SAUR : Décès d'un agent enseveli suite à une fuite d'eau
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SAUR : Décès d’un agent enseveli suite à une fuite d’eau : Du 13 au 19 mai, 6 accidents mortels de travail et 10 graves. De plus, 2 suicides sont à déplorer dans les rangs de la police. Source : 157 alertes Google sur adresse mail et « Accident du travail : silence des ouvriers meurent », page twitter de Mathieu Lépine (@DuAccident). Une actu judicieuse pour cette revue ? 06 61 35 24 19 L’actualité de la semaine : CHAILLY EN ARMANCON : Dans la nuit de mercredi à jeudi, un employé de la société d’aménagement urbain et rural (Saur) est décédé au CHU de Dijon, après avoir été blessé lors d’une intervention sur une canalisation d’eau dans la commune. La couleur rouge des pompiers : VAL DE MARNE : Alors qu'ils partaient en intervention, trois pompiers ont été grièvement blessés dans un accident de la circulation sur la N19, à Villecresnes (Val-de-Marne). Les marches du palais : VEOLIA-SUEZ : Les deux géants français de l'eau et des déchets Veolia et Suez doivent enfin sceller vendredi l'accord qui verra le premier mettre la main sur une bonne part du second, réduit pour l'essentiel à ses activités françaises. Les couleurs de l’égout : SANS PAPIER : À quelques jours d’intervalle, deux travailleurs sans-papiers maliens vivant à Montreuil ont été victimes, en avril, de graves accidents du travail. Bary Keita, 27 ans, a succombé à ses blessures. Birima Konaté, 47 ans, lui, a été gravement blessé et est aujourd’hui en convalescence. Dans les deux cas, leurs employeurs ont tenté de dissimuler la gravité des faits. Leurs familles réclament de connaître la vérité sur ces accidents. COVID 19 : Covid et accident de laboratoire : des scientifiques remettent une pièce d2ns la machine Un texte, publié jeudi dans la prestigieuse revue « Science », demande à creuser sérieusement l’hypothèse d’un incident à Wuhan comme origine de la pandémie 1
: Article de L’indépendant : Un policier âgé d'une quarantaine d'années s'est donné la mort ce dimanche matin, à quelques kilomètres de Strasbourg (Bas-Rhin). Selon les informations du Parisien, le policier, affecté à la brigade spécialisée de terrain (BST), s’est donné la mort ce dimanche avec son arme de service, à son domicile. Article d’Actu Pénit.com : Un policier affecté au commissariat d’Amiens, en arrêt maladie depuis plusieurs semaines a été retrouvé mort. Il a mis fin à ses jours en utilisant son arme de service selon le journal Courrier Picard. Ce drame intervient le lendemain du suicide d’un policer de Strasbourg. AMT 127 AGT 195 AMEC 005 AGEC 008 ST: 14 COVID-19 01 AMT : accident mortel de travail. AGT : accident grave de travail. AMEC : accident mortel en espace confiné ou à proximité. AGEC : accident grave en espace confiné ou à proximité. ST : suicide au travail- Le 14 mai : Article de Vosges matin : Alors qu’il était occupé à effectuer des travaux sur un toit, un homme d’environ 40 ans est tombé sur la chaussée à l’angle de la rue d’Alsace et de la rue Chanzy. Dans sa chute, le quadragénaire a essayé de se rattraper aux fils électriques qui traversent la rue. Alertés, les pompiers de Capavenir-Vosges et le SMUR (service mobile d‘urgence et de réanimation) d’Épinal se sont chargés de prendre en charge le blessé pendant que la gendarmerie faisait la circulation. À leur arrivée, l’homme était conscient. Vers 10 h 20, le blessé a été héliporté par le SMUR vers l’hôpital de Nancy. Le 15 mai : Article de France 3 : accident mortel de travail : C'est sur la commune d'Oyeu en Isère à 9h57 samedi 15 mai qu'un agriculteur de 50 ans a été déclaré décédé par les sapeur-pompiers. L'homme conduisait son tracteur, quand pour une raison encore inconnue, il a perdu le contrôle de son véhicule qui est parti en tonneaux dans une pente très raide. Selon les pompiers de l'Isère, l'agriculteur a été éjecté de son tracteur avec son chien avant de se faire écraser par le véhicule quelques mètres plus loin. Les secours ont tenté sans succès de réanimer l'homme et son animal à leur arrivée sur les lieux. Article de France 3 : Accident mortel de travail : Un directeur de plongé a disparu au moment de la mise à l'eau à Cavalaire sur le secteur de l'épave du