STERILISATION CENTRALE - mhp Verlag
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Année 24 2016 S T E R I L I SAT I O N C E N T R A L E Editorial : Promouvoir le sens critique En direct des 12èmes Journées Nationales Suisses sur la Stérilisation Conception des optiques rigides et câbles de lumière utilisés en vidéochirurgie Attentats du 13 novembre 2015 a Paris : Retour d’experience de la stérilisation du Groupe Hos- pitalier Pitié-Salpêtrière (AP-HP) Publication officielle de l’Association Allemande de Stérilisation (DGSV e.V.) Photo: Getinge
Stérilisation Centrale 2016 EDITORIAL | 1 Promouvoir le sens critique A u terme de cette nouvelle année universitaire, nous dressons le bilan d’une promotion d’étudiants motivés et passionnés par les sciences de la stérilisa- tion mais également trop formatés vers l’application de concepts techniques ou managériaux que nous leur avons enseignés. Quel sera le véritable rôle de ces futurs cadres où manager de CSSD ? Est-ce de partager un savoir, de communiquer leurs ex- périences, de fixer les limites acceptables pour garantir la prise en charge optimale des DMR ou au-delà, de transmettre à leurs collaborateurs les moyens d’une réflexion adap- tée sur les bases de connaissances scientifiques. Le retraitement des DMR repose sur des principes établis et communément partagés, sur des règles de bonnes pratiques, mais certaines d’entre elles nécessitent une part de réflexion humaine pour leur mise en œuvre. C’est le sens critique. Chacun d’entre nous sait que chaque spécialité chirurgicale (coeliochirurgie, ophtalmo- logie, neurochirurgie ….) dispose de son cortège d’instrumentation spécifique et dédiée, dont les principes généraux de retraitement sont insuffisants pour garantir un résultat optimal. La fragilité, le design, l’assemblage sont autant de facteurs à prendre ne compte pour assurer un retraitement total et sans dommages. A chaque DM correspond main- tenant des recommandations de retraitement rédigées par les fabricants (ISO 17664) mais trop souvent, celles-ci sont inadaptées à nos spécificités nationales. Si le manager, le technicien, doivent définir et approuver un mode opératoire pour lors de la réception de chaque nouveau DM, nos collaborateurs doivent également, en s’appuyant sur leur sens critique contribuer à la bonne mise en œuvre de ces instructions. Il ne s’agit pas pour nos collaborateurs d’adapter des procédures rédigées mais de se les approprier avec bon sens. Mentionner l’écouvillonnage d’un corps creux est insuffisant si l’on n’en précise ni le sens, ni le diamètre, ni le nombre de passages nécessaires. Le nettoyage des DM après utilisation est une étape particulièrement critique du processus de stérilisation. La qualification des laveurs-désinfecteurs (LD) selon les spécifications de la norme ISO 15883 est maintenant une exigence minimale pour chaque CSSD. La recherche ou détection de protéines résiduelles après lavage avec des seuils de 5µg/instrument sont maintenant pro- posées. Différentes méthodes permettent dorénavant d’y parvenir. Mais pour atteindre ce degré de performance, il est indis- pensable que préalablement, les paniers de LD ne soient pas surchargés et que ces derniers soient correctement positionnés dans le laveur en réfléchissant à une bonne exposition des DM aux agents de nettoyage. Encore une fois, il s’agit de bons sens, mais dans la course à la productivité, les principes élémentaires sont parfois bafoués et seuls ceux qui sauront prendre du recul pourront se satisfaire d’un travail accompli avec rigueur et qualité. Encourageons nos collaborateurs à s’observer, à s’interro- ger, à se remettre en cause. Demain, une norme cadre pour l’ensemble du processus de retraitement des DMR sera proposée. C’est une avancée supplémen- taire sur le plan international pour l’harmonisation des pratiques mais la mise en œuvre de cette norme nécessitera encore une fois, sur le terrain, la contribution, le sens critique de nos collaborateurs afin d’atteindre les objectifs de propreté, de fonctionnalité et de stérilité pour tous les DM retraités. Savoir rester simple et rationnel dans le respect des bonnes pratiques est l’une des clés du succès d’un processus maitrisé. Christophe LAMBERT, Co-éditeur
Contenu 1 Editorial Actualité 3 En direct des 12èmes Journées Nationales Suisses sur la Stérilisation. Bienne, 1 – 2 Juin 2016 Originalia 7 M. Bombail, S. Corvaisier* : Conception des optiques rigides et câbles de lumière utilisés en vidéochirurgie 15 S. Guirao, A. Moscou, A. Petit, P. Tilleul, D. Combeau* : Attentats du 13 novembre 2015 a Paris : Retour d’experience de la stérilisation du Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière (AP-HP) D 2596 F Année 19 3 2011 Zentralsterilisation/Stérilisation centrale en ligne s t e r i l i sat i o n c e n t r a l e À partir de 2013, la revue Zentralsterilisation/Stérilisation centrale paraître uniquement en ligne. Ceci présente pour vous, à titre de lecteur, les avantages suivants : 12ème Congrès du Forum Mondial de la Stérilisation • Une consultation plus rapide Biocompatibilité des dispositifs médicaux après leur retraitement Nous assumons nos erreurs de stérilisation – et vous ? • Une communication des informations les plus importantes par newsletter Rapport d’Experience Formation : ECEH • Une parution à court terme des nouvelles publications GT Qualité : Le retraitement des dispositifs médicaux ophtalmologiques • Un accès gratuit Commandez dès maintenant votre accès en ligne gratuit : E-mail zentrsteril@mhp-verlag.de Photo: Vanguard Integrierte Versorgungssysteme Publication officielle de l’Association Allemande de Stérilisation (DGSV e.V.) Fax +49 (0) 611/505 93-79 l OUI, je voudrais m’abonner à Zentralsterilisation en numérique Nom Etablissement Adresse E-mail Date, Signature ZTF 1/16
