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ISSN 02 94 7382 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE Histoire et monographie des familles. Héraldiques. Documentation. Publiée l’Union des Cercles Généalogiques et Héraldiques de Normandie 24ème ANNÉE REVUE TRIMESTRIELLE 3eme TRIMESTRE Le numéro : 7 € N° 95 — Juillet/Août/Septembre 2005 Abonnement France : 25 € Hors métropole : 34 €
SERVICES GÉNÉRAUX Union Secrétariat U.C.G.H.N. 15 rue Maryse Bastié, 50470 LA GLACERIE Correspondance générale concernant l’Union, courriel : union@ucghn.org changements d’adresse, renseignements… site : http://www.ucghn.org Adhésions à la section générale, abonnements Trésorier U.C.G.H.N. 16 rue du Docteur-Dubois, 76620 LE HAVRE Revue REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE 20 rue Petit-de-Julleville, 76000 ROUEN Articles, Quartiers normands, Questions & Réponses, Com- munications, Nous sommes tous cousins, Varia, etc. courriel : regeno@wanadoo.fr Michèle JOURDREN héraldique 44 av. Georges-Bizet, 76380 CANTELEU Bibliothèque de l’Union BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE (à l’attention de l’UCGHN) Bulletins, livres, relevés de mariages ou au- BP 27216, 14107 LISIEUX CEDEX tres… destinés à la Bibliothèque de l‘UCGHN tél: 02-31-48-41-00 & courriel : bmlisieux@mail.cpod.fr site : www.bmlisieux.com Associations affiliées Voir plus loin la rubrique Nouvelles de l’Union & des Associations affiliées Numéros Anciens Dominique CARPENTIER, Ferme de Beauvoir 207 route du Grand Tôt 76190 HAUTOT ST SULPICE dominiquecarpentier@laposte.net • année 1997 : n° 61, 62 & 62 sup., 63, 64 & 64 sup. • année 1998 : n° 67, 66 & 66 sup., 68 & 68 sup. • année 1999 : n° 69, 71, 70 & 70 sup., 72 & 72 sup. Numéros spéciaux Chaque numéro simple 1,5 € & numéros avec sup- (listes des familles étudiées) plément 2,30 €. 1995 (10 000 familles) : 10,00 € Pour les années ci-après, chaque numéro simple Ajoutez les frais d’expédition 6,8 € & numéros avec supplément 9 €. à vos commandes France métropolitaine & Europe • année 2000 • 2,70 € pour 1 numéro n° 73, 74, 76, n° 75 & 75 sup • 3,60 € pour 2 ou 3 numéros l’année complète 24,40 € • 5,60 € pour 4 à 9 numéros • 8,00 € pour 10 numéros & plus • année 2001 n° 79 & 79 sup Dom-Tom (par avion) n° 78 & 80 sup • 3,50 € par numéro l’année complète (sauf n° 77, épuisé) 18,30 € Autres continents (par avion) • 5,00 € par numéro • année 2002 n° 81 & 81 sup, 83. Libellez vos chèques à l’ordre de : n° 84 & 84 sup UCGHN (C.C.P. Rouen 2350 10 Z) l’année complète 24,40 € • année 2003 Nous attirons votre attention sur n° 85, 86 & 86 sup., 87, 88. l’épuisement de certains numéros l’année complète 25 € anciens. C’est pourquoi nous avons modifié les modalités d’acquisition • année 2004 des numéros disponibles. n° 89, 90, 91 & 92. Profitez de ces l’année complète 25 € prix intéressants !
UNION des CERCLES GENEALOGIQUES REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE et HÉRALDIQUES 24e année – n° 95 de NORMANDIE (UCGHN) 3eme trimestre 2005 Membre de la Fédération Française de Généalogie juillet - août - septembre Siège social : Archives Départementales de Seine-Maritime, 76100 ROUEN n° SIREN : 398 087 213 – code APE : 913 SOMMAIRE ♦ Éditorial .................................................................... 2 Conseil d’Administration GÉNÉALOGIE & HISTOIRE Président JEAN-PIERRE RAUX ♦ Les seigneurs de Sourdeval par Christian Mulot ............................................... 3 président et fondateur du CG 27 ♦ Anonyme comme prénom 1ère Vice-Présidente par Thierry-Fidel Le Carpentier &Jérôme Calvet ... 10 ANNICK PERROT présidente du CG 50 ♦ Un Normand « accro » à son terroir par Simone Lemaître ............................................. 11 2ème Vice-Présidente MICHÈLE JOURDREN ♦ La famille de Tampleu par Annette Godefroy ........................................... 12 secrétaire du CGRSM ♦ La famille de Civille Secrétaire général par Jérôme Calvet ................................................. 16 CHARLES SOHIER administrateur du CG 50 HÉRALDIQUE Trésorier ♦ Enregistrement d’armoiries JEAN-PAUL PORTELETTE par Michèle Jourdren ............................................ 20 vice-président du GGHSM DOCUMENTATION Membres fondateurs ♦ Les religions et leurs archives COMTE D 'A RUNDEL DE CONDÉ (président honoraire), COMTE DE par Claude Lebrument .......................................... 21 GENNES (secrétaire général hono- ♦ Ils ont quitté la Normandie raire) et JACQUES MERLE DU BOURG par Jean-Pierre Raux ............................................ 27 (†). Membres du Conseil ♦ Trois centenaires PIERRE ANCEL (trésorier du CGPCSM), ANNE par Renée Vaillant-Lemire, Arnaud de Balorre BLOT-LEMAÎTRE (présidente de l’APGN), & Henriette Ouin-Lacroix ...................................... 30 MONIQUE BOCQ-PICARD (vice-présidente de l’APGN), Dominique CARPENTIER (vice- présidente du CGPCSM), Cécile FRANÇOIS ♦ Questions ................................................................... 31 (présidente du Cégécal), JEAN-CLAUDE LE- CLERC (vice-président et fondateur du CG27), ♦ Réponses ................................................................... 46 MICHEL LOISELEUR (bibliothécaire, membre ♦ Communications ........................................................ 56 du CG27), OLIVIER POUPION (président et fondateur du CGRSM), Gérard SEIGNEUR (vice-président du CGPO) et JEANNINE SEN- TIER (présidente du CGPCSM). ♦ Bibliographie normande Membres d’honneur par Gérard d’Arundel de Condé, Jean Frémont & Philippe Devillard ....................... 59 DUC DE LA FORCE (†), BARON ÉDOUARD DE NERVO (†), BARON JACQUES AMEIL, GAS- TON SAGOT (†), présidents d'honneur de la Fédération. ♦ Quartiers normands de ANNETTE LESSERTOIS (vice-présidente et Marguerite Guérin-Colley (comp.), Christiane Level fondatrice du CGRSM). (comp.), Danièle Martel épse Peypoudat, Raymonde Les Directeurs des Archives départe- Raould (épse Lecouvreur) (comp.), Maryline Auzerais, mentales du Calvados, Eure, Manche, Claude Bouhallier .................................................. 62 Orne & Seine-Maritime ; les Conserva- ♦ Nous sommes tous cousins ....................................... 80 teurs des Bibliothèques municipales de Rouen & Lisieux ; le Conservateur des Archives municipales du Havre ; ♦ Nouvelles de l’Union et des Associations.................... 83 le directeur du Service Historique de ♦ Varia .......................................................................... 90 la Marine à Cherbourg. ♦ Nouveaux sociétaires et abonnés ............................... 93 page 1