Togo. La palanquée présente à bord a immédiatement lancé les recherches, pour l'instant sans succès. Le plongeur aurait heurté la coque du bateau lors de la mise à l'eau, il aurait alors coulé. Le reste de l'équipage a tenté de le retrouver mais pour l'instant sans succès. Sa femme, présente à bord, a été transportée en état de choc au pôle santé de Gassin. Le directeur de plongé est l'encadrant d'une palanquée (groupe de plongeurs), il dispose d'un niveau 4 et pour ce genre de plongée à 60 mètres les plongeurs doivent disposer d'un niveau 3. Article d’Actu pénit.com : Un équipage de police était intervenu aux alentours de minuit pour des tapages nocturnes et des tirs de feux d’artifice, boulevard des Provinces à Rives de gier. Arrivées sur place, les forces de l’ordre allaient être prises à partie par un groupe d’individus. Les policiers seront alors la cible de jets de projectiles, l’un des fonctionnaires recevra une bouteille en verre en pleine tête. Alors que l’opération semblait s’être déroulée normalement, l’état de santé de l’agent s’est dégradé dans la journée. «Il a été transféré au CHU de Saint-Etienne, où des examens complémentaires montrent qu’il a une plaie au niveau de la tempe qui nécessite une intervention en urgence, à cause d’un hématome qui s’est formé, expliquait Cédric Esson, le directeur départemental de la sécurité publique de la Loire. Le 16 mai : Article d’Actu Val de Marne (3) : une ambulance de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et un poids-lourd transportant du fioul sur la N19 à Villecresnes) sont entrés en collision. (Voir la couleur rouge des pompiers) Article de France bleu : accident mortel de travail : Un homme de 58 ans est mort dans son tractopelle dimanche 16 mai, sur la commune de Puylaroque, dans le Tarn-et-Garonne. Il s'est retrouvé piégé dans la cabine, alors que l'engin de chantier s'était renversé. Les secours, appelés en fin de matinée, n'ont pu que constater le décès de la victime, en arrêt cardio-respiratoire. 2
Le 17 mai : Article du Parisien : Nanterre, dans l’enceinte de la société Eqiom, dont les centrales à béton dominent la rue Lavoisier, à deux pas de la Seine. Un employé de cette société spécialisée dans la fabrication et la livraison de béton a été victime d’une chute spectaculaire. Selon les premiers éléments, l’homme de 58 ans venait de pénétrer dans un malaxeur à béton qu’il était chargé de curer et de nettoyer. Une mission manifestement pas connue de tous. Ne l’ayant pas vu s’engouffrer à l’intérieur, un de ses jeunes collègues, âgé de 26 ans, a en effet activé le malaxeur, provoquant la chute du malheureux. Éjecté de la machine, l’homme est tombé d’une hauteur de 4 mètres avant d’atterrir, inanimé, face contre terre. Rapidement prise en charge par les secours, la victime, qui souffrait d’intenses douleurs au dos et au niveau du cou, a été transportée, dans un état critique, à l’hôpital Beaujon de Clichy. Le 18 mai : Article des Dernières Nouvelles d’Alsace : Sur un chantier en cours rue des Vignes à Wissembourg (près de la place de la Foire). La victime, un Hattenois de 21 ans, a eu le bras coincé dans le godet d’un engin. Blessé, il a été transporté par les pompiers au centre hospitalier intercommunal de la Lauter de Wissembourg. Article du Progrès : dans la commune de Sainte-Sigolène. Un ouvrier de la société Goudard plastique, entreprise de moulages par injection de pièces industrielles en matière plastique située sur la zone des « Taillas », s’est fait écraser la main par un tampon qui permet de réaliser une inscription sur une pièce de plastique. Une erreur d’inattention pourrait être la cause de la blessure de l’ouvrier, qui présentait une importante plaie sur la main gauche. La victime a été conduite par les pompiers à l’hôpital de Firminy. Article d’Actu Oise : Un sérieux accident s’est produit sur la commune de Chamant, dans l’Oise. Deux camions se sont percutés alors qu’ils roulaient sur la D932A. Les sapeurs-pompiers de Senlis, Pont-Sainte-Maxence et Creil sont rapidement intervenus sur place. L’un des chauffeurs poids lourd était bloqué dans l’habitacle de son véhicule. Il a dû être désincarcéré pour être pris en charge par les secours. Il a ensuite été emmené vers l’hôpital, blessé. Heureusement, « ses