Stérilisation Centrale 2016 ACTUALITE | 3 En direct des 12èmes Journées Nationales Suisses sur la Stérilisation Bienne, 1 – 2 Juin 2016 Camille Fayard* L es 1 et 2 juin 2016, se sont dérou- domaines de la chirurgie cardiaque en- lées les 12èmes Journées Nationales trainèrent la conception d’instruments Suisses de Stérilisation organisées spécialisés, qui posaient certains défis, par la Société Suisse de Stérilisation Hos- jusqu’alors inconnus, en termes de net- pitalière (SSSH) sur le thème de la stéri- toyage et de stérilisation. Dans un premier lisation avec cœur. Ces journées se sont temps, seuls les aspects économiques et déroulées au centre des congrès de Bienne chirurgico-fonctionnels des instruments et ont accueillies plus de 370 participants. furent pris en considération. Puis, ces as- Le congrès a été ouvert par Frédy Cavin, pects ont peu à peu été subordonnés à la président de la SSSH. primauté du retraitement. Au cours des Photo: www.sachadanesi.ch Le Pr Luwig Von Segesser du CHUV de quinze dernières années, cette tendance Lausanne a débuté cette journée en pré- a largement participé au développement sentant l’historique du développement de d’instruments chirurgicaux cardiaques ment des dispositifs médicaux stériles », la chirurgie cardiaque née dans les an- modernes. Cette « émulation » n’est pas contenant des recommandations et di- nées 1950. En l’espace de quelques an- terminée, puisque les limitations inhé- rectives en ce sens. Par conséquent, le nées, nous avons connu le premier pontage rentes posent sans cesse de nouveaux dé- cours d’Assistant(e) technique en stéri- cardio-pulmonaire, le premier pontage fis, auxquels des approches nouvelles per- lisation niveau I (STE I), introduit pour la cardiaque gauche et la première opération mettent toutefois d’apporter des solutions. première fois en 1996, devint obligatoire à cœur ouvert. Au début, les procédures Mr Hans-Gert Pfeil a conclu sur le fait qu’il pour tous les collaborateurs. En 2008, la à cœur ouvert étaient pratiquées par pon- est essentiel pour les fabricants d’avoir SGSV/SSSH/SSSO lança un sondage au- tage cardio-pulmonaire avec oxygénateur le feed-back des services de stérilisation près de tous les hôpitaux de Suisse, afin à film. A cette époque tous les dispositifs pour pouvoir avancer. d’établir un état des lieux dans les stérili- étaient réutilisables ; leur nettoyage et dé- Esther Michaud, vice-présidente de la sations centrales dans l’optique de la nou- sinfection ou stérilisation prenaient beau- SSSH a ensuite évoqué les changements velle profession « collaborateur en STER », coup plus de temps que les opérations pro- de pratiques concernant le retraitement avec certificat fédéral de capacité (CFC). prement dites, de sortes que les équipes des dispositifs médicaux durant ces trente Le coup d’envoi du projet « Technologue en ne réalisaient que quelques interventions dernière années. Jadis, après utilisation, dispositifs médicaux avec CFC » fut donné par semaine. Mais avec l’avènement des les instruments étaient immergés dans en 2012. Cet apprentissage professionnel oxygénateurs à bulles à usage unique, un bain d’Ivisol, un désinfectant déri- de 3 ans, avec CFC à la clé, offre aux étu- plusieurs interventions pouvaient être vé du phénol, puis nettoyés et stérilisés diants une formation porteuse. En l’état effectuées dans la même journée, ce qui manuellement et une seule personne tra- actuel, le cursus de formation pourra être changea passablement les programmes vaillait dans le service de stérilisation. Le proposé pour la première fois à l’été 2018. opératoires. Depuis lors, des instruments progrès apporta son corollaire de tech- Frédy Cavin, président de la SSSH a pour- et des dispositifs toujours plus complexes nologies plus pointues et les dispositifs suivi avec la présentation de la réactuali- furent développés, pour un usage à court médicaux gagnèrent en complexité. De sation des Bonnes Pratiques de retraite- terme, à long terme, ainsi qu’à des fins fait, la responsabilité des collaborateurs ments de dispositifs médicaux stériles. d’implantation permanente. Parallèle- assurant le retraitement de ces disposi- La version actuelle date de 2004. Il a été ment, les dispositions réglementaires se tifs s’accentua : la promulgation, en 2002 décidé de mettre à jour le document selon durcirent, tant pour la conception que pour de l’ordonnance sur la prévention de la le canevas de la norme EN ISO 13485. Les la stérilisation des instruments. maladie de Creutzfeldt Jakob contribua à audits pratiqués dans les hôpitaux suisses Hans-Gert Pfeil de la société Geister Me- la reconnaissance du travail fourni par les dintechnik a poursuivi sur l’évolution stérilisations centrales. Swissmedic, en des instruments de chirurgie cardiaque. coopération avec la SGSV/SSSH/SSSO, Dr. Camille Fayard, Centre Hospitalier Métro- Les exigences propres aux différents publia les « Bonnes Pratiques de retraite- pole Savoie, Chambéry, France
4 | ACTUALITE Stérilisation Centrale 2016 Photos: www.sachadanesi.ch et les questions régulières ont montré que gie cardiaque des HUG a sollicité le service 15224). Dans l’intérêt des patients, des les utilisateurs avaient besoin d’informa- de la stérilisation centrale pour connaitre collaborateurs ou de tiers concernés, il tions plus détaillées dans les « Bonnes Pra- les conditions éventuelles de la re-stérili- s’agit en particulier d’exclure toute faute tiques ». Il a donc été décidé de mettre sation de ces dispositifs médicaux parti- dite « organisationnelle ». Il est dès lors plus de détail pour aider les utilisateurs culiers dans le cadre d’un projet humani- essentiel de procéder à une analyse des en incluant deux types de notes avec des taire pour le Cameroun. Le périmètre de risques pour chaque étape partielle du re- informations « Obligatoires » et des « Re- réflexion est vaste : domaine de l’éthique traitement, celle-ci permettra de mettre en commandations ». Tous les membres de la (démarche validée par la commission évidence les procédés présentant le plus SSSH ont reçu la nouvelle version par mail, d’éthique), domaine juridique (la respon- faible risque possible. L’idée n’est pas de une traduction en Italien est prévue. Une sabilité est transféré sur le service assu- multiplier les mesures ou d’effectuer des formation avec les 12 chapitres détaillés rant le retraitement du dispositif médical) tâches de laboratoire, mais d’établir une est nécessaire pour expliquer les modifi- et le domaine technique au sens large (le procédure incluant un contrôle de plau- cations aux utilisateurs, celle-ci permettra maintien de la fonctionnalité doit être dé- sibilité. Il s’agit de garantir une routine, une bonne interprétation et donc sera un montré). Concernant la réutilisation du dis- réalisable par les collaborateurs, dans le tremplin pour l’amélioration des pratiques positif, il convient de garantir sa propreté, processus de retraitement des dispositifs. en stérilisation. sa stérilité et le maintien de ces propriétés Le responsable du service de stérilisation Pour terminer la matinée, Norma Her- dans le temps. Plusieurs publications inter- centrale doit pouvoir attester de la qualité mann de l’Hôpital de l’Ile a traité de l’état nationales témoignent de la réalisation du du travail effectué. des lieux de la nouvelle profession. Elle a retraitement de ces dispositifs médicaux Carlos Arango de la société Borer Chimie présenté l’historique du projet d’ordon- spéciaux. Un échange constructif et ins- AG a poursuivi par une conférence sur le nance de formation et le plan de formation tructif entre le service de stérilisation et combat contre le rouge dans les stérilisa- du Certificat Fédéral de Capacité de « tech- le service médical a permis de valider un teurs au sein des hôpitaux. Le rouge sur nologue en dispositifs médicaux ». Il s’agit protocole d’essai, d’en identifier les limites les parois des stérilisateurs est dû à la cor- actuellement de trouver un site approprié et de conduire une analyse préliminaire rosion du fait de la disparition de la couche pour les cours inter-entreprises ; le lieu des risques. La question centrale a été de passive. Le rouge peut s’étendre au-delà définitif devrait être fixé d’ici la mi-2016. déterminer si le niveau de propreté, avant des parois des stérilisateurs sur les cha- Les conditions minimales pour les entre- stérilisation, pouvait être garanti, et quels riots et sur les emballages des dispositifs prises pour recevoir des apprentis sont de seraient la nature des contrôles à réaliser médicaux. Les méthodes de nettoyage tra- disposer d’un laveur désinfecteur, d’une dans le service de stérilisation centrale. ditionnelles comme les solutions acides soudeuse et d’un stérilisateur. Comme dit Le Dr Thomas W. Fengler, secrétaire du hautement concentrées et les procédés précédemment, le démarrage de cette for- groupe de travail sur les instruments d’oxydation présentent des risques impor- mation est prévu pour l’été 2018. chirurgicaux à Berlin a ensuite exposé tants pour les êtres humains, les installa- L’après-midi a débutée par la présentation la gestion des risques et les contrôles de tions et l’environnement. A l’inverse, le d’Hervé Ney responsable du service de plausibilité. Le retraitement des disposi- produit de derouging développé par Borer stérilisation des HUG exposant les résul- tifs médicaux est une tâche productive Chimie AG dispose d’un pH neutre et est tats d’une étude sur le retraitement des faisant appel à de nombreuses étapes utilisé à faible concentration, ce qui dans pacemakers. Dans certaines situations, les manuelles ; de par les exigences spéci- une large mesure diminue ces risques. Le pacemakers sont explantés précocement fiques auxquelles il doit satisfaire, il doit procédé employé qui fonctionne en anaé- et demeurent fonctionnels. Le professeur être intégré à un système de gestion de robie nécessite une unité mobile qui sera responsable de l’unité d’électrophysiolo- la qualité (ISO 13485, ISO 14971 et ISO raccordée au stérilisateur. Ce procédé né-
Stérilisation Centrale 2016 ACTUALITE | 5 cessite 2 étapes : derouging en première lais (HRC) de Rennaz. Favorisant la pro- divisé par un facteur 100. Cependant la du- phase puis passivation dans un second fessionnalisation, la standardisation et la rée du cycle est plus longue. Stérilux® vise temps. Le cycle de traitement dure envi- rationalisation, le concept de stérilisation en priorité les pays en développement car ron 4 heures. Les éventuelles traces de centrale permettra de répondre aux exi- ce sont dans ces pays que les problèmes résidus peuvent être mises en évidences gences croissantes de contrôle et de qua- d’alimentation électrique stable ainsi que comme dans le cadre d’une validation du lité dans ce domaine. Sur une surface de l’accès à l’eau pose problème. Un proto- nettoyage. Les méthodes applicables sont travail de plus de 1500m², les estimations type fonctionnel a été construit et une éprouvées et validées. L’orateur a exposé tablent sur un volume d’activité corres- commercialisation est prévue dès 2017. ne nombreuses photos avant et après de- pondant au retraitement d’environ 90 000 Le Dr Sandra Winter de l’Université de rouging. On le sait, les approches et solu- unités stérilisation par année. Ce service Glasgow a ensuite présenté une étude sur tions nouvelles suscitent bien souvent le emploiera environ 38 agents à plein temps. la stérilisation à la vapeur de portes ins- scepticisme. S’il est vrai que, technique- Outre la construction à proprement dite, truments dynamiques. Ces portes ins- ment, la solution pour combattre le rouge la mise en place de la nouvelle structure truments étant de conception très com- existe déjà, les solutions de mise en œuvre et son organisation nécessite une plani- plexe, leur nettoyage et stérilisation en pratique doivent encore être élaborées, en fication rigoureuse selon les axes princi- sont d’autant plus difficile. Les normes eu- passant par une coopération entre les fa- paux suivants : définition des ressources ropéennes ainsi que les fabricants de