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE ÉDITORIAL Et le document L es généalogistes amateurs utilisent de plus en plus les possibilités que leur offre cette extraordinaire techno- dans tout cela... logie moderne : l’Internet. Un outil for- midable ! une encyclopédie sans cesse remise à jour ! A près avoir créé son serveur minitel, l’Union des Cercles généalogiques et héral- diques de Normandie a, parmi les premières en France, créé son site Internet. Destiné à vous informer, il est en constante évolution. De même, les bases de don- nées de nombreux cercles alimentent le site Bigenet de la Fédération française de Généalogie. Certains utilisent d’autres sites et des forums de discussion. Tous ré- fléchissent à mettre à la disposition de leurs membres le maximum d’informations aux meilleures conditions. D ’autres sites Internet proposent eux-mêmes des bases de données collectives très importantes. Leur apport est également appréciable et complète l’action des cercles. Comme ceux-ci, ils sont aussi un bon moyen de découvrir des « cousins ». M ais, il ne faut pas oublier l’essentiel : le document lui-même ! Car le chercheur sérieux, s’il veut mériter ce qualificatif, doit toujours se référer à l’acte, aux archives. Il ne peut se contenter de recopier ce qu’il lit sur son écran d’ordinateur. Cela s’applique aussi aux relevés d’actes réalisés par les bénévoles. Quel dommage de se contenter de recopier les données d’une table de mariage ou de toute autre publication. J ’utilise moi-même toutes les possibilités qu’offre l’Internet. Mais, surtout, ne ré- duisons pas la généalogie à une simple activité « presse-bouton »… Jean-Pierre RAUX Président de l’UCGHN Rédacteur en chef de la Revue Généalogique Normande Toute reproduction est soumise à l’accord Copyright : préalable de l’UCGHN La composition de la Revue étant arrê- tée le premier jour du deuxième mois Directeur gérant : Jean-Pierre Raux de chaque trimestre, les articles & 17 rue Maillot 27000 Évreux communications parvenant après cette Dépôt légal : 3e trimestre 2005 date ne peuvent paraître, au plus tôt, que dans le numéro du trimestre sui- Commission paritaire de presse : vant. n° 64517 du 15 juin 1982 ISSN 02 94 7382 Les manuscrits, publiés ou non, ne sont pas rendus. Imprimé pour le compte de l’UCGHN par l’Imprimerie Nouvelle, 76190 YVETOT Articles & communications engagent la Tirage: 3000 exemplaires seule responsabilité de leurs auteurs. Comité de rédaction Michèle Jourdren, Annette Lessertois, & Jean-Pierre Raux (rédacteur en chef) composition & maquette : Olivier Poupion. N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 2
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE Généalogie & Histoire Les seigneurs de Sourdeval par Christian MULOT une lieue et demie de long sur une lieue de large mais Les de Sourdeval aussi le manoir de Scatun, important, un manoir ravagé, trente-trois autres manoirs, quatre-vingt- Robert de Sourdeval, le 1er seigneur de Sourdeval, sept villains, trente-neuf bordars, cinq églises, 3 prê- prit part à la bataille d’Angleterre aux côtés de Tail- tres, un moulin et dans la Ville d’York, deux mai- lefer, en fait Robert 1er de Mortain, et il s’établira là- sons. bas après la conquête, ainsi que Bertrand de Verdun, originaire de Barenton, son parent. Robert de Sour- Les de Sourdeval formaient une branche de la famille deval, fut le premier seigneur de Sourdeval. Comme de Verdun, de Barenton. Un franc quartier, ajouté beaucoup d’émigrés, sa femme l’obligea à rentrer. comme brisure dans leurs armoiries, indiquait qu’ils Elles allèrent jusqu’à les menacer de se pourvoir en étaient les puinés. « Ils en furent aussi les plus il- d’autres maris… lustres ». Richard de Sourdeval - de Normandie - est venu avec La charte de fondation de l’église collégiale de Mor- les conquérants normands, en 1066, à la suite du tain fait foi que Robert de Sourdeval fonda la pré- comte de Mortain, à la bataille d’Hasting. Sur le bende nommée « du Fresne ». Pour se faire, il donna Domesday Book, on le retrouve plus tard, détenteur la moitié de la paroisse du Fresne, etc. (1) de 55 manoirs dans le Yorkshire. Ce texte est traduit de l’arbre généalogique d’un lointain descendant En 1096, c’est ce même Robert de Sourdeval qui ac- américain de notre Richard. compagna Bohémond, prince de Tarente, à la 1ère croisade, après avoir bataillé en compagnie des Hau- Il est inscrit sur la liste des Compagnons de Guillau- teville, dans la Sicile, la Pouille et la Calabre. Gau- me le Conquérant. A proximité de Sewerby, York- tier de Sourdeval devint connétable d’Antioche. shire, Robert de Mortain, demi frère de Guillaume le Beaudouin, prince d’Antioche en 1134 lui avait don- Conquérant, lui octroie des terres et on lui retrouve né un palais à Laodicée. un descendant en 1660, entre Bridlington et Horn- sea, nommé John Surdeval. D’après Guillaume de Tyr, un Robert de Sourdeval s’établit en Orient et sa postérité s’y propagea. Com- Après la conquête, Richard de Sourdeval réclame le me dernier souvenir de ce guerrier, son écusson est Yorkshire, la terre de Norman et d’Aze. Dans la ter- accroché aux voûtes du Musée des Croisades, au châ- re du Comté de Mortain, il avait en outre reçu du teau de Versailles. Lors de la deuxième croisade, comte de Mortain, une terre de deux charruées, soit Beaudouin III refusa de confier la défense, très, trop, Note : 1. Revue du Mortainais n° 21 du 25 janvier 1928. Extrait de la Noblesse du Mortainais par Julien Pitard, sgr de St-Jean-du- Corail en 1700. N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 3
