des différentes
                                          causes de mortalité);
                                     •    Aucun dégât d’abroutissement excessif aux forêts, selon l’aide à
                                          l’exécution forêt et gibier (OFEV, 2010).
                 Fig. 31
                 Schéma récapitulatif des conditions et des critères à respecter pour un éventuel tir selon les
                 directives fédérales en vigueur (Plan Lynx, 2016). Plusieurs situations sont possibles (A1, B1 et B2).
                                                                                                                          31
Conditions situation A             Actuellement, par le fait que cette même situation (situation A) ne s’est jamais
Autre solution satisfaisante       présentée, aucune autre solution n’a jamais été appliquée ou testée.

Pas de préjudice à la population   L’expansion du lynx à grande échelle au sein du sous-compartiment IVa est
                                   confirmée. En effet, la plus grande partie de la surface d’habitat favorable est déjà
                                   occupée par le lynx (fig. 1). D’autres petites surfaces d’habitat favorables peu ou
                                   mal connectées entre elles sont encore disponibles mais difficilement colonisables
                                   par le lynx. Un éventuel tir contre un lynx isolé ne porterait donc pas préjudice à la
                                   population en question.

Mesures de protection              Concernant la mise en oeuvre de mesures de protection raisonnable, et comme
                                   mentionné au chapitre 4.3 du Plan Lynx Suisse (2016), la Confédération et les
                                   cantons créent les conditions permettant de prévenir les dégâts aux animaux de rente.
                                   Actuellement les trois cantons utilisent plusieurs mesures de protection surtout pour
                                   le loup mais ces mêmes mesures peuvent être efficaces également pour le lynx.

Critère situation A1               Comme mentionné dans le chapitre 4.5 du Plan Lynx Suisse (2016), les cantons peuvent,
Dégâts importants au bétail        après avoir consulté l’OFEV et prévenu la commission intercantonale, ordonner des
                                   mesures ponctuelles contre certains lynx causant des dégâts importants aux animaux
                                   de rente (art. 12 al. 2 LChP, art.9 de la Convention de Berne). La notion de dégâts
                                   importants est à considérer dès qu’au moins 15 animaux de rente sont attaqués par
                                   un lynx dans un périmètre de 5 km en 12 mois. Comme démontré par les analyses
                                   spatiales effectuées (fig. 5) aucun dégât important est observé.

Récapitulatif situation A1         Tableau 5
                                   Récapitulatif du critère à remplir dans le cas de la «situation A1» au sein de chaque canton et
                                   au sein de la RE (sous-compartiment IVa).

                                                                       Fribourg          Vaud           Berne         RE - IVa

                                    Dégâts importants au bétail

32
Conditions situation B                    L’expansion du lynx à grande échelle au sein du sous-compartiment IVa est
Expansion du lynx                         confirmée. En effet, la plus grande partie de la surface d’habitat favorable est déjà
                                          occupée par le lynx (fig. 1). D’autres petites surfaces d’habitat favorables peu ou
                                          mal connectées entre elles sont encore disponibles mais difficilement colonisables
                                          par le lynx.

Documentation sur la reproduction         Un total de 6 reproductions (jeunes nés en 2017) a pu être attesté lors du
                                          monitoring mis en place au printemps 2018 pour un total de 10 jeunes
                                          individus. Le résultat est disponible uniquement pour le sous-compartiment
                                          IVa (pas de détails pour chaque canton). Pour 2018, un total de 4 reproductions
                                          (7 jeunes nés en 2018) ont été attestées: l’une dans le canton de Fribourg
                                          (catégorie C1 SCALP) et l’autre dans le canton de Berne (catégorie C3 SCALP)
                                          (tableau 3). Il n’est pas impossible que des reproductions soient comptées à double.

Surveillance de la population (densité)   Une intervention visant à réguler la population de lynx dans un sous-compartiment
                                          est possible uniquement si le dernier monitoring atteste une densité d’au moins
                                          1.5 lynx indépendant pour 100 km2 d’habitat favorable. Comme le démontrent les
                                          résultats du dernier monitoring (hiver 2017- 2018), la densité des lynx indépendants
                                          pour 100 km2 d’habitat favorable dépasse ce seuil.

Mesures de protection                     Comme mentionné au chapitre 4.3 du Plan Lynx Suisse (2016), la Confédération et
                                          les cantons créent les conditions permettant de prévenir les dégâts aux animaux de
                                          rente. Actuellement les trois cantons utilisent plusieurs mesures de protection surtout
                                          pour le loup mais ces mêmes mesures peuvent être efficaces également pour le lynx.