sté- bricants et les utilisateurs. humaines, logistique externe et interne rilisateurs recommandent de retraiter ces Christophe Grange de l’armée Suisse a avec planification des tournées, la dotation dispositifs au moyen d’un procédé de sté- terminé la première journée en présentant optimale en plateaux opératoires ainsi que rilisation avec vide. En Grande Bretagne, un programme de E-Learning au cœur de la traçabilité informatique. certains cabinets dentaires utilisent tou- la formation en retraitement des Disposi- Jan Oort, export Manager de la société jours un procédé sans vide. L’objectif de tifs médicaux pour les petites structures. Interster ® a poursuivi avec une présen- l’étude est de tester, la pénétration de la Il a présenté les différentes étapes de la tation sur la stérilisation centrale vu sous vapeur dans les portes instruments avec conception d’une formation d’E-Learning un autre angle. De nos jours la plupart un stérilisateur avec vide et 4 stérilisa- pour le retraitement des Dispositifs médi- des services de stérilisation sont souvent teurs sans vide. Les résultats montrent caux dans les petites structures depuis relégués au sous-sol et ne disposent pas que seul un modèle de stérilisateur sans que l’idée a été lancé jusqu’à sa concréti- ou peu de lumière naturelle. Ces services vide présente des résultats comparable au sation. Ce modèle inspiré de la formation sont équipés de tables, paroi, chariots… stérilisateur avec vide. Donc la majorité Sterilearn® élaborée par des membres de le plus souvent en acier inoxydable. Mais des stérilisateurs utilisés dans les cabinets la Société Française des Sciences de la les collaborateurs travaillent souvent dans dentaires britanniques n’atteignent pas le Stérilisation (SF2S) utilise le même outil des conditions qui sont loin d’être ergo- niveau garanti de stérilité (SAL) de 10 -6 Moodle®. Le plan de formation est élabo- nomiques. Or certains nouveaux équipe- dans les portes instruments dynamiques. ré selon les « Bonnes pratiques de retrai- ments et aménagements pourraient rendre Dans un souci de sécurité des patients et tement des Dispositifs médicaux pour les le travail plus convivial et créer un environ- du personnel, il faudrait utiliser des stéri- cabinets médicaux et les cabinets den- nement plus agréable ; le tout grâce à des lisateurs avec prévide pour le retraitement taires ainsi que d’autres utilisateurs de modifications minimes. L’orateur a présen- de ces dispositifs. petits stérilisateurs à la vapeur d’eau sa- té différentes solutions d’aménagement La matinée s’est terminée par la présenta- turée » publiées par Swissmedic. Le pro- tels que des plateaux de tables hygiéniques tion du Dr Camille Fayard du Centre Hospi- gramme est planifié sur une base de 16 en trespa®, des chaises réglables avec re- talier Métropole Savoie en France, concer- heures d’études personnelles et d’une pose pied, des rangements ergonomiques nant une étude d’évaluation de l’impact de journée en présentiel de 8 heures sous d’accessoires … Ces moyens auxiliaires et l’humidité résiduelle potentiellement pré- forme d’atelier pratique. La première for- ces solutions futées contribuent à rendre sente dans les plateaux opératoires après mation en Suisse Romande a eu lieu en le travail plus aisé et efficace. l’étape de stérilisation. Pour ce travail, début d’année 2016 avec 20 participants Marc Spaltenstein de la société Sterilux® l’auteur a utilisé et comparés des sets opé- et un bilan positif pour l’avenir. a continué en présentant un stérilisateur à ratoires emballés en containers ou sous Vincent Buchard de l’Hôpital du Valais l’ozone conçu pour les pays en développe- double emballage non-tissé. L’obtention de a débuté la 2ème journée par la présenta- ment. La sartup Stérilux® développe une quantités élevées et reproductibles d’hu- tion du projet de stérilisation centrale au nouvelle technique de stérilisation pour midité résiduelle par plateau opératoire (de cœur du Valais, de l’idée à la réalisation. les instruments médicaux. Son fonction- 20 à 30 ml) était assurée par un mode opé- Après le feu vert du conseil d’état, l’Hôpi- nement est simple : de l’ozone est généré ratoire préalablement défini. Les premiers tal du Valais a lancé le concours d’archi- à partir d’air ambiant sous l’influence de résultats ont concernés le temps néces- tecture pour la construction du bâtiment rayons ultraviolets. Par rapport aux auto- saire pour l’évaporation de ces condensats de la stérilisation centrale de Martigny. claves traditionnels, cette nouvelle tech- et ont permis de montrer qu’en conditions Cette centrale unique sera chargée de la nique a de nombreux avantages, dont la de stockage usuelles, toute trace d’humi- stérilisation des instruments chirurgicaux réduction d’un facteur 1000 de la consom- dité devient indétectable après 10 jours de tous les sites de l’Hôpital du Valais ainsi mation d’eau, d’un facteur 100 celle de et ceci quel que soit le type d’emballage. que ceux du futur Hôpital Riviera-Chabe- l’électricité ; le tout pour un coût par cycle Concernant le risque microbiologique, les
