RENNES : CINQ SIÈCLES D'HISTOIRE SOCIALE À TRAVERS LES ARCHIVES - Maïwenn BOURDIC - DÉCEMBRE 2013

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HISTOIRE DE RENNES
DOSSIER

RENNES : CINQ SIÈCLES D'HISTOIRE
SOCIALE À TRAVERS LES ARCHIVES
Maïwenn BOURDIC – DÉCEMBRE 2013

www.archives.rennes.fr
RENNES : CINQ SIÈCLES D'HISTOIRE SOCIALE À TRAVERS LES ARCHIVES - Maïwenn BOURDIC - DÉCEMBRE 2013
RENNES : CINQ SIÈCLES
D'HISTOIRE SOCIALE À
TRAVERS LES ARCHIVES

  Jusqu'à la Révolution française, l'aide sociale est essentiellement prise en charge
  par les communautés religieuses. Le XIXe siècle voit l'État s'impliquer davantage
  et légiférer : les communes deviennent progressivement un acteur social
  incontournable sur le territoire.

  SOURCES, LIENS ET BIBLIOGRAPHIE

  Archives de Rennes

  ●   Site internet :       http://www.archives.rennes.fr

  ●
    Site intranet :         http://intrarchives
   (accessible en salle de lecture et sur le réseau Ville de Rennes)

  ●
      Regards neufs :       http://regardsneufs.archives.rennes.eu

  ●
     La Santé est publique, 2008. Livret réalisé par les Archives de Rennes à
  l’occasion du centenaire de la création du bureau communal d’hygiène, qui
  retrace six siècles d’intervention de la Ville en matière de santé publique.

  F. Thénard-Duvivier (dir.), Hygiène, santé et protection sociale de la fin du XVIIIe
  siècle aux lendemains de la Grande Guerre, Ellipses Marketing, 2012

  Dossier réalisé dans le cadre de la conférence de direction de la Direction
  générale Santé Solidarité – Ville de Rennes et CCAS, novembre 2013.

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    D'HISTOIRE SOCIALE À
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  ENFANCE ET FEMMES EN COUCHES

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  LES ENFANTS ABANDONNÉS
Sous l'Ancien Régime, autorités civiles et religieuses luttent contre les abandons d'enfants et les
infanticides. Les grossesses doivent être déclarées aux autorités depuis 1556.
Au XVIIIe siècle, le nombre d'enfants abandonnés augmente fortement (environ 40 000 en
1792). Après la Révolution, l'État prend progressivement les choses en main, décidant
notamment la création d'un hospice pour les enfants trouvés, abandonnés et orphelins pauvres
(1811) dans chaque arrondissement. Leur éducation est à la charge de l'État, mais les
subventions se font souvent attendre.
A Rennes, un « hospice des enfants abandonnés » est mis en place par la municipalité vers
1805. Il accueille à ses débuts 245 enfants ; en 1809, on y compte 452 enfants (parmi lesquels
les enfants des femmes emprisonnées).
En 1869, une circulaire restreint le périmètre des enfants considérés comme assistés et donc à
charge de l'État (enfants nés hors mariage ou de parents inconnus, enfants de condamnés et
orphelins pauvres). Les autres enfants rentrent dans la catégorie des indigents ordinaires, à la
charge des établissements de charité, aux bureaux de bienfaisance, "en un mot à l'assistance
locale" (5 Q 26, lettre du préfet, 1883).
Des orphelinats existent à Rennes au XIXe siècle, tenus par les congrégations religieuses, et
subventionnés par la municipalité.

