Sous Influence(s) une proposition de l'association ZARLAB Programmation : Cécile Bicler
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
7ème édition du Festival En route vers le monde 2008 Sous Influence(s) une proposition de l’association ZARLAB Programmation : Cécile Bicler
Sous Influence(s) En invitant Cécile Bicler, artiste‐vidéaste et collectionneuse de films d’horreur, l’association Zarlab invite une femme sous influence à présenter six films de genre déployant le spectre du féminin. Ce qui saute aux yeux, dans la densité de cette programmation marquée par le double genre du féminin et du fantastique, c’est peut‐être moins la figure féminine, son image ou son visage, que la puissance de transfiguration de ces femmes confrontées à l’irrationnel, à la violence et à l’horreur. De Cat People (1942) à Silent Hill (2006), d’Irena à Rose en passant par Ripley, la féminité figurée par le cinéma fantastique révèle une étrange familiarité avec son dissemblable, avec l’inhumain : animal, démon, assassin… Si ce cinéma là montre la part apparemment maudite du féminin, il fait surtout éclater la figure féminine en tant qu’image passive, fantasme viril ou fabrication médiatique. Ces femmes échappent à leur image et s’en libèrent en assumant leur devenir animal, leur sensibilité médiumnique, leur appétit dévorant, leur puissance de mort. Ce que ce cinéma là met en scène, au delà de la figure sexy, ingénue, hystérique ou glamour, au‐ delà des injonctions de la mode et du moderne, c’est l’influence du cycle, du cercle, du retour. Ce qui revient à travers ces entités sororales confrontées à tout autre chose que l’homme, c’est le sang, c’est le sentiment d’étrangeté qui les conduit à la terreur, c’est l’instinct de survie. Ces figures de femmes entrent alors dans un rapport dénudé au réel invaginé que la modernité tient scrupuleusement à l’écart de son arrogance progressiste. Et plus la civilisation est « moderne », plus la femme puise à la source immémoriale d’une horreur salutaire, d’une saine colère. Abritées dans le confort de la modernité, dans leurs appartements cossus, dans leurs maisons luxueuses, dans leurs vaisseaux spatiaux dernier cri, ces femmes découvrent que chaque couloir, chaque porte ouvre sur un temple, un asile, un champ de bataille. Zarlab
Bienvenue dans un monde hostile où traînent ici et là des figures qui n’attendent qu’un regard attentif, le votre, pour se transformer devant vous, faire le deuil de leur humanité et plonger nues dans leur féminité. Le danger est grand et avide mais elles ont peu à perdre. L’amour, ce clair objet, ne répond pas toujours présent. Perdues au milieu de ces terres de dérives, elles n’y pensent plus. Ces modernes veulent du mouvement : du flamboyant, fou, fantastique, mouillé, sauvage et destructeur. On en rêve toutes, elles l’ont fait. Ce sont nos héroïnes, vitales et sacrifiées. L’exil. Chaque femelle vit ici où il y a un chat, une sangsue, un lapin, une hyène, un lézard et une baleine. Elle va par des territoires jusqu’alors inexplorés et découvre une nouvelle altérité, encore plus effrayante que celle qu’elle croyait subir au quotidien. C’est un affrontement qui ne peut se faire que par l’exil, le voyage, le déplacement, la quête : à la recherche de cet obscur objet : le désir : le sien : celui d’être une femme. Le déplacement mène à l’affrontement. Voir la vérité en face quitte à la perdre permet d’avoir le sentiment d’exister au moins une minute plutôt que de sous exister toute une vie. La minute, égarée dans le « genre », peut enfin devenir une éternité. Redevenir l’enfant d’avant le sexe qui ne fait que jouer avec le feu, le sang (le sien et celui des autres) et le monde entier. Une horreur ludique et désespérée. De toutes les voies, c’est folie parfaite que d’oser s’aventurer sur pareils territoires. Est ce cela le féminisme ? L’image de la femme risque d’en prendre un sacré coup. Ce sexe là devient obscène, inavouable face aux miroirs dans la maison. Des poils risquent de pousser noirs et indiscrets. Une règle revient, celle du sang ; celui qu’on ne peut plus retenir avec un simple tampon. Il s’agit ici de perdre toutes ses règles et ainsi ne plus pouvoir enfanter, c’est dit. Ce sont des féministes guerrières, inconscientes et perdues dans leur guerre, qu’elles perdent à coup sûr n’étant pas des hommes, justement. Elles y perdent leur douce peau et finissent par s’exiler, sans retour, dans ces terres arides où leur cuir se transforme en carapaces, en coques parfois hostiles. Ces bêtes de scènes se dévorent elles mêmes mais quel "strip" bon dieu! La femme à aussi son sperme à foutre. Et cela, elle ne s’en fout pas, bien au contraire. Cécile Bicler
La féline Réalisateur : Jacques Tourneur – États‐Unis – 1942 – 71' – Distributeur : Action Cinémas / Théâtre du Temple. Synopsis Une jeune femme serbe, immigrée aux Etats‐Unis s'éprend d'un architecte américain et décide de l'épouser. Mais un secret rode qui lui interdit de se donner à son mari. Hantée par la légende des femmes‐panthères lui revenant de son village natal, Irena pense que le mariage va la protéger de sa nature prédatrice.