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE périlleuse, d’Antioches – le château d’Hatab - au nommé « le Noir Moine » (voir plus haut) fut du renommé Robert. Il préféra livrer place aux Grecs et voyage d’Egypte avec Saint-Louis, mais contraire- donna le signal de départ en 1148. ment à plusieurs seigneurs du Mortainais, il ne fut pas victime du naufrage de la Nef Blanche où tant Un Rualon de Sourdeval est témoin dans une charte périrent, puisque en 1272, il comparait à Tours avec de Richard, évêque d’Avranches, signée entre 1171 et les chevaliers du bailliage du Cotentin. Il y passa au 1182. roi sa soumission de son demi fief de Sourdeval. Pour les membres de la famille de Sourdeval, restés Richard eut un fils, Robert, seigneur de Sourdeval, en Normandie, nous les retrouvons distribuant cons- qui confirme le don de son aïeul par charte en date de tamment leurs offrandes aux maisons religieuses du 1331. Je suppose qu’il s’agissait d’une offrande à pays : collégiale de Mortain, prieuré du Rocher, ab- l’abbaye de Savigny, à l’abbaye Blanche de Mortain, baye de Savigny, abbaye Blanche et au prieuré de au prieuré du Rocher [de Mortain] à celui de Mou- Moutons. tons et à la collégiale de Mortain. (2) Pentecôte 1313. « Philippe le Bel, ayant assemblé à Les Le Moine, Paris les seigneurs de distinction du royaume, créa Lemoyne ou Le Moygne un grand nombre de chevaliers : Robert Le Moyne, Raoul d’Argouges, Fernand de Brucourt, Guillaume Richard de Sourdeval, dernier connu, semble n’avoir Mallet et Jean Tesson, tous Normands, furent tous de eu qu’une fille, Maheust, qui aurait épousé Guillau- ceux qui reçurent cet honneur ». me Le Moygne. Entre 1210 et 1223, c’est donc un Le Moygne qui est le seigneur de Sourdeval. Cette famil- 1362. Sont mentionnés Raoul Le Moyne et sa femme, le avait la particularité que les hommes se nom- Jeanne de Guerre. maient : Le Moygne et les femmes, de Sourdeval. Il semble qu’un 2e Robert succéda au précédent car Pourquoi Le Moine ? Car les armes des chevaliers de un Robert Lemoine rend aveu du fief de Sourdeval le cette maison paraissaient presque tout noir… com- 23.10.1394 et le tenait encore en 1401. (3) me les moines (la plupart étaient vêtus en noir). 1376. Guillaume Le Moyne est seigneur de Sourde- 6 mars 1204. Château-Gaillard tombe. La Norman- die perd son autonomie. Lors de la confiscation de la Normandie sur Jean sans Terre par Philippe Augus- te, les Le Moyne conservèrent Sourdeval. 1210. Guillaume Le Moine renonce à une aumône de terre devant Hugues, évêque de Coutances. 1236. Il promet un quartier de seigle de rente an- nuelle sur son moulin de Sourdeval, pour le luminai- re de l’église. Il a un fils Richard. 1250. Richard, fils de Guillaume et de Maheust, sur- Notes : 2. Notes de l’abbé Picard. 3. Revue du Mortainais n° 20 du 25 janvier 1927. Extrait de la Noblesse du Mortainais par Julien Pitard, sgr de St-Jean-du- Corail en 1700. N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 4
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE val. Jehan, Robert et Raoul sont certainement ses l’église collégiale de Mortain, curé d’Apres, et enfants. Devenu veuf, il épouse en secondes noces, de N.-D. de Tinchebray et seigneur de Sour- vers 1390, Jeanne de Juvigny. La seigneurie de Sour- deval jusqu’en 1552, date de son décès. deval passe à son fils Robert. Ledit Robert épousa 3. Guillaume, sgr de Rouxeville, qui épouse Philippine de Saint-Marie, dont il eut un fils, Jean Harchemine Desvaulx. Ils ont 5 enfants qui Le Moyne, qui fut seigneur de Sourdeval. suivent : 1420. Jeanne de Juvigny, veuve de Guillaume Le 3.1. Jehan, sgr de Sourdeval et Rouxeville Moine, n’a pu s’opposer à l’envahisseur Anglais que de 1552 à 1580 (date de son décès). par la force des larmes et leur a offert sa soumission. 3.2. Jacques, prêtre chanoine et grand C’est d’ailleurs certainement en récompense de cet doyen de l’église collégiale de Mortain, acte de faiblesse que son fils Jehan, chevalier, est de- curé de Sourdeval de 1548 à 1594, de Hus- venu vicomte de Rouen ; il l’était d’ailleurs toujours son de St-Sever et de Juvigny en 1447, après la guerre de Cent Ans et le retour de 3.3. André, sgr de Beauchêne, chevalier de la Normandie à la France. l’ordre du roi, gentilhomme de sa cham- bre, qui épouse Françoise Dubois, veuve en Il est probable qu’en 1420, Robert était déjà mort et premières noces du sieur Chillais de Sain- que Philippine et son fils Jean, encore en bas âge, tonge, député aux États de Blois en 1576 durent se soumettre et que plus tard, Charles VII, roi par la noblesse du baillage de Caen. Décé- de France, qui avait attribué la seigneurie de Sourde- dé en 1591 et inhumé dans l’église de Sour- deval. Son cœur fut transféré à la collégiale val à Jean de Carbonnel à cause de cette soumission, de Mortain. permit que Jean Le Moyne conserva le titre de sei- gneur de Sourdeval lorsque ce dernier se soumit éga- 3.4. Guillaume, sieur de la Morinière et du Bois du Fresne. lement mais au roi de France, à l’époque de l’expul- sion des Anglais. D’ailleurs, son fils Gilles, conserva 3.5. Gabrielle qui épouse Hugues de Mont- également son titre de seigneur de Sourdeval-les-Bois Bride, sieur du Hamel. au diocèse de Coutances. En 1552, ils se partagent l’héritage entre les quatre frères mais dotent Gabrielle, leur sœur. A Jehan, C’est sans doute ce Jehan Le Moyne qui épouse Ju- revient la Tessardière ; à Jacques, la terre des Mou- dith de Grippel vers 1447, fille de Jean Grippel, lins, les terres des Géberdières en la sieurie de Bru- écuyer, seigneur de la Lande et de Catherine de la lays et des rentes ; André reçut la Grosserie en Ven- Fresnaie. Jehan a un fils, Pierre Le Moyne, seigneur geons et Guillaume 18 acres de terre et 15 livres de de Sourdeval. rente. En 1465-1520, le seigneur de Sourdeval est Pierre André Lemoine (3.3.) et Françoise Dubois eurent 7 Lemoyne ; il rend aveu le 15 juin 1490 pour un demi filles (qui suivent). 