           En savoir plus :
           Plusieurs orphelinats rennais peuvent être identifiés au XIXe siècle :
           ● Rue du Griffon : ouvroir pour filles indigentes (1826), orphelinat de filles (1834-1837)
             (tenus par les Filles de la Charité, mais rattachés au bureau de bienfaisance)
           ●
             Rue Jean-Macé : orphelinat de garçons (1849) (Congrégation de la Vierge)
             aujourd'hui Institut régional de gestion
           ●
             Rue Saint-Hélier : orphelinat-refuge (1852) (dit Solitude de Marie-Joseph)
           ●
             Rue de Fougères : orphelinat de filles (1853) (Filles de la Charité)

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Lettre du préfet refusant la prise en charge par l'État de deux
enfants dont la mère est vivante, 1884. 5 Q 26.
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LES NOURRISSONS

 Au XIXe siècle, les découvertes médicales et le courant hygiéniste incitent l'État à se
 préoccuper davantage de la mortalité infantile, et notamment de la question de la mise
 en nourrice. La loi Roussel de 1874, relative à la protection des enfants du premier
 âge, réglemente le placement nourricier.

       "Tout enfant de moins de 2 ans, qui est placé, moyennant salaire, en nourrice,
       en sevrage ou en garde, hors du domicile de ses parents, devient, par ce fait,
       l'objet d'une surveillance de l'autorité publique ayant pour but de protéger sa vie
       et sa santé" (art. 1)

       "Toute personne qui place un enfant en nourrice, en sevrage ou en garde,
       moyennant salaire, est tenue [...] d'en faire la déclaration à la mairie [...]" (art. 7)

       "Toute personne qui veut se placer comme nourrice sur lieu est tenue de se
       munir d'un certificat du maire de sa résidence [...] (art. 8)

       "Il est ouvert dans les mairies un registre spécial pour les déclarations ci-dessus
       prescrites. [...]" (art. 10)

 À partir de 1881, la surveillance du placement en nourrice est effectuée par
 l'Assistance publique.

     En savoir plus :

     Transcription de la loi Roussel :
     http://www.histoire-du-biberon.com/biberons/Documents/Loi%20Roussel.pdf

                                                                                                  5
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Déclaration de mise en nourrice, 1906. 5 Q 28.

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LES FEMMES EN COUCHES

La protection des nourrissons ne peut se faire sans une protection des mères. C'est l'objet
de la loi d'assistance aux femmes en couches de 1913, qui met notamment en place le
repos des femmes enceintes, et une allocation journalière pour les femmes enceintes
salariées, privées de ressources du fait du repos.

Les femmes doivent s'inscrire auprès du bureau de bienfaisance. La liste des personnes à
admettre au titre de l'assistance aux femmes en couches est étudiée en conseil municipal.
Les bénéficiaires sont contrôlées par le bureau de bienfaisance, qui veille au respect du
repos effectif et des soins d'hygiène apportés au nourrisson.

Texte de la loi consultable sur : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6129113r

                                                                   Délibération municipale
                                                                   relative à l'assistance
                                                                   aux femmes en
                                                                   couches, 1928. 1 D 162.

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LES CRÈCHES

Des crèches accueillant les
jeunes enfants dont les
mères travaillent sont mises
en place au XIXe siècle.

D'abord étroitement liées aux
paroisses        et       aux
congrégations bénéficiant de
subventions publiques, elles
deviennent un sujet de
préoccupation       de      la
municipalité à la fin du
siècle : c'est une promesse
électorale d'Auguste Lajat en
1897.
                                          Salle de la crèche Alain-Bouchart,
Les      premières crèches
                                          1926-1929. 350 Fi 119.
municipales apparaissent à
partir de 1902.

 Crèche Alain-Bouchart,1925. 2 Fi 2102.

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      En savoir plus :

      1844 : première crèche française, créée à Paris : il s'agit de permettre aux femmes de
      travailler, d'éviter la mise en nourrice et d'inculquer des préceptes moraux à la classe
      ouvrière (les enfants doivent être baptisés et issus de couples mariés).

      1846 : une crèche rattachée à la paroisse Saint-Aubin de Rennes est ouverte. Elle
      fonctionne encore en 1850. Soutenue financièrement par la congrégation de la
      Providence et bénéficiant d'une subvention municipale, elle est tenue par des dames
      patronesses (la présidente n'est autre que Mme Pongérard, femme du maire).