jours ne sont pas en danger », communique le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis). Le 19 mai : Article de la dépêche : Un homme de 39 ans qui travaillait sur un chantier dans le quartier de la Cépière, à Toulouse, a reçu un coup de godet de tractopelle en pleine tête ce mardi en fin de matinée. Il a été transporté vers le centre hospitalier de Purpan. Article de Actu76 : Le responsable d’un atelier de transports à Yerville, près d’Yvetot (Seine-Maritime) est tombé d’une échelle alors qu’il procédait à la rénovation d’un flexible sur une remorque, mercredi 19 mai 2021. L’homme, âgé de 37 ans, a chuté de trois mètres, sur le dos. Selon une source judiciaire, la raison de la chute serait liée à une échelle en mauvais état, de laquelle l’homme aurait glissé. Il a été transporté au CHU de Rouen et souffrirait d’un tassement de vertèbres. Article de France Bleu : Accident mortel de travail : Ce mercredi, un skieur et un guide ont été emportés par des avalanches dans le secteur de l’Aiguille du Midi dans le massif du Mont-Blanc (Haute-Savoie). Âgées de 23 ans et 61 ans, les victimes sont décédées annonce ce soir le Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne de Chamonix. Article de La Voix du Nord : Accident mortel du travail : Un salarié qui devait monter un adoucisseur d’eau chez des particuliers à Saint-Amand, près de Pas-en-Artois, a été découvert inanimé, ce mercredi vers 16 heures. L’homme, âgé de 33 ans seulement et originaire de Lallaing (Douaisis), n’a pu être ranimé malgré les efforts des pompiers et du SAMU. Les secours ont notamment massé la victime de très longues minutes, en vain. Le 20 mai : Article du progrès : Dans la commune de Retournac mercredi, Alors qu’il travaillait à la création d’un caveau dans le cimetière de la commune, au niveau de la rue Neuve, un ouvrier d’une vingtaine d’années s’est blessé avec une tronçonneuse thermique à disque diamant. La lame de l’engin a ricoché sur une pierre et a entaillé la jambe du jeune homme. La victime, qui souffrait d’une plaie finalement moins profonde que ce qui était redouté par les secouristes, a été prise en charge par les pompiers et transportée au centre hospitalier Émile-Roux du Puy-en-Velay. Article du Bien Public : accident mortel de travail : un employé de la société d’aménagement urbain et rural (Saur) est décédé au CHU de Dijon, après avoir été blessé lors d’une intervention sur une canalisation d’eau dans la commune de Chailly-sur-Armançon (Voir L’actualité de la semaine) 3
L’actualité de la semaine Chailley-sur-Armançon : Décès d’un employé de la Saur enseveli lors de travaux : un témoin raconte Dans la nuit de mercredi à jeudi, un employé de la société d’aménagement urbain et rural (Saur) est décédé au CHU de Dijon, après avoir été blessé lors d’une intervention sur une canalisation d’eau dans la commune de Chailly-sur-Armançon. Le premier adjoint au maire revient sur ce tragique événement. | Article du Bien public, publié le 20 mai 2021 Un habitant de Pouilly-les-Auxois âgé de 61 ans, employé de la Saur (société d’aménagement urbain et rural), est décédé au centre hospitalier universitaire de Dijon des suites de ses blessures, dans la nuit de mercredi à jeudi. Un terrible dénouement, pour un homme qui ne faisait que son travail, mercredi soir, au hameau de Sausseau, au bord de la D977 bis, sur le territoire de la commune de Chailly-sur- Armançon. Une enquête a été ouverte par les gendarmes Présent tout au long des faits, Franck Nicolleau, premier adjoint au maire de la commune, revient sur une fin d’après-midi et une soirée tragiques qui auraient pu l’être encore davantage. « En fin d’après-midi, le maire a reçu l’appel d’un habitant du hameau de Sausseau pour lui dire qu’il n’y avait plus de pression d’eau. Il n’était pas disponible, je m’y suis donc rendu et j’ai repéré le camion de la société qui installe actuellement la fibre sur le bord de la route », se souvient l’élu. 4