6 | ACTUALITE Stérilisation Centrale 2016 résultats de cette étude révèlent qu’après rilisation centrale de nombreuses données tique pour améliorer les performances du 14 jours de stockage et dans des condi- sont collectées et pourraient être exploités nettoyage. tions très défavorables, aucune contami- de façon dynamique et statistique. Chris- Enfin la journée a été clôturée par Philippe nation microbienne n’a pu être détectée tophe Rousseau a présenté à l’aide de 2 Etter, Medidee présentant une tentative de à l’intérieur des conditionnements. L’hu- exemples le monitorage et le contrôle de la normalisation du leadership. L’ISO 9001 midité résiduelle dans les emballages en pression moyenne lors du test Bowie-Dick ou 13485 sont des normes qui stimulent la fin de cycle de stérilisation ne serait donc et du test de vide. Ces 2 exemples illustrent conformité et l’amélioration continue de la potentiellement pas une source de risque l’intérêt de la MSP pour détecter précoce- qualité mais elles ne tiennent pas compte supplémentaire pour l’utilisation de l’ins- ment des dysfonctionnements et analyser de la compétence et de la motivation des trumentation chirurgicale. des pannes techniques. collaborateurs. L’ISO 10018 :2012 pro- Christophe Rousseau a débuté l’après-midi Le Dr Katrin Steinhauer de la société pose des recommandations pour améliorer avec une présentation traitant de la mai- Schüle et Mayr Gmbh a poursuivi le sym- l’implication et les compétences des colla- trise statistique (MSP) du procédé de re- posium en exposant le rôle des enzymes borateurs. Cette norme propose d’évoluer traitement des dispositifs médicaux. La au cours du nettoyage des dispositifs mé- vers un leadership favorisant la proacti- MSP peut s’intégrer comme outil du SMQ dicaux en stérilisation centrale. L’orateur en stérilisation. Son objectif est de mai- a rappelé le principe du cercle de Sinner et vité, la responsabilisation des collabora- triser un processus mesurable par suivi des interactions entre les différents para- teurs et l’encouragement à la communi- graphique temporel basé sur des fonde- mètres du processus de lavage : de T°, du- cation. Cette norme propose une nouvelle ments statistiques. La MSP développée rée, chimie et action mécanique. Jusqu’à méthode de leadership pour améliorer la dans les années 20 repose sur des cartes présent les meilleures performances de productivité en centrant ses efforts sur le de contrôle, dont l’objectif est de suivre nettoyage sont obtenues avec des déter- bien être des collaborateurs. ■ le résultat d’un procédé et d’étudier ses gents acides ou alcalins mais ceux-ci ont variabilités. On distingue les variabilités aussi des conséquences néfastes pour Rq : Toutes les conférences sont disponibles sur aléatoires des variabilités assignables à l’instrumentation chirurgicale. Les en- le site de la Société Suisse de Stérilisation Hos- une cause. Le résultat du processus de re- zymes peuvent influer favorablement sur pitalière www.sssh.ch traitement des dispositifs médicaux n’est la performance du nettoyage en hydroly- pas mesurable. La propreté reste une dé- sant les protéines. L’auteur a comparé dif- finition floue et la stérilité n’est pas mesu- férents détergents sur différents support rable de manière directe. Pourtant, en sté- et montré l’intérêt d’une solution enzyma-
Stérilisation Centrale 2016 RAPPORT D'EXPERIENCE | 7 Conception des optiques rigides et câbles de lumière utilisés en vidéochirurgie M. Bombail, S. Corvaisier* || Summary: Design of rigid endoscopes and light cables de faire évoluer les contrôles de fonction- nalité, ce travail propose de faire une syn- thèse complète sur la conception des op- Mots clés used in videosurgery •• optiques rigides Functional testing of surgical instruments tiques rigides (systèmes de transmission •• câbles de lumière is a major objective of Central Sterilisation de la lumière et de l’image) et des câbles de lumière (système de transmission de la •• conception Service Departments (CSSD) in order to provide safe and effective instruments. For lumière). La synthèse des données tech- •• fonctionnalité rigid endoscopes and light guides, functio- niques collectées auprès de différents fa- nal controls are difficult to apply without bricants permet d’identifier les compo- the surgical environment. Thus, functio- sants clefs mais également les sources de pas de répondre complètement aux objec- nal controls for rigid endoscopes and light défaillance de ces dispositifs médicaux. tifs fixés dans différentes recommanda- cables implemented in most CSSDs are li- tions, telles le guide AFNOR FD S98-135 mited to subjective visual controls and are not very efficient. Supposing that a better || Introduction & contexte [3], les Bonnes Pratiques de Pharmacie La stérilisation des instruments chirurgi- Hospitalière [4], ou des guides sur le trai- knowledge of the structure of these devices can make it possible to understand controls caux est entourée par un cadre réglemen- tement [2] et la recomposition [1] des dis- to be carried out, this work proposes to give taire et normatif riche afin de promouvoir positifs médicaux restérilisables. a complete overview on the conception of la mise en place de procédés assurant la Dans ce contexte, un travail documentaire rigid optics (system of transmission of the qualité de cette activité. Les contrôles de sur la constitution interne et externe des image and system of transmission of light) fonctionnalité des instruments s’inscrivent optiques et câbles de lumière a été réalisé, and light cables (light transmission only). pleinement dans cette démarche essen- afin, dans un premier temps, de cibler les The review of technical data collected from éléments clefs constitutifs de ces disposi- tielle garante de la qualité et de la sécu- different manufacturers makes it possible tifs puis, dans un second temps, de mieux rité des patients et des utilisateurs. Les to identify the key components but also the appréhender leur prise en charge en sté- sources of failure of these medical devices. contrôles de fonctionnalité des optiques rigides et câbles de lumière mis en œuvre rilisation ainsi que les causes de dégrada- Keywords: rigid endoscopes, light cables, dans les services de stérilisation, basés tions. Pour ce faire, les principaux fabri- design, functionality cants d’optiques présents sur le marché sur des recommandations de fabricants en France (Olympus®, Storz® et Wolf®) ont ou issues de guides techniques [1] [2], sont été rencontrés. Par ailleurs, une visite des || Résumé pour la majorité des contrôles sommaires ateliers de la société Crimo®, basée en Ile Les contrôles fonctionnels de l’instru- qui dépendent de l’appréciation subjective de France et spécialisée dans la répara- mentation mis en œuvre en stérilisation de l’opérateur qui les