      1897 : décret encadrant les crèches, notamment sur l'hygiène et la morale. A Rennes,
      la création de crèches municipales est une promesse électorale d'Auguste Lajat, élu
      en août.

      1902 : il existe 408 crèches en France. La première crèche municipale rennaise, qui
      bénéficie d'une donation privée, ouvre à Rennes rue de Saint-Malo. La directrice est
      issue de la congrégation des filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul.

      1914 : ouverture de la crèche rue Saint-Hélier. Elle est détruite par un bombardement
      en juin 1944, et sera remplacée par la crèche Alain-Gerbault.

      1925 : début de la construction de la crèche rue Alain-Bouchart. « La ville de Rennes
      prenant une extension très rapide du côté Sud-Ouest, il me paraît qu'il y aurait
      avantage à créer dans le quartier du faubourg de Nantes, un établissement nouveau
      pour quarante enfants environ, muni des installations les plus modernes ». Rapport du
      directeur du bureau municipal d'hygiène, du 25 septembre 1924, cité dans la
      délibération du 3 novembre 1924, 1 D 158.

      1935 : début de la construction de la crèche de la rue Papu (projet d'E. Le Ray en
      1930, mais plans définitifs de Le Moine en 1935).

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LE TRAVAIL DES ENFANTS

Parallèlement à la mise en place du système éducatif au cours du XIXe siècle, le législateur
se penche sur la question du travail des enfants.
La loi de 1841 encadre fortement le travail des enfants de moins de 12 ans. Dans le
dispositif mis en place, les maires sont chargés les livrets permettant de s'assurer de la
scolarité des enfants travailleurs.
La mairie est par ailleurs chargée d'organiser les enquêtes publiques lors d'installation
d'établissements insalubres et de mettre en place des écoles primaires.

                                                               Nombre de livrets distribués
                                                               dans les fabriques de toiles et
                                                               pipes de Rennes, 1847.
                                                               7 F en cours de classement.

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                        Affiche de la loi du 22 mars
                        1841. 5 D 295 .

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LA SANTÉ

                         Terrains de l'hôpital Saint-Yves, milieu XIXe siècle. 2 Fi 4438.

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LES HÔPITAUX

Les hôpitaux marquent de leur empreinte le territoire rennais depuis plusieurs siècles.
L'Hôtel-Dieu (ou Maison de Dieu de Saint-Yves), qui se situe, jusqu'en 1858, près de la
cathédrale en bordure de la Vilaine, est fondé en 1358. Aujourd'hui ne subsiste que la
chapelle de l'hôpital (office du tourisme).

A partir de 1679, les différents établissements hospitaliers de la ville sont rassemblés sous
une même administration : le bureau général des hospices, dont le rattachement municipal
est confirmé à la Révolution.

                              De l'hospice Saint-Méen (1627) à l'hôpital Guillaume-Régnier
                              (auj.), photographie des années 1950. 350 Fi 45, fonds Lapie.

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     Vue aérienne de l'hospice Pontchaillou,
     XXe siècle. 100 Fi 183.

                                               Extrait du plan de l'hospice Pontchaillou,
                                               1899. 2 Fi 1969.

                                                                                            14
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Voir aussi :

"L'architecture hospitalière, d'assistance ou de protection sociale à Rennes" (Inventaire régional) :
Accéder au site internet

SOURNIA J.-C., Histoire des hôpitaux de Rennes :
Télécharger le PDF (27 Mo)

En savoir plus :

1358 : fondation de l'Hôtel-Dieu (ou Maison de Dieu de Saint-Yves), qui se situe, jusqu'en 1858, près de
la cathédrale en bordure de la Vilaine. Aujourd'hui ne subsiste que la chapelle de l'hôpital (office du
tourisme).

1607 : fondation de l'Hôpital de la Santé, faubourg de la Croix-Rocheron (auj. rue de l'Arsenal) pour les
malades contagieux et pestiférés.

1627 : Guillaume Régnier fonde un hospice pour recevoir les pèlerins lépreux se rendant à la fontaine
Saint-Méen.