Si les circonstances exactes de l’accident restent à éclaircir et qu’une enquête de gendarmerie a été ouverte pour faire la lumière sur le décès du Pollien, une fuite d’eau aurait été provoquée par les travaux d’installation du très haut débit. « En creusant pour passer les fourreaux, un appareil aurait percé une canalisation », selon l’adjoint. Le maire Bernard Chalon a alors appelé la Saur, qui s’est rendue sur place. Les employés de la société d’aménagement ont transporté une tractopelle pour creuser une tranchée d’une dizaine de mètres afin d’accéder au tuyau qui était percé sur plusieurs mètres. « Il fallait changer une partie du tuyau. Ils ont donc utilisé des manchons et ont ramené un équipement neuf. Deux personnes sont alors entrées dans le trou pour faire la réparation », se souvient Franck Nicolleau. Il est en pleine discussion avec un témoin, quand soudain, « une partie du bord de la route a commencé à se fissurer et à s’écarter d’une dizaine de centimètres. Nous avons crié : ‘‘Attention !’’et les deux travailleurs se sont relevés et collés d’un côté du trou, instinctivement ». « Un véritable mur de glaise », selon les témoins Dans un endroit très argileux, « un véritable mur de glaise » s’est abattu sur les deux hommes, selon les témoins. Si le premier n’a été enseveli qu’à mi-cuisse, le deuxième a pris le poids de la terre sur lui « des pieds à l’abdomen ». « Ses collègues l’ont alors dégagé et ont appelé les pompiers », relate l’élu de Chailly-sur-Armançon. Sur les lieux, sont alors arrivés les soldats du feu, le Samu, la gendarmerie et le maire du village. Transféré au CHU de Dijon, l’employé de la Saur a succombé à ses blessures dans la nuit. Jeudi, en fin de matinée, alors que la réparation avait été terminée par les collègues de la victime, les gendarmes, un officier de police judiciaire, l’inspection du travail, des représentants de la Saur et de la société qui déploie la fibre étaient sur place pour faire un état des lieux de l’accident et reconstituer le cheminement d’un événement dramatique. Le corps de la victime devrait être autopsié ce vendredi. La couleur rouge des pompiers Accident dans le Val-de-Marne : trois pompiers gravement blessés Alors qu'ils partaient en intervention, trois pompiers ont été grièvement blessés dans un accident de la circulation sur la N19, à Villecresnes (Val-de-Marne). Article d’Actu Val de Marne, publié le 16 mai 2021 5
Samedi 14 mai 2021, vers 10h30, une ambulance de la brigade des sapeurs- pompiers de Paris et un poids-lourd transportant du fioul sur la N19 à Villecresnes (Val-de-Marne) sont entrés en collision. Trois pompiers qui partaient en intervention ont été gravement blessés mais sans pronostic vital engagé. Deux d’entre eux ont été héliportés. Le chauffeur du poids lourd, qui transportait du fioul, a été légèrement blessé. Les marches du palais Veolia et Suez doivent enfin formaliser leur traité de paix Article de Bourse Direct, publié le 14 mai 2021 Le futur Suez, amputé d'une partie de ses activités à l'international qui passeront chez Veolia, fera moins de la moitié de sa taille actuelle Les deux géants français de l'eau et des déchets Veolia et Suez doivent enfin sceller vendredi l'accord qui verra le premier mettre la main sur une bonne part du second, réduit pour l'essentiel à ses activités françaises. Après des mois de bataille financière, politique et médiatique, le traité final doit sauf surprise être approuvé par les conseils d'administration des deux groupes. Suez a longtemps ferraillé pour contrarier l'offensive de Veolia, jusqu'à ce que les deux groupes signent un armistice le 11 avril dans un hôtel parisien, après des négociations éclair sous les auspices de l'ancien patron historique de Suez, Gérard Mestrallet. Ils se sont donné jusqu'à ce vendredi pour formaliser leur accord. Celui-ci prévoit l'acquisition par Veolia d'une large partie des activités de Suez à l'international --Etats-Unis, Amérique latine, Moyen-Orient, Espagne, Australie Royaume-Uni. Il deviendra ainsi un "champion mondial de la transformation écologique" pesant environ 37 milliards 6