La maison du diable Réalisateur : Robert Wise – États‐Unis, Angleterre – 1963 – 112' – Distributeur : Swashbuckler Films. Synopsis Eleanor est une femme seule et nerveuse. Elle est aussi médium. C'est pour cela que le professeur Markway l'invite à Hill House, demeure luxueuse réputée hantée, afin de mener des recherches sur les phénomènes paranormaux. Eleanor va immédiatement entrer en contact avec la maison, et se sentir pour la première fois de sa vie appartenir à ce monde.
Les tueurs de la lune de miel Réalisateur : Leonard Kastle – États‐Unis – 1970 – 107' – Distributeur : CINERAMA RELEASING/1994: ACTION GITANES. Synopsis Martha est infirmière en chef. Martha est gourmande. Elle mange comme elle aime, sans retenue. Lorsqu’elle rencontre Raymond par petite annonce, sa vie bascule. Elle et Raymond ne sont pas vraiment sœur et frère contrairement à ce qu’ils prétendent, il sont amants. Mais pour s’introduire dans la vie de riches veuves éprises de Raymond, il faut bien mentir un peu. De là à les assassiner, il n’y a qu’un pas. Il faut alors fuir et ce quotidien exil pousse Martha dans les retranchements de sa solitude, dans sa défaite de femme libérée.
Carrie au bal du diable Réalisateur : Brian de Palma – États‐Unis – 1976 – 98' – Distributeur : Carlotta. Synopsis Dans les douches du gymnase de l’école, Carrie White découvre horrifiée que du sang coule entre ses jambes. Elle a 16 ans. Humiliée par ses ennemis de classe, elle se replie vers le giron d’une mère fanatique qui la contraint à expier quotidiennement. Mais le réveil de sa féminité, jusqu’ici étouffée, va pousser Carrie à désirer follement et à libérer sa colère. "Soudain, cette accumulation de brimades cristallise et la masse critique est atteinte. L'ultime degré de la méchanceté, de la vacherie dans le coup bas si longtemps recherché, est trouvé. La Fission. Elle trébucha en arrière, hurlant dans le silence qui venait de s'établir, ses avants‐bras massifs croisés devant la figure…" Carrie, Stephen King
Alien, le huitième passager Réalisateur : Ridley Scott – Grande‐Bretagne, États‐Unis – 1979 – 116' – Distributeur : UFD. Synopsis 2122. Le Nostromo rentre sur Terre. Sur le retour, l’équipage répond à un signal émis d’une planète inconnue… Premier opus magistral de la quadrilogie, Alien marque la naissance d’une héroïne androgyne et inviolable révélée par la créature la plus sanguinaire et la plus indestructible. Ou comment la belle apprend de la bête à rétablir les rapports de force.
Silent Hill Réalisateur : Christopher Gans – USA, Japon, France – 2005 – 127' – Distributeur : Metropolitan FilmExport. Synopsis Bienvenue à Silent Hill, ville de fantômes où cris et fumée se confondent. Ici, un silence infini règne sur ses ténèbres. Une femme, mère moderne, y entreprend son dernier voyage. Il sera terrifiant et sordide, mais ce sera le sien. C'est l'histoire tragique d'une blonde qui va tenter de comprendre ce qu'est être un trou noir, là où tout finit par se désintégrer : la haine la plus ancestrale et l'amour, enfantin, celui qui nous égare éperdument. Bienvenue à Silent Hill pour découvrir qu'être une femme signifie parfois être plus ou moins qu'humain et, parfois, plus jamais humain.
Vous pouvez aussi lire