1679 : création de l'Hôpital général de Rennes (qui succède à l'Hôpital de la Santé). Une seule
administration, "le bureau général des hospices", rassemble les différents établissements hospitaliers
rennais (Hôtel-Dieu, Hôpital général, Hospice de Saint-Méen, ...).

Révolution française : le statut municipal des établissements gérés par le bureau des hospices est
conforté.

1852 : chaque département doit depuis 1838 se doter d'un asile départemental des aliénés. L'État
choisit l'hospice Saint-Méen, établissement municipal, pour établissement départemental. Après un long
bras de fer juridique, l'établissement devient officiellement l'Asile départemental des aliénés d'Ille-et-
Vilaine.

1858 : l'Hôtel-Dieu déménage sur le terrain de la Cochardière (localisation actuelle).

1873 : l'Hôpital général rue de l'Arsenal est relogé dans les anciens couvents de Saint-Melaine et des
Catherinettes après réquisition des lieux par l'État et transformation en parc d'artillerie.

1885 : le domaine de Pontchaillou est acquis par l'administration des hospices de Rennes. Après
plusieurs projets avortés faute de financement, c'est le projet de Julien Ballé en 1895 qui est (très)
progressivement construit à partir de 1896. Après la Première Guerre, l'hôpital est toujours inachevé.

1902-1905 : les bâtiments de l'Asile départemental des aliénés (Saint-Méen) sont reconstruits et
réaménagés par l'architecte Laloy.

Années 1950 : l'hôpital psychiatrique devient Centre hospitalier spécialisé, puis Établissement public de
santé mentale. L'appellation actuelle "Centre hospitalier Guillaume-Régnier" est entérinée en 1996.

1974 : le CHU de Rennes décide la création d'un équipement hospitalier dans la ZUP Sud. L'Hôpital
Sud ouvre en 1980.

1996 : le Centre hospitalier Guillaume-Régnier (hôpital psychiatrique) depuis 1996.

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  D'HISTOIRE SOCIALE À
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LA VIEILLESSE

                                             Dès 1893, la loi garantit aux plus pauvres les soins
                                             médicaux. La loi de 1905 précise les dispositions
                                             juridiques du droit au secours, mais elle donne
                                             surtout aux communes les moyens financiers
                                             nécessaires.

                                                   "Tout Français, privé de ressources,
                                                   incapable de subvenir par son travail aux
                                                   nécessités de l'existence et, soit âgé de plus
                                                   de 70 ans, soit atteint d'une infirmité ou d'une
                                                   maladie reconnue incurable, reçoit, aux
                                                   conditions ci-après, l'assistance instituée par
                         Loi du 14 juillet         la présente loi" (art. 1).
                         1905. 5 Q 12.
                                                   "L'assistance est donnée par la commune où
                                                   l'assisté a son domicile de secours [5 ans de
                                                   résidence] ; à défaut de domicile de secours
                                                   communal, par le département [...]" (art. 2).

La liste des vieillards, infirmes et incurables est dressée par le bureau de bienfaisance et les
commissions des hospices, puis étudiée et arrêtée en conseil municipal.

                                                                  Extrait de la délibération
                                                                  du 23 janvier 1911. 1 D 147.

                                                                                                      16
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LE HANDICAP
Comme évoqué précédemment, les
handicaps sont pris en compte dans
les lois d'assistance médicale (1893 et
1905).

Par ailleurs, la municipalité propose,
conjointement avec la préfecture, des
bourses pour la scolarisation et
l'hébergement des enfants dans les
institutions spécialisées.

             Liste des aveugles résidant à
             Rennes, vers 1850. 4 Q 24.

                                             Liste des élèves boursiers
                                             scolarisés à l'institution des
                                             sourds-muets de Rillé, 1913.
                                             4 Q 26.

                                                                              17
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LA PAUVRETÉ

Lettre du comité de
Secours, 1894. 2 Q 4.