d'euros de chiffre d'affaires (contre 26 milliards en 2020), avec quelque 230.000 salariés. Le groupe aura 5% de part du marché mondial dans ses secteurs d'activité, selon son PDG Antoine Frérot. L'ancien patron de Suez Gerard Mestrallet à Paris, le 9 novembre 2018 Son rival a sauvé sa peau mais en sortira très diminué: le "nouveau Suez" fera moins de la moitié du groupe actuel, avec un chiffre d'affaires "de l'ordre de 7 milliards d'euros" contre 17,2 milliards en 2020. Il doit garder, outre la France, des actifs en Italie, au Maroc, en Inde et en Chine. La guerre avait commencé fin août, quand Veolia a proposé de racheter les 29,9% détenus par Engie dans Suez. Au grand dam de ce dernier qui n'a toutefois pas réussi à empêcher la vente, conclue dès octobre, et se trouvait à la merci d'une OPA ayant de fortes chances de réussir. OPA au 3e trimestre Concrètement, Veolia propose désormais une OPA sur l'ensemble de Suez au prix de 20,50 euros par action (dividende de 65 centimes compris), valorisant sa cible à quelque 13 milliards d'euros. Il va ensuite céder assez d'actifs pour maintenir un "nouveau Suez" indépendant, largement concentré sur l'eau municipale et la France, et devant être repris par de nouveaux actionnaires. L'accord prévoit notamment quatre ans de maintien de l'emploi et des acquis sociaux dans le nouveau Suez. 7
Le PDG de Veolia Antoine Frérot, lors d'une assemblée générale du groupe à Paris, le 18 avril Les actions judiciaires en cours, suspendues lors du cessez-le-feu en avril, doivent cesser, avec l'engagement de ne pas lancer de nouvelles procédures. Veolia espère cet été l'aval des autorités de la concurrence, pour voir aboutir son OPA au troisième trimestre, avec cession simultanée des actifs du "nouveau Suez". Les candidats à l'achat du "nouveau Suez" ont présenté mardi leur offre, "engageante et chiffrée": les fonds français Meridiam et américain GIP doivent reprendre 40% chacun, et la Caisse des dépôts les 20% restant. Ils sont censés s'engager pour au moins dix ans, mais la direction de Suez vise dans un deuxième temps 10% de salariés actionnaires. Selon Suez, leur offre inclut des éléments sur le prix d'achat et le financement. Ce prix n'a pas été dévoilé, mais devait être "en cohérence" avec le montant proposé par Veolia pour l'ensemble de Suez. Les couleurs de l’égout "Le plus dur, c’est de ne pas savoir" : les familles de sans-papiers démunies face aux accidents du travail dans le bâtiment 8
Article d’Info Migrants, publié le 20 mai 2021 À quelques jours d’intervalle, deux travailleurs sans-papiers maliens vivant à Montreuil ont été victimes, en avril, de graves accidents du travail. Bary Keita, 27 ans, a succombé à ses blessures. Birima Konaté, 47 ans, lui, a été gravement blessé et est aujourd’hui en convalescence. Dans les deux cas, leurs employeurs ont tenté de dissimuler la gravité des faits. Leurs familles réclament de connaître la vérité sur ces accidents. Assis sur le canapé du salon de sa sœur, qui l’accueille le temps de sa convalescence, Birima Konaté grimace de douleur au moindre mouvement. Le dos calé par un gros coussin en velours et les jambes recouvertes d’une couverture rose, ce Malien sans-papiers de 47 ans raconte, en français et en soninké, l’accident qui a failli lui coûter la vie le 22 avril dernier. Ce matin-là, des collaborateurs de l’entrepreneur pour lequel il travaille depuis quelques temps viennent, comme d’habitude, le chercher au pied de son foyer montreuillois, avec quelques autres travailleurs. Dans le chantier où ils les emmènent, Birima Konaté est chargé, avec un autre ouvrier, de cisailler de la ferraille au sol du troisième étage du bâtiment. Mais l’opération fragilise la dalle de béton sur laquelle se trouve le Malien. En fin de journée, un morceau du 9
sol finit par s’effondrer et Birima Konaté chute de trois étages. Il tombe en position assise au rez-de-chaussée et perd à moitié connaissance. À partir de ce moment-là, le travailleur assure ne plus se souvenir du déroulé des événements. "Je me rappelle juste que des ouvriers m'ont aidé à marcher quelques mètres jusqu’à la voiture et qu’un collaborateur de mon employeur m'a conduit jusqu’au foyer", raconte-t-il. Personne ne prévient les secours. "La voiture l’a déposé sur la route" Le jour de l’accident, comme tous les jours, une dizaine de personnes se trouvent sur le trottoir, devant le foyer de Montreuil (région parisienne) où vit Birima Konaté. Des résidents discutent sur des chaises en plastique à côté des petites échoppes où l’on vend des fruits, des cigarettes et des arachides. Malé Doucouré, un résident du foyer, était parmi eux et se souvient du moment où Birima a été