1595 : extinction du nom. Jac- fief de haubert. A partir d’ici, trois généalogies diffé- ques Lemoyne ( 3.2.) fut le dernier du nom. rentes. Elles suivent dans l’ordre et proviennent de l’abbé Picard (Revue du Mortainais). La troisième 3.3.a. Isabeau, épousa Martin du Bosc est tirée d’un extrait d’ouvrage imprimé par Lebel, (descendant au 11e degré de Robert de Mor- d’Hippolyte Sauvage. tain, demi frère de Guillaume) sieur de Man- dreville et de Bourneville, près Rouen, décédé ca 1597. D’après l’abbé Picard : 3.3.b. Anne, +1608 à Paris qui épouse Jean Pierre Lemoyne a trois fils : de Poilley natif des environs de Fougères. Il est gouverneur de Mortain de 1591 à 1625, 1. Ambroise, mort sans postérité. date de son décès. Il est inhumé dans la collé- giale de Mortain. 2. Jehan, prêtre bachelier en loi, chanoine de N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 5
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE avril 1637. D’après la Revue du Mortainais Pierre Lemoine, chevalier sgr de Sourdeval rend aveu d’un demi fief de haubert. Il a un fils, Jean Le- moyne, qui épouse Judith de Grippel, sœur de Guil- laume et fille de Jean Grippel, écuyer, sgr de La Lan- de et de Catherine de la Fresnaie. Ils auraient eu un fils, Jacques Lemoine, chevalier, sgr de Sourdeval, Vengeons, Beauchêne, qui fut le père de Jacques Le- moine (vivant en 1575), doyen de l’église collégiale, mais aussi de messire André Lemoine, sgr de Sourde- val, Apillé, Beauchêne, Vengeons, chevalier de l’Or- dre du roi, maréchal des camps, des armées, capitaine de 50 hommes d’arme, décédé le 10 décembre 1602 et 3.3.c. Ne… mariée à M. de Fotenailles. qui épousa haute et puissante dame Françoise du Bois. Ils eurent au moins deux filles qui suivent : 3.3.d. Ne… mariée à M. de Mesnil-Barre. 3.3.e. Léonore, mariée à M. de Grimouville, 1. Anne de Sourdeval (rappel : les femmes gar- baron de Larchamps. Ils auront une unique daient le nom de Sourdeval) qui épouse en fille héritière qui épousera M. Fauvel de Lebi- premières noces le seigneur d’Isigny, et se- ze. condes noces, le seigneur de Pouille. 3.3.f. Jehenne, mariée en 1569 à René de Lan- 2. Isabeau, morte en 1634, qui épousa Martin gle, fils de Jehan de Langle. du Bosc, écuyer (voir plus haut). 3.3.g. Ne… mariée à M. Saffray de Vimont D’après Hippolyte Sauvage Isabeau (3.3.a.) et Martin du Bosc eurent sept en- fants qui suivent : André Lemoyne, sgr de Sourdeval sous François 1er et Henri II, ca 1540, gouverneur de Belle Ile en Mer. 1. André, sr d’Emandreville et de St-Victor, Il décède entre 1558 et 1562. Courageux, il ne cèdera chevalier de l’ordre du roi, maréchal des pas l’île aux Anglais. Il a 4 enfants minimum qui sui- camps. vent : 2. Renée qui épouse ca 1598 Gilles Fortin, sr du Beaupré. 1. Jacques Lemoyne, sgr et patron de Sourde- val, curé de Husson, à la tête du clergé séculier 3. Nicolas, sr de Bourneville. du comté de Mortain. Décède la veille de l’as- 4. Augustin, prêtre et grand doyen de la collé- somption 1593. Enterré dans l’église de Sour- giale de Mortain deval, sauf le cœur à l’église St-Guillaume de Mortain. 5. Magdeleine qui épouse Me Pierre Heurtaut, sr des Domaines, docteur en médecine, secré- 2. André Lemoyne, chevalier, sgr de Sourde- taire de la Chambre du Roi. val, d’Apilly, de Rousseville, de Beauchêne et de Vengeons. Héritier des vertus guerrières de 6. Louise qui épouse Jacques de la Champagne son père, il reçoit – de son père – la capitaine- (de Plombs). rie de Belle Île. Il épouse, avant 1558, Fran- 7. Léonore qui épouse Robert Bonnet, sr de çoise du Bois des Arpentis, héritière par ses Neauphes-sur-Dives, mort audit lieu le 15 ancêtres du célèbre connétable Olivier de Clis- N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 6
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE son. Il est décoré du cordon de l’ordre de St- val, mais son cœur fut confié à l’église St-Guillaume Michel, par le roi, pour son courage [s’est de Mortain. illustré à Vire, notamment]. Elevé au grade de maréchal des camps des armées royales, il est Françoise du Bois, fut dame d’honneur de la reine capitaine et gouverneur de Tombelaine. Il est Louise, femme de Henri III décédé le 17 décembre 1597 à Paris. Il fut le premier grand bailli de robe courte. Ils eurent En 1558, transaction de rentes provenues de la suc- une fille qui épousa Jean, baron du Poille, sgr cession sus-mentionnée avec Jean de Bretagne, duc de St-Hilaire du Harcouêt, qui succéda à son d’Etampes et gouverneur général de Bretagne. Ces beau-père au titre de grand bailli de robe relations de famille et la peine de la perte de son père, courte. attachent bientôt André à la fortune de ce prince. Il l’accompagne partout dans ses expéditions contre les 3. Jacques Robert Lemoyne (un fils Ne… Le- Huguenots. Il sera décoré du cordon de l’ordre de St- moygne d’Ilberville, chef d’escadre et fonda- Michel par le roi, élevé au grade de maréchal de teur de la colonie de Louisiane en 1705). camp des armées royales, et