                          18
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RUE DU GRIFFON : DE LA MARMITE DES PAUVRES AU CCAS
 À partir de 1643, la Marmite des pauvres, tenue par les filles de la Charité, fournit des
 repas gratuits aux indigents. À la Révolution, la gestion de la Marmite des pauvres est
 réunie à celle des hospices de la ville, puis au bureau de bienfaisance créé par la loi
 du 7 frimaire an V (27 novembre 1796). À la tête de la Marmite se trouve la citoyenne
 Montaignier, supérieure des filles de la Charité.

 Le bureau de bienfaisance poursuit l'action d'assistance auprès des plus pauvres,
 renforcé par les lois sociales de la fin du XIXe-début du XXe siècles. Toujours basé
 rue du Griffon, il devient bureau d'aide sociale (BAS) en 1953, puis centre communal
 d'action sociale (CCAS) en novembre 1979.

                                                              Extrait de délibération du CCAS,
                                                              1992. 1268 W 9.

                                                                                                 19
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En savoir plus :

● Les archives de la Marmite des pauvres (1674-1797) sont conservées aux Archives de Rennes
(cote 7 Z). Le fonctionnement de la structure a notamment fait l'objet d'un article de Georges Dottin,
consultable sur le site de Persée.
 Accéder au site

●Les archives du bureau de bienfaisance, puis bureau d'aide sociale et centre communal d'action
sociale sont également conservées aux Archives de Rennes.

●
 À noter que les registres de délibérations du bureau de bienfaisance sont numérisés et consultables
sur Intrarchives (Intranet) jusqu'en 1950 (cotes 1 Q 1 à 17).

Extrait de délibération du bureau d'assistance, 1914. 1 Q 16.

                                                                                                         20
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LES SOUPES POPULAIRES
 Longtemps, la distribution de repas gratuits, initiée dès le XVIIe siècle par la Marmite
 des pauvres, est le principal secours aux personnes sans ressources.

 Ces repas, financés par la philanthropie privée et par les subventions publiques,
 s'inscrivent depuis longtemps dans le paysage rennais.

                                                                       Lettre du préfet relative
                                                                       aux soupes délivrées
                                                                       de mars à septembre
                                                                       1812. 2 Q 4.

                                                                                                   21
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      Cantine Leperdit, Ouest-France, 21-22
      août 1993. 1268 W 9.

                                              22
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En savoir plus :

●
 Au XIXe siècle, les fourneaux économiques prennent relais de la Marmite des pauvres d'avant la
Révolution. Peu de documents décrivent l'activité philanthropique.
●
  En 1880, la Société des fourneaux économiques (philanthropique et privée) et la municipalité
souhaitent que l'association soit reprise par le bureau d'assistance sociale. Impossible, car le bureau
d'aide sociale apporte des secours en argent ou en nature gratuitement, là où les fourneaux
économiques vendent à prix réduit des repas.
●  La création du fourneau Leperdit, qui existe encore aujourd'hui, est difficile à dater. En 1914,
l'établissement distribue des repas à la population et notamment aux réfugiés de la Première Guerre
mondiale.

    Rapport d'activité du Fourneau Leperdit, 1924. 2 Q 4.

                                                                                                          23
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L’HABITAT D’URGENCE
  Si l'hébergement d'urgence, notamment en temps de guerre, est organisé par la
  préfecture, la municipalité est également mise à contribution. Les écoles ont par
  exemple été réquisitionnées pour le casernement des troupes ou l'installation
  d'hôpitaux militaires pendant la Première Guerre mondiale.

  Dans l'immédiat après-guerre, Rennes fait face à une grave pénurie de logements : la
  cité d'urgence de Cleunay est inaugurée le 31 mars 1954 par Henri Fréville. La
  municipalité Hervé lancera par la suite l'opération Habitat et vie sociale afin de
  réhabiliter et désenclaver le quartier, tout en favorisant la mixité (sociale, économique,
  équipements).

Cité d'urgence de Cleunay, 1960. 350 Fi 241.

   Voir aussi :
   Regards Neufs, site développé par les Archives de Rennes
   Accéder au site

                                                                                               24
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HYGIÈNE ET SALUBRITÉ PUBLIQUE

                                Extrait d’un avis municipal sur la
                                salubrité des habitations, 1855. I 95 .