ramené après l'accident. Rencontré au début du mois de mai, devant le foyer, il raconte ce à quoi il a assisté le 22 avril : "La voiture l’a déposé juste là devant, sur la route. Birima était assis à l’arrière. Quand il est arrivé, il n’avait pas l’air bien du tout. On lui a demandé ce qu’il avait. Il n’a pas parlé mais il nous a fait signe qu’il avait mal au dos, donc on a apporté une chaise pour l’asseoir." Selon lui, le conducteur de la voiture a à peine attendu que la portière de Birima soit refermée pour repartir en trombe. Ce n’est qu’à ce moment-là que les secours sont appelés par des résidents du foyer. Le Samu arrive en premier, suivi des pompiers puis des policiers. Birima Konaté est emmené en urgence à l’hôpital Beaujon, à Clichy. Le Malien souffre d’une grave fracture de la deuxième vertèbre lombaire. Il est opéré le lendemain de son arrivée à l’hôpital et échappe de peu à une paralysie des membres inférieurs. Quelques jours plus tôt, un autre travailleur malien, lui aussi sans-papiers, avait déjà été victime d’un dramatique accident du travail. Le 17 avril, Bary Keita, 27 ans, a fait une chute alors qu’il travaillait sur un chantier de Pantin, en Seine-Saint-Denis. Tombé dans le coma après le choc, le jeune homme est envoyé, lui aussi, à l’hôpital Beaujon, à Clichy, où il est immédiatement opéré. 10
"Le lendemain matin, à 7 heures, on m’a appelé pour me dire que sa situation s’était dégradée dans la nuit et, à 9 heures, on m’a dit que son cerveau était mort et qu’il ne se réveillerait plus", raconte Boubou Konaté, cousin du jeune Bary et son plus proche parent en France (il s'agit d'une famille différente de celle de Birima Konaté), rencontré plusieurs jours après l’accident, dans le centre de Montreuil. Sous-traitants en chaîne "Les conditions d’exploitation [des sans-papiers] sont absolument déplorables", dénonce Gaël, un soutien du collectif des sans-papiers de Montreuil qui ne souhaite pas que son nom de famille soit publié. "Bary Keita ne portait pas de casque […] Les patrons profitent de la situation administrative des sans-papiers. Ces derniers n'ont pas le choix d'accepter des emplois en se montrant peu regardants sur les conditions de travail." Patrick Dupuits, membre du syndicat Solidaires, chargé de la défense devant les prud’hommes, connaît bien les fragilités des travailleurs sans-papiers et les risques d’accidents du travail qu’ils encourent. Pour lui, c’est principalement le système de la sous-traitance qui fait courir des dangers aux sans-papiers et complique leur régularisation par le travail. "Quand il y a des appels d'offres, les grosses boîtes répondent. Elles prennent leur commission et font appel à un sous-traitant qui peut, à son tour, appeler un sous-traitant en se prenant une commission. À chaque fois, la masse de budget alloué pour le chantier diminue. Donc, à la fin, le dernier sous-traitant prend des sans-papiers. C’est un cercle vicieux", explique cet ancien éducateur spécialisé, dans les locaux de la bourse du travail de Montreuil. Et sans contrat de travail en règle, impossible pour les étrangers d'obtenir un titre de séjour en France. Déclaration à la CPAM En théorie, lorsqu’un accident du travail se produit, c’est à l’employeur de le déclarer auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). L’inspection du travail peut alors avoir directement connaissance des accidents grâce à une base de données commune à la CPAM. Mais, dans le cas des sans-papiers, les patrons se montrent particulièrement réticents à déclarer un accident. "Il y a certainement de la sous déclaration, affirme une inspectrice du travail d’Ile-de-France qui a souhaité rester anonyme. Déclarer l’accident du travail d’une personne que vous avez embauchée illégalement, c’est attirer l’attention. Mais pour nous, sans-papiers ou non, c’est quelqu’un qui travaillait, on ne regarde pas la situation administrative." Selon la gravité des faits, la déclaration d’un accident peut donner lieu à une enquête. "Nous pouvons être saisis par les services de police mais aussi par le procureur. Nous réalisons une enquête de terrain, si possible, nous entendons aussi les différents protagonistes, des témoins 11