fait capitaine de 50 hom- 4. Hervieu Lemoyne. Sa descendance vit en mes, et enfin capitaine et gouverneur de Tombelai- Touraine sous le nom de Sourdeval : ce sont ne.. Laurent, Antoine, Charles Salomon, Claude Antoine François (mort en 1795) et Louis Jean Poille lui succédera en tant que grand bailli de Jacques Antoine, mort en 1782. robe courte (André Le Moine fut le premier de cet ordre ou plutôt de grand bailli d’épée du comté de Je remercie d’avance toute personne qui pourrait me Mortain). André, d’ailleurs, député aux premiers faire parvenir en Mairie de Sourdeval, des complé- États de Blois de 1576, par la noblesse du bailliage ments d’information. de Caen, représentera le même ordre à l’assemblée des États Généraux de 1588 où fut assassiné le duc de Guise. Coïncidence : le dernier des seigneurs de Sour- Suivent des notes deval, présida également cette assemblée comme nous qui peuvent s’intercaler… le verrons plus loin. 15 septembre 1564. « ci-gist le cœur de feue made- Anne de Sourdeval, dame d’Apilly, Brieux, les Mous- moiselle Aleonor d’Achey, espouse du Seigneur de tiers, Vengeons… fut femme en premières noces de ceans, décédée du 15 jour de septembre 1564 » : c’est Jean de Brécey, seigneur d’Isigny, et ensuite, en se- l’inscription d’une pierre tombale toujours présente condes noces de Jean, seigneur de Poillé (en Breta- dans le Jardin de l’Europe, devant la mairie. Elle gne) et de St-Hilaire-du-Harcouêt. était l’épouse de Jean Le Moyne, seigneur de Sourde- val. Lorsqu’elle mourut, son cœur recouvert de pier- 1634. Décès d’Isabeau. re fut déposé dans la chapelle du vieux château qui borde actuellement le fond du Champ de Foire et qui Du mariage de Martin du Bosc et d’Isabeau de Sour- était à l’époque, la demeure des seigneurs de Sourde- deval, naquit notamment André du Bosc, seigneur de val ». Mandreville et de Sourdeval, lequel se maria deux fois. Il eut de sa deuxième femme un fils : Marc du « Discrète et scientifique personne, Jacques Le Bosc, écuyer, seigneur de Sourdeval, qui épousa Da- Moygne, Seigneur et Patron de Sourdeval, devient me du Rier. Ce dernier est mort sans postérité. grand doyen de l’Eglise Collégiale et Chapelle Roya- le de Mortain, Curé de Sourdeval et de Husson ». Il Ainsi, l’illustre famille des Le Moyne de Sourdeval, est à la tête du clergé séculier du comté de Mortain, se fondit dans les familles de Poille et Du Bosc. Une comme son frère est le chef de la noblesse et de ses autre branche de cette famille Le Moyne, qui avait autorités militaires. Il mourut en 1593, la veille de fondé le fief du Bois-Gobé, à Chèvreville, était étein- l’Assomption. Il fut enterré dans l’église de Sourde- te probablement même avant celle de Sourdeval. N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 7
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE Voici néanmoins quelques éléments : Les derniers seigneurs de Sourdeval Les Le Neuf Geoffroy LEMOINE, écuyer, sieur du Bois en Ché- vreville eut deux fils : 1697. De François Le Neuf et de Marguerite Lesne- rac, est né Gabriel Le Neuf de Mantenay, qui était 1. Geoffroy qui fut prêtre (rend aveu du fief le seigneur de Sourdeval en 1697. Il fit réédifier le châ- 28 décembre 1504). teau de Sourdeval vers 1734. 2. Renault, écuyer, qui eut un fils nommé Fa- bien, lequel vendit le fief du Bois-Gobé à Ni- 1764. Le dernier seigneur de Sourdeval fut messire colas Abraham, qui en rendit aveu au mois de Louis-Bernardin Le Neuf, enseigne des vaisseaux du décembre 1538. roi, chevalier de St-Louis, en faveur duquel Louis XVI donna, en mai 1764, des lettres patentes, por- tant l’union des fiefs et des terres de Sourdeval, la Les Du Bosc Pavellière, la Vénurie, le Mesnil-Adelée (fief en Sour- deval), les Brûlais et Eron. Le 18 octobre 1591, meurt à Rouen, Martin du Bosc, qui laisse deux fils : d’abord André du Bosc, 1789. Par une singulière coïncidence, le dernier des sieur d’Emandreville et de St-Victor (cité plus haut) Le Neuf de Sourdeval, héritier de ces Le Moygne, qui épousa en premières noces Anne de Medine et [qui avaient donné leurs armes à la ville], présida habita la Haute-Normandie. Puis Nicolas du Bosc, l’assemblée de la noblesse du grand bailliage du Co- sieur de Bourneville. tentin, lorsqu’elle se réunit, en 1789, pour députer aux États Généraux. Lui et son fils, furent de ceux André Dubosc eut au moins deux enfants : Aymar et qui offrirent généreusement leur liberté et leur vie en Elisabeth du Bosc, qui épousa Gabriel de Lesnerac, otage pour la délivrance de Louis XVI, après son chevalier, seigneur de Miniville. De ce mariage, est arrestation à Varennes. Le père le paya de sa vie issue Marguerite de Lesnerac, qui épousa le 17 août (c’est lui qui avait fait édifier cette fontaine avec un 1664, François Le Neuf, seigneur de Saint-Victor, obélisque que l’on peut toujours admirer dans la rue Mantenay, Chrétienville et qui, après la mort de Lu- principale de Sourdeval). cas du Bosc (certainement fils d’Aymar), devint, au droit de sa femme, seigneur de Sourdeval. 9 mai 1794. Louis Bernardin-le-Neuf, comte de Sourdeval, âgé de 69 ans, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire fut l’un des 24 inculpés fai- ³ publicité À 100 m des Hôtel ** NN Archives départementales Conditions spéciales aux adhérents de l’U.C.G.H.N. de la Biche 5% sur le restaurant & 10% sur l’hôtel Pub - Hôtel 40 chambres Place Saint-Thaurin 27000 Évreux Restaurant traditionnel (en Normandie) Traiteur Tél : 02 32 38 66 00 & Fax: 02 32 33 54 05 N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 8