effectue. Par ailleurs, tion et la maintenance de l’instrumenta- doivent assurer une mise en circulation ces contrôles ne prennent pas en compte tion chirurgicale restérilisable dont les d’instruments opérationnels et sécuri- l’environnement chirurgical (source, ca- optiques et câbles a été effectuée. taires. Pour les optiques et câbles de lu- méra ...) des optiques et des câbles pour- mière, les contrôles fonctionnels basés tant grandement responsable de leurs ef- sur des essais d’aptitude sont difficiles ficiences. De plus, la fonctionnalité des à réaliser en dehors de l’environnement câbles et des optiques dépend non seule- chirurgical. Ainsi, les contrôles de fonc- ment de l’intégrité de leur structure mais tionnalité actuellement réalisés sur ces dispositifs correspondent à des contrôles également de la spécialité chirurgicale visuels subjectifs et peu efficients. Partant dans laquelle ils sont utilisés et du ressenti * Stéphane Corvaisier, Stérilisation Centrale, du principe qu’une meilleure connaissance du chirurgien au moment de l’interven- Hospices Civils de Lyon, 1 060, rue Nicé- de la conception de ces dispositifs permet tion. En ce sens, la plus part des contrôles phore Niepce, 69 800 Saint Priest, France de comprendre ce qui doit être contrôlé et actuellement mis en œuvre ne permettent E-mail: stephane.corvaisier@chu-lyon.fr
8 | RAPPORT D'EXPERIENCE Stérilisation Centrale 2016 || Description des éléments d’une chaîne vidéo Générateur de L’environnement technique nécessaire lumière Moniteur à la réalisation d’une vidéochirurgie est constitué d’une colonne vidéo comprenant Câble de Unité de lumière contrôle différents éléments en lien avec l’optique caméra (Figure 1) [5]. Image crée Système Câble de par l’objectif Tête de La colonne vidéo est équipée d’un moni- d’éclairage Image caméra caméra transposée teur, d’un insufflateur (pour les coeliochi- rurgies), d’une source de lumière et d’un Objet processeur caméra. L’optique, introduite par un abord naturel ou artificiel, est re- Capteur CCD proximal Objectif Lentilles de relais Oculaire liée, d’une part, à la source de lumière via un câble de lumière et, d’autre part, au mo- niteur via la caméra fixée sur son extrémi- Fig. 1 : Eléments de la chaîne optique (Olympus®) Figure 1: Eléments de la chaîne optique (Olympus®) té distale. Le système permettant la vision Connecteur pour câble de lumière de la cavité explorée englobe le moniteur, la source de lumière, le câble de lumière Entretoise Lentille barreau Achromat Bonnette auquel la source est reliée, l’optique et la Fenêtre en saphir caméra. synthétique Image Hublot en verre relayée avec traitement Les sources de lumière froide (en réfé- Fibre de lumière antireflet rence à la température de couleur) utili- Objet sées sont des sources à halogène ou à xé- non qui produisent une lumière blanche [6]. Les sources de xénon, avec une tem- Objectif Lentilles de relais Oculaire pérature de couleur de 6000 K et un ren- du à l’image tirant légèrement sur le bleu, Gaine extérieure Corps sont les plus fréquemment utilisées [7]. Diaphragme avec encoche Billes absorbantes Equipant la plupart de sources de lumière actuellement commercialisées, une régu- lation lumineuse automatique permet d’af- finer la quantité de lumière envoyée en fonction du rendu de l’image à l’écran. La lumière conditionne la qualité de l’image Figure 2: Structure générale d'une optique Fig. 2 : Structure générale d'une optique et le pourcentage de transmission lumi- neuse nécessaire peut être plus ou moins élevé selon la cavité explorée. Ainsi, une certaine perte de transmission lumineuse || Conception des optiques tiennent le système optique. Ce ressort peut être tolérée en fonction de la spécia- La conception actuelle des optiques rigides permet également de compenser le phé- lité chirurgicale. Les données des fabri- intègre un système complexe de transmis- nomène de dilatation due à l’élévation de cants diffèrent sur ce sujet. La perte de la sion de l’image (lentilles ou fibres de verre) température au cours de l’autoclavage. Le transmission lumineuse maximale tolérée et un système plus simple de transmission corps contient également la lentille ocu- répertoriée est de 40%, soit une transmis- de la lumière (fibres de verre). Ainsi, une laire (dernière pièce du système optique), sion de 60%. En dessous, le manque de optique d’urologie de 4 mm de diamètre ajustée par rapport au reste du système lumière oblige le processeur de la caméra compte environ une centaine de pièces. optique pour permettre le réglage de la à s’adapter et un grain plus épais à l’image Les principales caractéristiques définis- netteté de l’image. Cette lentille permet est observé. sant une optique sont son angle de vision, le grossissement de l’image de 1,5 à 2 fois La caméra est caractérisée par plusieurs son diamètre et sa longueur, paramètres ainsi que la mise au point de l’image. Les paramètres, entre autres, le capteur, la imposés par la voie d’abord et le geste différentes pièces de l’oculaire sont sou- sensibilité, la définition, le rapport signal/ chirurgical pratiqué. dées au laser (par liaison directe de deux bruit, la régulation, l’objectif, ... Parmi Une optique est composée de deux parties métaux sans apport de métal, contraire- ceux-ci, la régulation, système automa- principales : la gaine extérieure et le corps ment à la brasure). Enfin, un diaphragme tique utilisé en cas de basse lumière, per- correspondant à la partie située entre la de champ est systématiquement présent met une augmentation virtuelle de la lumi- bonnette et le système de verrouillage (Fi- dans l’oculaire pour palier à la mauvaise nosité provoquant alors une augmentation gure 2). Dans le cas d’optiques conçues qualité de l’image sur la périphérie. Petite du grain ou du bruit et donc une détériora- avec des lentilles barreau, le corps contient pièce percée d’un trou, le diaphragme est tion de la qualité de l’image. une pièce d’appui et un ressort qui main- positionné dans le plan focal de la lentille