[…] S’il y a eu des infractions au Code du travail, on peut les relever et on les transmet au procureur qui aura la main pour poursuivre l’employeur", précise l’inspectrice. Les employeurs reconnus coupables peuvent être condamnés à payer de fortes amendes et même à des peines de prison en cas d’accident grave. "Chute de 5 mètres" Une enquête a été ouverte par la police de Pantin et par l’inspection du travail concernant la mort de Bary Keita. Le patron du jeune Malien a été entendu par les policiers. Mais, quand ils lui ont rapporté son témoignage, son cousin Boubou Konaté a eu l’impression que l’employeur avait minimisé l’accident. "Il a dit à la police que Bary était tombé d’une sorte d’échafaudage sur roues, d’environ 1m50 de haut. Ils m’ont montré la photo et ça me semble impossible", conteste-t-il. Le compte-rendu opératoire de l’hôpital Beaujon, qu’InfoMigrants a pu consulter, donne une version bien plus grave des faits. Bary Keita a subi une fracture du crâne avec enfoncement frontal et une fracture de la première vertèbre cervicale. Le résumé clinique du chirurgien qui l’a opéré évoque une "chute de 5 mètres". Le patron de Birima Konaté a, lui aussi, été entendu par la police. Mais, interrogé par la famille du travailleur malien, il se défend de toute responsabilité dans l’accident et n’hésite pas à proposer à Birima Konaté et sa famille "un arrangement " contre son silence. "Moi aussi, j’ai failli mourir" Mais sa famille - comme celle de Bary Keita - n’entend pas se taire. Tous ont besoin de connaître les circonstances exactes dans lesquelles leurs proches ont été gravement accidentés. Boubou Konaté l’affirme, "le plus dur c’est de ne pas savoir comment ça s’est passé". Surtout pour lui qui travaille aussi dans le bâtiment. Il voudrait pouvoir se rendre sur le chantier où a eu lieu l’accident de Bary, à Pantin, mais la police refuse de lui indiquer où il se trouve. Le 1er mai, Boubou Konaté a pris part à la cérémonie d’hommage organisée pour son cousin devant la mairie de Montreuil. Dans l’assistance réunie devant un portrait du jeune défunt et une banderole "Bary Keita, sans-papiers mort au travail", il y avait aussi Semba, le meilleur 12
ami du Malien décédé. Ce grand gaillard a été bouleversé par la mort de son ami et veut, lui aussi, savoir ce qu’il s’est passé. "C’est surtout en fin d’après-midi qu’il me manque. C’était toujours à ce moment-là qu’on se posait ensemble pour discuter en rentrant du travail", confie- t-il. Le 17 mai, le corps de Bary a été rendu à ses proches et une prière collective a été organisée à la mosquée de Montreuil pour lui rendre un dernier hommage. Quelques jours plus tard, Boubou Konaté est parti au Mali pour rapporter le corps de son cousin à ses proches. Il veut aussi continuer à raconter l’histoire de Bary "pour les autres sans-papiers". Il y a quelques semaines, dans un foyer de travailleurs, à Romainville, un homme l’a entendu par hasard raconter l’accident de son cousin. "Il s’est mis à pleurer", se souvient Boubou. "Je lui ai demandé pourquoi il pleurait. Il m’a répondu : ‘Il m’est arrivé exactement la même chose et, moi aussi, j’ai failli mourir.’" Covid et accident de laboratoire : des scientifiques remettent une pièce dans la machine Article de Libération, publié le 14 mai 2021 Un texte, publié jeudi dans la prestigieuse revue « Science », demande à creuser sérieusement l’hypothèse d’un incident à Wuhan comme origine de la pandémie. Devant l’Institut de virologie de Wuhan, le 3 février, lors d’une visite d’une équipe de l’OMS. (Thomas Peter/REUTERS) 13
La pandémie de coronavirus pourrait avoir été causée par une fuite de laboratoire. Si cette théorie a d’abord trouvé preneur sur les forums complotistes, elle est aujourd’hui très sérieusement étudiée par une partie de la communauté scientifique. Dans une lettre publiée jeudi dans la revue Science, une vingtaine d’éminents scientifiques américains ont appelé à examiner plus sérieusement la piste d’un incident de laboratoire à l’origine de l’apparition du Covid-19 à Wuhan (province du Hubei), en Chine. Pour l’heure, aucun résultat ne vient clairement étayer cette hypothèse, mais les rédacteurs affirment que la théorie de la libération accidentelle d’un laboratoire « reste viable ». Une publication qui a succédé de quelques heures à peine à