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE sant partie de la même charrette que la princesse Eli- ce le 26 septembre 1791. sabeth, sœur du roi. Il fut exécuté le 21e ; Elisabeth le 2. Angélique Julie Le Neuf, née en 1774, ma- fut la dernière. riée le 20 janvier 1795 à Charles Pierre Jean Leroy, 32 ans, veuf de Marguerite Charlotte Les Le Neuf portaient les armoiries « de gueules à 3 coussins d’or ». C’est cette lignée qui avait donné son Octavie Gouin. nom à la ville de Sourdeval-Le-Neuf, devenue, on 3. Aimée Nicole Elisabeth Sophie Le Neuf. sait pourquoi, Sourdeval-la-Barre, après la Révolu- La mère et les deux filles furent incarcérées du 1er tion. avril au 15 octobre 1794. Elles habitaient à cette Louis Bernardin Le Neuf et Marie Jeanne Le Neuf époque à Pierrefitte en Seine-et-Oise. On retrouve son épouse (et nièce) eurent trois enfants qui suivent : Mme de Sourdeval et sa fille, Aimée, au mariage de Pierre Quedrue, leur serviteur, avec Anne Lebouteil- 1. Alexandre Louis Nicolas Hippolyte Le Neuf, né le 23 mars 1773, sous-lieutenant Christian MULOT est membre du CG 50. dans le 36e d’Infanterie. Il abandonna le servi- Autres sources : Notes de M. Calandot – Flashs sur l’histoire de Sourdeval par la Mairie de Sourdeval – Bulletins Municipaux et Intercom- munaux de Sourdeval – Sourdeval-la-Barre par Hippolyte Sauvage, avocat. Publi-information Le rendez-vous annuel de la culture normande ! Fontaine le Bourg 15e salon du livre normand samedi 26 & dimanche 27 novembre Salle Verte 10h / 18h – Entrée libre ◊ Comme à l’accoutumée, une conférence aura lieu le samedi à 17h et une quinzaine d’auteurs viendront dédicacer leurs ouvrages le dimanche, de 10h à 18h, dans un décor adapté à leur livre. ◊ Pendant les deux jours, une exposition de marques pages sur la Normandie sera présentée. ◊ Plus de 500 titres régionaux différents seront à la disposition des visiteurs. ◊ En nouveauté cette année, des livres normands anciens ou édités hors commerce seront mis à la vente et quelques auteurs signeront le samedi après-midi. Le salon du livre normand est organisé par Le Pucheux Revue d’histoire et traditions normandes. Tous renseignements : 84 rue du Moulin de la nation, 76690 Fontaine le Bourg. N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 9
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE Anonyme comme prénom (cf. RGN 80, 81, 91 & 94) par Thierry-Fidel LE CARPENTIER & Jérôme CALVET J e ne suis pas certain que l’explication donnée par Monique Bocq-Picard soit tout à fait jus- te. Tout d’abord parce qu’elle semble réduire le prénom « Anonyme » à un comportement de familles titrées. Prenons l’exemple de Louise Jeanne Sebert, descen- dante d’une famille de marchands taillandiers, origi- naire de Villedieu les Poêles (Manche). Elle naît le 24 mars 1792 à Saint Brieuc (Côtes d’Ar- mor), baptisée ce jour par le sieur Vincent chirurgien de la ville, « le supplément des cérémonies du baptê- me étant différé jusqu’à 3 mois, d’après la permission de Monsieur l’Évêque de ce département » (Côtes du E Nord à l’époque). Par jugement du Tribunal de Pre- mière Instance de Saint Brieuc en date du 27 juillet ncore un nouvel exemple de ce « prénom » 1806, il a été donné pour constant qu’Anonime Se- avec : Anonime de Roussel, ondoyé à St bert, qualifiée par le même jugement sous les pré- Éloi de Rouen le 20 juillet 1729, reçu avec noms de Louise Jeanne est née le 24 mars 1792 et ce prénom, page de la Grande écurie du qu’elle porte depuis la naissance ces prénoms. Pour roi le 1er avril 1743. la continuité de l’histoire, elle est décédée à Lamballe Il était fils de Nicolas Charles Auguste de Roussel, (Côtes d’Armor) le 31 mars 1869, ayant été mariée le seigneur de Goderville, et de Geneviève Nicole Chup- 6 avril 1814 à Saint Brieuc à Jean Louis Bourel Vil- pin de Montule. Il se maria par contrat du 2 février laudore. 1763 signé au château de Sales près de Libourne, Ceci confirme l’idée que lors d’un accouchement et avec Marie Marguerite Augustine de Fournel, fille de compte tenu du risque apparent de mort certains François Hardouin, seigneur d’Abzac, baron de nouveaux-nés, ceux-ci ne soient déclarés que sous le Puissegin, et de Jeanne Guillaume de Sales de Lau- prénom d’Anonyme. Il n’est pas rare dans nos regis- bardemont. tres paroissiaux de rencontrer ledit prénom et ce, Il a été capitaine au régiment de cavalerie de Royal- quelque soit l’état des familles. Il n’est pas rare, non Picardie, et chevalier de Saint Louis. plus, de constater que ledit prénom suive, la vie du- rant, le de cujus concerné et ce, sans que lui soit don- Sources : BnF, Preuves de noblesse pour être page de né un autre prénom dans les BMS. la grande écurie du roi, et Carré d’Hozier n° 455 Roussel de Goderville. Thierry-Fidel LE CARPENTIER (SECTION GÉNÉRALE) Jérôme CALVET (CGRSM) N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 10
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE Un Normand « accro » à son terroir par Simone LEMAÎTRE R etracer le parcours d’un ancêtre inconnu Arrivé à l’âge du service militaire, on apprend qu’il n’est pas chose aisée comme chacun sait. avait satisfait à la loi du recrutement et qu’il en avait Mon arrière-grand-père paternel n’a pas été exonéré pour... perte de ses dents (à 21 ans !) ; ce dû laisser que de bons souvenirs. Né 90 qui ne l’a pas empêché de se marier deux fois. Voilà ans avant moi, avant 1840, personne n’en parlait qui devait bien arranger ses affaires au moment des jamais comme s’il n’avait jamais existé. Ses descen- moissons. dants ne purent me fournir de renseignements précis et j’ai depuis longtemps abandonné le cercle de fa- En 1863, il épouse sa nièce – premier mariage mille, pour ce faire, car les souvenirs sont souvent consanguin – après dispense de Mgr de Bonnechose, incomplets, erronés. Nous n’avions évidemment ni archevêque de Rouen (de bonne chose peut-être, mais portrait, ni photographie. C’est donc la piste des pas forcément de bonne idée). Sa femme décède en archives que j’ai suivie. 