Stérilisation Centrale 2016 RAPPORT D'EXPERIENCE | 9 Système de transmission de l’image par lentilles (Storz®) Système de transmission de l’image par Système relais à lentilles simples Système relais à lentilles barreau lentilles barreau Le système relais de lentilles consiste en un enchaînement de lentilles de verre, un relais étant composé de deux lentilles agencées en symétrie inverse. Ce sys- Entretoises (laiton et acier inoxydable) tème transmet l’image depuis l’objectif jusqu’à l’oculaire. Anciennement constitué de trois lentilles simples, il est aujourd’hui composé de deux lentilles cylindriques Comparaison de la taille des éléments entre 2 optiques de diamètres différents dites « barreau » (Figure 3) [8]. Le système Optique de coeliochirurgie, diamètre 10 mm de relais à lentilles simples n’est plus uti- lisé car le grand nombre d’interfaces air/ verre génère une image sombre. Dans le système relais à lentilles barreau, le type Optique d’endoscopie en urologie, diamètre 4 mm et l’enchaînement des lentilles utilisées diffèrent d’un fabricant à l’autre et égale- ment entre optiques d’un même fabricant. Cependant, il est quand même possible Objectif Entretoise Entretoise Lentille barreau Ressort Oculaire de définir une structure générale. Depuis l’objectif (extrémité distale) jusqu’à l’ocu- Fig. 3 : Différents éléments constitutifs d’une Figure 3: Différents optique éléments constitutifs d’une optique laire (extrémité proximale), l’image est inversée après chaque couple de lentilles. Deux lentilles sont toujours séparées par des entretoises, tubes creux de métal avec un traitement de surface limitant l’oxyda- oculaire et possède généralement un re- nêtre en saphir synthétique protégeant tion et la formation de débris par frotte- père visualisé par une encoche indiquant l’objectif. Cette gaine en acier inoxydable ment. Le calibre de ces entretoises, plus la direction de l’axe de vision (Figure 2) est d’épaisseur adéquate pour subir l’auto- ou moins fines, est calculé par rapport à la [8]. Le corps peut également contenir des clavage sans dommage. Les fibres de verre distance focale et la courbure de chaque billes déssicantes pour piéger l’humidité permettant de conduire la lumière courent lentille. Elles servent au maintien des len- (Figure 2) [9]. Sur certaines optiques, le tout le long du système de transmission tilles entre elles mais augmentent aussi corps peut être dévié (optique avec ren- de l’image et sont insérées au niveau du considérablement le risque de casse. Les voi d’angle). L’oculaire est équipé d’une connecteur pour câble de lumière, fixé au entretoises les plus grosses sont des tubes bonnette vissée ou fixée avec un ciment corps de l’optique (Figure 2). en PEEK ou laiton anodisé tandis que les spécifique. En général de couleur noire plus fines (en forme d’anneau) sont en lai- et accolée à l’oculaire au niveau proxi- 1. Système de transmission de l’image ton ou en acier inoxydable (Figure 3). mal, la bonnette comporte un viseur en Le système de transmission de l’image est Pour limiter la création d’aberrations verre (glace oculaire) avec un traitement constitué soit de fibres de verre soit d’un chromatiques (frange colorée indési- antireflet. Cette glace oculaire est sou- système relais de lentilles de verre. Le dia- rable autour des éléments d’une image) dée sur un insert métallique sur lequel la mètre de l’optique détermine en général la et sphériques (image difforme), le sys- bonnette est vissée. L’étanchéité de l’op- solution technique retenue. Pour les dia- tème comporte des achromats ou dou- tique est assurée par un joint torique placé mètres supérieurs à 1,5 mm, le système blets achromatiques constitués par l’as- entre la bonnette et l’insert métallique. La de transmission de l’image est constitué semblage de deux lentilles simples : une bonnette sert à positionner l’œil de l’opé- d’un système relais de lentilles de verre. lentille concave et une lentille convexe. rateur ou à adapter une caméra reliée au Pour les diamètres inférieurs, l’image est Ce doublet achromatique est placé diffé- système vidéo (d’où son diamètre norma- en général transmise grâce à un faisceau remment selon le fabricant et même selon lisé). Elle est généralement constituée de de fibres de verre organisées, les barreaux les optiques d’un même fabricant. Il peut PEEK (polyetheretherketon), alliage syn- de lentilles constituant un système trop être collé à la lentille barreau avec une thétique thermodurcissable stable, non fragile. Des exceptions existent cepen- colle à ultraviolets (colle très transparente déformable à haute température et aux dant notamment lorsqu’un renvoi d’angle et d’une grande stabilité chromatique se propriétés similaires à celles de l’acier. nécessite une compliance de la structure polymérisant sous l’effet des UV). Il peut Une bague de couleur (variable selon le interne imposant l’utilisation de fibres de également être constitué d’une lentille à fabricant) indique l’axe de vision. verre. Par ailleurs, des optiques d’un dia- part entière, plus petite située entre deux La gaine extérieure contient les systèmes mètre de 1,3 mm constituées de lentilles entretoises. Le nombre de points de colle de transmission de l’image et de la lumière de verre sont disponibles en otorhinola- conditionne le vieillissement de l’optique, et est fermée au niveau distal par une fe- ryngologie. la colle pouvant s’altérer à chaque pas-