la divulgation de trois travaux universitaires réalisés ces dernières années à l’Institut de virologie de Wuhan, selon Le Monde. Or, ces écrits rédigés en chinois, qui n’avaient jamais été rendus publics, pourraient remettre en cause les connaissances tenues pour acquises jusqu’à présent sur les travaux menés dans ce laboratoire. Car ce débat n’est pas nouveau, la question se posant déjà en avril 2020. Au mois de novembre suivant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait rendu les conclusions d’une enquête coréalisée avec la Chine sur les origines potentielles du Covid-19. Très attendue, cette étude avait invalidé l’hypothèse d’un accident de laboratoire, lui préférant celle d’une transmission à l’homme par l’intermédiaire d’une chauve-souris. Une partie de la communauté scientifique est cependant restée très sceptique quant à l’invalidation définitive de la première piste. Au moment de la restitution des conclusions, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait lui-même affirmé que le postulat de l’accident était « insuffisamment évalué » dans le rapport et que par conséquent, il était nécessaire «de fournir des ressources supplémentaires pour en établir la véracité ». « Faisceaux d’indices » En France, une partie de la communauté scientifique tente tant bien que mal de se faire entendre sur le sujet. « Cela fait des mois que l’on demande des recherches plus avancées sur l’hypothèse d’un accident de laboratoire », souffle à Libération José Halloy, professeur de physique, biophysique et développement durable. Chercheur à l’université de Paris, il fait partie du groupe des 26 scientifiques français militant depuis novembre pour une enquête approfondie, impartiale et transparente sur les origines du Covid-19. Dans une tribune publiée le 4 mars dernier dans le Monde, ils écrivaient : «Nous souhaitons attirer l’attention sur le fait que la moitié de l’équipe conjointe réunie dans le cadre de ce processus est composée de citoyens chinois, dont l’indépendance scientifique pourrait être limitée.» Imprécisions, contradictions, absences de communication de certains résultats… Les scientifiques déplorent les nombreuses failles de la littérature scientifique chinoise portant sur les origines du virus. A l’inverse, ils estiment qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucune preuve solide invalidant l’hypothèse d’une fuite de laboratoire. « Il n’y a aucune raison de 14
favoriser une hypothèse plutôt qu’une autre tant qu’on n’a pas de preuves scientifiques à l’appui », explique Dominique Morello, ancienne chercheuse en immunologie et biologie moléculaire au CNRS. Constat partagé par les chercheurs américains qui, dans leur lettre de jeudi, reviennent sur le manque de transparence des études scientifiques chinoises sur le sujet. « Les agences de santé publique comme les laboratoires de recherche doivent ouvrir leurs dossiers au public », demandent-ils. « Plus on creuse sur le sujet, plus le faisceau d’indices accroît la suspicion envers nos confrères chinois », ajoute José Halloy. « Une sacrée coïncidence » Les scientifiques s’interrogent notamment sur la proximité géographique entre le centre de virologie chinois basé à Wuhan, le fameux « laboratoire P4 », et le lieu où l’épidémie a explosé. « C’est une sacrée coïncidence quand on sait que leur travail consiste à faire des prélèvements chez les chauves-souris en milieu sauvage, pour les ramener aux centres afin d’étudier le potentiel épidémique des divers coronavirus », confirme José Halloy. Si l’encadrement des manipulations dans les centres virologiques a été questionné dès 2012 en Europe et aux Etats-Unis, la communauté scientifique reproche à la Chine son manque de transparence sur le fonctionnement de ses centres : « On n’a pas d’informations sur les protocoles instaurés, sur les exigences de sécurité portant sur les virus. On souhaiterait en savoir plus sur les animaux qu’ils manipulent, notamment quelles ont été leurs manipulations sur les visons », ajoute Dominique Morello. Contactez-nous https://mayday-formation.com/ Nous sommes ouverts du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 18h Téléphone 03.44.65.08.00 06.34.36.09.00 15
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