1875 à l’âge de 36 ans après avoir donné le jour à cinq enfants en dix ans. A y regarder de près, on imagine un homme de carac- tère, voire autoritaire ; le terroir chevillé au corps à En 1877, il épouse alors sa deuxième nièce, sœur de moins que ce fut l’appât du gain ou les deux à la fois. la première : deuxième dispense de son éminence Mgr l’archevêque de Rouen, cette fois « pour l’empêche- Maire de son village, cultivateur de son état, il avait ment de consanguinité du 3e au 3e degré et celui d’af- reçu de l’instruction et tenait son métier de ses pa- finité » (bref du pape du 19 juin 1877). Le grand- rents et grands-parents, eux-mêmes cultivateurs pro- père des deux filles et celui de l’époux étaient frères. priétaires, lesquels, du plus loin qu’on remonte sa- vaient signer leur nom convenablement. Mon père Ladite épouse âgée de 25 ans prit donc un homme ignorait tout de son grand-père : son état civil, sa qui avait déjà cinq enfants âgés de 2 à 14 ans. On fonction de maire, etc. Il savait tout juste qu’il avait suppose qu’il régnait une bonne entente au sein du pris une ferme à Morville sur Andelle (Eure) où il clan, mais ce n’est pas sûr. Ils eurent ensemble une était né. seule fille, ma grand-mère paternelle, née en 1879. Quand elle fût en âge d’amour, elle s’éprit de l’insti- tuteur du village, mais son père ne l’entendait pas de cette oreille et elle dut y renoncer pour épouser un cultivateur du bourg de Ry. On restait entre soi. Elle ne l’aima sans doute pas, mais en ce temps là, les en- fants obéissaient à leurs parents. Une fois mariés, ils prirent une ferme à Héronchelles et ma grand-mère se mit à faire aussitôt un enfant, puis trois autres. Ce ne fut pas un bon ménage, mon grand père se mit à boire, la ferme périclita et le cou- ple se sépara. Je pense que la famille n’a pas vraiment regretté mon arrière-grand-père car je n’ai pas trouvé sa sépulture à Saint Lucien, lieu de son décès en 1906. Tout de N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 11
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE même, un maire, ça laisse des souvenirs ! De cette consanguinité, il résulte que tout la lignée directe connue de moi (père, oncles, cousins, tante, frères, sœur) a hérité d’un mauvais capital santé (dos, hanches, genoux ou goîtres) qui nous a tous empoi- sonné la vie. Non, les mariages de même sang ne sont ni une bonne chose, ni une bonne idée. J’attends qu’on me démontre le contraire... Simone LEMAÎTRE est membre du CGRSM La famille TAMPLEU de Perriers sur Andelle (Eure) par Annette GODEFROY L a famille Tampleu réside à Perriers-sur- a. il épouse en premières noces, le 12 mai 1638 Andelle au XVIIIe siècle et nous n’avons suivant traité de mariage établi à Auzouville aucun registre pour cette paroisse avant la (2E14/1652 AD76), Perette Le TONNELIER Révolution. La collecte des patronymes veuve de Jean FOLLIOT, laboureur demeurant Tampleu dans la région et l’aide efficace de mes cou- à Sermonville. L’affidé est domestique du sei- sins et plus particulièrement de Claudine Delaruelle- gneur messire Jean de VIEUPONT, écuyer, sei- Dautry et Janine Lainé, et toutes les personnes ayant gneur d’Auzouville sur Ry et autres lieux, fait des relevés m’amènent à proposer cette descen- capitaine d’une compagnie de chevau-légers dance. entretenue pour le service du roi, qui, recon- naissant les bons services que ledit Charles lui La souche de cette famille se trouve dans la région de a rendus et qu’il en espère à l’avenir, lui a Peronne (Somme) venue en Normandie au début du donné cent livres tournois et une pièce de terre XVIIe siècle, probablement à Fresne le Plan (Seine- labourable d’une acre sise à Letteguives. L’af- Maritime) où une veuve TAMPLEU est citée en 1625, fidée est assistée de ses frères Jacques et Pierre puis Sermonville la Sauvage (ndlr : Salmonville la LE TONNELIER. Sauvage ou Sermonville sur Ry ?), Auzouville sur b. Il épouse en secondes noces, le 9 juin 1641, Ry, Letteguives (Eure) et enfin Perriers sur Andelle à Fresnes le Plan, et suivant traité de mariage (Eure) un siècle plus tard. du 9 mai 1641, établi à Fresnes le Plan (2E14/1653 AD76) Susanne ROBERGE, fille de Génération I défunt Pierre ROBERGE, homme de chambre de Monsieur de COQUÉRAUMONT, et de Nicol- 1. Charles TAMPLEU, fils et héritier de Eloy et Marie le LE BOURGEOIS, demeurant au hameau du BOUNERISSE, en leur vivant demeurant à Vincourt Mesnil Foucque, paroisse de Fresne le Plan. près Peronne. L’affidé est laboureur demeurant à Sermon- ville la Sauvage (ndlr : Salmonville la Sauvage N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 12
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE ou Sermonville sur Ry ?). L’affidée est assistée François LEROUX, de Pitres. de sa mère et de Jacques ROBERGE, son frère. a. mariage le 17 juillet 1719 à Letteguives Trois enfants issus de ce second mariage sont avec Marie LAMBERT, âgée de 26 ans accom- connus : plis. b. mariage le 3 février 1728 à Douville sur Génération II Andelle, avec Marie ROUSSELIN, fille de feu Pierre et de feue Anne ROUSSELIN. 