10 | RAPPORT D'EXPERIENCE Stérilisation Centrale 2016 sage à l’autoclave. A terme, l’image peut Schéma général Système antibuée être jaunie, défaut qui peut être compensé, dans une certaine limite, par la balance des blancs sur la colonne vidéo. Ainsi, pour une optique standard d’urologie, le nombre de points de colle peut passer du simple au double selon la technique utili- sée. Pour les optiques pour lesquelles le Fig. 4 : Vidéolaparoscope Olympus®Figure 4: Vidéolaparoscope Olympus® doublet est collé sur une face d’un barreau de verre (l’autre face étant usinée, c’est-à- dire plate), deux points de colle sont pré- toutes ces raisons, les lentilles barreau Pouvant contenir jusqu’à neuf lentilles dif- sents par relais soit dix points de colle permettent le rendu d’une image beaucoup férentes, l’objectif est composé de plusieurs pour une optique comptant cinq relais à plus nette mais aussi beaucoup plus pure. éléments, dont les principaux sont : une lentilles barreau. Pour une optique com- lentille négative, un prisme, une lentille prenant des achromats séparés par des Système de transmission de l’image par d’objectif et une lentille de champ achroma- entretoises, il y aura seulement un point capteurs CCD tique. Certains fabricants insèrent des sels de colle par relais (entre les deux lentilles Les capteurs CCD (Charge Couple Device absorbants pour piéger l’humidité [9]. La formant l’achromat) et au total seulement : dispositifs à couplage de charge) sont lentille négative est le capteur de l’image, cinq points de colles sur l’optique entière à l’origine introduits dans la caméra. Ils son rayon de courbure détermine le champ [9]. Les optiques de ce type vieilliront a permettent de convertir la lumière en im- de vision de l’endoscope : plus son rayon priori moins vite. Il existe également des pulsions électriques. Certaines optiques diminue, plus le champ augmente. L’axe systèmes où la lentille barreau comporte appelées vidéolaparoscopes contiennent de vision, exprimé en degrés, correspond une face avec un doublet et une autre avec directement ce capteur CCD, permettant à l’angle entre l’axe de l’optique et la bis- une lentille convexe : les points de colle de s’affranchir de la caméra. Ainsi, les vi- sectrice du champ. Il est déterminé par le sont encore multipliés et l’optique donne- déolaparoscopes commercialisés actuelle- prisme (Figure 5). Le rôle du prisme est de ra potentiellement une image jaunie plus ment sont équipées de deux capteurs CCD dévier l’axe optique en fonction de l’angle précocement. directement intégrés en partie distale, de vision retenu pour l’optique. Le prisme Pour transmettre une image lumineuse, à juste derrière l’objectif. Mis à part l’objec- de réflexion n’est utilisé que pour les op- haut contraste, à haute résolution et avec tif, l’optique ne contient plus aucun bar- tiques composées de lentilles barreau et respect des couleurs, les lentilles barreau reau de verre. L’intérieur de la gaine est dont l’axe de vision est dévié (différent de subissent un traitement de surface pour constitué de fils électriques et de fibres de 0°). En effet, les optiques de 0° n’utilisent favoriser le passage de la lumière. verre conduisant la lumière, ressortant par pas de prisme car le trajet de l’image n’a un unique câble intégré. Ce dernier com- Système de transmission de l’image par pas à être dévié. Si le bloc optique est com- prend une prise vidéo pour le traitement fibre de verre posé de fibres de verre, la présence d’un de l’image et une prise pour la lumière, à Concernant le système de transmission de prisme est inutile car les fibres de verre connecter sur les sorties de la colonne vi- l’image par fibres de verre, ces fibres dites suivent l’angulation désirée. Il peut avoir déo (Figure 4) [5]. Ce système a pour avan- ascendantes sont organisées de manière des formes et des tailles différentes et com- tage de réduire la perte de lumière du fait symétrique. Elles relaient l’image point porte des métallisations permettant le ren- de la diminution du nombre d’interfaces par point. Peu importe le trajet de chacune voi d’angle. Ce prisme a le défaut d’entraî- air/verre et du nombre de connections. De des fibres, les points à l’arrivée doivent ner une perte de lumière. plus, grâce au capteur CCD chauffant en être organisés à l’identique des points de Si la lentille objectif fixe la distance focale permanence l’extrémité distale de l’op- départ. Le rendu à l’écran est alors pixé- de l’endoscope, la lentille achromatique tique, la formation de buée est limitée. Cer- lisé, contrairement aux optiques consti- est conçue pour limiter les effets des aber- taines optiques intègrent en supplément tuées de lentilles barreau qui donnent une rations chromatiques et sphériques. Elle un système antibuée comprenant un cap- image de meilleure qualité. Les fibres de est faite de l’assemblage de deux lentilles teur thermique et une résistance se déclen- verre sont constituées d’une gaine externe simples, l’une convexe et l’autre concave. chant en fonction des besoins (Figure 4) [5]. et d’une âme interne, toutes deux en verre. L’objectif est la plupart du temps protégé Les vidéolaparoscopes ont également pour L’indice de réfraction de la gaine étant lé- par un verre en saphir, pour ces proprié- avantages d’être plus légers, de rendre une gèrement plus élevé que celui de l’âme, la tés résistantes aux chocs et aux agents image 16/10e offrant une plus grande visi- gaine peut de ce fait confiner la lumière chimiques. Le verre subit en premier lieu bilité du champ opératoire et d’être moins qui se trouve entièrement réfléchie de mul- un traitement sous vide sur la périphé- fragiles de par leur constitution interne. tiples fois à l'interface entre les deux ma- rie pour être métallisé (plaquage électro- tériaux. Une pièce supplémentaire à fonc- Objectif chimique, Figure 5). Le métal plaqué sur tion de microscope est insérée au niveau L’objectif (Figure 5) crée l’image et défi- le verre permet la réalisation ultérieure de l’oculaire. Cela a pour inconvénient nit l’angle (axe, direction) et le champ de d’une brasure. Un traitement est ensuite le grossissement de tout défaut ou parti- vision (ouverture). Pièce maîtresse de l’op- réalisé sur les faces pour « booster » le cule présents au niveau de l’oculaire. Pour tique, il correspond à la pièce la plus chère. verre avec du saphir. La brasure est réali-
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