Sunday, Bloody Sunday - U2

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Sunday, Bloody Sunday - U2
Histoire des Arts
        L’art peut-il faire œuvre de mémoire?

     Comment les artistes s’approprient-ils un moment historique ?
Comment une œuvre, ici une chanson, participe t-elle au devoir de mémoire ?

               Sunday, Bloody Sunday – U2

                          La chanson et le groupe
                            Contexte historique
                          Conclusion / Ouverture
1. La chanson et le groupe

U2 est un groupe de rock irlandais formé en 1976. Il est composé de Bono (Paul Hewson) au
chant, The Edge (David Evans) à la guitare, au piano et au chant, Adam Clayton à la basse et
Larry Mullen à la batterie.
C'est avec son troisième album War qui paraît en 1983, que le groupe obtient son premier
grand succès, et acquiert une renommée internationale. C’est dans cet album que le groupe
U2 prend ouvertement position sur des sujets politiques, comme les événements en Irlande
du Nord avec la chanson Sunday Bloody Sunday.

celle qui sont très connues, sans pour autant que le sujet qu'elles abordent soit connu.
Contrairement à une chanson sur le même thème de John Lennon, les tenants et aboutissants
du conflit ne sont pas réellement expliqués. C'est avant tout la violence qui est dénoncée.
La musique, dans cette chanson, sert avant tout à mettre en valeur le texte de la
chanson, et donc plus particulièrement son message. Il s’agira donc d’analyser quels moyens
musicaux sont mis en œuvre pour passer ce message.
Tous les détails musicaux contribuent au message de paix porté par ce texte, et
servent à le faire passer à l’auditeur.

   2. Contexte historique

Le conflit entre l’Irlande et l’Angleterre remonte à Henry VIII qui en 1541 est déclaré roi
d’Irlande par les anglais qui résident en Irlande. L’Irlande est un pays profondément
catholique et Henry VIII, qui s’est converti au protestantisme pour avoir le droit de divorcer,
va s’y opposer. Vont s’en suivre des lois discriminatoires et donc rebellions des catholiques
en Irlande jusqu’au XXème siècle.

Le conflit nord-irlandais est une période de violence et d'agitation politique en Irlande du
Nord dans la seconde moitié du 20e siècle.
A l’issue de la guerre Anglo-irlandaise de 1919 à 1921, l’Irlande du nord est rattachée à
l’Angleterre par l’intermédiaire du Royaume Uni, au même titre que l’Ecosse et le Pays de
Galles, tandis que la couronne se sépare du reste du pays qui deviendra la République
d’Irlande. C’est en Irlande du Nord que se trouve le cœur du conflit.

L’Irlande du Nord est partagée entre les protestants, proches de la couronne anglaise, et les
catholiques qui veulent leur indépendance. Le conflit entre l’Irlande et la Grande Bretagne a
700 ans, mais depuis 1968, les extrémistes se sont réveillés en Irlande du Nord et la violence
règne des deux côtés.

Le conflit nord-irlandais, appelé aussi The Troubles, débute à la fin des années 1960 par un
mouvement pour les droits civiques contre la ségrégation que subit la minorité catholique.
L'opposition entre républicains-nationalistes (principalement catholiques) d'une part,
loyalistes- unionistes (principalement protestants) d'autre part sur l'avenir de l'Irlande du Nord
entraîne une montée de violence meurtrière.
Elle est le fait de groupes paramilitaires républicains, comme l'IRA provisoire dont le but est
de mettre fin à l'autorité britannique en Irlande du Nord, et loyalistes, comme l'Ulster
Volunteer Force formée en 1966 pour stopper ce qu'il perçoit comme la détérioration du
caractère britannique du pays, mais aussi d'émeutes populaires et des forces de sécurité de
l'État, l'Armée britannique et la police.
En plusieurs occasions entre 1969 et 1998, ce conflit manque de se transformer en une
véritable guerre civile, comme, par exemple, en 1972 après le Bloody Sunday, ou Dimanche
Sanglant

L’IRA (Irish Republican Army)
L'IRA signifie Irish Republican Army ou Armée Républicaine Irlandaise. Il s'agit d'une
organisation paramilitaire nationaliste irlandaise créée en 1919, qui combat l'autorité
britannique dans le but de réaliser l'union et l'indépendance de l’Irlande du Nord. Le traité de
Londres en 1921 établit un État libre d'Irlande, l'Eire (Irlande du Sud) mais amputé de la
province d'Ulster (Irlande du Nord).

En 1998, un processus de paix apporte une « fin » au conflit. La reconnaissance par le
gouvernement britannique pour la première fois de la « dimension irlandaise » amène l’IRA à
déposer les armes en échange d’un pouvoir politique et du retrait d’une partie des troupes
anglaises.

Dimanche 30 Janvier 1972, Derry, Irlande du Nord.
Le mouvement des droits civiques est sur le point de défiler pacifiquement dans le but de
revendiquer l’égalité des droits entre catholiques et protestants La manifestation se transforme
en bain de sang : l’armée britannique tire sur la foule pretextant répondre à des tirs. Bilan : 14
morts et de nombreux blessés. C’est un tournant dans l’histoire des troubles de l’Irlande du
Nord. De nombreux jeunes rejoignent l’IRA et le conflit se transforme en guerre civile.