1.b1. Jean TAMPLEU, d’Auzouville, époux de Fran- c. mariage le 7 janvier 1754 à Fresnes le Plan, çoise LEDRU, fille de Nicolas et de Marion LE LE- avec Françoise PLAISANT, fille de René et de FRANÇOIS, de la Neuville Chant d’Oisel, suivant trai- Marguerite LECOMPTE, veuve de Georges té de mariage du 8 novembre 1679 (4E50/30, page THOUIN. Neuf enfants issus de Charles TAM- 58, AD27). PLEU sont connus qui suivent. Tous dits de 1.b2. Marie TAMPLEU, de Perriers, épouse de Jean Perriers sur Andelle. Le choix de la mère de DIEULOIS, fils de Jean, et de Marie LARUE, de Mont- chacun d’eux peut être modifié si mes lecteurs main, suivant traité de mariage du 24 août 1670 ont des informations plus précises à m’appor- (4E50/28, AD27). ter. 1.b3.3. Marie Élisabeth TAMPLEU, née et baptisée le 1.b3. Charles TAMPLEU, laboureur, mort le 17 et 26 mars 1700 à Letteguives (parrain : Jean LANDOIS, inhumé le 18 mai 1710 dans la nef de l’église de Let- marchand de cidre, de St-Vivien de Rouen ; marrai- teguives. Il est alors syndic de la paroisse, âgé d’envi- ne : dame Suzanne LOURQUE, femme du sieur ROLU- ron 55 ans. Il a épousé le 30 janvier 1696 à Auzou- ville sur Ry, Marie MOUQUET, fille de feu Nicolas et de Marthe THIBAULT. A son décès, un acte de tutelle des sept enfants mineurs vivants est établi le 29 mai 1710 (46BP5084 AD76). Ont comparu, du côté pa- ternel, sans précision du lien de parenté : Jean DIEU- LOIS, Thomas JULIEN, Nicollas HELLOT, N … RO- e Notez-le ! BERGE, Charles PRUNIER, Jean LANDOIS. Marie MOUQUET, sa veuve, est nommée tutrice principale, et Jean DIEULOIS tuteur consulaire. 7e Rencontre Normande à Saint-Lô Génération III (Manche) Enfants de Charles TAMPLEU et Marie MOUQUET le samedi 3 juin 2006 1.b3.1. Charles TAMPLEU, né et baptisé le 4 novem- bre 1696 à Letteguives (parrain : Jean DIEULOIS, fils organisée par de feu Jean, de Montmain ; marraine : Suzanne RO- le CG 50 pour BERGE, veuve de Charles TAMPLEU). Inhumé le 16 février 1697 dans l’église de Letteguives. L’Union des Cercles 1.b3.2. Charles TAMPLEU, né le 10 et baptisé le 12 Généalogiques février 1698 à Letteguives (parrain : Charles THI- & Héraldiques BAULT, receveur de Monsieur le marquis de Pont de Normandie Saint Pierre, de la paroisse de St-Nicolas de Pont Saint Pierre ; marraine : Marthe THIBAUT, veuve de N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 13
REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE CHON, marchand orfèvre de Rouen, paroisse St- Enfants de Charles TAMPLEU Étienne la grande Église), morte en 1732 à Martain- et de Marie LAMBERT: ville sur Ry ; épouse le 3 juin 1720 à Letteguives Jac- ques GUÉRARD, 28 ans, fils de pierre et de Marie LE- 1b.3.2a.1. Charles François TAMPLEU, laboureur, FEVRE, de Martainville sur Ry. né vers 1720, mort le 18 et inhumé le 19 novembre 1780 à Les Transnières, à l’âge de 60 ans, en présence 1.b3.4. Susanne TAMPLEU, née vers 1702. Elle épou- de Charles TAMPLEU son fils, Louis TAMPLEU son se le 22 juillet 1727 à Letteguives et suivant traité de frère, Pierre DELESQUE son gendre, Guillaume LU- mariage du 2 juillet 1727 (2E14/1785, AD76) Pierre CE, son beau-frère. Marié le 3 novembre 1744, à Les DROUVE, de Vacoeuil, fils de Nicolas et de Catherine Gournets, à 24 ans, avec Marie Catherine COÜILLON, ROBERGE, veuf de Marguerite DELAMORGNY. 22 ans, fille de feu Nicolas et de Marie DELACOURT. 1.b3.5. Marie TAMPLEU, née et baptisée le 24 no- 1b.3.2a.2. Marie Madeleine TAMPLEU, mariée à An- vembre 1703 à Letteguives (parrain : Charles BOUL- dré MARI. LANGER, fils de feu Romain ; marraine : Marie CAU- CHOIS, fille d’Étienne, de Mesnil Raoult). Elle est la 1b.3.2a.3. Louis TAMPLEU, laboureur, né vers 1724, mère de Jean, baptisé le 15 décembre 1735 à Lette- mort le 21 frimaire an III à Boissay, à 70 ans, déclaré guives, ayant dans les plus vives douleurs toujours par ses fils Louis François TAMPLEU, 38 ans, et Jean persisté à dire qu’il était des œuvres de Jean EDELIN- Baptiste, 30 ans, tous deux laboureurs à Croix (sic), NE, et pour la subsistance duquel ledit Jean EDELIN- et Jean Georges TAMPLEU, 28 ans, de Boissay. Marié NE a déclaré se charger. en premières noces à Marie Anne BÉNARD, avant 1757, morte le 30 et inhumée le 31 mai 1762 à Au- 1.b3.6. Marie dite Marthe TAMPLEU, née et baptisée zouville sur Ry. Marié en secondes noces le 7 juin le 18 décembre 1704 à Letteguives (parrain : Pierre 1763 à Boissay à Marie Madeleine GOSSELIN, fille de DROUVE, fils de Nicolas ; marraine : Marthe LAM- Michel et Anne FLAMBARD, veuve de Pierre CAU- BERT, fille de Robert, d’Auzouville). Elle épouse le 8 CHOIS, morte le 26 et inhumée le 27 septembre 1784 août 1730 à Letteguives Charles VALLIER, 29 ans, à Boissay, âgée de 59 ans. fils de feu Nicolas et de Catherine VANELLE, de Neuilly en Champagne, diocèse de Troyes. Enfants de Charles TAMPLEU et de Marie ROUSSELIN 1.b3.7. Anne TAMPLEU, baptisée le 15 octobre 1707 à Auzouville sur Ry (parrain Michel LEROUX ; mar- 1b.3.2b.4 TAMPLEU Marie, mariée à Georges BO- raine : Anne GAILLARD). Elle épouse le 15 février TAIS, laboureur, d’où Marie Élisabeth BOTAIS, née le 1735 à Letteguives Pierre AUBER, fils de Pierre et de 16 février 1751 à Perriers suivant acte d’émancipa- Anne ELIE, de Fresnes le Plan. tion du 29 avril 1768 (4BP5100, AD76) ; ont com- paru ses oncles maternels : Charles, Louis, François, 1.b3.8. Louys Charles Léonor TAMPLEU, né le 25 et Jean et Georges TAMPLEU et André MARI. baptisé le 27 octobre 1709 à Letteguives (parrain Louis François LE CARPENTIER, seigneur d’Auzou- 1b.3.2b.5 Geneviève TAMPLEU, née vers 1733, morte ville, conseiller du roy [illisible] ordinaire en sa cour le 20 et inhumée le 21 avril 1768 à Auzouville sur des comptes et finances ; marraine : damoiselle Anne Ry, âgée de 35 ans, en présence de ses frères François Louise NICOLE, fille de Me François NICOLE, conseil- et Jean TAMPLEU, de Perriers. Elle épouse Jean Bap- ler du roi, payeur des amendes [illisible] du parle- tiste LEFEBVRE, fondeur, inhumé le 3 novembre ment). Décédé le 7 et inhumé le 8 octobre 1729 à 1776 à Auzouville sur Ry, à 54 ans. Le 22 novembre Letteguives, âgé de 20 ans. 1776 (53BP21, AD76) a été établi un acte de tutelle des quatre enfants encore mineurs. Ont comparu, du côté paternel, les oncles des mineurs : François et Génération IV Georges TAMPLEU, Guillaume LUCE, Georges BOT- TAIS cousin germain, Louis TAMPLEU, laboureur de N° 95 – JUIL. / AOÛT / SEPT. 2005 page 14
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