SAME GOES BACK TO SCHOOL - G. Jacquemod, J.O. Piednoir
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PACA SAME GOES BACK TO SCHOOL G. Jacquemod, J.O. Piednoir Pôle CNFM PACA Polytech’Nice-Sophia, 1645 Route des Lucioles, 06410 Biot Cadence, 1080 Route des Dolines, 06560 Valbonne Introduction Cette initiative, réalisée dans le cadre de l’association SAME [1], est le fruit de plusieurs constatations. En effet, la région PACA est un pôle de compétitivité dans le domaine des solutions communicantes sécurisées, où la microélectronique est au cœur de ces solutions. Toutefois, on ne construit pas un pôle d’excellence de classe mondiale sans un fort support local de la population. Or contrairement à d’autres régions comme la Silicon Valley, la Côte d’Azur n’a pas une culture de haute technologie. La majorité des ingénieurs recrutés dans les entreprises de SAME vient d’autres régions ou d’autres pays. Il est donc urgent d’agir à la source et de motiver nos enfants, les lycéens, à devenir ingénieurs. D’une manière plus générale, les jeunes délaissent les filières universitaires scientifiques réputés difficiles. Fort de ce constat, un kit de promotion (présentation des métiers de l’ingénieur en général, et de micro-électroniciens en particulier) a été développé, en 2007, par deux étudiants du département d’électronique de Polytech’Nice-Sophia, dans le cadre de leur stage ouvrier, supervisés par des ingénieurs de SAME et un professeur de l’école. Ce kit veut casser certaines images du métier d’ingénieur qui reste souvent méconnu. Les jeunes imaginent un personnage austère en blouse blanche au fond d’un laboratoire. Les études, en particulier les classes préparatoires aux grandes écoles, font peur. Présentation du kit La présentation, sous forme d’un fichier « PowerPoint » (cf. Figure 1), dure environ une heure. Elle est en principe réalisée conjointement par un enseignant et un ingénieur de Sophia, qui vont démystifier le métier d’ingénieur et en montrer les différentes facettes, ainsi que les différentes voies possibles pour y accéder. Figure 1 : Kit « Same goes back to school » P35
PACA Cette présentation est relativement interactive et essaie au maximum de faire réagir les lycéens. Elle débute par les différents rôles que peut être amené à tenir un ingénieur au cours de sa carrière et les différents domaines techniques couverts (cf. Figure 2). Nous montrons, en effet, que le travail d’un ingénieur ne se limite pas au seul domaine scientifique, et que surtout il peut être en constante évolution, à l’instar de son salaire ! Aucune question n’est taboue. Figure 2 : Rôles et métiers de l’ingénieur Lorsque les lycéens ont épuisé leur premier stock de questions, nous poursuivons par la présentation plus spécifique du métier d’ingénieur en microélectronique. Des wafers, des puces nues, des puces en boitier, et surtout des iPods ouverts circulent dans la classe afin de montrer comment l’électronique a envahi notre quotidien (cf. Figure 3). Il est important de montré que l’Europe reste un pôle mondial important, notamment dans le domaine de la conception. Généralement, les lycéens ne connaissent pas le dispositif des pôles de compétitivité, mis en place en France ! Nous leur donnons alors une brève description du concept, en présentant les industriels locaux. Figure 3 : Les applications quotidiennes de l’électronique et les pôles mondiaux P35
PACA Pour présenter l’évolution constante et rapide de l’industrie de la microélectronique, un voyage au cœur de l’iPod (cf. Figure 4), objet familier pour eux, est proposé aux lycéens. Nous montrons comment à partir du studio d’enregistrement d’un groupe de rock, rap ou autre R&B, plusieurs équipes d’ingénieurs (son, acoustique, informatique, télécommunication, physique, électronique) ont permis à un utilisateur de télécharger « légalement » son morceau de musique préféré, afin de l’écouter sur son iPod. Nous traduisons ensuite l’évolution de la technologie microélectronique à travers les versions de l’iPod, comme le montre la figure 5. Figure 4 : Voyage au cœur de l’IPod Figure 5 : Evolution de l’IPod – Les différentes générations ! Toute cette miniaturisation est rendue possible grâce au transistor qui est à la base des circuits intégrés. Une puce électronique intègre des millions de transistors et peut ainsi réaliser un certain nombre de fonctions électroniques plus ou moins complexes. Si on appliquait le couple (miniaturisation, performance) à l’automobile, une voiture aurait aujourd’hui une taille de 3 cm et une vitesse de pointe de 3000 km/h ! Comparé aux pyramides qui comptent chacune environ 2,3 millions de pierres, un circuit intégré contient plus de 100 millions de transistors. Pour réaliser un circuit intégré moderne, il faut une équipe de plusieurs dizaines, voire centaines d’ingénieurs. A la différence des milliers d’esclaves qui ont construit les pyramides, les ingénieurs reçoivent en échange de leur travail un salaire plus que convenable. Pour atteindre une telle densité d’intégration, la taille des transistors n’a fait que diminuer au cours des années, division par 1,4 tous les 18 mois. Cette taille est aujourd’hui inférieure à celle d’un virus (cf. Figure 6). P35