   3. Ouvertures possibles

Photo mosaïque de Sun Alex Sepktor : depeint les tours du World Trade Center par collage
des photos des victimes juxtaposées.
Song on the Transmigration of souls: commande des institutions NYaises souhaitant
commémorer la memoire des victims des attentats du 11/09. Le compositeur a reçu le prix
Pulitzer de musique en 2003 avec cette composition. (noms des victimes, message d’une
personne présente dans l’avion)
Manhattan Kaboul de Renaud
L'introduction
Le morceau commence par l'une des intro batteries les plus connues au monde. Ce "riff" est repris
tout au long de la chanson. Il rappelle les roulements de tambours militaires joués pendant les défilés.
Ca n'a rien de surprenant lorsque l'on sait que Larry (le batteur du groupe) a longtemps fait partie
d'une fanfare où il jouait de la caisse claire. Vient ensuite le riffe de guitare, lui aussi légendaire qui est
repris tout au long de la chanson

        Les origines du conflit nord-irlandais
La verte Eirin a vu passer les Vikings, qui ont fondé Dublin et se sont mélangés à la
population celte. Dès le XIIème siècle, des rois locaux font appel au souverain anglais Henri
II Plantagenêt pour les aider contre d'autres rois. C'est le début de la pénétration anglaise sur
l'île. Quelques Normands commencent à s'implanter dans l'Est de l'île. Malgré les statuts de
Kilkenny (1366), ils sont progressivement assimilés à la culture gaélique. A partir de 1541,
avec Henry VIII Tudor, les rois d'Angleterre prennent le titre de Roi d'Irlande et développent
la colonisation. La nouvelle religion protestante créée par ce dernier suite à son conflit avec
le Pape est rejetée par les catholiques au même titre que la domination anglaise. Plusieurs
révoltes échouent à rejeter les Anglais. Des comtes s'enfuient même en 1607 pour cesser la
lutte, privant les Irlandais de leurs chefs. La colonisation progresse, notamment en Ulster
(nord).
Pendant la révolution anglaise de 1641, les Irlandais se révoltent mais sont réprimés par
Cromwell. De nombreuses personnes sont massacrées et remplacées par des colons
protestants, souvent originaires d'Ecosse.

                                                               [Des protestants de l'Ordre d'Orange défilent dans les
    rues de Belfast le 12 juillet en souvenir de la bataille de la Boyne. Ils traversent également des quartiers
                        catholiques, ravivant des tensions entre les communautés; source]

Lorsque Jacques II, roi catholique d'Angleterre et donc d'Irlande, tente de reconquérir son
pouvoir au détriment du roi choisi par le Parlement après la Glorieuse Révolution de 1688,
c'est en Irlande qu'il combat. Les armées de Guillaume III d'Orange battent celles de Jacques à
la fameuse bataille de la Boyne en 1690, aujourd'hui encore célébrée lors de marches par les
protestants orangistes tous les 12 juillet.
En réponse à la révolte de 1798 (ayant inspiré la chanson "The Wind That Shake The Barley"
qui a donné son titre au film de Ken Loach), que les révolutionnaires français ne parviennent
pas à aider suffisamment malgré la tentative éphémère du général Humbert, les Anglais
proclament en 1800 l'Acte d'Union entre le Royaume d'Irlande et celui d'Angleterre.
Au XIXème siècle, de nombreux Irlandais fuient la misère et la Grande Famine de 1846,
notamment vers les États-Unis. L'île perd quasiment la moitié de sa population. Mais le siècle
voit également la montée des revendications d'indépendance qui aboutissent à la création du
Sinn Fein ("nous-mêmes") en 1905. En 1914, les Irlandais obtiennent le Home Rule, qui
prévoit une certaine autonomie, mais en raison de la guerre et de l'opposition de la Chambre
des Lords, il n'est pas appliqué.
A Pâques 1916, les membres du Sinn Fein et les partisans de James Connolly s'allient pour
mener une insurrection au cœur de Dublin. L'insurrection échoue mais le Sinn Fein gagne en
popularité et parvient à remporter les élections de 1918. Il réunit un Parlement irlandais qui
proclame l'indépendance. Ce Parlement n'est pas reconnu par Londres ce qui entraine une
nouvelle révolte. C'est à ce moment que nait l'Irish Republican Army ou IRA.
Après des négociations, le Traité de Londres reconnait à un État libre d'Irlande le statut de
dominion au sein du Commonwealth. Mais le nord de l'île reste britannique. Une guerre
civile entre Irlandais éclate jusqu'en 1923 entre ceux qui acceptent la partition (Michael
Collins) et ceux qui la refusent (Eamon De Valera). Les vaincus de la guerre civile fondent le
Fianna Fail qui arrive au pouvoir par la suite et rompt les derniers liens avec le Royaume-Uni
jusqu'à l'indépendance complète en 1949.
Jusqu'au années 1960 et, malgré quelques attentats de l'IRA, le conflit s'apaise. Mais les
discriminations dont sont victimes les catholiques vont le relancer.
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