                                                                          25
RENNES : CINQ SIÈCLES
   D'HISTOIRE SOCIALE À
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EAU ET SALUBRITÉ

   La question de l'eau, source de nombreuses maladies, est d'autant plus cruciale à
   Rennes que la ville connaît de fréquentes inondations. Les terrains de la rive sud de la
   Vilaine sont marécageux ; malgré de nombreux projets dès le XVIe siècle, les travaux
   de canalisation ne commenceront qu'en 1837.

   Sous l'Ancien Régime, la municipalité, bien que consciente des risques pour la
   population, n'a que peu d'influence sur le plan sanitaire - préoccupation qui est loin
   d'être prioritaire à l'époque.

La municipalité fait analyser
la qualité de l'eau, 1729.
DD 227.

                                                                                              26
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   Police municipale, mesures de salubrité, 1832. 3 C 22.

Le taux de mortalité de la ville reste élevé au XIXe siècle, notamment du fait     de
l'insalubrité de la ville basse. Règlements de police et arrêtés municipaux        se
multiplient : les devantures des habitations doivent être balayées, les déchets    ne
doivent pas encombrer les rues, les fosses d'aisances doivent être entretenues,   les
halles et marchés doivent être nettoyées.

Dans les années 1840-1850, le médecin et professeur Adolphe Toulmouche tâche de
convaincre les élus de l'importance de la lutte contre l'insalubrité liée à l'eau.

Les travaux d'assainissement débutent réellement vers 1860 ; vingt ans plus tard
commence la construction d'un vrai système d'égouts.

                                                                                        27
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  D'HISTOIRE SOCIALE À
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                                      Avis municipal relatif à
                                      l'évacuation des eaux
                                      de bains, 1906. I 95.

Rapport relatif à la contamination
du ruisseau de Cleunay et une
pétition des habitants, 1908. I 95.

                                                                 28
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D'HISTOIRE SOCIALE À
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                        Extraits de : A. Toulmouche,
                        Recherches statistiques sur
                        l'hygiène et la mortalité de la ville
                        de Rennes, 1849.
                        Consultable sur le site internet de
                        BIU Santé, vue 318.
                        Accéder au site

                                                                29
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 D'HISTOIRE SOCIALE À
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LA LOI DU 15 FÉVRIER 1902
  Les lois de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle vont réellement donner de
  l'ampleur à la politique sanitaire de la municipalité, en particulier la loi du 15 février
  1902 sur la santé publique, qui marque l'apogée de l'hygiénisme en France. Cette loi
  est à l'origine du Code de la santé publique.

                                                                Le bureau d'hygiène municipal
                                                                devient obligatoire pour les
                                                                villes de plus de 20 000
                                                                habitants. Celui de Rennes -
                                                                qui deviendra le Service
                                                                communal d'hygiène et de
                                                                santé (SCHS) - est créé en
                                                                septembre 1907, et s'adjoint
                                                                un     laboratoire  d'analyse
                                                                bactériologique.

Missions des directeurs des
bureaux d'hygiène municipaux,
extrait du JO du 31 mai 1962. I 90.

                                                                                               30
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  Missions du bureau d'hygiène, 1907. I 89.   31
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 D'HISTOIRE SOCIALE À
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L'HABITAT INSALUBRE

 La loi de 1902 renforce également les pouvoirs de la municipalité en matière de
 salubrité de l'habitat :
        "Aucune habitation ne peut être construite sans un permis du maire constatant
        que, dans le projet qui lui a été soumis, les conditions de salubrité prescrites par
        le règlement sanitaire, prévu à l'article 1°, sont observées" (art. 11).

 On trouvera dans les archives, notamment pour les années 1930-1960, de nombreux
 arrêtés relatif à l'assainissement et au raccordement à l'égout des habitations.

Arrêté concernant la salubrité des immeubles
situés au 69-71 rue de Saint-Malo, 1951. 7 W 29.

                                                                                               32
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