Critère situation B1                      Comme mentionné dans le chapitre 4.6 du Plan Lynx Suisse (2016), dans un sous-
Dégâts importants au bétail               compartiment, les dégâts causés au bétail sont jugés importants si plus de 35 animaux
                                          de rente sont attaqués par un lynx en l’espace de quatre mois ou si plus de 25 bêtes
                                          sont attaquées en un mois. Les statistiques en la matière (tableau 1) montrent que les
                                          résultats se situent en dessous des limites. Le chiffre le plus élevé est observé en 2018 avec
                                          6 animaux de rente tués par le lynx.

Récapitulatif situation B1                Tableau 6
                                          Récapitulatif du critère à remplir dans le cas de la «situation B1» au sein de chaque canton et
                                          au sein de la RE (sous-compartiment IVa).

                                                                              Fribourg          Vaud           Berne         RE - IVa

                                           Dégâts importants au bétail

                                                                                                                                        33
Critères situation B2                       Les prélèvements de la chasse du chamois étaient stables (2013-2016). En 2017,
Pertes sévères dans l’utilisation des       une diminution des régales est observée (- 11.6 %). Cette diminution est due
régales de la chasse                        principalement au changement de la méthode de chasse et à la diminution du plan
                                            de tir dans le canton de Fribourg. Concernant le chevreuil la situation est plutôt
                                            stable voire en légère diminution (progression sur les 4 dernières années: - 3.1 %).

Augmentation des populations de lynx        La densité estimée de lynx dans l’aire de référence Simme-Saane (hiver 2017-2018) ne
et diminution simultanée des chamois et     diffère pas significativement de celle mesurée durant l’hiver 2015-2016. Concernant
des chevreuils                              les ongulés, la population de chamois est stable voire légèrement en augmentation
                                            (progression 1 an: + 4.9 %; progression 5 ans: + 3 %) tandis que la
                                            population de chevreuils tend plutôt à la baisse (progression 1 an: + 1.8 %;
                                            progression 5 ans: - 5.6 %) au sein de la RE. Une explication pourrait bien sûr être la
                                            présence du lynx mais d’autres facteurs peuvent également influencer cette tendance
                                            comme par exemple l’augmentation toujours plus marquée de la population de cerfs
                                            (compétition entre espèces, fig. 29).

Aucun dégât d’abroutissement excessif aux   L’inventaire des dégâts dus au gibier montre que la situation est, pour le moment, plus
forêts                                      ou moins acceptable au niveau de la RE. Afin de garantir la fonctionnalité des forêts
                                            sur le long terme, cette situation ne doit pas se détériorer. En effet, dans cette région
                                            de nombreuses surfaces de forêt sont considérées comme étant des forêts protectrices.

Récapitulatif situation B2                  Tableau 7
                                            Récapitulatif des critères à remplir dans le cas de la «situation B2» au sein de chaque canton
                                            et au sein de la RE (sous-compartiment IVa).

                                                                                     Fribourg    Vaud           Berne        RE - IVa

                                            Pertes sévères dans les régales
                                                     de la chasse

                                               Augmentation des populaiton de
                                             lynx et diminution simultanée de la
                                            population de chamois et de chevreuils

                                              Dégâts d’abroutissement
                                                  excessif aux forêts

34
8. Décisions
—
                        Le 3 septembre 2018, la commission intercantonale s’est réunie afin de discuter et de
                        décider, sur la base de ce même rapport, si des mesures de régulation de la population
                        de lynx peuvent être appliquées en accord avec les directives fédérales en vigueur
                        (Plan Lynx, 2016).

Décision situation A1   Au vu de ce qui précède et du point de vue des exigences légales en
                        vigueur, la commission intercatonale IV recommande de ne pas octroyer
                        d’autorisation de tir contre des lynx isolés causant des dommages dans le
                        sous-compartiment IVa car les conditions et le critère pour un tir ne sont
                        pas remplis (tableau 5).

Décision situation B1   Au vu de ce qui précède et du point de vue des exigences légales en
                        vigueur, la commission intercatonale IV recommande de ne pas octroyer
                        d’autorisation de tir pour la régulation de la population de lynx dans le
                        sous-compartiment IVa car le critère pour un tir de régulation n’est pas
                        remplis (tableau 6).

Décision situation B2   Au vu de ce qui précède et du point de vue des exigences légales en
                        vigueur, la commission intercatonale IV recommande de ne pas octroyer
                        d’autorisation de tir pour la régulation de la population de lynx dans le
                        sous-compartiment IVa car les critères pour un tir de régulation ne sont
                        pas remplis (tableau 7).

                                                                                                            35
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Commission intercantonale IVa
2 novembre 2018
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