PACA Figure 6 : Comparaison de la taille d’un transistor et de la complexité d’un circuit intégré Pour simplifier, nous montrons comment un transistor peut fonctionner comme un interrupteur commandé et constituer ainsi la base de l’électronique numérique (cf. Figure 7). Afin d’être plus explicite sans rebuter les lycéeens, deux vidéos (cf. Figure 8) sont également présentées : il s’agit d’un extrait de l’émission « C’est pas sorcier » [2] et d’un DVD réalisé par EdaCentrum sur les outils de l’EDA et la problématique des interconnexions [3]. Figure 7 : Le transistor base de l’électronique numérique Figure 8 : Extrait de vidéos présentées aux lycéens P35
PACA Pour terminer cet exposé, nous présentons aux lycéens les différentes possibilités offertes aux étudiants pour obtenir un diplôme d’ingénieur ou de master : classes préparatoires aux grandes écoles, classes préparatoires intégrées, universités et IUT (cf. Figure 9). Les lycéens sont généralement très demandeurs d’informations, notamment sur les cycles intégrés ou semi-intégrés comme pour le réseau Polytech, qu’ils ne connaissent que très peu. Les modalités d’entrée, de passage en année supérieure et de volume de travail reviennent souvent ! Les spécificités d’une formation par rapport à l’autre, notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales, ainsi que des langues étrangères sont également abordées lors de la discussion finale. Figure 9 : Les différentes formations pour obtenir un diplôme d’ingénieur ou de master L’ouverture à l’international, la possibilité d’effectuer une partie de leur cursus à l’étranger, sont des points qui intéressent fortement les jeunes. Il faut reconnaître que nous devons également les rassurer sur la difficulté « supposée » de nos filières. Auditoire Le public visé concerne les lycéens de première ou terminal S, ainsi que STI. Durant l’année 2007-2008, plusieurs présentations ont été réalisées dans des lycées des Alpes Maritimes, généralement par un couple ingénieur-enseignant (cf. Figure 10). La présentation est effectuée aux élèves de terminal lors du premier trimestre, avant que leur choix pour leur première année universitaire soit arrêté. A la fin de la présentation, nous remettons aux lycéens un questionnaire sur la présentation elle-même, sur leur vision du métier d’ingénieur et leur intérêt pour les domaines scientifiques. Les premiers retours sont encourageants, puisqu’une proportion importante de lycéens indique que cette présentation a changé leur vision du métier d’ingénieur : - tous l’ont trouvé intéressante et trop courte, - beaucoup demandent des renseignements sur les écoles à « prépa intégrées ». Un quiz, permettant de gagner un iPod, est également laissé en fin de présentation. Un gagnant est tiré au sort chaque année (deuxième fois en octobre 2008), et son prix lui est remis lors de la cérémonie de clôture du forum SAME. P35
PACA Conclusion C’est une opération à long terme. L’impact sur la culture de la Côte d’Azur et sur la proportion d’azuréens dans les écoles d’ingénieurs se mesure sur le long terme. Il faudrait ensuite étendre cette initiative à d’autres régions dans le cadre de l’économie de la connaissance. Tous les documents peuvent être remis gratuitement à tous les collègues du réseau CNFM. Nous attendons simplement qu’ils nous transmettent toutes modifications effectuées, ainsi qu’une synthèse de leurs utilisations, présentations devant des lycéens. Cette initiative est un ballon d’essai. SAME n’a pas les moyens financiers et humains de toucher tous les lycées et tous les lycéens. Le but est de travailler avec d’autres associations qui relaieront notre initiative dans leurs domaines techniques ou géographiques. Nous pouvons organiser des séances de formation des « formateurs ». A terme, nous voulons aussi toucher les classes de 3ième en couplant, par exemple, la présentation avec le stage collège (Bain en entreprise). Nous aimerions aussi produire un film reprenant les grands thèmes de la présentation avec un focus sur le bassin d’emploi régional. Cette initiative sera une « succes story » lorsque nous verrons arriver une cohorte d’étudiants dans nos écoles d’ingénieurs, ayant été convaincus en partie par cette présentation. Nous pouvons, d’ores et déjà, signaler que cette initiative a été primée au niveau européen par le deuxième prix (cf. Figure 11), dans la catégorie « Investment in Education », sponsorisée par la revue « Electronics KTN ». Figure 10 : Présentation dans un lycée Figure 11 : Second prix (finaliste) européen REFERENCES [1] http://www.same-conference.org [2] http://programmes.france3.fr/c-est-pas-sorcier [3] http://ww.edacentrum.de P35
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